mercredi 14 octobre 2020

La télé croque-mort

mardi 13 octobre 2020 par Francis Arzalier (ANC)

La France de l’automne 2020 connait un épisode inédit, et désolant, de son histoire. Non pas à cause de l’épidémie virale qui la parcourt, et qui est, somme toute, réelle, mais énormément moins meurtrière que celles, multiples, qu’elle a vécu dans le passé. La peste médiévale, Le choléra de 1834, la " grippe espagnole " de 1918 ont tué par millions, ce qui n’est pas heureusement le cas en octobre 2020.

Mais cela fait plus de 7 mois maintenant que les petits écrans, "publics", privés, et surtout les " chaînes d’info " à jet continu, toutes alignées sur les volontés du Pouvoir d’État, serinent jour et nuit des affirmations mortifères, mélangeant sans scrupules les porteurs du virus (qui, étonnamment, se révèlent plus nombreux quand on fait des tests que quand on n’en faisait pas !) et les malades du même virus, et font défiler des cohortes d’experts mâles et femelles de tout et rien, qui viennent avec un air d’employés de pompes funèbres annoncer une hécatombe dans les prochains jours.

Peu importent les chiffres réels, moins élevés que certaines grippes annuelles : il faut créer, entretenir l’angoisse et la panique, l’anesthésie d’un peuple réduit au statut de troupeau, irrationnel et apeuré. Et pour faire bonne mesure, les mêmes médias ajoutent à la menace du virus celle des tueurs fanatiques islamistes, du climat dégradé, des jeunes de "quartiers sensibles" assiégeant un commissariat avec des feux d’artifices.

Dans leur récit, ces fusées lumineuses qu’on peut acheter grâce à un simple e-mail, qui n’ont entraîné ni blessés ni brûlés parmi les policiers visés, ressemblent aux bombardements de la dernière Guerre mondiale.

Il s’agit donc de Peurs volontairement cultivées par les appendices médiatiques du Pouvoir d’État libéral, l’organe politique du Capitalisme dans notre pays, Une peur qui n’est pas la conséquence des réalités, mais de l’image fantasmée et morbide qui en est inculquée à l’opinion.

Le résultat recherché est atteint : des millions de Français ne sont plus que des sujets mécontents mais soumis, et hargneux, puisqu’on les a persuadés que tous les autres sont une menace à éviter (selon la vulgate officielle exigeant la funeste "distanciation sociale").
Non plus des citoyens, désireux de revendiquer des lois meilleures, mais des producteurs et consommateurs, incapables de la moindre analyse politique, et de la moindre réaction organisée.

Avez-vous vu ces hommes apeurés qui marchent dans les rues, masqués même quand ce n’est pas obligatoire, et qui regardent craintivement le passant qui approche à cent mètres ?
Et ces femmes qui observent avec suspicion tout homme rencontré qui ne peut que les menacer de viol et de Covid ?
Et ces individu(e)s affolé(e)s par la fin supposée des glaciers, des insectes et des petits oiseaux, et la maltraitance animale ?
Et ces automobilistes agressifs qui veulent à tout prix dépasser celui qui les précède, et va trop lentement ?

Un " nouveau monde " effrayant d’individualisme et de frustrations irraisonnées, qui finalement n’est que celui du libéralisme triomphant, dans sa phase déliquescente, dont les hérauts sont des bavards à langage de croque-morts, en costume cintré et cravate sombre.

Heureusement, comme à chaque époque d’effondrement idéologique, quelques-uns ont encore en tête le refus de la pensée pré-digérée, et n’ont pas perdu de vue l’objectif d’égalité entre les hommes et entre les Nations.

Les Français, qui l’ont beaucoup oublié pour l’instant, se souviendront un jour qu’ils sont aussi les héritiers de la Commune de Paris, et de la Résistance antinazie.
Et des jours optimistes de 1936 et 1945.