Il y a la France qui écoute le président et se plie à ses ordres et contre-ordres, sorte de Jacques a dit...
Il y a la France qui ne décolère pas. Toujours les mêmes et pour
cause : leur vie ne s’améliore pas, au contraire se dégrade et ce sont
eux qui paient le plus lourd tribut à la pandémie : nombre de morts dans
la première phase, printemps 2020, les moins vaccinés aujourd'hui, car
l’accès au vaccin est inégalement réparti... comme le reste, service
public hospitalier, écoles, postes de police etc... De nombreux
analystes soulignent désormais le parallèle entre les inégalités
sociales et les inégalités devant la pandémie et la politique
sanitaire.
Et puis, il y a les inquiets sur la nature du vaccin et les antivax par principe.
Tout ce petit monde se retrouve massivement, très massivement dans
la rue en plein été pour refuser le pass sanitaire sorti du chapeau
présidentiel un 12 juillet. 160.000 personnes disent sans rire les
médias, tous évidemment. C'est le ministère de l’intérieur qui
communique. À la louche... 160.000. 200.000 au 31 juillet, 204000
s’amuse le ministre de l'intérieur... La construction permanente d’une
autre réalité. Jusqu'à ce qu’elle soit démontée par la réalité vraie,
forcément violemment en réponse à la violence du mensonge permanent.
Les quasiment 10.000 à Bordeaux viennent démentir dé- mentir. Miracle de la langue française.
Entre 5000 et 10.000 le 31 juillet, chiffres de la Préfecture. Foule
diverse, calme. Plus de banderoles habituelles des cortèges : santé
publique, chômage. Et soudain, entre 2 Marseillaise, sort, massif
le " tous ensemble" bien connu. Visiblement, la mouvance " de gauche"
s’est préparée.
Je m’inscris en faux contre une lecture raciste, obscurantiste,
d’extrême droite de ces manifestants. Il y en a. Mais très très
minoritaires. C’est faire un sacré cadeau aux "Patriotes" que de leur
attribuer tous ces gens dans la rue ! Et pour que le " cadeau" se
poursuive, ils ne quittent pas les plateaux télé, après un traitement de
faveur, sans intervention brutale de la police à Paris. ( Voir la
place de la Bastille, pour comparer...).
Or, s’il fallait tenter de les identifier politiquement je dirais
qu'il y a là beaucoup d’abstentionnistes qui ne voient plus que la rue
pour exister politiquement.
Notre société est dans un état de confusion total. Difficile de ne
pas penser que nous, à gauche, récoltons aussi ce que nous avons semé.
Macron par ses décisions entretient et nourrit la confusion. "En
même temps"sous perfusion... . Car tout de même, le coup de massue du
12 juillet, quelle est son utilité pour lutter contre la propagation du
virus puisque c’est l’objectif annoncé ?
La totalité de la population est pour vaincre le virus.
Quand le premier ministre déclare que Pasteur doit se retourner dans
sa tombe, il a raison. Mais pas pour les raisons qu’il invoque : la
soi-disant victoire de l’obscurantisme. (1français sur 2 deja vacciné au
27 juillet). Mais bien plutôt car "le pays de Pasteur" met en flacon
les vaccins des autres et n’a pas été capable d’en produire un... Que
bien des citoyens attendaient et attendent...
Tel est le but annoncé, et tant pis si pendant des mois, il a été
déclaré qu'il n’y aurait pas de pass sanitaire. Et tant pis, si en fin
de déclaration, il annonce la mise en place de la réforme de
l’assurance chômage au 1er octobre. Réforme suspendue par le Conseil
Constitutionnel, ce qui le président tout puissant a très mal vécu.
Tant pis s’il reparle de la réforme des retraites....
Vous trouverez en lien la loi du 31 mai dernier qui fixe un cadre
juridique déjà contraignant. Quel besoin y avait il de venir prendre à
la gorge ? Toujours seul, pouvoir exorbitant que ne supportent plus bien
des manifestants et d’autres.
"Enfermés dehors " cette magnifique métaphore dit bien la réalité de
la vie de millions de concitoyens. C’est ceux-là d’abord que les
nouvelles dispositions vont frapper.
Au lieu d’organiser très concrètement sur le terrain la vaccination :
on sait qu’une très grande majorité sont pour cette vaccination. On
sait également où elle ne progresse pas, non par défiance idéologique
mais par difficultés diverses d’accès. C'est à l’état, au ministère de
la santé d’organiser au plus près, en mobilisant les médecins
généralistes, appui essentiel pour une politique de santé publique. Or,
on se souvient qu'ils furent écartés dès les premières mesures
gouvernementales au printemps 2020. Ce qui a pour moi immédiatement
disqualifié les mesures préconisées et n’ont pas manqué de m’interroger
sur les objectifs réels recherchés.
Au passage, notons que c'est une marque de fabrique : réforme
du lycée et du bac sans les enseignants, voire contre eux, lutte
contre le virus sans les médecins...Faut le faire...
Une fois de plus, Macron et Véran préfèrent manier le gourdin.
Au 27 juillet plus de 50% de la population est vaccinée. Ce n’est pas
un record européen. Angela Merkel s’est prononcée contre le pass
sanitaire. L’ Angleterre à retrouvé une vie quasi normale. Et
s’adaptera... si nécessaire. Chez nous, le gourdin. Les politiques
d’austérité à l’hôpital public se poursuivent : de nombreux petits
hôpitaux ferment des services entiers par manque de personnel. Et ce
n'est pas nouveau.
Couvre-feu, confinement dans certains départements d’Outre-mer : un cauchemar qui recommence.
Auquel s’ajouterait la possibilité de licencier.
Un virus toujours présent, des mesures qui ciblent des populations
plutôt que le virus... Bref, un cauchemar. Et je ne parle même pas des
dispositifs envisagés pour les collégiens et lycéens. Ou vers une
éducation NON nationale !
En lien, la loi du 31 mai dernier.
Le reportage diffusé sur Arte, remarquable.