mercredi 10 septembre 2014

ANDORRA: LES MAÑOS DE ZARAGOSSE ONT UN PEU DÉÇU.

Un petit tiers d'arène: public festif, mais de plus en plus clairsemé. 
     Taurinos, matadores, toreros: à qui la faute?    
 ¿ Porqué las plazas son cada vez màs vacias?


Je ne parle pas là des grandes arènes à la mode, qui drainent des publics de grandes villes plus friqués qu'aficionados. Je parle d'arènes modestes, aux traditions anciennes pourtant bien ancrées, mais que les aficionados désertent chaque année un peu plus. Parce que trop de choses leur deviennent, les uns après les autres, de plus en plus insupportables. 
Mais dont se soucient le moins du monde tous les CASAS de la terre, ces affairistes qui se  nourrissent de la fiesta circo, mais se foutent de l'avenir de la corrida intègre.
Jesus CHOVER remplace MARIN, blessé. Ce qu'il fait le mieux, pour chauffer la salle, c'est poser les banderilles, et la troisième paire "au quiebro" déclenche l'ovation qu'il avait su préparer, avec forces gestes, comme font les toreros à cheval. Son premier MAÑO s'écroule vite, victime de sa faiblesse. Il lui administre des séries de naturelles sur le passage, se fait accrocher, se  fait soulever, heureusement sans mal. Puis continue par des passes circulaires, des adornos en enclenchant la marche arrière, plante l'épée 20 cm derrière la croix, et reçoit deux oreilles de pacotille. Passe pour la première, celle du gentil public, mais la seconde!!! Quelle honte! Que palco de m...a!
La faiblesse caractérise aussi son second opposant, qui reçoit malgré tout une ration copieusement pompée. Séries à droite et à gauche sans se croiser. Plusieurs désarmés. Et la pamparre qui n'arrête pas. Novillo noble et faible, mais le garçon fait surtout étalage de vulgarité, face à un animal qui exigeait surtout temple et douceur. Entière sur le côté et en arrière, le novillo meurt bouche fermée, après avis. Encore un garçon qui devra choisir une autre vocation.
Le petit format du MAÑO que reçoit GERPE prend une méchante pique au  milieu des reins, charge à nouveau, poursuit ensuite les banderilleros jusqu'aux planches. Il garde la bouche fermée, quand le novillero prend les trastes. GERPE l'amène au centre avec de beaux gestes, genou ployé, mais verse vite dans le profil, sans exploiter avec art la charge noble du novillo. Et reçoit une oreille pour une épée entière mais très en arrière. Le quinto reçoit trois piques, trasera, évidemment, la première, reprise et pompée, la seconde, et se fait longuement prier pour la troisième rencontre, sans pousser, et vite quittée. Mené au centre comme pour le premier. Puis GERPE fait lui aussi des passes sans effet à un novillo nôôoble, et faible...., en toréant les gradins, ce qui a beaucoup d' effet sur le public, à défaut d'en avoir sur le MAÑO. Et la musique!!!! BOUM, BOUM, et BOUM....Infernale, pour aburrir, surtout, et faire oublier la médiocrité de la faena. Pour conclure? Le bajonazo, horrible, détestable, et une oreille, ou deux, je ne sais plus, tellement elles ont peu de poids, après un avis. Et le novillo est mort bouche fermée, comme un grand.
Le novillo de Guillermo VALENCIA pousse bien sous la première morsure de l'acier, puis s'endort sous le peto, dès la seconde charge. Trois quites, avant les palos, puis la faena commence par cites croisés de la main droite, puis de naturelles, mais le novillo charge peu, s'arrête, il n'a que très peu de charge.  Le Mexicain l'occit d'une très belle estocade, la plus belle épée de la feria. 
Le dernier novillo reçoit deux piquettes, sans se livrer. Manque de bravoure. Mais il s'avise vite, et coupe les terrains. Poursuit le banderillero.  Avec la main gauche, VALENCIA avance la jambe, et signe les plus douces naturelles de la tarde. Sans tricher. La corne frôle le gamin, par deux fois. Qui continue de s'engager avec cran, et pundonor. A droite, la muleta se fait tutoyer par le piton, le danger plane. VALENCIA conclut par une nouvelle entière, magistrale, comme la première,  hasta los dedos. Et une seule oreille!!! C'est le clinquant qui plait et qui paye. Et le palco, le pauvre palco, n'a vu que le feu d'artifice du clinquant, sans voir le vrai mérite du meilleur matador. 
Faudra, j'espère, revoir des MAÑOS. Ici, ou ailleurs, si possible un peu plus charpentés, plus coriaces, avec davantage de charge et d'embestida, comme nous les avons appréciés jusqu'ici. Aujourd'hui, malgré tout notre attachement à cette arène, ils nous ont un peu déçu. Faiblesse, surtout, la caste ne manquait pas, mais n'a pas pu s'exprimer pleinement. S'exprimaient surtout les peons médiocres, mendiants d'oreilles, et leurs "bièèènnn", bièèènnn", au service d' apprentis très verts, et sans envie, hormis VALENCIA, beaucoup plus technique et appliqué.
Photos: dans quelques jours.

ANDORRA: FAIBLE NOVILLADA DE PILAR POBLACIÒN

Six novillos, faibles les 3 premiers, mansos, noblotes et sans jus, de peu de jeu. Généralement très mal piqués, dans l'indifférence des novilleros qui vérifient longuement que les pointes de leurs zapatillos sont bien brillantes, pendant que leurs mercenaires à cheval pompent et carioquent jusque dans le dos des cornus. Supérieurs, le quatrième - le plus beau - et le quinto, passable le sixième, mais le novillada garda son intérêt jusqu'à son terme.
Roberto BLANCO torée - plutôt, il fait des passes - essentiellement à reculons. Il se désintéresse totalement de la mise en suerte au cheval, sa médiocre cuadrilla m'a paru au diapason du petit apprenti torero. Il avait un novillo faible, inconsistant, il s'en est débarrassé d'une estocade à la mode: l'infâme golletazo. Il pleuvait lorsque sortit le quatrième novillo, mieux armé, bien roulé, qui frappa plusieurs fois bravement contre les planches. Première vara poussée jusqu'au centre, et seconde pique après les clarines. Puis vuelta de campana dont le Pilar ne sortit pas indemne. Plusieurs torchonnades et naturelles accrochées, avis, et nouveau golletazo. 
Antonio LINARÈS nous a gratifié des meilleurs moments de la tarde. Et a pris une sacrée voltereta, après s'être découvert devant un novillo plus avisé et plus retors qu'un "domé". Quelques cites de bonne facture des deux côtés, puis reprend la main gauche pour de douces naturelles après sa cogida. Nouvel avertissement, avant un bajonazo récompensé d'un pavillon. Le quinto frappe dans les bois, il pousse bien ensuite lors de la première rencontre avec le cheval, repart de 10 mètres pour une nouvelle rencontre, puis à nouveau de 15 mètres, sans se faire prier. Ovation au piquero. Bizarrement, ce novillo qui surclassait ses frères ne sera pas récompensé du mouchoir bleu, ce qui n'aurait été que justice, le président a paru surpris que je le lui fasse remarquer, il a bredouillé quelques mots embarrassés,  mais c'était trop tard. LINARÈS nous a ensuite servi les meilleurs moments de la tarde, des séries templées des deux mains, avant de verser dans la faenita interminable, au risque de gâcher le meilleur du début. C'est ce qui arriva, les défauts naturels reprenant le dessus, pasito detràs, deux avis, dans le vacarme pesant de la peña, demi épée qui ressort, l'encasté qui se couche et se relève plusieurs fois, on a frôlé les trois avis, mais le palco incompétent et généreux a laissé trainer les secondes, et l'arrastre a emporté la dépouille d'un novillo qui méritait autre chose que le vacarme de la banda.
Avec Alejandro CONQUERO, on a vraiment eu droit à la leçon de destoreo, telle qu'on l'apprend dans les écoles des pega passes de la monotonie. Son novillo m'a paru un peu encasté, mais très faible. De plus, il reçut une pique dans le dos, déjà qu'il était sans jus, ce fut suffisant pour l'anesthésier. Le novillero le fit passer avec beaucoup de pico, à chaque fois courant se replacer devant le novillo immobile après une demi charge. . Deux tiers d'épée sous l'orage, et mort de torito, con la boca cerrada. Sixième animal, plus petit, joli, mais outrageusement épointé. Il tape lui aussi dans les planches, qu'il soulève, prend une seule piquette, et le garçon nous sert ensuite son petit et éternel numéro de profil. Charger la suerte devient une denrée taurine extrêmement rare, tout comme tuer proprement d'une épée dans la croix. CONQUERO se fait promener, marcher dessus, il se fait crûment dominer, sans autre recours que de faire des passes illusoires, sans aucun  effet sur l'animal, que de le faire défiler tout en toréant les gradins et les gogos  de plus en plus rares ( à peine un tiers d'arènes, beaucoup d'enfants et de retraités). Dommage pour le bon novillo, qui surclassa son opposant bipède. Ni faena, ni mise à mort correcte, au contraire, la muleta jetée sur les yeux au moment de la mort, entière desprendida au troisième essai, après deux avis. Là aussi, il était plus que temps.....