La défaite en rase campagne du PDG d'Air France est une bonne nouvelle.
Elle fait respirer : l'air nauséabond du temps, volontiers teinté d'un bonapartisme plébiscitaire dont les ordonnances Travail ont étendu le champ d'application, reçoit un petit coup d'air frais plaisant. L'ordre dominant, tout à sa démarche de domestication des contre-pouvoir, les aime lorsqu'ils accompagnent ses décisions ; s'ils lui résistent, il cherche à se donner les moyens de les contourner. Cet exemple emblématique illustre de façon salutaire que le monde du travail, en particulier lorsqu'il peut s'appuyer sur un champ syndical déterminé, est en capacité de briser la logique de chantage à laquelle il est volontiers soumis.
Cette défaite fournit en outre un argument de poids face aux discours de tous ceux qui insistent en permanence sur le fait que les grèves seraient le fruit de "minorités" (donc illégitimes), chez Air France ou ailleurs. Comme si les mouvements sociaux se devaient au demeurant de fonctionner selon les normes des institutions politiques et de la démocratie libérale. Les luttes sociales ont au contraire constamment été, dans notre histoire, le vivier d'une démocratie alternative, fondée non pas sur une légalité délégataire de type partisan, mais sur une légitimité construite dans la dialectique représentants/représentés dont les Assemblées générales sont le lieu d'élaboration directe. De surcroît, bien des grèves de notre histoire sociale ont été et sont menées par une frange du salariat ; ce qui ne signifie en aucun cas que celle-ci porte des revendications "minoritaires". Les salariés d'Air France administrent au contraire magistralement la démonstration que ceux qui se mettent en grève forment le plus souvent l'expression d'avant-garde de griefs dans lesquels se reconnaissent y compris une large part de ceux qui ne participent pas directement à la mise en mouvement.
Accessoirement, ajoutons que le syndicalisme de lobbying de la CFDT est pour le moins interrogé par ce résultat. Moins prompts à dénoncer les réformes ultra-libérales et socialement destructrices du pouvoir macronien que la détermination et le bien-fondé des revendications des grévistes, les dirigeants de cette confédération se trouvent eux aussi désavoués. A force de trop vouloir se situer dans la sphère institutionnelle et de réfléchir/agir selon les règles établies par le pouvoir politique ou les directions d'entreprise, il arrive que l'on se trouve embarqué sur le navire à la dérive de l'ordre dominant.
Il souffle bel et bien un vent de contestation, un esprit de résistance. Jusqu'où et comment ? Il appartient à chacun de participer à construite la réponse à donner à cette question, en se gardant toutefois de le faire à partir des logiques culturelles, économiques et sociales forgées par l'éco-système capitaliste.
Elle fait respirer : l'air nauséabond du temps, volontiers teinté d'un bonapartisme plébiscitaire dont les ordonnances Travail ont étendu le champ d'application, reçoit un petit coup d'air frais plaisant. L'ordre dominant, tout à sa démarche de domestication des contre-pouvoir, les aime lorsqu'ils accompagnent ses décisions ; s'ils lui résistent, il cherche à se donner les moyens de les contourner. Cet exemple emblématique illustre de façon salutaire que le monde du travail, en particulier lorsqu'il peut s'appuyer sur un champ syndical déterminé, est en capacité de briser la logique de chantage à laquelle il est volontiers soumis.
Cette défaite fournit en outre un argument de poids face aux discours de tous ceux qui insistent en permanence sur le fait que les grèves seraient le fruit de "minorités" (donc illégitimes), chez Air France ou ailleurs. Comme si les mouvements sociaux se devaient au demeurant de fonctionner selon les normes des institutions politiques et de la démocratie libérale. Les luttes sociales ont au contraire constamment été, dans notre histoire, le vivier d'une démocratie alternative, fondée non pas sur une légalité délégataire de type partisan, mais sur une légitimité construite dans la dialectique représentants/représentés dont les Assemblées générales sont le lieu d'élaboration directe. De surcroît, bien des grèves de notre histoire sociale ont été et sont menées par une frange du salariat ; ce qui ne signifie en aucun cas que celle-ci porte des revendications "minoritaires". Les salariés d'Air France administrent au contraire magistralement la démonstration que ceux qui se mettent en grève forment le plus souvent l'expression d'avant-garde de griefs dans lesquels se reconnaissent y compris une large part de ceux qui ne participent pas directement à la mise en mouvement.
Accessoirement, ajoutons que le syndicalisme de lobbying de la CFDT est pour le moins interrogé par ce résultat. Moins prompts à dénoncer les réformes ultra-libérales et socialement destructrices du pouvoir macronien que la détermination et le bien-fondé des revendications des grévistes, les dirigeants de cette confédération se trouvent eux aussi désavoués. A force de trop vouloir se situer dans la sphère institutionnelle et de réfléchir/agir selon les règles établies par le pouvoir politique ou les directions d'entreprise, il arrive que l'on se trouve embarqué sur le navire à la dérive de l'ordre dominant.
Il souffle bel et bien un vent de contestation, un esprit de résistance. Jusqu'où et comment ? Il appartient à chacun de participer à construite la réponse à donner à cette question, en se gardant toutefois de le faire à partir des logiques culturelles, économiques et sociales forgées par l'éco-système capitaliste.
Blog du Front Syndical de Classe