dimanche 23 juin 2024

 

La faille du vote RN pour dégager Macron

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Je vais être bref, aller droit au but.

Et démontrer pourquoi, lorsque notre objectif principal est d'ôter tout son pouvoir de nuisance à Macron, choisir l'alternative RN dès le premier tour en pensant que c'est la meilleure est une erreur fondamentale qui risque grandement d'avoir l'effet inverse de celui escompté, à savoir le maintien et la consolidation de Macron dans ses fonctions.

C'est une erreur parce que c'est un piège.

Si vous êtes acquis à l'idéologie raciste de l'extrême-droite et à leurs chimères sur l'immigration, parce que je ne peux pas vous convaincre en si peu de temps, je n'ai rien à vous dire. Sauf peut-être dans le deuxième cas de figure de lire ce texte dans lequel j'essayais d'expliquer que voter pour l'extrême-droite, c'est voter pour plus de migrants sur nos rivages et au fond de la mer. Je résumerai le point de vue que j'y développe ainsi : l'extrême-droite agira uniquement sur les symptômes de l'immigration (les migrants et les immigrés) et laissera perdurer ses causes (l'exploitation du continent africain et du Moyen-Orient, la misère, les guerres et les tragédies qu'elle provoque). Elle contribuera ainsi à maintenir et entretenir les conditions des migrations qu'aucun mur, aussi haut soit-il, aucun océan, aussi profond soit-il, ni aucun désert, aussi vaste soit-il, ne sauraient contenir.

S'il vous reste une once de gauche dans l'âme, mais que vous haïssez tellement Emmanuel Macron pour le mal qu'il a fait aux Français, crise après crise, que vous êtes prêt(e) à le dégager au prix d'une remise des clés du pouvoir à l'extrême-droite, je vous demande humblement de me lire jusqu'au bout.

Il y a un constat qu'il convient d'abord de rappeler : Macron est celui qui a le plus besoin d'une extrême-droite forte. Il en a joué à deux reprises, en 2017 et en 2022, il continue aujourd'hui à intervalles réguliers d'entretenir la bête, de la nourrir de l'angoisse, du sentiment d'insécurité, de la haine.

La dissolution de l'Assemblée Nationale et l'annonce de législatives anticipées ont eu lieu en trois phases distinctes :

En premier lieu, Macron annonce la dissolution au lendemain des Européennes avec une telle précipitation qu'on pense aussitôt que c'est prémédité. Nombreux étaient ceux qui l'avaient prévue d'ailleurs. Peu clair au début, son objectif aujourd'hui paraît évident : éliminer son véritable ennemi, la gauche, qu'il croit affaibli après l'éclatement de la NUPES et se retrouver en seul rempart au fascisme. Le délai imparti, tellement court qu'il rend compliqué toute nouvelle inscription sur les listes électorales, est une autre preuve que quelque chose de cet ordre-là est à l'oeuvre.

Ensuite, contrairement à ses prédictions, la gauche s'unit à nouveau en quatre jours au sein d'un spectre si large qu'on y trouve aussi bien Philippe Poutou que François Hollande. Le Nouveau Front Populaire devient dès lors, après le crash des macronistes, la deuxième force politique du pays voyant ainsi le grand retour de l'antagonisme gauche/droite que Macron avait tant voulu effacer.

Enfin, ce dernier change son fusil d'épaule, passe à la vitesse supérieure pour diaboliser ce NFP en l'entachant des mêmes marques d'infamie dont la France Insoumise fait l'objet depuis longtemps : antisémite, hors du champ de la République, dangereux, causeur de troubles et de chaos. Il reprend les thèmes chers à l'extrême-droite comme l'immigration, tient des propos racistes et homophobes. Les médias quant à eux redémarrent la machine à angoisse avec faits-divers surmédiatisés et désinformations de rigueur.

Les récentes manifestations et protestations populaires en réaction à la montée de l'extrême-droite montrent qu'en dépit du fait que cette stratégie semble usée jusqu'à la corde, elle pourrait bien faire preuve d'efficacité une nouvelle fois.

Le sempiternel retour du duel Macron-Le Pen au second tour aura deux effets : une forte abstention et un report des voix de gauche vers Macron pour éviter ce que beaucoup considèrent toujours, à tort ou à raison, comme le pire.

Et tous, toutes ici, nous savons parfaitement que ce sont les deux ingrédients principaux du maintien illégitime de Macron au pouvoir.

Un choix est par conséquent le seul qui soit stratégiquement valide au premier tour des élections législatives, et ce malgré toutes les réticences que la composition hétéroclite de ce NFP peuvent légitimement provoquées : s'il ne fait aucun doute que le Rassemblement National sera au second tour parce qu'il est le premier parti de France, il faut alors qu'on lui oppose le Nouveau Front Populaire, sinon Macron passera devant et reprendra la main. Face à un affrontement final entre NFP et RN, chacun(e) choisira librement en son âme et conscience. Non pas contraint(e) et forcé(e).

 

Agora Vox

 

Répression de cinq journalistes qui ont signé une tribune dans l’Humanité et mediapart

Cinq journalistes de la rédaction de France Télévisions ont été “mis en retrait” jusqu’au 8 juillet par leur direction, pour avoir signé une tribune appelant à faire “front commun contre l’extrême droite”, a-t-on appris auprès de la direction vendredi. Que dire outre l’indignation devant une telle répression sinon qu’elle se double de la pire des tartufferies par rapport à la propagande ordinaire des médias. Nous avons déjà dénoncé la pantalonnade de Bardella mettant en cause Pujadas… L’ingratitude du dit Bardella par rapport au service rendu à la montée du fascisme par LCI. Mais cette répression souligne un autre problème celui de la faiblesse de la riposte populaire face à toute attaque de ce qui se dit “liberté de la presse” et qui lui parait contradictoire avec ce qui devrait être la liberté d’être informé… Il y a un total discrédit de ce monde dit de l’information, comme celui de la culture et c’est bien là le drame ceux qui aujourd’hui dénoncent “le fascisme” doivent s’interroger aussi sur les conditions de renouer le dialogue comme le fait Ariane Mouchkine. Il faut bien sûr dénoncer cette répression en particulier quand elle concerne des syndicalistes, il n’y a pas le moindre doute là dessus, mais pour l’efficacité de cette protestation, il faut aussi s’interroger sur la manière de renouer le dialogue et de ne pas apparaitre comme une simple défense sur des bases moralisatrices et corporatistes. Le parrainage de médiapart et de l’Humanité confondus n’éclaire pas nécessairement qui est qui et pourquoi il se bat… (note de Danielle Bleitrach)


Ces cinq journalistes “ne traitent plus des sujets qui couvrent la campagne” électorale, mais ils “sont au planning”, a précisé France TV, qui leur reproche de ne pas s’être conformés au guide des pratiques professionnelles prônant la neutralité politique…

Mercredi, ces cinq membres qui se revendiquent de la Société des journalistes (SDJ) de France 3 rédaction nationale, avaient signé une tribune de 90 médias, dont Mediapart ou L’Humanité, appelant à faire “front commun” contre l’extrême droite qui menace, selon eux, “la liberté de la presse”.

“Cet appel au vote s’avère incompatible avec le traitement de la campagne électorale sur l’ensemble des supports de France Télévisions”, est-il notifié aux intéressés, selon le courrier de la direction dont l’AFP a eu copie. “Il en va de l’image d’impartialité des rédactions de France Télévisions”, ajoute le courrier.

Selon la direction, cette SDJ n’est plus représentative depuis la fusion des rédactions.

La SDJ de la rédaction nationale de France Télévisions, qui regroupe des journalistes de France2 et France 3, avait indiqué, sur le réseau social X, avoir été “sollicitée” et n’avoir ensuite “pas signé cette tribune”.

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MALAISE AU PcF!.JUSQU'OU ? JUSQU'À QUAND ?

 

Encore un post de Xuan
sur histoire et société

Salut Jean Claude, et merci de venir encore aiguillonner le débat.

Je constate comme MC Burricand que l’ambiguïté stratégique du PCF entre la paix et la guerre a basculé dans la guerre.
C’est un recul manifeste. Il était prévisible dès la lecture du livre de Roussel “Ma France heureuse, solidaire et digne”, où il justifie le maintien à leur poste des chefs de file liquidateurs et trotskistes. C’est un recul du point de vue de l’indépendance du PCF aussi puisqu’il se place sous la direction politique de la social démocratie.

Sur la mondialisation, permet-moi cette réserve – toujours la même – sur la globalisation de l’impérialisme.
De toute évidence l’impérialisme s’est placé comme un seul homme sous la direction des USA. Mais l’hégémonisme n’est pas une globalisation, c’est le contraire.
C’est à la fois l’unité du camp impérialiste et son pillage, sa destruction par les USA. C’est-à-dire qu’il porte en lui-même le gène de sa désintégration.
D’autre part l’essor du monde multipolaire constitue déjà pour les capitalistes une source de profits. Et le découplage pratiqué par les USA, le protectionnisme, vont à l’encontre du développement des forces productives et du marché mondial. Ce n’est pas leur intérêt.
C’est une contradiction à laquelle le camp occidental ne peut pas échapper.
La guerre peut-elle résoudre ce problème ?
Non, ou plutôt si, elle peut accélérer la fin de cette pseudo union du « monde libre et démocratique ».

Je ne connaissais pas la « tunique de Jésus », je connaissais « l’esprit de Parti ». Il me semble que c’est un peu la même chose, avec son côté glorieux et sectaire, nécessaire et boulet à la fois.

Mon expérience dans le PCMLF m’a montré qu’il est très difficile de créer de toutes pièces un parti communiste, même avec des militants communistes honnêtes et éprouvés, et même s’ils se font exclure. Ce n’est pas ainsi qu’il s’est créé lors du congrès de Tours.
Aussi je comprends très bien la volonté des camarades qui luttent de leur mieux au sein du PCF. Ce serait je crois une grave erreur de bazarder tout ça.

Le développement des cellules d’entreprise est probablement la réponse à ta question « Sur quelles forces pourraient-ils compter pour inverser le courant » ?
Mais la solution ne peut pas se cantonner dans l’organisation, sinon les cellules ouvrières colleront des affiches pour Glucksmann et Cie.

Sur le terrain de l’idéologie et de la politique les communistes peuvent s’appuyer sur le passé révolutionnaire du PCF. L’appel à la paix, la faucille et le marteau, le socialisme.
Qui oblige les militants communistes à accepter l’insulte de Macron qui traite les pacifistes de « capitulards » ? Qui les empêche de défendre la paix ? Qui les empêche de remettre la faucille et le marteau sur leur drapeau rouge ? Qui les empêche de dire oui, nous voulons le socialisme ?

Que feront les socialos au second tour sinon placer leur pseudo « lutte antifasciste » au-dessus de toute revendication sociale, au-dessus de la paix, et de jeter aux orties le programme social du NFP, exactement comme l’a fait Bardella avec le sien pour se faire applaudir par un aréopage de patrons ?
Et que fera alors la direction du PCF ?

A un moment donné la question se pose nécessairement à propos de la « minorité » et de la « majorité ».
D’abord elles sont minorité et majorités relatives et non absolues. Et la situation se transforme rapidement parce que nous sommes entrés dans la zone des tempêtes, dans les “temps d’orage”.

S’agit-il de contradictions « au sein du peuple » ou de contradictions entre les ennemis et nous ? Cela ne dépend pas essentiellement des communistes, mais de l’opposition qu’ils peuvent rencontrer.
Ensuite l’objectif n’est pas de détruire un parti qui a tant coûté, mais pour en préserver l’unité, d’en écarter les éléments révisionnistes, réactionnaires, bellicistes, ceux vendus au capital.
Et parmi ces éléments, les plus nocifs, les plus agressifs.
C’est-à-dire que la critique la plus sévère – ou plutôt la guerre idéologique – ne devrait concerner que ceux-là. Je dirais même un tout petit nombre d’individus nommément désigné. Sinon ils conserveront toujours la « majorité ».

Mais moi aussi je ne suis pas en mesure d’aller plus loin que ces propositions.