vendredi 31 mars 2023

L'AFFRONTEMENT

vendredi 31 mars 2023 par Frédéric Lordon blog ANC

Et ce n’est pas l’élection de Binet à la tête de la CGT, dont tous les journaux bien pensant ont l’air de se réjouir, qui va pouvoir y remédier. La grève et les blocages demeurent la seule véritable solutions. Enfin, c’est mon avis ! (JP-ANC)

Il était fatal qu’il vînt. Nous y sommes. Comme toujours quand sonne l’événement, la situation va se clarifier avec une cruelle netteté. On va savoir qui est où, et on va le savoir sans erreur possible.

Pour ce qui est des médias du pouvoir, on le sait déjà — ou plutôt la confirmation est acquise. Car le swing de ces médias s’est fait en une après-midi, avec une brutalité qui ne trompe pas — en un instant, et à cette seule indication, on sait que les points critiques du système du pouvoir sont atteints.

Jeudi 23 mars, au soir de la manif monstre, BFM TV avait fusionné avec la salle de commande de la préfecture de police et n’avait plus qu’une source à écouter : Darmanin-Nuñez.
Envolés le projet de réforme « Retraite », l’obstination insensée du forcené, les millions de personnes manifestant avec ténacité depuis deux mois — pour ne pas même parler de la porcherie policière dans les rues de Paris et d’ailleurs : il n’y avait plus que poubelles en feu, « éléments radicalisés », et surtout, « violence, « violence », « violence » — des manifestants. France Info, France Télé : à la suite de l’audiovisuel privé, l’audiovisuel public, pour une bonne part, est lui aussi passé en mode Radio-Police, Télé-Police.

L’impasse de la soumission aux médias

Au passage vole en éclats la terrible illusion stratégique de l’Intersyndicale qui pensait conduire un mouvement contre les intérêts de la bourgeoisie sous les vivats de la presse bourgeoise — mais qui ne voit aussitôt l’erreur manifeste de cette formulation ? : « conduire un mouvement contre les intérêts de la bourgeoisie ». L’Intersyndicale n’avait évidemment aucune intention de cette sorte, même si l’entreprise dans laquelle elle se lançait l’impliquait logiquement.
Cette contradiction profonde, essentielle, l’a conduite là où elle en est : des manifestations de masse dont l’inanité est désormais avérée (elle l’était dès le début), butant dans un pouvoir décidé à ne rien entendre.

Voilà donc l’Intersyndicale rendue au point d’échec qui l’attendait depuis le début, sans la moindre solution alternative puisqu’elle les refuse toutes, que ce soit la grève générale, à laquelle elle n’aura jamais appelé, ou la déclaration du moindre soutien à tous ceux qui, avec conséquence, sont passés à d’autres moyens — les seuls que ce pouvoir a jamais laissés à la disposition de la contestation décidée.

À défaut d’un fer de lance, cette stratégie avait pour instrument principal un doudou. Laurent Berger, le doudou de la presse. Alors on a poussé le doudou sur le devant. Miracle tant espéré : les médias ont ronronné de plaisir. Nous sommes en train de découvrir que leur sympathie n’avait pas d’autre base. Les médias étaient partants pour accompagner le doudou dans la défaite, lui indiquant quelle était son ambition raisonnable : perdre, mais avec les félicitations du jury.

On aurait pu s’en douter : que ce soit en matière de sélection d’intellectuels, d’artistes de personnes politiques ou de « leaders » variés, l’unique critère guidant les choix (devenus inconscients à force d’incorporation) des médias est l’innocuité.
C’est-à-dire la garantie de ne rien déranger. Au moment où il est avéré que, ne servant plus à rien, le moment « doudou » est clos et qu’autre chose doit commencer, les médias reviennent à leur ligne de toujours, entre les-violences-contre-la-démocratie et la défense par tous les moyens, fussent-ils les plus grossiers, du système des pouvoirs.

Sur France 2, Nathalie Saint-Cricq, qui a déjà pris le pli de dire « on » quand elle commente l’action du gouvernement, explique que le mouvement social n’a pas d’autre mobile que la jalousie : la personne d’Emmanuel Macron est une telle perfection — « Il réussit, il est jeune, riche, diplômé » — qu’elle inspire nécessairement du ressentiment.
On en est là.
Sur le service public. À ce degré d’avilissement intellectuel et moral — à l’image du régime aimé. Saint-Cricq ne sait pas qui est Peter Watkins, elle n’a pas entendu parler de la Commune, elle ignore que le premier a fait un film sur la seconde : elle ne peut donc pas imaginer qu’elle y aurait eu sa place, dans le casting hilarant de Télé-Versailles.

Le JDD a beau expliquer que Macron « veut tenir quoi qu’il en coûte » et « refuse toute remise en question ou pause de la réforme des retraites », nous entendrons bientôt que ceux qui prennent la rue sont des « jusqu’auboutistes ». Ou « des radicalisés »« des éléments très radicalisés », dit le ministre des bassines et du glyphosate Fesneau sur BFM TV. Qui ne demandera à aucun moment s’il n’y aurait pas un peu de radicalisation sur les bords du côté d’un pouvoir prêt à mettre le pays à feu et à sang et à ce que des manifestants meurent.

« Est-ce que vous condamnez ? »

Mais non : l’heure est à « condamner ». « Est-ce que vous condamnez ? » glapissent jusqu’à épuisement de l’invité – de gauche – les journalistes de BFM TV, de RTL ou de France Info. Car la seule chose « condamnable » dans le pays aujourd’hui, ce sont les feux de poubelle — également de se défendre contre une police de provocation et d’intimidation.

Quand verra-t-on l’inénarrable Alice Darfeuille sur BFM TV, quand entendra-t-on les pitres de France Info ou bien Caroline Roux harceler un ministre ou un député de la majorité pour lui demander jusqu’à signature des aveux s’il « condamne » :

  • « est-ce que vous condamnez la violence sociale d’une réforme des retraites qui va infliger à des travailleurs déjà démolis deux ans de démolition supplémentaire ? » ;
  • « est-ce que vous condamnez la violence politique d’un gouvernement qui ne répond plus à aucune régulation démocratique et ne connaît plus que le passage en force ? » ;
  • « est-ce que vous condamnez la violence physique d’une police d’intimidation ? » ;
  • « est-ce que vous condamnez la violence générale d’un pouvoir décidé à faire la guerre à son peuple ? » ;
  • « est-ce que vous condamnez ? ».
    Non : on ne condamne pas. Pas plus qu’on n’a jamais eu à l’idée de condamner la violence des morts au travail, des plans de licenciement, de leurs suicides, de leurs dépressions, de leurs divorces. « Geoffroy Roux de Bézieux, est-ce que vous condamnez ? », « Dominique Seux, est-ce que vous condamnez ? ».

Certes, de la réforme des retraites elle-même, du 49.3, des paroles étranges qui tombent de la bouche « du président » en interview, des petits « dérapages » de la police, on parle. On informe. On interroge, même : « La réponse policière est-elle disproportionnée ? » (Sainte-Soline, BFM TV). On soupèse les « proportions », on analyse la « réponse ». On fait venir des experts, on a des invités en plateau.
Mais sommer de condamner, jamais. C’est quand une poubelle brûle que l’hystérie explose, et que les médias fusionnent avec la police, lampe dans la figure du gardé-à-vue — plus exactement : quand suffisamment de poubelles brûlent pour que la position du pouvoir en soit inquiétée.

Mettre à l’envers

C’est qu’ici nous sommes au point tri-critique, le point de coalescence de toutes les composantes du système de pouvoir : gouvernement-police/capital/médias.
Dans cette phase indistincte, toute inquiétude de l’une des composantes devient aussitôt celle des autres. Le degré d’autonomie relative de ces médias ne trompe déjà pas grand monde en temps ordinaires, mais leur nature, leur position et leur fonction véritables sont exposées en pleine lumière dans les situations d’exception : quand les enjeux vitaux du régime sont en question.

Dans ces moments-là, il n’y a plus d’information : il n’y a plus que des communiqués préfectoraux.

Des policiers blessés sont en « urgence absolue », dit le communiqué. Curieusement on ne sait jamais rien de bien précis quant à la nature de ces urgences — sinon que, d’« absolues », elles ne tardent pas à devenir « relatives », mais plus discrètement.
Ici le fact checking a un peu de retard à l’allumage, mais peu importe : la préfecture fait foi, on vérifiera plus tard (comme à la Salpêtrière en 2018). On sait en revanche qu’un jeune homme est entre la vie et la mort après la boucherie policière programmée de Sainte Soline et, dans son cas, malheureusement, la véracité de l’information est hors de doute.

Aux bassines comme dans les rues, règne la stratégie de la tension : brutaliser, à mort s’il le faut, pour terroriser. Et faire porter aux brutalisés le chapeau de la brutalisation.

Le tout avec le gracieux concours des médias qui se chargeront de donner crédit à cette histoire retournée sur la tête. Qu’on ne s’inquiète donc pas : demain sur BFM TV, sur France Info, la « violence » restera celle des brûleurs de poubelles, des opposants au désastre des bassines, et d’eux seuls.

Au milieu d’articles pourtant dévastateurs, mais demeurant purement factuels, nous verrons bien si l’autorité sentencieuse du Monde se décidera un jour à une position éditoriale franche et claire, défaite des entortillements du « raisonnable » et du « modéré », c’est-à-dire à la hauteur de ce qui se passe actuellement, qui n’est ni très raisonnable ni très modéré.

Le Monde finira-t-il par articuler sans faux-fuyants et d’un seul tenant l’effondrement des libertés publiques, la militarisation du maintien de l’ordre, la terrorisation délibérée des populations, l’enfoncement dans un illibéralisme qui dépasse celui, tant aimé, de la Hongrie ou de la Pologne, et ceci sans éprouver le besoin de mettre en regard des poubelles en feu, des abribus cassés, ni même les actions de défense légitime et conséquente que des individus plus courageux conduisent contre le pouvoir, d’ailleurs avec l’estime et la gratitude des moins courageux.
Conséquente en effet, dès lors que la radicalisation gouvernementale, épuisant toute procédure dialogique, ne laisse plus d’autre choix que des formes d’action directe.

Le pouvoir veut la violence

Nous verrons bien surtout, et ce sera sans doute le test décisif, s’il se trouvera quelque « commentateur » pour dégager la logique d’ensemble de l’action gouvernementale, désormais dissoute dans celle de l’action policière : la logique de l’affrontement.

De l’affrontement voulu, pensé, organisé. Sainte-Soline, à cet égard, aura été comme la preuve étendue, criante, de ce qui se passe partout ailleurs. Car tout le monde a bien compris que sans une armée de gendarmes dépêchée pour garder un trou (!), les opposants ne rencontrant ni provocation ni confrontation, la manifestation, par défaut, serait restée entièrement paisible.

Mais la confrontation est ardemment souhaitée par le pouvoir. Le pouvoir veut la violence, car il sait pouvoir compter sur le traitement médiatique de la violence. Aussi, voulant la violence, il n’a de cesse de l’organiser lui-même. Avec, croit-il, son double bénéfice : et de communication et d’intimidation.

Il n’est plus douteux en tout cas, et c’était somme toute assez logique, que du gouvernement d’un forcené, nous sommes passés à un gouvernement de la peur.
Appliquer des moyens de violence indiscriminée pour terroriser une population à des fins politiques, c’est une définition possible du terrorisme. C’est dans le monde inversé de Darmanin, mais validé par les médias, que ce sont les activistes du climat qui sont rebaptisés « (éco-)terroristes ».
Attendons donc qu’un éditorialiste ou un animateur de tranche matinale, après avoir retourné la charge de la « condamnation », exhibe le pattern stratégique gouvernemental de l’affrontement — non, pas la peine d’attendre, ça ne viendra pas.

Les peuples ne veulent pas l’affrontement, ils ne veulent pas la violence.

Les peuples ont une préférence profonde pour la vie paisible. Mais pas à n’importe quelle condition. Ils n’entrent dans l’action que quand on leur a trop, et depuis trop longtemps, fait violence. En l’occurrence ça fait trente ans que ça dure, trente ans d’une longue, d’une usante montée de la violence sociale et politique — et puis soudain une explosion sans précédent, non seulement de maltraitance sociale, également de mépris et d’insultes, de coups et blessures pour finir : le macronisme.

Les peuples ne veulent pas l’affrontement, mais quand on les a trop cherchés, on les trouve.

Maintenant, nous allons voir ce que les uns et les autres font de cette vérité.

 

 12276

Douze mille deux cent soixante seize.

C'est le nombre de visites reçues par le blog de  Pedrito "Puraficion L'Insoumis - Ni Dieu Ni Maître" ce mois de février 2023.

En espérant que les lectures auront été profitables à ses nombreux visiteurs. Merci aux blogs dont je m'inspire pour diffuser leurs articles toujours sérieux et politiquement dignes du plus grand intérêt.

Peut être une image de texte

Crise politique : Fabius et Juppé pour sortir de la nasse ?

Emmanuel Macron est arrivé à l’Élysée grâce à une opération politique voulue et organisée par la haute fonction publique d’État, soucieuse de porter l’un des siens au sommet dudit État. Elle fut également soutenue et financée par les grands intérêts. Sa réussite a bénéficié d’un concours de circonstances et de l’appui décisif de la magistrature – souvenons-nous de l’opération de disqualification judiciaire de François Fillon, favori de l’élection présidentielle 2017. Un concours de circonstances qu’il n’est pas excessif d’assimiler à une forme de coup d’État, qui a bénéficié de l’absence de réaction des forces politiques et démocratiques, inertes devant cette manipulation. Qui avait pourtant retiré au scrutin son caractère de sincérité et de légitimité. Le problème, c’est qu’il a installé à l’Élysée un parfait inconnu au parcours intellectuel, social et politique d’un vide abyssal. 

Emmanuel Macron infirme politique

Le CV du président de la République ne fait apparaître ni études universitaires brillantes, ni parcours professionnel digne de ce nom, ni la moindre responsabilité politique. Et c’est bien ce dernier point qui aboutit à ce que l’actuel locataire de l’Élysée apparaisse comme inadapté, dès lors qu’il s’agit de gérer des moments difficiles. Desservi par un narcissisme pathologique, il pense que le brio et le charme qu’il s’attribue seront suffisants pour franchir les obstacles. Sans mesurer que ses atouts essentiels sont le soutien de l’oligarchie, celui d’un bloc élitaire minoritaire, et le caractère hétérogène d’une opposition politique pourtant largement majoritaire.

Manifestement, Emmanuel Macron n’a pas retenu la leçon de Richelieu, celle qui dit que « la politique est le moyen de rendre possible ce qui est nécessaire ». Son caractère et son absence d’expérience le rendent incapable jusqu’à l’infirmité d’intégrer et de traiter la conflictualité constitutive du politique. Ce qui l’a amené à commettre toutes les erreurs possibles dans la conduite de son projet de réforme des retraites. Jusqu’à l’invraisemblable bras d’honneur du recours par Élisabeth Borne à l’article 49-3 après qu’elle et ses ministres aient affirmé la veille encore qu’il n’en était pas question… 

Le mouvement social a passé un cap, et l’acharnement de Macron à jouer le pourrissement débouche sur une crise politique que ses commanditaires risquent de trouver inopportune. La presse occidentale ne se gêne pas pour traiter le président français d’autocrate et accuse son système d’être antidémocratique. 

Et beaucoup se demandent comment sortir de l’impasse dans laquelle le président a enfermé le pays. Alors, on va peut-être demander au Conseil constitutionnel de s’y coller. Voyons comment.

Les groupes d’oppositions au Parlement l’ont saisi de plusieurs recours contre la loi adoptée grâce au 49-3. Pour rappel, dans le système français, toute loi votée par le Parlement et faisant l’objet d’un recours parlementaire ne peut être promulguée par le Président de la République qu’après la « validation » par le Conseil constitutionnel. 

Fabius et Juppé pour sortir de la nasse

Normalement, le contrôle de constitutionnalité devrait être limité à l’examen de la conformité de la loi, confrontée au texte-même de la Constitution. Une évolution jurisprudentielle trentenaire a vu une considérable augmentation du champ d’intervention du Conseil et de ses possibilités d’interprétation, récupérant ainsi dans les faits une partie importante du pouvoir législatif. Ce qui donne à ses décisions un caractère éminemment politique. Rappelons qu’il est présidé par Laurent Fabius et qu’Alain Juppé y siège. Deux poids lourds d’expérience de la politique, qui ne veulent probablement aucun mal à Emmanuel Macron mais ne seraient pas fâchés de contribuer à une sortie de crise, par exemple en annulant la loi. Et en renvoyant ce faisant l’exécutif à remettre son ouvrage sur le métier. Répétons qu’il s’agirait d’une décision politique mais qu’elle nécessite de préserver les formes et d’avancer des motifs juridiques. Il semble bien qu’il n’en manque pas.

L’utilisation de l’article 49-3 ne pose pas de problème de principe et c’est une possibilité offerte au gouvernement par la Constitution de la Ve République. Et ce n’est pas la bombe atomique antidémocratique que l’on nous présente sans arrêt. Elle est avant tout le moyen d’obliger les parlementaires à prendre leurs responsabilités.

« Vous ne voulez pas voter le projet de loi que le gouvernement vous propose. Fort bien, mais vous êtes les élus de la Nation et donc responsables devant le peuple. Par conséquent, vous devez manifester votre défiance vis-à-vis de cet exécutif qui vous a proposé un texte dont vous ne voulez pas. Et voter une motion de censure pour le renverser. Et si vous n’avez pas ce courage, le texte est adopté. » On sait ce qu’il en a été du courage d’Éric Ciotti, pour ne citer que lui.

En revanche, le véhicule législatif choisi était bien une manipulation. Le gouvernement a utilisé l’article 47-1 de la Constitution, qui permet aux lois budgétaires de bénéficier du fait de leur urgence d’un calendrier contraint et d’un examen accéléré. Élisabeth Borne a ainsi prétendu que son projet de loi de réforme des retraites était une loi rectificative de financement de la Sécurité sociale ! Une collection de mesures prévues dans le texte n’avait aucun rapport avec une telle loi et devenait de ce fait autant de ce que l’on appelle des « cavaliers législatifs » que la Constitution interdit. Leur annulation par petits bouts priverait la loi de de sa cohérence. La meilleure solution serait de considérer le choix de l’article 47-1 comme inconstitutionnel, et de prononcer une annulation globale.

Il y a ensuite la violation d’un principe déjà consacré par des décisions antérieures du Conseil, celui de la nécessaire « sincérité du débat parlementaire ».

Il y a eu par ailleurs un certain nombre de manipulations, comme par exemple l’activation de l’article 38 du règlement du Sénat, ayant pour effet de limiter les prises de parole, ou encore l’utilisation à deux reprises de l’article 44 al.2 de la Constitution par le gouvernement pour faire tomber les sous-amendements non examinés par la commission des affaires sociales. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a enfin eu recours à l’article 44-3 de la Constitution, qui prévoit « un vote bloqué » permettant à une assemblée de se prononcer par un seul vote sur tout ou partie d’un texte en discussion, en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le gouvernement.

Pris séparément, tous ses moyens ne pourraient entraîner une censure globale du texte. Mais avec l’usage de l’article 47-1, il s’est produit un effet d’accumulation, caractérisant ce que les juristes appellent un « détournement de procédure ».  D’autant qu’il existe des précédents dans la jurisprudence constitutionnelle, comme par exemple l’annulation totale de la loi de finances parce que le gouvernement avait fait examiner à l’Assemblée nationale la deuxième partie du texte sur les dépenses avant la première sur les recettes ! Autre exemple de réaffirmation du principe de « sincérité du débat » : l’annulation totale en 2012 de la loi Duflot, motivée par le fait que le texte examiné au Sénat était celui du gouvernement et non celui amendé par la commission des affaires économiques.

Répétons-le, les décisions du Conseil constitutionnel ont d’abord et avant tout un caractère politique. Alors, si Laurent Fabius et Alain Juppé veulent contraindre Emmanuel Macron à abandonner sa stratégie de fuite en avant, ils ont toutes les motivations juridiques qui pourraient le permettre. Cela constituerait une défaite politique pour le Président, et l’on voit mal comment Élisabeth Borne pourrait alors conserver son poste.

Est-ce qu’un tel scénario désamorcerait la crise politique et ramener le calme ?  Ce n’est même pas sûr, tant le rejet de la personne même d’Emmanuel Macron plonge la majorité du peuple français dans la rage.

Le problème, c’est bien lui.

 

 

la dédollarisation est inévitable

SOURCE / GT VOICEGT Voice : La dé-dollarisation est inévitable alors que l’utilisation d’autres devises s’accélèrePar Global TimesPublié: Mar 30, 2023 10:08 PM   Illustration : Chen Xia/Global Times

Illustration : Chen Xia/Global Times

La Chine et le Brésil ont conclu un accord pour échanger leurs devises, a rapporté l’AFP, citant mercredi le gouvernement brésilien.

L’accord permettra à la Chine et au Brésil d’effectuer des transactions commerciales et financières directement en yuan chinois ou en réal brésilien, au lieu d’utiliser le dollar américain comme intermédiaire. « On s’attend à ce que cela réduise les coûts… stimule encore plus le commerce bilatéral et facilite les investissements », a déclaré l’Agence brésilienne de promotion du commerce et des investissements (ApexBrasil) dans un communiqué.

La Chine étant le plus grand partenaire commercial du Brésil, enregistrant un commerce bilatéral record de 150,5 milliards de dollars en 2022, il va sans dire que l’accord provient de besoins liés à la forte dynamique du commerce bilatéral entre les deux pays.

Mais plus important encore, du point de vue du système monétaire mondial, cette décision pourrait marquer un développement significatif de la tendance à la dé-dollarisation à travers le monde, alors que les pays tentent de négocier des devises autres que le dollar et cherchent à diversifier leurs réserves de change.

Avec le système de Bretton Woods et le système des pétrodollars, le dollar est passé d’un véhicule dominant de paiement, de règlement et d’investissement à un outil de chantage politique et de coercition. En militarisant leur hégémonie du dollar, les États-Unis peuvent non seulement imposer arbitrairement des sanctions unilatérales à d’autres pays, mais aussi récolter la richesse mondiale et exporter leurs propres risques au reste du monde par des politiques monétaires irresponsables.

Mais chaque système monétaire hégémonique a son jour d’effondrement. Ce n’est pas la Russie, la Chine, l’Inde ou tout autre pays, mais les États-Unis eux-mêmes qui déclenchent la tendance inévitable de la fin de la domination du dollar, ce qui inquiète peut-être de nombreux stratèges et experts économiques américains.

Les sanctions américaines radicales contre la Russie à la suite de la crise russo-ukrainienne, qui ont non seulement gelé les avoirs à l’étranger des institutions financières russes, mais ont également coupé la connexion entre le système SWIFT et la plupart des banques russes, ont envoyé un avertissement au reste du monde sur les risques que les États-Unis utilisent le dollar comme outil de gain géopolitique. Plus les États-Unis adopteront des moyens hégémoniques pour atteindre leurs objectifs, plus la communauté internationale sera désireuse de se débarrasser de la dépendance excessive au dollar. Craignant le risque d’être entraînés dans des sanctions similaires à l’avenir par l’hégémonie du dollar, les pays du monde entier ont cherché à remplacer le système SWIFT pour éviter la coercition monétaire américaine, et l’élan est devenu de plus en plus évident et fort.

Par exemple, lors d’une réunion officielle de tous les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales de l’ASEAN qui a débuté mardi, les discussions visant à réduire la dépendance à l’égard du dollar américain, de l’euro, du yen et de la livre sterling pour les transactions financières et à passer à des règlements en monnaies locales figurent en tête de l’ordre du jour, selon le rapport de l’ASEAN.

En janvier, la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, a déclaré dans une interview accordée à Sputnik que les BRICS voulaient trouver un moyen de contourner le dollar pour créer un système de paiement plus équitable qui ne serait pas biaisé en faveur des pays plus riches.

Le ministre saoudien des Finances, Mohammed Al-Jadaan, a également déclaré en janvier que son pays était ouvert à des discussions sur le règlement du commerce du pétrole dans des devises autres que le dollar américain.

En plus de ces signes de dé-dollarisation, l’Inde et la Russie ont fait un pas important vers les transactions autres que le dollar, ce qui peut être un encouragement pour les pays qui envisagent de déménager. Les clients indiens ont payé la plupart du pétrole russe dans des devises autres que le dollar, y compris le dirham des Émirats arabes unis et plus récemment le rouble russe, a rapporté Reuters en mars, citant plusieurs sources pétrolières et bancaires. Les transactions des trois derniers mois totalisent l’équivalent de plusieurs centaines de millions de dollars.

Un autre signe important des efforts de dédollarisation accélérés est que les pays, y compris certains alliés des États-Unis, ont réduit leurs avoirs en dette américaine pour diversifier leurs réserves de change. Le poids du dollar dans les réserves de change est tombé à environ 60%, un niveau relativement bas au cours des dernières décennies, selon les données du FMI sur la composition en devises des réserves de change pour le troisième trimestre de 2022.

Bien que le fait que le dollar reste la monnaie la plus fréquemment utilisée dans le monde ne changera pas dans un avenir prévisible, la tendance selon laquelle de plus en plus de pays envisageront et piloteront le commerce de devises autres que le dollar est également immuable. L’histoire nous dit que le déclin de l’hégémonie commence souvent par sa monnaie.

 

jeudi 30 mars 2023

Ce que Macron et son monde ne peuvent pas lâcher, nous pouvons le prendre !

par Luniterre (son site)
jeudi 30 mars 2023

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Ce que Macron et son monde ne peuvent pas lâcher,

 

Nous pouvons le prendre !

 

 Comme la majorité des gens commencent à s’en rendre compte, il y a toujours de l’argent apparemment « disponible » pour les objectifs du système, et principalement, pour des objectifs antisociaux.

 

Selon les affirmations officielles, le social coûterait donc « trop cher », alors que s’il met bien réellement en jeu des sommes importantes, ces sommes sont concrètement toujours inférieures à celles que le système « trouve » pour ses objectifs antisociaux.

 

Cherchons l’ « erreur » !!!

La raison est simple : depuis la fin de la période « 30 glorieuses » l’argent capital productif a été progressivement remplacé par l’argent-dette, créé ex-nihilo par les Banques Centrales, indépendamment et « au dessus » des Etats-nations.

La raison de cette raison : avec le progrès des technologies modernes, le rôle de la main-d’œuvre humaine dans la production se réduit sans arrêt, au point de disparaître presque totalement dans les entreprises les plus « high-tech ».

Une économie de « services », publics, sociaux et autres, en dehors des services de luxe « nécessaires » à la classe dominante, cesse donc d’être « rentable » pour la dite classe dominante.

 

La croissance exponentielle de l’argent-dette, en dehors de ce qui est immédiatement utile aux besoins particuliers de la classe dominante, n’a donc plus de raison d’être, selon la volonté politique de cette classe. 

Réduire la satisfaction des besoins sociaux populaires non seulement au minimum, mais même en dessous, si possible, cela ne représente donc plus un risque économique réel pour la « nouvelle » bourgeoisie mondialiste.

 

Et à terme, réduire globalement la population devenue superfétatoire selon les besoins de cette nouvelle classe dominante, cela ne représente tout au plus qu’une difficulté « technique » pour elle, et non plus un problème économique, et encore moins, un problème « moral ».

 

Telle est l’essence de la transition banco-centraliste actuelle.

 

Pour la très grande majorité de la population, remettre le progrès technique au service du progrès social cela passe donc d’abord par reprendre le contrôle de la création monétaire, et donc prendre démocratiquement le contrôle du crédit. Ce qui permettra d’allouer les ressources aux besoins sociaux essentiels et non plus aux goûts de luxe d’une ultra-minorité de Banquiers Centraux mondialistes et de leur caste parasite d’affidés politiques et financiers privilégiés.

Luniterre

 

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Source : http://cieldefrance.eklablog.com/ce-que-macron-et-son-monde-ne-peuvent-pas-lacher-nous-pouvons-le-prend-a213965509

Version texte A4 PDF imprimable : http://ekladata.com/qWKTrkYRH0BWYIaGxLwcv5N322s/TRACT-Ce-que-Macron-et-son-monde-ne-peuvent-pas-lacher.pdf

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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Les forces de l'ordre contre la puissance des idées et le débat démocratique dans la patrie des droits de l'homme et du citoyen

En une semaine, leur ministre a inondé ondes et écrans de déclarations à la fois péremptoires et fausses sur le profil des "casseurs" dans les manifestations, la nature des munitions tirées à Sainte-Soline, le rôle matraqueur des policiers en motocyclette ou les secours d'urgence empêchés à Sainte-Soline. J'ai remis en image une affiche de mai-juin 1968. Changer ORTF par une téloche ou une radio d'infos.

Le palais de l'Elysée est sur le reculoir. Il ne manquait plus que la lettre de cachet comme sous la monarchie absolue de droit divin. C'est fait avec les gardes à vue dans les commissariat à tire larigot qui ne connaissent aucune poursuite judiciaire. Faut-il alors une médiation auprès de Jupiter pour que le vrai débat démocratique revienne et que soit annulée la réforme des retraites à la sauce du patronat?

En attendant presque le Messie venu des cieux, 4 000 grenades lancées en moins de 2 heures, soit un tir toutes les 2 secondes pour défendre un trou dans un lopin de terre à Sainte-Soline. Bilan : 200 personnes blessées, dont 40 grièvement, trois "urgences absolues" et deux qui encore dans le coma dont l’une au pronostic vital engagé.

Le ministre des forces de l'ordre tente une minable diversion. L'un des deux individus(sic) dans le coma serait " fiché S, membre de l’ultra-gauche". Et de ce fait, s’il meurt, il ne l’aurait pas volé? Quelques vautours médiatiques s’en délectent à qui mieux-mieux.

A Paris et en province, des gueules cassées, parfois éborgnées, dans les manifestations. Et l'IGPN, la police qui surveille les faits et gestes de la police, toujours sous l'autorité du ministère de l'Intérieur.

Comme l'écrit à juste titre Regards: "Criminalisation de la grogne sociale, répression sans aucune retenue, arrestations et détentions arbitraires, justice expéditive, non-respect des règles déontologiques ou de la loi de la part des forces de l’ordre, mensonges et contre-attaques politiques. Le tout sous le regard approbateur de l’extrême droite, qui regarde sa montre."

Dès lors, faut-il une médiation auprès des commis du capital pour que cela change vraiment?

 

La première des violences : celle de l’État capitaliste.

jeudi 30 mars 2023 par Jean Pénichon (ANC)

Les événements dramatiques de Sainte-Soline sont représentatifs d’une société aux abois qui ne sait plus comment expliquer que les choix qu’elle fait sont "pour le bien de tous". Comme le matraquage médiatique n’opère plus, place au matraquage à l’ancienne…
Mais le printemps social est à nous et il n’est pas question de le lâcher. Car la mobilisation actuelles doit nous permettre de changer ce système capitaliste qui ne profite qu’aux plus riches et de remettre au centre de la vie sociale de notre pays l’intérêt de tous ceux qui travaillent pour gagner leur vie !
Comme l’a dit Pablo Neruda :"Ils peuvent empêcher les fleurs de pousser, ils n’empêcheront jamais le printemps d’arriver."


J’étais à la manifestation lyonnaise dont certains médias se sont fait l’écho. Au sortir du pont de la Guillotière, les forces de l’ordre avaient interdit l’accès à la grande place de Lyon, la place Bellecour.
Pourquoi ?
Une manifestation syndicale ou politique se termine le plus souvent sur un grand espace où les organisateurs prennent la parole. Puis après avoir chanté l’internationale, tout le monde rentre chez soi en recouvrant les abribus de nos autocollants politiques ou syndicaux. Pas de quoi en faire en plat.
En interdisant l’accès à l’exutoire de la manifestation, il a provoqué, et sans doute organisé, le caillassage des CRS qui en gardaient l’accès.
Tout était prévu.
Les plaques de béton mal jointes du parapet de l’autoroute juste à côté, que l’on pouvait sans mal démolir à coup de marteaux pour en faire des projectiles dangereux.
Et un canon à eau, dont je peux témoigner que le branchement était pré-positionné, sur une bouche d’incendie, bien avant l’arrivée de la manif.

Mais à Sainte-Soline ce fut bien pire.

Comment est-il possible d’en être arrivé à plus de 200 blessés (des deux côtés) et deux personnes entre la vie et la mort (côté manifestants) pour « sécuriser » un monticule de terre et de granulat entourant un simple trou ?

Que pouvaient faire les 30 000 manifestants ?

Certainement pas reboucher le trou avec leurs mains. Mais là encore, prendre la parole et dénoncer la vérité : il est de notoriété publique que l’on utilise une bonne somme d’argent public pour quelques agriculteurs, pour qu’ils puissent pomper de l’eau, dans des nappes phréatiques qui appartiennent à tout le monde et qui alimentent aussi nos ruisseaux et rivières, dont une partie va s’évaporer dans les bassines pour faire pousser des céréales qui, en plus , n’iront même pas à l’alimentation des gens d’ici, mais à l’exportation pour le plus grand profit des trusts de l’agro-alimentaire.

Oui mais voilà, Darmanin en avait décidé autrement. Il voulait en découdre pour faire oublier les manifs fleuves et les grèves contre la réforme des retraites dont le MEDEF, l’U.E et Blackstone ont un besoin urgent.

Pourtant, le printemps social est à nous"

Nous partageons ici un clip/discours de Cédric Liechti, SG de la CGT énergie, filmé le 27 mars, au rassemblement devant l’incinérateur d’Ivry en soutien aux grévistes !
(cliquez pour l’ouvrir).

Tout est dit !

 

 

 

Pourquoi le gouvernement veut-il que l’on passe des manifestations pacifiques au gueules cassées ?

“Le président de la République, droit dans ses bottes, a provoqué les Français, suscité beaucoup de colère”, a accusé Fabien Roussel, interrogé sur RMC, fustigeant la décision de recourir au 49.3 pour faire passer la réforme, et une allocution télévisée “décalée, méprisante, pleine de morgue” mercredi. “Malheureusement ça a suscité une colère violente de la part de quelques-uns. Quand il y a 1.000 individus violents sur 3,5 millions de manifestants eh bien on parle des dégradations et des 1.000 individus”, a regretté le député du Nord. La contestation dans la rue a rassemblé jeudi entre 1,089 million de manifestants (Intérieur) et 3,5 millions (CGT). Les violences, relativement sporadiques dans les précédentes marches, sont montées d’un cran.”Je me demande si ce n’est pas ce que cherche le Président de la République, tout faire pour radicaliser le mouvement, pour susciter tant de colère qu’elle déborde (…) et retourner l’opinion contre les manifestations”, a fustigé M. Roussel. OUI, ON SE LE DEMANDE… POURQUOI LA CHIENLIT C’EST MACRON ?
AU NOM DE QUI ET DE QUOI UNE BANDE MAFIEUSE POUR LES PROFITS D’UNE POIGNÉE A QUI IL DOIT SON ÉLECTION MET-ELLE A FEU ET A SANG LA FRANCE ? Comment juger d’un pouvoir qui applique simplement le calendrier de ceux qui l’ont imposé avec leur puissance de feu médiatique à la tête d’un pouvoir constitutionnellement monarchique dont il use et abuse pour nous diviser, prôner la guerre pour les marchands d’armes, instituer un monopole des traitements pour les trusts pharmaceutiques, ruiner le pays et le mettre au bord de l’explosion, ne connaître que l’arrogance fondée sur un détournement de la loi républicaine vers un far west ? (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Aucune description de photo disponible.

Ici un article du canard enchaîné qui souligne la toute puissance des cabinets conseil qui ne sont que les représentants des intérêts des monopoles financiarisés à qui l’on brade la France.

illustration ci-dessous : LA BRAV-M DES CAMPAGNES A SAINTE SOLINE
En quad et à toute vitesse, tirant dans tous les sens, encore plus dangereux que les autres, tandis que Darmanin le ministre parle de manifestants qui saccagent la propriété et le travail des agriculteurs..

Des terroristes en France font un coup d’État, renversent la démocratie, piétinent le droit, détentions arbitraires, fermeture de chaînes de télévision illégales, corruption, conflits d’intérêts avec les oligarques, mafias et trafics de drogue permanents, presse bâillonnée, infiltration d’officines étrangères, espionnage industriel et public massif, appels d’offres truqués, agents travaillant pour l’étranger, collusion avec des régimes dictatoriaux et armement de nazis, encouragement de coups d’États dans les pays étrangers, mépris total des travailleurs pour l’intérêt de leur clique…

Abandon des biens et services essentiels pour la population ; depuis le début des politiques libérales en France milieu des années 60 le peuple subit recul sur recul sans obtenir aucun nouvel avantage social depuis que le libéralisme économique a intoxiqué la classe dirigeante politique dans sa totalité.

Santé, éducation, travail, liberté, paix, avenir sacrifiés.

La réponse de l’État bourgeois:

Syndicalistes intimidés :

https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/nantes/violences-policieres-on-n-a-pas-compris-des-militants-cgt-attaques-en-terrasse-par-des-policiers-de-la-bac-a-nantes-2738794.html

Ce comportement est loin d’être nouveau :

https://www.cgt.fr/actualites/france/mobilisation/violences-policieres-la-doctrine-du-maintien-de-lordre-doit-changer

Intimidation de journalistes même pour des sujets mineurs :

https://snjcgt.fr/2023/03/06/entrave-a-la-liberte-de-la-presse-quand-la-direction-de-france-televisions-va-t-elle-porter-plainte/

Déclaration du PCF :

Retraites : Le peuple est debout, la victoire est à notre portée ! (Fabien Roussel)

Encore une fois, les français se sont mobilisés en masse contre la réforme des retraites à 64 ans. Des millions de nos concitoyen·nes ont participé à plus de 300 manifestations partout en France. C’est tout le peuple français qui se lève pour des retraites dignes et pour la démocratie.

Loin de s’essouffler, la mobilisation s’étend, s’enracine, pacifique, exemplaire. La « foule », comme l’appelle le Président de la République, est belle et légitime.

A l’inverse, le Président de la République fait le pari du chaos et de la violence. Il fait tout pour provoquer celles et ceux qui manifestent depuis des mois avec dignité. Il fait tout, y compris en durcissant sa politique de maintien de l’ordre, pour provoquer des incidents et la violence. En voulant monter l’opinion contre les syndicats, il agit comme un casseur de la République.

En l’espace de quelques jours, dans l’actualité, le gouvernement est passé de messieurs Dussopt et Attal à messieurs Darmanin et Dupont Moretti. En quelques jours, nous sommes passés des retraites à la matraque, des grèves légitimes aux réquisitions, des manifestations pacifistes aux gueules cassées.

On continue !

Le Parti Communiste Français appelle le gouvernement à tenir compte de cette nouvelle journée de mobilisation, des grèves et à retirer son texte.

Nous appelons le gouvernement à tenir compte des recours au conseil constitutionnel et notamment du Référendum d’initiative partagé voulu autant par les Français que par les organisations syndicales. Redonner la parole au peuple est la seule issue politique et démocratique permettant d’apaiser la situation.

Tant que le gouvernement continue de s’enfermer dans le déni, nous appelons à soutenir la grève reconductible et la mise à l’arrêt du pays, de l’économie par tous moyens non violents. J’appelle les militants communistes dans les entreprises à prendre toute leur part avec leurs collègues à la mise à l’arrêt de l’outil de travail, à participer partout au rassemblement, au blocage des entreprises et des accès routiers et ferroviaires.

Nous, responsables politiques du PCF, élus, parlementaires, nous ne pouvons pas continuer de travailler, de légiférer, comme si de rien n’était. J’appelle à isoler le gouvernement et sa majorité, à rendre leur position intenable tant qu’ils maintiennent ce texte.

J’appelle les forces de l’ordre à rejoindre le mouvement et à garantir la paix civile.
Pas de violence à notre encontre, pas de violence à votre encontre. Nous agirons toujours dans l’intérêt de tous les travailleurs et travailleuses et du respect de la démocratie sociale.

Le peuple français est debout, la victoire est à notre portée.

Fabien Roussel
Secrétaire national du PCF

Paris, le 23.03.2023

https://www.pcf.fr/retraites_le_peuple_est_debout_la_victoire_est_notre_portee_fabien_roussel

 


Donbass Insider

Nouvelles et analyses du Donbass

Faina Savenkova – Vous avez menti, Monsieur le Président

Il se trouve que j’ai déjà écrit deux lettres au président Macron, et de nombreuses personnes en France sont au courant. La première a reçu une réponse de son chef de cabinet avant le début de l’opération militaire spéciale, m’assurant que le président français ferait tout ce qui est en son pouvoir pour nous apporter la paix. La seconde a été écrite un an plus tard. J’ai dit tout de suite que M. Macron ne me répondrait pas cette fois-ci. Et c’est ce qu’il a fait. Il n’avait rien à dire.

Vous vous demandez peut-être pourquoi moi, une adolescente de 14 ans, j’ai le culot d’écrire au chef d’un grand État européen ? Je ne pense pas que j’en aurais le droit si je n’avais pas vécu la guerre dont M. Macron et la France, entre autres, sont responsables, car dans le Donbass, des enfants meurent à cause des armes que M. Macron fournit au régime ukrainien. Ces armes ne contribuent pas à protéger la vie de personnes innocentes, elles aident l’Ukraine à tuer des civils. J’ai donc décidé d’écrire une troisième lettre dans l’espoir d’atteindre le cœur du président français. Monsieur Macron, vous en avez un, n’est-ce pas ?

Chaque jour, de nouveaux noms apparaissent sur l’Allée des anges à Donetsk et à Lougansk, dans le Donbass. Ils sont tués avec vos armes, Monsieur Macron. Dites-moi, les enfants que nous avons sont-ils différents de ceux qui vivent en France ? Je ne le crois pas. Tous les enfants du monde ont le droit de vivre. Vous avez promis qu’en tant que président d’un grand pays – et je considère la France comme un pays avec une grande histoire – vous aideriez à établir la paix. Vous avez menti, Monsieur le Président. Vous et d’autres pays européens vous êtes préparés à cette guerre depuis longtemps. Mais quelle que soit votre volonté de vaincre la Russie, cela n’arrivera pas. Car la Russie ne commence pas les guerres, elle les termine.

Je regrette que vous poussiez votre peuple vers une grande guerre. Est-ce pour le bien de la France ? Est-ce que cela améliore la vie des gens ordinaires en France ? J’en doute. Les incendies de Lyon et de Paris et l’attitude de votre peuple à votre égard en sont la preuve. La France était autrefois un allié de la Russie, mais aujourd’hui, vous aidez ceux qui tentent de mener une nouvelle guerre mondiale par l’intermédiaire d’autres personnes.

J’ai de la peine pour vous, Monsieur Macron, même si je devrais vous détester pour ce que vous faites. Je suis orthodoxe et je crois en Dieu, il aide à vivre et à ne pas désespérer dans la guerre que vous – les adultes – avez déclenchée. L’argent et la politique ne valent pas la mort d’un seul enfant.

Je sais que cette lettre restera certainement sans réponse. Aurez-vous le courage de me répondre alors que vous n’avez rien à dire à votre propre peuple ? Mais je prie Dieu de sauver votre âme.

J’ai beaucoup d’amis français et j’aime ce pays. Je ne voudrais donc pas que les enfants français sachent ce que c’est que de se cacher pour échapper aux bombardements. Ou de vivre sans lumière, sans chauffage et sans eau. C’est ce que vivent les enfants du Donbass.

Je souhaite à la France paix et prospérité, et je regrette que vous n’ayez pas eu le courage de faire taire les armes ukrainiennes au Donbass. Mais c’était en votre pouvoir…. Et n’oubliez pas, il dépend de vous que l’on se souvienne de vous comme d’un artisan de la paix ou d’un va-t-en-guerre.

Faina Savenkova
Traduction par Christelle Néant pour Donbass Insider

Le roi est nu

 

La parade impossible.

 


Il advint que dans un royaume lointain, un monarque s'était de plus en plus isolé dans sa Tour d'Ivoire tandis que ses courtisans, fidèles chiens de garde, ne cessaient de lui répéter que tout allait pour le mieux dans son pays. Les flatteurs de tous poils, visiteurs d'un jour ou bien personnes ordinaires placées sur sa route, lors de ses rares sorties sur son territoire, tentaient vainement de confirmer ce bonheur factice.

Le roi, pour se dégourdir les jambes sans risquer d'entendre les plaintes du peuple, les cris de désespoir ou de rage, parcourait la planète pour y rencontrer des populations bien mieux canalisées ou simplement placées sous l’éteignoir. Il ne se rendait compte de rien, habitué qu'il était depuis toujours de prendre ses rêves pour des réalités tangibles.

Mieux encore, chaque fois qu'il avait à discourir, il se donnait l'impression d'être le maître du monde, le chantre de la modernité et de la quiétude des nations, le donneur de leçon de l'art de bien gouverner. Il recevait une écoute polie de ses collègues qui le laissaient dans son rêve de grandeur. Sa couronne de plus en plus ternie ne modifiait en rien sa morgue, son mépris des gueux et son immense mégalomanie pour la seule distraction de toutes les têtes couronnées de la Planète et l'humiliation de ses sujets, las de ces pitreries honteuses.

Chambellans, valets de pied, Ministres et obligés firent le siège de sa seigneurie pour le convaincre d'inviter en son royaume un homologue afin de profiter de la notoriété de celui-ci pour redorer son blason. Ils prirent cependant bien garde de ne pas donner la raison véritable de ce projet, lui déclarant tout au contraire que sa gloire aller rejaillir sur ce vieux roi qui débutait dans la profession.

Il ne vous surprendra pas que l'idée enthousiasmât ce Prince des paillettes, cette diva de la communication factice, ce roi du faux-semblant. Le monde entier serait suspendu à cette rencontre royale, à cette excursion au sommet à travers un pays en liesse. Les festivités seront grandioses, le faste jamais égalé dans l'histoire des visites d'État. Il fallait dépenser sans compter pour que tout soit parfait. Le roi lui-même aurait dit à son grand trésorier : « Quoi qu'il en coûte, mettez un pognon de dingue dans cette visite pour impressionner le bon peuple ! »

L'autre, qui pourtant avait autrefois dit grand mal de celui qui n'était encore qu'un prétendant incertain, même pas un dauphin adoubé, se plia en quatre pour racler les fonds de tiroir, les caisses et les coffres étant quant à eux totalement vides. Rien n'est jamais trop beau pour jeter de la poudre aux yeux devant les caméras serviles.

Mais, dans le pays sourdait une colère de plus en plus forte. Les rues devenaient le théâtre d'une désolation qui tournait à la détestation. Elles étaient jonchées des reliefs de manifestations qui tournaient parfois à l'émeute. Il était même douteux de pouvoir amasser sur le cortège assez de sujets dociles et admiratifs pour éloigner les cris de tous les autres.

Il fallut bien l'admettre, le roi était nu et ce n'était certes pas dans cet équipage qu'il allait recevoir son homologue. Il convenait de différer en espérant que les choses se calment, que le peuple se lasse, que le soufflet retombe sans que ce jeune monarque irréfléchi ne songeât à faire un geste pour obtenir l'apaisement.

Il chercha un prétexte pour repousser la visite de son homologue. Il n'en eut guère besoin puisque tout débutant qu'il était dans la corporation, le visiteur princier, outré que son voisin puisse le recevoir en bras de chemise ou bien le torse nu, envoya se rhabiller le paltoquet, foutriquet, freluquet selon les termes mêmes de celui qui n'entendait pas mettre les pieds dans cette pétaudière.

Ainsi le roi resta nu dans sa tour d'ivoire tandis que rien ne changea dans ce royaume maudit.

 

 

Z

Zelensky, Le clown est-il devenu fou ?

 

La vraie question serait plutôt « qui est le plus fou » ? Les Américains qui font leur guerre économique contre la Russie en attendant de faire celle contre la Chine, ou les Européens qui sont aux ordres de Biden, ou la France qui met flamberge au vent, et qui elle aussi a tout à perdre.

On se complaît dans une escalade suicidaire en livrant des armes défensives et aussi offensives comme des chars en attendant que Zelensky exige des avions.

Ce dernier dans sa folie veut nous conduire vers une guerre mondiale

• Scènes de crimes de guerre montées de toutes pièces ;

• Destruction des gazoducs Nord Stream avec ses amis Anglais, en accusant les Russes d’avoir saboté leur propre mine d’or.

• Utilisation des civils comme boucliers humains .

• Tirs de missiles sur la Pologne en faisant porter le chapeau à Poutine.

• Tirs sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, en accusant les Russes de tirer sur leurs propres soldats.

Zelinsky est allé encore plus loin.

Il estime qu'en cas de défaite de Kiev "en raison de l'affaiblissement et de l'épuisement de l'aide" internationale, Moscou pourrait "entrer dans les États baltes, les États membres de l'Otan". Il ajoute :

 "Et alors, les États-Unis devront envoyer leurs fils et leurs filles exactement de la même manière que nous envoyons les nôtres à la guerre."

La guerre nucléaire pour qu'il gagne et la guerre nucléaire si il perd.

Sommes-nous prêts à nous battre jusqu'au dernier Ukrainien, même à devenir belligerants jusqu'à ce que Poutine, poussé dans ses derniers retranchements décide de déclencher les préludes d'une troisième guerre mondiale en employant des armes nucléaires tactiques ?

L'Iran, la Syrie, l'Afghanistan, et d'autres nombreuses galères ne nous ont pas servi de leçons, on suit aveuglément les Américains et ensuite on en subit les conséquences économiques, migratoires et sécuritaires.

Zelensky, en plus d’avoir été un pitre comédien, joueur de piano sans les mains, est aussi un fou furieux qui aura entraîné son pays dans une guerre qu'il ne peut gagner, car les Russes et ses soutiens, le BRICS ne peuvent accepter de la perdre et ils ont l'arme absolue. 

En attendant il dicte ses envies et ses caprices aux pays « amis » qui les exécutent sans sourciller pour l'instant !

Ce qui est étonnant, mais nous l’avons connu dans d'autres guerres c’est que son peuple s’est laissé manœuvrer par ce jusqu’au-boutiste qui peut nous mener à une troisième guerre mondiale, qui elle, serait sans conteste la dernière.

Les médias toujours aussi « objectifs » feignent d'ignorer que cette guerre a commencé au minimum en 2014 avec la révolution de Maïdan qui a placé un gouvernement pro Ouest à la tête de l'Ukraine. Ils ont oublié aussi que depuis septembre 2014 des affrontements constants avaient lieu entre gouvernement ukrainien et forces pro russes aidées par la Russie dans cette guerre du Donbass.

Quand aux Américains, habitués des guerres perdues et souvent par procuration, ils auront encore entraîné les Européens dans une drôle de galère qui peut être suicidaire.

Comment oublier par ailleurs qu’ils ont des raisons particulières d’être des inconditionnels de Zelensky En effet, depuis les premiers mois de 2019, Biden et son fils ont fait l'objet d'accusations d'activités de corruption concernant leurs relations commerciales en Ukraine.

Résultat, si l'on contiue dans cette voie, « On se dirige vers une 3e guerre mondiale »

Macron, contradictoire et incompréhensible comme toujours, veut se battre pour les frontières et l'identité ukrainiennes mais refuse de les défendre pour la France. Étrange et dangereux comportement !

Son « en même temps » incompréhensible et ses rodomontades continuelles ont fait de la France l'ennemi numéro 1 européen des Russes.

Cet homme a le don de nous fâcher avec le monde entier, les pays de l'Est, les Italiens , les Anglais, les Africains, les Chinois.

Cet homme est incapable de régler le moindre problème dans notre pays, qui s'enfonce dans les crises multiples et dans la violence. Il ne sait pas proposer une seule mesure sans mettre le peuple dans la rue, mais il donne des conseils à tous les dirigeants de la planète sur la gestion de leur pays, sans voir l'absurdité de son comportement.

« Malheur au pays dont le roi est un enfant » dit l'ecclésiaste.

Piotr Tolstoï (vice-président de la Douma) : "La France, pour nous, c'est un ennemi"

Les propagandistes du Kremlin voient d'un mauvais œil l'aide que fournissent les Occidentaux à l'Ukraine, à commencer par la France. Paris a en effet annoncé livrer des chars à Kiev et n'est pas contre l'éventualité d'envoyer des avions.

 

Notre président dépouille l'armée française déjà en grande difficulté pour armer les Ukrainiens.

Notre président lui, promet d’aider l’Ukraine jusqu'à la victoire finale quel qu’en soit le prix. Les français sont-ils prêts à le payer ce prix ? Non ! pas plus les autres pays Européens, dont l'union face à l'agression Russe, aurait pu mener à des négociations équilibrées.

Normalement, après avoir soutenu leur marionnette, les Américains seuls gagnants à ce jeu seront dans l’obligation de négocier avec Moscou dans son dos. D’autant que les chefs d’États européens constatent que leurs peuples sont vigoureusement opposés à un conflit généralisé.

On peut donc dire sans trop s’avancer que les Européens sont les idiots utiles de Biden dans cette guerre qui s’éternise !

Tout le monde sait qu'il n'y a qu'une seule solution, la recherche de la paix, sûrement dans un compromis similaire aux accords de Minsk. Espérons que nous ne soyons pas tous assez fous pour aller vers l'irréparable.

 

Répression du mouvement social : entre homme de main et garde-chiourme.

Emmanuel Macron n’avait aucune expérience politique avant qu’il soit propulsé à l’Élysée en 2017 grâce à une opération concoctée par la haute fonction publique d’État, probablement aujourd’hui une des plus corrompues d’Occident. Il ne possède aucune culture démocratique et considère tout désaccord avec ses orientations et ses décisions comme une injure personnelle. Son narcissisme pathologique fait le reste. Comme le dit Frédéric Lordon, concernant la conduite de son projet de réforme des retraites, il a commis toutes les erreurs possibles, en général sous forme de provocations insupportables. Mettant l’énorme majorité du peuple français dans un état de rage dirigée contre sa personne. La seule solution qu’il envisage pour en sortir, est celle qu’il avait mise en œuvre au moment de la crise des gilets jaunes : une répression policière et judiciaire de masse que l’on n’avait pas vue depuis la guerre d’Algérie. Il a bénéficié pour cela de l’appui des forces de police chargée du maintien de l’ordre qui n’eurent aucune hésitation à utiliser une violence débridée, mais aussi de celui de la magistrature. Qui a non seulement condamné à tour de bras, mais refusé méthodiquement de sanctionner les débordements et les violences policières, alors que c’est une de ses missions essentielles.

Répression policière et judiciaire du mouvement social, deuxième saison.

Le couple Darmanin/Dupond Moretti a donc remplacé celui qui avait officié pour les gilets jaunes à savoir Castaner/Belloubet. Auquel avait été adjoint le chevènementiste Didier Lallement de sinistre mémoire, officiant comme préfet de police de Paris. On a su très vite l’absence de scrupules de Darmanin pour conduire les répressions voulues par son patron, mais il est clair que la catastrophe du Stade de France nous a montré qu’un homme de main ne faisait difficilement un véritable Ministre de l’intérieur.

Éric Dupond Moretti, ancien avocat médiatique batteur d’estrade, a été choisi par Emmanuel Macron pour occuper un des postes les plus importants de la République, celui de Garde des Sceaux. Ce représentant de la société du spectacle, et d’ailleurs probablement choisi sur ce critère, nous avait habitué entre deux grossièretés, à la plus grande docilité vis-à-vis du locataire de l’Élysée. Il vient de nous indiquer clairement l’idée qu’il se faisait de sa mission : celle d’un garde-chiourme. En adressant aux parquets de notre pays, une « dépêche » contenant les consignes les plus fermes pour une répression implacable à l’égard de ses couches populaires qui osent user de leur droit constitutionnel de manifestation contre la politique voulue par son patron. Dans cette « dépêche » adressée aux procureurs généraux et aux procureurs de la République, le garde des Sceaux a demandé « une réponse pénale systématique et rapide » à l’encontre des manifestants violents interpellés en marge des rassemblements contre la réforme des retraites pour « troubles graves à l’ordre public, atteintes aux personnes et aux biens et actes d’intimidation et menaces contre les élus ». Inspiré par le précédent de la crise des Gilets jaunes, qui avaient vu la mise en place d’une répression pénale de masse sans précédent depuis la guerre d’Algérie, accompagné de la protection offerte aux débordements de violence policière, Éric Dupond Moretti escompte probablement briser ainsi le mouvement social qui s’oppose à Emmanuel Macron et à ses projets impopulaires.

Le problème est que la « gauche », qui était restée un bon moment à distance des Gilets jaunes, soutient cette fois-ci ce mouvement. Et grâce aux réseaux sociaux, où les vidéos de brutalités en tout genre font florès, la violente répression voulue par le couple Darmanin / Dupond Moretti se donne à voir. Cahin-caha, les médias nationaux sont obligés de suivre. La presse internationale, quant à elle, ne va pas par quatre chemins et dénonce la violence d’un État qualifié de brutal et sans complexe.

On parle de rafles illégales couvertes par les parquets, qui nassent les manifestants pour les mettre sans raison en garde à vue et les empêcher de manifester. Infractions commises par des agents publics qui sont autant de séquestrations arbitraires réprimées par le code pénal. On parle de groupes de policiers à la violence débridée, chargeant et gazant également à tort et à travers en se livrant sous l’œil des caméras à des brutalités sidérantes sur des manifestants pacifiques, quand il ne s’agit pas de simples passants. On parle de l’épisode effarant du groupe de policiers-nervis proférant à des personnes interpellées, des menaces de mort, comme le démontre l’enregistrement récupéré par le média Loopsider. Les observateurs objectifs savent à quoi s’en tenir. Encouragée par le pouvoir à utiliser une violence débridée, protégée par une justice refusant de la contrôler et de la sanctionner, une partie de la police française s’est transformée en une milice qui par la violence et l’intimidation porte gravement atteinte à la liberté constitutionnelle de manifestation.

La reconnaissance du bout des lèvres, à la fois par le pouvoir et les médias qui le servent, de l’existence de cette violence nous offre à nouveau le spectacle de la soumission de certains journalistes qui ne sont finalement que des militants du macronisme. Plusieurs sortes d’arguments ont été avancés. Tout d’abord que très « rares (!) », ces violences policières n’étaient que la réponse aux « effroyables » violences des manifestants, et ensuite que la police n’utilisait à cette occasion que la « violence légitime » dont l’État est dépositaire. C’est tout simplement une manipulation : les « violences des manifestants » abondamment et systématiquement filmées et photographiées par la presse du pouvoir ont été celles de groupuscules provocateurs parfaitement identifiés et utilisés pour justifier la « riposte » policière. Ensuite, on nous a servi la rengaine de la légitimité juridique de la violence policière, les forces de l’ordre usant d’un « droit républicain » de frapper, d’amputer, d’éborgner et de détenir. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un dévoiement complet du principe de légitimité dans toutes ses définitions.

Le « monopole de la violence légitime », qu’est-ce que c’est ?

Comment, dans ces conditions, comprendre l’utilisation par les amis du pouvoir du concept de « violence légitime » dont disposerait la police, pour répondre à l’émotion de l’opinion publique devant les exactions policières qui se déroulent et dont l’évidence a fini par s’imposer ? C’est tout simplement un abus de langage avançant l’idée d’une « autorisation juridique » donnée aux forces de l’ordre de violenter les corps dans l’intérêt de l’État. Il y a d’abord une impropriété des termes puisqu’il s’agit en fait de ce que Max Weber appelait « le monopole de la violence » que seul l’État sur un territoire donné est autorisé à utiliser. Cette violence qui se caractérise par le « pouvoir sur les corps » est déléguée à la police, à l’armée et à ce qui est essentiel, à la Justice. Pour deux raisons : d’abord, c’est celle-ci qui punit les délinquants et qui si nécessaire les prive de leur liberté et enferme leur corps entre quatre murs (et auparavant pouvait le couper en deux). Mais elle doit aussi, et c’est absolument essentiel, exercer son contrôle sur l’utilisation de la violence par les agents armés de l’État.

Il est important de rappeler que pour que cette violence dont l’État a le monopole soit « légitime », deux conditions indispensables doivent être réunies : d’abord, que son usage en soit défini et réglementé par la Loi. En nature, en intensité, et en proportionnalité, pour que ceux qui vont en disposer sachent les limites de leurs pouvoirs et les risques de sanctions qu’ils encourent. Il faut qu’ensuite, le caractère légal et régulier de cet usage soit contrôlé par le juge. La première condition est réalisée : user de la violence physique dite « légitime » par les forces de l’ordre est strictement encadré et le Code pénal prévoit une répression spécifique pour les agents publics titulaires par délégation de l’État du pouvoir sur les corps. Si l’auteur d’une violence illégale (parce qu’excessive et non proportionnelle) commise à l’égard de ses concitoyens est un agent public, c’est une circonstance aggravante et elle devra être plus sévèrement punie que celle commise par un simple citoyen. Citons à ce titre l’exemple des violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique prévues et réprimées par les articles 222-7 et suivants du code pénal. Une lecture, même rapide, montre bien que les violences volontaires, comme le fait d’éborgner en visant la tête avec un LBD ou un lance-grenade, sont des crimes relevant de la cour d’assises !

Cette situation juridique et institutionnelle est fondamentale dans la mesure où l’État doit pouvoir conserver la totale maîtrise de l’usage qui est fait de ses pouvoirs par son personnel armé.

Sans le contrôle de la Justice, toute violence d’État est illégitime

L’absence de la deuxième condition, celle du contrôle juridictionnel, prive le « monopole de la violence » dont dispose l’État de sa légitimité juridique et démocratique. Car force est de constater que si la loi a bien créé les outils légaux d’encadrement, la défaillance quasi totale de la justice française dans l’accomplissement de cette mission de contrôle a complètement déréglé le dispositif républicain et démocratique. Pour une raison très simple : ceux dont c’est la mission de contrôler l’utilisation par les forces de police de la violence légitime de l’État, ce sont les magistrats du service public de la justice. Ce sont eux qui sont chargés de notre protection face à ces débordements. Or, ils ne l’assurent pas.

La responsabilité du pouvoir exécutif et surtout d’Emmanuel Macron est évidemment lourdement engagée, puisqu’il a laissé faire, quand il n’a pas directement organisé ce scandale, mais celle de la Justice est première.

L’utilisation par Emmanuel Macron de l’expression de « forces de sécurité intérieure » pour désigner policiers et gendarmes caractérise un glissement sémantique à la fois troublant et inquiétant. Les « forces de sécurité extérieures et intérieures », ce sont les forces armées. Gendarmes et policiers sont des forces de l’ordre. Doit malheureusement constater qu’aujourd’hui, les conditions institutionnelles et juridiques indispensables à l’usage du « monopole de l’État sur la violence » ne sont plus réunies. Ce qui veut dire que de ce point de vue, notre pays a basculé dans une forme d’arbitraire, tout simplement. Un pouvoir minoritaire a décidé de ne plus respecter les libertés démocratiques fondamentales pour traiter un mouvement social profond. Il a pour cela donné carte blanche à une police dont une partie est dévoyée. Et demander à sa justice de la laisser opérer. (J’ai décrit tout ceci dans mon ouvrage « Une justice politique », j’y renvoie encore une fois).

Lorsque le quotidien anglais Financial Times du 25 mars écrit : « la France a le régime qui, dans les pays développés, s’approche le plus d’une dictature autocratique », il a raison.

Et c’est grave.

 

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Dis Manu, c'est quoi une méga bassine que Gérard défend si bien à cor et à cris mais pas que?

Bon, aucune réponse de J'y suis j'y reste. Pour autant, comment se remplissent les mega bassines ? Entourées de digues de 10 mètres de haut environ, érigées grâce à la terre décaissée (jusqu'à 8 m), elles sont remplies par pompage dans les nappes phréatiques ou dans les cours d'eau.

Et même le Bureau de recherches géologiques et minières, qui avait adressé un bon  pour creuser et pomper l'eau au ministre de l'écologie(sic), a pondu un communiqué en février 2023: Il reconnaît ne pas avoir pris en compte les risques d'évaporation de l'eau depuis les réserves  ni les évolutions climatiques et qu'il serait "important" de le faire. Il est donc en train de mettre à jour ses données pour pouvoir éventuellement faire de nouvelles simulations qui pourront inclure les années 2010 à 2020 et le changement climatique.

Le Bureau pointe un autre enjeu de ces bassines : elles ne pourront pas être remplies en hiver si le niveau des nappes phréatiques est trop bas.

Bon, comme dit l'autre, il n'est jamais trop tard pour bien faire. NON?

Dis Manu, c'est quoi une méga bassine que Gérard défend si bien à cor et à cris mais pas que?
Dis Manu, c'est quoi une méga bassine que Gérard défend si bien à cor et à cris mais pas que?