Refusons le dogme de l’ouverture à la
concurrence!
Michel
Quinet, Secrétaire général du Pardem
Le 30 avril 2018
Le 30 avril 2018
L’ouverture
à la concurrence est l’argument qu’utilise en dernier ressort le
gouvernement pour justifier sa réforme de la SNCF, comme si c’était
une évidence indiscutable, irréfutable.
Qu’en
est-il de ce dictat ? C’est la conclusion d’un long marathon
de l’Union européenne pour imposer la libéralisation du transport
ferroviaire, d’abord du transport des marchandises puis maintenant
des voyageurs, comme elle l’a fait avec les télécommunications,
l’énergie, avec les résultats que l’on sait. Depuis 1991,
inlassablement, l’UE a enchaîné les directives, les livres
blancs, les paquets, pour aboutir au quatrième paquet en 2016,
qui doit sublimer le grand œuvre libéral.
Mais
les travailleurs savent ce que signifie l’ouverture à la
concurrence. C’est la perte du statut qui les protégeait, la
détérioration de leurs conditions de travail, la mise concurrence
des salariés entre eux. Ils le savent dans les transports routiers,
dans les télécoms, à la Poste, dans les hôpitaux et les services
de soins à la personne, dans l’énergie.
Les
usagers aussi le savent, qui ont vu se dégrader les services et
augmenter les prix. Dans les transports, les prix augmentent et les
dessertes locales diminuent ou sont supprimées, les installations ne
sont pas maintenues au niveau où elles le devraient, entraînant des
allongements, quotidiens pour certains, de temps de transport. Dans
les hôpitaux le temps d’attente pour avoir un rendez-vous explose,
les urgences sont saturées, la qualité des soins se détériore. La
Poste facture maintenant des services à la personne qui étaient
rendus naturellement pas les facteurs et factrices et ose présenter
cela comme un progrès !
Nos
voisins britanniques savent ce qu’il en est de l’ouverture du
rail à la concurrence : augmentation des prix et des accidents,
au point que le gouvernement a dû renationaliser les
infrastructures. Partout où l’énergie a été ouverte
complètement à la concurrence, les prix ont augmenté et les
bénéfices des opérateurs aussi !
L’ouverture
à la concurrence signifie la mort des services publics que l’on
remplacera par des services au public, qui bénéficieront aux seuls
clients solvables. Pour les autres il ne restera qu’un service
minimum. Où est l’égalité de traitement qui a présidé à la
mise en place des services publics ? Ils représentent un
patrimoine social que nous ne pouvons pas laisser les classes
dominantes dilapider et se partager comme elles ont commencé à le
faire sous la houlette de l’Union européenne.
Mai
sera fertile en manifestations de refus de la politique de Macron et
de son gouvernement, le Pardem sera dans les manifestations et
appelle les citoyens à y participer pour affirmer notre refus de la
contre-révolution néolibérale que l’UE, Macron et consorts
veulent nous imposer.
Le
1er mai, nous serons dans les cortèges célébrant la
fête des travailleurs, le 5 mai nous ferons « La fête à
Macron » au Louvre, le 13 mai nous dirons « Macron un an
ça suffit » place de la République, le 22 mai, nous
répondrons à l’appel unitaire des syndicats de fonctionnaires.
Nous
ne sommes pas encore à la convergence des luttes mais toutes ces
manifestations doivent ponctuer les grèves des cheminots, des
personnels de santé, des postiers, des électriciens, des étudiants,
qui se développent. Ils ne luttent pas pour la défense de
privilèges exorbitants et indus. Ils luttent pour des conditions de
travail et de vie corrects, pour avoir les moyens d’offrir aux
usagers que nous sommes un vrai service public. Nous devons être
présents, à leur côté dans ce combat.