mardi 14 mai 2024



#1 des Tendances

Concours eurovision de la chanson : un spectacle affligeant...

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J'avoue que je n'ai pas eu la patience de regarder longtemps le concours eurovision de la chanson : dès les premières images, un torrent de lumières criardes déferlaient sur la scène alors que des cris hystériques accueillaient les chanteurs et chanteuses...

Partout, le règne du mauvais goût, dans les décors, les costumes, les chorégraphies...

La plupart des participants semblaient se livrer à un concours d'originalité dans les tenues et les pas de danse...

Ainsi, par exemple, le gagnant du concours, Nemo, représentant de la Suisse, était revêtu d'un veste en plumes, et d'une jupette roses... sa prestation relevait, il faut le dire, d'une véritable performance : il chantait sur une plateforme ronde en mouvement qui le mettait souvent en déséquilibre ! Quasiment un exploit sportif !

Les yeux cernés de perles, les cheveux bouclés, le torse dénudé, les ongles démesurés, c'est original, c'est sûr !

Et assez vulgaire, tout de même...

 

Dans l'ensemble, beaucoup de mises en scène, à la façon des clips vidéos, et une certaine médiocrité dans les textes des chansons...

C'était tonitruant, coloré, bruyant mais décevant et carrément ennuyeux...

 

Ce concours devient ainsi une foire aux excentricités... un concours d'extravagances...

Un spectacle qui laisse trop de place aux apparences au détriment de la qualité des chansons interprétées par les concurrents... un signe des temps, sans doute.

 

Partout, le clinquant gagne du terrain : les voitures, les vêtements, les objets qu'on nous vend sont de plus en plus sophistiqués. Dans le domaine alimentaire, il s'agit aussi d'attirer l'oeil, de séduire les consommateurs grâce à toutes sortes d'artifices... Peu importe, au fond, la composition du produit, c'est l'apparence qui s'impose... L'industrie agro-alimentaire nous vend des produits artificiels qui perdent leur authenticité.

Pourquoi le concours eurovision de la chanson échapperait-il à cette règle ?

 

Le talent, le vrai se nourrit, il me semble, de simplicité, d'une certaine modestie.

Les artifices, la sophistication à outrance qui envahissent nos sociétés constituent des pièges trompeurs et néfastes.

Que dire des polémiques qui ont émaillé ce concours concernant la chanteuse israélienne, Eden Golan ? Menaces de mort, attaques sur les réseaux sociaux. C'est lamentable ! On mélange tout !

 

Le blog :

 

Le wokisme est l'avenir du capitalisme

14 Mai 2024 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Théorie immédiate, #Impérialisme, #Qu'est-ce que la "gauche", #Positions, #GQ

Le wokisme est l'avenir du capitalisme

Ce qu’on a pris l’habitude de nommer le « wokisme » depuis une dizaine d’années résulte de la convergence idéologique de trois ou quatre familles de luttes sociétales au sein des sociétés occidentales, avec une ambition de les développer dans le monde entier.

Féminisme, antiracisme, mémoire anticoloniale – à distinguer de la lutte anticoloniale réelle et actuelle, en faveur des droits des LGTB, principalement. Ces luttes étaient incontestablement légitimes dans les années 60 à 80 du XXème siècle. Et elles ont pour l’essentiel triomphé sur le plan légal et politique, et progressent dans les mentalités, non sans développer des contradictions - la principale étant qu'il s'agit toujours de contester l'État considéré comme patriarcal et raciste tout en s'appuyant sur ses institutions - police, justice, éducation, etc.

Mais ce qui les caractérise, depuis Black Lives Matter et Me Too, c’est qu’elles ont acquis un statut officiel, elles sont au lieu d’être -un peu- réprimées, ou ignorées, encouragées par les autorités occidentales au plus au niveau, ainsi que par les médias de référence les plus conformistes à Paris, Londres, New York...

Elles convergent aussi avec les mouvements écologistes radicaux dont le langage est devenu récemment à tort ou à raison de plus en plus apocalyptique, bien qu’il n’y ait qu’une cohérence logique assez lâche entre ces courants – l’écologisme est parfaitement compatible avec l’extrême droite- , et avec les mouvements d’extrême-gauche sans-frontiéristes pro-migrants.

Il faut affirmer très fortement que l’archipel politique écolo-wokiste constitue une fausse opposition au capitalisme et à l’impérialisme - et à ce titre qu'il est son instrument objectif, et même scénarisé.

Il contribue maintenant formellement au discours officiel d’autocélébration de l’Occident comme paradigme indépassable de la civilisation mondiale des libres individus libres et du progrès moral, qui fait passer à l’as le pouvoir d’achat de travailleurs et la lutte des classes – et le développement économique et social du Sud et de l’Est. Et comme effectivement la domination de l'Occident y est gravement menacée, il est plus qu'urgent de voler à son secours.

Ce n’est pas la première fois que le langage de la contestation radicale du capitalisme est récupéré et qu'il est d'autant plus récupéré qu'il est plus radical : le langage marxiste-léniniste a subi ce sort peu enviable, et à encouru de ce fait une terrible perte d’influence, dans la retombée de Mai 68, et cette récupération a accompagné la fin du réformisme de la « société de consommation » des Trente Glorieuses.

Au fond le wokisme est un nouveau réformisme qui se voudrait qualitatif et non quantitatif, idéaliste et non matérialiste, et qui est donc parfaitement compatible avec le néolibéralisme et l’exploitation renforcée des travailleurs dans le monde. Plus la peine d’augmenter le salaire minimum ou de défendre la sécurité sociale lorsque les individus des foules post-modernes sont principalement préoccupés par la question de savoir à quoi ils "s'identifient".

Le plan Marshall distribuait des moyens de production, Renault distribuait des automobiles, et aujourd’hui on distribue des quarts d’heures de célébrité. On pourra y rencontrer de nouveaux modèles séducteurs ou transgressifs.

Les trois fonctions du wokisme dans cette conjoncture, à l’insu de la plupart de ses adeptes sont les suivantes :

- fournir aux étudiants radicaux des théories inapplicables et les enfoncer dans une impasse politique

- les séparer de la classe ouvrière, et plus largement diviser les classes populaires sur des questions de mode de vie.

- constituer un des pans majeurs de l’idéologie de justification du néo-impérialisme américain-occidental.

Grâce à ces nouvelles tendances idéologiques l'Occident pourrait et devrait continuer à dominer la planète parce qu’il représenterait la réalisation d’un idéal éthique d’égalité symbolique qui préserve et qui relance le capitalisme pour le siècle présent.

On voit que contrairement à ce qu’imaginent les adversaires conservateurs ou d’extrême droite du wokisme, il ne s’agit nullement d’un signe fatal de la décomposition de l’Occident, mais au contraire, avec ses contradictions - il ne faudrait pas le pousser trop loin si on veut encore pouvoir recruter des soldats -, d'une manifestation de sa vitalité idéologique, et d'une arme utilisée pour l’ingérence et la dissolution interne de ses adversaires potentiels intérieurs et extérieurs.

GQ 10 mai 2024

PS les militants des mouvements gauchistes estudiantins  "wokistes" seraient les mêmes que ceux qui se mobilisent pour Gaza. Tant mieux ! On ne peut pas toujours se tromper sur tout. Et soudain la sympathie universelle qu'ils semblaient susciter dans les médias vacille - et Greta en prend plein la figure. Cela dit la propagande israélienne utilise aussi le filon, sur l'air de "il vaut mieux être gay à Tel Aviv qu'à Gaza".

 

Publié par El Diablo

 

Les patrons des cliniques privées à but lucratif, mécontents des propositions tarifaires faites par le gouvernement, appellent à la grève du 3 au 5 juin. Il est cocasse de voir leur organisation, la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP), adhérente au MEDEF, utiliser ce mode d’action qu’il vilipende notamment dans les services publics où ils voudraient que ce droit soit réduit, voire supprimé.

La première question est celle de la légitimité de leur revendication d’alignement de l’augmentation de leurs tarifs sur ceux du public. Elle est contestable car le secteur privé n’assure que très partiellement des missions de service public, ce qui lui permet de concentrer son activité sur les créneaux les plus rentables, comme par exemple la chirurgie ambulatoire tout en fermant allègrement des maternités ou en n’assurant que 5 % de la pédiatrie. De fait alors que la FHP revendique des coûts de prise en charge des patients inférieurs à ceux du public, des études montrent qu’il n’en est rien car de nombreux actes sont externalisés avant ou après l’hospitalisation et facturés directement à l’assurance maladie, sans compter les dépassements d’honoraires et les divers frais pour chambre seule ou autres services. Par ailleurs, ce secteur est dominé par des groupes financiers dont la rentabilité a attiré ces dernières années des investisseurs dont l’intérêt n’est pas d’assurer une mission de service public mais de permettre le meilleur retour sur investissement à leurs actionnaires. Ils bénéficient pour cela de la solvabilisation de leur activité par la Sécurité sociale, complétée par les restes à charge payés par les patients. Ainsi le groupe Ramsay est contrôlé par des capitaux australiens et le groupe ELSAN vient de voir entrer dans son capital la famille Bettencourt et une filiale du groupe AXA. Nous pouvons conseiller à ces personnes d’investir ailleurs si elles considèrent que la rentabilité n’est pas au rendez-vous et de laisser cette activité aux secteurs public et privé non lucratif.

La deuxième question est celle de la continuité du service public dans une activité où les cliniques interviennent qui est celle des urgences. Face à la crise que connaissent les urgences des hôpitaux publics qui prennent notamment en charge les patients les plus graves, il est inconcevable que les cliniques ferment leurs portes au risque d’une surcharge supplémentaire des hôpitaux avec une mise en danger des patients. Nous demandons donc que les préfets réquisitionnent ces établissements afin qu’ils restent ouverts pour assurer leur mission de service public pour laquelle ils bénéficient d’une rémunération spécifique. Dans le public, lors des mouvements sociaux, les directeurs d’établissements utilisent l’arme des assignations pour que les personnels soient en poste afin d’assurer la continuité du service. Monsieur le ministre de la santé, il ne peut y avoir deux poids deux mesures. Votre responsabilité pour assurer la sécurité de la population est de donner des consignes précises de réquisition aux préfets dans les meilleurs délais.

Docteur Christophe Prudhomme

Praticien hospitalier - SAMU 93

 

L’Europe, quelle Europe ?

lundi 13 mai 2024 par Francis Arzalier (ANC)

Le sigle Europe, depuis l’Antiquité grecque qui en fit une jeune déesse convoitée par Zeus, le maître de l’Olympe, est le nom géographique donné à cette presqu’île de l’Asie, dont les populations (Celtes, Germains, Slaves, etc) pour l’essentiel d’origine indo- européenne, sont passées progressivement du nomadisme des chasseurs et de la cueillette à l’agriculture et l’élevage sédentaire et urbain.
Ces peuples d’Europe ont intériorisé durant des millénaires la peur des envahisseurs venus d’Asie, des cavaliers mongols de Gengis Khan aux Magyars, Finnois, Turcs et autres Tatars à l’Est du continent. Cette image trompeuse de l’Asie-danger a souvent caché que l’essentiel des progrès d’Occident, des États néolithiques à l’écriture, n’étaient parvenu à la péninsule occidentale que par le commerce avec cette lointaine Asie.
Il fallut en 1762 l’Encyclopédie de Diderot pour reconnaître cet apport fondamental : « ex orienté lux ! ».

Et cette évidence scientifique n’a pas totalement convaincu les peuples occidentaux, et atlantiques, énivrés par quatre siècles de progrès techniques et de colonisation : l’ignorance crasse en nos contrées de l’histoire millénaire et de l’apport des peuples islamisés et de la Chine en sont les beaux restes contemporains.

Un deuxième héritage actuel de cette image simpliste de l’Europe et son histoire, est la propension par chez nous à gonfler outrageusement les facteurs culturels communs à notre péninsule européenne : des « Blancs » de peau (comme si les iraniens l’étaient moins que les Britanniques ou les Portugais !), la famille monoparentale ou patriarcale (qui n’a rien de spécifique à l’Europe !), et le Christianisme (né aux marges de cette Europe, et fort divisé par ailleurs en segments concurrents y compris par la guerre).

Des similitudes réelles certes, mais complexes, et surtout face à un océan de différences, linguistiques, culturelles, économiques’ et surtout une histoire heurtée qui a donné naissance à une foisonnante variété de peuples et de nations, beaucoup plus variés qu’en Asie, qui en compte pourtant de nombreuses.

Il faut donc s’en tenir aux faits, d’ordre géographique : l’Europe est un sous-continent, la péninsule occidentale de la masse asiatique, où vivent des dizaines de peuples aux cultures diverses, assemblés pour certains par l’histoire et la volonté de leurs citoyens en États-Nations ou multinationaux, comme l’État espagnol aujourd’hui (qui inclut Catalogne et Pays Basque) ou l’ancienne Fédération de Yougoslavie, démembrée depuis plus de vingt ans. Toute autre définition n’est que construction idéologique, née du rêve hégémonique des puissances atlantiques favorisées longtemps par leurs rivages maritimes.

Contre-vérités « européennes

Au soir du 25 avril, sur la 5éme chaîne qui n’est pas la plus réactionnaire du paysage télévisuel, un représentant de la CFDT et du Crédit Mutuel est venu faire la promotion de son dernier livre, qu’il a résumé au dogme social-démocrate suivant :

« Il faut une société du compromis, et non plus de l’affrontement ».

À cette occasion, une volée de contre-vérités nous a été déversés, si nombreuses qu’on ne peut les dénoncer toutes. Certaines méritent toutefois le détour, tant cette croyance quasiment consensuelle est d’actualité, en ces temps d’élections européennes. Car c’est bien l’approche de ces électionsqui fait jusqu’à la nausée se multiplier ces affirmations lénifiantes, même si elles existaient préalablement.

« L’Europe, espace de paix » ?

Notre « expert », entre deux condamnations de la lutte de classes, ce mal absolu qu’il faut éradiquer selon lui, comme le pensent si fort la plupart des dirigeants syndicaux européens (et français) et la plupart des responsables actuels du PCF, a repris l’antienne courante selon laquelle « l’Union Européenne a fait de l’Europe ravagée par deux guerres mondiales une zone de paix depuis près de 70 ans. » Parfois le message est encore plus court, et l’exemple parfait de l’ânerie historique péremptoire : « Europe est un espace de paix ». Comme si la lecture d’un manuel d’histoire élémentaire ne suffisait pas à démontrer qu’aucun autre continent n’avait été autant depuis des millénaires ensanglantés par des conflits internes, quand d’autres, les USA par exemple, n’ont pas subi sur leur sol les deux guerres mondiales.

Mais, bien sûr, il s’agit pour l’essentiel d’affirmer que depuis la création de l’Union Européenne, les pays d’Europe sortis détruits de l’épisode nazi ont enfin retrouvé la paix entre eux durant plus de sept décennies.

Une contre-vérité absolue d’abord parce que les fondateurs de ce qui n’était en 1957 que la petite « Communauté Européenne » n’étaient aucunement représentatifs de la coalition qui avait vaincu Hitler par les armes, de Staline à Churchill et De Gaulle. Les politiciens anti-communistes qui ont pensé les accords de la CEE, Robert Schumann, De Gaspéri, Spaak, etc, n’avaient guère contribué à la coalition antinazie avant 1945, et n ambitionnaient qu’à faire vivre une zone de libre-échange entre 6 États occidentaux d’économie capitaliste, dans le cadre de l’Alliance Atlantique, et avec le soutien des investisseurs. Les travaux d’historiens comme Annie Lacroix-Riz, même si boycottés par l’appareil universitaire occidental, l’ont démontré amplement.

Contre-vérité aussi et surtout parce que la construction progressive de cette Union Européenne ne reposait que sur des accords supranationaux entre 5 états capitalistes d’Europe occidentale, alliés sponsorisés des USA, à l’exclusion de ceux d’Europe orientale dirigés par les Communistes, et même de ceux neutralistes, nordiques et autrichien.
L’alliance antisoviétique et anticommuniste, soubassement explicite de l’UE, a suscité tout au long de la « guerre froide » des conflits armés, de la « guerre civile » grecque à celle en lointaine Corée, qui impliqua de nombreux contingents européens, toujours en vertu de l’anticommunisme.

Elle fut aussi l’aliment idéologique en Europe occidentale des multiples guerres coloniales, en Indochine, en Algérie, au Cameroun, Madagascar, etc… Et le combustible des successives « crises » antisoviétiques fomentées par les officines occidentales de Berlin à Budapest, menaçantes sans aller jusqu’à la guerre, tant que l’URSS fut en état d’user de sa puissance (pour stopper l’invasion Franco-britannique en Égypte en 1956 par exemple).

Mais quand, à l’issue d’une longue décrépitude, cette force soviétique eut implosé en 1990, l’Europe « libérée du communisme » vécut un chapelet d’horreurs guerrières sur son sol, dont l’exemple le plus effroyable fut la féroce guerre yougoslave de 1991 à 2001, un pugilat opposant les divers nationalismes balkaniques, avec le soutien y compris militaire de l’Union Européenne et de son pendant guerrier, l’OTAN.
Et, sur ce modèle de subversions nationalistes ou intégristes sponsorisées par les Services secrets liés à l’UE e l’OTAN, on a vu les deux décennies du nouveau siècle produire de multiples convulsions guerrières, de l’Est européen aux rivages méditerranéens, en Lybie, Syrie, Géorgie, Arménie, et finalement en Ukraine.

Des convulsions qui, même déguisées parfois en « Révolutions Oranges » n’en sont pas moins des désastres guerriers pour les peuples, nourris par l’UE et l’OTAN.

L’UE, « espace de démocratie » ?

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Cette autre contre-vérité majeure n’est en fait que la version actualisée de la formule « Monde libre » inventée par les idéologues anticommunistes durant la période de « guerre froide » : d’ailleurs, nombreux sont nos attardés médiatiques qui laissent échapper cette vieille formule en parlant de la Russie comme si elle était toujours l’URSS. Ils se posent en « camp du bien », comme Churchill qui inventa un « camp du bien » qui incluait en 1950 les sanglants dictateurs Franco en Espagne et Salazar au Portugal, qui s’opposait à celui « démoniaque » de l’URSS et ses alliés. Cette dichotomie teintée de fanatisme religieux médiéval était courante en 1960 dans tous les États occidentaux fermement accrochés au capitalisme sous la protection rapprochée des USA, contre tous les peuples aspirant à l’égalité sociale et à l’indépendance nationale par l’idéal Communiste (Europe de l’Est, Chine, Vietnam, Cuba, etc..).

Et c’est donc au nom de cette « liberté » d’entreprendre et d’exploiter, que l’Impérialisme US et ses alliés colonialistes de l’Europe atlantique menèrent les meurtrières guerres de Corée d’Algérie, du Vietnam, etc… Et qu’en 2024 nous envahit ce sordide héritage des tortionnaires et des bourreaux, de Madrid à Alger, de l’Indochine abreuvée de bombes et de napalm jusqu’en Amérique latine envahie régulièrement de « marines » et de mercenaires. Et durant toutes ces décennies, c’est bien le « Monde libre » qui fut parsemé d’horreurs antidémocratiques, coups d’états militaires et dictatures féroces, de la Grèce des Colonels à celle des militaires au Brésil et de Pinochet au Chili.

Et tout cela, pendant que se construisait progressivement les « Institutions Européennes », UE et OTAN, les garants économiques et militaires de ce monde du Capitalisme.

N’en déplaise à l’usage des mots, qui évoluent dans les médias asservis au gré des manipulations des opinions, la réalité géopolitique en 2024 est toujours sur ce point la même qu’en 1957 : L’Union Européenne et son annexe militaire l’OTAN, regroupent sous la houlette de l’Impérialisme dominant des USA, tous les pouvoirs qui, en Europe, sont disposés à pérenniser le système capitaliste, chez eux et dans le monde. Et cela n’implique nullement, contrairement aux assertions de nos Macrons télévisés, un régime politique démocratique, astreint aux choix faits par les citoyens et aux libertés publiques.

Au sein même de l’UE, nos tenants du « Monde libre » d’aujourd’hui font mine de s’étonner de quelques dérapages autoritaires à l’encontre des « minorités » (femmes, migrants et autres LGBT) en Pologne, en Hongrie etc…En faisant semblant d’oublier que les mesures répressives se multiplient encore plus en France, dont les « élites » macroniennes, à force de courir après les idées de l’extrême-droite, vont finir par les porter au pouvoir.

D’ailleurs, en quoi le pouvoir français, qui n’a jamais atteint une majorité d’approbations dans l’opinion, serait-il plus « démocratique » et représentatif que ceux de Russie, ou de Syrie, certes autoritaires, mais qui peuvent se targuer d’un soutien citoyen bien plus fort ?
En quoi la Suède, qui autorise le brulement sur ses places publiques du Coran, est-elle plus vertueusement démocratique que l’Iran des Ayatollahs, dont les dirigeants peuvent faire état d’une large majorité électorale ?

L’Union Européenne, « espace de prospérité économique » ?

Cette troisième affirmation repose sur le constat d’un niveau de vie moyen plus élevé que celui des « pays du Sud global ». Encore faut il éclairer ce phénomène historique de ses causes coloniales et impérialistes, qui y ont accumulé durant des siècles les richesses, grâce souvent au pillage des ressources naturelles de contrées soumises au non-développement industriel et agricole indigène.
Et à condition aussi de noter que ce niveau de consommation élevé s’accompagne d’une inégalité sociale extrême au sein même des métropoles impérialistes, qui en fait un miroir aux alouettes pour les migrants venus du Sud.

À ce relativisme historique nécessaire, s’ajoute un constat plus contemporain, conséquence directe du « processus d’intégration européen », par le biais de l’Union Européenne, comme de la CEE qui l’a précédée, elles n’ont eu qu’une raison d’être, obtenir par la « libre circulation des capitaux et des mains d’œuvre », le taux de profit le plus élevé possible pour les investisseurs. Son seul but a été et reste de mettre en place à l’échelle du continent la logique et les désirs des capitalistes, par-dessus les frontières nationales.

C’est dans cette optique qu’elle a été l’instrument essentiel de la vague de délocalisations après 1975-80 des entreprises industrielles de France vers les espaces exotiques à plus bas salaires, Europe de l’Est rendue au marché capitaliste, puis pays asiatiques et africains. Ce faisant, les bourgeoisies occidentales et notamment française en ont fait une arme politique redoutable, le démantèlement des classes ouvrières industrielles permettant la destruction des organisations révolutionnaires en Europe.

« Les états-nations contre l’UE »

Reste un autre argument faux à propos de l’UE, d’inspiration nationaliste, qui est couramment ressassé par nos médias, et qui a contaminé les esprits jusque dans nos rangs. Il se présente souvent sous la forme de diatribes contre « les bureaucrates de Bruxelles imposant leurs volontés aux Nations », et se déploie en attaques contre « les décisions supranationales imposées aux dirigeants nationaux élus « .
Ces arguments, ce n’est pas un hasard, ont été largement exploités par l’Extrême-Droite et le RN en France, jusqu’à ce qu’il se rallie de fait à l’UE, qu’il espère conquérir par la voie des urnes, avec ses alliés du continent européen qui ont eux aussi le vent en poupe. Or, cet argument est totalement faux : l’Union Européenne, ses Commissaires et ses bureaucrates, n’existent que par la volonté des dirigeants libéraux élus des divers pays qui en sont membres, qui l’utilisent pour réaliser leurs objectifs politiques, économiques et financiers.

L’UE est la créature des pouvoirs libéraux, s’en prendre à cette institution en laissant en place les choix politiques étatiques qui lui donnent naissance est un leurre, une escroquerie politicienne. Le Brexit n’a ainsi rien changé à l’exploitation du prolétariat britannique.

Donner pour objectif de lutte aux travailleurs et aux Communistes un Frexit aux côtés de politiciens de la bourgeoisie serait une dérive politique nationaliste, une impasse réactionnaire
Il ne saurait y avoir pour nous de lutte contre l’UE et sa version militaire impérialiste, l’OTAN, que liée au combat contre le Capitalisme, pour le Socialisme et la Paix entre les peuples.

C’est en ce sens que l’ANC, à l’occasion des élections européennes, se bat sur les thèmes ci-dessous, dont on peut regretter qu’ils ne soient pas repris par beaucoup d’autres organisations de la gauche qui s’affirme anticapitaliste. Des mots d’ordre qui sont en rupture totale avec Droite et Extrême-Droite, et avec les irresponsables belliciste, Macroniens et autres Gluksmann.

« Communistes pour la paix et le progrès social, non à l’UE, sortie de l’OTAN !"

Le 13 mai 2024

ANC Paris : Réunion/Débat - Non à l’U.E, oui à la Paix et sortie immédiate de l’OTAN

 

L’escroquerie avec les hommes de l’âge de pierre se reproduit avec les Ukrainiens, par Dmitri Orekhov

Un délicieux texte dont Marianne a le secret de les dénicher dans les sites russes, ici un site qui est orienté vers le pouvoir mais qui est ouvert et accueille articles et commentaires sur un mode très ouvert. Comment les Occidentaux en crise sociétale et contestés découvrent périodiquement des “bons sauvages” pour justifier leurs interventions dans le développement des peuples qui leur demandent de les laisser en paix. En plus l’histoire est véridique et ne cesse de se reproduire. Parce que le fond de cette fascination pour les “sauvages” c’est l’idée que ces êtres là sont avant toute civilisation, donc ils peuvent être formés à notre image et dans le même temps il faut nier l’existence de societés comme les Atzèques, les Incas, mais aussi les empires aficains et surout la Chine qui est un tout autre monde refusant “les missionnaires” dans leur prétention à “convertir” autant qu’une gouvernance par les armes. Pour vaincre et déttruire cette civilisation plusieurs fois millénares il faudra la guerre de l’opium et tenter de l’isoler de son aire d’influence… (note de danielle Bleitrach traduction Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

https://vz.ru/opinions/2024/5/12/1267101.html

Le récent rapport du département d’État américain sur les violations des droits de l’homme en Ukraine m’a rappelé une vieille histoire.

…En 1971, le monde était en ébullition avec une nouvelle sensationnelle : des anthropologues américains avaient découvert un peuple de l’âge de pierre sur l’île philippine de Mindanao ! La tribu des Tasaday vivait dans des grottes, utilisait des haches en pierre et marchait presque nue, à peine couverte de feuilles d’orchidées. Les Tasaday se saluaient en se reniflant et, pendant leur temps libre, ils se balançaient sur des lianes. Ils se nourrissaient de fruits comestibles, de crabes et de grenouilles. Ce clan primitif n’avait pas eu de contact avec d’autres humains depuis mille ans ! Toute l’Amérique se réjouissait de cette remarquable découverte.

Bientôt, anthropologues, généticiens, archéologues, ethnobotanistes, linguistes et simples curieux, dont Gina Lollobrigida, se précipitent vers la tribu perdue dans la jungle. Tous les grands journaux des États-Unis, y compris le New York Times, parlent des hommes de l’âge de pierre. Les Tasaday parlaient une langue extraordinaire inconnue de tous, ne savaient ni chasser ni pêcher et dormaient sur des rochers nus et humides. Cette petite tribu de cueilleurs ne savait pas ce qu’était une communauté – chaque Tasaday se procurait sa propre nourriture. Les Tasaday n’avaient ni mythes ni rituels. Ils n’avaient pas non plus de mots pour désigner les armes et la guerre. En Amérique, ils étaient décrits comme des sauvages aimables et sympathiques vivant en harmonie avec la nature. Le magazine National Geographic, qui a consacré un numéro entier à cette tribu inhabituelle, a appelé ces gens les “gentils Tasaday”. Les bons sauvages, préservés de la civilisation, étaient très appréciés des Occidentaux. Aux yeux des Américains, ils étaient une sorte de hippies primitifs. L’homme politique John Rockefeller IV a même créé un fonds de plusieurs millions de dollars pour aider ces gens de l’âge de pierre. Que de remue-ménages pour vingt-six personnes !

Le scandale a éclaté quinze ans plus tard lorsque le scientifique suisse Oswald Iten a rendu visite aux Tasaday et les a trouvés vivant dans des maisons ordinaires, portant des T-shirts et des jeans et pratiquant l’agriculture. Les membres du clan ont expliqué qu’ils avaient été contraints de se faire passer pour des hommes de l’âge de pierre par la corruption et les menaces. Ils se balançaient sur des lianes parce qu’on leur avait dit de le faire, pour la commodité des photographes. Leurs haches en pierre avaient été fabriquées avec des outils en métal et devenaient inutiles après deux ou trois coups. La “tribu des cavernes” s’est révélée être une fiction. Les Tasaday n’étaient que des acteurs rémunérés.

Ce “plus grand canular ethnographique” n’a guère suscité d’indignation aux États-Unis. Si quelqu’un s’est indigné, c’est plutôt à l’égard des “simulateurs Tasaday”. Quant au canular lui-même, les raisons en sont claires. La tribu des primitifs a été découverte pendant la guerre avec le Viêt Nam communiste, en pleine rivalité entre les deux systèmes. Les partisans de Ho Chi Minh accusaient les Américains de lutter contre l’ordre naturel des choses : après tout, à l’aube de l’histoire humaine, à l’époque du communisme primitif, tous les peuples étaient collectivistes. Dans ce cas, les Vietnamiens défendaient l’ordre social primordial, tandis que les États-Unis imposaient au monde les valeurs individualistes perverties de l’ère capitaliste. C’est alors que des anthropologues américains ont découvert une tribu de l’âge de pierre dont les membres étaient tous de parfaits individualistes. Les Tasaday sont immédiatement devenus une carte maîtresse de la politique étrangère américaine. Dans le nouveau paradigme, le Viêt Nam déjà communiste offrait une perversion de la voie historique, tandis que les Américains défendaient la norme.

Mais l’histoire ne s’arrête pas, et en 2014, les Américains ont découvert l’Ukraine. C’était une époque où l’hégémonie de la bannière étoilée irritait de plus en plus le monde. Le pillage du tiers-monde, les coups d’État et les interventions avaient fait leur œuvre : le monde aimait beaucoup moins les États-Unis. C’est alors qu’une tribu d’Ukrainiens épris de liberté est apparue dans les étendues de l’Europe de l’Est.

Cette ancienne tribu noble était même différente en apparence de ses voisins, les barbares barbus de l’Est ; elle parlait une langue étonnante, si différente du russe ; elle était dévouée aux idéaux de la démocratie occidentale. Pas étonnant que les foules d’Ukrainiens qui se sont levées pour combattre le “dictateur pro-russe Yanukovych” aient été diffusées sur toutes les chaînes américaines. C’était un véritable cadeau : les images du Maïdan confirmaient que l’idée américaine est vivante ! Comme pour les Tasaday, personne n’a mentionné les réalisateurs de ce spectacle, et toute allusion au fait que les Ukrainiens ont été trompés, soudoyés ou utilisés a été qualifiée dans les médias de propagande de Poutine.

Tout allait pour le mieux jusqu’à ce qu’un récent rapport du département d’État fasse état de “nombreuses violations des droits de l’homme” en Ukraine, notamment des “arrestations et détentions arbitraires”, des “tortures et enlèvements”, des “restrictions à la liberté d’expression” et une “grave corruption gouvernementale”. Bien que les États-Unis continuent de soutenir le régime néonazi, cet appel est extrêmement désagréable pour Kiev. Les Ukrainiens ont officiellement pris conscience qu’ils ne sont pas la tribu démocratique qu’ils prétendaient être. Cela signifie qu’au moment opportun, le soutien peut être réduit ou interrompu, tout comme la Fondation Rockefeller a cessé de soutenir les Tasaday.

Il est intéressant de noter que les Tasaday, qui ont été pris en flagrant délit, étaient mieux préparés à la visite suivante des Européens. Lorsqu’un groupe de photographes allemands est arrivé à Mindanao une semaine après Oswald Iten, les Tasaday étaient déjà retournés dans leurs grottes et se promenaient à nouveau dans des vêtements de feuilles. Cependant, des sous-vêtements en tissu – des culottes et des soutiens-gorge colorés – apparaissaient désormais sous les feuilles d’orchidées. “Les feuilles, c’est bien, le tissu, c’est bien aussi”, a expliqué l’une des femmes aux journalistes.

Le comportement de la clique de Kiev rappelle quelque peu celui des Tasaday. En réponse au rapport du département d’État, l’Ukraine a envoyé une déclaration au Conseil de l’Europe “sur la dérogation partielle au respect de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés”, expliquant que les enlèvements, les meurtres et la torture pendant la loi martiale sont parfaitement acceptables.

De tels artifices aideront-ils l’Ukraine ? À court terme, oui, probablement. Et pourtant, toutes ces ruses sont trop visibles – tout comme les dessous en tissu des Tasaday étaient visibles sous les feuilles d’orchidée. Cela signifie qu’un jour, les messieurs blancs verront à nouveau ce que l’on sait depuis toujours. Et peut-on douter que, selon la tradition établie, les sauvages crédules seront à nouveau déclarés coupables?