lundi 21 décembre 2015

HONTE ? EN TOUT CAS PAS NOUS.


De quoi serions-nous coupables, nous, citoyens? De qui aurions-nous honte? De nous? Du battage permanent des médias nous annonçant depuis des années l'irrésistible avènement de la fille de son père, dans l'indifférence de nos gouvernants, incapables de la moindre des mesures répondant aux préoccupations populaires, notamment les besoins vitaux des plus fragiles, mais seulement préoccupés de retirer les marrons du feu au moment opportun....Et pourquoi, diable, devrions-nous avoir honte, après ces élections régionales découpées à la sauce socialiste? Tout cela ne serait-il pas plutôt sciemment voulu, entretenu, pour étouffer par avance toute revendication citoyenne s'opposant à la régression sociale qui nous est imposée par la droite et la "gauche" complices? 
Et nous condamner tous les 5 ans à "choisir", le dos au mur, entre la peste des uns et le choléra des autres?
Aujourd'hui, on l'a vu, malgré les décomptes truqués, depuis la première seconde qui a annoncé les premières estimations le fond du problème, ce n'est pas la montée du F.n, c'est avant tout l'abstention. 

 Le F.n obtenait à la présidentielle de 2012, 6.421.000 voix et 13,94 pour cent des inscrits. Dimanche 13 décembre, il a obtenu 13,29 % des inscrits pour 6.019.000 suffrages, soit 400.000 voix et 0,65% de moins!  C'est beaucoup, c'est énorme, certes, mais où est la progression annoncée à grand fracas par nos bateleurs en quête d'audimat?  

L'abstention !! Ajoutons y les votes blancs et nuls, les innombrables non inscrits, chacun devrait faire preuve d'un peu plus de retenue, de réalisme, de modestie...
Au lieu de cela, combien sont-ils, ceux qui n'ont pas crié victoire, ou qui continuent de faire la sourde oreille au message assourdissant lancé par le peuple Français? Est-ce digne d'un ancien président, de se rendre au stade de foot le soir même de ce désastre annoncé, comme s'il n'était pas concerné? Si çà, ce n'est pas fuir ses responsabilités, c'est quoi? 
L'écœurement  du peuple, dont se servent droite, Ps, et leurs alliés, avec les mêmes arguments des uns et des autres, - contrer le F.n, tabler sur l'alternance, ce pivot fragile de la 5° République en même temps que dangereuse comédie dont les uns et les autres usent et abusent, qui consiste à pratiquer la même politique , à tour de rôle- tout ceci a fini par acculer jusqu'au découragement les millions de citoyens lassés d'être roulés dans la farine des promesses non tenues, de la démagogie mensongère des uns et des autres. 
L'abstention a fait son œuvre, comme les mensonges ont fait le vide chez les électeurs trompés. Et rien ne dit que ces gens qui nous gouvernent ont retenu la leçon. Au contraire, les manœuvres de diversion et les attaques contre les maigres acquis sociaux repartent de plus belle. On n'a encore rien vu!!
Le mot d'ordre, de Hollande, Vals, Macron, et consorts: à droite, toute, haro sur les petits salariés, ces profiteurs sans scrupules.

La honte, cher Chulo? 

La honte: çà n'est pas seulement de culpabiliser les citoyens qui n'en peuvent mais, pendant que les responsables laissaient faire les voyous, les tueurs, les truands, les barbus....s'approprier le domaine public, fouler aux pieds les lois de la République, une et indivisible, laïque, fraternelle, mais bafouée par une mafia sans loi ni règles, que celle du crime. C'est qu'en plus de cela, il n'y a aucune issue, c'est-à-dire aucune force politique capable de nous épargner les immondes manœuvres des sus-nommés, avec Estrosi, Sarko, Bartolone, Le Drian....Cumulards, menteurs.... Aucune force politique digne de confiance capable de s'opposer aux alliances contre nature, aux magouilles d'appareils, aux ambitions dévoyées. Aucune force politique capable de dénoncer les dépeçages manigancés par le Ps, avant lui, l'UMP, départements, régions, territoires, autant de pouvoirs aux mains de réseaux sur lesquels ont proliféré des potentats locaux dont le premier atout en main fut la carte d'un parti,  avant de parvenir à bâtir leur carrière. Car aujourd'hui on fait carrière dans la politique....Voir Me Delga, et tant d'autres! Comment ne pas s'attendre à de sérieux revers, désillusions, colères, lorsqu'on voit ce que sont devenus les territoires, les communautés de communes, les régions, les départements, ces réservoirs de main d'œuvre au service du bipartisme? Combien de "collaborateurs" d'élus payés avec le fric des impôts locaux? Combien d'abus en tout genre dont le seul fil conducteur est le fric? Voir, autre exemple, le rôle mais surtout LE COÛT du Parlement Européen dont s'accommode tout en le désertant l'extrême droite européenne....
Résultat: parce que les images et les discours véhiculés par la télé leur font peur, parce qu'ils ne veulent pas voir débarquer dans leurs campagnes des barbus intégristes ni des sinistres burkas ni aucun signe "culturel" ou religieux en totale opposition à leur tolérance traditionnelle, les habitants de nos villages prennent les devants: il n'est pas rare aujourd'hui de comptabiliser 25 votes F.n sur 60 électeurs, alors que rien de  ne pouvait jusqu'à ce jour laisser prévoir une telle attirance pour l'extrême droite. RIEN!!

La honte? C'est que ce sont les mêmes, à droite et à gauche, qui ont sciemment laissé pourrir l'existence de millions de gens, abandonnés à leur sort, sans recours ni défense, depuis les décennies Mitterrand. Les cités, les rues, les quartiers, confisqués par des bandes de petits truands sans foi, ni loi que celle de leurs "kalachs", ils touchent le RSA de la République nourricière, ils l'insultent, sans honte ni  vergogne, et ils vivent très grassement, en millionnaires, de leur "business" de la drogue, en rois de la pègre, pendant que le chômage ne cesse de grimper et de précariser des familles de plus en plus nombreuses. Sans être inquiétés, ou si peu, ils bafouent les loi, ils méprisent la République, ils méprisent les Français.

Qui pourrait s'étonner de ce qui nous arrive? Qui peut dire qu'il ne savait pas, ne se doutait pas? Des agressions, des insultes, des incivilités, des cambriolages, à la pelle... Personnellement, je connais des proches qui votent F.n: qui peut leur en vouloir? En tout cas pas moi. 

La honte? C'est qu'en 2017, on va nous refaire, à nous, les moutons "républicains", le coup du père Chichi. Ump, Ps, il faudra, nous diront-ils, c'est en tout cas le probable scénario qui se trame, "barrer la route au F.n", selon leur formule pourtant usée jusqu'à la corde. Ensuite, l'élection du "candidat républicain" avalisée, ils pourront continuer, les uns ou les autres, Juppé, Hollande, Sarko, comme Le Pen, pourquoi pas?, leur politique de casse sociale entamée depuis déjà quelques années, au seul profit des milliardaires et de leurs valets, les PDG qui nous fomentent les 39 h payées 35h, comme ce soir celui de la SNCF, des PDG qui se versent des millions, des retraites chapeau, des centaines de milliers d'actions en subprimes...., pendant que huit millions de Français galèrent pour survivre.

Que celles et ceux qui prennent ces mots et cette attitude de révolte pour du sectarisme, de l'étroitesse d'esprit - ils n'ont pas peur du ridicule, et c'est leur droit - continuent de croire aux bienfaits du capitalisme, pourvoyeur de leur père noël: qu'ils continuent de fermer les yeux sur les marchandages politiques, sur les dessous de tables, sur les multiples dommages collatéraux. Qu'ils continuent aussi de prendre pour politique de gauche les multiples trahisons de ceux qui leur font prendre des vessies pour des lanternes....Soit! Mais interdire de parler, de critiquer, de réagir, à ceux qui gardent les yeux ouverts.... On traitait autrefois les cocos de staliniens. Aujourd'hui, les stals ont bien changé de camp!
Même s'ils décident de rester sur le bateau de Panurge, qu'ils le veuillent ou non, certains socialistes amoureux (1) sont les nouveaux stals!  Comme les autres, tous les autres, de l'Ump au Fn.

Je fais un rêve: que d'autres, enfin, parmi les générations futures, finissent par bousculer cet ordre établi, et prennent enfin en main leur propre destin, hors de toutes tractations, combines, et magouilles, où les mêmes, toujours, tiraient les ficelles, un système à inventer, sans devoir confier ses pouvoirs de décision à des mandataires, des professionnels  qui vivaient jusqu'à ce jour de la confiance de citoyens qui eux mêmes ne possédaient comme seul horizon que l'illusion  de choisir des élus qui ne leur rendaient jamais de comptes.
Des générations futures qui décideront enfin de combattre efficacement, concrètement, le capitalisme. 
Pour envisager, cerise sur le gâteau, de sauver peut-être la planète, s'il en est encore temps. 
(1) Comme étaient des communistes amoureux ceux qui, comme moi, et des millions de gens, ne pensaient et vivaient que pour "le Parti". En attendant le grand  jour....
A ceci près qu'aujourd'hui, chacun a tout loisir de penser, s'informer, décider, écouter, voir, se rendre compte, que Macron, Vals, Hollande, et consorts, dépouillent le Ps de tout dessein réformiste.