dimanche 6 mai 2018

CHANTAGE PATRONAL ET FRONT SYNDICAL

La défaite en rase campagne du PDG d'Air France est une bonne nouvelle.
Elle fait respirer : l'air nauséabond du temps, volontiers teinté d'un bonapartisme plébiscitaire dont les ordonnances Travail ont étendu le champ d'application, reçoit un petit coup d'air frais plaisant. L'ordre dominant, tout à sa démarche de domestication des contre-pouvoir, les aime lorsqu'ils accompagnent ses décisions ; s'ils lui résistent, il cherche à se donner les moyens de les contourner. Cet exemple emblématique illustre de façon salutaire que le monde du travail, en particulier lorsqu'il peut s'appuyer sur un champ syndical déterminé, est en capacité de briser la logique de chantage à laquelle il est volontiers soumis.
Cette défaite fournit en outre un argument de poids face aux discours de tous ceux qui insistent en permanence sur le fait que les grèves seraient le fruit de "minorités" (donc illégitimes), chez Air France ou ailleurs. Comme si les mouvements sociaux se devaient au demeurant de fonctionner selon les normes des institutions politiques et de la démocratie libérale. Les luttes sociales ont au contraire constamment été, dans notre histoire, le vivier d'une démocratie alternative, fondée non pas sur une légalité délégataire de type partisan, mais sur une légitimité construite dans la dialectique représentants/représentés dont les Assemblées générales sont le lieu d'élaboration directe. De surcroît, bien des grèves de notre histoire sociale ont été et sont menées par une frange du salariat ; ce qui ne signifie en aucun cas que celle-ci porte des revendications "minoritaires". Les salariés d'Air France administrent au contraire magistralement la démonstration que ceux qui se mettent en grève forment le plus souvent l'expression d'avant-garde de griefs dans lesquels se reconnaissent y compris une large part de ceux qui ne participent pas directement à la mise en mouvement.
Accessoirement, ajoutons que le syndicalisme de lobbying de la CFDT est pour le moins interrogé par ce résultat. Moins prompts à dénoncer les réformes ultra-libérales et socialement destructrices du pouvoir macronien que la détermination et le bien-fondé des revendications des grévistes, les dirigeants de cette confédération se trouvent eux aussi désavoués. A force de trop vouloir se situer dans la sphère institutionnelle et de réfléchir/agir selon les règles établies par le pouvoir politique ou les directions d'entreprise, il arrive que l'on se trouve embarqué sur le navire à la dérive de l'ordre dominant.
Il souffle bel et bien un vent de contestation, un esprit de résistance. Jusqu'où et comment ? Il appartient à chacun de participer à construite la réponse à donner à cette question, en se gardant toutefois de le faire à partir des logiques culturelles, économiques et sociales forgées par l'éco-système capitaliste.
Blog du  Front Syndical de Classe

ARME DE DESTRUCTION D'UNE NATION

Arme de destruction d’une nation

(ayant perdu de son tranchant ?)
samedi 5 mai 2018
par  Charles Hoareau

A l’heure où le monde est à la fois stupéfait et embarrassé par le spectacle des cajoleries et des embrassades que se sont prodiguées Donald Trump et le chef d’État français,
A l’heure où l’on compte chaque année plus de 10 000 morts par suicide contre moins de 4000 par accident de la route (en réduction constante) et qu’un gouvernement joue les fondés de pouvoir de firmes auxquelles il octroie un fermage pour la surveillance par radar de la vitesse des automobilistes
A l ‘heure où les travailleurs du pays ont entamé des grèves perlées contre la disparition programmée du service public et l’effacement progressif des droits que leurs luttes antérieures et celles de leurs aînés ont acquis,
A l’heure où des étudiants protestent contre les nouvelles conditions promulguées pour accéder à l’université et se font gazer et molester par les forces de l’ordre qui bafouent la traditionnelle sanctuarisation des lieux d’enseignement,
A l’heure où des tensions internationales, de plus en plus aiguës, plus ou moins savamment entretenues par les marchands d’armes, mettent le monde devant le risque imminent d’une troisième conflagration mondiale avec disparition d’une bonne partie de l’humanité,
A l’heure où dans notre pays, le nombre de chômeurs et celui des travailleurs précaires et à temps partiel ne cesse d’augmenter, nonobstant le maquillage des chiffres par des radiations injustifiées de cette catégorie de demandeurs d’emploi par les services de Pôle Emploi,
A l’heure où la Nation est présentée comme une vieillerie archaïque par les prêcheurs d’un mondialisme qui n’a d’autre objet que renforcer la prédation des transnationales et affaiblir les moyens de se défendre des travailleurs forcément localisés,
A l’heure où la France ne tient plus à jouer son rôle de puissance moyenne avec une politique étrangère indépendante et attentive à ses intérêts qui sont la promotion de la paix dans le monde,
A l’heure où elle développe extensivement des mesures de refoulement et de rétention de demandeurs d’asile tout en encourageant et en participant aux guerres qui multiplient les vagues de migrants, comme si elle développait une perception schizophrénique des effets produits par sa politique d’ingérence.
Alors qu’elle peine à faire entendre sa voix au sein d’une Union Européenne où se dissout sa souveraineté économique et politique, laquelle Union a été décidée et construite par les Usa pour liquider les prétentions impériales des États nations de la vieille Europe et les assujettir à sa monnaie et à leur domination par leur contrôle des flux financiers mondiaux,
A l’heure où de plus en plus de Français renoncent à voter tant les élections pour désigner leurs représentants sont une triste comédie qui permet parfois de renouveler les hommes mais jamais la politique au service des classes possédant les moyens de production
Survient une déclaration de trois cents ‘intellectuels’ relayée par tous les médias dominants.
Elle dénonce l’antisémitisme d’une fraction de la population française à l’origine de crimes racistes (en masse) et d’une épuration ethnique de certains quartiers.
....la suite  sur le blog "Rouge Midi" www.rougemidi.fr/