vendredi 27 mai 2022

Censuré. Vidéo censurée .  Pourquoi cette vidéo est-elle censurée ? Qui censure ? Mais surtout : Pourquoi ? Les "combattants de la liberté" avec leurs tatouages à la gloire d'Hitler ne doivent pas être dénoncés pour ce qu'ils sont?


 

 

MARIOUPOL: Les « combattants de la liberté » du bataillon AZOV…que vous ne verrez pas sur les « chaînes d’info » …    
        
 
 
 
 
 
 
 
MARIOUPOL: Les « combattants de la liberté » du bataillon AZOV…que vous ne verrez pas sur les « chaînes d’info » …
MARIOUPOL: Les « combattants de la liberté » du bataillon AZOV…que vous ne verrez pas sur les « chaînes d’info » …
Tag(s) : #Ukraine, #Néànazis
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L’impérialisme à l’état pur: Biden redéploye des forces en Somalie



Donald Trump avait décidé de retirer les troupes US de Somalie. Biden revient sur cette décision et va y redéployer des forces d’opérations spéciales. Ce n’est que le dernier chapitre d’une longue histoire d’ingérence destructive américano-britannique dans la Corne de l’Afrique.

Le gouvernement Biden avait à peine annoncé un redéploiement des forces d’opérations spéciales US en Somalie le 16 mai que les médias occidentaux commençaient déjà à faire mousser l’intervention.

Comme l’a indiqué la BBC, le déploiement de Biden « soutiendra la lutte contre le groupe militant al-Shabab » (sic). L’intervention coïncide avec la réélection de l’ancien président somalien Hassan Sheikh Mohamud, au pouvoir entre 2012 et 2017.

Dans la même veine, le New York Times (NYT) a rapporté que « Biden a approuvé une demande du Pentagone pour rétablir une présence militaire afin de cibler une douzaine de dirigeants présumés d’Al Shabab, le groupe terroriste somalien qui est affilié à Al Qaeda. »

Mais ces motivations sont-elles vraies ? Washington veut-il vraiment se contenter de vaincre al-Shabab ? Al-Shabab est-il réellement lié à Al-Qaïda et, si oui, dans quelle mesure ? Comme d’habitude, les reportages des grands médias manquent de contexte et de références au droit international.

Comme nous le verrons, le contexte qui sous-tend le redéploiement US est celui d’un pur impérialisme qui utilise la lutte contre le terrorisme comme la dernière d’une longue série d’excuses pour s’immiscer dans la politique d’un pays stratégiquement important de la Corne de l’Afrique. En termes de droit international, les signataires de la Charte des Nations unies ont la responsabilité légale d’obtenir l’autorisation du Conseil de sécurité avant de lancer des opérations militaires – ce que le gouvernement Biden et ses prédécesseurs n’ont jamais fait en Somalie, ni nulle part ailleurs, d’ailleurs.

Il convient également de s’attaquer à la propagande de l’ère Trump, car elle est à double tranchant. Les partisans de Trump ont affirmé que leur héros avait mis fin aux « guerres éternelles » de l’Amérique, alors qu’il a, selon ses propres termes,  « défoncé Daesh à coups de bombes« , ce qui signifiait bien souvent déverser des munitions sur des femmes et des enfants irakiens et syriens, tout en mettant en pièces des Somaliens à travers des attaques de drones bien plus nombreuses que durant le mandat d’Obama. Certes, Trump a retiré les forces terrestres US de Somalie. Mais il semble que c’était à la fois un coup de com de son America First et une manœuvre visant à rendre les choses difficiles pour le futur gouvernement Biden.

De l’autre côté, l’establishment pro-guerre, néolibéral et anti-Trump a cherché à dépeindre ce retrait des troupes terrestres comme un signe de faiblesse étasunienne face aux terroristes « islamiques » mondialisés. En diabolisant Trump et en rapportant de manière inexacte les motifs de son retrait, le NYT, la BBC et compagnie ont essentiellement réclamé la militarisation US de la Somalie : Trump mauvais, militarisme bon. Et comme d’habitude, leurs reportages étaient dépourvus de toute voix critique ou sceptique.

Le vrai programme : « acquérir et maintenir la capacité de répondre à toute contingence militaire qui pourrait menacer les intérêts des États-Unis »

Les autoproclamés « fact-checkers » soutenus par des milliardaires tels que Snopes et PolitiFact, considèrent souvent que ce qu’ils appellent les « fake news » présentent un « contexte manquant », alors que les médias mainstream fonctionnent presque entièrement selon une doctrine tacite de propagande par omission. Sur l’Histoire récente, les chercheurs doivent donc reconstituer le contexte que les médias mainstream refusent de fournir. Le « contexte manquant » de la Somalie peut être résumé comme suit :

En 1997, l’US Space Command (qui est toujours opérationnel, bien que ses fonctions soient largement secondaires par rapport à la Space Force) a engagé le Pentagone à atteindre une « domination à spectre complet » sur terre, en mer, dans les airs et dans l’espace d’ici 2020, « pour protéger les intérêts et les investissements des États-Unis », c’est-à-dire les intérêts des entreprises de l’élite. Depuis lors, de nombreuses nations riches en pétrole et stratégiquement importantes ont été occupées par les États-Unis et leurs alliés. Divers départements du Pentagone, dont le Central Command et l’Africa Command, divisent le monde en « zones de responsabilité », en fonction de l’importance stratégique de la région et/ou de la nation concernée pour le Pentagone. Ce système s’inspire du modèle colonial britannique.

Dans les années 1950, le ministère des Colonies décrivait Aden – le golfe entre le Yémen et la Somalie – comme « une base importante », à partir de laquelle les forces pouvaient se déployer rapidement au Moyen-Orient, riche en énergie. À l’époque, la « ruée vers l’Afrique » (qui a débuté à la fin du XIXe siècle) était justifiée par la doctrine du « fardeau de l’homme blanc » : la mission de civiliser les races noires arriérées, tandis que leurs terres et leurs ressources étaient pillées.

Mais la Somalie a gagné son indépendance en 1960 avant d’être gouvernée par le dictateur Siad Barre. Soutenu par la CIA, il a régné de 1969 à 1991. À l’époque, le soutien des États-Unis à Siad – incluant le meurtre de dizaines de milliers d’opposants politiques – était justifié dans le cadre de la politique US de guerre froide.

La guerre froide terminée et Siad déposé, les gouvernements étasuniens successifs ont testé de nouvelles doctrines « interventionnistes », la première idéologie de l’après-guerre froide étant l’intervention humanitaire. L’opération « Restore Hope » a ainsi été lancée en 1992 par le gouvernement sortant de George H.W. Bush, soi-disant pour apporter une aide humanitaire pendant la famine déclenchée par la guerre civile. Mais un document de Fort Leavenworth révèle un objectif caché : « Tout au long de notre implication en Somalie, notre objectif stratégique primordial était simplement d’acquérir et de maintenir la capacité de répondre à toute contingence militaire qui pourrait menacer les intérêts américains au Moyen-Orient, en Afrique du Nord-Est et dans la région de la mer Rouge. »

Des partis politiques islamiques, pour la plupart non extrémistes, se sont rassemblés sous l’Union des tribunaux islamiques (UTI) pour gouverner la Somalie qui a alors connu une courte période de paix et de stabilité ainsi qu’une augmentation du niveau de vie. Des agences de l’ONU, Amnesty International et le groupe de réflexion britannique sur la politique étrangère Chatham House ont reconnu que l’UTI avait endigué la « piraterie », scolarisé un grand nombre d’enfants et réduit la malnutrition.

Les États-Unis et le Royaume-Uni mènent une guerre par procuration contre l’UTI et infiltrent le mouvement avec des extrémistes d’Al-Qaïda

Les attentats du 11 septembre 2001 ont fourni au gouvernement de George W. Bush une excuse pour sanctionner les banques somaliennes, même si la Commission du 11 septembre a innocenté ces banques de tout acte répréhensible. Depuis lors, la Somalie est devenue un terrain d’essai pour l’imposition d’une société sans espèces.

Convaincus que les éléments les plus à droite de l’UTI étaient des façades d' »Al-Qaïda », le Joint Special Operations Command et la CIA ont opéré secrètement en Somalie. Ne parvenant pas à détruire l’UTI de l’intérieur, les États-Unis et la Grande-Bretagne ont soutenu un gouvernement d’opposition en exil composé de seigneurs de guerre éthiopiens et autres.

En décembre 2006, l’Éthiopie a envahi la Somalie dans le cadre d’une guerre par procuration américano-britannique. Des centaines de milliers de Somaliens ont fui vers des camps de réfugiés au Kenya et en Ethiopie, tandis que d’autres ont fait le périlleux voyage vers le Yémen sur des embarcations précaires. Le soi-disant gouvernement fédéral de transition était composé de tueurs et de tortionnaires financés par le contribuable britannique et bénéficiant d’un logement et de la citoyenneté britannique. La guerre a annulé les acquis sociaux de l’UTI et des milliers de personnes sont mortes lors de famines à répétition.

L’effrayant nom d’al-Shabab, qui signifie simplement « la jeunesse », constitutait l’aile des jeunes de l’UTI. En 2007, l’UTI non violente ayant été détruite par une campagne de terreur américano-britannique, al-Shabab a pris les armes pour défendre son pays contre les agresseurs éthiopiens et les collaborateurs somaliens. Les services de renseignement britanniques ont vu une opportunité d’infiltrer des terroristes dans les rangs d’Al-Shabab et de transformer la milice nationaliste en un groupe extrémiste qui pourrait ensuite servir de prétexte à une nouvelle agression occidentale contre la Somalie. De fait, certains des terroristes les plus en vue opérant en Somalie après le 11 septembre étaient des contacts des services de renseignement américano-britanniques.

Afin de combattre les Soviétiques dans l’Afghanistan des années 1980, il est bien connu que les armées britannique et étasunienne ont contribué à alimenter l’essor de ce qui a été connu plus tard sous le nom d' »Al-Qaïda ». À l’époque, une cellule terroriste basée en Afghanistan était un groupe somalien appelé Al-Itihaad al-Islamiya. Son chef, Ahmed Abdi Godane, a pris la tête d’Al-Shabab après l’effondrement de l’UTI. À Londres, un agent double du MI5 chargé d’espionner les mosquées a tenté en vain d’alerter ses supérieurs sur le fait que le principal lien britannique d’Oussama Ben Laden, Abou Qatada, entraînait et envoyait des combattants dans une demi-douzaine de pays à majorité musulmane, dont la Somalie. Le TIME avait révélé que Qatada était un contact du MI5.

Une marionnette américaine prend le contrôle en Somalie alors que la guerre des drones s’intensifie

En 2010, alors que la guerre faisait toujours rage, le président Obama a signé le décret 13536, décrivant la Somalie – un pays situé à près de 13.000 kilomètres de distance et dont le PIB est inférieur à 5 milliards de dollars – comme une « menace extraordinaire pour la sécurité nationale et la politique étrangère des États-Unis ». En essuyant vos larmes de rire, remarquez l’accent mis sur la « politique étrangère » : les régimes non-alignés en Somalie pourraient menacer la liberté opérationnelle totale des États-Unis le long de la mer Rouge et du golfe d’Aden.

Cette année-là, al-Shabab, radicalisé et infiltré, a lancé ses premières attaques à l’étranger (en Ouganda, puis au Kenya), incitant les gouvernements régionaux à se joindre aux États-Unis dans des opérations de « contre-terrorisme ». Un an plus tard, les frappes de drones contre « al-Shabab » et d’autres groupes ont débuté, tuant au moins 300 personnes en 2017 ; des tragédies minimes par rapport aux centaines de milliers de personnes qui ont péri dans de multiples famines d’origine humaine au cours de la dernière décennie.

En 2011, le groupe aurait prêté allégeance à « al-Qaïda ». En 2012, Hassan Sheikh Mohamoud est élu président de la République de Somalie par le parlement fédéral de transition. Bon client des Etats-Unis, il est décrit par la porte-parole du Conseil national de sécurité d’Obama, Caitlin Hayden, comme étant déterminé à « renforcer [les] institutions démocratiques de la Somalie et à promouvoir [le] développement économique. »

En 2016, Bush et Obama comptabilisaient un total de 41 frappes confirmées, en grande partie depuis la base US de Camp Lemonier, à Djibouti, pays voisin. Le chef des Shabab, Godane, a été tué dans l’une de ces frappes. Son remplaçant, un certain Ahmad Umar, est un croquemitaine dont on sait peu de choses.  En 2020, Trump avait lancé à lui seul 40 frappes de drones contre la Somalie, éliminant les protocoles de responsabilité de l’AFRICOM.

Exploiter les « terrains de jeu pour une nouvelle bousculade dans la Corne de l’Afrique »

Nous ne pouvons pas dire que les médias mainstream ne font pas leur travail. Ils ont réussi à maintenir le public dans l’ignorance et l’illusion sur pratiquement toutes les questions géopolitiques importantes. Nous ne pouvons pas non plus dire que la « guerre contre le terrorisme » a échoué (c’est-à-dire qu’après 20 ans, les groupes terroristes opèrent toujours), car elle n’est pas conçue pour combattre le terrorisme. Elle est conçue pour produire un cycle sans fin de meurtres à la chaîne et pour créer des groupes extrémistes là où il n’y en avait pas auparavant. Le contre-terrorisme permanent n’est qu’un mince écran de fumée pour justifier la « domination à spectre complet » auprès du public américain votant et payant des impôts, et dont la bourse est pillée pour financer ces guerres.

Comme nous le voyons dans l’histoire récente, les justifications professées pour l’ingérence sanglante des États-Unis dans la Somalie appauvrie changent en fonction du climat politique : contrer les Soviétiques jusqu’à l’effondrement de l’URSS en 1991, empêcher la famine sous le couvert d’intervention humanitaire des années 1990, arrêter les « pirates » alors que les navires européens pillent les stocks de poissons du pays affamé et, au cours des deux dernières décennies, combattre les hordes sans fin de terroristes de l’après-11 septembre, dont beaucoup ont été incubés à Londres par des services de renseignement.

Le ministère britannique de la Défense a récemment annoncé que 70 personnes formaient 1.000 Somaliens dans le cadre de la mission de transition de l’Union africaine en Somalie, afin de « protéger les civils contre Al Shabaab et d’autres groupes terroristes ». Une raison plus plausible pour l’implication actuelle des États-Unis et du Royaume-Uni est offerte par un document politique publié l’année dernière par l’Université européenne : « Les zones stratégiques de la rive occidentale et de la Corne de l’Afrique sont incorporées dans la carte géopolitique de la mer Rouge. Et le Soudan, Djibouti, la Somalie et l’Érythrée sont devenus les terrains de jeu d’une nouvelle bousculade dans la Corne de l’Afrique. »

Si les excuses changent, les géographies du pouvoir restent les mêmes. Ces intérêts stratégiques sont les véritables motivations de la guerre. Les gens ordinaires, comme toujours, en paient le prix.

 

T.J. Coles est chercheur postdoctoral au Cognition Institute de l’université de Plymouth et auteur de plusieurs ouvrages, dont le dernier est We’ll Tell You What to Think : Wikipedia, Propaganda and the Making of Liberal Consensus.

 

Henry Kissinger dit que l’Ukraine devrait céder un territoire à la Russie pour parvenir à la paix

Ceux qui ont la moindre vision de l’état du monde réel, pas la fiction et la loupe médiatique qui nous fait prendre le détail pour l’ensemble et le régiment Azov pour le héros vainqueur de la démocratie, disent comme Kissinger qu’une négociation s’impose et que celle-ci devra être accepté par le dirigeant ukrainien et ceux qui activent les ficelles de la marionnette. Un peuple qui tombe dans la situation d’être dirigé par des marionnettes connait les plus grands malheurs, on peut tout craindre pour la FRANCE. (note et traduction de danielle Bleitrach pour Histoireetsociete)

26/05/2022


L’ancien secrétaire d’État a déclaré que les négociations devraient commencer dans les deux prochains mois.

par Dave DeCampted sur

CatégoriesÉtiquettesL’ancien secrétaire d’État Henry Kissinger a déclaré lundi que l’Ukraine devrait céder à la Russie le territoire contrôlé par Moscou et les séparatistes du Donbass avant d’envahir pour mettre fin à la guerre et a appelé à des négociations.

« Les négociations doivent commencer dans les deux prochains mois avant qu’elles ne créent des bouleversements et des tensions qui ne seront pas faciles à surmonter. Idéalement, la ligne de démarcation devrait être un retour au statu quo ante », a déclaré Kissinger au Forum économique mondial de Davos, en Suisse.

« Poursuivre la guerre au-delà de ce point ne concernerait pas la liberté de l’Ukraine, mais une nouvelle guerre contre la Russie elle-même », a-t-il ajouté.

La Russie contrôle la péninsule de Crimée depuis 2014, mais l’Ukraine revendique toujours le territoire, et les responsables ukrainiens ont déclaré qu’ils n’abandonneraient pas la Crimée pour mettre fin à la guerre. Avant l’invasion, les séparatistes contrôlaient une bonne partie de la région orientale du Donbass et cherchaient l’autonomie par la mise en œuvre des accords de Minsk, négociés par la France et l’Allemagne.

En vertu des accords de Minsk, le Donbass serait autonome mais resterait toujours une partie de l’Ukraine. Mais Kiev a refusé de mettre en œuvre les accords depuis leur finalisation en 2015. Maintenant, alors que la guerre s’éternise, la Russie gagne lentement plus de territoire dans le Donbass et ailleurs dans l’est de l’Ukraine.

Kissinger a déclaré que l’Ukraine devrait être une zone tampon neutre entre la Russie et l’Europe. « L’Ukraine aurait dû être un pont entre l’Europe et la Russie, mais maintenant, alors que les relations sont remodelées, nous pouvons entrer dans un espace où la ligne de démarcation est redessinée et où la Russie est entièrement isolée », a-t-il déclaré

.À lire aussi :L’Ukraine est le deuxième acte de l’attaque de l’OTAN contre la Yougoslavie en 1999 – Kusturica

Alors que de nombreux observateurs ont été surpris par le point de vue de Kissinger en raison de son rôle infâme dans la direction du bombardement secret du Cambodge par les États-Unis en tant que conseiller à la sécurité nationale du président Nixon, Kissinger promeut cette vision de l’Ukraine depuis des années. En 2014, peu après le coup d’État soutenu par les États-Unis à Kiev, il écrivait : « Trop souvent, la question ukrainienne est posée comme une épreuve de force : si l’Ukraine rejoint l’Est ou l’Ouest. Mais si l’Ukraine veut survivre et prospérer, elle ne doit pas être l’avant-poste de l’un ou l’autre côté contre l’autre – elle doit fonctionner comme un pont entre eux. »

Les commentaires de Kissinger à Davos ont provoqué la colère de certains responsables ukrainiens. S’adressant à ce qu’il a appelé un discours en marge du Forum économique mondial, le conseiller présidentiel ukrainien Mykhailo Podolyak a déclaré que l’Ukraine « n’échange pas sa souveraineté contre quelqu’un pour remplir son portefeuille. Le chemin le plus court pour mettre fin à la guerre – les armes, l’argent, l’embargo. »

Un point de vue similaire à celui de Kissinger a également été exprimé par le comité de rédaction du New York Times dans un article publié le 19 mai. Le conseil a écrit: « Une victoire militaire décisive de l’Ukraine sur la Russie, dans laquelle l’Ukraine regagne tout le territoire que la Russie s’est emparé depuis 2014, n’est pas un objectif réaliste. … La Russie reste trop forte. »

Les dirigeants de la France, de l’Allemagne et de l’Italie ont appelé à une solution négociée pour mettre fin à la guerre, tandis que les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Pologne et les États baltes veulent voir la Russie vaincue. Alors qu’il semble y avoir plus de gens qui font pression pour des pourparlers de paix qu’auparavant, le président Biden vient de signer un nouveau plan d’aide de 40 milliards de dollars pour l’Ukraine, signalant que Washington est là pour le long terme.À lire aussi :Un nationaliste serbe mondial appelle l’UE à accorder à la Bosnie le statut de candidat

Lire aussi

Kissinger: Ce sont les principaux défis géopolitiques auxquels le monde est confronté en ce moment

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La Palestine n'est pas l'Ukraine :

une guerre de conquête menée par Israël depuis des décennies se poursuit sans émouvoir les "démocraties occidentales

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Palestine : 126 artistes internationaux demandent justice pour Shireen Abu Aqleh

la journaliste tuée lors d’un raid de

l’armée israélienne 

 

Pedro Almodovar, Susan Sarandon, Ken Loach, Mike Leigh, Tilda Swinton, Mark Ruffalo, Asif Kapadia, Miriam Margolyes, Boots Riley, Jim Jarmush, Steve Coogan, Naomi Klein, Hany Abu Assad et Peter Gabriel font partie d’un groupe de 126 artistes qui ont apposé leur nom sur une déclaration qui appelle à « des mesures significatives pour garantir la responsabilité pour l’assassinat de Shireen Abu Akleh et de tous les autres civils palestiniens ».

Lire la suite de cet appel lancé hier sur le site de l'Agence.

L'appel a également été publié en français sur l'Humanité.fr

A lire aussi sur le site de l'Agence, cet article de l'architecte et artiste palestinienne Dima Srouji :

Shireen Abu Akleh a élevé ma génération. Maintenant, nous faisons céder les digues

Et ce billet de la journaliste Lina Attalah publié dans le Monde.fr :

« La tiédeur des réactions de l’Occident à la mort de Shireen Abu Akleh ne me surprend pas. Mais cela me bouscule »

La Nakba
et le chemin de la Résistance

UN PEU D'HISTOIRE

Il y a 74 ans, débutait en Palestine ce qu’on a appelé la Nakba, « la catastrophe », événement commémorant la perte du territoire palestinien au profit de l’Organisation sioniste suivi de la création de l’Etat d’Israël sur une base coloniale. Activiste palestinien, fondateur du Collectif des étudiants musulmans et co-fondateur de la CLS (Coordination contre la Loi Séparatiste devenu Perspectives musulmanes) Taymour Ahmad nous dresse le récit de cet événement fondateur de la géopolitique du Moyen-Orient, dans un article exclusif publié sur Mizane.info.

14 mai 1948. La Palestine est un champ de bataille depuis plusieurs mois. Le Royaume-Uni met fin officiellement à son mandat sur la Palestine après plus de 30 ans d’occupation. Le jour même, l’Organisation sioniste proclame la création de l’Etat d’Israël. Dès le lendemain, le 15 mai, les pays arabes voisins, nouvellement indépendants, entrent en guerre pour empêcher l’établissement de cette nouvelle entité. Mais loin d’enrayer la menace, l’intervention des pays arabes précipite la victoire du camp sioniste… C’est la Nakba, la catastrophe, dont le 15 mai a été retenu comme date de commémoration.

Cette guerre se solde par l’exode de 800 à 900.000 Palestiniens (soit environ les trois quarts de la population totale), fuyant les massacres ou déportés hors de leurs terres, qui trouvent refuge dans ce qui n’a pas encore été occupé de la Palestine (Gaza, Cisjordanie) ou dans les pays limitrophes (Jordanie, Liban, Syrie…).

Le traumatisme profond de la Nakba

Sur cette année de conflit au moins 15000 Palestiniens sont tués – pour beaucoup dans des massacres de villages entiers – ainsi que des milliers de soldats arabes et de volontaires étrangers. Plus de 500 villes et villages sont rasés par le nouvel Etat. La composition démographique et civilisationnelle du pays est complètement bouleversée.

 

Chaque année cette date est commémorée à travers le monde par les communautés palestiniennes et les solidaires de la cause palestinienne. Elle symbolise un traumatisme profond dont le Moyen-Orient ne s’est toujours pas remis depuis 74 ans, celui de la perte de la Palestine et de la naissance d’une nation en exil. Aujourd’hui, la majorité du peuple palestinien est composé de réfugiés ou de descendants de réfugiés et le droit au retour des réfugiés (reconnu par l’ONU) est devenu l’une des principales revendications des mouvements de libération palestiniens.

Mais après 74 ans la Nakba pose question. En réalité plusieurs se bouscule et la première : n’est-il pas temps de tourner la page ? d’intégrer les réfugiés dans les régions où ils se sont installés ?

Non, la Nakba n’est pas un événement lointain sans lendemain. La tragédie palestinienne ne se résume pas à 1948 et son lot de massacres de masses poussant sur les routes des populations désarmées.

Depuis 1917 et l’occupation de la Palestine par le Royaume-Uni, une conflictualité permanente s’est installée entre Palestiniens d’une part et d’autre part sionistes et armée britannique. 1920, 1921, 1929, 1933, 1935, 1936-1939, autant d’années où des révoltes, parfois très violentes ont mobilisé les masses palestiniennes contre la colonisation et l’occupation britannique qui écrasa chacune d’elle. Cela sans compter le fait que les périodes « calmes » (et cela est toujours le cas de nos jours) sont émaillées de violences récurrentes.

Déjà lors du mandat britannique, des milliers de Palestiniens ont subit les déportations, les destructions de leurs habitations et villages. Un avant-goût de 1948.

De la Nakba à la Naksa, le périple palestinien

1948 ne marque pas un coup d’arrêt de la politique de nettoyage ethnique en Palestine. Les quelques 100.000 Palestiniens, parvenus à rester dans ce qui est devenu Israël, subissent des restrictions dans tous les domaines : déplacements, droits civiques, etc…

Il leur faudra des décennies de lutte pour acquérir une citoyenneté israélienne de seconde zone. Tout est mis en œuvre pour les pousser à l’exil. De même Israël poursuit les destructions de villages dans les zones frontalières encore poreuses. Les massacres se succèdent ainsi que les guerres.

Avec la guerre de Suez, Israël occupe de façon éphémère Gaza et le Sinaï provoquant massacres et déplacements de population. En 1967, la Guerre des Six Jours est un nouveau désastre pour la région. Gaza, le Sinaï égyptien, la Cisjordanie (dont al-Quds – Jérusalem) et le Golan syrien sont occupés par Israël en six jours.

Les armées arabes sont saignées à blanc (l’armée égyptienne à elle seule perd 15000 hommes) et des centaines de milliers de Palestiniens se retrouvent à nouveau réfugiés. Ce second traumatisme est appelé la Naksa.

 

La traversée des 5 guerres 

En 1973, la Guerre d’Octobre voit les pays arabes reprendre quelques jours l’avantage mais s’ensuit une défaite tout aussi cuisante que la précédente. Puis, en 1982, l’invasion du Liban par Israël et son occupation conduisent à l’expulsion des mouvements palestiniens, au massacre de des camps de réfugiés de Sabra et Chatila par les troupes israéliennes et leurs proxys libanais.

Les Intifadas de 1987-1993 puis de 2000-2005 ainsi que les blocus de Gaza depuis 2007, les 5 guerres successives que l’enclave a subies (2006, 2008-2009, 2012, 2014, 2021), la judaïsation de Jérusalem-Est sont autant de facteurs qui poussent les Palestiniens à quitter le pays. Cela sans compter que durant chaque période séparant deux conflits, la dure réalité coloniale prend le pas au quotidien.

La Nakba est en réalité le point de départ d’une conscience collective dans la région (…) Depuis 1948 cette conscience collective, accumulant les expériences, met à profit celles-ci pour progressivement obtenir des victoires.

Quant aux pays dans lesquels les Palestiniens ont trouvé refuge, la situation a rarement été des plus enviables. 1975 marque le début de la guerre civile libanaise au cours de laquelle les Palestiniens seront les cibles privilégiées des milices chrétiennes fascistes et de l’armée israélienne. En 1991, la Guerre du Golfe se solde par l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens du Koweït, installés depuis des décennies.

En 2003, la Guerre d’Irak et ses conséquences ont aussi affecté la présence palestinienne dans le pays. Depuis 2011, la Guerre civile syrienne a eu des conséquences désastreuses tant sur le peuple syrien que le peuple palestinien dont la présence dans le pays est devenue complètement marginale.

La Nakba n’est pas une fatalité !

La Nakba n’est donc pas un événement clos laissé à l’appréciation des historiens, mais bien un processus de dépossession continu du peuple palestinien, de sa terre, de sa culture qu’Israël mène à bien avec le soutien actif, direct ou indirect, de forces régionales et au-delà de la région.

Cependant, la Nakba est-elle seulement une succession de catastrophes sans fin ? Une tragédie dont la fin est la disparition totale du peuple palestinien de sa terre et de toute trace de la civilisation musulmane et chrétienne de Palestine ? Nous pensons autrement.

Pas plus qu’elle n’est un événement d’un passé révolu, la Nakba n’est pas non plus une triste commémoration de l’impuissance du pauvre peuple palestinien. La Nakba est en réalité le point de départ d’une conscience collective dans la région. Une accumulation des expériences des défaites et des échecs amenant les populations de la région (pas seulement palestinienne) à faire preuve d’une constante inventivité pour faire face au défi que représente Israël. Car depuis 1948 cette conscience collective, accumulant les expériences, met à profit celles-ci pour progressivement obtenir des victoires.

Le terme de Nakba – catastrophe – en soit n’aide pas à prendre la mesure du défi. La catastrophe laisse entendre que ce n’est pas une défaite, que c’était inéluctable à l’image d’un tremblement de terre qu’on ne pourrait prévoir. C’est ne pas reconnaître que son ennemi, bien que cruel, a été plus fort ne serait-ce qu’un moment. La Nakba enferme les Palestiniens dans un déni qui empêche de voir cette histoire dans sa globalité.

Certes, la Nakba représente pour les Palestiniens un traumatisme terrible mais au moment où la guerre commence en 1947, rien n’est encore joué. Car avant que les armées arabes n’entrent dans le pays, les milices sionistes armées, organisées, bénéficiant de la complaisance des Britanniques, ont eu à faire à des milices palestiniennes et à des volontaires issus des pays musulmans, mal organisées et très peu équipées, ayant subi des années de répression de la part des autorités britanniques.

Le réveil de la résistance palestinienne

Bien que dans une situation de déséquilibre flagrant, les milices palestiniennes et alliées parviennent à avoir l’avantage dans de nombreuses régions au point même parfois de faire reculer les milices sionistes. Même lorsque celles-ci entament leur politique de massacre et déportation systématiques, la situation n’est pas encore complètement perdue. Cela dénoté avec le récit habituellement servi.

LE DÉMEMBREMENT TERRITORIAL DE LA PALESTINE DE 1946 À NOS JOURS.