Pourquoi Macron ne cède pas
Macron
ne cède rien. Il agit en montrant qu’il n’est pas là pour faire une
carrière politique. Comme s’il se foutait de ce qu’on pense ou dit de
lui, et de son avenir politique. Comme s’il se foutait de sa cote de
popularité. Pour être réélu ? Il fait comme si cela ne lui était pas un
souci.
Macron
agit comme un général mandaté par ses parrains de la finance pour
détricoter et privatiser tout ce qui est collectif et solidaire en
France. Et sa récompense ne sera peut-être pas d’être réélu ou de
prendre place dans le paysage politique français, mais d’aller siéger
dans de multiples conseils d’administration et notamment ceux des
sociétés qu’il aura privatisées pour ses commanditaires. Il a agi en
deux temps : en pourrissant l’État français de l’intérieur sous un
Hollande bien acquis au même projet, et en prenant appui sur ce
pourrissement pour mener à bien son pillage en règle de l’État. Voilà
pourquoi il se moque de tous ces scandales à répétition le concernant et
concernant son gouvernement. Il agit comme s’il était « en mission ».
Voilà pourquoi nous avons un gouvernement « de crise » composé sans
vergogne à moitié de millionnaires, voilà pourquoi il garde un Président
de l’Assemblée mis en examen, ou des ministres liés à des lobbys, comme
Wargon, Buzyn, et Delevoye « expert » pour la formation des cadres des
Assurances ; et pourquoi sa ministre de la justice peut dire en rigolant
qu’elle a juste oublié de déclarer trois appartements au fisc. Voilà
pourquoi il met sans honte un voyou à la tête de la police et autorise à
cette police des comportements de voyous.
Voilà surtout pourquoi il ne cède devant aucune grève. Parce qu’il s’en fout. Il
se fout de vous, il se fout du pays, il se fout de la misère et de la
pauvreté, il se fout des éborgnés et des amputés par sa police. Il s’en
fout. Il détricotera tout jusqu’à la dernière maille sans écouter
personne hors ses amis des 1% les plus riches, sans état d’âme. Il n’a
pas besoin de penser trop à son avenir : il est bien assuré de ce
côté-là.
Et
il terminera en laissant un pays épuisé et exsangue, trop sonné pour se
défendre contre le plus violent des systèmes de finance néolibérale
qu’on puisse imaginer.
Voilà
pourquoi il ne cède pas, et voilà pourquoi la seule façon de le faire
céder est de nous montrer plus obstinés, plus jusqu’au-boutistes, plus
tenaces. Le seul mouvement qui l’ait jamais ébranlé, c’est celui des
Gilets Jaunes, parce qu’il l’a désarçonné, politiquement et sur le
terrain, là où il ne s’y attendait pas. Il faut ouvrir un intense débat
politique, un immense RIC, pendant des mois pour affirmer des buts
communs pour la masse des gens qui se réclament des principes de
solidarité et d’égalité.
Il
a déjà entrepris la privatisation des hôpitaux, de la SNCF, des gares,
des aéroports, des barrages, de la Sécu. Il s’attaque à celle des
routes, des universités, de la culture, de la justice. Cet homme ne veut
plus de services publics qui appartiennent à tous et sont au service de
tous. Il ne veut qu’un État minimum (armée, police, pouvoir
judiciaire…) et nous savons tous qu’un tel État s’appelle une dictature.
Robert
Joumard, Pierre Cours-Salies, Jean-Luc Picard-Bachelerie, Margaret
Méchin, Jean-Michel Cosso, Jeanne Parreau, Fred Licciardi, Jean-Yves
Sage, Christian Delarue, Guillaume Ageorges et Monique Demare, de la
Commission démocratie d’ATTAC
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