Après 48 heures auprès de Sylvie, ma fille, pour passer avec eux le soir du 31 décembre, je suis rentré, tout à l'heure. J'ai retrouvé ta maison, notre nid qui était avant tout le tien, comme nous l'avions décidé d'un commun accord, par prudence, pour te préserver d'éventuelles mauvaises surprises, notre nid désespérément vide de toi, mais rempli de ton âme, de ta belle âme d'épouse et de petite fée toujours amoureuse de son mari, tu te souviens, quand je demandais, "Est-ce que je suis beau, est-ce que je te plais"?, invariablement, tu me répondais, :" Tu es beau, ET MIEN"!, et tu étais heureuse de ce bon mot, et des caresses qui souvent ponctuaient ces instants de complicité et d'amour partagés....Et tu ajoutais encore et encore, comme pour chasser un mauvais sort qui viendrait poser son nuage: "Je suis ta petite femme, TA petite femme...." Et le mauvais sort s'est abattu, et ma petite femme, MA bichette adorée, a lutté et lutté longtemps contre lui, mais c'est lui, l'ordure, la pourriture, la saloperie de cancer de merde, c'est lui qui a gagné, et a fini par te tuer, pour nous séparer à jamais Mais tu es là, partout, tu es encore là, plus présente que jamais. Tes photos que j'ai disposées un peu partout, mais tout, absolument TOUT, me parle de toi, chaque détail, boîte, tableau, chaussure, vêtement, TOUT, tiroir, placard, rangement, absolument tout me ramène vers toi, évoque ta main, ton toucher, chaque objet porte ton empreinte, chaque emplacement de tout ce que touchais évoque ta personne, ton soin, ne manque que ta voix, car ton image est partout, qui m'arrache les mêmes larmes qu'au premier jour: celui où tu es partie, me laissant seul! SEUL!
Ah! Un détail me revient. En 36 heures de ma présence auprès de sa mère, mon petit-fils n'est pas venu me saluer. Il n'a pas pris le temps. Pourtant, il y a quinze jours, je lui avais offert de quoi prendre cinq minutes, pour, avec sa voiture, penser à moi, aussi. Me faire un petit coucou.
Je t'aime à l'infini, ma biche chérie, ma perlote adorée. Il faut que les jours passent encore et encore pour que j'y voies plus clair. Mais tu me manques tellement....Comment, et de quoi demain sera fait, avec cette atroce solitude qui me mine et m'étouffe? Mon bel amour, tu as tellement souffert de partir dans la douleur la plus cruelle qui fut la tienne,, comment à mon tour atténuer ma souffrance de ne plus t'avoir, de ne plus pouvoir t'aimer, te le dire, te le chanter?