Accord Ukraine-UE : il faut leur faire échec !
Le Député Front de Gauche André Chassaigne, mettait en garde à l’Assemblée nationale : « Premier
partenaire commercial de l’Ukraine, l’Union Européenne propose, aux
termes de cet accord, le bénéfice des acquis communautaires et la baisse
des droits de douane, en échange d’une sécurisation de son
approvisionnement énergétique. Il s’agit d’ancrer l’Ukraine dans une
économie de marché totalement déréglementée et, en contrepartie, de lui
fermer les portes de l’économie russe, ce qui a déjà fait chuter, sur un
an, le PIB ukrainien de 17,6 % et sa monnaie de 70 %.
Si le peuple ukrainien voit l’Europe comme l’horizon d’une vie
meilleure, ces mesures préparent des lendemains qui déchantent pour la
majorité et, à n’en pas douter, de formidables profits pour une nouvelle
caste d’oligarques ukrainiens.
Parce que nous estimons que la paix est un enjeu bien plus élevé
que l’intensification de nos relations commerciales, les députés du
Front de gauche voteront contre la ratification de ces accords. »
En France, la ratification de l’accord UE-Ukraine est passée inaperçue, les Français n’ayant bien entendu pas été consultés.
Sauf que… Excellente nouvelle : aux Pas-Bas, les citoyens ont
eu le choix. Ils ont largement rejeté par référendum cet accord que
tous les dirigeants capitalistes voulaient faire passer aux forceps !
Ils ont fait la critique de l’Union européenne dans un même mouvement et
ils ont parfaitement raison !
Pour les progressistes, il s’agit de refuser de nouvelles
délocalisations, une baisse des droits sociaux pour tous les
travailleurs et un effondrement de l’économie de l’Ukraine qui ne
servirait qu’à goinfrer les plus riches
Chez nous, le pouvoir "socialiste" (hollandiste en réalité) n’a pas
hésité à se mettre du côté des milliardaires, des putschistes, des
spécialistes de l’évasion fiscale, de la corruption et des forces
bienveillantes avec les groupes néonazis.
Rappelons que Kiev a interdit le Parti communiste d’Ukraine. Cette
décision traduit la volonté du pouvoir oligarchique ukrainien de réduire
au silence la principale force d’opposition démocratique qui lutte pour
la paix, l’intégrité et la souveraineté du pays et contre la mainmise
sur le pays des puissances étrangères et notamment les États-Unis et
leur bras armé, l’OTAN.
L’hypocrisie de l’UE est totale : quand les intérêts des capitalistes
sont en jeu, elle ferme les yeux sur les violations des droits de
l’homme et cautionne les actions de l’extrême droite nationaliste et
antisémite en Ukraine !
Les chiens de garde François Hollande et Angela Merkel n’ont pas tardé à réagir à la décision des Néerlandais : « Nous continuerons à soutenir l’Ukraine et à appliquer dans nos pays respectifs l’accord d’association. » « Il sera également possible de régler cette difficulté »… en clair, de faire tout de même appliquer l’accord d’association Ukraine-Union européenne !
En France aussi, nous avions voté NON au référendum de 2005… Tout
cela est en fait très cohérent et redouble. Une machine
ultra-réactionnaire et dictatoriale est en place, favorisant le fascisme
et les reculs démocratiques et sociaux.
La lutte pour une démocratie plus directe, pour un usage fréquent des
référendums dans une nouvelle République, est absolument complémentaire
de la lutte anticapitaliste et pour les droits des peuples.
En 2017, l’enjeu est celui de la démocratie tout court dans notre
pays. La grande leçon est que virer Hollande ne suffira pas : il faudra
le faire en rompant aussi avec l’UE, l’OTAN et le capitalisme.