Bolivie : ne pas se laisser voler la victoire
Arce (MAS) remporte l’élection
présidentielle bolivienne avec 52,4%, les sondages au sortie des urnes.
Mais les inconnues sont nombreuses, c’est dans un cas de figure
semblable que l’oligarchie d’extrême-droite et les USA ont imposé un
régime de facto contre Evo Morales et le MAS. La non proclamation du
résultat est-il le signe que se prépare le même scénario que lors du
coup d’Etat? (note et traduction de Danielle Bleitrach)
Publié:19 Oct 2020 04:08 GMT
Les premières données non officielles n’envisagent pas de second tour et anticipent le retour au pouvoir du MAS.
Le candidat du Mouvement pour le socialisme (MAS), Luis Arce, a
remporté l’élection présidentielle bolivienne au premier tour avec 52,4%
des voix, a révélé un sondage sortie des urnes menée par la société
Ciesmori et qui a été publié dans le signal de télévision Unitel.
Selon l’étude, qui n’a été révélée qu’à minuit, le candidat de la
Communauté citoyenne, Carlos Mesa, arrive en deuxième position avec
31,5%, tandis que le leader d’extrême-droite Luis Fernando Camacho, a
obtenu 14,1%.
Pour l’emporter au premier tour, Arce avait besoin de 50% plus un des
votes, soit 40% mais avec une différence d’au moins 10 points par
rapport à la deuxième place.
Un peu avant que ces chiffres ne soient connus, le porte-parole du
Mouvement pour le socialisme (MAS), Sebastián Michel, avait appelé à
mettre fin au délai entourant les résultats de l’élection présidentielle
et à reconnaître que le candidat de cette force politique avait gagné
avec plus de 45% des voix.
« Nous devons donner des déclarations claires à la population »,
a déclaré Michel dans une interview à la chaîne Unitel alors que six
heures s’étaient écoulées après la fin des scrutins et que la société
bolivienne était restée dans l’expectative, sans résultats officiels ou
non officiels.
Il a ajouté qu’il était difficile pour les médias et les capitalistes
de faire connaître les résultats des sondages de comptage rapide qui
auraient dû être publiés deux heures après la fin du vote.
« Il faut être clair et franc, pour dire qu’il y a un front politique
qui est avec 45% des voix (Arce); et que le second (Carlos Mesa) est
sur le point d’atteindre 30%, et le troisième (Luis Fernando Camacho) a
déjà passé 15% mais n’atteint pas 20% », a-t-il dit.
Michel a ainsi suggéré que le MAS l’avait déjà emporté au
premier tour, arce ayant besoin de 50% plus un des voix, soit 40% mais
avec une distance de 10 points par rapport à la deuxième place.
« Le pays a besoin de certitude, il y a une grande colère, nous avons
parlé à beaucoup d’observateurs. Ils ne comprennent pas s’il s’agit
d’inefficacité, du pire organe électoral d’Amérique latine ou d’une
stratégie gouvernementale qui vise à gagner deux ou trois jours pour
générer de la violence et créer un espace de pouvoir militaire pour
mettre la démocratie sur le dos », a-t-il averti.
De Buenos Aires, où il est exilé, le président renversé Evo Morales a célébré le triomphe du mas.
« Nous avons retrouvé la démocratie », a-t-il