jeudi 17 janvier 2019

CE SOIR, C'EST ENCORE ET TOUJOURS CHAGRIN

MON TRÈS CHER, MON IMMENSE AMOUR,
Chaque jour, chaque nuit, je te pleure, à tout bout de champ, à tout moment, et mes larmes ne tarissent pas. Même là, en t'écrivant, mon mal de toi redouble. Je savais, je croyais savoir, ou plutôt j'essayais d'imaginer, combien ton départ serait pour moi un enfer, la fin de ce bonheur que je croyais éternel, tellement je t'aimais et JE T'AIME, tellement tu étais pour moi adorable, tendre, attentionnée, irremplaçable, tu me complétais, tu étais toujours et en toute circonstance pour moi prévenante à l'extrême, toujours au-devant de mes souhaits, de mes besoins, à l'affût du moindre de mes bobos ou soucis, tu créais même mes "besoins" pour que je ne manque de rien, pour que tu sois fière de moi, j'étais loin d'imaginer le vrai, le poids du chagrin, l'intensité de la douleur causée par cette trop cruelle séparation.
Et l'immensité de cette solitude qui s'est abattue autour de moi, dans chaque recoin de cette maison où nous étions si bien....
Que j'ai mal de TOI, ma petite femme adorée, que le temps est long, sans toi, les nuits, surtout, sont interminables. Tellement que j'ai du demander au docteur qu'il me prescrive un truc, même léger, pour me reposer au moins quelques heures par nuit. C'est ainsi que depuis 48 heures mes nuits sont un peu moins agitées, avec un infime demi comprimé avalé vers 23 H. 
Et puis le gros calcul que j'ai dans le rein gauche a refait des siennes. J'avais arrêté de le faire détruire aux ultra-sons, pour m'occuper uniquement de toi, quand tu étais rentrée dans cette maudite clinique, sur le chemin de ton irréductible déclin: ces jours-ci, il s'est remis à saigner, abondamment, j'ai du passer une radio d'urgence, puis prendre rdv avec l'urologue, samedi 26. Ce n'est pas que je tienne outre mesure à te survivre, je continue de penser très souvent que cette vie sans toi, sans ton amour, sans ton sourire, ta voix, tes pas, ton indispensable présence, tes caresses, ta main serrée dans la mienne, SANS TOUT CE QUE NOUS AVONS PARTAGÉ pendant  ces 29 années de bonheur,   tout çà ne vaut pas la peine, mais tout le monde autour de moi me répète que tu ne voudrais pas que je souffre, et que je dois continuer à te faire vivre par ma propre vie, à rappeler sans cesse par mes témoignages l'être exceptionnel que tu as été et que tu resteras pour tous ceux qui t'ont connue et aimée. Et même d'autres, à l'avenir, à qui je parlerai de toi. 
Demain, je suis invité chez ma sœur, à St Pé, son mari nous prépare une choucroute: encore une attention de leur part qui me va droit au cœur, destinée à me faire tenir la tête hors de l'eau, dans ce courant de chagrin qui parfois me submerge. Je leur demanderai une pensée pour toi, même si tu es toujours présente, partout où je me trouve, tout le monde continue de t'aimer et t'aimera jusqu'à ce que nous disparaissions tous, hier au soir, J., chez qui je buvais l'apéritif en famille, m'a encore dit que tu lui manquais beaucoup, qu'elle aimait t'appeler pour te faire une petite visite. C'est tellement agréable, des voisins que l'on aime, que l'on visite, sans chichi.... Notre voisine R. m'a aussi appelé, tout-à-l'heure, pour m'inviter, hélas demain, à la galette des rois qu'elle offre à ses voisins. "Hélas", parce que demain je ne pourrai pas être ici et en même temps à St Pé, et je le regrette. Mais ces voisins-là aussi sont tous les deux tellement adorables.... 
Robert, celui des kiwis, n'est pas très en forme, avec son pancréas qui a reçu, parait-il, une prothèse, et sa femme est inquiète. Partout, de tous côtés, on entend parler que de cette saloperie de mal, celui qui t'a emporté, sans aucun discernement, alors que tu es une femme adorable, qui ne méritait surtout pas de partir et de me laisser seul ,que tu n'as jamais fait aucun mal, AUCUN, alors qu'"on" t'en a fait beaucoup, mais çà coûte tellement, çà AURAIT tellement coûté à l'orgueilleux qui nous a méprisé et continue de nous mépriser, à briser tes liens familiaux, quelques minutes d'humilité t'auraient pourtant fait un bien immense, mais lui et ses proches - qui étaient aussi les tiens- ont préféré aggraver le mal qu'on te faisait à travers moi,  en choisissant de l'ignorer, quittes à te faire souffrir plus encore, toi, mon cher amour, qui n'avais surtout pas besoin de çà ! Ton cancer y suffisait largement.....Au contraire, on l'ignorait !!!....Et tu ne sais pas tout: j'en ai encore mal, très mal....
Et alors que j'avais encore tant et tant besoin de toi.   Mais il en est que rien ne touche: ni ta douleur, pendant tes années de souffrance, ni, au jour de  ton départ,  les mots, les cris, d'amour, qui t'étaient destinés. Le Christ dans leur bouche, suffira pour assurer leur paradis?
Ces jours derniers, j'ai fait une vingtaine de kilomètres, dont onze sur le sentier des bords de l'Adour. Depuis que j'ai pris ton téléphone, que je me familiarise avec ce truc "tactile" et toujours plein de mystères pour moi, je me demandais souvent quel était cet endroit où nous avions pris des photos, gardées dans ton appareil, où nous sommes assis sur de grosses pierres posées le long d'un chemin. Et là, près de l'usine où l'on fabrique du compost, à 2km de Bours, j'ai tout compris, en redécouvrant  ce "caminadour" que nous n'avions pas emprunté depuis longtemps. J'ai reconnu les pierres, notamment l'une où je t'avais photographiée, tu y apparais assise, fatiguée, et je me suis assis là où précisément tu étais, avec le téléphone ouvert sur la page où sont les photos, et j'ai pleuré, pleuré, en te regardant, en te parlant, en t'embrassant, nous nous étions arrêtés là le 22 Novembre 2017, à 13H40, nous avons fait des "selfies", tu t' efforçais de sourire. Me restait la douleur du souvenir  de ces moments de bonheur d'être à deux,, alors que tu es partie le 30 Novembre, il y a 49 jours. QUARANTE NEUF JOURS!! Qui s'étirent sans fin..... Dans l'insupportable douleur de mon apprentissage à vivre seul. SEUL! sans toi, ma perle adorée, ma bichette chérie que je ne peux plus serrer dans mes bras..... Te prendre au moins la main, sans jamais la quitter....
Une parenthèse, mon trésor chéri: j'ai mis en vente TA petite Aygo, qu'on avait achetée en mars dernier. Moins de 5000 km, garantie encore plus de 2 ans, état neuf, certains voudraient que je la donne....J'attends que quelqu'un de raisonnable se présente....
Je t'aime plus que ma vie, mon cher amour, j'aurais tant voulu donner la mienne pour toi, pour te sauver, te guérir, alors qu'aujourd'hui cette vie  sans toi  n'a souvent aucun sens ...... La donner POUR TOI SEULE..... 
A bientôt , ma bichette adorée. 
Ce soir, vendredi, au retour de St Pé, il faisait  presque nuit, dans le cimetière d'Ibos, mais je suis venu embrasser, caresser, mouiller de mes larmes, cette triste boite funéraire où reposent tes cendres sacrées. Sans doute le sais tu, puisque tu es toujours toujours près de moi. Que mes pensées  ne te quittent pas .....Mais que j'ai mal de toi, ma bichette chérie !