A propos d'un centenaire


Et de la façon

d'éteindre ses bougies

A propos d'un centenaire

Dans les usines, services, bureaux, labos,  dans les quartiers, les cités, le moment aurait du être festif.  C'est qu'un siècle qui traverse l'Histoire et l'histoire de tant de gens le justifie.

Le journal qui fut l'organe central du parti né à Tours - le Communard Camélinat apportant à son nouveau parti les parts dont il était dépositaires - participe curieusement à en célébrer l'organisation alors qu'il démultiplie ses efforts en permanence pour montrer combien il s'en est démarqué.

Le Communisme colle à l'Huma comme Munich  colle au Figaro : Le Hyaric malgré tous ses efforts doit se coltiner avec ce sparadrap.

Que le P"c"F tienne à valoriser son histoire n'a rien d'incongrue. La façon de la faire par contre est très révélatrice de ses conceptions d'aujourd'hui.

Certes l'environnement sanitaire et ses impératifs dont certains non nécessaires devront être pris en compte pour mesurer la volonté ou non d'organiser des manifestations populaires culturelles.

Des initiatives en prise avec ce monde de la culture et de la création qui avait accouru dès  1921 avec la même vitesse qu'il se dilue dans ses rangs aujourd'hui.

Mais ce qui a fait AUSSI et pour une part ESSENTIELLE, l'image, la réalité, la force et le dynamisme de l'image d'un parti communiste en France, c'est que ce monde de la culture et de la création était - au point d'en être composante - comme poisson dans l'eau dans le substrat populaire de l'organisation. Il le fécondait, s'en inspirait et avec lui de plein pieds partageait l'aventure de la transformation de la société, de la lutte pour abattre l'exploitation et mettre en commun (Communisme !) toutes les richesses économiques, culturelles, sociales, produites chacun dans son domaine pour l'objectif COMMUN..

Or, à voir le calendrier de ses initiatives, ce peuple que chante Ferrat dans "Ma France" tant au prisme de l'Huma que des initiatives est l'absent marquant.

Plus qu'un manque de moyen, c'est l'expression d'un choix. Quand l'élu ou(et) le notable devient l'effigie symbolique, le substrat est ravinée par le flot des déceptions et des détournements d'énergie. 

 

Que soit honoré.e.s, voire magnifié.e.s (mais non déifié.e.s ; elles et ils s'y seraient farouchement opposé.e.s) celles et ceux qui ont symbolisé.e.s cette volonté de partir à l'assaut du ciel, quoi de plus normal. Mais l'absence du peuple dans l'évocation de ces discret.e.s mais incontournables porteuses et porteurs de l'idée, ces centaines de milliers qui durant au moins les 80 premières années et aussi pour certains après, ont fait partie de la cordée de la conquête du si utile, à part quelques inititiatives départementales ou locales qu'il faut remercier, à part quelques personnalités ici qui n'oublient pas d'où ils viennent, dans ce qu'on appelle LA direction, fracturée de luttes intestines, la question pour eux n'est pas là.

Leur avenir, ex ministres ou ministrables , ex ..."ex révolutionnaires" , ou "ex jamais travaillé pour un patron", parfois "filles et fils de", recruté.e.s par copinage, n'est pas l'AVENIR. Le leur, c'est plus de savoir comment appeler à soutenir le contempteur du "vide et du néant" qu'ils construisent avec zèle, celui  dont ils ont fait construire et payer l'estrade et ont payé ses premiers costumes politiques.

Sans même ne rien dire de ces dizaines de milliers de ceux que leur parti a abandonné pour aller  prendre le chaud des antichambres en désertant entreprises et citées, les militantes et militants communistes ne méritaient pas cela.

C'est aussi le signe que si l'idée est vivante ce n'est pas avec des outils émoussés voire ébréchés que la route pourra être tracée.

Voila pourquoi ce moment d'une épopée sans aboutissement, qui aurait dû allumer un feu d'artifice d'espoir, ressemble - comme c'est désolant - à la bougie d'un centenaire en EHPAD dont on ne sait comment il arrivera à traverser l'hiver et dont on se pose la question du comment abréger ses souffrances.