L’histoire de Spencer Rapone… Pas vraiment US Army compatible !
Au-dela du cirque autour du Capitole, de l’exercice incompatible avec la démocratie du droit de censure des réseaux sociaux, il y a dans la société américaine des lueurs qui me font espérer, je cite en vrac : le fait que la Géorgie, la patrie de Scarlett O’hara, envoie deux sénateurs l’un juif, l’autre descendant d’esclaves africains est symbolique certes, mais ça existe. Le second fait est l’amorce de syndicalisation dans la Silicone Valley et le troisième est la déshérence des institutions avec des jeunes qui se radicalisent. Tout cela ne mène pas très loin et ce qui se veut de gauche ou antifasciste continue à toiser le peuple comme une bande de ploucs, incapables d’un coup d’Etat… cela dit l’absence d’issue, mais il y a des frémissements que les choses ne peuvent pas rester en l’état (note de Danielle Bleitrach)
L’histoire du monde nous emmène ce matin à la célèbre académie militaire de West Point où sont formés tous les soldats d’élite américains
Et Spencer Rapone en était l’un des plus beaux spécimens mais il vient de démissionner, après avoir semé une belle pagaille dans l’univers formaté de West Point.
Septembre dernier : cérémonie officielle de remise de récompense. Tout le monde est en uniforme. Spencer Rapone pose pour la photo avec à l’intérieur de son couvre-chef, ce message :
Le communisme vaincra !
et sous son uniforme… un T shirt à l’effigie de Che Guevara.
Il n’en fallait pas plus pour que les anciens militaires se déchainent sur les télés américaines…
C’est son entourage qui est responsable. Si ce mec avait été dans une de mes unités, on se serait occupé de ce punk. Il nous aurait supplié de partir en quelques jours
Certains prennent même le temps de décortiquer les clichés du traitre Rapone :
Comme vous pouvez le voir ici sur cette photo, notre individu a reçu plusieurs récompenses durant sa carrière à West Point, ce qui veut dire qu’il était sur le point d’intégrer les forces spéciales d’élite. Cela n’aurait jamais dû être permis
Spencer Rapone était sur le point d’intégrer les Rangers, la fine fleur de l’armée de terre américaine. Pourtant cela fait déjà quelques années qu’il affiche ses convictions sur Twitter. Le commandement de l’armée, écrit-il, « déifie le capitalisme et l’impérialisme ». Il s’en prend aussi au vice-président Mike Pence qualifié de « putain de tueur de sang froid médiéval » et de « conservateur médiocre ».
Pas vraiment US Army compatible…
Mais comment ce révolutionnaire communiste, futur force spéciale, a-t-il pu intégrer l’armée américaine ?
C’est tout le débat du moment… Comment a-t-il pu passer entre les mailles du filet ? Ce n’est pas tant Rapone que l’on met en cause finalement, mais l’encadrement de West Point.
Et là, les langues se délient… Tout en restant anonymes bien sûr. Un ancien officier de l’académie considère que Rapone n’est pas un cas isolé, qu’ils sont un certain nombre à avouer leur orientations communistes, tout cela, poursuit-il, à cause de l’influence des profs de West Point, dont l’enseignement serait ouvertement marxiste.
Rapone, considère que sa foi communiste est née de son expérience. Il n’a que 26 ans, mais il a déjà servi en Afghanistan en 2011. « Nous étions des tyrans dans l’un des pays les plus pauvres de la planète »
Un vétéran de plus traumatisé par les opérations menées en Afghanistan
Tout ce que nous faisions, écrit-il, « c’est brutaliser, envahir et terroriser une population qui n’a rien d’une menace ».
Spencer Rapone évite peut-être le pire en se révoltant. L’armée américaine a constaté l’an dernier une épidémie de suicides spectaculaires chez les vétérans d’Afghanistan. Jusqu’à 120 décès par semaine…
Rapone a choisi, lui, de défendre son point de vue, de rejoindre un ancien sergent-maître des forces spéciales devenu activiste anti-guerre. Il interviendra dans une conférence sur le socialisme le mois prochain à Chicago.
- Olivier Poujade Chroniqueur