samedi 6 janvier 2024

 

Ils n’assassinent pas seulement les Palestiniens et les Palestiniennes, ils tuent aussi le judaïsme !

samedi 6 janvier 2024 par UJFP    Blog ANC

En trois mois de guerre, il y a eu plus de 30000 mort.es ou disparu.es à Gaza, soit 1,5 % de la population. Autant en pourcentage que le nombre de Français.es tué.es en 5 ans pendant la Deuxième Guerre Mondiale.

75 % des morts sont des femmes, des enfants, des vieillards. Le prétexte « d’éradiquer » le Hamas est grotesque, il s’agit clairement d’une guerre d’extermination de la population de Gaza.

La quasi-totalité des infrastructures ont été détruites, y compris les hôpitaux et les écoles. La population, massivement déplacée et bombardée, est sans abri et affamée.

En Israël, les barrières morales se sont écroulées.

Les déclarations des dirigeants israéliens sont sans ambiguïté : ce sont des paroles d’assassins qui se vantent de leurs crimes : « les Palestiniens sont des animaux humains », « nous avons renvoyé Gaza à l’âge de pierre », « larguer une bombe atomique sur Gaza, c’est une option », « si nous encourageons l’émigration, s’il y a 200 000 Arabes à Gaza et non plus 2 millions, le discours d’après sera complètement différent », « j’ai tué beaucoup d’Arabes dans ma vie, je ne vois pas où est le problème » … la liste serait longue.

Ces déclarations d’assassins sont suivies d’actes : les images de quartiers pulvérisés, de milliers d’enfants massacrés, de familles entières annihilées, de l’exode sans fin d’une population délibérément affamée, d’hôpitaux détruits ... sont visibles partout. Le déni de ce qui est à l’œuvre est impossible. Cette destruction de Gaza s’accompagne d’autres tueries à Jénine ou Huwara et d’une généralisation de la torture des prisonniers.

En Israël, une large partie de l’opinion est sortie de l’humanité comme ça s’est déjà passé dans d’autres sociétés. Ces crimes sont applaudis. Les médias s’amusent de la souffrance palestinienne. La vie de l’autre n’a aucune importance. Le suprémacisme, l’inégalité des droits sont assumés.

Et les Juifs ?

L’État d’Israël se définit comme un État juif. Les colonies qui balafrent la Cisjordanie s’intitulent « colonies juives ». Les sionistes considèrent que tout Juif qui ne soutient pas Israël est un traître.

Ils tuent le judaïsme, qu’il soit laïque ou religieux. Comme minorité souvent opprimée, les Juifs se sont battus pour leur émancipation en la liant à celle de l’humanité. Ils ont souvent été porteurs de valeurs universelles. Pour les religieux, le peuple élu a le devoir de bien se conduire et il est interdit de porter atteinte à l’existence de son prochain.

Ce que l’État d’Israël inflige aux Palestiniens recopie sur bien des aspects ce que l’antisémitisme a infligé aux Juifs.
Les dirigeants israéliens n’ont aucun droit de se réclamer de la mémoire des ghettos. Aujourd’hui Gaza est un ghetto. Ils n’ont aucun droit à se réclamer de la mémoire du génocide nazi. Les Juifs exterminés étaient des dominés. Ils étaient considérés comme une population « surnuméraire ». Ils ont été les victimes d’une idéologie d’extrême droite.

En 1945, le régime nazi est tombé, mais pas ses idées. L’extrême droite raciste, colonialiste, suprémaciste, foulant aux pieds les droits fondamentaux est au pouvoir en Israël et elle est alliée à toutes les forces d’extrême droite dans le monde, y compris antisémites.
Ils assassinent aussi la mémoire du génocide nazi.

Du crime au suicide

L’UJFP s’adresse aux Juifs, en Israël, en France ou ailleurs. Il y a un droit international, il y a des droits humains hors desquels c’est la barbarie généralisée.
L’État d’Israël a quitté la route. Soutenir ce que fait cet État, être complice du génocide en cours à Gaza, ce n’est pas seulement immoral. C’est totalement suicidaire.
Qui peut penser que les Israéliens pourront éternellement s’imposer par la violence extrême et la négation de l’autre ?
Qui peut penser que l’appui inconditionnel aux assassins qui commettent des crimes réitérés ne met pas en danger les Juifs ?

Terminons par ce que deux Juifs illustres ont déclaré :

« l’occupation détruit la moralité de l’occupant » et au moment de Sabra et Chatila (1982), il parlera de mentalité « judéo-nazie ».
Yeshayahou Leibowitz

« être juif, c’est être toujours au côté des opprimés ».
Marek Edelman, commandant en second de l’insurrection du ghetto de Varsovie.

La Coordination nationale de l’UJFP, le 6 janvier 2024

 

Note de Pedrito 

Que dire du gouvernement Français et de ceux Français qui se sont précipités  à Tel Aviv pour apporter leur soutien à ce régime d'assassins et de criminels qui revendiquent le droit de tuer des enfants et des arabes sans aucun état d'âme? D'établir un régime d'apartheid et de déporter et de martyriser les Palestiniens dont le seul crime était de vivre dans leur pays?

Sans que le monde "occidental" ne daigne se révolter contre les bandits impérialistes américains, eux qui protègent et cautionnent les sionistes assassins qui ont élu domicile aux USA !!!!!!!    


image source (https://caityjohnstone.medium.com/)

 

 

Les États-Unis réprimandent les responsables israéliens pour avoir dit tout haut ce qu’ils pensaient tout bas du nettoyage ethnique

 

(Traduction de l'Article de Caitlin Johnstone du 04 janvier 2024, avec autorisation de l'auteure)

 

Le département d'État américain a publié une déclaration (1) qui pointaient du doigt avec indignation deux responsables israéliens qui ont récemment fait la une des journaux pour avoir ouvertement approuvé (2) le nettoyage ethnique de la bande de Gaza.

Voici cette déclaration :

« Les États-Unis rejettent les récentes déclarations des ministres israéliens Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir qui prônent la réinstallation des Palestiniens en dehors de Gaza. Cette rhétorique est incendiaire et irresponsable. Le gouvernement israélien, y compris le Premier ministre, nous a dit à plusieurs reprises et de manière cohérente que ces déclarations ne reflétaient pas la politique du gouvernement israélien. Elles doivent cesser immédiatement.

"Nous avons été clairs, cohérents et sans équivoque sur le fait que Gaza est une terre palestinienne et restera une terre palestinienne, sans que le Hamas ne contrôle plus son avenir et sans qu'aucun groupe terroriste ne soit en mesure de menacer Israël. C'est l'avenir que nous recherchons, dans l'intérêt des Israéliens et des Palestiniens, de la région environnante et du monde entier. »

 

Les déclarations incriminées (3) de Ben Gvir et Smotrich prônent l'idée d'"encourager" les Palestiniens à fuir Gaza en masse, qualifiant de manière absurde ce résultat hypothétique de "migration volontaire", alors qu'Israël a fait tout ce qui était en son pouvoir pour rendre la vie à Gaza impossible. (4)

 

Vous noterez, probablement sans surprise, que la déclaration ne contient rien d'autre que de vaines réprimandes. Aucune mention n'est faite de la moindre possibilité d'une quelconque conséquence au cas où les responsables israéliens continueraient à prôner ouvertement l'élimination de la population palestinienne de Gaza et son remplacement par des colonies juives. En effet, les États-Unis n'ont aucunement l'intention de faire quoi que ce soit pour entraver les programmes de nettoyage ethnique d'Israël.

 

Et ne vous y trompez pas, c'est absolument l'agenda d'Israël. Le département d'État peut prétendre tant qu'il veut que "de telles déclarations ne reflètent pas la politique du gouvernement israélien" et que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré à Washington qu'il n'y avait aucun projet de réinstallation de Palestiniens en dehors de Gaza, mais Netanyahu lui-même a contredit publiquement cette affirmation avec de plus en plus d'effronterie.

 

Pas plus tard que la semaine dernière, lors d'une réunion du parti Likoud, M. Netanyahu a explicitement déclaré (5) que son gouvernement s'efforçait de trouver des pays disposés à "absorber" les réfugiés palestiniens de Gaza, affirmant que le monde "discutait déjà des possibilités d'immigration volontaire". (6).

 

En effet, on peut dire que les ministres d'extrême droite Ben Gvir et Smotrich ne disent rien de bien différent de ce que Netanyahou lui-même a dit sur ce front. Bibi est juste un peu plus poli, Ben Gvir faisant ouvertement un pied de nez (7) aux remarques du Département d’État en disant "nous ne sommes pas une étoile de plus sur le drapeau américain" et "faciliter la relocalisation de centaines de milliers de personnes de Gaza permettra à ceux qui vivent dans les communautés israéliennes à la frontière de Gaza de rentrer chez eux et de vivre en sécurité tout en protégeant les soldats de Tsahal".

 

En fait, on pourrait facilement affirmer que Netanyahou, ainsi que Ben Gvir et Smotrich, se sont entièrement alignés sur le langage du département d'État à ce sujet. L'idée d'une "immigration volontaire" ne contredit pas la position affirmée par le secrétaire d'État Antony Blinken, selon laquelle la vision américaine pour Gaza n'implique "aucun déplacement forcé de Palestiniens de Gaza - ni maintenant, ni après la guerre". (8)

 

Remarquez l'insertion prudente du mot "forcé" par Blinken. Sa formulation indique clairement que les États-Unis ne s'opposeraient que si les Palestiniens étaient effectivement embarqués de force sur des bateaux ou franchissaient la frontière égyptienne sous la menace d'une arme, comme l'a récemment fait remarquer Mouin Rabbani (9), analyste du Moyen-Orient, sur Twitter :

 

« La sonnette d'alarme aurait dû retentir début novembre lorsque le secrétaire d'État américain Antony Blinken et d'autres responsables politiques occidentaux ont commencé à insister sur le fait qu'il ne pouvait y avoir de "déplacement forcé des Palestiniens de Gaza". Plutôt que de rejeter tout déplacement massif de Palestiniens, Blinken et ses collègues ne se sont opposés qu'à des expulsions sous la menace d'une arme. L'option du déplacement "volontaire", qui consiste à ne laisser aux habitants de la bande de Gaza d'autre choix que celui de partir, a été laissée ouverte. »

 

Ainsi, contrairement à ce qu'il prétend, le département d'État n'en veut pas à Ben Gvir et à Smotrich d'avoir prôné le nettoyage ethnique de Gaza. Il est simplement contrarié par le fait qu'ils aient dit tout haut ce qu'ils pensaient tout bas.

 

S'il y a bien une chose que Blinken et ses acolytes comprennent, c'est qu'il ne faut pas décrire les choses maléfiques que l'on veut faire dans un langage à consonance maléfique. Vous devez faire des claquettes autour de la dépravation réelle que vous avez l'intention d'infliger, en prononçant une prose fleurie sur les préoccupations humanitaires et la compassion pour les deux parties afin de garder tout le monde ébloui et hypnotisé pendant que les machines à tuer sont tranquillement mises en place en arrière-plan. Il faut être éloquent et insaisissable quant à son caractère meurtrier. Comme Obama.

 

La machine de guerre américaine est tout aussi dépravée que l'État d'Israël, et l'administration Biden est tout aussi coupable des horreurs qui se déchaînent à Gaza que Netanyahou et ses hommes de main. Ignorez leurs paroles et observez leurs actions. Ne les laissez pas vous éblouir avec leur feinte préoccupation pour les droits de l'homme.

 JP Ciron    AGORA VOX

Source :

https://caityjohnstone.medium.com/us-admonishes-israeli-officials-for-saying-the-quiet-part-out-loud-about-ethnic-cleansing-fbb909cdf4b8

 

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(1)

https://www.state.gov/rejection-of-irresponsible-statements-on-resettlement-of-palestinians-outside-of-gaza/

(2)

https://www.caitlinjohnst.one/p/theyre-calling-ethnic-cleansing-voluntary

(3)

https://www.timesofisrael.com/ministers-call-for-resettling-gazas-palestinians-building-settlements-in-strip/

(4)

https://www.caitlinjohnst.one/p/gaza-is-deliberately-being-made-uninhabitable

(5)

https://news.antiwar.com/2023/12/26/netanyahu-says-hes-looking-for-countries-to-absorb-palestinians-from-gaza/

(6)

https://news.antiwar.com/2023/12/26/netanyahu-says-hes-looking-for-countries-to-absorb-palestinians-from-gaza/

(7)

https://archive.is/xTmdo#selection-1001.15-1001.238

(8)

Note JPCiron : c'est exactement le même discours que tenaient les Gouvernements Israéliens successifs, depuis le Nettoyage Ethnique violent post 1947 . Ces gouvernements prétendaient que les quelques 750.000 Palestiniens chassés de leurs terres et de leurs maisons étaient partis ''volontairement''.

(9)https://twitter.com/MouinRabbani/status/1740277316209844313


 Note de Pedrito

Les USA  " réprimandent " les responsables israéliens.......

Mais du bout des lèvres. En se gardant de les enjoindre de cesser immédiatement leurs crimes.

Quand la Cour Pénale Internationale va-t-elle se mettre au travail pour mettre l'état criminel d'Israël et ses complices du gouvernement américain US qui l'arment et cautionnent ses crimes, au ban de la Société des Nations et les punir comme il se doit les uns et les autres?






Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

capture d'écran

capture d'écran

Sans doute connaissez-vous "selon que vous serez puissant ou misérable les jugements de cour vous rendront blanc ou noir". Cela date de monsieur Jean de La Fontaine.

Cela s'adressera-t-il à Gérald Darmanin? A l'été 2017, ministre des Comptes publics, avec son chef de cabinet, il aurait aidé le PSG à ne pas payer des dizaines de millions d’euros de taxes sur le transfert de Neymar, contre la jurisprudence de l’administration dont le futtur ministre de la Police était le patron.

En tout cas, lu sur SO FOOT:

"La justice s’interroge actuellement sur ce dossier, mais Mediapart ne laisse plus de place au doute, dans un article publié ce jeudi : en 2017, Gérald Darmanin – alors ministre des Comptes publics – et son directeur de cabinet ont aidé le PSG, via des conseils fiscaux, à ne pas payer des dizaines de millions d’euros de taxes sur le transfert (à 222 millions d’euros) de Neymar, contre la jurisprudence de l’administration. Une affaire dans laquelle interviennent à l’époque, d’après le récit de Mediapart, le directeur général du PSG, Jean-Claude Blanc, le directeur de la communication du club Jean-Martial Ribes, le directeur de cabinet de Gérald Darmanin Jérôme Fournel, ainsi que le député macroniste et vice-président de l’Assemblée nationale Hugues Renson. Ce dernier rendait régulièrement des services au club de la capitale et bénéficiait de places gratuites au carré VIP du Parc des Princes. Selon les analyses faites à l’époque, la facture que le PSG a évitée aurait été de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de millions (jusqu’à 224 millions selon les avocats fiscalistes du club)

Comme l’explique Médiapart, Jérôme Fournel a proposé des pistes au PSG, contre la jurisprudence de la caisse centrale de l’Urssaf, pour échapper aux cotisations dans le cadre de cette transaction très particulière (paiement de la clause libératoire de 222 millions, d’abord versés sur le compte de Neymar comme le stipulait le contrat du joueur, avec le risque que ce paiement soit assujetti en France à l’impôt sur le revenu, mais surtout aux cotisations sociales qui financent la Sécu) : « Les Urssaf se sont récemment prononcées, dans des cas assez similaires, dans le sens de l’assujettissement dans le cadre de contrôles dans le secteur du rugby, a-t-il écrit le 24 juillet 2017 dans un mail adressé à Blanc. […] Même avec la meilleure volonté, les Urssaf pourront difficilement opérer un virage à 180 degrés sur ce dossier. […] Il est donc indispensable que la solution présentée aux Urssaf – il faudrait y veiller en amont – soit suffisamment différente et éloignée des précédents récents pour leur laisser un espace d’interprétation. » Après avoir suivi ces directives, le PSG recevra le 27 juillet deux rescrits fiscaux, venant du fisc et de l’Urssaf, lui annonçant l’absence d’impôt et de cotisation sociale sur le paiement de ce transfert.

Sept ans après, ce transfert n’a pas encore livré tous ses secrets."

D'où monsieur Jean de La Fontaine!

 

Note de Pedrito

On n'en finit pas de découvrir jour après jour les dérives financières et les magouilles multiples que traine derrière lui comme des casseroles le pouvoir Macronien.

Avec à sa tête le Jupiter de pacotille aussi capricieux qu'incapable de remettre la France au niveau de sa grandeur passée! IL n'en a d'ailleurs ni l'envie ni le pouvoir. Prisonnier du capitalisme impérialiste. Macron qui n'a aucune solution à nous proposer que sa soumission au sionisme fasciste qui domine la planète bien à l'abri depuis ses coffres de Washington, la première  terre promise qui n'était évidemment pas destinée au "peuple élu", mais dont le monde financier juif sioniste a fait son repère. 

Et d'où il commande, par BIDEN, avec l' OTAN qui a fait de la France et des pays de l'U.E. les nouvelles colonies US, - chacun sait aujourd'hui que la France est devenue colonie américaine -  et mondialisation capitaliste interposés,   le nettoyage ethnique et la mise à sac de la Palestine avec la complicité de l'Union Européenne, colonie US par la grâce du dollar, de 27 états devenus sujets dollarisés de l'Amérique impérialiste et muets devant le crime planétaire, dollar monnaie d'échange mais surtout outil de guerre, monnaie depuis longtemps condamnée. 

A voir combien de temps cela tiendra-t-il devant les bouleversements  mondiaux qui se préparent pour faire face au rouleau compresseur US, qui voudrait continuer d'écraser le monde, et n'hésite pas pour cela à allumer partout des nouveaux foyers de guerre!!

 

Franck Marsal : à propos de la dette

La dette d’état en croissance perpétuelle est la solution (nécessairement temporaire) aux contradictions internes du capitalisme. Par la dette et l’endettement généralisé, le capitalisme impérialiste financiarisé exporte sa contradiction sans la résoudre.

Il fût un temps où dans la France en voie d’industrialisation, les bretons et les auvergnats (entre autres) migraient de leur pays sous développé vers la capitale industrialisée. Chassés par l’exode rural, il venaient constituer une main d’oeuvre à bas prix pour les usines en plein développement de la capitale et pour tous les petits boulots qui entouraient le développement industriel. L’industriel de la capitale accumulait les surplus, en marchandises, et en capitaux et s’efforçaient de leur trouver le meilleur débouché.

Que fit on ? On élargit la base productive : on industrialisa la France rurale (on batit alors des dizaine de milliers de kilomètres de chemins de fer) et on conquit un vaste empire colonial qui servit à la fois de débouché et de ressources en matière première. On n’eut pas l’idée à ce moment d’endetter la Bretagne ni l’Auvergne en échange de la construction de ces voies ferrées. On ne pouvait pas non plus endetter les pays colonisés, puisque ces pays n’existaient pas réellement comme entités juridiques ni leurs habitants comme personnes reconnues juridiquement habilitées. On ne le fera qu’au moment de la décolonisation où on mettra sur le compte de ces pays nouvellement créés le remboursement d’une partie des infrastructures que la France avait construit pour les exploiter.

Mais l’endettement de l’état français auprès de la grande bourgeoisie financière existait déjà, il existait même à la fin de l’époque féodale, comme arme de rapport de force entre l’état “absolutiste” fragilisé et cette grande bourgeoisie en phase ascendante.

En principe (juridique), l’état, qu’il fût “absolutiste” ou “démocratique” n’a aucunement besoin de s’endetter. Il dispose en effet du pouvoir absolu de lever l’impôt, donc de prendre sans rien devoir, à quelque classe sociale que ce soit, ce dont il a besoin.

Pourquoi emprunter ce que vous pouvez prendre ? Juridiquement, la dette d’état est un mystère.

La dette d’état est une reconnaissance par l’état de la puissance de classe dominante de la bourgeoisie. A elle, on ne prend pas tout ce dont on a besoin. On prend un peu et on emprunte l’essentiel, ce qui la place en position encore plus forte pour le futur (jusqu’à un certain point seulement, car dialectiquement, toute position dominante construit sa propre limite). La dette consentie à l’état par la grande bourgeoisie est comme le mors dans la bouche du cheval, un outil de contrôle et de concrétisation de la domination. Ce lien de dépendance est organisé pour être crucial, car la dette des états est “roulante” : une part significative de cette dette doit être remboursée chaque année et l’état concerné doit se réendetter pour pouvoir effectuer ce remboursement. Comme on l’a vu avec la crise grecque, il suffit aux banques de “serrer la bride” pour soumettre le cheval récalcitrant.

Mais la dette d’état a une autre dimension : elle équilibre le système capitaliste par la dépense d’état qui vient absorber une partie du surplus de la production, garantissant par avance la possibilité d’élargir la production. La dette d’état joue un rôle essentiel dans la préparation permanente d’un reproduction élargie de marchandises, notamment en période de crise, par l’acquisition de puissant matériel militaire. On peut observer ce phénomène dans l’extraordinaire budget militaire états-unien, budget impressionnant qui lui-même doit trouver à s’employer et se justifier dans l’entretien de conflits permanents sur plusieurs continents.

Enfin, dans la structure financiarisée du capital, la dette d’état joue un troisième rôle, celui de contrepartie ultime, de gage dans les processus aujourd’hui hautement complexes et contradictoires d’échanges financiers et de prêts. La bourgeoisie a besoin d’appuyer son édifice de prêt à une garantie solide, à un acteur réputé “ne jamais faire faillite”, et l’état joue ce rôle aujourd’hui. Pour cela, il faut un grand volume de dette d’état, afin que chaque grande banque puisse en avoir suffisamment dans ses comptes, afin de garantir (selon les normes obligatoires) sa solidité financière. Les USA jouent à travers leur dette monumentale un rôle prépondérant dans l’économie mondiale actuelle.

La structure nationale propre à la bourgeoisie crée une autre limite : celle de l’état à travers son territoire, entre l’intérieur et l’extérieur, entre pays. Or, on a vu que, très rapidement, les forces productives du capitalisme ont besoin de s’étendre à l’extérieur des frontières nationales. Au début, dans la phase coloniale, cela ne pose pas de difficulté majeure. Les populations autochtones, non industrielles, n’ont pas les moyens techniques de résister. Il n’y a aucune barrière à l’appropriation. La frontière entre l’intérieur national et l’extérieur colonisé est aboli dans le sens favorable aux capitalistes.

Rapidement, les principaux états capitalistes vont coloniser ou soumettre l’ensemble du reste du monde et entrer en concurrence pour leur expansion. Ce sera la première puis la seconde guerre mondiale, la révolution soviétique, puis chinoise, l’établissement des premiers états socialistes et la conquête, par les pays colonisés de leur indépendance nationale.

L’endettement des états se divise alors en deux catégories foncièrement différentes : l’endettement des états dominants continue d’exprimer le rapport de l’état à la bourgeoisie nationale, mais dans les états dominés, qui n’ont pas de classe bourgeoise développée, l’endettement a perpétué sous une autre forme le rapport de domination impérialiste : la reconnaissance par les nouveaux états de leur soumission prolongée aux anciennes puissances impérialistes.

Ce faisant, la dette internationale des états devient un levier majeur de puissance et de rapport de force au niveau mondial entre les grands états développés. Un état anciennement développé et même anciennement dominant comme la France n’échappe pas à une soumission au capital étranger par le biais de sa dette.

Il faut ici bien comprendre la nature du développement économique et industriel des sociétés modernes. Le développement s’appuie sur l’accumulation répétée de forces productives concentrées, produisant à une échelle sans cesse élargie, et avec une complexité sans cesse approfondie, tant à l’intérieur du processus de production, que dans l’interaction et les échanges entre les différents processus de production. Cette complexité est nécessaire pour accroître la pertinence, l’usage et la portée des marchandises produites. On est en train d’en vivre un nouveau cycle particulièrement impressionnant pour l’automobile avec les méga-usines de voitures électriques de Tesla, BYD, …

Il n’y a pas de point d’équilibre actuellement atteignable, nous sommes probablement même au point de déséquilibre maximum du processus de développement mondial des forces productives. Une économie nationale qui ne se modernise pas, qui ne se renouvelle pas par l’injection de forces productives élargies et plus modernes est rapidement distancée et dévalorisée.

Chaque économie doit trouver sa place dans un processus mondial hautement contradictoire, qui n’est réellement régulé par par l’interaction des états et les rapports de forces qui évoluent constamment entre eux, et saisir la part de ressources (humaines, matérielles, en capital) disponibles qui lui sont nécessaires pour parvenir à développer son industrie au stade supérieur).

La finance moderne est l’arène de cette lutte pour les ressources nécessaires au développement, en tous cas, jusqu’à aujourd’hui. Marx expliquait que les hommes font leur propre histoire, mais qu’il doivent la faire dans des circonstances qu’ils n’ont pas choisies. Les pays doivent avoir recours aux “marchés financiers” pour accéder aux ressources nécessaires à leur développement, cela fait partie des circonstances qu’ils n’ont pas choisies, dans une économie globalement enchevêtrée.

Nous atteignons là un niveau de contradiction très très élevé. De ce point de vue, même si la dette des USA est la plus élevée au monde, elle n’est clairement pas la plus douloureuse. Le capital états-unien, malgré son vieillissement avancé, continue d’accumuler une large part des ressources mondiales et peut de ce fait, se tenir à flot pour quelque temps encore. A court terme, les USA accumulent du capital sur un rythme qui leur permet de soutenir cette dette. La situation est beaucoup plus difficile pour un grand nombre de pays, aujourd’hui au bord de la faillite.

Du fait des rapports mondiaux de domination, la monnaie de référence étant le dollar états-unien, la plupart des pays dominés doivent s’endetter non pas dans leur monnaie nationale, mais en dollars. Ils sont dès lors tributaires à la fois des taux de changes et des taux d’intérêt pratiqués par la banque centrale états-unienne, la Federal Reserve dite “la Fed”.

Pour ces pays, le schéma est le suivant : la plus-value, extraite et accumulée par la production dans leur pays est en large partie centralisée dans le système financier états-unien, et ils doivent s’endetter auprès de ce système pour récupérer des ressources permettant la reproduction de la production sur leur sol. Lorsque le centre états-unien entre en crise, il durcit l’accès au capital et ces pays, étranglés, font les frais de cette crise.

Pourtant, cette domination états-unienne se fragilise de manière visible et tangible. Elle est engagée pour la lutte la plus sérieuse pour son maintien en tant que structure dominante de l’économie mondiale. Elle-même sent probablement qu’elle vit les dernières années de cette situation hautement privilégiée. Son raidissement, son refus d’abandonner le moindre appui de son pouvoir mondial sont d’autant plus forts et crispés. C’est la cause de toutes les guerres actuelles : refus de négocier et maintien de sa toute puissance à décider du sort du monde, tant en Palestine, en Ukraine ou en Mer de Chine.

Ce qui se dresse face à cette puissance états-unienne, ce n’est pas seulement un rival. C’est un nouveau système de relations internationales, de finance mondiale et de développement. C’est une nouvelle organisation du monde, certainement pas encore aboutie ni parfaite, pas encore un socialisme généralisé qui pourrait nous conduire vers un développement harmonieux à tous points de vue.

De cette organisation, on peut déjà entrevoir les caractéristiques suivantes :
1) la multipolarité, reconnue et assumée : des pays de cultures, d’histoires et de continents divers, représentant largement l’humanité dans ses composantes et sa diversité, construisant ensemble des règles communes,
2) l’accès au développement pour tous les pays, par la construction des infrastructures nécessaires (énergie, transport) et l’accès aux savoir-faire,
3) Une architecture financière mondiale transparente, plus efficace et mieux décentralisée, peut-être à terme la construction d’une monnaie mondiale neutre,
4) La possibilité (et la responsabilité) pour chaque pays de choisir sa propre voie de développement.

Cette voie d’avenir n’est pas la solution ultime, mais elle est le cadre dans lequel les solutions aux problèmes de l’humanité pourront être trouvées. Elle est la voie de la paix, du dialogue et du développement. Nous devons assumer de le dire clairement.



La guerre de Zelensky de plus en plus considérée comme « faite par les pauvres »

Le plan visant à mobiliser 500 000 soldats ukrainiens supplémentaires sera difficile à réaliser, tout en risquant de susciter des débats qui divisent sur la justice sociale et la corruption des élites. Partout derrière le consensus belliciste en faveur de la guerre commence à monter la réalité du choix de la guerre : faite par qui et au profit de qui avec sa logique sous-jacente, nos balles pour nos propres dirigeants pour que la débâcle s’arrête. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Par STEFAN WOLFF et TETYANA MALYARENKO 5 JANVIER 2024


De jeunes cadets de l’armée ukrainienne assistent à une cérémonie à Lviv, en Ukraine, en octobre 2023. Photo : Capture d’écran NDTV
Après l’échec de la contre-offensive ukrainienne de 2023, Kiev se trouve à un carrefour majeur sans options faciles.

La demande formulée à la fin de l’année dernière par le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, concernant la mobilisation de 500 000 soldats supplémentaires au cours des prochains mois témoigne à la fois de la détermination et du désespoir. Cela rendra probablement la politique intérieure ukrainienne plus conflictuelle, mais cela pourrait également donner à Zelensky le temps de reconsidérer sa propre fin de partie et la façon de s’en sortir.

Depuis le début de l’invasion à grande échelle de la Russie en février 2022, les forces armées ukrainiennes disposent d’un effectif d’environ un million de soldats, avec une mobilisation régulière et continue pour compenser les pertes sur le champ de bataille.

Dans ce contexte, l’objectif d’un demi-million de soldats supplémentaires représente une augmentation significative de 50 % par rapport au niveau de référence actuel. Il y a plusieurs raisons possibles à cela.

Tout d’abord, cela pourrait être une indication de l’ampleur réelle des pertes sur le front au cours de l’année écoulée. L’Ukraine a subi des taux d’attrition élevés en raison des contre-attaques russes incessantes, y compris le long de la longue ligne de front dans le Donbass.

On a également de plus en d’inquiétude sur la pérennité du soutien occidental. Kiev pourrait anticiper la nécessité de compenser la diminution attendue des livraisons occidentales d’armes et de munitions en augmentant les ressources humaines sur le terrain.

La récente mobilisation de 170 000 nouveaux soldats par la Russie porte l’effectif total de ses forces armées à environ 1,3 million d’hommes. L’annonce de Zelensky n’est donc peut-être qu’une tentative d’uniformiser les règles du jeu en termes de nombre de troupes.

Prises ensemble, ces trois explications possibles indiquent également une inquiétude quant à la probabilité d’une nouvelle offensive russe en 2024.

Quels que soient les objectifs ultimes de la guerre russe, la revendication territoriale de Moscou sur l’ensemble des régions ukrainiennes de Louhansk, Donetsk, Kherson et Zaporijjia est l’un des objectifs les plus concrets – et jusqu’à présent non atteints.

Avec la puissance militaire relative croissante du Kremlin, priver Poutine de ce succès – qu’il voudra probablement obtenir avant sa réélection presque certaine en mars et son investiture probable en mai – nécessitera un effort de défense ukrainien sérieux.

Le manque d’hommes à mobiliser ?

À son tour, cela implique que les dirigeants ukrainiens soient actuellement moins préoccupés par les perspectives stratégiques, mais qu’ils soient motivés par la nécessité de mobiliser toutes les ressources disponibles pour cet effort.

Les deux projets de loi complémentaires sur la mobilisation qui ont été soumis par le gouvernement au parlement le 30 décembre 2023 indiquent que Zelensky et son entourage sont sérieux à ce sujet.

Dans le même temps, si elle est adoptée et mise en œuvre, la nouvelle approche de la mobilisation exercera également une pression considérable sur les institutions de l’État et la société ukrainiennes, déjà mises à rude épreuve.

Comme l’ont confirmé publiquement de hauts responsables ukrainiens, il n’y a tout simplement plus de volontaires pour le service de première ligne. Le gouvernement propose donc des mesures coercitives pour assurer la poursuite de l’enrôlement.

Celles-ci vont de l’amende élevée pour l’esquive à l’appel, à la saisie de biens immobiliers et au gel de comptes bancaires privés, en passant par l’annulation des passeports des réfugiés ukrainiens à l’étranger.

Réfugiés ukrainiens à la frontière avec la Roumanie : on estime à 600 000 le nombre d’hommes ukrainiens en âge de combattre dans l’UE. Photo : Alamy Stock via The Conversation / Gabriel Preda

Ce dernier groupe en particulier, qui comprend environ 600 000 hommes en âge de combattre vivant dans l’UE, deviendra une cible clé des efforts de mobilisation de Kiev. S’adressant directement à eux dans son discours du Nouvel An, Zelensky n’a pas mâché ses mots : « Vous devez décider si vous êtes un réfugié ou un citoyen. »

En parallèle, de nouveaux efforts seront déployés pour mettre l’économie ukrainienne sur le pied de guerre, comme l’a annoncé le Premier ministre ukrainien, Denys Shmyhal. La mobilisation prévue s’accompagnera d’une nouvelle stratégie économique visant à alourdir la charge fiscale des particuliers et des petites et moyennes entreprises, tandis que les dépenses sociales seront radicalement réduites.

L’approfondissement des fractures sociales

Ces mesures sont sans aucun doute nécessaires d’un point de vue stratégique, surtout si l’Ukraine veut reprendre l’initiative sur le champ de bataille.

Mais prises ensemble, ces actions du gouvernement ont ravivé des discussions potentiellement conflictuelles dans la société ukrainienne sur la justice sociale, la corruption et le contrat social entre les élites et la société. Le niveau de confiance du public dans les élites est déjà faible, et il ne cesse de diminuer, et la guerre est de plus en plus considérée comme une « guerre menée par les pauvres ».

Qui plus est, les tendances démographiques de la société ukrainienne exacerbent encore les perspectives défavorables à long terme du nombre toujours croissant de personnes vivant dans la pauvreté. L’espérance de vie des hommes est passée de 65 ans en 2021 à 57 ans en 2023.

Les taux de natalité restent très bas, certains démographes estimant une baisse à 0,55 bébé par famille en 2023. Dans le même temps, l’émigration de la population la plus qualifiée et la plus active s’est accélérée depuis le début de la guerre. Cela laisse principalement les pauvres se battre tout en voyant leur niveau de vie continuer à baisser.

La mobilisation forcée, la réduction des droits et libertés de la population, la poursuite des perturbations économiques et les difficultés sociales contrastent fortement avec ce qui est largement perçu comme le mode de vie alimenté par la corruption d’une élite retranchée et irresponsable.

Zelensky lui-même n’est peut-être pas (encore) directement associé à cela – et son manque relatif de succès dans l’éradication de la corruption n’a pas encore nui de manière significative à sa propre popularité.

Mais plusieurs personnes de son entourage ont été associées à des pratiques de corruption. À tout le moins, une politique intérieure plus conflictuelle, y compris entre les élites militaires et politiques, sapera la résilience et l’efficacité au combat de l’Ukraine de l’intérieur, faisant ainsi le jeu de la Russie.

Ainsi, l’Ukraine a besoin d’un nouveau contrat social entre les élites et la société autant que d’une réévaluation de sa stratégie militaire. Pourtant, ni l’un ni l’autre n’est probable.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valerii Zaluzhny visitent un centre d’entraînement d’artillerie, au milieu de l’attaque de la Russie contre l’Ukraine, dans un lieu tenu secret en Ukraine, le 3 novembre 2023. Photo : Bureau présidentiel ukrainien

Zelensky et son ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, insistent sur le fait qu’il y a un chemin vers la victoire et qu’ils « n’ont pas de plan B ». Cette position intransigeante se reflète dans les plans de mobilisation actuels.

Plus d’hommes, cependant, ne constitue pas une stratégie. Au mieux, ils peuvent faire partie d’une stratégie. Pour justifier le sacrifice incontestable que Zelensky demande à la société ukrainienne, il doit articuler un objectif et une direction plus clairs.

Le simple fait de réitérer ce qui est souhaitable – la libération complète de l’Ukraine – finira tôt ou tard par être perçu en Ukraine et dans les capitales des partenaires occidentaux comme un fantasme dangereusement détaché des réalités du terrain.

Stefan Wolff est professeur de sécurité internationale à l’Université de Birmingham et Tetyana Malyarenko est professeur de relations internationales, Jean Monnet professeur de sécurité européenne à l’Académie de droit de l’Université nationale d’Odessa

Cet article est republié à partir de The Conversation sous une licence Creative Commons. Lire l’article original.

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STEFAN WOLFF

De jeunes cadets de l’armée ukrainienne assistent à une cérémonie à Lviv, en Ukraine, en octobre 2023. Photo : Capture d’écran NDTV
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