Qu’est
ce qui nous dérange dans la campagne alarmiste mondiale portant sur le
réchauffement climatique ? Qu’est-ce qui cloche dans cette psychose
planétaire ?
Indépendamment de la question scientifique en elle-même, il y a quelque chose qui sonne faux.
Les
effets réels du réchauffement climatique, qu’il s’agisse du niveau des
océans ou des changements de la biosphère, et qui sont observables à
l’échelle de temps de la vie d’un individu humain sont plutôt faibles,
voire infinitésimaux, et souvent discutables. Voilà qui devrait pousser à
une gestion lente et sereine, par une bureaucratie internationale terne
et efficace pour ce genre de question, sise à Genève. Et bien pas du
tout : à chaque pic de température c’est la panique en boucle dans les
médias, et les enfants de bonne famille effrayés par leurs propres cris
refusent de faire des enfants à leur tour pour ne pas les jeter dans ce
monde en « ébullition » comme le dit le secrétaire général de l’ONU.
La
gestion court-termiste et spectaculaire de l'information s'avère
complètement inadéquate pour penser et pour agir sur les phénomènes
climatiques qui sont à notre échelle de très longue durée.
Mais
essayons quand même de remettre la question à plat, et pour cela il faut
l'analyser en plusieurs questions liées, mais bien distinctes. Sans
chercher à y répondre, car il devrait y avoir des spécialistes
compétents pour cela, et des réponses, il y a en a. Mais ce n'est pas
évident pour nous, les masses, de distinguer ceux qui le sont de ceux
qui ne le sont pas, ni des fraudeurs.
Y
a-t-il un changement climatique ? Celui-ci est il un phénomène nouveau,
ou le climat change-t-il tout le temps ? Est-il exceptionnellement
rapide ?
En
quoi précisément est-il mauvais pour l'humanité et la planète qui
l'héberge, et à quel échelle de temps ces maux se manifestent-ils ? Ce
changement est-il catastrophique voire apocalyptique à l’échelle de
l’histoire humaine, et des temps géologiques ?
Ce
changement s’il existe et s’il présente un caractère nouveau est-il dû
aux activités humaines en partie ou en totalité ? Parmi ces activités,
celles qui émettent des gaz à effet de serre sont-elles les
principales ?
Si
c’est vraiment le cas, à quand remonte cet impact catastrophique de
l’humanité sur l’équilibre planétaire à l'échelle géologique : à l’ère
industrielle (1870), à l’ère de la consommation de masse (1960) ... ou
au Néolithique ? (5000 avant J.-C.) ? Sachant que quelques milliers
d’années ne sont qu’un instant à l’échelle de temps donnée par la durée
de l’existence de la planète et de la vie qu’elle héberge à sa surface.
Ce
changement est-il la seule et surtout la principale menace écologique
qui pèse sur l’avenir de l’humanité ? (Voir au cas par cas les CFC, les
pesticides qui depuis le DDTsont toujours bannis et toujours
renouvelés, les nouveaux matériaux qui sont lancés sans jamais être
testés sur leur impact global, polymères, plastiques, mousses innovantes
et suspectes, médicaments, déchets radioactifs, etc.) ; et ce n’est pas
l’agriculteur « bio » qui va nous sauver , car il s’attache
principalement à faire la guerre aux industries chimiques qui se bornent
à produire artificiellement des engrais minéraux qui existent déjà dans
la nature, ou à répandre une terreur superstitieuse à l’encontre des
OGM qui contrairement aux nouveaux composés chimiques ne présentent en
eux-même aucun danger ni pour la santé ni pour la nature.
Il
faut espérer qu’il existe maintenant sur la planète en quantité
suffisante des savants à la tête froide, pour traiter toutes ces
questions intriquées une par une, et pour mettre en perspective correcte
les résultats, sans se laisser intimider par l’hystérie collective
savamment entretenue par le bloc politico-médiatique qui gouverne, ou
plutôt qui anime le capitalisme mondialisé - au moins en Occident. Et
sans céder non plus à la tentation d’une contestation systématique de
tous les faits mis en avant pour justifier les hypothèses de
réchauffement climatique par une réaction d'irritation bien excusable
devant ce qui confine à un bourrage de crâne systématique 24/7 et du
berceau à la tombe. Le contraire d’une erreur n’est pas forcément une
vérité.
Et il
est une autre question, qui n’est pas scientifique mais politique, qui
est celle du pourquoi de cette hystérie. D’où vient cette si grande
sollicitude pour les générations futures de la part d’un capitalisme qui
est bien incapable de planter des arbres pour leur fournir de l’ombre ?
Certaines
hypothèses pourraient expliquer les tendances profondes de ce ton
apocalyptique des pouvoirs bourgeois, de la bourgeoisie en tant que
collectif humain international, et de ses intellectuels.
On
pourrait l’interpréter comme le pressentiment qu’ils ont de leur fin
prochaine qu’ils veulent évoquer comme fin du monde pour tous et
partout.
Ou
alors les thèmes écologistes extrémistes seraient devenus un argument de
propagande pour entraver le développement du Sud qui a impérativement
besoin pour y parvenir des énergies fossiles, de les consommer et de les
exporter. Et pour justifier la poursuite de l’Empire occidental qui
s’il ne produit pas assez d’énergie produit de l’idéologie et du
spectacle en suffisance pour le monde entier.
Ou
encore comme un outil pour culpabiliser les travailleurs et pour
répandre dans les masses une éthique du sacrifice personnel - ou plutôt
une posture individualiste d’un tel esprit de sacrifice qui ne sacrifie
pas grand chose en réalité, pas même l’air conditionné.
Voire
même certains le soupçonnent dans la continuité des confinements
sanitaires de 2020 - 2021, la tentation de gouverner par la peur, assez
semblable à la manipulation du terrorisme à cet effet qui semble avoir
atteint ses limites après un demi siècle (1970 - 2020) de grande
efficacité.
Tout
se passe enfin comme si les élites de la « gouvernance » mondiale
cherchaient à se pérenniser en utilisant ce prétexte, se présenter comme
les garantes de l'intérêt général sans frontières, comme s’ils
voulaient opérer la décarbonification de l’économie en lieu et place de
la suppression du capitalisme. Comme si elles voulaient planifier la
décroissance en préservant l’ordre social.
Au
passage on observe aussi que les travailleurs sont très réticents à
adhérer aux discours climatiques apocalyptiques sachant qu’ils seront
les premiers impactés par les mesures coercitives imposées au public à
la demande du consensus médiatique, à commencer par celles qui rendent
presque impossible l’utilisation de l’automobile dans des territoires
qui ont pourtant été remodelés pendant près d'un siècle avec la dernière
énergie pour cet usage – plus un seul petit bourg en France sans sa
ceinture de rocades, ronds-points, zones commerciales, où toute
l'activité économique s'est repliée. Les travailleurs sont les plus
opposés parmi tous les groupes sociaux aux mesures malthusiennes
avancées prétendument pour préserver le climat, et les plus enclins à
nier l’existence même du problème parce que ce sont eux qui vont payer
la facture, et une agitation gauchiste épisodique à l’encontre des jets
privés ne va pas rétablir l’équilibre en leur faveur. Le prolétariat
périphérique des conducteurs de véhicule diesel s’oppose frontalement à
la bourgeoisie métropolitaine en trottinette - électrique.
Il
faut préciser que cette utilisation de la psychose entretenue du
réchauffement climatique est spontanée et opportuniste et suit des
lignes de moindre résistance de l ’idéologie dominante, celles qui sont
compatibles au minimum et si possible favorables au maintien à long
terme de la société de classe – c’est cela véritablement qu’il faut
protéger. C’est au fond une fausse critique du capitalisme, une de plus,
qui est promue et développée par les médias mainstream pour empêcher la
prise de conscience de la nécessité du socialisme pour évaluer
rationnellement et résoudre tous les problèmes qui s’accumulent
maintenant, et éventuellement ensuite les problèmes existentiels à très
long terme de l’humanité et de sa planète.
Dans
la guerre au réchauffement, et aux sous-développés « réchauffistes »,
c’est encore une fois du déclin du taux de profit dont il est question,
et de la nécessité pour l'enrayer de bazarder une énorme proportion de
capital fixe : usines, véhicules, bâtiments, ports, mines etc.
Décarboner
signifie arithmétiquement appauvrir les masses et particulièrement si
la hiérarchie sociale reste inchangée. Si on prélève moins de ressources
dans la nature mais si les privilégiés en conservent pour eux toujours
autant, la situation des classes opprimée s’aggrave considérablement,
l'humanité européenne l'a déjà vécu dans la foulée de la crise
démographique de la fin du Moyen Âge après la Peste Noire de 1348, quand
les surplus alimentaires ont été réorientés du monde rural vers les
oisifs vivant en ville, ou celle du Nouveau Monde quand il fut dévasté
par la conquête ibérique quand les chevaux et les monastères
remplacèrent en deux générations 90% des êtres humains.
Mais
observons tout de même que les pays socialistes actuellement existants
ne s’opposent nullement au consensus médiatico-scientifique redondant
sur l’altération du climat, et qu’ils cherchent plutôt à s’appuyer sur
les infléchissements de politique internationale qu’impliquent la lutte
ou pseudo-telle contre le réchauffement climatique, pour atteindre leurs
buts stratégiques : briser le blocus américain en s’appuyant sur les
institutions internationales pour Cuba, prendre le capitalisme
occidental à son propre piège en s’emparant du monopole industriel des
nouvelles marchandises nécessaires pour produire et pour consommer les
énergies décarbonées, pour ce qu’il en est de la Chine.
Ils
ont l’air en réalité de fort peu s’en inquiéter. Ce serait donc une
marotte de plus de la sphère idéologique folle et incontrôlable du
capitalisme en crise terminale, ou même une tendance malthusienne
autodestructrice de l'Occident, qui explique qu'il ait laissé si
imprudemment délocaliser dans le Sud les bases matérielles de son
économie. Peut-être devrions-nous faire comme eux et y prêter moins
d’attention. Et éviter de l’utiliser comme un thème central de la lutte
anticapitaliste, en ayant conscience que n’importe quel mode de
production actuel, au vu des moyens et des technologies disponibles
laissera à désirer sur ce plan. Pour raccourcir le propos, les
pourfendeurs de bassines sont des ennemis de classe du prolétariat -
même quand ils se font matraquer par les CRS de l'État bourgeois.
Pour
finir sur une note plus tiède que chaude, mon opinion personnelle, ni
très informée ni très originale sur la question mais qui en vaut bien
une autre est la suivante : Il y a très probablement un réchauffement
climatique en cours qui est rapide à l’échelle des temps géologiques. Ce
réchauffement est probablement causé en grande partie par l’émission de
gaz à effet de serre liés à l’activité humaine. Il pose un problème
théorique préoccupant à long terme mais il ne représente pas de danger
grave à court et à moyen terme ; or notre monde capitaliste est
totalement incapable de gérer et même de comprendre rationnellement les
problèmes à long terme, à moyen terme, et même ceux de la prochaine
génération. ll faut donc le remplacer par la seule alternative qui
existe réellement : le socialisme qui contrôle les moyens de production
et qui planifie l'économie dans tous ses aspects.
C'est
aussi pour reprendre tout le problème à zéro, et lui chercher des
solutions s’il est vraiment urgent d'en trouver, sans subir la pressions
des lobbies économiques ou idéologiques qu'il faut instaurer le
socialisme qui est devenu une condition nécessaire à la poursuite de la
recherche scientifique objective. Si on ne le fait pas, l’humanité
risque de disparaître et d’ailleurs cela bien avant que les problèmes
dus à l’altération du climat ne la rattrapent, à cause d’une guerre
nucléaire, ou tout simplement parce que la force de travail n’est plus
de nos jours payée à sa valeur, c’est à dire qu’elle n’est plus
suffisamment rémunérée pour assurer le remplacement des générations.
GQ 5 août 2023, relu le 15 mai 2024
PS
Comme l'ont remarqué des lecteurs, cet article s'il ne nie pas du tout
le réchauffement climatique nie qu'il y ait une véritable "crise
climatique" en cours à l'échelle de notre génération et des suivantes
qui vivront dans ce siècle.
PPS
On constatera que quand il est question de faire la guerre à la Russie,
aux Palestiniens, ou éventuellement à la Chine et à l'Iran, toute
considération écologique cesse subitement, y compris chez les
écologistes patentés. Voilà qui montre bien l'ordre réel des priorités :
c'est de l'impérialisme qu'il faut se débarrasser d'abord, et de tous
les déchets à recycler au cours du XXIème siècle, le plus encombrant et
le plus toxique, c'est encore les États-Unis eux-mêmes.