QUAND AFICIÒN RIME AVEC ARAGÒN
La ganaderia "VISTAHERMOSA LOS MAÑOS" fêtait ses 25 ans les 8 et 9 Septembre derniers. Avec deux lots de novillos, présentés dans le coso de la Fuentecilla de Villa de ANDORRA, le pari d'un seul fer pouvait paraître risqué. Heureusement, il n'en fut rien. En effet, d'origine Pablo Mayoral, récemment revivifié de sang Santa Coloma, le fer des Maños fut à ses débuts aux dires des uns et d'autres passablement décevant. Mais le sérieux et l'acharnement de la famille Zaragozana des MARCUELLO semblent avoir porté leurs fruits: l'afición est sortie enchantée de cette 6ème feria des novilladas piquées, souhaitons que les organisateurs remettent le couvert l'année prochaine pour notre plaisir, avec des novillos d'une telle qualité, pour une plaza si modeste mais combien torista par les choix de son équipe.
Souhaitons surtout que les aficionados d'ici, et de là-bas, surtout, prennent date: nous les y encourageons, la "FUENTECILLA" de Villa de ANDORRA le mérite, pour notre part, le séjour fut un régal, les "turolenses" d'ANDORRA et d'ALCORISA étant gente éminemment accueillante, hospitalière, et évidemment sympathique.
Tant pour le cartel de dimanche que pour celui de lundi, nous avons eu droit à deux novilladas de grande présentation et qualité. Six des novillos de MAÑAS furent supérieurs, en trapio, présentation, - robes variées, armures sérieuses- astifinas, avec larges berceaux,- poder, casta et bravoure, fiereza, avec ce qu'il fallait de noblesse, pour satisfaire les deux sensibilités aficionadas. Une touche de mansedumbre, ce qui n'enlève rien à l'imprévu ni à l'intérêt de ce que recherche l'aficionado , au contraire, le piquant vient souvent d'un manso qui se réveille alors qu'on n'en attendait rien ou presque. Tous ou presque les novillos parvinrent à la mort "con boca cerrasa", mais surtout ils ne pardon naient pas les passes approximatives, ce que notamment Luis GERPE apprit à ses dépens, au cours d'une impressionnante cogida.
Ici aussi, et malgré surtout les recommandations aux piqueros du "delegado del gobierno", qui leur recommanda de piquer selon les règles de la lidia authentique, quelques varilargueros se sont évertués à piquer comme de véritables salopards, pendant que d'autres s'appliquaient à respecter les règles. Mais une bonne partie du public aficionado ne manqua pas de réagir aux excès des tricheurs, telle cette aficionada proche de nous qui savait porter deux doigts à sa bouche pour siffler avec opportunité et quelle efficacité.! Mais il n'y avait ici aucun manfredi, pas de peña chut, que des gens venus ici pour célébrer et difrutar de la feria de la San Macario.
DIMANCHE 8 SEPTEMBRE
Deux batacazos au cours de cette première tarde de dimanche, pour une quinzaine de rencontres. Trois derniers novillos supérieurs en présentation et puissance. Mais tous dignes de cette catégorie de plaza.
Miguel CUARTERO: peu convaincant à son premier, faible et de peu de transmission. Peu présent ni efficace non plus face au second, puissant, encasté, qui inflige un batacazo au cavalier. Quelques passes plus tard, et le toro reste maître du rond.
J.M. VASQUEZ ROMERO s'est fait promener par un novillo puissant et noble, sans aucune difficulté, qu'il avait bien mis en suerte face au cheval. Batacazo! Deuxième embestida depuis 15 mètres. Bien poussée. Destoreo par la suite, malgré les conseils de son apodo - c'est Patrick qui nous le souffle depuis la barrera où il entend tous les échos du callejon- qui crie depuis les planches:" Va te foutre au milieu et torée"!Le garçon s'exécute, son novillo est noble, mais les moyens du novillero sont encore trop limités. Difficile d'affronter des roros, lorsqu'ils ne ressemblent pas à des chèvres.
Il y avait enfin Martin CAMPANARIO! Disons le tout de suite, si quelque organisateur lit ce texte: garçon à éviter! A laissé ses peones effectuer les mises en suerte, puis a fait massacrer ses novillos. Sans aucune honte! Faenita approximative en reculant à son premier novillo. Deux gros puyazos pour son second opposant, un novillo-toro, qui se plante au milieu du ruedo en défiant les cuadrillas. Sauve qui peut général, débandade, novillero tétanisé. Qui ne saura ni ne pourra tenter un seul geste, une seule passe de châtiment. Rien! Nada de nada! Et bronca majuscule de la demi arène. Novillo gaspillé!
LUNDI 9 SEPTEMBRE
Demi arène, trois novillos acceptables, trois novillos supérieurs. Onze piques.
Luis GERPE fait correctement piquer ses deux opposants. Puis se fait méchamment cueillir au cours de la première faena, par un animal à l'affut de la moindre erreur, ce qui ne manque pas, ne serait-ce que le toreo profilé habituel, personne ou presque n'apprend nos apprentis à se croiser, à "cargar la suerte". Entière du courage au deuxième essai, après deux avis. Deux belles piques pour le second Maños, dont une citée toro au centre du ruedo. Salut des banderilleros: deux vrais pros! Faenita appliquée face à un "toro" encasté, puissant, et noble. Naturelles croisées, la barre est plus haute. Entière tombée, demi lame: l'oreille s'en va, elle n'était pourtant pas volée.
A revoir, Luis GERPE, qui a surclassé ses concurrents des deux tardes.
Antonio LINARÈS? En pré- apprentissage. Nada de nada! Trois piques catastrophiques, une au toril, les autres cheval dans les cercles, malgré les protestations - certains manfredi parlent de vociférations- du public! Lidia bâclée, absence totale de cohésion ni rigueur, pasitas en marche arrière. Puis piques et lidias ratées au second novillo. Estocade réussie, LINARÉS s'adjuge aussitôt une vuelta aussi injustifiée que ses prestations furent médiocres. Un caracol se pasea en el ruedo....
Gerardo RIVERA nous vient du MEXIQUE, parait-il. Sans aide ni bagage. Sans éducation non plus. Pas un merci pour Pepe Vicente LAPUENTE qui lui sert de mozo de espada évidemment spontané et bénévole. Le novillero laisse d'abord le piquero carioquer longuement le Santa Coloma, puis s'applique de la main gauche à enchainer plusieurs séries, à droite, çà ne passe pas aussi bien. Son dernier novillo reçoit lui trois puyazos hors des terrains, une quatrième embestida m'aurait paru pour ma part judicieuse, vu le trapio et la puissance du Maños, qui manifestera une saine franchise en chargeant la muleta. Mais poursuivra aussi les banderilleros. Et qui pèse évidemment d'autant plus qu'il n'est pas dominé. Garçon un peu trop vert pour ce genre d'opposant aussi puissant que cornu. RIVERA aux abois. Sans aide ni conseil, il fait peine, et méritera d'être revu. En attendant c'est le novillo qui reste maître du ruedo. Jusqu'au dernier moment, boca cerrada.
Fin de la feria.
Fin de deux journées agréables, d'aficion, de découvertes, de rencontres attachantes: IRIS et son papa qui débite son jambon et en fait gentiment profiter son entourage, son copain qui offre une bière, les amis de la peña "EL RIPIO" qui viennent nous offrir leur casse-croûte jambon tomate, comme il y deux ans, Pepe, mozo de espada, que l'on retrouve le premier jour dans le callejon, puis à ,l'hôtel dès 8H30 le mardi pour partager un dernier café - il habite à 15 km-, KELKE, JOSEMI, et les autres que nous ne connaissons que très peu, les ganaderos MARCUELLO, José Luis et Miguel, son frère, leur cousin Javier, vétérinaire, tous aficionados a los toros, mais d'une hospitalité débordante, heureux de côtoyer et apprécier sans faire semblant cette aficion française qu'il envient, un peu ou beaucoup.
Gracias a todos, amigos de ANDORRA, unn fuerte abrazo a todos que me leen, y a los otros. Tambièn!