lundi 14 février 2022

 

 

Publié par El Diablo

 

Par Hervé Hannoun et Peter Dittus 

Dans une tribune, Peter Dittus et Hervé Hannoun, tous deux anciens membres de la de la Banque des règlements internationaux, en qualité de secrétaire général et de directeur général adjoint, plaident pour une sortie de la France du commandement intégré de l'organisation du traité de l'Atlantique nord.

Rompant avec la politique de non-alignement suivie par de Gaulle, Giscard et Mitterrand pendant 43 ans, la France est redevenue membre du commandement militaire intégré de l’Otan en 2009, sans que les Français aient été consultés par référendum. La crise ukrainienne actuelle est le révélateur des graves périls auxquels la France s’expose en étant arrimée à une organisation de sécurité collective défensive placée sous le commandement des États-Unis et devenue expansionniste.

Depuis novembre 2021, les Français ont été, comme les autres peuples de l’Occident, soumis à une opération sans précédent de mise en condition conduite par les États-Unis et l’Otan sur le thème de « l’invasion russe imminente de l’Ukraine », qui pourrait rester dans l’histoire comme un épisode de désinformation se situant dans la lignée des renseignements fabriqués sur les armes de destruction massives de Saddam Hussein en 2003.

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Quelle est la réalité ? Des millions d’Ukrainiens russophones dans les deux républiques populaires autoproclamées du Donbass vivent sous les tirs et bombardements sporadiques de l’armée ukrainienne contre les forces séparatistes. La concentration de troupes russes aux frontières de l’Ukraine vise à l’évidence à dissuader Kiev de tenter de récupérer par la force le contrôle direct des enclaves de Donetsk et Lougansk. La désinformation réussie par l’Otan sur l’Ukraine a consisté à présenter l’obligation morale que se donne Poutine de défendre ces populations russophones – que l’Ukraine veut priver progressivement du droit de parler leur langue – comme le prélude à l’annexion totale de l’Ukraine par la Russie.

Le mythe d'une « invasion russe imminente »

L’OTAN parvient à faire passer une concentration de troupes russes prêtes à venir secourir les Ukrainiens russophones du Donbass pour une « invasion russe imminente » de l’Ukraine tout entière, y compris Odessa, Kharkiv et Kiev. Une invasion folle qu'en réalité, la Russie exclut complètement… sauf si elle y était poussée par une éventuelle attaque ukrainienne préalable contre le Donbass.

La seule guerre que l’Otan semble en passe de gagner est celle de l’information. Nous montrons dans notre livre cette carte de propagande allemande saisissante dans l’hebdomadaire Bild du 4 décembre 2021 donnant un plan détaillé imaginaire de « l’invasion russe imminente ». Le rôle des propagandes est terrifiant, par la charge de haine que génèrent les mensonges des deux côtés. Côté Otan, le discours agressif et belliqueux du secrétaire général Jens Stoltenberg fait irrésistiblement penser à la fameuse inversion orwellienne : « la paix, c’est la guerre ».

Et si la France avait la solution ?

Paris doit éviter l’engrenage militaire dans lequel les États-Unis et l’OTAN veulent l’entraîner. Dans les prochaines semaines, elle ne doit pas se laisser impliquer dans une guerre à l’est de l’Europe qui n’est pas la sienne. La France a déjà accepté de déployer au titre de l’Otan des centaines d’hommes dans un « battle group » en Estonie. Elle a pris le 1er janvier la direction de la Force de réponse rapide de l’Otan (VJTF) comprenant au moins 7 700 soldats français. Le président Macron vient d’annoncer l’envoi possible d'un millier de troupes françaises en Roumanie sous la bannière de l’Otan sur le « flanc oriental », dans la région de la mer Noire. L’escalade militaire est dangereuse. Pour la sécurité des Français, il faut au contraire exclure d’engager l’armée française sous la bannière de l’Otan dans une guerre en Ukraine ou en Biélorussie.

En revanche, la France détient une arme diplomatique pour résoudre la crise gravissime entre l’Otan et la Russie. Le détonateur de cette crise a été l’entêtement de Jens Stoltenberg et des Américains à poursuivre depuis 2018 un processus rampant d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, dit « open door policy », « politique de la porte ouverte », vu par la Russie comme une menace pour sa sécurité. Il suffirait au président Macron, pour mettre un terme à la confrontation en cours, de déclarer solennellement au nom de la France que son pays s’opposera à toute demande de l’Ukraine d’adhésion à l’Otan.

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Comme les décisions d’adhésion à l’Alliance requièrent l’unanimité, la France peut exercer un droit de veto. Ce faisant, le président serait en ligne avec les engagements qu’il avait pris au cours de sa campagne présidentielle de 2017 de ne pas soutenir l’élargissement de l’Otan à l’Ukraine. Il s'agirait d'une sortie de crise élégante. Hélas le président français, lors de sa visite à Moscou puis à Kiev les 7 et 8 février 2022, n’a pas envisagé cette solution simple car la diplomatie française ne s’est pas opposée dans les instances de l’Otan à la folle « politique de la porte ouverte » à l’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie à l’Otan. Par ailleurs, la France soutient l’Otan et le G7 dans leur demande de restitution de la Crimée à l’Ukraine, tout en sachant pertinemment que cela ne peut se faire sans une guerre, peut-être nucléaire.

Subordination américaine

Au moment du référendum de 1992 sur le traité de l’Union européenne, nul ne pouvait imaginer que ce grand projet de Mitterrand et Kohl pour la paix allait être dévoyé, à partir de 1998, par le projet géopolitique américain de prendre le contrôle de fait de la politique de défense et de sécurité commune européenne. Ceci grâce à l’élargissement simultané de l’Union européenne et de l’Otan à dix pays de l’est de l’Europe entre 1991 et 2007, et grâce aussi à la décision lourde de conséquences du président Sarkozy d’abandonner en 2008 la position stratégique gaulliste de refus de participation au commandement militaire intégré de l’Otan.

À partir du moment où 21 des 27 pays de l’UE, dont la France, devenaient membres à part entière de l’Otan, l’esprit initial de Maastricht était trahi car « l’Europe pour la paix » allait inévitablement être contrariée par l’ingérence des États-Unis, avec leurs objectifs géopolitiques propres, dans la politique européenne de défense et de sécurité commune. Il ne peut en réalité exister de défense française ou européenne indépendante dans le cadre actuel de participation au commandement militaire intégré de l’Otan de la France et de 21 autres États de l’Union européenne. Le concept d « autonomie stratégique européenne » à l’intérieur de l’Otan est une illusion compte tenu de la mainmise des États-Unis sur cette Alliance. L’Union européenne cherche à masquer ce défaut fondamental derrière un concept flou : la « boussole stratégique ».

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L’incompatibilité fondamentale entre l’OTAN contrôlée par les États-Unis et une défense française ou européenne indépendante n’empêche pas nos dirigeants de défendre la thèse de la complémentarité entre l’UE et l’OTAN en matière de Défense, telle qu’elle était résumée le 11 décembre 2021 par le ministre français des Affaires étrangères : « Nous tenons à ce que l’UE et l’OTAN se complètent et se renforcent mutuellement pour contribuer au renforcement de la sécurité et de la défense en Europe. C’est tout le sens de la boussole stratégique qui sera adoptée lors de la présidence française du Conseil de l’UE ».

Défense : impasse du « en même temps »

La « boussole stratégique » de l’UE est avant tout un effort pour donner un cadre conceptuel à l’idée fausse que « l’autonomie stratégique européenne » par rapport aux États-Unis est compatible avec l’appartenance à l’Otan de la très grande majorité des pays membres de l’UE. Cette complémentarité entre l’OTAN et l’UE, le « en même temps » appliqué à la défense, est une illusion. La logique sourcilleuse de l'indépendance nationale a cédé la place au concept flou et trompeur de l’autonomie stratégique et à la recherche de l’interdépendance et de l’interopérabilité avec nos « alliés ».

Au-delà de la crise immédiate autour de l’Ukraine, l’élection présidentielle des 10 et 24 avril doit permettre de trancher la question de l’Otan. Tous ceux qui refusent la marche de l’Otan vers la guerre qui couve aux frontières orientales de l’Union européenne ont une occasion unique, avec l’élection présidentielle de 2022, de faire passer aux gouvernants de notre pays un message de paix simple et clair, en un mot : Otanexit. Il s’agit de faire en sorte que soit élu président un candidat de la paix, qui s’engage à mettre un terme à l’alignement de la France sur l’Otan.

On peut penser que le président sortant voudra éviter un débat dans la campagne présidentielle sur la question de nos alliances militaires dans l’Otan : alliance avec l’aventurisme des Anglo-Saxons dont l’arrogance a été révélée par l’affaire des sous-marins australiens, alliance contre-nature avec la Turquie islamiste, alliance avec le nationalisme polonais, et demain peut-être, alliance avec une Allemagne qui pourrait utiliser l’Otan comme un tremplin pour sa remilitarisation, ou encore alliance avec le Kosovo contre la Serbie. Cette énumération permet à elle seule de mesurer les risques d’un système de sécurité collective comprenant 30 nations hétéroclites, et archi-dominé par l’une d’entre elles.

Une « union de la défense » inconstitutionnelle

Le 7 janvier 2022, à l’occasion d’une conférence de presse conjointe avec le président Macron à Paris, la présidente de la Commission européenne s’est autorisé une déclaration fédéraliste excédant ses prérogatives : « Nous sommes d'accord qu’il faut une véritable union de la défense ». En présence du président Macron, elle a évoqué l’ajout futur à l’Union économique et monétaire d’une « union de la défense », sans se soucier du fait que cette déclaration est contraire à la Constitution de la France fondée sur l’indépendance nationale, la souveraineté nationale et la défense nationale. Il est nécessaire de s’opposer au fédéralisme européen furtif actuellement pratiqué, et qui ne saurait remplacer un fédéralisme démocratiquement accepté – ou rejeté – par référendum, selon la procédure suivie en 1992 par François Mitterrand pour le transfert de souveraineté monétaire prévu dans le traité de Maastricht. Les Français doivent rejeter le concept d’union de la défense sous la bannière de l’Otan qu'Ursula von der Leyen veut leur imposer.

L’alignement actuel de la France sur l’Otan, par sa participation au commandement militaire intégré sous direction américaine, est une impasse stratégique pour un pays à vocation universelle comme la France. Ce pays a aujourd’hui un rôle historique à jouer pour arrêter la marche vers la guerre en Europe engagée par les somnambules de l’OTAN. La sortie de la France de l’Otan, qui sonne la fin de l’alignement de la politique de sécurité extérieure de la France sur les États-Unis, aura un retentissement immense dans le monde.

Elle sera le signal de l’indépendance de l’Europe vis-à-vis de l’exceptionnalisme américain, du renouveau du multilatéralisme, de l’émergence d’un monde multipolaire et du dépérissement rapide du cadre obsolète de l’Otan. La France retrouvera alors sa vocation universelle, contribuant à l’équilibre mondial pour la paix, et jouant, grâce à son impartialité retrouvée, un rôle de synthèse au sein du P5, le concert des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies (États-Unis, Royaume-Uni, Chine, Russie, France), un P5 dont la composition doit être maintenue et le rôle rehaussé comme régulateur de la paix mondiale.

 

4 illuminés  sont jugés, c'est affaire de justice. Pour le blog c'est la réaction du maire PCF qui doit être retenue. Cet assassinat n'a pas nourri l'extrême droite. Catholiques, protestants, musulmans et athées en ont fait un instant de fraternité dans la douleur, évitant de mélanger 4 misérables assassins manipulés  et la communauté musulmane. Et cela a laissé des traces.


Published by PCF Littoral

 

Tant d'années après le démembrement occidental  de la Yougoslavie, période de gloire pour le french  doctor multi-casquettes, 49 % des jeunes veulent quitter un pays en état de guerre civile. 

Pour un bilan c'est un bilan. 

Combien de temps encore la chape de plomb  du silence sur les responsables  réels  tiendra-t-elle ?

 

UN TERRIBLE PARFUM DE KRACH

 par Bruno Odent

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Un terrible parfum de krach par Bruno Odent

La finance, gavée par une injection massive de liquidités des banques centrales, multiplie les bulles spéculatives qui s’étendent jusqu’aux activités les plus vitales. Cette fuite en avant accroît les risques d’un krach : plus la bulle grossit... Tous les signes avant-coureurs d’une crise majeure sont là.

Il en est des krachs financiers comme des tremblements de terre. Ils sont précédés de secousses telluriques annonciatrices. La menace d’une crise d’une ampleur historique est maintenant repérée.

À l’origine : la financiarisation de ces dernières années. Elle a connu un développement exponentiel avec la pandémie. Pendant le Covid, le capital a enflé, enflé, jusqu’à afficher une obésité monstrueuse inégalée, incarnée par quelques dizaines d’oligarques multimilliardaires. Des politiques publiques destinées à combattre « quoi qu’il en coûte », selon l’expression du président français Emmanuel Macron, les conséquences économiques des confinements, ont nourri cette énorme boursouflure. Les banques centrales ont déversé des milliers de milliards des crédits gratuits sur les banques et les grands opérateurs boursiers.

Les Bourses déconnectées

Or, ce flot d’argent obtenu par création monétaire – la planche à billets des instituts d’émission – n’a jamais vraiment servi à une stimulation salutaire de l’activité, tant il fut le plus souvent aspiré par les marchés financiers qui ont considéré cette manne comme une aubaine, non pour investir mais pour spéculer.

Ainsi, par exemple, des milliers de firmes ont utilisé ces prêts gratuits pour racheter au meilleur compte leurs propres actions, dans le seul objectif de booster leurs cours à la Bourse de Paris, de Francfort ou à Wall Street.

Les actionnaires ont vu exploser la valeur de leurs titres. La fortune d’un Elon Musk, misant sur ses SUV électriques et la privatisation de la banlieue spatiale de la planète, a été projetée à des niveaux stratosphériques ; en dépit des impostures vertes que constituent les choix de développement imposés.

Pendant ce temps-là, les investissements dans les services publics, la formation, la santé, l’écologie ou la recherche, réputés financièrement non rentables, sont restés réduits à la portion congrue.

L’austérité qui vient

Un gouffre s’est creusé entre les Bourses et le monde. On ne compte plus les « bulles » financières : immobilier, matières premières, numérique, cryptomonnaies, ces devises virtuelles. La prise de contrôle par la finance – et ses critères de rentiers – s’étend jusqu’aux activités les plus vitales et concrètes, comme celles des géants mondiaux de la pharmacie, des maisons de retraite européennes ou des universités états-uniennes avec une dette étudiante au montant astronomique.

Un tel degré de financiarisation de l’économie n’a jamais été atteint. Il fait dire dans le « Guardian » au Britannique Jeremy Grantham, observateur avisé de la scène financière, que le cap est mis sur « un super krach ».

Le high-tech états-unien (Facebook, Microsoft, Netflix, etc.), gonflé à bloc par tous les parieurs des casinos financiers, est très malmené. L’indice Nasdaq sur lequel il est cotée à Wall Street a perdu plus de 12 % sur son record atteint en novembre. Pas encore un krach, défini à partir de 30 % de chute. Mais cette secousse tellurique est enregistrée comme un très sérieux symptôme. Comme l’est l’irruption de l’inflation.

Traduction de la transmission de la surchauffe financière à l’économie, elle précipite le retournement de tendance. Elle fait craindre un arrêt plus ou moins brutal du robinet à crédits gratuits des banques centrales. La Réserve fédérale états-unienne (Fed) a déjà annoncé la couleur : elle augmentera ses taux d’intérêt dès mars pour combattre une flambée des prix de 7 %, plus jamais vue Outre-Atlantique depuis quarante ans.

Le tour de vis monétaire est l’outil standard des institutions financières pour enrayer une flambée des prix qui ronge la valeur des placements.

L’austérité serait le seul moyen de la juguler et donc de faire payer, selon une logique de classe éprouvée, les exubérances spéculatives passées aux travailleurs et aux citoyens ordinaires en barrant la route à l’augmentation des salaires ou (et) des dépenses publiques.

Dilemme : le retour à de telles règles signifie aussi la fin de l’ère de l’argent facile déversé sur les Bourses et peut déclencher une chute vertigineuse des indices. Le monde est prévenu. Seule une mobilisation de ceux à qui l’on voudra, selon un scénario bien rodé, faire payer au prix le plus fort la crise annoncée, peut empêcher un nouveau cataclysme.

L’argent, son utilisation, sa gestion, ne sauraient rester plus longtemps l’apanage d’une dictature des marchés. Les travailleurs et les citoyens ont besoin d’accéder à de nouveaux pouvoirs pour orienter les crédits à taux nuls des banques centrales vers les investissements si indispensables aujourd’hui à la survie et au développement de toute l’humanité.

Les clés sont à la BCE

En Europe, la BCE détient les clés d’une sortie de crise. On lui suggère bruyamment d’emboîter le pas à la Réserve fédérale états-unienne et d’augmenter ses taux d’intérêt pour combattre l’inflation. Mais une telle hausse, synonyme d’austérité, serait le meilleur moyen de faire replonger l’économie.

Maintenir des crédits quasi gratuits est indispensable. « Mais à condition d’enclencher un changement complet de paradigme dans leur attribution », soulignent les économistes du PCF.

Il s’agit de financer au meilleur compte les biens communs, l’activité utile et non plus les poids lourds des Bourses. Aux premiers serait réservé l’accès aux crédits gratuits, destinés à des investissements riches en emploi, en formation, pour les services publics ou la lutte contre le réchauffement climatique.

On pourrait y parvenir immédiatement, sans même devoir attendre une hypothétique révision des traités européens, grâce à la création d’un fonds européen ad hoc solidaire refinancé par la banque centrale.

Article de Bruno Odent Publié dans l'Humanité

 

 

Ukraine quand l'impérialisme fait rouler ses muscles


Un poker dangereux

pour la paix mondiale

et la sécurité en Europe

Ukraine quand l'impérialisme fait rouler ses muscle

D'entrée précisons les choses : il ne s'agit ici pas de choisir entre Poutine et Biden, entre la Russie et l'Otan.

Moscou n'est pas plus rouge que Varsovie, Washington, Londres, Paris ou Budapest. Du point de vue des droits des peuples Poutine est-il plus fréquentable que Biden, Johnson ou les potentats des émirats ?

Ce qu'il faut noter c'est que ce ne sont pas 150 000 soldats russes qui sont mobilisés sur les berges du Rio Grande, du  St Laurent ou en baie de San Francisco mais bien 150 000 soldats US qui viennent renforcer un encerclement militaire d'un pays souverain.

Ensuite se poser cette question : pourquoi en cet endroit et maintenant ?

Obligé de quitter sur des défaites cumulées tout l'espace asiatique, l'armée US a été vaincue. Les conséquences de cette défaite en terme de politique intérieure sont dévastatrices dans des USA en crise politique majeure à l'issue du passage de Trump.

Sa défaite consommée en Afghanistan, l'impossibilité de se déployer dans son jardin privatif américain face à la montée des mouvements populaires en Amérique du sud et centrale, son discrédit et le partage des rôles avec les puissances néocoloniales lui interdisant l'Afrique, les pays du Moyen-orient ayant en travers de la gorge les guerres en Irak qui ont déstabilisé durablement toute la région, ne reste à la première puissance impérialiste mondiale (et qui entend le montrer) que de tenter des opérations en Europe centrale et de monter des provocations en chaine.

Le gouvernement ultra réactionnaire ukrainien, pourtant ennemi juré de la Russie mais en première ligne, affichant plus de modération que l'OTAN, l'UE et les USA.

Macron en difficulté majeure au plan intérieur, rouleur de mécaniques comme petit blouson noir dans un rade de banlieue se commettant tel petit dealer du grand trafic comme nabot receveur de l'impérialisme. 

Le problème, c'est que ces provocateurs en chaîne disposent d'une énorme puissance de feu et que le capital en crise sait que la guerre est le moyen pour lui de se purger de sa crise pour pouvoir rebondir.

Cette crise aux données diplomatiques pouvant dramatiquement déraper est l'expression violente et exacerbée de la crise du capital. Cette donnée devrait monter au plus vite dans le débat politique en France ne serait-ce que pour couper les ailes aux "va-t'en guerre" qui occupent ce terrain idéologique dangereux pour masquer leurs échecs dans tous les compartiments des activités humaines. 

 

Comment des familles jouent au Monopoly avec des immeubles à Paris

Frénésie d'achat d'immeubles entiers à Paris. Pas par des fonds ou des entreprises, mais par des familles aisées qui veulent profiter des taux bas et protéger leur capital d'un retournement du marché boursier! Petite visite guidée des dernières opérations, avec quelques figures comme Xavier Niel et les frères Pariente...

Frénésie d'achat d'immeubles par des familles

Baisse des taux, crainte d'un retournement du marché immobilier: de nombreuses familles aisées souhaitent protéger leur capital en achetant des immeubles à Paris.

Alexander Demyanenko

L’immobilier est un sujet de conversation assez courant dans toutes les familles. Mais dans certaines, on ne fait pas qu'en parler: on achète! Depuis deux mois, c’est fou le nombre de famille fortunées qui ont sorti leur portefeuille pour se payer un actif. Et n’imaginez pas un bel appartement dans un quartier cossu, ni même un hôtel particulier donnant sur un parc. Non, elles ont carrément acheté… un immeuble. Oui, un immeuble entier. Allez, on vous emmène visiter quelques-unes des dernières opérations.

Le site de nos confrères CFNewsImmo est plein de trésors. C’est le meilleur point de vue en France pour suivre toutes les transactions professionnelles dans la pierre. Or, là, depuis quelques semaines, il se passe quelque chose: les transactions immobilières par des familles semblent monter en puissance. Elles sont à la fois plus fréquentes et d’un montant de plus en plus élevé. Ce n’est pas tous les jours, pourtant, qu’une famille peut sortir 40 ou 50 millions pour s’acheter quelques arpents de pierre. "Il y a, chez ces familles, le sentiment que la Bourse est sans doute en fin d’un cycle de hausse de 2 ans. Et parallèlement, il y a des banques qui sont toutes prêts à faire crédit et à des taux qu’on n’avait encore jamais vus", confie le dirigeant d’un multi-family office qui a récemment participé à un tel deal.

Les Pariente à Athènes (9ème arrondissement)

Prêts pour la visite? Commençons par les Pariente. Mais si, les Pariente, rappelez-vous, ce sont les créateurs de la marque des années 90, Naf-Naf, avec le petit cochon rose… La famille a revendu sa griffe il y a bien longtemps et tout replacé dans l’immobilier (elle possède des immeubles entiers dans le sentier) et dans l’hôtellerie à Méribel, Saint-Tropez et… Crillon-le-Brave. Le mois dernier, ils ont donc ajouté un immeuble à leur tableau de chasse, le 26 rue d’Athènes, dans le 9ème arrondissement.

Le 26, rue d'Athènes, dans le 9ème arrondissement, acheté par la famille Pariente en janvier 2022. Crédit: Google Maps

Cet immeuble de 1.000 m² a été acquis par une de leurs société, Berthie Albrecht, pour une vingtaine de millions d’euros. Il appartenait à l’ERAFP (Établissement de Retraite Additionnelle de la Fonction Publique) et servira donc à améliorer les pensions complémentaires des fonctionnaires. Situé derrière la gare Saint-Lazare, le bâtiment est loué à Grand Optical et au groupe d’assurance et de prévoyance Prévoir. Le 9ème arrondissement a été particulièrement actif, souligne Guillaume Gouot, du site CFNewsImmo, "et, selon nos données, l’an dernier, plus de 500 millions d’euros y ont été investis à travers une petite dizaine de transactions."

Xavier Niel joue au Monopoly

Deuxième famille, ou plutôt deuxième personnalité, à acheter un immeuble entier: Xavier Niel. Le milliardaire, fondateur du groupe Iliad (Free), est un grand amateur d’immobilier. Non seulement il possède un beau patrimoine d’immeubles à Paris, mais il a aussi investi dans la foncière cotée Unibail-Rodamco-Westfield (URW). Cette fois, il fait un mouvement particulièrement stratégique, puisqu’il achète -auprès d’une famille- l’immeuble situé au 25, boulevard Malesherbes, dans le 8e arrondissement de Paris, pour environ 45 millions d’euros. 

Le 25, boulevard Malesherbes, dans le 8e arrondissement de Paris. Crédit: Google Maps

Le bâtiment de 2.100 m² est situé entre Madeleine et Saint-Augustin et composé majoritairement de bureaux et d’une boutique en rez-de-chaussée. Et si Xavier Niel a mis plus de 20/000 euros/m² pour acquérir cet immeuble d’apparence banal, c’est qu’il est adossé à son siège social qui donne, lui, sur la rue de la Ville-l’Evêque et avec lequel il pourra potentiellement établir un passage. Au 8, en effet, est installé Free, et au 16, Iliad, deux bâtiments qui sont loués, le premier, à l’Evêché de Paris et l’autre à Sogecap.

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Les autres transactions ont été plus discrètes encore, et souvent masquées derrière un family-office ou une société ad-hoc, regroupant plusieurs familles. C’est le cas par exemple du rachat, pour moins d’une trentaine de millions d’euros d’un immeuble d'environ 1.800 mètres carrés, rue Richer, dans le 8ème arrondissement. Il a été repris par un pool d’investisseurs privés menés par le groupe Eternam et par Black