vendredi 24 juillet 2020


Un petit tour à Tours !

par Marie Christine Burricand


Des questions sur le retour “au congrès de Tours” que certains ont depuis pas mal de temps dans le viseur? (note de Danielle Bleitrach)


Jeudi 23 juillet 2020, 


Que s’est-il passé à Tours ce mardi ? Une page entière de l’Humanité revient sur le tour de piste d’une vingtaine d’élus de grandes villes censés bâtir un réseau de partages d’idées et de projets communs. C’est le Maire de Tours qui invitait car il souhaite créer une fédération des mairies de la sociale écologie ; C’est promis, tout rapport entre cette initiative et les élections présidentielles serait fortuit !

Ce n’est pas tant l’évènement qui est intéressant mais les propos tenus et rapportés dans l’Humanité par un certain nombre d’élus présents
Commençons par le Maire de Tours, Emmanuel Denis : “Cette rencontre est une séance de préfiguration de l’avenir. les électeurs ont envoyé un message clair : ils veulent une accélération de la transition énergétique. ” Celui-là n’a pas senti les ondes venues des très nombreux abstentionnistes qui brouillent un peu la clarté du message. Apparemment, cela ne l’interroge pas. Et pourquoi passer ainsi de la transition écologique à la transition énergétique ?


Sa pensée se précise quand il envisage l’avenir : “Puisque la scission de la gauche a eu lieu en décembre 1920, nous pourrons fêter ce centenaire en l’unissant à nouveau. Une sorte de Congrès de Tours inversé.” Effacer Tours, la création du PCF et l’affirmation révolutionnaire, décidément c’est une manie !

Anne Hidalgo est elle aussi en pleine forme. : “Évidemment, cette convergence doit aussi permettre de transformer 21 voix de maires en une seule. Nous sommes des décentralisateurs. Il faut que, enfin, on sorte de cet archaïsme dans lequel notre pays est plongé depuis très longtemps, ce jacobinisme, ce colbertisme, qui fait que tout se décide au niveau des ministères parisiens” Anne Hidalgo veut-elle dire que cela suffit depuis 1789 quand les jacobins prennent une part importante dans la révolution française ? Considère t-elle qu’il faut se débarrasser de l’héritage de Robespierre ? Est-elle fâchée avec une doctrine politique qui défend la souveraineté populaire et l’indivisibilité de la république française ? Au regard de cette définition du jacobinisme, on ne voit pas trop comment rattacher ce gouvernement aux jacobins ; Il nous semblerait plus juste de pester contre ce libéralisme, ce désengagement de l’état qui laisse le pays exsangue. Pas un mot sur les responsabilités du capitalisme !S’il s’agit d’un effet de manche, il est mal venu de la Maire de Paris, ville qui a vu la prise de la bastille et la guillotine pour le roi…


En voilà donc deux et pas des moindres qui tournent le dos à ce qui fonde la gauche française, d’une part la révolution de 1789 qui met en place la nation et le principe d’égalité et de souveraineté nationale, d’autre part le congrès de Tours qui affirme dans la gauche le courant révolutionnaire et de la nécessité de son organisation. Je ne leur confierai pas l’avenir de la gauche ; Ma France, elle répond toujours du nom de Robespierre.



jeudi 23 juillet 2020

De la Russie dans la France profonde.

Publié le par Boyer Jakline Blog Bordeaux/Moscou
Le cadeau des voyages et des rencontres inattendues. 
Dans la France profonde où je suis venue passer quelques jours chez des amis,  une rencontre riche avec un créateur qui a vécu à Moscou et à  Donetsk, avant la  catastrophe,  c'est à dire  Maidan,  la guerre,  Odessa.
Nos regards se croisent.  Une connaissance de la vraie vie là bas. A Donetsk, il avait posé ses valises et ouvert son atelier. 
Il est exaspéré,  comme je le suis souvent, par les discours monochromes répandus ici. Ce qui a motivé  la création de ce blog. 
Depuis,  il ne va plus dans le Donbass. À  Kiev aussi  il avait acquis une certaine  notoriété, de nombreux passages à la télévision, sa démarche intéressait.  Avant 2014.
1-  La guerre. 
Oui, elle  continue même si elle  n'intéresse plus personne ici.
De l'aéroport de Donetsk à la ville,  il y a  20 km d'une route à 4 voies. Les hélicoptères ont craché leurs missiles  tout le long. La route était jonchée de  cadavres.  
Il raconte  et il les voient  encore. 
2- les journalistes 
Je devrais écrire  des journalistes,  par respect pour ceux qui continuent à honorer cette profession,  bien qu'ils soient moins nombreux que ceux  qui la déshonorent dans  les  "grands " médias. 
"je me suis fait plein de fric  en enjambant des cadavres" raconte, goguenard,  un journaliste français. 
3- Odessa.
2 mai 2015. J'ai raconté ce massacre dans le blog.  J'étais à Moscou  et nous étions en état de choc en voyant les images en quasi direct que diffusait la télévision. 
Lui aussi a été profondément choqué : comment peut on si rapidement attiser des haines dans une population. 
Remarque personnelle : le pouvoir de Kiev y travaille  scrupuleusement. Réécriture de l'histoire, interdiction  de la langue russe, holodomor,  culte de Bandera et des nationalistes ukrainiens  compromis avec Hitler...
Il a assisté au  défilé aux flambeaux  des néonazis dans le centre  de Kiev sur fond de Carmina Burana. "J'en ai des frissons rien qu'à le raconter "...
1er janvier 2015, et c'est une tradition désormais.

4- La Russie de Poutine. 
Il y a vécu et travaillé un an.
Incompréhension totale  entretenue chez nous  de ce qu'est ce pays et ce que sont ces gens. Ce sont des gens  de grande culture et très soucieux  de leur indépendance.  Très attachés à leur histoire, leurs racines. Ils en sont fiers. 
La religion omniprésente permet la cohésion. Sur ce point nos points de vue  se séparent.  Oui, la religion est très  présente,  joue un rôle très politique auprès de Vladimir Poutine, ce que pense aussi mon interlocuteur.  Et qu'il approuve. 
Il y a plutôt un sentiment religieux  diffus que j'analyse comme une réminiscence du paganisme animiste culturel,  très fort toujours, encouragé par  les tremblements sociaux, "quand le ciel vous tombe sur la tête".  Ainsi les expressions invoquant dieu sont omniprésentes. Dieu m'en garde, Dieu m'en préserve, grâce à Dieu, etc... etc...
Mon interlocuteur donne une analyse pertinente pour expliquer la très grande impopularité  de Vladimir Poutine en Occident, parmi  les élites et  les éditorialistes à leur solde : la Russie  n'a pas  de dettes.  Elle ne crache pas au bassinet des grandes banques...De ce point  de vue, incontournable dans ce capitalisme financier, elle est indépendante. C'est le diable. 

J'ai volontairement intitulé ces remarques  " la  Russie de Poutine " car c'est la première réaction qui m'est opposée quand j'évoque mon lien avec la Russie.  Sur tous les tons, inquiet,  ironique,  cynique... "Tu es pro-Poutine?" Je peux ainsi  mesurer l'ampleur et la force du conditionnement  à  l'oeuvre. 
Nous nous sommes séparés,  heureux de ce moment inattendu. Finalement pas si rare. Mon intérêt pour la Russie  suscite de bien belles rencontres. 

Ça n'empêche pas Nicolas

Guide voyages Vietnam: conseils sanitaires et transports au ...
Vietnam, les limites d'un pays cité en exemple face au coronavirus ...
La réaction des autorités politiques et sanitaires vietnamiennes devant la menace venue du géant voisin fut rapide, vigoureuse, systématique. L’annonce par l‘Organisation mondiale de la santé de l’émergence de la maladie date du 10 janvier 2020. Or, dès le 11 janvier – le jour où le gouvernement chinois annonce son premier mort de la maladie -, le gouvernement vietnamien organise une surveillance rigoureuse de ses frontières. Tous les passagers des aéroports internationaux sont soumis à une recherche de suspicion de la Covid-19 et ceux provenant de régions à haut risque sont soumis à une quarantaine obligatoire et conduits directement en bus à la sortie de l’avion dans des centres isolés. Cette surveillance des frontières restera très stricte en février et mars, avec des fermetures de lignes aériennes en provenance des régions à risques et quarantaines pour toutes les arrivées, sans s’arrêter aux conséquences économiques en particulier sur le tourisme dont le rôle est pourtant croissant dans les revenus des populations vietnamiennes.
Tests massifs
Dès le 15 janvier, le ministère de la santé décide d’une stratégie de lutte, en coopération avec l’OMS. Un comité scientifique de prévention de l’épidémie est constitué. L’une des premières mesures sera la fermeture des écoles. Les mesures de confinement local sont décidées sur la base des tests : le premier confinement est décidé à la mi-février pour 20 jours et concerne une population rurale de 10 000 habitants après la détection de 7 cas.  En avril, les trois premières semaines voient un confinement national décidé par le gouvernement.
La stratégie suivie est fondée sur des tests massifs, dès que le pays en a réuni les moyens. Dès la fin avril, le Vietnam peut tester 27 000 personnes par jour et environ 1000 personnes sont testées pour chaque cas détecté. Un taux plus élevé que des pays comme la Nouvelle-Zélande. Les personnes mises en quarantaine sont testées en début et fin, les populations jugées à risques sont massivement testées.
Traçage systématique
Le traçage de tous les contacts des personnes détectées positives est systématisé à l’aide de 63 centres provinciaux, 700 centres de districts et 11.000 dispensaires de santé. Les médias informent les populations où des personnes ont été détectées positives afin qu’elles se présentent aux centres de tests. L’objectif est de tester, à partir de chaque cas confirmé – et donc mis en quarantaine et non renvoyés chez eux comme en France – les contacts des contacts des contacts de cette personne (trois degrés de proximité).

La mobilisation des populations dans une action présentée comme une « guerre contre le virus » se fait par des moyens de communication de toutes  sortes : journaux, télévision, radio, internet… Une vidéo et une chanson en vietnamien expliquant le mode de propagation du virus et les gestes barrières a été vue plus de 53 millions de fois…


La précocité, la rapidité, la vigueur et la rigueur de la réaction gouvernementale, ainsi que l’efficacité des mesures prises avec une population participante, ont permis au pays de bloquer la propagation du virus. De sorte que le coût économique de la crise sanitaire est resté plutôt bas si l’on compare aux pays d’Europe de l’ouest par exemple, car la période de confinement a pu rester limitée.
Sylvestre Huet

mercredi 22 juillet 2020

Racket, pillage et flibuste d'état(s)

Publié le 21 Juillet 2020

L'assistanat existe ;
la preuve est là !

750 milliards d'euros,
dont 390 milliards de subventions
à répartir entre les 27 pays membres
Empruntés par l'U.E. sur les marchés.

Racket, pillage et flibuste d'état(s)

Des centaines de milliards pour les grands groupes empruntés à ces banques que les fonds européens des pays membres et leurs banques centrales avaient renflouées en une nuit. (Fonds refusés à la Grèce hors étranglement social et sous forme de prêts usuraires).
Des centaines de Milliards empruntés avec garanties positives de remboursement aux banques mais selon Macron, demander des masques gratuits, c'est de l'assistanat.
Le social laminé les profits dopés ! le credo des gaveurs et des gavés.

Racket, pillage et flibuste d'état(s)

A quoi serviront ces 390 milliards de fonds ? 
A la recherche ? à la santé publique? à la prévention ? Vous n'y êtes pas. "Pour relancer l'économie" lire "essentiellement organiser des cadeaux fiscaux, à l'indemnisation de pertes de profits.
Remboursés comment ? Par le travail de ceux qui ne sont pas éligibles aux cadeaux fiscaux qui ne subissent pas de pertes de profits mais à qui "on" propose de baisser salaires et pensions et de travailler 60h00 par semaine hors réglementation sociale.
Le reste du fonds de relance est dédié à divers programmes gérés directement par l'Union, dans les domaines de la recherche (5 milliards d'euros) et du développement rural (7,5 milliards) ou encore via le Fonds de transition juste (10 milliards) consacré au soutien des régions les plus en retard dans la transition énergétique. La recherche  voit sa part diminuer, tout comme le programme Erasmus pour les étudiant.e.s ou encore l'innovation. D'autres ont carrément disparu, comme le programme de santé (EU4Health),

E=MC2
E=MC2

mardi 21 juillet 2020

LA PHRASE DU JOUR .

 FAIRE  PAYER LES MASQUES, C'EST COMME FAIRE PAYER LES DROITS D'ENTRÉE DANS UN ABRI ANTI-AÉRIEN DANS UN BOMBARDEMENT

(ZIOUGANOV, Président des communistes Russes)

 Quand Aurélien Barrau s’adresse aux anti-masques, il ne passe pas par quatre chemins

Je n’ai qu’une chose à ajouter à ce texte, il faut que les masques soient remboursés comme le réclame le PCF.
Ignorer les gestes sanitaires, notamment le port du masque, ce n’est pas faire acte de résistance. Aurélien Barrau argumente avec virulence.Par Axel Leclercq -20 juillet 2020
Certains, trop nombreux, en sont convaincus : refuser de porter un masque serait un geste synonyme de courage, de bon sens et de résistance. Il n’en fallait pas davantage pour faire réagir Aurélien Barrau. Ce lundi 20 juillet, le scientifique a tenu à remettre les points sur les « i » dans un post virulent, essentiel et limpide.
Pour le désormais célèbre astrophysicien, ce refus de respecter les gestes sanitaires est tout simplement « le symptôme du refus de toute forme de soucis du bien commun. »
Voici son texte :
« La désobéissance civile est un geste fort. Il y a peu, des milliers de scientifiques ont appelé à y recourir face à la catastrophe écologique en cours. C’est, à ma connaissance, sans précédent. D’autres causes immenses méritent sans doute que soit envisagée cette forme radicale de résistance. Il y a là matière à penser et à agir. Avec solennité.
Mais comment n’être pas triste de constater que le refus des gestes sanitaires de base – qui ne sont qu’un infime effort d’intelligence collective élémentaire – soit aujourd’hui revendiqué comme une telle résistance ? Il me semble que cette obstination à mettre en danger la vie d’autrui relève en réalité plutôt de la bouderie presque obscène d’un enfant gâté paranoïaque qui ne veut rien, jamais, sacrifier de son confort. Fut-ce en faisant courir à d’autres un risque vital.
Et, une dernière fois, pour rappel :
1) « Masquer » la population ne fait pas les affaires de l’Etat : rien ne fait plus peur à une société de contrôle que des citoyens non identifiables !
2) Nous avons réclamé – à juste titre – ces masques quand ils manquaient. Refuser de les utiliser quand ils sont disponibles est totalement incohérent.
3) Nombreux sont ceux qui dénoncent les enjeux de pouvoir et d’argent des laboratoires pharmaceutiques. Raison de plus pour endiguer l’épidémie à moindre frais et sans médicament !
4) Que le virus soit plus petit que les mailles du masque ne dit évidemment pas que ces derniers ne servent à rien : les gouttelettes qui portent une bonne partie des agents pathogènes sont arrêtées.
5) Oui, il y a d’autres maladies graves actuellement à l’œuvre dans le monde. Et alors ? Que la seconde guerre mondiale ait été plus meurtrière que la première signifie-t-il que cette dernière soit anodine ?
6) Oui, nous pouvons – et c’est mon cas ! – avoir de nombreux griefs contre ce gouvernement et sa politique. Et alors ? En quoi cela nous autorise-t-il à mettre en danger la vie des plus fragiles ?
7) J’ai souvent lu ces derniers jours que « bien respirer est essentiel à la santé ». Certes. Bien boire aussi. Pour autant, quand l’eau de la marre est empoisonnée mieux vaut se retenir quelques minutes et aller à une source pure, non ?
8) Franchement, face à la souffrance des malades intubés – ici et ailleurs -, le refus de l’infime effort dont il est ici question n’a-t-il pas quelque chose d’indécent ? Comme le symptôme du refus de toute forme de souci du bien commun. »
Bien dit.

lundi 20 juillet 2020

CES MOTS SONT-ILS DE COLUCHE?

ATHÉE.....AGNOSTIQUE....MÉCRÉANT.....QUI SUIS-JE ? JE NE SAIS RIEN DE L'APRÈS?   NI DIEU....NI DIABLE....JE NE CROIS QU'EN LA NATURE, EN L'HOMME TEL QU'IL EST....TANTÔT BON, TANTÔT POURRI, FORT, FAIBLE. HUMAIN OU ABJECT....JE REVENDIQUE  DE NE PAS CROIRE AUX ASSERTIONS PROFESSÉES PAR LES APÔTRES FOUS  DES  RELIGIONS.....DE TOUTES LES RELIGIONS, SURTOUT CELLES DES FANATIQUES.....QUI NE PROPOSENT QUE LA TORTURE, LA CRUAUTÉ ,
LA MORT, POUR QUI NE PARTAGE PAS LEUR FOLIE.
QUI POURRA ME DIRE SI COLUCHE EST VRAIMENT L'AUTEUR DES MOTS CI-DESSOUS,
CE QUI ME FERAIT REGRETTER PLUS ENCORE SON COURAGE ET SA SAGESSE?








 Le verbe aimer  
Question de Coluche  à un musulman ( c'était il y a environ 40 ans ) :


Voudrais-tu avoir l'immense et extrême amabilité de me dire,


(Même approximativement si tu veux !)


Combien de fois le verbe «AIMER» figure dans le Coran ?


Et, si possible, le numéro de la Sourate... dans lequel «aimer» est cité ?


Je te remercie beaucoup d'avance, Tout en te précisant que ta réponse sera diffusée sur internet mais sans citer ton nom ne t'inquiètes pas !


Tu ne peux pas répondre !!!!!


Je vais répondre à ta place :


Dans le Coran, le terme « GUERRE » est employé 9 fois


Celui de «SUPPLICE » 12 fois,


« INFIDÈLE» revient 47 fois


Le verbe «TUER» et ses conjugaisons 65 fois,


Le terme «FEU» (de l'enfer pour les mécréants) 150 fois,


«MÉCRÉANT» 155 fois et la palme revient au terme


« CHÂTIMENT » avec 354 citations...


Pas une seule fois le verbe «AIMER» ne figure dans le Coran.

Et oui !!!!! .......AIMER n'est pas musulman mais chrétien !


                   COLUCHE

 

Petits conseils d’une vieille dame à des jeunes révolutionnaires

J’ai retrouvé une centaine de photos que je croyais perdues et j’ai revu cette vie qui “fut aventure et où l’homme a pris grandeur nature” comme le chantait Aragon… J’ai pensé à tous ces jeunes gens que je ne cesse de rencontrer et dans lesquels je retrouve la détermination qui fut la notre…. aujourd’hui encore j’ai rendez-vous avec une jeune femme inconnue … Je ne sais comment leur dire l’essentiel. Peut-être cela tient-il à ces phrases par les quelles Pascal, un de mes deux amours, accueillait le jeune adhérent au parti…
c’est une décision très grave que tu as prise en adhérant au parti, elle peut te conduire à la torture, à la mort… mais c’est aussi une grande chance d’avoir une vie digne d’un être humain… Si un jour tu as envie de descendre de la charrette et d’aller cueillir des fleurs dans les près, fais-le mais surveille la charrette du coin de l’œil et remonte y vite si tu sens que tu risques de la perdre de vue et d’oublier ce que tu es à cet instant même”…
Il y a plein de choses à dire que j’ai retenu des conseils de mes amis et de mes amours et que je voudrais vous transmettre
On n’a qu’une vie, ne ratez pas la votre… Aimez la vie, elle en vaut la peine et ne repoussez rien de ce qui est bon et ne vous détruit pas… Etre communiste c’est faire le choix de la vie pour vous et pour les autres,la vie contre la mort, la paix contre la guerre, le droit à être épanoui par un métier, des affections, le plaisir et la découverte de tout ce qui est le patrimoine du genre humain… Mais rien de tout cela n’aura de sens si vous ne le partagez pas avec d’autres…
Parce que le vieux conseil de Robespierre est bon à prendre: “nos raisons d’exister valent mieux que notre existence” et croyez- moi c’est une bonne chose quand la beauté, la force s’effacent de vivre encore parce que nos raisons d’exister ont encore besoin de vous.
Dans les situations extrêmes me disait mon compagnon Pascal, torturé par la gestapo, déclenchant la révolte de la centrale d’Eysses, déporté à Dachau: “on ne survit qu’en s’oubliant soi-même”
Ce que j’ai appris de Cuba, de son peuple et de l’autre amour totalement identifié à son peuple, c’est l’autre qualité essentielle du révolutionnaire, s’oublier bien sur, la bonté, la modestie, ils avaient cela en commun, mais aussi l’entêtement, ne pas céder et poursuivre la bataille jusqu’à ce qu’elle soit gagnée, rassembler de plus en plus large autour d’elle… J’ai appris à ne pas négocier avec l’ennemi qui ne tiendra pas la parole mais à refuser les divisions inutiles entre ceux que tout devrait rassembler et pour cela aller à l’essentiel.
Il faut inventer, imaginer et surtout FAIRE… Passer un temps fou à trouver les moyens de FAIRE.
le capitalisme est d’une bêtise insupportable mais redoutablement efficace, quand 24 heures sur 24, toutes leurs forces sont mobilisées vers un unique but le profit, les salopards les plus obtus en deviennent redoutables… On ne leur répond qu’avec la même obstination dans l’action, dans la pratique…
Si vous appliquez ne serait-ce qu’une partie de ces bons principes vous serez plus fort et même s’il est toujours difficile de supporter l’injustice, la méchanceté y compris dans votre propre camp, si vous savez ce que vous voulez la vie sera belle, plus belle que vous ne pouvez l’imaginer. Être communiste c’est choisir l’insolence de la vie sur la mort.
Vous serez libre au cœur de toutes les prisons..
Danielle Bleitrach

LE FASCISME A DES RACINES LIBÉRALES, ET LE LIBÉRALISME A DES RACINES FASCISTES

Cet article, qui semble reprendre l’idée de Brecht à savoir que lutter contre le fascisme sans attaquer ses racines capitalistes c’est lui assurer des beaux jours, est d’autant plus intéressant qu’il est écrit par un Russe dans un site “Pro-Poutine” et pas du tout communiste. Il témoigne du consensus russe sur le refus de la moindre identification entre communisme et nazisme, et entre Hitler et Staline que l’on tente d’imposer à l’occident comme une réalité (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop).
Par Andrey Babitsky, journaliste
              4 juillet 2020

L’individualisme forcené est la pierre angulaire du fondamentalisme libéral. Cette idée est basée sur l’idée du philosophe anglais Thomas Hobbes que l’homme est une créature dépendante de ses passions et vivant dans un environnement hostile. Une telle architecture de l’individu et de la société donne lieu à une «guerre de tous contre tous». Avant Hobbes, l’opinion prévalait d’un homme en tant que frère en Christ, qui, de par sa nature créée et par le sermon évangélique inculqué, est chargé de faire le bien, de ressentir de la compassion, d’aider les faibles, d’aimer «son prochain comme soi-même».
Hobbes, tirant l’homme à partir de lui-même, de sa nature animale, et non d’un acte de création divine, l’a déclaré source de mal, de chaos et de destruction. Selon Hobbes, on ne peut surmonter le moi destructeur d’un individu qu’au prix d’un État fort et d’un contrat social, qui remplace la «guerre de tous contre tous» par la concurrence. Et alors l’individualisme devient une bénédiction, une source de développement de la société et de l’économie. C’est le fondement de la théorie libérale, sur la base de laquelle le lauréat du prix Nobel Friedrich Hayek a développé une doctrine économique à grande échelle dans les années 40 du siècle dernier.
Hayek a mal interprété les idées d’Adolf Hitler, étant absolument persuadé que le chef de l’Allemagne nazie, tout comme Joseph Staline, construisait ses enseignements et ses politiques en fonction de la primauté du collectivisme, qui est profondément hostile à l’individualisme. Autrement dit, le fondateur du libertarianisme avait compris littéralement l’expression «national-socialisme». Ce fut son erreur essentielle. En fait, le collectivisme des nazis est un phénomène purement politique, en économie Hitler professait les mêmes principes d’individualisme que Hayek.
Staline, caractérisant le fascisme allemand, a écrit qu’il était «incorrectement appelé national-socialisme, car après l’examen le plus minutieux, il est impossible de trouver même un atome de socialisme en lui». Selon l’historien allemand et spécialiste du nazisme Joachim Fest, pour Hitler, “les slogans socialistes faisaient partie d’une manipulation idéologique clandestine qui servait à se masquer, à induire en erreur”.
Hitler considérait le marxisme comme l’ulcère le plus terrible du monde moderne, une source d’innombrables catastrophes. Le mot «socialiste» dans le nom du NSDAP visait à voiler partiellement la véritable essence de sa politique et à s’attirer les sympathies de la classe ouvrière pour une victoire aux élections. Combattant le communisme sans pitié, Hitler défendait les valeurs du bon vieux libéralisme anglais, dont Hayek préconisait également une mise en œuvre totale. De plus, toute l’idéologie fasciste est construite sur la priorité inconditionnelle de l’individualisme.
«Jusqu’à présent, tous les bienfaits pour l’humanité ne sont pas venus des masses, mais du pouvoir créateur d’une personne individuelle … Toute la culture humaine … est le résultat de l’activité créatrice de l’individu … Notre vision du monde est fondamentalement différente de la vision marxiste du monde en ce qu’elle reconnaît non seulement la grande importance de la race, mais aussi la grande importance de la personnalité …  –  expliquait Hitler sans ambages. «La race et la personnalité sont les principaux facteurs de notre vision du monde.»
La différence fondamentale d’Hitler avec Hayek semble être que ce dernier était un farouche opposant au totalitarisme, tandis que le Führer le mettait inlassablement en pratique. Mais le problème est que le penseur anglais et le leader des nazis voyaient le monde différemment et étaient confrontés à des problèmes différents. Hayek a écrit son Road to Power dans les années 40, pendant la période de la plus grande prospérité économique de la Grande-Bretagne. Il était convaincu que, dans l’après-guerre, la garantie d’un développement économique plus poussé sera une décentralisation maximale du pouvoir. Mais Hitler a commencé sa carrière politique au début des années 20 et est arrivé au pouvoir en 1933 – pendant le déclin économique catastrophique de l’Allemagne. Les instruments qui pouvaient empêcher l’effondrement final étaient une centralisation maximale du pouvoir et le passage de l’économie sur un pied de guerre.
Si nous regardons de près la doctrine de Hayek, nous y trouverons des restrictions assez totalitaires imposées à ceux qui ne s’inscrivent pas dans le processus sur la base des principes formulés par lui. La condition principale du développement est la volonté de s’adapter aux changements qui se produisent dans le monde, “… indépendamment des niveaux de vie habituels de certains groupes sociaux enclins à résister aux changements, et en ne tenant compte que de la nécessité d’utiliser les ressources en main-d’œuvre là où elles sont le plus nécessaires pour la croissance de la richesse nationale”, – proclame le fondateur du libertarianisme.
Nous le savons tous depuis les années 90 du siècle dernier. Ceux qui n’ont pas réussi à s’adapter aux réformes de la génération russe des «Chicago boys» étaient voués à l’extinction. Selon les calculs du démographe Vladimir Timakov, “le prix des réformes libérales pour la Russie est de: 12 millions d’enfants qui ne sont pas nés et sept millions de surmortalité”.
La proximité essentielle du fascisme avec le libéralisme apparaîtra lors de la mise en place de dictatures militaires pro-fascistes en Indonésie, en Argentine, au Brésil, au Chili, en Uruguay et aux Philippines. Les forces qui ont pris le pouvoir ont changé les économies selon les recettes de Hayek et de son successeur Milton Friedman. Lui et ses étudiants ont développé des projets de réforme libérale pour ces régimes, conseillé les gouvernements ou directement participé à leurs travaux. Inutile de dire que les réformes et la terreur qui les ont accompagnées ont coûté des millions de vies?
Hayek, malgré une aversion déclarative pour le totalitarisme, admire Pinochet et conseille à Margaret Thatcher de suivre son exemple. Friedman a conseillé à Richard Nixon la même chose. L’élève de Friedman, André Gunder Frank, désillusionné par la suite sur les idées du professeur et qui a qualifié la réforme au Chili de «génocide économique», a écrit que les recettes de l’école de Chicago «ne peuvent pas être mises en œuvre ou accomplies sans les deux éléments sur lesquels elles s’appuient: la force militaire et la terreur politique».
En résumé, on peut dire que le fascisme et le libéralisme s’inscrivent dans le cadre d’un système idéologique unique, ils professent les mêmes principes. Le philosophe Herbert Marcuse a décrit de manière condensée la genèse générale des deux doctrines: «La transformation d’un État libéral en un État totalitaire s’est déroulée au sein du même ordre social. C’est le libéralisme qui a “fait sortir” de lui-même l’État totalitaire comme sa propre incarnation à un stade plus élevé du développement ».

La Russie déjoue la politique américaine de «confinement» de la Chine

Non seulement la Russie n’a pas accepté de participer à un G7 dont la vocation aurait été d’endiguer la Chine, mais elle a fait la contreproposition d’y inclure la Chine (note et traduction de Danielle Bleitrach)
Lorsque le président américain Donald Trump a récemment invité la Russie à participer au sommet du G-7 et a qualifié son invitation d’expression de “ bon sens ”, il n’avait pas seulement l’intention d’utiliser le “ facteur Russie ” comme un moyen de contrebalancer la croissance de l’Europe. assurance à l’égard des États-Unis au sujet du sommet du G-7 et d’une foule d’autres questions. L’intention était également d’amener la Russie dans le «giron occidental» pour isoler la Chine à l’échelle mondiale. N’oublions pas ici que les divers documents de politique officiels américains que l’administration Trump a publiés ont déclaré à plusieurs reprises que la Chine était la plus grande “ menace ” à laquelle les États-Unis sont actuellement confrontés. De nombreux hauts responsables américains croient fermement que la Chine est la plus grande menace. Par conséquent, si la «menace chinoise» doit être contrée, le bon sens placerait la Russie du côté américain. En effet, c’est ce que certains alliés américains pensent que devrait être la stratégie américaine pour contrer la Chine. Dave Sharma, un député australien libéral pro-américain, a récemment déclaré que les alliés occidentaux doivent ramener la Russie au «groupe de nations le plus exclusif du monde» pour « gérer l’ascension de la Chine ».
Dans l’état actuel des choses, non seulement une véritable politique américaine de «confinement de la Chine» est en place et les États-Unis cherchent activement des moyens de la matérialiser en demandant à leurs alliés de sauter dans le train américain de la «guerre commerciale», mais la Russie est amené à en faire partie également. Bien que la tentative ait échoué non seulement en raison de la forte opposition des autres membres du G-7, dont le Canada, mais la Russie a également déjoué cette tentative en rejetant l’offre américaine, la qualifiant d’« idée erronée ». Par conséquent, même si la proposition américaine avait obtenu un certain soutien au sein du groupe, le fait qu’il s’agissait d’un «piège» contre la Chine aurait quand même conduit la Russie à la rejeter.
Cela est devenu clair par rapport à la réaction de la Russie. Au-delà du rejet de l’offre, la Russie a également fait une contre-proposition. Selon elle si les États-Unis pensent que le «bon sens» exige une expansion du G-7, la Chine doit également être incluse aux côtés de la Russie. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, a récemment déclaré: «Sans la Chine, il est tout simplement impossible de discuter des problèmes du monde moderne». Il est intéressant de noter que la réprimande potentielle de la Russie est intervenue seulement un jour après que l’ambassadeur américain en Russie ait déclaré que Washington était «engagé avec le ministère russe des Affaires étrangères et avec les autres gouvernements du G7 sur la question de savoir s’il y avait un rôle approprié pour la Russie au G7».
La contre-proposition de la Russie d’inclure la Chine signifie non seulement comment les deux pays ont développé des perspectives stratégiques mondiales communes, mais aussi que cette perspective commune s’est déjà transformée en un respect mutuel fort pour leurs intérêts nationaux respectifs. En effet, c’était clairement le message que Xi a transmis à son homologue russe lors d’une récente conversation téléphonique. Selon les détails, Xi a réaffirmé que la Chine «continuerait à travailler» avec Moscou en «soutenant fermement» les efforts de l’autre «rejetant le sabotage et l’intervention externes» afin de «préserver leurs droits respectifs de souveraineté, de sécurité et de développement, et bien sauvegarder leurs intérêts partagés.”
Le nouveau modèle d’«alliance sino-russe» est profondément enraciné non seulement dans la compréhension mutuelle et le respect des intérêts nationaux des uns et des autres – manifestes par le refus de la Russie de s’interposer entre l’Inde et la Chine – mais aussi dans le commerce et l’économie. Mis à part le fait que les deux puissances s’engagent dans le commerce, le fait qu’il n’y ait, contrairement aux relations commerciales sino-américaines, aucun déséquilibre commercial massif entre elles signifie que les frictions sur les questions économiques ne risquent pas de perturber leurs relations stratégiques bilatérales. Le commerce bilatéral entre la Russie et la Chine a augmenté de 3,4% en 2019, s’élevant à 110,79 milliards de dollars américains, selon l’Administration chinoise des douanes. Le commerce était bien équilibré, les exportations chinoises vers la Russie atteignant 3,6% et 49,7 milliards de dollars américains, tandis que les importations en provenance de Russie augmentaient de 3,2% pour atteindre 61,05 milliards de dollars américains.
Contrairement à l’Occident, où les réformes constitutionnelles en cours en Russie sont projetées comme le plan à vie de Poutine pour un “ régime autoritaire ”, la Chine est venue soutenir les réformes, la qualifiant de décision du peuple de choisir sa voie de développement. Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a déclaré que «en tant que voisin ami de la Russie et partenaire stratégique global de coordination pour une nouvelle ère, la Chine respectera toujours la voie de développement choisie indépendamment par le peuple russe et soutiendra les efforts de la Russie pour parvenir à une stabilité durable et promouvoir le développement socio-économique. ” La Russie a manifestement rendu la pareille en soutenant ouvertement les changements législatifs introduits par la Chine à Hong Kong.
«Nous respectons la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RPC et considérons toutes les questions relatives à Hong Kong comme une affaire intérieure de la Chine. Nous sommes contre toute tentative d’ingérence des forces extérieures dans les relations entre le gouvernement central et la région administrative spéciale de Hong Kong de la RPC », a récemment déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Par conséquent, même si le calcul de Washington montrait que la Russie pouvait être amenée à contrer et à isoler la Chine dans le monde, la série d’événements et la volonté de la Russie et de la Chine de se soutenir mutuellement montrent sa grande improbabilité. Au contraire, leur soutien mutuel aux intérêts nationaux fondamentaux de chacun et leur détermination à œuvrer en faveur d’un nouvel ordre mondial multilatéral ainsi que la manière dont les États-Unis et l’Europe se sont de plus en plus désagrégés montrent que la tentative des États-Unis de se placer à nouveau à la tête des affaires mondiales échouera unilatéralement.
Il est donc évident que le moment unipolaire de domination américaine est déjà terminé. Il est peu probable que les politiques et tactiques de la guerre froide vieilles de plusieurs décennies rapportent des dividendes dans le monde d’aujourd’hui qui a profondément changé.
Salman Rafi Sheikh, analyste de recherche sur les relations internationales et les affaires étrangères et intérieures du Pakistan, exclusivement pour le magazine en ligne « New Eastern Outlook »

mardi 14 juillet 2020

Le présidentialisme français, cet abêtissement politique

6 Juillet 2020 , Rédigé par Médiapart Publié dans #Social
Le présidentialisme français, cet abêtissement politique


Un article de Médiapart analysant la présidentialisation du système politique français et son caractère anti-démocratique. Conçu par De Gaulle et la droite, appuyés par le PS, la mise en place d'un président élu au suffrage universel a pour but de personnaliser l'élection et ainsi, de remplacer le débat politique par un choix de personne, dépolitisant ainsi l'élection et la rendant alors plus facilement manipulable par les grands médias.
S'il ne reflète pas la totalité de l'analyse des communistes sur ce sujet, cet article de Médiapart aborde une grande partie des effets de ce régime présidentiel.
En France, un président démonétisé peut seul changer la donne gouvernementale pour son bon plaisir politique. Ce présidentialisme nous abêtit et nous infantilise. Dans une démocratie intelligente et adulte, ces changements relèveraient de choix collectifs, ceux de la majorité parlementaire ou du parti majoritaire.
Tous les pédagogues le savent : l’enseignement, c’est la répétition. Alors, à Mediapart, nous ne nous lassons pas de répéter, sous Emmanuel Macron aujourd’hui comme sous Nicolas Sarkozy puis François Hollande hier, que le présidentialisme français est l’ennemi foncier d’une République démocratique et sociale, tant il ne cesse de la miner de l’intérieur, de la corrompre et de l’affaiblir.Le présidentialisme est au régime présidentiel ce que l’intégrisme est aux religions, ce que l’absolutisme est aux monarchies, ce que le sectarisme est aux convictions. Ce n’est pas le fait qu’il y ait une présidence de la République, c’est que la République soit aux mains du président. Legs du bonapartisme français, ce césarisme qui laïcisa la monarchie de droit divin sur les décombres d’une révolution démocratique trahie et inachevée, notre présidentialisme est un régime d’exception devenue la norme. Une norme dont l’excès n’a cessé de s’étendre depuis que, dans les années 1980, François Mitterrand a transformé la présidence en fortin de résistance aux déroutes électorales et au discrédit populaire.Un « coup d’État permanent », avait-il diagnostiqué au tout début de la Ve République, 20 ans avant de renier, par sa propre pratique du pouvoir, cette formidable intuition. Né d’une guerre civile, cette décolonisation aussi tardive que tragique devenue traumatisme d’une nation qui se vivait en empire, ce présidentialisme a fini par symboliser une politique guerrière, qui divise et violente, épuise et appauvrit. Une politique entendue comme une bataille incessante, avec alliés et ennemis, ralliés et vaincus, affidés et corrompus, traîtres et soumis. En somme, une politique primitive, virulente ou sournoise, sans franchise ni transparence, manœuvrière et intéressée, où, sauf exception (très) rare, les idéaux finissent pas se dissoudre en carrières.La France est une démocratie de faible intensité. Elle en a l’onction, pas la conviction. L’apparence, pas l’essence. Les mots, pas la culture. Condition d’une république sociale, la démocratie véritable est un écosystème qui suppose équilibres, vitalités et pluralités, précautions et participations, pouvoirs et contre-pouvoirs. Au lieu de quoi, nous vivons au royaume institutionnel des déséquilibres, des brutalités et des autoritarismes, des courtisaneries et des soumissions, des égoïsmes et des narcissismes.  
 
Le tout produisant un appauvrissement politique dont la scène médiatique est le théâtre infantilisant, offrant le spectacle de chroniqueurs empressés à sonder les états d’âme présidentiels et à relayer les confidences des entourages, entre flagorneries et mesquineries.Nous n’en pouvons plus de cet abêtissement et de ce crétinisme. Ainsi faudrait-il se résoudre à trouver normal qu’un président totalement démonétisé, dont le masque tissé de malentendus et de tromperie est rapidement tombé durant l’année qui a suivi son élection du 7 mai 2017, puisse changer la donne gouvernementale du pays pour sa seule convenance et son pauvre confort ? Dans une démocratie intelligente et adulte, ces changements relèveraient de débats et de choix collectifs, ceux de la majorité parlementaire ou du parti majoritaire.Ils obligeraient à des bilans et à des confrontations, à des discussions et à des alliances, en somme à une politique visible et manifeste, qui ne soit plus confinée dans le bureau ou le cerveau présidentiels. Au lieu de quoi, un président discrédité peut remplacer un premier ministre populaire (Édouard Philippe), ne serait-ce que par contraste, par une sorte d’intendant haut fonctionnaire (Jean Castex), autrement dit un préfet gouvernemental, tout comme il y a, dans le persistant assujettissement de la justice via ses parquets, des préfets judiciaires 
La Constitution de la Ve République permet au président en place de prendre en otage la République, et de décréter que ses nécessités personnelles sont l’intérêt commun. Ce faisant, elle ruine la politique, précisément comme bien commun. Le sol électoral ne cesse de se dérober sous les pas des apprentis-sorciers qui profitent et abusent de ce renoncement démocratique.Derrière l’inattendu chamboule-tout qui a produit l’improbable scénario de l’élection présidentielle de 2017 se cachait un acteur autrement puissant et constant : l’abstention, cette sécession civique exprimant la lassitude d’un peuple qui n’est pas dupe et n’entend plus jouer les supplétifs d’un jeu dont il est exclu. Elle fut de 25,44 % au second tour de la présidentielle, puis de 57,36 % à celui des législatives. Puis, en 2019, de 49,88 % aux élections européennes.Avec 58,6 % d’abstention nationale, un taux sans précédent, le second tour des élections municipales l’a rappelé à tout ce monde politique qui ne pense qu’à la présidentielle prochaine, alors même que le malaise démocratique procède de la dépossession de la souveraineté populaire par le pouvoir élyséen.
Toutes celles et tous ceux qui, dans les oppositions au pouvoir actuel, continuent de s’enfermer dans ce jeu présidentiel en prétendant qu’ils en changeront la donne de l’intérieur ne font que creuser le gouffre où décline et s’abîme la démocratie française. Impossible de croire à leur pari, si on le juge sincère, ou de leur faire crédit, si on le sait intéressé, tant les trois dernières séquences présidentielles ont mis à nu la corruption des idéaux politiques, brouillant tout repère pour les citoyen·ne·s.Comment ne pas comprendre la désertion électorale croissante quand tant de personnalités qui, il y a quatre ans à peine, se proclamaient socialistes, revendiquant leur légitimité de gauche, se sont retrouvées récemment à soutenir des candidats de droite dans leurs villes, sur fond d’alliance entre les partis LREM et LR.Dans sa déchéance lyonnaise, Gérard Collomb est l’arbre qui cache la forêt, tant les anciens cadres, dirigeants, membres de cabinets, élus, ministres, venus du Parti socialiste sont nombreux dans les allées d’un pouvoir macronien dont la politique n’a rien à voir, rien de rien, avec la gauche, son histoire, ses luttes, ses idéaux. Ce que n’a cessé de confirmer sa dérive autoritaire et réactionnaire, inégalitaire et identitaire face aux sursauts de la société, des « gilets jaunes » à la jeunesse écologiste, des grèves sur les retraites aux mobilisations sur le racisme, sans compter le sursaut général contre des violences policières autant encouragées que tolérées par le pouvoir.
Dans l’un des détours des Essais, Montaigne évoque une mystérieuse peuplade qui, pour ne pas savoir prononcer un seul mot qui est « non », est tombée en définitive servitude. Façon ironique d’introduire un discret hommage au traité de son ami Étienne de la Boétie, De la servitude volontaire, insurrection de la liberté contre la soumission. On lui ajoutera plus tard un sous-titre inventif, fort moderne : Contr’Un. Contre le Grand Un et le Grand Même qui font les pouvoirs délirants et les peuples souffrants. Cette histoire ancienne ne cesse d’être notre actualité : Grand Un du pouvoir personnel et Grand Même de l’identité nationale.« La première raison de la servitude volontaire, écrivait La Boétie, c’est l’habitude. » Cette habitude qui nous fait supporter le pouvoir d’un seul comme s’il était notre tout. Qui nous fait le juger grand parce que nous restons à genoux. « Soyez donc résolus à ne plus servir et vous serez libres, poursuivait l’ami de Montaigne. Je ne veux pas que vous le heurtiez, ni que vous l’ébranliez, mais seulement ne le soutenez plus, et vous le verrez, comme un grand colosse dont on dérobe la base, tomber de son propre poids et se briser. »

dimanche 12 juillet 2020

A l'ombre de Staline ? Vraiment ?

Publié le par Boyer Jakline  Blog Bordeaux Moscou
Lecteurs de ce blog, l'affaire est pour nous  entendue : réécriture de l'histoire de la deuxième guerre mondiale, réécriture de l'histoire tout court. L'URSS, tel un astre  mort, éclaire et doit continuer à effrayer le bourgeois de la planète entière. Plus le capitalisme fait des dégâts, plus la pression est forte. Au point que le porte-parole du Kremlin, Dmitrii Peskov, vient de faire une déclaration officielle où il indique que la propagande occidentale à l'égard de la Russie (de Poutine...J.B) n'a rien à envier à celle de Goebbels. Cette réaction a été provoquée après qu'une information publiée dans je ne sais plus quel grand journal américain indiquait que la Russie payait des mercenaires pour tuer des soldats américains en Afghanistan ...
Tutélaire, " effrayante" la statue de Staline.
Au cas où l'intérêt pour cette expérience historique unique grandirait, petite piqure de rappel.

Sorti le 22 juin...( choix de la date : 22 juin... 1941 entrée des troupes nazies en URSS), le film  " A l'ombre de Staline" doit être distribué dans toutes les bonnes salles, comme on dit... 3 salles à Bordeaux, et soirée débat sur le "génocide" ukrainien. Non, ce n'est pas la shoah par balles inventée par la nouvelle idole des élites ukrainiennes, Bandera, bras droit local d'Hitler, qui a liquidé la population ukrainienne, juive de préférence. Le massacre avait commencé avant... Voilà la " thèse" à  l'œuvre dans la nouvelle Ukraine. A tel point que Zélenski, le président ukrainien,  vient de demander que cette famine soit jugée au même titre que l'holocauste. 
Ne vous interrogez pas et ne vous étonnez pas de la résurgence de l'extrême droite revancharde en Europe de l'Ouest...
Or, cette théorie est née dans la tête des nazis... Reprise dans les années 80, avant la chute de l'URSS par Ronald Reagan..
On se souvient, sait-on, que débarquant en Ukraine, les nazis furent étonnés de la résistance qu'ils y rencontrèrent, trompés par leur propre propagande... Et ils y furent vaincus.

Même chose en Biélorussie, où une partie de la population se réjouissait de l'arrivée des Allemands, mais devant les horreurs qui s 'y déployèrent,  rallièrent les rangs des partisans. 
En lien, la conférence d'Annie Lacroix-Riz sur le sujet.
Précédée  par une réputation sulfureuse dans la doxa anticommuniste et antisovietique,  Annie Lacroix-Riz  n'en creuse pas moins son sillon, de la compromission des élites françaises dans l'alliance avec Hitler, entre autres, à l'histoire soviétique.
Cette conférence universitaire date de 2016. Elle n'est pas sa première intervention sur le sujet. 
Vous noterez le très grand travail effectué sur ce sujet par de nombreux universitaires anglo-saxons, à charge et à  décharge.  Ce qui n'est pas le cas chez nous.
Prendre le temps de lire, c'est l'opposé du tweet et ça déménage.

Mais peut-être est-il temps d'aller voir de plus près ce qu'on nous sert comme " vérité historique"... A travers ce film, une nouvelle fois. 
Ce que j'indiquai à la création de ce blog : "la vision  de la Russie est de plus en plus nécessaire".
Annie Lacroix-Riz est professeur émérite d'histoire contemporaine à l'Université Paris-VII. Michel Gruselle ouvre la séance avec les remerciements d'usage et souligne le scandale que représen...