jeudi 23 mai 2019

LA LIBERTÉ D'INFORMER....MUSELÉE



Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

La journaliste du Monde Ariane Chemin est convoquée le 29 mai par les policiers de la section des atteintes au secret de la défense nationale de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).  C'est hélas un bis repetita, puisque auparavant Geoffrey Livolsi et Mathias Destal de Disclose et Benoît Collombat de Radio France ont déjà été entendus par la DGSI   pour "compromission du secret de la défense nationale".
Il est reproché à la journaliste du Monde d’avoir révélé des informations sur le profil et le parcours d’un sous-officier de l’armée de l’air, Chokri Wakrim, compagnon de l’ex-cheffe de la sécurité de Matignon, Marie-Élodie Poitout. M. Wakrim était lié par un contrat de protection rapprochée avec un homme d’affaires russe, ce qui a conduit à l’ouverture d’une enquête pour "corruption".  Les articles avaient un lien certain avec l'affaire Benalla dont Manu 1er tente d'éteindre l'incendie.
Les journalistes de Disclose et de Radio France ont eu eux le crime de lèse-majesté de dire que la France était mouillée jusqu'au cou dans la vente d'armes à nos amis l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, lesquelles démocraties exemplaires assassinent au Yémen avec les dites armes achetées à la patrie des Droits universels de l'homme et du citoyen. Les 3 journalistes avaient publié une note "confidentiel défense" détaillant l’utilisation dans la guerre meurtrière au Yémen des armes vendues par la France à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.
Si ces convocations ne sont pas des tentatives de museler le journalisme d'enquêtes et d'investigations nécessaire au débat public, comment dès lors dénommer ces convocations par la Direction Générale de la sécurité intérieure?
Du coup cette capture d'écran sur l'affaire Benalla en tout petit pour ne rien risquer du tout:
La DGSI, le palais de l'Elysée et la liberté d'informer

Note de Pedrito

Et dire que beaucoup de démocrates ont voté Jupiter pour barrer la route à la droite extrême.....Mais où sommes nous tombés? Le changement promis s'avère pire encore que le règne précédent des requins, copains et coquins! Sa majesté le petit  monarque mal élu ne saurait tolérer la moindre enquête, surtout pas la moindre critique, à ses méthodes de gouvernance pour le moins aussi inquiétantes que "celle", la fille du tortionnaire, dont il agitait l'épouvantail il y a à peine deux ans, pour nous faire gober sa différence.

Voilà l'héritage économico-politique qui nous est légué par cinquante années de gestion de la droite et de la pseudo gauche, -malgré quelques mesurettes sociales arrachées çà et là au terme de longues luttes et de grèves-, au profit des plus riches

 Votez pour eux, ils font le reste

 

 

LEÇON D'HISTOIRE: ODETTE NILÈS ÉVOQUE GUY MOQUET, SON AMOUR DE JEUNESSE






LETTRE OUVERTE D’ODETTE NILÈS
à DANIEL RIOLO(°)

Le 21 Mai 2019
Monsieur,

À bientôt 96 ans, j'écoute encore la radio, c'est un compagnon fidèle de mes journées. Ces jours-ci, je l’écoute d’autant plus qu’elle me permet de suivre les émissions de mon candidat, le candidat du Parti communiste, mon cher Ian Brossat.
Je vous écoutais donc ce matin, je ne connaissais pas vos opinions, j’ignorais jusqu’à votre nom. Et je vous ai entendu parler de la résistance. En vous entendant rire, ce matin, j’ai eu un haut le cœur. Comment avons-nous pu en arriver à cela aujourd’hui, comment certains peuvent-ils parler d'un temps qu'ils n'ont pas vécu avec autant de mépris ou de raccourcis ?

Il y a quelques mois encore, je me rendais dans les écoles pour que vive la mémoire de la résistance, pour que les générations qui nous survivront ne puissent jamais oublier l’histoire.

En vous écoutant tout à l'heure, je me suis dit combien j’aurais aimé pouvoir vous rencontrer, vous rencontrer enfant, vous rencontrer dans votre école pour partager avec vous ce que fut la réalité.

J’aurais aimé pouvoir vous parler de ces femmes et de ces hommes communistes que j'ai rencontrés, que j’ai aimés, qui ont donné leur jeunesse ou pour certains, versé leur sang pour notre pays. J’aurais aimé pouvoir vous dire ce qu’était leur vie, leur joie, leur espoir. Parmi eux, il y avait un être qui me fut cher : Guy Môquet. Le connaissez-vous seulement ?

Mes jambes me manquent aujourd’hui pour aller d’école en école, il ne me reste plus que l’écrit et mes souvenirs encore clairs de cette période de ma jeunesse.

Jusqu’à mon dernier souffle, j’aurais à cœur de me battre pour que notre mémoire vive et qu’elle ne soit ni trahie ni salie.

C’est l’inculture qui conduit à l’ignorance, l’ignorance qui conduit à l’oubli. Le négationnisme commence toujours ainsi : par un rire, par une moquerie. On explique alors qu’il ne s’agit que d’un détail de l’histoire.

Je ne peux plus me déplacer mais je peux encore témoigner et donc vous rencontrer : si vous l'acceptiez, je vous invite à venir chez moi afin que nous puissions échanger et parler et que je puisse vous dire les yeux dans les yeux ce que furent ma vie et mes engagements. Guy Môquet, à 17 ans, a su écrire, "vous qui restez soyez dignes de nous les 27 qui allons mourir", je serai toujours digne et je vous enjoins de respecter cette dignité de ce jeune qui nous laisse un message porteur pour l'avenir et non un message de peur face à la mort. Auriez-vous eu cette dignité à 17 ans ? L'histoire avant d'être écrite, doit être vécue !

Je vous prie de croire en l’expression de mes salutations distinguées.

Odette Nilès,
Ancienne internée du camp de Choisel à Chateaubriant
Officier de la Légion d'honneur

Daniel RIOLO est "journaliste" à RMC. Il ne doit pas être un respectable "journaliste d'investigations" de profession, mais bien un minable colporteur du négationnisme, du révisionnisme, du fascisme ordinaire.
"Auriez-vous eu cette DIGNITÉ à 17 ans?"
Que cela est magnifiquement dit!
Quelle leçon ! Chapeau à cette ancienne résistante, mais toujours citoyenne exemplaire.