La DGSI, le palais de l'Elysée et la liberté d'informer
La journaliste du Monde
Ariane Chemin est convoquée le 29 mai par les policiers de la section
des atteintes au secret de la défense nationale de la Direction générale
de la sécurité intérieure (DGSI). C'est hélas un bis repetita, puisque
auparavant Geoffrey Livolsi et Mathias Destal de Disclose et Benoît Collombat de Radio France ont déjà été entendus par la DGSI pour "compromission du secret de la défense nationale".
Il est reproché à la journaliste du Monde d’avoir
révélé des informations sur le profil et le parcours d’un sous-officier
de l’armée de l’air, Chokri Wakrim, compagnon de l’ex-cheffe de la
sécurité de Matignon, Marie-Élodie Poitout. M. Wakrim était lié par un
contrat de protection rapprochée avec un homme d’affaires russe, ce qui a
conduit à l’ouverture d’une enquête pour "corruption". Les articles avaient un lien certain avec l'affaire Benalla dont Manu 1er tente d'éteindre l'incendie.
Les journalistes de Disclose et de Radio France
ont eu eux le crime de lèse-majesté de dire que la France était
mouillée jusqu'au cou dans la vente d'armes à nos amis l'Arabie saoudite
et les Emirats arabes unis, lesquelles démocraties exemplaires
assassinent au Yémen avec les dites armes achetées à la patrie des
Droits universels de l'homme et du citoyen. Les 3 journalistes avaient
publié une note "confidentiel défense" détaillant l’utilisation dans la guerre meurtrière au Yémen des armes vendues par la France à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.
Si
ces convocations ne sont pas des tentatives de museler le journalisme
d'enquêtes et d'investigations nécessaire au débat public, comment dès
lors dénommer ces convocations par la Direction Générale de la sécurité
intérieure?
Du coup cette capture d'écran sur l'affaire Benalla en tout petit pour ne rien risquer du tout: