mercredi 28 septembre 2022

L’Europe se dirige vers une « récession profonde » et une désindustrialisation

Voici par le magazine FORBES, le sombre tableau qui attend l’Europe devant sa rupture suicidaire face à la Russie et l’isolement choisi pour complaire aux volontés hégémoniques des USA. Il y a quelque chose de fascinant dans la fuite en avant de l’UE et le délire belliciste qui s’empare des dirigeants pour ne pas avoir à rendre des comptes… (note et traduction de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Forbes

  • 13 septembre 2022

Share on facebookShare on twitterShare on linkedinShare on email

Avec des prix du gaz naturel supérieurs de plus de 100 dollars par mégawattheure à ce qu’ils étaient il y a un an, les économies d’Europe occidentale se dirigent vers le Moyen Âge.


Les forêts sont coupées pour faire du bois de chauffage, tandis que la Russie riposte par ses propres sanctions à la guerre en Ukraine en coupant le filet de gaz naturel qu’elle envoyait encore en Europe.

L’Allemagne, qui voit ses entreprises souffrir de factures d’électricité élevées (Arcelor Mittal y ferme deux aciéries), parle enfin de se découpler de la Chine. La crise énergétique les rend nerveux. Ils veulent faire en sorte qu’il soit plus difficile pour les fabricants de délocaliser, maintenant que leur facture d’énergie n’a jamais été aussi élevée.

Il ne s’agit plus d’une crise à court terme. Les histoires de l’Europe occidentale ressemblent à celles que l’on entendait autrefois dans des pays comme la Bolivie. Une inflation élevée et des rations de ressources imposées par l’État.

Les investissements des entreprises vont là où l’argent va le plus loin. Auparavant, c’étaient les taxes et les coûts de la main-d’œuvre et de l’environnement qui étaient pris en compte. Maintenant, les entreprises européennes vont ajouter l’électricité au mélange. Rien de tout cela n’est de bon augure pour les entreprises européennes.

C’est pourquoi la nouvelle Première ministre britannique, Liz Truss, a renoncé à écouter le lobby du climat et a déclaré que le pays mettrait fin à son interdiction de la fracturation. La Grande-Bretagne est dans le même bateau que l’UE. Le Brexit ne l’a pas protégée des erreurs politiques de l’Europe.

L’Allemagne signe des contrats à long terme pour le GNL américain afin de se sauver, bien qu’elle doive trouver un endroit pour tout stocker. Pour cette raison, elle devra construire de nouveaux terminaux pour traiter ces cargaisons rapidement.

Mais ces mesures auraient dû être prises il y a des années, ou du moins mises en place avant l’annonce des sanctions russes. L’Europe n’avait pas d’As dans sa manche.

« Nous nous attendons désormais à une récession prolongée plus profonde et à une inflation élevée plus persistante en raison de l’impact de la hausse des prix de l’énergie, d’un cycle de resserrement plus décisif de la Banque centrale européenne et d’une demande… plus faible », indiquent les économistes de Barclays Capital dirigés par Silvia Ardagna.

La Banque centrale européenne a relevé son principal taux de prêt de 75 points de base à 1,25 % la semaine dernière. Ce taux reste historiquement bas. Mais l’économie européenne s’est tellement habituée à des taux proches de zéro que les liquidités vont commencer à se tarir avec la hausse du coût du capital. Tous les traders sur marge vont réfléchir à deux fois avant d’acheter des titres avec un effet de levier, entre autres.

La récession en Europe : Quelle sera son ampleur ?

Barclays prévoit une récession dans la zone euro au quatrième trimestre qui persistera jusqu’au deuxième trimestre de 2023, avec une contraction de 1,7 % du PIB réel.

Certains pays seront moins bien lotis que d’autres.

Barclays a revu à la baisse les taux de croissance de la France (2023 : -1,2%), de l’Espagne (-1,6%), de l’Italie (-2,1%) et de l’Allemagne (-2,3%). L’Allemagne sera la pire en raison de sa forte dépendance au gaz russe et des goulets d’étranglement dans le transport du gaz en Europe. La plupart des gazoducs proviennent de Russie.

L’Italie est le deuxième pays le moins performant, car elle est fortement dépendante du gaz naturel pour produire de l’électricité, puisqu’elle l’utilise pour environ 50 % de sa production. Ces facteurs signifient que l’Allemagne et l’Italie sont plus susceptibles de faire face à des pénuries physiques, tandis que la crise énergétique représente davantage un choc de prix pour la France et l’Espagne, ont écrit vendredi les économistes de Barclays.

L’inflation en Europe devrait culminer à 9,3 % au quatrième trimestre. Selon Barclays, les moteurs nationaux de l’inflation à moyen terme semblent désormais plus faibles qu’en juin, en raison du ralentissement de la demande et de la stagnation des revenus réels.

Les Européens vont dépenser beaucoup en carburant. Les prix du gaz naturel ont augmenté d’environ 170 dollars par mégawattheure au cours des 12 derniers mois. Aux États-Unis, nous mesurons le prix du gaz naturel par unité thermique britannique. Vendredi, les prix ont clôturé à 8,81 dollars par million de BTU pour le contrat à terme le plus proche, tandis que le gaz naturel européen avoisine les 50 dollars par million de BTU.

Malgré ces vents contraires, la BCE devrait relever ses taux de 75 points de base en octobre pour lutter contre l’inflation.

Découplage énergétique entre l’Europe et la Russie

Au cours des cinq dernières années, l’Union européenne a consommé en moyenne 400 milliards de mètres cubes (mmc) de gaz naturel par an, dont environ 100 mmc pour les ménages et 167 mmc pour l’industrie. Enfin, 133 milliards de mètres cubes supplémentaires ont été utilisés comme intrants intermédiaires dans le secteur de l’énergie.

Avant la guerre entre la Russie et l’Ukraine, l’Union européenne importait près de la moitié de son gaz naturel de Russie. Aussi, lorsque la Russie réduit ses exportations de gaz vers l’Europe en représailles aux sanctions, la seule chose à faire est de rationner et de chercher des alternatives. La raison pour laquelle ces dirigeants n’y ont pas pensé plus tôt est à débattre avec une autre source.

Barclays calcule que la Russie n’exporte qu’environ 25 % de sa quantité annuelle moyenne vers l’Europe (sur la base de moyennes sur cinq ans) et qu’elle va suspendre les expéditions du gazoduc Nord Stream, qui relie la Russie à l’Allemagne.

L’Europe a pu remplacer de grandes quantités de gaz russe par du GNL plus coûteux provenant d’autres producteurs, mais elle a également dû réduire sa consommation de gaz.

Selon la Commission européenne, l’Europe doit réduire sa consommation de gaz d’environ 15 % (soit environ 60 milliards de mètres cubes) de sa consommation annuelle si elle rompt avec la Russie. Ce calcul suppose toutefois que la Russie vende du gaz naturel à l’Europe.

Sur ces 60 milliards de mètres cubes d’économies, Barclays estime, sur la base d’un document du FMI publié le 19 juillet 2022, que 16 milliards de mètres cubes environ seront le véritable manque à gagner, mais cela suppose que le reste des 60 milliards de mètres cubes peut être compensé par les énergies renouvelables. Étant donné que l’Allemagne brûle à nouveau du charbon, il est peu probable que l’énergie solaire et éolienne puisse la sauver.

Selon Barclays, l’Europe peut combler la majeure partie de ce déficit (moins les 16 milliards de mètres cubes) si elle ajoute le nucléaire et le charbon à sa matrice d’énergie renouvelable. Tout mandat visant à réduire la consommation d’énergie nuira à l’économie autant que les factures d’électricité élevées.

Finalement, la classe d’affaires européenne et la population en général feront pression sur les dirigeants pour qu’ils changent de cap. Si cette pression s’accompagne d’un plus grand nombre d’annonces de licenciements et de fermetures d’usines (imaginez BMW arrêtant ses chaînes de montage de véhicules électriques parce que la recharge d’une voiture est trop coûteuse, tout comme les matériaux à forte intensité énergétique nécessaires à sa fabrication – comme l’acier), alors c’est probablement le moment ou jamais d’annoncer le creux de la vague de cette crise.

Les prix du gaz naturel en Europe sont en train de chuter pour plusieurs raisons, notamment parce que les investisseurs en matières premières se sont retirés après une énorme flambée des prix. C’est une bonne nouvelle pour l’Europe.

Les protestations ne font que commencer. Tout comme les licenciements et les fermetures d’emplois bien rémunérés. Ces prix vont devoir baisser encore plus.

Barclays prévoit une reprise en forme de U pour le second semestre de l’année prochaine. Cela signifie que le FTSE Europe pourrait l’anticiper vers le mois de mars.

Article traduit de Forbes US – Auteur : Kenneth Rapoza

<<< À lire également : Les prix de l&#8217;essence pourraient encore grimper cet hiver, car l&#8217;Europe se prive de pétrole r


 


 

Réouverture de la frontière entre le Venezuela et la Colombie

Le pont de la Paix

D’épais nuages de fumée noirs se confondent avec la brume des gaz lacrymogènes. Des cris et des détonations tonnent dans le ciel et une averse de pierres, de plomb et de feu se déversent sur des silhouettes cagoulées qui s’affrontent sur le Pont. L’atmosphère irrespirable rajoute à la scène une tension macabre et historique. Si la frontière divise, le pont a toujours été le symbole de l’union entre deux peuples tellement semblables qui aiment pourtant à s’imaginer des différences irréconciliables. Ce jour-là, point d’union. Le pont s’est métamorphosé en scènes de guerre.

Sous l’apparence médiatique d’une « intervention humanitaire », les États-Unis et leurs vassaux régionaux du groupe de Lima se sont lancés dans une opération de changement de régime au Venezuela. Objectif des putschistes : tenter de s’emparer du territoire vénézuélien frontalier pour y établir une base arrière nécessaire dans la conquête du pouvoir. La prise du pont est un objectif stratégique pour morceler le territoire bolivarien.

Pendant 16 heures, les patriotes vénézuéliens vont résister aux assauts répétés de groupes de choc de l’ultradroite vénézuélienne, assisté en cela par les groupes narcoparamilitaires colombiens qui pullulent dans la région. La bataille pour le contrôle des ponts qui enjambent la rivière Táchira a commencé en ce jour du 23 février 2019.

Le Pont Simon Bolivar est un symbole de la relation fraternelle et tortueuse qu’entretiennent la Colombie et le Venezuela. L’infrastructure, qui porte le nom du Libertador, relie la ville vénézuélienne de San Antonio à celle de Villa del Rosario, lieu de naissance de Francisco de Paula Santander, adversaire historique du projet bolivarien. Condamné à mort puis gracié par Bolivar, il participera à éteindre le rêve d’une grande Colombie égalitaire voulu par le Libertador.

Durant les années où l’Uribisme a dominé la scène politique, cette tension historique a perpétuellement été remise au goût du jour. De chaque côté du pont, deux idéologies, deux visions du monde se font face depuis de trop longues années. Bolivar contre Santander, Socialisme du XXIe siècle contre narco-néolibéralisme, souveraineté nationale contre doctrine Monroe.

Dans les merveilleux plis de la terre colombienne, le narco-État uribiste a semé la haine et récolté la barbarie. De nombreux groupes armés ont prospéré sur cette portion de territoire. Certains, comme les paramilitaires, n’ont pas hésité à traverser la frontière pour déstabiliser la Révolution bolivarienne et imposer dans certaines villes et villages vénézuéliens la même terreur qu’ils faisaient régner du coté colombien.

Les alliances prouvées entre l’opposition vénézuélienne et ces gangs mafieux montrent bien que le fléau a débordé les eaux de la rivière pour submerger le pont et s’installer chez le voisin d’en face. La paix durable en Colombie implique une relation harmonieuse entre les deux pays réconciliés.

Car, au-delà des multiples confrontations, le Pont Simon Bolivar est aussi le témoin des robustes liens humains, culturels et économiques qui unissent cette région binationale. De San Cristobal à Pamplona, de Rubio à Ocaña, on parle le même langage, on danse le même vallenato, et on partage passionnément, depuis des siècles, le même toit, les mêmes familles, les mêmes amours. Malgré les déchirements, Cúcuta et San Antonio forment une seule métropole, traversé par un cours d’eau, tels la Tamise ou la Seine coupant en deux rives leurs capitales européennes.

Les déboires d’un pays ont toujours trouvé une solution sur l’autre berge. Durant des années, les colombiens fuyant la guerre et les déplacements de population ont traversé le Pont pour y chercher un havre de paix où établir leurs foyers. Depuis l’instauration d’un blocus criminel contre le Venezuela par les États-Unis et leurs alliés, de nombreux tachirenses sont allés, à leur tour, s’installer de l’autre côté du Pont.

La dynamique économique de cette région binationale en fait une des principales frontières commerciales du continent. Lorsque Washington ne se mêle pas du destin commun des deux voisins, sept milliards de dollars de marchandises peuvent transiter par le Pont Simon Bolivar chaque année. Le Pont est un facteur d’échange et de commerce primordial pour la vie des habitants. Que l’on vienne á le fermer, et l’économie de la région frontalière colombienne du Nord Santander, ainsi que [la plupart des commerces de Cúcuta se retrouve instantanément impactés, et parfois au bord de la faillite.

Ce 26 septembre 2022 marque une date historique. Il marque la fin de la Bataille du Pont, initié trois ans auparavant. La réouverture de la frontière colombo-vénézuélienne est une victoire de la fraternité, et un immense espoir pour la construction d’une « paix totale de justice sociale », pour reprendre les mots du président colombien Gustavo Petro.

Mais pour renvoyer les forces obscures, les cartels et leurs parrains politiques dans les tréfonds du rio Táchira, les défis sont immenses. Légaliser le commerce illégal ne sera pas chose aisée. Lutter contre les groupes armés, le trafic d’essence, la contrebande d’extraction et le blanchiment d’argent non plus. Un premier pas significatif serait sans doute l’abrogation de la loi colombienne 681 du 10 août 2001 qui légalise la spoliation de carburant vénézuélien, ou encore celle de la résolution de la Banque Centrale de Colombie du 5 mai 2000, qui délègue aux agences de change frontalières avec le Venezuela le soin de déterminer elles-mêmes le cours du peso par rapport au bolivar comme bon leur semble. Une législation sur mesure pour le blanchiment d’argent sale.

Sur la base du respect et de la coopération, deux pays souverains vont devoir reconstruire le rêve de Bolivar, mis en sommeil pendant 200 ans. Pour que plus jamais le pont qui porte son nom ne se convertisse de nouveau en un symbole guerre et de destruction.

Romain MIGUS

 

Les objectifs de guerre de l'OTAN en Ukraine

28 Septembre 2022 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Ukraine, #Russie, #Impérialisme, #États-Unis, #L'Europe impérialiste et capitaliste

Comme quoi il ne faut jamais faire la guerre à moitié. Poutine ferait mieux de s'inspirer de Lénine que de Nicolas II

Comme quoi il ne faut jamais faire la guerre à moitié. Poutine ferait mieux de s'inspirer de Lénine que de Nicolas II

Envoyé par Bruno Drweski :

Je pense que ce résumé de la situation est consistant et concis :

"L’affrontement avec les USA est le sens de ce qui se passe en Ukraine. Après les débâcles successives, les USA ne peuvent pas se permettre de perdre, ils s’engagent de toutes leurs forces y compris de propagande. Ils ont un triple objectif: démanteler la Russie, la disloquer et profiter de ses ressources, en faire autant avec l’Europe et enfin la Chine, le challenger. A noter le fait que si en France, nos médias font grand bruit sur le débat ouvert en Russie concernant les fautes commises par l’armée russe et le gouvernement, le silence est fait sur les votes. Pourtant ces votes, l’ampleur de l’adhésion non seulement dans le Donbass mais dans les territoires libérés ou occupés est difficilement niable au même titre que l’est le débat précédent dont chacun fait état en Russie, les deux vont ensemble". (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)

L’ancien président du parlement novorossien Oleg Tsaryov sur les buts et objectifs des Etats-Unis dans le conflit ukrainien :

“Après le retrait honteux d’Afghanistan et la crise économique qui se profile, pour les États-Unis, une victoire russe dans l’Opération spéciale serait une catastrophe géopolitique. Une défaite ukrainienne signifierait une défaite américaine. Cela signifie la perte du leadership américain sur la scène mondiale, la trahison des alliés, la perte de contrôle sur de nombreux processus mondiaux et bien d’autres conséquences désagréables.

Avec le conflit militaire en Ukraine, les Etats-Unis résolvent simultanément plusieurs problèmes. La première et principale tâche des États-Unis est la destruction maximale de la population russe, la destruction des stocks d’armes soviétiques et la déstabilisation de l’économie et de la situation politique intérieure. Dans le même temps, la tâche maximale est de désintégrer la Russie et de prendre le contrôle des ressources naturelles russes.

Le deuxième objectif était de frapper l’Union européenne, qui commençait à concurrencer les États-Unis. L’objectif est de détruire l’économie de l’UE et de réaliser la fuite des capitaux et le transfert des industries vers les États-Unis.

Le troisième objectif, ne soyez pas surpris, est de frapper l’économie chinoise. L’Europe est le premier importateur de la Chine. La réduction ou la perte d’un marché comme l’Europe sera préjudiciable à la Chine. Le conflit armé en cours en Ukraine n’est pas bon pour la Chine. Il se peut que la Chine ait attiré l’attention de la Russie sur ce point, ce qui explique pourquoi la Russie a fait avancer les choses de manière très nette après le sommet de l’OCS.

Il n’est pas à l’avantage des États-Unis de mettre fin rapidement au conflit maintenant, même s’il devait se terminer par une victoire ukrainienne. La guerre n’a pas encore résolu tous les problèmes pour les Américains. En fournissant des armes et une aide financière, les États-Unis régulent la vitesse du conflit.

Dans le même temps, il est très important pour les États-Unis que la Russie évolue strictement selon un scénario orienté vers l’attrition et la résolution du conflit, sans dépasser certaines limites. Pour ce faire, il faut maintenir à tout moment l’illusion que des accords de paix avec l’Ukraine pourront bientôt être signés et que la guerre prendra fin. Et pour maintenir la possibilité d’un dialogue avec l’Ukraine, la Russie ne doit pas frapper les infrastructures de transport et d’énergie de l’Ukraine, ni Kiev, ni les dirigeants ukrainiens”.

 

Gauche des polémiques ou gauche de la politique ?

mercredi 21 septembre 2022
par  Charles Hoareau Blog Rouge Midi

Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’il en est pour vouloir abaisser le débat politique au niveau du caniveau. Et si ce n’est pas une spécialité française, cela ne nous console guère.
Depuis des années en France, celles et ceux qui espèrent en un changement de société et voudraient que soient posées dans le débat public les questions de l’appropriation sociale, de l’éradication de la misère, du rôle de la France dans le monde et de la fin de son impérialisme, de la souveraineté du peuple face au diktat de l’UE – pour n’en citer que quelques unes – voient ces questions effacées au profit de jugements sur les individus, leur vie privée et familiale, des considérations faussement sociétales prendre la place du débat sur les questions de classes, tout cela afin de mieux occulter la réponse à ces questions simples : le capitalisme est-il aménageable et sinon par quoi le remplacer et comment ?
On a vu des candidatures à la magistrature suprême empêchées pour des questions de manque d’éthique personnelle et d’autres confirmées malgré celles-ci. On a vu une députée siéger au parlement, le bracelet électronique à la cheville et un autre élu miraculeusement blanchi de condamnations qui ailleurs dans le monde lui auraient valu la prison ferme et la destitution.
La France dont le président ne manque jamais une occasion de faire la leçon au monde entier est presque devenue une caricature de ce qu’il ne faut pas faire.
De tous temps cette question du dévoiement du débat ou de la création de faux débats pour éviter la question de fond du changement de société était l’arme du camp d’en face. On croyait même que cela lui était réservé

Mais voilà que maintenant, en particulier depuis la dernière séquence électorale et la campagne qui l’a précédée, ce mal ronge celles et ceux qui, en principe, s’engagent au côté du peuple qui souffre pour changer de société. Dans ce contexte de délitement des mœurs politiques celles qui se disent de « gauche » parce qu’étant de notre camp, au lieu d’élever le débat, s’abaissent à sa bassesse.

On dirait qu’à tour de rôle il en est pour se délecter de tel ou tel propos, non pas pour le combattre sur le fond, mais pour en disqualifier l’auteur ou l’autrice.

Après les discussions surréalistes sur le steak, le bon vin et tant d’autres sujets, voilà celles sur les allocs et les révélations publiques sur la vie privée d’un couple qui n’en demandait sans doute pas tant.
Et tout ça sur fond de dispute pour savoir qui, dans cette rentrée sociale de tous les dangers, est le mieux ou même le seul fondé à mobiliser contre la politique gouvernementale.
Comme si le combat était un domaine réservé…
L’envie de faire du bruit médiatique prime sur le devoir politique d’expliquer et de convaincre afin de construire une force politique capable de permettre au peuple de prendre les pouvoirs politique, économique, médiatique et de sécurité.

Sur les allocs bien sûr, et le comité chômeurs CGT le dit depuis des années, il devrait couler de source que celles et ceux qui se disent révolutionnaires sont pour la suppression du RMI devenu RSA au profit de la mise en œuvre d’un droit au travail et à défaut d’un salaire de remplacement financé par la cotisation sociale et non par l’impôt.
Mais où a-t-on vu que les « allocations nourrissent le chômage ? ». Ce qui en plus objectivement ne veut rien dire…sauf pour ceux qui pensent que si on supprime le système d’indemnisation, le chômage disparaitra…
Et par ailleurs a-t-on besoin de chercher la petite phrase provocatrice, en particulier vis-à-vis de ses alliés du moment, pour mener le débat sur cette question ? En plus au moment où le gouvernement annonce une nouvelle attaque contre l’assurance chômage ?
N’a-t-on pas autre chose à faire dans la période que de se disputer entre gens qui devraient se retrouver ensemble dans toutes les mobilisations qui s’annoncent ?
Ou alors veut-on démontrer que l’union créée au lendemain des présidentielles n’est qu’une alliance électorale, voire électoraliste, sans fond commun rassembleur ?
Je présume que celles et ceux qui s’affrontent sur les réseaux sociaux et autres plateaux médiatiques ont épuisé leur temps de porte à porte et de portail d’entreprise à entrée de chantier pour convaincre, en particulier les 75% de citoyennes et citoyens de France qui n’ont pas voté aux dernières législatives et les 90% de non syndiqués, de se mobiliser dans la rue afin que celle-ci fasse mentir des urnes qui ont donné 89 députés au Rhaine…
Je suppose que les uns et les autres n’ont rien de mieux à faire que de chercher à « faire le buzz » quitte à marcher sur les plates-bandes de l’extrême droite laissant à une armée de plus en plus clairsemée de militantes et militants le soin de déminer le terrain et d’expliquer que bien sûr notre camp est à la fois pour l’emploi et les allocs, contre toutes les discriminations et ne confond pas vie privée et appel au lynchage…
Je suppose qu’ils n’ont rien de mieux à faire que d’essayer de convaincre les millions de découragés que décidément leur partenaire-adversaire-concurrent ne les vaut pas…

Pendant ce temps l’extrême droite tisse sa toile bien au-delà de ses rangs au point que la Macronie la trouve respectable et que même dans notre camp l’émotion n’est guère forte quand des migrants meurent en mer, un passager d’une voiture récalcitrante se fait tuer comme dans un mauvais western ou que Georges Abdallah croupit en prison à nouveau rejoint par Salah Hamouri…
Désolé mais en ce qui me concerne je n’ai guère le temps de critiquer telle déclaration non pas maladroite mais bien « a droite » pour qui veut chasser sur les terres de l’abaissement de la conscience de classe sans avoir à faire l’effort de la faire s’élever.
J’ai des tracts à distribuer, des gens à rencontrer et des manifs et toutes les actions de protestation, d’où qu’elles viennent, à soutenir et faire grandir.

Qu’au moins si nous ne sommes pas, au niveau des dates, dans la concordance, nous soyons dans la convergence et non dans la concurrence.

 

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Didier Lallement, ex-patron de la Préfecture de police de Paris n'a pas le mal de mer

Ben non, après atteint en août dernier la limite d’âge de 65 ans dans le corps préfectoral et être toujours en poste grâce à une disposition dérogatoire, il avait quitté enfin la Préfecture de Paris. Puis, en traversant la rue, comme il se doit, le voilà adoubé Secrétaire général de la Mer.

Dites les amis, c'est ça la retraite façon Macron pour ses potes?

A compter du 3 octobre, annonce le dernier conseil des ministres présidé par Macron 2, le Secrétaire général de la Mer va "contrôler, évaluer et coordonner la politique maritime du gouvernement". Ben dis donc! Avec un gilet jaune sur lui dans sa nouveau job?

On se rappellera avec bonheur, sans doute, les larmes aux yeux, sa dernière partition comme patron de la Préfecture de police, dans sa gestion des "incidents" du Stade de France, lors de la finale de la Ligue des champions.

Et un de plus de recasé! Un! Et ça gagne combien un Secrétaire général de la Mer, après avoir perçu sa retraite de haut-fonctionnaire de la République?

Et si des fois, il avait du temps de libre, cette capture d'écran à colorier:

Didier Lallement, ex-patron de la Préfecture de police de Paris n'a pas le mal de mer

LA PHRASE DU JOUR....

 

.....Relevée dans un commentaire publié sur l'article

"Opération spéciale de la Russie en Ukraine, 27 septembre. Diffusion en ligne. Jour 216.....

.....L’affrontement avec les USA est le sens de ce qui se passe en Ukraine. Après les débâcles successives, les USA ne peuvent pas se permettre de perdre, ils s’engagent de toutes leurs forces y compris de propagande. Ils ont un triple objectif: démanteler la Russie, la disloquer et profiter de ses ressources, en faire autant avec l’Europe et enfin la Chine, le challenger. A noter le fait que si en France, nos médias font grand bruit sur le débat ouvert en Russie concernant les fautes commises par l’armée russe et le gouvernement, le silence est fait sur les votes. Pourtant ces votes, l’ampleur de l’adhésion non seulement dans le Donbass mais dans les territoires libérés ou occupés est difficilement niable au même titre que l’est le débat précédent dont chacun fait état en Russie, les deux vont ensemble. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)"

La phrase : 

que je partage et que j'approuve, tellement je suis ulcéré de voir la plupart des politiciens français, droite et "gôche" bobo nupes vert caca d'oie confondues, totalement anesthésiés par l'impérialisme yankee aux ordres d'un dangereux sénile, (à ne pas confondre, bien sûr, avec les rares blogs qui ne plieront jamais bagage devant la trahison des uns et des autres, merci à eux - et surtout ici , pardon, à elles, - de nous donner les raisons de nous battre encore et toujours contre les imposteurs)


"La Fédération de Russie n’en a strictement rien-à-foutre de l’Union Européenne, qui a décidé de s’en faire une ennemie, sur ordre des Etats-Unis ( les esclaves, ça obéit sans se poser de question ) "

Cela fait beaucoup de bien, au détour d'une page, d'un article, d'un commentaire, de lire des mots si vrais et forts, qui donnent un coup de fouet à mes 83 printemps avancés.

 

Referenda en Novorussie

Quatre régions ex-russes, représentant la moitié de la Novorussie appelée en français Nouvelle-Russie depuis deux siècles et demi, viennent de se prononcer par referendum sur leur réunification avec la Russie.

Les deux premières à l'avoir annoncé étaient les provinces administratives ukrainiennes de Kherson et Zaporogié, récemment libérées (partiellement) par l'armée russe du joug du régime issu du coup d'Etat qui avait abrogé la constitution ukrainienne en février 2014, a interdit il y a huit ans l'utilisation et l'enseignement de la langue de ces provinces, a poursuivi il y a quelques mois par la dissolution de tous les partis d'opposition et venait d'annoncer il y a quelques semaines une grande opération d'épuration de la population "collaboratrice avec l'ennemi".

Les deux autres régions ex-russes à avoir annoncé un referendum sont les républiques de Donesk et Lougansk, États indépendants de facto depuis leur exclusion manu militari de l'ex-Ukraine, indiscutablement souverains selon les critères de la Convention de Montevideo de 1933 (qui précise même que "l'existence politique de l'État est indépendante de sa reconnaissance par les autres États"), et finalement reconnus par la Russie le 21 février. Sauf erreur ces deux pays avaient déjà conduit il y a quelques années des referenda sur la réunification avec la Russie, ignorés par celle-ci qui n'avait même pas reconnu leur indépendance avant l'imminence d'une attaque ex-ukrainienne il y a sept mois, de même qu'elle n'avait pas reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud avant le déclenchement de l'opération de "purification ethnique" par la Géorgie début août 2008… et ignore encore son referendum de réunification. Pour mémoire, la Transnistrie s'est prononcée à 97% pour la réunification il y a seize ans, et l'a encore demandée en vain il y a huit ans.

Ces quatre régions ex-russes exercent leur droit à l'autodétermination selon les critères contemporains. En ce qui concerne les deux républiques cosaques, elles ont largement démontré depuis huit ans leur capacité à organiser des scrutins locaux ou nationaux libres, sans interférence extérieure (l'armée russe n'y est entrée que cette année) et en invitant même des observateurs étrangers, en dépit du refus de l'OSCE. En ce qui concerne les deux régions actuellement ukrainiennes, il est évident que le scrutin ne pouvait se tenir que grâce à la protection périphérique de l'armée russe, et seulement dans les zones qui ne sont plus sous le contrôle du gouvernement de Kiev. La libre présence des moyens modernes d'information, l'expérience démocratique des populations et la dimension de ces régions laissaient cependant supposer qu'il ne s'agirait pas d'un vote dicté par une armée d'occupation, comme dans les États pontificaux en juin 1790.

Concept historiquement récent, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est affirmé dès l'article premier de la Charte des Nations Unies, puis plus loin dans l'article 55. Il est cité en préambule ou en référence de nombreux instruments juridiques adoptés par les institutions internationales (du système ONU ou pas). La résolution 1541 de l'Assemblée générale de l'ONU, adoptée le 15 décembre 1960, mentionne trois modalités d'exercice du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, à savoir "l'indépendance et souveraineté, la libre association avec un État indépendant, et l'intégration à un État indépendant". En dépit de ce qu'on appelé dans la Neuvième Frontière un traité tacite de non-prolifération étatique, plusieurs instruments internationaux préconisent que les États favorisent l'exercice du droit à l'autodétermination par les peuples qui ne sont pas encore des États. Par exemple, selon le Pacte International relatif aux Droits Économiques, Sociaux et Culturels et le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques du 16 décembre 1966, "les États […] sont tenus de faciliter la réalisation du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes".

La Cour Internationale de Justice a même établi par un arrêt du 30 juin 1995 que ce devoir de facilitation est une norme erga omnes, qui concerne donc tous les États et pas seulement ceux directement impliqués comme parties prenantes. Ainsi, non seulement l'Ukraine (souveraine) et la Russie (occupante) sont évidemment censées faciliter l'autodétermination des peuples de Zaporogié et Kherson, mais également les autres pays, qu'ils soient signataires de ces traités comme la France ou la Pologne par exemple, ou non signataires comme Donetsk (voisine de Zaporogié). Et, contrairement à une erreur assez répandue, l'autodétermination d'un peuple ne porte pas atteinte à l'intégrité d'un État déjà existant, celle-ci n'interdisant, dans les textes internationaux, que l'usage de la force par d'autres États. L'Acte final d'Helsinki montre qu'il n'y a pas d'incompatibilité entre le principe de l'intégrité territoriale et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, puisque ses signataires se sont engagés à respecter simultanément les deux. Et la Cour Internationale de Justice, dans son avis consultatif 2010/25 du 22 juillet 2010, a expressément rappelé que "la portée du principe de l’intégrité territoriale est donc limitée à la sphère des relations interétatiques".

On sait peu de choses, à l'étranger, sur les modalités pratiques des consultations des électorats cosaques de ces jours-ci, mais on peut en deviner certains critères de décision. En effet la Commission Européenne pour la Démocratie par le Droit, dite Commission de Venise (du Conseil de l'Europe), a précisé certaines normes il y a cinq ans, à la demande du gouvernement catalan. Celui-ci s'interrogeant notamment sur un seuil de participation pour la validité du scrutin, la Commission de Venise a répondu qu'une telle innovation n'était pas nécessaire. Dans la mesure où tout votant peut librement exprimer son choix, ou décider de s'en abstenir voire d'aller à la pêche ce jour-là, le referendum est démocratiquement valide de par sa tenue et la possibilité d'y participer, indépendamment du nombre ou du pourcentage de choix finalement exprimés. Le gouvernement catalan s'interrogeant aussi sur le taux de réponses positives, ou la marge d'écart entre le nombre de réponses positives et négatives sur une question aussi importante que la souveraineté, il lui a été répondu qu'aucune norme n'existe en la matière. Il s'agissait certes d'un gouvernement constitué par un parlement expressément élu pour la conduite à l'indépendance sous dix-huit mois, mais même si cela n'avait pas été le cas il suffisait que le oui l'emporte d'une voix sur le non pour que la décision ait été démocratiquement exprimée en pleine connaissance des règles du jeu (majorité simple en l'occurrence) et des conséquences.

En comparaison, les États-Unis qui ont poussé la minorité albanaise de Serbie à prononcer en 2008 la sécession de la province de Kossovo et Métochie (après avoir tenté pendant neuf ans de la faire prononcer par l'ONU) n'ont posé de question juridique ou politologique à personne, et n'ont même pas suggéré de simulacre de referendum. Les États-Unis connaissent pourtant l'existence de la pratique référendaire, puisqu'en 2014 ils ont poussé le monde entier à nier d'avance toute légitimité et toute conséquence au referendum d'autodétermination de la Crimée, après que celle-ci ait constaté son indépendance du fait de l'abrogation de la constitution de 1996 par laquelle elle avait adhéré à l'Ukraine (et renoncé à sa propre constitution de 1992). Ils allèrent alors jusqu'à rédiger des projets de résolutions pour l'Assemblée Générale et le Conseil et Sécurité de l'ONU interdisant d'avance toute reconnaissance du résultat du referendum, activisme qui ferait comparativement bien remarquer leur silence approbatif à l'occasion du referendum catalan trois ans plus tard.

La France a fait partie des tous premiers pays à protester à l'annonce des referenda d'autodétermination en ex-Ukraine, comme lors de celui de la Crimée en mars 2014, dans une posture d'ailleurs relativement osée trois ans à peine après l'annexion de Mayotte le 31 mars 2011. Car contrairement au referendum criméen organisé par le gouvernement local déjà de facto indépendant de l'Ukraine, le referendum mahorais de 2009 fut organisé par la métropole française, au mépris d'ailleurs des résolutions 3291, 3385 et 31/4 de l'Assemblée Générale de l'ONU affirmant l'unité des Comores et interdisant expressément à la France d'organiser un referendum à Mayotte.

L'Allemagne a aussi fait partie des tous premiers pays à entendre interdire d'avance l'exercice de l'autodétermination des peuples de Novorussie, posture elle aussi particulièrement osée guère plus de trente ans après l'annexion sans consultation des cinq États allemands orientaux. Pour mémoire, le parlement est-allemand, élu en mars 1990 sans mandat d'abandon de souveraineté, a décidé le 22 août la reconstitution des provinces de Brandebourg, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, Saxe, Saxe-Anhalt et Thuringe, puis quelques heures plus tard (nuitamment) le transfert unilatéral de ces nouvelles provinces à la République Fédérale d'Allemagne à compter du 3 octobre. Un traité de réunification rapidement rédigé a été signé par les gouvernements de RFA et de RDA le 31 août et ratifié par le parlement national de RDA le 20 septembre, aucun gouvernement ou parlement n'ayant, sauf erreur, été constitué dans les cinq provinces reconstituées un mois plus tôt. Le 2 octobre à minuit la République Démocratique Allemande s'est dissoute (sur décision du parlement national) dans le but précis et hypocrite de rendre leur souveraineté aux provinces, devenues alors États, la RFA ne voulant pas annexer la RDA en bloc mais seulement morcellée. Le 3 octobre 1990 à 00h les nouveaux États souverains de Brandebourg, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, Saxe, Saxe-Anhalt et Thuringe ont été annexés à la RFA sans que leurs populations respectives n'aient été consultées, et le 14 octobre elles n'ont été appelées qu'à élire des assemblées régionales (non souveraines). À ce jour, les peuples de Brandebourg, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, Saxe, Saxe-Anhalt et Thuringe, livrés par le dernier régime de la RDA à l'annexion par la RFA, n'ont pas encore été invités à disposer d'eux-mêmes par referendum. Le contraste avec ce qui se passe de l'autre côté du rideau de presse est net.

Le gouvernement russe a déclaré qu'il respectera l'issue des referenda, ce qui ne signifie pas nécessairement qu'il entende honorer ensuite la demande d'adhésion à la Fédération. Si tel est le cas, les implications pour les régions et les populations concernées sont d'ordre historique, évidemment immenses pour elles, ce qui n'interdit pas de s'interroger parallèlement sur les conséquences stratégiques immédiates en-dehors de ces régions.


 

Covid-19 : Fabrique de la panique, braquage des comptes publics

Cette vidéo est le teaser de la série réalisée avec le média Kairos.

Dans le premier épisode, nous avons vu qu'il n'y a eu aucune hécatombe nulle part en Europe, ni en 2020, ni en 2021.

Dans le deuxième épisode nous avons vu qu'il n'y a pas eu la saturation hospitalière annoncée.

Dans le troisième épisode nous avons vu qu'il n'y a pas non plus eu un "déferlement" de malades. Il y a eu bien moins de malades comptabilisés que pendant les épisodes dit "grippaux" du passé. Nous vivons une épidémie de "cas" entretenue par les fameux "tests" qui n'ont pas de rapport avec la moindre maladie.

Dans le quatrième épisode nous avons vu le moteur même de la fraude : l'utilisation de codes spécifiques par les hôpitaux de façon à produire les "bonnes" statistiques.

Dans le cinquième épisode nous découvrions le socle de l'idéologie sanitaire actuelle qui ne repose sur aucune expérience et est contredite par les statistiques : la contamination

Dans le sixième épisode nous avons fait le tour des causes de décès depuis le début de la cirse sanitaire à l'aide des rapports du Sénat, de Santé Publique France, de l'ATIH et des statistiques de décès de l'Insee pour découvrir le lien entre les mesures et les hausses de mortalité.

Dans le septième épisode nous analysons les fameuses injections. Nous allons voir ce qu'il se cache derrière le mot "efficace".

Dans le huitième épisode nous continuons l'analyse des injections. Nous allons voir ce qu'il se cache derrière le mot "sûr".

Dans le neuvième épisode nous faisons le tour des origines politiques et financières de ce que nous avons vécu.

 

Faina Savenkova – Les mauvais enfants

Cela fait trois ans que je raconte ce qui se passe à Lougansk. La guerre dans laquelle je vis, mes peines et mes joies. Il y a un an, le site Mirotvorets a mis mes coordonnées dans le domaine public. J’ai écrit de nombreuses lettres à des dirigeants mondiaux et à des artistes des pays occidentaux. Je n’avais que deux demandes : supprimer les données de tous les enfants de Mirotvorets et aider les enfants du Donbass à retrouver une vie paisible, afin que nous ne soyons pas tués. Lorsque la confrontation avec Mirotvorets a commencé, mes amis journalistes ukrainiens m’ont demandé pourquoi je n’avais pas écrit à Zelensky, mais l’avais seulement mentionné dans mon interview. À l’époque, il m’était difficile de répondre. Je croyais encore naïvement qu’il pouvait y avoir la paix entre l’Ukraine et le Donbass, et que le secrétaire général des Nations unies, M. Guterres, et l’UNICEF, en tant qu’organisations de renommée internationale, m’aideraient. Mais, malheureusement, j’avais tort. Tout ce que j’ai demandé a été ignoré par ces organisations, et l’Ukraine a décidé que nous pouvions être repris par la force. Mes efforts et mes rêves sont restés des rêves. La seule chose dont je suis heureuse, c’est que je n’ai pas écrit à Zelensky à ce moment-là. Et maintenant je comprends pourquoi : vous ne pouvez pas écrire et demander de ne pas tuer des enfants à celui qui donne les ordres de bombarder Donetsk, Gorlovka, Altchevsk et d’autres villes. On ne doit pas écrire au président qui envoie des milliers de ses soldats à la mort, qui ne les épargne pas, qui donne des ordres pour des actes terroristes et des meurtres d’enfants. On ne doit pas écrire au président qui a commencé ce massacre et qui a perdu la moitié de son pays. On ne peut pas écrire à un perdant. Chaque jour, des enfants meurent dans le Donbass, à Kherson et en région de Zaporojié. Et il ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Un président qui va tout perdre…

Et l’UNICEF, l’ONU, Amnesty International ? Ont-ils dit quelque chose au sujet des enfants tués par l’armée ukrainienne ? Non, bien sûr que non. Comme dans l’histoire de Mirotvorets. Ils savent. Mais ils restent silencieux ou expriment leur inquiétude. Ils sont silencieux, toujours et partout. Quand les enfants de Yougoslavie, de Syrie, de Palestine, d’Afghanistan, d’Irak et de Libye ont été tués. Et si des organisations aussi respectées ferment les yeux sur le meurtre brutal d’enfants, ont-elles quelque chose à dire sur l’histoire de Mirotvorets ? Je ne pense pas. Après tout, nous sommes les mauvais enfants, nés et vivant au mauvais endroit, selon l’UNICEF et Amnesty International. Dans l’un de mes essais, il est dit que les enfants de la guerre sont silencieux parce que les adultes ne les écoutent pas. Il en est ainsi. Malheureusement, nous – les enfants – sommes inintéressants pour eux. Nous ne sommes pas comme eux. Ils semblent penser qu’on peut nous tuer, qu’il suffit de le faire discrètement, pour ne pas déranger les autres avec nos appels au secours. Je suis désolée que cela se passe ainsi. Je suis désolée que le pays où je suis née bombarde et tente de détruire tout ce qui m’est cher et tout ce que j’aime, sous le sourire approbateur de ceux qui peuvent mais ne veulent pas arrêter cette guerre. Malheureusement, tous ceux qui aident l’Ukraine ne se rendent pas compte que la guerre vient à eux.

Les citoyens ordinaires des États-Unis et d’Europe ignorent le plus souvent les atrocités commises par l’armée ukrainienne, les bombardements brutaux et les meurtres de civils. On dit aux gens que nous nous bombardons nous-mêmes ou que l’armée russe nous tire dessus depuis huit ans. Apparemment, c’est pour cela que nous attendions avec impatience son arrivée en 2022, ouais. Une autre réalité.

Traduction de la lettre de réponse du Pape :
Bonjour Faina.
Le Secrétariat d’État a reçu la lettre que tu as récemment adressée au Saint-Père.
Le Pape François n’est pas indifférent à la détresse des gens, en particulier de ceux qui souffrent et qui traversent des moments difficiles.
Sa Sainteté, confiant toute l’humanité au Seigneur, t’invite à te joindre à ses prières pour la paix dans le monde.
Salutations de Pâques
Monseigneur L. Roberto Cona


Mais je suis sûre que ce ne sera pas toujours comme ça. La vérité l’emportera toujours. Le plus difficile est de ne pas se décourager lorsque tout ce que l’on fait ne donne pas de résultats. On ne t’écoute pas. Au moment où tu penses que cela ne sert à rien, un événement se produit qui t’aide à croire à nouveau que tu ne le fais pas pour rien. C’est ce qui s’est passé avec la lettre du Pape. Lorsque j’étais à Moscou, j’ai reçu une réponse du Pape François. Selon mes amis italiens, il répond rarement à qui que ce soit, mais il a suggéré de prier pour la paix avec moi. Je ne sais pas s’il a répondu lui-même ou si la réponse a été écrite pour lui, mais l’important est que le Pape a prêté attention pour la première fois à la demande d’un enfant du Donbass et a voulu prier avec quelqu’un qui est considéré comme un ennemi en Ukraine. Il a proposé de prier pour moi, une enfant qui n’est pas considérée comme un être humain en Ukraine. Et je vais certainement prier avec lui pour les centaines d’enfants tués par l’Ukraine et pour la vie paisible dont nous avons tous besoin.

Faina Savenkova
Traduction par Christelle Néant pour Donbass Insider