Un dirigeant de la CGT convoqué à la gendarmerie pour un collage d’affiches sur une poubelle
Philippe Vivien de la CGT de Falaise
(Calvados) a été convoqué le jeudi 22 février à la gendarmerie après une
plainte déposée par un élu local LR pour collage d’affiches sur des
containers à bouteilles. Une attaque qui s’inscrit dans une offensive
anti-syndicale générale dans le pays.
Le jeudi 22 février à 16 h 30, Philippe
Vivien, membre de la commission exécutive de l’Union Locale CGT de
Falaise (Calvados), a été convoqué à la gendarmerie suite à une plainte
pour avoir « collé des affiches sur des containers ». Philippe
est syndiqué à la CGT depuis 35 ans, et il a travaillé pendant 40 ans
chez PSA-Stellantis. Il nous a raconté comment six gendarmes sont venus à
l’entrée de la brigade pour ouvrir la barrière. « C’était comme si
j’avais commis un crime : ils ont pris les empreintes de tous les
doigts, un relevé ADN et la grandeur de mes godasses ». L’entretien avec l’adjudant-chef a duré « une bonne heure »,
au cours duquel il lui a été annoncé que la procédure irait chez le
procureur de la république qui décidera des suite à donner. « Ils peuvent très bien donner une amende au syndicat, ce qui remettrait le feu aux poudres ».
Si aucune personne venue le soutenir n’a pu l’accompagner dans la
gendarmerie, ils étaient quand même une cinquantaine à l’attendre devant
en solidarité : des camarades de l’union CGT Retraités de Falaise,
d’autres de Lisieux et le secrétaire général de l’union départementale
CGT du Calvados Allan Bertu. C’est le maire LR de la commune de Vignats
et vice-président de la communauté de communes Kevin Dewaële qui a
déposé une plainte contre le syndicaliste après l’avoir photographié en
train de coller dans le centre-ville de la Falaise le 17 août dernier. À
Ouest-France, l’élu affirme « sans
parler du coût, une affiche en appelle d’autres et cela donne
l’impression d’un manque d’entretien et [...] favorise le dépôt d’autres
déchets ».
Philippe dénonce quant à lui le manque d’emplacement d’expression dans la ville : « Si
on a été amenés à coller en sauvage, c’est parce qu’actuellement, ce
n’est pas qu’il y a en pas assez, c’est qu’il y en a pas du tout ! J’ai
demandé qu’on ait une rencontre avec le maire de Falaise pour nous
attribuer des emplacements pour pouvoir coller. On sait très bien qu’il
ne le fera pas, donc dans ces cas-là, il y aura des collages sauvages. ». Dans cette affaire, Philippe est le bouc émissaire d’une répression qui vise l’ensemble du syndicat. « En
moyenne, je fais un collage tous les trois mois, mais ce que j’ai dit à
l’adjudant, c’est que c’est le collectif de l’UL de Falaise qui
organise les collages. » nous raconte Philippe, dont cette procédure d’intimidation n’a pas entamé la détermination : « En
novembre et décembre, nous avons les élections syndicales dans les TPE.
Croyez-moi que je vais tout faire pour mener une campagne à bien, de
façon à mobiliser les salariés des petites et moyennes entreprises pour
pouvoir les appeler à voter CGT ».
« C’est une attaque contre l’union locale CGT de
Falaise, et même contre toute la CGT. Comme ailleurs en France c’est
purement de la répression anti-syndicale »
Cette attaque n’est pas la première de la municipalité contre les activités de la CGT. « Quand
on fait les distributions à Leclerc et Tartefrais, neuf fois sur dix,
on nous envoie les vigiles, la police municipale voire même les
gendarmes ». Philippe Vivien a compris qu’à travers lui, c’est le
syndicat qui est visé et son implication dans les mobilisations sociales
de ces derniers mois : « Falaise était une usine pilote sur le plan
national pour les manifestations sur les retraites. On n’a pas désarmé. À
ce moment, on faisait deux collages par mois avec deux voitures
différentes, on a jamais eu de souci et on collait sur les fameux
containers. Le rassemblement du 1er mai on l’a fait l’année dernière à
Falaise, et je compte bien en refaire encore un autre d’une plus grande
ampleur. Depuis le mouvement des retraites la CGT a plus de 400
nouvelles adhésions sur le département. Le gouvernement, les préfets et
les maires, ce qu’ils veulent, c’est affaiblir la CGT. Mais ils ne vont
pas l’affaiblir longtemps ! Ils voient qu’à Falaise l’union locale vit ».
Dans le département, les attaques contre les syndicats se
multiplient. La semaine avant sa convocation, Philippe avait participé
aux côtés de plusieurs autres cégétistes à l’envahissement du conseil municipal de Condé-en-Normandie
pour protester contre l’expulsion pure et simple de l’union locale CGT
de Condé du local qu’elle occupe depuis plus de vingt ans, sans
qu’aucune solution ne soit proposée par la mairie.
Signe de ce climat d’offensive anti-syndicale, Philippe évoque aussi les travailleurs de l’aéroport de Roissy « en pleine bagarre contre la répression syndicale » suite au licenciement du secrétaire de l’union locale. « Ils nous ont tous dans le collimateur pour démobiliser la CGT sur le plan des attaques et des régressions sociales ». Face à la multiplication des cas de répression syndicale dans le pays,
l’heure n’est plus au dialogue social avec le gouvernement ou les
patrons, mais à la préparation d’une riposte de l’ensemble des
travailleurs !
(°) Titre de Pedrito
Aux fous !
mercredi 28 février 2024
par Francis Arzalier /Bruno Drwreski et Retailleau
La guerre anti-russe en
Ukraine dure depuis deux ans, alimentée par l’aide en armes, munitions
et finances par les USA de Biden et ses alliés-supplétifs européens de
l’OTAN.
Nos médias télévisés, privés et publics, supposées par la
Constitution informer les citoyens des faits, se comportent depuis des
mois en communicants de guerre, en porte-paroles des plus bellicistes de
l’OTAN.
Ces derniers temps, ils pleurent sur les réticences des Républicains et
de leur candidat Trump aux USA à co-distribuer des milliards de dollars
aux Nationalistes ukrainiens.
Nos « experts » télévisuels renchérissent en affirmant que la
« pénurie » de munitions explique déjà la stagnation, voire les reculs,
des troupes ukrainiennes sur le front, négligeant au passage que cela
tient aussi à la fatigue des soldats nationalistes qui ont perdu leurs
illusions premières.
Dans ce contexte, les dirigeants de l’Otan et l’UE se sont
réunis récemment pour clamer d’une seule voix que l’Ukraine devait
gagner, qu’elle combattait pour tous les Européens menacés par la
Russie.
Mieux encore, nos dirigeants français, à commencer par le
monarque Macron et son clone frétillant Attal, toujours à l’affût de la
plus basse démagogie pour remonter dans des sondages en berne, n’ont pas
hésité à en rajouter en envisageant l’envoi en Ukraine de soldats
français !
Un seul politicien de France, Jean Luc Mélenchon, a réagi
honorablement aussitôt en écrivant quand tant d’autres, honteusement,
n’ont rien dit : [1]
« Cela ferait de la France un belligérant direct, et entraînerait une réaction russe, voire le début d’une guerre mondiale «
Ces déclarations sont d’ailleurs tellement aventurismes et
incontrôlées qu’elles ont été dès le lendemain démenties par les
dirigeants des USA, d’Allemagne, et même par les boute en guerre
polonais !
Nos dirigeants, perdant encore une belle occasion de se taire (quand
on prépare une guerre, on ne le claironne pas à l’avance), et il ajoute
au discrédit et même au ridicule international de notre nation !
Francis Arzalier (ANC)
J’ai lu dans une agence de presse russe que l’annonce tonitruante
de Macron a surtout permis à de nombreux chefs d’État européens et
nord-américains de souligner qu’ils n’enverront surtout pas de troupes
en Ukraine et donc que d’une certaine manière Macron a permis de montrer
que l’Union européenne, avec ou sans Trump, était décidée à ne rien
faire puisqu’il n’y a pas consensus, à part de prendre des postures
verbales tonitruantes. ...Une vision plutôt optimiste donc de leur part.
(Bruno Drweski-ANC)
Entre
la campagne de Russie, la Berezina et la vente à l’encan de la France,
sa culture comme un club de foot, c’est tout Macron et la Macronerie…
Si le parlement britannique comme nous le montrons dans un autre
article parait la proie d’un chaos indescriptible, Macron est le chaos à
lui tout seul. D’un côté il se lance dans une opération électorale liée
aux européennes dans lequel il s’agit pour lui de n’avoir qu’un seul
adversaire, le Front National, il ne s’adresse qu’à lui, et donc le fait
monter (comme Mitterrand) à travers diverses opérations dont le vote de
la loi immigration, les comédies face à la crise agricole, mais dans le
même temps il faut acculer le dit Rassemblement national dans l’espace
le plus honni face à l’intérêt national (d’où l’opération récupération
Manouchian et invraisemblable interview dans l’Humanité). Le
Rassemblement national n’est pas l’histoire de la France mais de sa
collaboration (ce qui est vrai). Et là on passe, comme cela était
totalement prévisible pour ceux qui ont encore le sens politique, de la
célébration des héros de la résistance, à ce qui a été longuement
médiatiquement préparé à savoir le nouvel Hitler, le nouvel ennemi de la
France, de l’Europe, à savoir la Russie. On utilise à plein le clown
Zelensky, on se porte tel Napoléon à la tête de la nouvelle Berezina
pour exister, mais surtout pour mettre le Rassemblement national dont on
invente (malgré Meloni) qu’il représenterait un allié de l’ennemi le
Russe à la tête de ses hordes comme papa Le pen avait été l’ami
d’Hitler. Quitte à ce que ces manœuvres électoralistes nous mènent tout
droit à une guerre nucléaire. Mais comme il faut du fric et qu’à force
de ruisseler, de promettre des milliards à Zelensky et comme il s’agit
également de récupérer le vote des gens issus de l’immigration, voici
sur quoi tombe notre pitre national et son petit état major dérisoire :
on vend la France et la culture au Qatar comme s’il s’agissait du PSG
(Dati est là pour ça flanquée de Paul Bismuth). Cette conception de la
culture de ses “consciences”, ça jette un tout autre éclairage sur la
récente cérémonie des Césars, Macron va recevoir Judith Godrèche, par
parenthèse je ne vois qu’un seul bénéfice à toutes ces comédies c’est la
manière dont les républicains qui s’épuisent à courir derrière ce
schtroumpf qui est le président de la France ont fini par accepter de
voter pour l’inscription de l’avortement dans la Constitution. Quant à
Ghaza dont il est vaguement question dans le cahier des charges du
spectacle annoncé voici quelques temps que Macron virevolte comme une
danseuse de ballet tout en restant là comme ailleurs le nez rivé sur le
cher allié américain. certes percevoir les jeux politicards et leur
évolution prévisible a disparu semble-t-il de la mentalité du militant
qui est devenu aussi naïf que le spectateur de guignol et qui crie
“c’est lui le méchant!” comme le veut la manœuvre, mais il est possible
aussi que les “naïfs” se réveillent face au niveau qu’atteignent
désormais les jeux électoraux en France. (note de Danielle Bleitrach
histoire et société)
Le président Emmanuel Macron a annoncé avoir signé mardi avec l’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani un
accord portant sur des engagements d’investissements qatariens à
hauteur de 10 milliards d’euros dans l’économie française à l’horizon
2030.« Nous avons signé un plan ambitieux d’investissements de
10 milliards d’euros », a-t-il déclaré lors de l’échange de toasts en
ouverture du dîner donné en l’honneur de l’émir, en visite d’État en
France. Ces investissements interviendront dans des secteurs tels que la
transition énergétique, les semi-conducteurs, l’aérospatial,
l’intelligence artificielle, le numérique, la santé et les industries de
la culture. Cette première visite d’État d’un émir du Qatar depuis 15
ans en France, et la première pour Tamim ben Hamad Al-Thani, parfait
francophone, depuis son accession au trône en 2013, est un « immense
honneur pour la France », a souligné Emmanuel Macron.
« Votre pays est un pays ami de la France, un partenaire fidèle,
stratégique, sur lequel elle sait pouvoir compter dans les situations
difficiles », a ajouté le président, en rappelant l’agenda commun de
« défense et de sécurité » que les deux États sont « en train de
renforcer » ou celui dans la « lutte contre le terrorisme ».
Mardi soir, l’émir a dîné à l’Élysée en compagnie du président de la République et du capitaine de l’équipe de France de football Kylian Mbappé.
Durant sa visite de deux jours à Paris, Tamim ben Hamad Al-Thani doit
également discuter avec Emmanuel Macron des négociations entre Israël
et le Hamas pour une trêve à Gaza
Note de Pedrito
On ne saurait mieux dire que la note de Danielle Bleitrach : à lui seul Macron est un chaos.
Le CHAOS !!
Mais il y a tant d'autres qualificatifs pour affubler comme il le mérite l'agité du bocal qui prend la France pour un pays d'attardés. Il est tellement surexité qu'il finit par faire peur même à certains de ses dangereux inconditionnels.
Il y a aussi:
Comédien, tricheur, girouette, menteur, collectionneur de catastrophes, dangereux prétentieux, trublion, va-t-en guerre, caractériel, agitateur, pitre national, schtroumpf, naïf, guignol, psychopathe, maquignon, narcissique, pion de l'OTAN, danseuse de ballet, et plein d'autres noms d'oiselles que la morale réprouve même pour les Français qui ont les idées larges et qui en ont vu d'autres.
A quoi on peut encore ajouter ce que je viens de lire ici et là en feuilletant les nombreuses chroniques qui lui sont consacrées: foutriquet, coq , macrotte constamment sous psychotropes, cocaïnomane, à l'ego sur-dimentionné, surtout pas fait pour diriger la France......etc....etc....
Le concours continue! Avis à ses applaudisseurs. Ils vont devoir nous expliquer ce qui les attire chez ce dangereux chef de guerre déjanté et désavoué même par la plupart de ses pairs européens.
Un vrai chaos ! Que dis-je ?
Un tsunami !!
Il sera dur de remonter le gouffre économique et financier où ce pervers nous aura précipités. Mais au moins aujourd'hui le monde entier parle de la France et de celui qui prépare une guerre mondiale !
Comme s'il était sûr qu'il la gagnerait et qu'il serait épargné. Un vrai fou dangereux!!
L’autonomie de la Corse à l’épreuve du « en même temps » de Macron
En Corse, Macron s'était montré fidèle à
lui-même : pédant et arrogant. Aux aspirations et aux difficultés des
Corses, il avait répondu par le conservatisme et plus de centralisation.
Lorsque l'on parle à Macron d'avenir humain, il répond par des chiffres
et, lorsqu'il utilise les mots, il accumule les symboles, les lieux
communs, les incantations et les fausses certitudes. Derrière l'écume de
sa pensée, le fond est toujours le même. Il est jupitérien, jacobin,
conservateur et ultralibéral. En 2018, Il avait fait peser la
culpabilité de la mort du préfet Erignac sur tous les Corses. Toutefois
en septembre 2023, il a prononcé le mot « autonomie » pour la Corse mais
en le confrontant à son « en même temps » jacobin. Comment les élus
corses vont-ils définir ce qu'est « une autonomie dans la République »,
selon la formule d'Emmanuel Macron qui leur avait donné six mois pour
trouver un consensus avec Darmanin ?
Les Corses n’ont pas la mémoire courte et ils ont la rancune Tenace. A
peine élu, Macron a voulu humilier les élus insulaires lors de la
cérémonie de commémoration de l’assassinat du préfet Erignac en 2018.
Emmanuel Macron, au-delà de son pédantisme habituel, avait choisi
l'arrogance jacobine dans les discours qu'il a tenus en Corse. Les élus
ont même eu droit à des vexations, à des manquements au protocole.
Gilles Simeoni a été placé au deuxième rang des élus insulaires,
eux-mêmes placés à l'écart du carré VIP de la république française.
« Le meurtre du préfet Erignac, une infamie qui a déshonoré à
jamais ses auteurs... ne se justifie pas, ne se plaide pas, ne
s’explique pas », a déclaré Macron. Ce propos n’était pas anodin car
tenu devant Gilles Simeoni, ancien avocat d’Yvan Colonna. Propos
élyséen que condamnera, dans l'après-midi, le bâtonnier d'Ajaccio, y
voyant « une atteinte aussi violente qu'infondée aux droits de la défense ».
Comment peut-on ainsi attaquer un avocat qui est dans son rôle de
défenseur prévu par la Justice ? Est-ce digne de la fonction de
Président de la République de refuser toute plaidoirie à un mis en
cause ? A l'époque la parole élyséenne de Nicolas Sarkozy était-elle
celle de la Justice et devait-elle entraîner de facto la condamnation
d'Yvan Colonna désigné comme l'assassin avant d'avoir été jugé ? Drôle
de conception de la démocratie et de la justice ! Les propos sont allés
plus loin lorsqu'il a dit que cet assassinat avait sali la Corse, comme
si sa responsabilité devait être assumée par chaque Corse. C'est une
humiliation parmi d'autres qu'avait infligée Macron aux Insulaires.
Non seulement Emmanuel Macron avait convié Jean-Pierre Chevènement
pour la cérémonie mais il avait fait aussi l'éloge de son action en
qualité de ministre de l’Intérieur à l'époque de cette tragédie.
Chevènement, ce politicien raté que l'on nous avait sorti de la
naphtaline pour en faire le président de la Fondation des œuvres de
l'islam de France. A son âge il lui fallait encore un fromage. Sollicité
par Macron et une partie de la Presse, il ouvrit encore son clapet pour
cracher sur les Corses, allant jusqu'à traiter la Corse d'île
maffieuse. En Corse, nul n'a oublié que c'est Chevènement qui avait
nommé le méprisable préfet Bonnet en lui donnant carte blanche et en le
désignant comme l'homme de la situation, c'est-à-dire mis en place pour
mater les Corses. On connaît la suite et que les vieux enfants de la
république n’auraient pas dû jouer avec les allumettes. Qui se souvient
que Macron était dans le sillage du Mouvement chevènementiste des
citoyens et de la campagne de Jean-Pierre Chevènement en 2002 ? Il ne
récolta qu'un peu plus de 5% et vit donc sa pépinière se vider. On y
trouvait, outre Macron, Florian Philippot et Apolline de Malherbe qui se
sont distingués dans leurs propos anti-corses, lors du déplacement de
Macron sur l'Île. On y notait aussi la présence d'un certain Eric
Coquerel, venu de la ligue communiste révolutionnaire et actuellement
député insoumis proche de Jean-Luc Mélenchon. Tout cela figure dans un
article du journal L'Opinion. Jean-Pierre Chevènement, Monsieur
Anti-Corse, avait été placé au côté de la "Madame Corse du
gouvernement", une illustration risible du "en même temps" macroniste.
Macron avait étalé sa méconnaissance de l'histoire corse. Il avait
même refusé toute présence de drapeau corse lors de ses interventions
publiques. Il avait fait l'éloge vibrant du centralisme jacobin. Il
avait lancé des incantations à la République. Sa religion hégélienne de
l'État est apparue affligeante. Cela nous fait penser à un petit roman
noir écrit par Jean-Bernard Pouy et portant le titre : "Spinoza encule
Hegel", où les factions philosophico-idéologiques sont constituées en
gangs s'entre-tuant dans une vaste compétition nationale. Julius Puech,
alias Spinoza, ou même Spino, est le chef de la Fraction Armée
Spinoziste (FAS). Armé, monté sur sa Guzzi 850 California, chaussé de
bottes en lézard mauve, et poussé par son amour de l'éthique, ce héros
va combattre son ennemi de toujours : Hegel et l'esthétique... Non ! En
Corse il n'y a pas de Spino, chef d'une Fraction Armée Spinoziste.
Toutefois, l'éthique de chaque insulaire y a une plus grande force que
l'esthétique d'une île renvoyée à sa beauté. Les Corses ne se laissent
pas abuser par la cosmétique d'un discours égocentrique qui cherche
davantage à paraître qu'à comprendre et agir. Macron ne se taillera
jamais une réputation de "dur-à-cuire" sur le dos des Corses en allant
jusqu'à faire fouiller les élus insulaires venus pour l'écouter
prononcer un discours paternaliste dans lequel la seule concession fut
de se dire favorable à la mention de la Corse dans la constitution... La
Corse mise au même rang que les territoires d'Outre-mer qui y figurent
déjà aux articles 73, 72 et 74. Un avis qui ne coûte rien car la
décision dépendra du parlement et du conseil constitutionnel.
En dehors de considérations économiques faites pour affirmer le rôle
de l'Etat dans le développement de l'Île et donc marteler la dépendance
des Corses, Macron avait promis la généralisation du débit 4G pour le
réseau Internet. Qu'avons-nous surtout entendu ? Le renforcement de
forces de police et de gendarmerie. Rien sur le rapprochement des
condamnés corses, malgré l'intervention inattendue de l'épouse d'Yvan
Colonna. Le détenu originaire de Cargèse ne reverra jamais la Corse. Il a
été assassiné dans la prison d’Avignon par une autre détenu islamiste.
La liberté d’aller et venue de ce détenu dangereux et l’absence de
surveillance ont jeté la suspicion sur les conditions de cet assassinat.
Macron avait dit son opposition au statut de résident, tout en
voulant assouplir les règles d'urbanisme de la loi sur le littoral et la
montagne. Quelques maires voulaient accorder plus de permis de
construire. Pour qui ? Il faut rappeler qu'un bien immobilier sur deux
vendus est acheté par des "pinzutti" et que de nombreux insulaires n'ont
pas les moyens d'être propriétaires devant la spéculation immobilière.
Même les locations à l'année se sont raréfiées et sont souvent trop
chères Pour régler la question du logement - et notamment du logement
social - il fallait, selon Macron, adapter les lois littoral et
montagne ! Quelle absurdité ! La loi littorale protège les sites et le
bien commun qu'est le Domaine Public Maritime. Elle préserve donc les
intérêts collectifs contre la spéculation immobilière. La question du
logement est d'abord posée par l'absence de documents d'urbanisme locaux
et de maîtrise publique d'opérations d'aménagement. L'OFC et l'AUE ne
peuvent agir qu'à l'appui des initiatives de l'Etat, des maires ou des
intercommunalités. C'est pourquoi la Collectivité de Corse avait demandé
lors des discussions sur la Collectivité unique, la possibilité pour
elle d'initier des Projets d’Intérêts majeurs, des Zone d'Aménagement
Concerté, et autres Zones d'Aménagement Différé. Les ministres Baylet et
Cosse avaient répondu favorablement à cette requête. Cependant, les
dispositions n'ont pas été inscrites dans la Loi NOTRe. Et le ministre
qui a pris la suite de ces questions au gouvernement, M. Mezard, n'a pas
donné suite à cette demande.
Comme l'a écrit l'association U Levante : "Rien ne justifie un
« aménagement » de cette loi pour « libérer du terrain à construire ».
Une telle annonce ne peut que réjouir la mafia, le crime organisé, les
divers groupes de pression qui espèrent justement que les terres
agricoles et les espaces remarquables des communes du littoral
deviennent constructibles, permettant ainsi de réaliser une plus-value
fantastique" .Adapter la loi littorale c'est renforcer le risque
spéculatif. En quoi cela aidera le logement social à moins que les
logements sociaux puissent être construits dans des zones
inconstructibles et des zones agricoles par exemple. Macron veut-il
remettre en cause le Padduc et donner un signal favorable aux
constructeurs de villas les pieds dans l'eau, de villages de vacances et
d'hôtels ? Macron voudrait-il rendre légales des constructions
illégalement construites comme celles de son ami Pierre Feracci dans la
baie de Rondinara ? De toute évidence, d'aucuns sont fondés à penser
qu'il veut urbaniser le littoral, urbaniser au maximum la Corse et y
mettre le maximum de résidences secondaires, ce qu’on a appelé dans les
années 90 faire de la Corse le « bronzodrome » de la France ».
Enfin, Macron s'était dit "tout à fait favorable à l'esprit du
bilinguisme", ce qui peut apparaître comme un pas encourageant. À ceci
près... qu'il est contre la co-officialité et qu’il n'est pas possible
d'obtenir l'un sans l'autre. Comme le relève Michel Feltin-Palas dans
l'EXPRESS du 7 février 2018 : "On aimerait croire en effet que l'on
peut arriver à une situation de bilinguisme sans donner des droits égaux
à la langue corse et à la langue française. Or, toutes les situations
internationales montrent que ce n'est pas le cas, comme on peut le voir
par exemple sur l'excellent site de l'université de Laval, au Québec.
Quand, sur un territoire, deux langues cohabitent, mais que l'une d'elle
est favorisée au détriment d'une autre, c'est naturellement vers la
plus puissante que les populations se tournent".
« Un discours étriqué, minimaliste et néocolonial » : la
phrase n’est pas celle de Gilles Simeoni ou Jean-Guy Talamoni, mais
celle de Périco Légasse, rédacteur en chef de Marianne. Macron a été
humiliant et absent de ce rendez-vous avec la Corse sur la forme et sur
le fond. Autre exemple, il avait refusé de se rendre à la mairie de
Bastia pour rencontrer les élus, préférant organiser un déjeuner dit
républicain en préfecture. Tout un symbole qui avait entraîné l'absence
des élus autonomistes et nationalistes à ce déjeuner. Dans un
communiqué, le maire de Bastia, Pierre Savelli avait regretté le
« refus » du Président, malgré des demandes réitérées, de s’entretenir à
l’Hôtel de Ville avec le Maire et l’ensemble des élus.
En Corse, Macron s'était montré fidèle à lui-même : pédant et
arrogant. Aux aspirations et aux difficultés des Corses, il avait
répondu par le conservatisme et plus de centralisation avec, en
filigrane, les subventions comme seuls intérêts de la Corse et de son
économie. Lorsque l'on parle à Macron d'avenir humain, il répond par des
chiffres et, lorsqu'il utilise les mots, il accumule les symboles, les
lieux communs, les incantations et les fausses certitudes. Derrière
l'écume de sa pensée, le fond est toujours le même. Il est jupitérien,
jacobin, conservateur et ultralibéral. Son pacte girondin n'était qu'une
expression, un leurre, le cache-sexe de ses convictions jacobines.
N'oublions pas que le produit médiatique Emmanuel Macron est coulé
dans le moule de l'ENA (même s'il s'en défend). Il fait preuve de
conformisme intellectuel, sans personnalité et sans convictions
affirmées. Sa formule "en même temps" en est l'illustration. Il choisit
le confort "apparent" des formules convenues reprises. Il a son propre
vocabulaire. Il a tendance aussi à tirer les questions posées vers la
restitution de "fiches" préalablement établies et étudiées. Il essaie de
faire passer des vessies pour des lanternes. Il pratique la dialectique
éristique pour avoir toujours raison per fas et nefas ( par tous les
moyens possibles) et va jusqu'à la malhonnêteté intellectuelle.
Pour reprendre des termes pédants utilisés par Macron, aucun
signe de disruption, dans un discours où il fut beaucoup question de 4G
et de fibre, de sécurité et d’hôpitaux, d’agriculture bio et d’Internet…
Il avait récité un palimpseste, un discours éculé. Il n'a rien compris
de l'ipséité corse. Il oppose un ultralibéralisme à l'illibéralisme, même en Corse, tout en se montrant illibéral lorsqu'il s'agit d'autonomie. Il est certain que l'on ne peut pas le taxer d'irénisme
naïf car ce n'est pas la paix et la concorde qu'il est venu chercher en
Corse. Par contre, il a tendance à prendre les Corses pour des naïfs et
il est naïf de le penser. Il a fait preuve d'un œcuménisme poujadiste
d'un autre temps. Macron n'est pas moderne, à moins de faire de la
modernité un mot de la novlangue qui la présente comme un idéal
supposant que soient intériorisées les précieuses valeurs occidentales
du libéralisme économique. Macron a son vocabulaire, sa grammaire et sa
syntaxe. Sa grammaire est l'ultralibéralisme. Il vide les mots de leur
sens, en élimine et en réinvente d’autres. Pour cela deux langues lui
suffisent le français et l'anglais. Pour lui, le corse doit faire partie
du folklore. Il va jusqu'à dire que les résultats de l'apprentissage de
la langue corse ne sont pas à la hauteur des investissements réalisés.
Il met un prix sur tout. Là, encore c'est son cynisme qui ressort et sa
manière de vouloir toujours culpabiliser les gens qui n'entrent pas dans
ses projets si ce n'est pour les casser.
Dans la partie de bonneteau que Macron leur avait jouée, les élus
corses n'avaient rien trouvé sous les gobelets de la co-officialité de
la langue, du statut de résident et du sort des prisonniers corses. Ils
avaient reçu comme une obole politique, l'avis favorable de Macron à la
mention de la Corse dans la constitution. L’autoritarisme était la
réponse globale aux revendications portées par la majorité territoriale
de Corse. A la demande de « plus de responsabilités et plus
d'autonomie », Emmanuel Macron apportait comme solution « plus d’Etat
français », plus de contrôle administratif et plus de police.
Nous n’allons pas revenir sur tous les déplacements de Macron en
Corse. Les quatre premiers ont été décevants. Il s’est passé quelque
chose de nouveau au 5ème. Fin septembre 2023, le locataire de
l’Elysée, ayant obtenu un second bail de 5 ans non renouvelable une
troisième fois, est revenu en Corse. Il y est resté du mercredi 27 au
vendredi 29 septembre 2023. Ce déplacement était l’occasion de
poursuivre le cycle mémoriel consacré à la résistance comme
manifestation de la résilience du peuple français. Cette visite était
organisée dans le cadre des 80 ans de la libération de la Corse en 1943.
La Corse a été le premier département libéré. De grands résistants
insulaires avaient participé à la Résistance. Pour l’occasion, Macron a
prononcé, pour la première fois, le mot « autonomie » mais une autonomie
sous condition. Devant l’Assemblée de Corse. Il lançait : « Ayons
l’audace de bâtir une autonomie à la Corse dans la République, a lancé
Emmanuel Macron, jeudi 28 septembre, à Ajaccio, aux 63 élus de la
collectivité insulaire. Ce ne sera pas une autonomie contre l’Etat, ni une autonomie sans l’Etat, mais une autonomie pour la Corse et dans la République. » Il ajoutait : « Je
suis favorable à ce qu’une nouvelle étape soit franchie… Pour ancrer
pleinement la Corse dans la République et reconnaître sa singularité,
nous devons avancer et il faut pour cela l’entrée de la Corse dans notre
Constitution. C’est votre souhait, je le partage et je le fais mien car
je respecte et je reconnais l’histoire, la culture, les spécificités
corses dans la République ». Il donnait 6 mois aux élus corses et à
son premier ministre pour trouver un « consensus », mot qu’il
affectionne et qui s’accommode du « en même temps » macronien.
Aujourd’hui, où en est-on ? Lundi dernier Le ministre de l'Intérieur
Gérald Darmanin recevait des élus corses pour avancer sur le statut
d'autonomie promis par Emmanuel Macron en septembre dernier. Pour cela,
une réforme de la Constitution devra être engagée pour y inscrire la
spécificité de l'île. La délégation corse a été conduite par Gilles
Simeoni et Marie-Antoinette Maupertuis, respectivement président du
conseil exécutif et présidente de l'assemblée de Corse. La réunion de
lundi soir devait être déterminante parce que le processus n'aurait
jamais été aussi loin pour aboutir à l'autonomie et qu'il pourrait
s'interrompre à tout moment. Dans cette affaire, Darmanin montre la
franchise de l’âne qui recule. Après l’occupation momentanée de la
résidence corse du ministre de la Justice, il a refusé de retourner sur
l’Île. Comment vont-ils définir ce qu'est « une autonomie dans la
République », selon la formule d'Emmanuel Macron qui leur avait donné
six mois pour trouver un consensus. Gérald Darmanin avait donné un coup
de pression sur les élus corses dans Corse-Matin le 16 février et ils
ont trouvé un accord sur le fil, en fin de semaine dernière. Ils sont
unanimes sur une « communauté insulaire, historique, linguistique et
culturelle ayant développé au fil des siècles un lien fort et singulier
avec sa terre : l'île de Corse ». Ces termes précis devraient
permettre de donner plus de place à la langue corse, à côté du français.
Ils veulent faire évoluer aussi le statut de résident pour faciliter
l'accès à la propriété sur l'île. Ainsi, les élus réclament « la constitutionnalisation du lien à la terre et de l'accès équitable à la propriété foncière et immobilière »,
ce qui pourrait conditionner l'accès à la propriété sur l'île à une
qualité de résident depuis une durée déterminée. Ils veulent aussi
instaurer un « statut de la langue corse et la mise en œuvre d'un bilinguisme réel et vivant » et « le principe de l'autonomie fiscale ».
Pour Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de la Corse, « il ne
peut y avoir autonomie sans pouvoir législatif. C'est un corollaire ».
Jusqu’à présent, Gérald Darmanin a parlé seulement de la possible
attribution d'une "capacité normative" pour l'Assemblée de Corse. Les
nationalistes veulent aller plus loin et obtenir un vrai pouvoir
législatif sur l'île, pour adapter les lois à la Corse. Mais les forces
de droite, majoritaires au Sénat s'y opposent et participent à toute
modification de la constitution en congrès. En outre, la langue corse et
le statut de résident sont des points de crispation pour Macron.
Finalement, c’est le ministre de l’Intérieur qui, in fine, proposera un
projet de texte constitutionnel permettant « l'autonomie » de la Corse.
Ce n’est toutefois pas ce que réclament les Indépendantistes qui voient
dans ce processus un abandon des revendications d’indépendance. Les
indépendantistes n’ont pas pour objectif d’ancrer la Corse dans la
constitution française ; Cet objectif est toujours le même : prendre le
large. Pour eux, l’autonomie proposée est un abandon de leur combat et
donc une trahison de leurs idéaux. Ils considèrent que l’autonomie est
l’acceptation de la disparition du peuple corse favorisée par la
spéculation immobilière. Pour eux, l’autonomie proposée est une forme de
régionalisation. Ils réclament « une autonomie pleine et entière
avec la possibilité d'un transfert de pouvoir législatif, même par
étapes si elles sont connues et planifiées ».
Sous le titre Affaires de Corse, un ouvrage associé à la
correspondance de Jean-Jacques Rousseau avec le capitaine Buttafoco, est
une édition critique des manuscrits dans lesquels Rousseau a travaillé à
un "plan de gouvernement bon pour la Corse". Sous le titre apocryphe
« Projet de constitution pour la Corse », trois manuscrits avait été
édités. Ils avaient été rédigés en 1765 par Rousseau, après que le
capitaine Buttafoco l'eut invité à tracer le "plan du système politique"
de la Corse. Ces manuscrits ne sont pas une œuvre de Rousseau mais des
pièces successives et inachevées d'un dossier dans lequel il conservait
sa documentation sous l'intitulé Affaires de Corse. Matteo (dit parfois
Matthieu) Buttafoco, ou comte de Buttafoco, est un aristocrate et député
corse, capitaine au Régiment Royal Corse puis Maréchal de camp, à
l'origine du Projet de constitution pour la Corse dont il demanda la
rédaction détaillée à Jean-Jacques Rousseau en 1764.
Il faut rappeler que, avant d’être achetée et conquise militairement
par la France, la Corse avait écrit sa constitution adoptée par des
représentants corses le 18 novembre 1755. Elle organisait les
institutions de la République corse, proclamée au même moment. Initiée
par Pascal Paoli, elle avait donc marqué l'indépendance corse. Elle
établissait la séparation des pouvoirs : pouvoir exécutif, pouvoir à la
fois judiciaire et législatif. Cette constitution fut en vigueur de 1755
à 1769 (bataille de Ponte-Novo et défaite militaire face aux troupes
françaises).
Blog Agora Vox
Les États-Unis prolongent leur série de défaites face à la Chine dans le Pacifique
Les îles Salomon, Nauru et la Papouasie-Nouvelle-Guinée sont toutes
sous l’emprise de la Chine, tandis que les États-Unis ne parviennent pas
à allouer des fonds à leurs principaux partenaires du Pacifique. Par
parenthèse, franco-française, on peut s’interroger sur l’influence dans
le groupe communiste de députés du Pacifique qui vivent cette évolution,
comme ils dénoncent la manière dont ils ont été le lieu d’essai des
bombes nucléaires ? dans l’évolution du groupe communiste avec le
discours remarquable d’André Chassaigne, il y a l’influence de la
résistance cubaine mais aussi peut-être l’évolution de toute la zone
pacifique décrite ici. Notez que si l’auteur oppose l’évolution
pro-chinoise des îles du Pacifique, à ce qui se passe à Taiwan, en Corée
du sud, et au Japon, il faut comme nous l’avons fait relativiser l’idée
d’une otanisation des vassaux apparents des USA : ça freine des quatre
fers (l’Otan européenne manifeste d’ailleurs une propension également au
retropédalage. Parfois rien ne vaut l’analyse d’un adversaire pour
éclairer ce que le système de propagande a créé en France, une unanimité
dans la désinformation qui vous interdit de voir la réalité de
l’inexorable changement. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour
histoireetsociete)
J’ai commencé ma vie en tant que fan d’une malheureuse équipe de
baseball appelée les Senators de Washington, alors je reconnais la
défaite quand je la vois. Il y a beaucoup de pertes dans le Pacifique
alors que les Chinois cherchent à saper les positions américaines et
australiennes. Si vous perdez le Pacifique, peu importe les armes que
vous donnez à Taïwan ou la façon dont vous renforcez la soi-disant
première chaîne d’îles qui s’étend du Japon à Bornéo en passant par
Taïwan et les Philippines. Les Chinois dirigent des anneaux autour des
États-Unis, de l’Australie et de tous les autres pays du Pacifique. Dans
le dernier revers, la Papouasie-Nouvelle-Guinée serait en
pourparlers avec la Chine au sujet d’un accord qui permettrait à la
police de la République populaire de Chine (RPC) de fournir des
équipements de formation et de surveillance aux forces de police de la
PNG.
Les Américains et les Australiens pensaient peut-être que nous étions
les meilleurs amis de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Mais cela ne
devrait pas être une surprise, même après que les Américains ont signé
un accord de sécurité global avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée l’été
dernier et que les Australiens ont signé un accord plus récent avec la
Papouasie-Nouvelle-Guinée concernant le maintien de l’ordre et la
sécurité. L’Australie serait censée être le « partenaire de choix » de
la Papouasie-Nouvelle-Guinée lorsqu’elle aurait besoin d’aide.
Lorsque les Américains ont signé l’accord, c’était une bonne chose
dans l’ensemble et offrait des avantages aux deux pays, en particulier
sur le front de la sécurité entre les militaires de chaque pays. Mais on
se demandait si les Américains avaient anticipé la contre-attaque de
guerre politique chinoise que l’on savait imminente.
Lorsque la nouvelle de l’accord a été annoncée, des groupes de
citoyens ont commencé à le contester. Ce n’est pas une surprise. Les
Chinois sont toujours sur le terrain en Papouasie-Nouvelle-Guinée et
dans le Pacifique, toujours en train d’influencer et de pousser, et ce, à
tous les niveaux et dans toutes les parties de la société.
Tout est graissé avec de l’argent – une grande partie, sinon la plus
grande partie, sous la table, bien sûr – mais une grande partie de
l’influence financière provient de la présence commerciale chinoise dans
tous ces pays du Pacifique, jusqu’au niveau des magasins du coin. Les
présences commerciales américaines et australiennes ? Il y en a, mais ça
ne fait pas si bien face aux Chinois.
En fait, le président ou le chef d’une entreprise chinoise
d’exploitation forestière ou de pêche en Papouasie-Nouvelle-Guinée (ou
dans tout autre pays du Pacifique) a probablement plus d’influence
réelle sur le terrain que l’amiral quatre étoiles commandant le
commandement américain pour l’Indo-Pacifique.
Pour l’instant, la Chine ne verra pas d’inconvénient à ce que les
Australiens et les Américains soient encore là en
Papouasie-Nouvelle-Guinée ou ailleurs dans la région. Cela leur donne
l’occasion d’observer et d’apprendre leurs comportements. Et cela ne les
dérange pas d’avoir signé des accords.
Un accord n’est qu’un morceau de papier (comme les responsables de la
RPC vous le diront) qui peut être abandonné ou ignoré à tout moment. La
RPC n’a qu’à mettre un pied dans la porte et elle partira de là aussi
longtemps qu’il le faudra.
Malheureusement, les Américains (et les Australiens) ne comprennent
pas vraiment (ou ne s’en soucient même pas) la guerre politique, ce qui
est un mystère – si ce n’est un juron – à Washington et à Canberra. La
Chine s’en réjouit.
La guerre politique fait référence à une nation qui utilise tous les
éléments de la puissance nationale, à l’exception d’un conflit armé pur
et simple, pour arriver à ses fins. Il s’agit notamment de guerre
économique, financière, commerciale, par procuration (amener les
habitants à défendre vos intérêts), de propagande, psychologique,
juridique et cybernétique.
C’est ce que font les Chinois. Vous remarquerez même que l’Armée
populaire de libération (APL) n’est pas très active dans la région et
que la Chine n’a pas tiré un coup de feu – pourtant elle prépare
lentement le terrain pour des capacités de puissance dure.
Les nations libres ne font pas grand-chose, voire rien, pour bloquer
les efforts de guerre de la Chine. Et fournir des alternatives
attrayantes à ce que les Chinois font ou offrent semble trop difficile.
Nous sommes champions olympiques pour admirer les problèmes, mais nous
ne faisons pas grand-chose pour nous affirmer. Et nous comptons rarement
pour voir comment nous nous en sortons.
Pendant ce temps, nous observons ce qui se passe dans tout le
Pacifique, même dans les territoires américains du Commonwealth des
Mariannes du Nord et de Guam. Et aussi dans les États stratégiquement
indispensables – les Îles Marshall, les États fédérés de Micronésie, les
Palaos – avec lesquels les États-Unis ont conclu des accords formels
autorisant les droits de défense américains dans le cadre d’un ensemble
complexe qui comprend également un soutien financier et autre.
On note également le rôle de la corruption dans l’effort de guerre
politique chinois. Elle est efficace car rarement dénoncée et est encore
plus rarement punie. Les forces de l’ordre et les services de
renseignement américains sont assez paresseux sur ce front et ont leurs
priorités ailleurs.
Il y a cependant eu un succès partiel impliquant les îles Marshall il
y a quelques années lorsque deux Chinois qui avaient obtenu la
citoyenneté marshallaise sont passés à deux doigts de soudoyer la
législature des Marshall pour qu’elle mette en place une zone de
libre-échange – presque un pays dans un pays – près de la base de
missiles américaine de Kwajalein. Ils ont plaidé coupable de corruption
devant un tribunal de New York et ont été condamnés à des peines de
prison.
Puis les vieilles habitudes ont repris le dessus et, après que l’une
des criminelles ait terminé sa peine de prison aux États-Unis, elle a
été expulsée – vers les îles Marshall, où elle est maintenant libre.
Les Américains sont peut-être paresseux ou occupés ailleurs, mais je
n’arrive pas à croire que les Australiens ne savent pas grand-chose de
ce qui se passe dans le Pacifique Sud-Ouest.
Par exemple, il est largement admis que le Premier ministre des Îles
Salomon, Manasseh Sogavare, ou ses proches collaborateurs ont transféré
beaucoup d’argent à travers l’Australie au fil des ans et ont également
acheté des biens immobiliers australiens.
On pourrait dire la même chose de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et des
Australiens. Mais personne ne s’attaque jamais à cette graisse qui est
si importante pour la guerre politique de la RPC. Les excuses ? Nous ne
voulons pas mettre Untel en colère. Nous pouvons le manipuler et le
contrôler. Si nous soulevons la question, cela nuira à nos relations –
et à nos relations avec d’autres fonctionnaires corrompus de la région.
Nous ne ferons donc rien.
Cela ressemble à du grain à moudre pour une émission comique « Yes
Minister ». Cela rappelle également la réponse du Royaume-Uni et des
États-Unis à Robert Mugabe au Zimbabwe. Ils savaient ce qu’il faisait,
mais ils n’ont rien fait – jusqu’à ce qu’il soit au pouvoir depuis plus
de 20 ans. À ce moment-là, il était trop tard.
D’autres pertes sont à venir
Il semble qu’il y ait d’autres pertes à venir, car certains à Tuvalu –
une autre petite mais importante nation insulaire du Pacifique –
envisagent de déplacer leurs relations vers la Chine et de s’éloigner de
Taïwan.
Il ne l’a pas encore fait, mais je pense que nous savons ce qui s’en
vient. Tout comme il était évident ce qui allait arriver à Nauru il y a
quelques semaines lorsqu’il a rompu ses liens avec Taïwan et reconnu
officiellement la RPC – et ouvert le pays à davantage de percées
chinoises.
Il y a quelques mois, il fallait au moins sourire quand l’Australie a
conclu un accord avec Tuvalu. Fondamentalement, Tuvalu a promis de ne
pas avoir de relation (sécuritaire ou autre) avec d’autres pays sans
l’approbation de l’Australie. En échange, les Tuvaluans ont obtenu le
droit de faire émigrer 280 personnes ou moins en Australie chaque année.
Les Australiens chantaient pratiquement – mais plutôt comme un coq au
sommet du tas de fumier de la basse-cour. On avait le sentiment qu’il
ne faudrait pas longtemps aux Chinois pour saper l’accord – et le
nouveau gouvernement de Tuvalu parle de le faire.
Ce n’est pas que Pékin aurait eu grand-chose à faire, l’accord
déséquilibré était si impopulaire localement qu’il a probablement joué
un rôle dans le fait que le Premier ministre de Tuvalu qui a signé
l’accord n’a même pas été réélu.
Canberra (et Washington) devraient vraiment savoir qu’avoir un «
accord » ne signifie pas grand-chose. Un effort global de guerre
politique dirigé par des gens qui savent ce qu’ils font serait mieux.
Ce n’est pas comme si nous n’avions pas eu l’occasion de maintenir ou
d’améliorer nos positions. À un moment donné, il faut dire que
certaines des personnes qui dirigent les affaires du Pacifique (en
Australie et aux États-Unis) ne sont tout simplement pas très bonnes.
Ce qui compte, ce sont les résultats et ce n’est pas le cas. Les gens
de première ligne sont mitigés, mais ils sont parfois très bons. Quoi
qu’il en soit, ils reçoivent peu de soutien du siège social à Washington
– ou même de la Maison Blanche et du Congrès. Je ne parlerai pas au nom
des Australiens.
Un ami australien a commenté qu’il semble que l’Australie fasse un
pas en avant et deux pas en arrière en essayant de contrer l’influence
chinoise dans la région.
Depuis qu’il l’a mentionné… Il semble que ce soit le cas. Il n’était
pas sage pour Washington de sous-traiter des choses dans le Sud-Ouest et
le Pacifique Sud à l’Australie pendant 30 ans. Nous aurions
difficilement pu faire pire.
Plus étrange encore, les Australiens semblent s’indigner de la
présence renouvelée des États-Unis dans leur région. Allez comprendre.
Quoi qu’il en soit, considérez les îles Salomon. La Chine a ses
griffes dans le pays et, par l’intermédiaire de son mandataire
actuellement favori, le Premier ministre Sogavare, elle a orchestré un
transfert de Taïwan vers la RPC en 2019.
Les faux pas australiens ont même aidé Sogavare à rester au pouvoir
après les émeutes de 2021 – donnant à Sogavare une ouverture pour
conclure un accord avec Pékin qui accueillerait la police de la RPC
(comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée envisage maintenant de le faire) et
permettrait potentiellement aux forces militaires chinoises d’entrer
dans le pays.
L’Australie n’a pas fait grand-chose lorsque l’impopulaire Sogavare a
reporté les élections prévues pour 2023 – officiellement afin que le
pays puisse accueillir les Jeux des îles du Pacifique en novembre 2023.
La Chine a financé les jeux et les installations à hauteur de plus de
100 millions de dollars. (Les élections sont enfin programmées, pour
avril 2024).
Peu de temps avant l’ouverture des jeux, l’ambassadeur d’Australie à
Honiara a présidé à l’ouverture d’un parc aquatique financé par
l’Australie qui serait utilisé pour certains événements de jeu.
C’est bien, je suppose. Mais l’Australie aurait peut-être mieux fait
de faire de l’hôpital national de référence voisin son projet de
prédilection au cours des dernières décennies et de dépenser ce qui
était nécessaire pour le transformer en un hôpital décent et le
maintenir en bon état de fonctionnement.
Cela aurait été bien mieux qu’un parc aquatique. Et aurait fait plus
pour les Salomon – et pour les intérêts australiens aussi. Cela aurait
pu être fait à n’importe quel moment au cours des dernières décennies.
Ce n’était pas le cas. Oubliez la Chine ; à elle seule, Cuba a formé au
moins une douzaine d’habitants des îles Salomon pour qu’ils deviennent
médecins. L’Australie n’en a pas produit un seul.
Parfois, il semble qu’au moins certains Australiens et fonctionnaires
responsables de la région ressemblent aux anciens Sud-Africains dans la
façon dont ils considèrent et traitent les habitants. Ils ne semblent
pas non plus avoir une idée de la façon dont ils sont considérés –
pensant qu’ils sont appréciés ou même aimés.
Peut-être parfois. Mais parfois, vous seriez surpris de ce que les
habitants disent quand vous n’êtes pas là. Si Canberra et Washington
continuent à faire ce qu’ils font dans le Pacifique, ils seront
perdants.
Et étant donné que l’administration Biden et le Congrès ne se
contenteront pas d’obtenir la misère requise pour les accords avec les
Palaos, la Micronésie et les Îles Marshall, il semble que Washington, en
fait, veuille perdre.
Ils jouent comme les Sénateurs de baseball. Je ne sais pas quel est
l’équivalent australien des Sénateurs. Mais vous voyez où je veux en
venir.