Un petit tiers d'arène: public festif, mais de plus en plus clairsemé.
Taurinos, matadores, toreros: à qui la faute?
¿ Porqué las plazas son cada vez màs vacias?
Je ne parle pas là des grandes arènes à la mode, qui drainent des publics de grandes villes plus friqués qu'aficionados. Je parle d'arènes modestes, aux traditions anciennes pourtant bien ancrées, mais que les aficionados désertent chaque année un peu plus. Parce que trop de choses leur deviennent, les uns après les autres, de plus en plus insupportables.
Mais dont se soucient le moins du monde tous les CASAS de la terre, ces affairistes qui se nourrissent de la fiesta circo, mais se foutent de l'avenir de la corrida intègre.
Jesus CHOVER remplace MARIN, blessé. Ce qu'il fait le mieux, pour chauffer la salle, c'est poser les banderilles, et la troisième paire "au quiebro" déclenche l'ovation qu'il avait su préparer, avec forces gestes, comme font les toreros à cheval. Son premier MAÑO s'écroule vite, victime de sa faiblesse. Il lui administre des séries de naturelles sur le passage, se fait accrocher, se fait soulever, heureusement sans mal. Puis continue par des passes circulaires, des adornos en enclenchant la marche arrière, plante l'épée 20 cm derrière la croix, et reçoit deux oreilles de pacotille. Passe pour la première, celle du gentil public, mais la seconde!!! Quelle honte! Que palco de m...a!
La faiblesse caractérise aussi son second opposant, qui reçoit malgré tout une ration copieusement pompée. Séries à droite et à gauche sans se croiser. Plusieurs désarmés. Et la pamparre qui n'arrête pas. Novillo noble et faible, mais le garçon fait surtout étalage de vulgarité, face à un animal qui exigeait surtout temple et douceur. Entière sur le côté et en arrière, le novillo meurt bouche fermée, après avis. Encore un garçon qui devra choisir une autre vocation.
Le petit format du MAÑO que reçoit GERPE prend une méchante pique au milieu des reins, charge à nouveau, poursuit ensuite les banderilleros jusqu'aux planches. Il garde la bouche fermée, quand le novillero prend les trastes. GERPE l'amène au centre avec de beaux gestes, genou ployé, mais verse vite dans le profil, sans exploiter avec art la charge noble du novillo. Et reçoit une oreille pour une épée entière mais très en arrière. Le quinto reçoit trois piques, trasera, évidemment, la première, reprise et pompée, la seconde, et se fait longuement prier pour la troisième rencontre, sans pousser, et vite quittée. Mené au centre comme pour le premier. Puis GERPE fait lui aussi des passes sans effet à un novillo nôôoble, et faible...., en toréant les gradins, ce qui a beaucoup d' effet sur le public, à défaut d'en avoir sur le MAÑO. Et la musique!!!! BOUM, BOUM, et BOUM....Infernale, pour aburrir, surtout, et faire oublier la médiocrité de la faena. Pour conclure? Le bajonazo, horrible, détestable, et une oreille, ou deux, je ne sais plus, tellement elles ont peu de poids, après un avis. Et le novillo est mort bouche fermée, comme un grand.
Le novillo de Guillermo VALENCIA pousse bien sous la première morsure de l'acier, puis s'endort sous le peto, dès la seconde charge. Trois quites, avant les palos, puis la faena commence par cites croisés de la main droite, puis de naturelles, mais le novillo charge peu, s'arrête, il n'a que très peu de charge. Le Mexicain l'occit d'une très belle estocade, la plus belle épée de la feria.
Le dernier novillo reçoit deux piquettes, sans se livrer. Manque de bravoure. Mais il s'avise vite, et coupe les terrains. Poursuit le banderillero. Avec la main gauche, VALENCIA avance la jambe, et signe les plus douces naturelles de la tarde. Sans tricher. La corne frôle le gamin, par deux fois. Qui continue de s'engager avec cran, et pundonor. A droite, la muleta se fait tutoyer par le piton, le danger plane. VALENCIA conclut par une nouvelle entière, magistrale, comme la première, hasta los dedos. Et une seule oreille!!! C'est le clinquant qui plait et qui paye. Et le palco, le pauvre palco, n'a vu que le feu d'artifice du clinquant, sans voir le vrai mérite du meilleur matador.
Faudra, j'espère, revoir des MAÑOS. Ici, ou ailleurs, si possible un peu plus charpentés, plus coriaces, avec davantage de charge et d'embestida, comme nous les avons appréciés jusqu'ici. Aujourd'hui, malgré tout notre attachement à cette arène, ils nous ont un peu déçu. Faiblesse, surtout, la caste ne manquait pas, mais n'a pas pu s'exprimer pleinement. S'exprimaient surtout les peons médiocres, mendiants d'oreilles, et leurs "bièèènnn", bièèènnn", au service d' apprentis très verts, et sans envie, hormis VALENCIA, beaucoup plus technique et appliqué.
Photos: dans quelques jours.