“En partant du principe que les émissions par habitant aux États-Unis sont environ deux fois plus élevées qu’en Chine, et environ sept fois plus élevées que la moyenne des pays les plus pauvres, on peut affirmer qu’une transformation radicale du mode de vie irresponsable lié au modèle occidental aurait des répercussions considérables à long terme.”
Pape François
Chef de l'Église catholique

Comme bien d’autres médias, The Washington Post a lu l’exhortation apostolique du pape publiée ce 4 octobre. Mais le journal américain a surtout retenu une phrase parmi les douze pages rédigées par François. Celle où le souverain pontife “a grondé” les États-Unis, titre le journal.

“Le ‘pape vert’ a dénoncé l’ampleur des émissions venant de pays qui ont une culture de forte consommation et a affirmé que les pauvres du monde en payaient le prix”, résume The Washington Post, qui explique ensuite que François a également critiqué les leaders mondiaux dans leur ensemble. Notamment pour ne pas avoir su “créer un mécanisme pour contraindre les pays à respecter leurs engagements”.

“Le monde est en train de s’écrouler”, a aussi écrit le souverain pontife, rapporte de son côté le Corriere della Sera, qui souligne également que le pape a réaffirmé la responsabilité humaine incontestable dans le changement climatique en cours.

“Je suis contraint de faire ces précisions, qui peuvent sembler des évidences, à cause de certaines opinions méprisantes et irrationnelles que je trouve également à l’intérieur de l’Église catholique”, a affirmé le pape. Pour le quotidien italien, il s’agit là d’une attaque à peine voilée contre ses adversaires internes.

“Ce texte ne plaira pas à la galaxie des traditionalistes, qui a son épicentre aux États-Unis et qui dispose d’un réseau médiatique qui a déjà commencé à s’opposer au synode”, analyse ainsi le média milanais.

“Déclarations malencontreuses”

De l’autre côté de l’Atlantique, le Washington Post ne signale pas de réactions parmi le clergé américain, mais le quotidien conclut tout de même son article sur une observation qui semble en partie une critique à François : “Après plusieurs déclarations malencontreuses liées à la guerre en Ukraine, et alors que l’Église catholique semble incapable de résoudre le problème des abus sexuels, le pape revient sur un sujet sur lequel son autorité demeure incontestée.”