dimanche 4 mars 2018

MACRON LE HAAS BEEN COLONIALISTE

Initialement paru sous le titre :
Ce que cache le discours de Macron
sur le taux de fécondité des femmes en Afrique

Le Président Macron avait déclaré en 2017 qu'il ne sert à rien « de dépenser des milliards d’euros » dans « des pays qui ont encore sept à huit enfants par femme ». Il a remis cette allégation généralisante et nauséabonde lors de son déplacement à Ouagadougou. En disant cela, il participe à une campagne idéologique visant à accréditer le fait que l'Afrique ne s'en sort pas à cause de sa démographie et de manière sous-jacente qu'elle constituerait une bombe migratoire. C'est le retour en force d'une vieille idée réactionnaire (que l'on pensait estompée) qui inverse les choses pour mieux masquer les responsabilités coloniales et néolibérales dans la situation du continent africain. Ces visions erronées ont jadis servi de substrat aux idéologies esclavagistes puis colonialistes. Elles continuent de prospérer de nos jours.
L’une des caractéristiques dissonantes entre des pays comme la France et des pays africains est le comportement démographique. Ce que les experts appellent  la « transition démographique ». Il s’agit du passage d’un régime dit « traditionnel » caractérisé par un nombre élevé d’enfants par femme, à un régime démographique « moderne » marqué par un petit nombre d’enfants par femme (2 ou moins) comme c’est le cas en Europe et dans le monde dit « développé ». Cela est le résultat d’un processus historique marqué par des changements dans les conditions de vie et plus récemment par de fortes avancées sociales (sécurité sociale, retraite, etc.). Cette transition a commencé en Europe du nord au XVIIIͤ siècle et a mis, dans un pays comme le Royaume-Uni, plus de deux siècles à se réaliser. Dans son ensemble, l’Afrique au sud du Sahara est sans aucun doute entrée dans ce processus global de transition démographique, avec une baisse préalable de la mortalité dès les années 1960, suivie plus récemment d’un début du recul de la natalité.
N’en déplaise à M. Macron, la réflexion sur la démographie africaine a commencé bien avant son discours. Les connaissances accumulées au fil du temps ont déplacé la problématique de l’approche malthusienne qui est la sienne à une vision beaucoup plus en accord avec les faits. Ainsi, la Conférence internationale du Caire sur la population et le développement en 1994 avait montré que l'accès à l'éducation, à la santé, au développement, singulièrement pour les femmes, amenait à une baisse du taux de fécondité. Le progrès social et la promotion des droits des femmes par l'amélioration de la santé génésique sont le meilleur moyen de réduire la fécondité.
Il est aujourd’hui clairement établi que la croissance démographique interagit avec l’économie et le social. Après avoir subi des années d'endettement, d'ajustement structurel et de pillage, des pays d'Afrique ont inauguré un modèle libéral de croissance forte sans développement réel, car très inégalitaire. Cette logique capitaliste d’accaparement à un pôle de plus en plus restreint se généralise dangereusement dans le monde. Elle se traduit par cette donnée rappelée par l'ONG Oxfam : 82 % des richesses nouvelles produites sur la planète sont captées par les 1 % les plus riches. C'est ce modèle qui déstabilise les sociétés, encore plus durement en Afrique. Que l'on permette aux pays africains de mettre en œuvre des choix de développement endogènes, créateurs d'emploi, valorisant les richesses du sol et du sous-sol au profit des populations, avec de larges programmes sociaux et un retour des services publics, et l'on verra automatiquement baisser le taux de fécondité. Voilà la réalité qu'il faut opposer au retour des discours dominants.
Félix Atchadé
Collectif Afrique du PCF
Tag(s) : #Afrique, #Politique française

PAROLES DE CHEMINOT NANTI: 1285,94 EUROS MENSUELS


JACQUES TOURTAUX, CHEMINOT « NANTI » PERCEVANT UNE RETRAITE MENSUELLE DE 1285,94€ APRES 30 ANNEES DE SNCF



TOUS ENSEMBLE LE 22 MARS À PARIS !

image: https://www.cheminotcgt.fr/wp-content/uploads/2018/02/affiche_defense1.jpg
affiche_defense1

 
JACQUES TOURTAUX, CHEMINOT « NANTI » PERCEVANT UNE RETRAITE MENSUELLE DE 1285,94€ APRES 30 ANNEES DE SNCF

Je suis cheminot retraité. 30 ans de boîte.
Dirigeant de manoeuvre, j'ai trimé durant 30 années aux boulots les plus durs et les plus dangereux. De nombreux camarades de travail tués en service.
Travail en horaires décalés, dehors par tous les temps, de jour comme de nuit en 2X8, en 3X8 et comme agent "disponible", c'est-à dire en remplacement d'agents à tout moment sur différents postes. Travail également les dimanches et fêtes.
A 52 ans, mis à la retraite pour Invalidité. « Vous êtes un homme usé par le labeur », m'a dit le médecin-chef de région.
Voilà ce que fut ma vie professionnelle de cheminot "nanti" pour une retraite mensuelle de misère de 1285,94€.
Nous avons souvent fait grève, des grèves dures pour de meilleures conditions de travail et de sécurité notamment mais aussi pour l’augmentation de nos salaires parmi les plus bas en France.  
Il faut soutenir les combats de nos camarades cheminots actifs car la prochaine grève pour la défense des conquêtes sociales dans notre corporation va être très dure et j’espère bien qu’elle va entraîner nombre d’autres travailleurs à prendre le train des luttes comme ce fut le cas victorieux en 1995 et pourquoi pas refaire un Mai 68, où par notre grève exemplaire et mémorable, nous avons arraché une forte hausse de salaire et d'autres revendications.
Cette lutte pour la défense d'un service public de qualité concerne tous les usagers du rail et l'ensemble des citoyens de France parce que le putschiste Macron, président de la ripoublique, a dans son viseur les deux autres grands services publics que sont notre hôpital public et notre Sécurité Sociale.
La direction de la SNCF, couchée devant toutes les gouvernances successives, oeuvre à la destruction de l’outil de travail ferroviaire, du grand service public National qu’est encore la SNCF.

Jacques Tourtaux
Militant CGT Lutte de Classe.

ENTRER EN RÉSISTANCE !!!



Entrer en résistance

Le gouvernement des riches, par et pour les riches, accélère le rythme de ses attaques pour provoquer une rupture générale avec les acquis de deux siècles de luttes.
Avec un cynisme sans faille, il applique à la lettre le programme de ses maîtres du MEDEF et de l'UE afin de renforcer les profits des plus grands groupes privés et de briser tous les liens de solidarité collective pour imposer le cauchemar néo-libéral fait d'individus « auto-entrepreneurs de leur vie » en concurrence permanente. Sauf pour les plus puissants bien sûr, bien à l'abri de leurs fortunes et de leurs lois.

Après la casse du Code du travail par ordonnances et la généralisation des « ruptures conventionnelles » qui entraînent déjà une explosion des licenciements dans des entreprises gavées par ailleurs de subventions publiques, après la réduction du pouvoir d'achat des salariés et des pensionnés, après l'étranglement accéléré des hôpitaux publics, après la casse du bac national et la mise en concurrence libre et non faussée des étudiants pour l'accès à l’université, après l'apprentissage sous contrôle patronal direct , après la braderie de fleurons industriels comme Alstom et STX, avant les retraites et la sécu, c'est au tour des services publics au sens large d'être dans la ligne de mire.

Il s'agit bien sûr d'ouvrir des nouveaux champs de profits aux grandes entreprises privées mais aussi d'en finir avec un des piliers de la Nation française construit par l’intervention des travailleurs en 1936 et 1945 : SNCF et Fonction publique statutaire. Au menu donc : projet de privatisation de la SNCF et de casse des statuts en application du 4ème paquet ferroviaire européen imposant l'ouverture à la concurrence du trafic voyageur ; « programme action publique 2002 » prévoyant 120000 suppressions de postes, abandons de mission et privatisations, recrutement de contractuels et casse des statuts…

Cette guerre sociale est accompagnée d'un pilonnage idéologique de grande intensité de la part des médias aux mains et aux ordres des principaux groupes capitalistes. Aucun mensonge n'est de trop pour célébrer le « courage » de Macron (fort avec les opprimés, mais rampant devant ses maîtres de Davos et Versailles…) et pour stigmatiser les « gens de rien » se vautrant dans les « privilèges ». Inversant plus que jamais les significations au moyen d’une novlangue digne d’Orwell, le totalitarisme médiatique désormais bien en place vise à faire passer la démolition générale pour un progrès de la justice et de la modernité : augmenter la CSG et détruire la cotisation patronale « pour soutenir le pouvoir d'achat », fermer des hôpitaux « pour sauver la santé », fermer des écoles « pour sauver l'École », développer la précarité et les licenciements « pour sauver l'emploi », gonfler les dépenses d’armement et multiplier les interventions militaires « pour sauver la paix », fliquer les syndicalistes, les réseaux sociaux, les migrants « pour sauver notre démocratie »…

Toutefois, la réalité est plus forte que les discours qui la travestissent et le ras-le-bol monte dans le monde du travail écrasé par une poignée de financiers. De fait, les luttes se multiplient depuis le début de l'année  : grèves dans le privé contre les suppressions d'emplois ou pour des augmentations de salaires, grèves dans les départements contre les fermetures de classes et d'école notamment en milieu rural, grèves dans les EHPAD, actions des retraités, grève dans les trois Fonctions publiques le 22 mars et grève qui s'annonce chez les cheminots contre les projets du gouvernement…

Dans ce contexte, la journée du 22 mars peut être décisive pour la suite puisqu' autour de la grève des Fonctions publiques convergent la mobilisation des universités, la manifestation nationale des cheminots mais aussi les appels des fédération CGT du commerce et mines-énergie.

Il va sans dire qu'il faut assurer la plus grande réussite de cette journée du 22 mars mais qu'à elle-seule, elle ne suffira pas. L'expérience des nombreuses luttes perdues au niveau national depuis vingt ans le montre : les journées d'action séparées les unes des autres sans construction d'une lutte durable, convergente qui associe différentes formes d'action (grève reconductible, blocage des profits, manifestation nationale monstre à Paris…) ne peuvent déboucher que sur la victoire de notre adversaire de classe.

La responsabilité de la CGT et de la FSU, qui se réclament du syndicalisme de lutte et de la Charte d’Amiens, est grande pour tirer les leçons de ces dernières années et pour fédérer les salariés du public, ceux du privé, les retraités, les étudiants, les travailleurs ubérisés, les chômeurs qui ont tous le même ennemi : l'oligarchie financière représentée aujourd'hui par Macron et l'UE.

Elles doivent cesser toute temporisation pour s'engager clairement dans la construction du rapport de force en veillant à combattre les divisions et autres méfiances inter-catégorielles. Une défaite des cheminots, partie la mieux organisée du prolétariat français, serait une porte grande ouverte pour écraser sans fin la France des travailleurs à l’instar de ce qui s’est passé en Angleterre quand Thatcher a réussi à isoler et à écraser les mineurs.

Mais le rapport de force ne pourra se construire seulement par « en haut ». Il faut que les masses populaires entrent en résistance comme elles ont su le faire en d'autres temps, qu'elles se lèvent dans un sursaut général de la jeunesse et des travailleurs permettant de contrer le « blitzkrieg » du banquier Macron et d'ouvrir des perspectives offensives de changement de pouvoir et de société.

La régression sociale et démocratique n'est pas une fatalité. Elle est imposée par un système qui ne plus plus promettre que la barbarie en l'appelant modernité, et dont l’UE est l’arme létale continentale.
Mais personne n’est « légitime » pour détruire les conditions de vie d’un peuple et rien n’est plus légitime, en démocratie, que de « mettre le monde du travail au cœur de la vie nationale », ainsi qu’y invitait le programme du CNR intitulé « Les Jours heureux ».

Contre la guerre-éclair déclarée à la Nation populaire, salariés du privé et du public, cheminots, enseignants, étudiants, retraités, chômeurs, travailleurs de Ford-Blanquefort de Carrefour, de Bricodépôt, de PSA, de STX et d’Alstom, tous ensemble nous avons la force de les faire reculer !

Front Syndical de Classe, 3 mars 2018