mardi 31 août 2021

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Cent ans de communisme : la leçon du Martinet, petit village cévenol

Le drapeau du Parti communiste français, photo prise le 1er mai 2016, à Nantes (France). PHOTO / LOIC VENANCE / AFP. Blog El Diablo

Le PCF y obtient 92,13 %. Le maire déclare qu’on y est communiste de naissance : intrigué par cent ans de règne ininterrompu du “parti”, le magazine allemand Der Spiegel s’est rendu au Martinet, dans les Cévennes, pour comprendre ce qui différencie ce village du reste du monde.


Pendant 1 420 mètres, la route départementale 59 change de nom et devient la rue de l’Humanité. C’est peut-être exagéré, même quand les trottoirs viennent d’être refaits, mais ce n’est pas tout à fait faux non plus et il faut bien que quelqu’un continue le combat.

“Nous sommes les seuls en France”, déclare Michel Mercier, le maire du Martinet, 778 habitants. La mairie se trouve au 737, rue de l’Humanité, et la liste communiste a obtenu 92,13 % des voix aux dernières élections municipales.

92,13 %.

“Nous sommes les derniers”, déclare Thérèse Roualet, une retraitée qui habite au 936. Elle enseignait les arts plastiques, maintenant elle peint. “C’est quand même une institution folklorique.” On dirait qu’elle regrette que les communistes soient restés si forts au Martinet alors qu’ils ont obtenu 2,7 % dans tout le pays lors [du premier tour] des dernières élections législatives.

Thérèse Roualet dessine une carte sur la table, dans les miettes, entre le saucisson de sanglier et le fromage de chèvre. “Ça, c’est le pont du Gard. Ici, au fromage, commencent les Cévennes. Et ça, c’est la grotte Chauvet. Tout est classé au patrimoine mondial de l’humanité de l’Unesco et protégé.” Puis elle tapote le milieu du triangle. “Et nous sommes ici. Le Martinet. La seule commune à l’arbre généalogique partisan immaculé.” Petite pause. “Peut-être que l’Unesco devrait aussi nous…”

France 2021 : pour l’un, on survit, pour l’autre, on a fait son temps. Tous deux ne s’aiment pas particulièrement, mais ils vivent dans le même village, une forme de socialité où l’on en sait parfois un peu trop les uns sur les autres, mais où l’on sait aussi quand il vaut mieux se taire.

La formule de l’éternelle victoire

Le Martinet n’a produit aucune poétesse, aucune star de la télé trash et un seul footballeur : Robert Siatka, surnommé “Le Cheval” à cause de sa façon de courir, qui jouait pour Reims lors de la finale de la coupe d’Europe des clubs champions de 1956 et a perdu. La commune, l’une des 34 965 du pays, se trouve dans un creux au milieu des montagnes des Cévennes, dans ce Sud qui est loin de la lavande et des centres-villes instagramables.

Personne ou presque n’en parlerait si l’extrême droite de Marine Le Pen n’avait pas fortement progressé dans le reste du département. Et si les 92,13 % n’avaient pas été conformes aux prévisions. Le Parti communiste français (PCF) n’a jamais perdu la mairie du Martinet depuis le début des élections. A-t-il trouvé ici la formule de l’éternelle victoire ?

Le Martinet est un exemple pour la France, pour les autres pays et même pour les élections législatives [allemandes] à venir. La démocratie, c’est gouverner sur la durée. Elle vit du changement, de l’existence d’alternatives, du fait que les gens veulent des alternatives. Mais qu’en est-il si les électeurs et les électrices aiment que tout continue simplement comme avant ?

Alors que le Parti communiste français n’existait que depuis quelques mois, en octobre 1921, le conseil municipal du Martinet, commune qui venait d’être créée, se réunissait pour la première fois : seize syndicalistes, tous mineurs, ayant une conscience de classe et qui savaient où était leur place politique. C’est ainsi que Le Martinet est entré dans l’histoire comme la première municipalité communiste librement élue de France. C’est un village où il n’y a pas de sonnerie de cloches à Noël ni de portrait du chef de l’État à la mairie.

“Y en a jamais eu ici”, déclare Michel Mercier. Un peu nerveux d’avoir la presse étrangère dans son bureau, il parle de valeurs universelles et du point III.B.1 du budget : réhabilitation, réaménagement et extension de la salle des fêtes.

À quoi voit-on en ville que Le Martinet a cette histoire glorieuse ? “Ah ben, là, vous me posez une question…” Mercier réfléchit un moment. Bien entendu, il n’y a pas de fresques d’ouvriers comme en Russie, reconnaît-il. Juste cette étoile, au stade, peut-être.

Mais l’éducation du peuple, l’accès à la culture – le parti l’a toujours fait, ce qui explique qu’il y a une bibliothèque et que beaucoup d’enfants d’ouvriers ne sont pas devenus ouvriers. “Moi, par exemple.”

“Inspectrice, elle s’était retrouvée emmurée ici une fois”

Mercier est architecte. Sa sœur Line, une maigre pharmacienne, a la réputation d’être l’idéologue en chef de la commune. C’est elle qui lui écrit ses discours, elle cite des extraits du journal du parti et est chargée du bon déroulement des cérémonies du centenaire.

L’administration de la commune et la politique ne font qu’un, déclare Mercier. “On dit qu’il n’y a pas de politique dans un village. Nous pensons le contraire.” Il y a toujours eu des séances extraordinaires au cours desquelles le conseil municipal s’exprimait sur la politique mondiale – pour Nelson Mandela, le héros de la liberté sud-africain, contre le plan Schuman, qui prévoyait le regroupement des industries du charbon et de l’acier allemandes et françaises.

Thérèse Roualet est installée dans la pièce où elle est née, il y a soixante-dix ans. Son père était l’instituteur du village. Elle fait partie de ceux qui sont revenus après avoir vécu dans le Nord. Les Roualet ont réaménagé leur maison de famille en cabinet de curiosités. C’est la plus belle du village.

Jadis, à Paris, une de ses collègues est devenue blême quand elle a mentionné Le Martinet en passant. “Elle s’était retrouvée emmurée ici une fois, quand elle était inspectrice. Les parents voulaient empêcher la fermeture du secondaire.” Sa collègue était persuadée que la proviseure de l’époque y avait participé. Le Martinet a toujours son collège.

Quand Mercier entend cette histoire, il réagit comme un père fier de ses enfants. “Vous voyez ? Et comment croyez-vous qu’on a gardé notre poste ? Nous avons séquestré la directrice du bureau de poste pendant une journée. Ça fait partie de la lutte*.”

Les mines, l’Église, le parti

Le communisme est arrivé dans le village avec le charbon, au tournant du XXe siècle. Au XIXe siècle, il affleurait tellement que les paysans le déterraient à la pelle et payaient leurs impôts avec. Il n’y avait pas beaucoup d’

[...]

Alexander Smoltczyk
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Cuba : Le blocus cherche à asphyxier Cubana de Aviación

Publié par Bolivar Infos

Par Cira Rodriguez César

 

La Havane, 28 août (Prensa Latina) Cuba a confirmé que sa compagnie aérienne, Cubana de Aviación, maintiendra ses opérations malgré le scénario défavorable dans lequel elle a été placée par la suspension du mécanisme de compensation de paiements Bank SettlementPlam (BSP) en Espagne. 

Dans une interview exclusive accordée à Prensa Latina, la directrice juridique et des assurances de cette compagnie, Venus Rodriguez, a assuré que cette action est l’une des nombreuses mesures du blocus économique, commercial et financier des États-Unis visant à asphyxier le pays et ses entreprises. L’Association internationale du transport aérien (IATA) a notifié le 13 août dernier à Cubana de Aviación, compagnie aérienne officielle de l’île, la suspension du mécanisme de compensation des paiements BSP en Espagne, une action adoptée par cette organisation sur la base du blocus nord-américain et son caractère extraterritorial.Cette décision nous met dans une position clairement désavantageuse par rapport aux autres compagnies aériennes en rendant difficiles les mécanismes de paiement standard établis par l’IATA, ce qui ne signifie pas une cessation des opérations ni de la commercialisation de Cubana de Aviación, ce qui ne s’est pas produit après la notification', a manifesté Rodriguez.BSP, ou Bank SettlementPlam, est un système de facturation créé par l’IATA pour simplifier et faciliter le processus de vente, de notification et de remise entre les agences de voyages et les compagnies aériennes, afin d’améliorer le contrôle financier et les flux de trésorerie.Il est utilisé par les membres de cette institution pour garantir tous les moyens de paiement, et il offre y compris la possibilité à des pays non associés d’être autorisés à utiliser cet instrument.

À ce sujet, la fonctionnaire a rappelé que la compagnie aérienne cubaine est un membre fondateur et actif de l’IATA, créée à La Havane en 1945, et qu’aucune des causes prévues pour une telle décision n’apparaît dans le cas de Cuba.'Il est important de préciser que l’une des raisons invoquées pour justifier de telles mesures est le non-paiement, et Cubana de Aviación ne doit pas un centime à l’IATA, elle n’a pas de dettes, il s’agit donc d’une action de plus pour limiter la compagnie au moment d’acquérir des recettes par la voie la plus simple et sur laquelle se base la pratique internationale', a-t-elle affirmé.Elle a assuré que cette suspension « nous oblige à réajuster les stratégies commerciales pour honorer les engagements pris envers les clients et garantir les activités commerciales, parce que Cubana de Aviación n’a pas été expulsée de l’IATA, n’a pas cessé ses opérations et ne le fera pas, et se trouve encore moins en faillite ».Pour la directrice juridique de la compagnie, la suspension du BSP Espagne ne représente pas uniquement une simple diminution des paiements, mais bien l’impossibilité d’utiliser une formule existante dans la pratique commerciale internationale, qui place donc le pays et sa compagnie aérienne dans un contexte plus complexe et désavantageux.'C’est une mesure qui a lieu, et se répète, dans le cadre de la recrudescence du blocus des États-Unis, puisque Cuba a été informée il y a deux ans de la suspension du BSP au Mexique, en France et en Italie, ce qui a entraîné une redéfinition de la stratégie commerciale, ce qui n’a pas empêché d’utiliser d’autres voies pour ne pas paralyser les opérations', a-t-elle rappelé.Elle a également signalé que face à ces situations, et aux réclamations de la compagnie, les suspensions ont été maintenues, même si l’IATA a tenté de trouver des solutions, puisque la banque qui reçoit les fonds et les distribue n’est pas en mesure d’effectuer des paiements à une entité cubaine en raison du propre blocus nord-américain.Elle a expliqué que lorsqu’une entreprise est retirée d’un système de facturation internationalement reconnu et de ses bénéfices, régi par des contrats types déjà établis, il est nécessaire de conclure de nouvelles relations contractuelles qui requièrent une période de négociation avec les agences, après avoir acquis tous les droits et obligations du BSP en tant que membre actif d’une association.En tant que spécialiste du domaine juridique, elle a signalé que « Cuba a déjà fait part de sa réclamation de non-conformité auprès de l’IATA, sur la base des règlements qu’elle a elle-même approuvés, et parce qu’il s’agit d’une décision discriminatoire qui nous prive d’un droit propre en dépit du fait de remplir toutes nos obligations en tant que membre actif, et qu’il n’existe donc aucune raison de nous retirer (du BSP) ».Rodriguez a précisé que des actions sont déjà menées et que les mesures nécessaires sont prises pour remédier à la situation créée à Cubana de Aviación, au milieu de la pandémie de Covid-19 qui, au niveau mondial, entrave et retarde déjà tout processus et l’adoption de nouvelles stratégies.Évoquant les effets du blocus nord-américain, elle a signalé que ces faits concernant le système BSP montrent que les finances et les transactions bancaires de toutes les entités cubaines sont persécutées dans le monde entier. « Mais nous persistons et adopterons les stratégies possibles pour aller de l’avant, ce qui demande professionnalisme, altruisme, inventivité et des solutions opportunes, comme nous le faisons depuis près de 60 ans », a-t-elle ajouté. « En raison de la recrudescence de cette politique (de blocus et de persécutions) avec les 243 mesures du gouvernement de Donald Trump (2017-2021), les préjudices pour la compagnie aérienne sont plus importants et se voient dans tous les domaines, car rivaliser dans un monde globalisé où le reste de l’industrie aérienne n’est pas bloqué nous désavantage et nous empêche d’accéder à de nouveaux avions et aux technologies modernes », a-t-elle précisé.La directrice juridique de Cubana de Aviación a rappelé que l’une des mesures émises par Trump était justement de rendre impossibles les locations d’avions par la compagnie, « ce qui a provoqué que de nombreuses négociations ont échoué, y compris dans leur phase finale, un peu comme pour la commercialisation des services aéronautiques ».« L’acquisition de tout intrant, équipement ou technologie pour cette industrie est coûteuse, et bien plus si c’est par l’intermédiaire de pays tiers fournisseurs, ce qui rend extrêmement cher (sic!) notre offre et les services que nous fournissons, ce qui influence donc les capacités, les recettes et les opérations bancaires », a-t-elle affirmé.« Toutefois, depuis le début de la pandémie de Covid-19, nos avions, équipages et techniciens ont assuré le transport de toutes les marchandises, fournitures, médicaments et personnels de santé nécessaires à l’intérieur et à l’extérieur du pays pour faire face à la maladie », a-t-elle manifesté.

Elle a enfin assuré que 'Cubana de Aviación ne s’arrêtera pas là, et son drapeau volera dans tous les cieux et pays que nous nous proposons. Nous sommes déjà habitués aux assauts du blocus et nous trouvons toujours les solutions ».

https://frances.prensa-latina.cu/index.php?option=com_content&view=article&id=887126:le-blocus-des-etats-unis-pretend-asphyxier-cubana-de-aviacion&opcion=pl-ver-noticia&catid=19&Itemid=101

 

 


Liaisons pas interdites

Dans la presse, la photo du dernier avion américain quittant l'Afghanistan après 20 ans d'occupation militaire et de corruption active des gouvernements locaux

Il s'est envolé précipitamment de Kaboul. Mais pas en direction de la libre Amérique, celle qui enferme toujours les Amérindiens dans des réserves, discrimine la population noire, affame économiquement et politiquement Cuba, tout en maintenant les sordides geôles made in USA de Guantanamo sur cette île souveraine.

Non, l'avion, avec l'ultime général US en poste en Afghanistan, s'est posée à Doha, capitale du Qatar. Les USA y ont installé leur corps diplomatique enfui d'Afghanistan. Les USA, tout comme leurs alliés, dont la France de Macron, y ont déjà une ambassade en bonne et due forme.

Le Qatar accueillait la nomenklatura talibane en exil et finançait la rébellion du même métal en Afghanistan. Oui, la monarchie intégriste qatari ne fait pas que sponsoriser le PSG.

 Blog de Roger Colombier

LA PHRASE DU JOUR.

A MÉDITER....POUR CELLES ET CEUX QUI SE DISENT COMMUNISTES, QUI OSENT CRITIQUER LE COMBAT HÉROÏQUE DE CUBA CONTRE LES CRIMES DE IMPÉRIALISME U.S., UNE  PHRASE DE FIDEL CASTRO.

 

 

“Le communiste est plus fort que le capitaliste, parce que le communiste n’est pas à vendre à n’importe quel prix. Le communiste a une conscience et le capitaliste n’a que de l’argent, il n’a même pas de patrie: pour le capitaliste, la patrie c’est là où on lui verse le plus d’argent.”

lundi 30 août 2021

Non, ce qui se passe en Afghanistan n’est pas une « guerre des civilisations » !

lundi 30 août 2021 par Bruno Drweski (ANC)

Réponse de Bruno Drweski à un article de Michel Rogalski paru dans « Liberté », hebdomadaire du PCF-59

Dans un entretien accordé par Michel Rogalski paru dans Liberté-Hebdo du 20/26 août, ce dernier constate que la défaite des États-Unis face aux talibans en Afghanistan change l’ordre international, ce à quoi on peut a priori souscrire.
Ce qui surprend par contre, c’est son affirmation péremptoire que l’hyper-puissance US avec son complexe militaro-industriel, semble devoir désormais s’évanouir puisqu’il ne devrait plus y avoir « de grandes expéditions guerrières possible de la part des États-Unis », y compris en Amérique latine donc ?

Pour ce qui est du Moyen-Orient, les jeux semblent définitivement faits car « Il n’y a plus aucune force pour s’opposer » à « l’islam radical (qui) s’est affirmé ».

La Syrie laïque et victorieuse avec ses alliés semble donc avoir disparu, à moins évidemment de repousser, selon des critères essentialistes, les pays musulmans de « l’axe de la résistance » dans le même camp des « islamistes radicaux » que celui des pétromonarchies pro-occidentales, de leurs réseaux de mercenaires et de terroristes.

Ce destin funeste devrait d’ailleurs être aussi le nôtre puisque « La France est dans la même situation vis à vis du Sahel aujourd’hui ». On remarquera au passage qu’Israël, qui joue tout de même un rôle majeur dans la fragilisation de la région et dans la généralisation des frustrations des populations musulmanes, est carrément oublié comme fauteur de guerre.

Dès lors, la suite coule de source, exit la lutte des classes, exit l’impérialisme, la cause des conflits peut être réduite à un « choc de civilisations » car, Rogalski l’affirme : « Samuel Huntington prédisait qu’il n’y avait pas de guerre gagnable contre une autre civilisation (…). Depuis vingt ans on a beaucoup assisté à de nombreux conflits de type « civilisationnel ».
Pour un « chercheur » se réclamant en principe du socialisme scientifique et de l’internationalisme, on croit rêver. Ce n’est même plus du marxisme à géométrie variable, c’est carrément de l’opportunisme rejoignant les conceptions essentialistes de la droite la plus réactionnaire et la plus rance.

« Islam radical » ou pillage impérialiste ?

Et pour enfoncer le clou, les conséquences de la défaite US devraient, selon l’auteur, entrainer des exodes de masse car « ce type de régimes radicaux va provoquer des mouvements de populations ». Les migrations seraient donc dues à ces régimes, et non aux guerres d’intervention étrangère ni au pillage par le capitalisme mondialisé.

On se demande dès lors si les masses d’Ukrainiens, de Baltes, de Syriens, de Bangladais ou autres Sénégalais et Marocains qui fuient vers l’Ouest ou vers le Nord, le font aussi à cause de l’« islam radical » et non pas à cause de la misère, des guerres et de l’absence de perspectives de développement endogène.

Cerise sur le gâteau, des pays comme l’Iran, le Pakistan ou la Turquie « émergent de plus en plus du fait de l’absence des États-Unis ».

Conclusion, « quand le chat n’est pas là, les souris dansent », et ces pays ne posséderaient aucune vitalité propre qui pourrait expliquer pourquoi ils « émergent ». Vision néocoloniale que l’on espère inconsciente !
Peu après les attentats du 11 septembre 2001, lors de la réunion du Conseil d’Orientation d’Espaces Marx, Michel Rogalski croyait sans doute pouvoir profiter de l’effet de surprise pour prolonger le communiqué d’un PCF alors en pleine « mutation » qui appuyait la réaction des « États-Unis et des dirigeants qu’ils se sont donnés ».
Il prôna ouvertement à cette occasion une alliance des communistes avec les États-Unis pour combattre l’islam. Ce qui fut rejeté. Vingt ans plus tard, la même idée resurgit sous une forme plus habile, et elle trouve à s’affirmer dans un hebdomadaire qui se réclame d’une tradition anti-impérialiste !

Un monde sans perspective ou des possibilités de progrès ?

Le monde que nous promet Rogalski est donc sans aucune perspective progressiste puisque États-Unis, France, Russie, Chine, Pakistan, Iran, Turquie « Chacun va avancer ses pions. Le problème c’est que ce sera sur le dos des populations », donc aucune lutte, aucune révolution, aucun progrès possible semble-t-il, les jeux sont faits.
Rogalski a toutefois raison sur deux points, cette défaite de l’ensemble USA/OTAN est plus profonde encore que la défaite du Vietnam car on pouvait tenter de justifier cette dernière par la force du camp d’en face, alors soutenu par l’URSS, alors qu’en Afghanistan, il n’y a pas de camp d’en face… et pourtant, c’est la défaite.

Et un autre grand perdant en Afghanistan, c’est bien l’Inde… ce qui permet toutefois à Rogalski de ne pas mentionner l’autre grand perdant, Israël, car on peut supposer que le processus d’intégration de l’Eurasie allant de l’Asie orientale jusqu’aux rivages syro-libano-palestiniens de la Méditerranée va peut-être s’accélérer si les talibans à la recherche de développement économique s’y insèrent, diluant du coup leur « radicalisme » au passage.

Car, sans qu’il soit question de baisser la garde contre l’obscurantisme qu’ont favorisé partout la contre-révolution anticommuniste et l’unilatéralisme états-unien de moins en moins triomphant, peut-être existe-t-il des perspectives réelles et prometteuses de progrès dans une région débarrassée des armées impérialistes ?


Bruno Drweski, Maître de conférence HDR, INALCO, Paris et membre du bureau de l’ANC (responsable du secteur international).

Michel Rogalski, économiste au CNRS, est directeur de la revue Recherches internationales (Paris).

 

 

Today

Le deal anti-russe Israël/Turquie ?
Pars Today

dimanche 29 août 2021, par Comité Valmy


Le deal anti-russe Israël/Turquie ?

Depuis 2011 jamais la complicité du binôme Israël/Turquie, l’un le pantin des USA l’autre le valet de l’OTAN ne s’est jamais démenti :

même en juillet alors même que la Russie se mettait à avertir Israël contre les retombées de ses frappes anti-syriennes faisant comprendre à Bennett que la récrée était bel et bien finie et que la DCA russe pourrait bien faire des surprises aux sionistes Tel-Aviv n’a pas lâché le Sultan ni ses mercenaires et a frappé le sud d’Alep en soutien aux mercenaires d’Ankara, le HTC. Mais voici que depuis l’embrasement de Deraa, province stratégique du Sud syrien, bordant le Golan occupé et la Jordanie, province où la Russie tente tant bien que mal d’éviter une lourde bataille et rester liée par les accords signés en 2018 avec le couple USA/Israël quitte à risquer des infiltrations terroristes entretenues et organisées par Israël, il se passe d’étranges choses.

Des hommes armés dans la partie sud de la ville syrienne de Deraa, connue sous le nom de Daraa al-Balad, ont finalement succombé aux exigences des autorités syriennes et ont commencé à quitter la région.

Le 26 août après-midi, 50 terroristes armés ayant refusé de signer la nouvelle trêve avec Damas ont quitté Daraa al-Balad avec leurs familles dans plusieurs bus fournis par les autorités syriennes pour aller s’installer dans les zones occupées par les Turcs dans la campagne nord d’Alep. Les forces russes ont facilité le processus d’évacuation.

Il y a près de deux mois, l’armée arabe syrienne (AAS) a assiégé Deraa al-Balad afin de faire revenir le calme régulièrement mis à l’épreuve des actes terroristes sponsorisés et organisés par l’entité sioniste : assassinat, attaque ciblée...

Les autorités ont nommé plus de 100 hommes armés recherchés qui devraient quitter Daraa al-Balad et ont demandé le déploiement de troupes syriennes à l’intérieur de la zone. Ces mesures visent à sécuriser la ville de Deraa.

Il s’agissait du deuxième groupe d’hommes armés recherchés à quitter Daraa al-Balad cette semaine. Le premier lot, composé de huit hommes armés seulement, est parti le 25 août.

Maintenant que près de la moitié des hommes armés recherchés sont sortis de Daraa al-Balad, la crise dans le gouvernorat du sud semble plus proche que jamais d’être résolue. Enfin en apparence. Car dès leur arrivée à Idlib plusieurs chefs terroristes ont été arrêtés par les mercenaires turcs et conduits ont la prison. Mais pourquoi ? La Turque n’a-t-elle pas été prévenue de ce transfert via les autorités russes ? Bien sûr que oui. De quoi s’agit-il ? D’un énième deal Israël/Turquie... À l’heure de grand trafic de daechistes de Syrie vers l’Afghanistan à bord des hélicos US un coup de main israélo-turc au Parrain US ne fera mal à personne. Alors, ne pas envahir Deraa al Balad, laisser les chefs terroristes partir a Idlib n’est- ce pas un recommettre l’erreur sud-caucasienne qui a débouché sur la guerre d’octobre du Haut-Karabakh ? Possible. Du coup des infos comme les suivantes bien que largement réjouissantes ne font plus de poids

Selon des images satellites, un nouveau système de missile antiaérien S-400, de fabrication russe a été déployé en Syrie.

Le système russe, S-400 a été déployé dans une zone située à moins de 1,5 kilomètre de la région où sont installés les S-300. Cela assure une protection efficace à différentes distances, et surtout, il ne permet pas aux États-Unis et aux autres pays de l’OTAN de lire les données des radars des Triumphs russes.

Quelques années plus tôt, la zone de déploiement du système de défense aérienne S-400 Triumph formait une sorte de triangle avec les S-300 et les S-400 déployés sur la base aérienne de Hmeimim. Cependant, auparavant, il y avait des informations selon lesquelles une division du système de défense aérienne S-400 sur la base aérienne de Hmeimim suffisait amplement à couvrir l’armée russe et l’armée syrienne, dans le cadre de laquelle les complexes auraient été retirés du territoire syrien. Il s’est avéré qu’au moins quatre lanceurs mobiles et deux radars du système de défense aérienne S-400 sont situés près de Masyaf.

En prévision de l’attaque turco- israélienne ? Certes, mais celles-ci pourraient ne pas être commises en Syrie où le face-à-face aérien devient de plus en plus difficile... il y a désormais l’Afghanistan où les Russes et les Iraniens n’ont pas d’alliés. Enfin, suivant ce que croit l’axe turco-israélien...

Pars Today

28 août 2021

 

Pourquoi la Chine est-elle décrite comme «capitaliste» par la propagande occidentale?

Encore un magnifique texte d’Andre Vltchek, l’art tout à coup de dire des évidences que l’on s’étonne de ne pas avoir soi-même pensé (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société).

Commençons par l’affirmation : «Les médias de masse aux États-Unis, en Europe, au Canada et en Australie décrivent la République populaire de Chine comme« capitaliste » parce que « capitaliste » est maintenant un gros mot. Même les Occidentaux voient «l’économie de marché» comme une sorte de saleté. »

Appeler la Chine «capitaliste», c’est salir la Chine. C’est dire en fait : «Les Chinois sont exactement comme nous. La Chine fait au monde les mêmes injustices, commet les mêmes crimes que ceux que nous lui faisons subir depuis plus de 500 ans. »

L’Occident, mais surtout la démagogie britannique et américaine, ont réussi à atteindre des «sommets» jusqu’à la perfection dans l’anéantissement. Ils conditionnaient déjà des milliards de cerveaux, aux quatre coins du monde, les forçant à penser de façon uniforme et servile. Tout cela n’est plus seulement de la propagande; c’est le véritable art de l’endoctrinement. Il ne manque presque jamais sa cible. Et même s’il ne parvient pas à convaincre complètement certains individus forts, il laisse toujours une marque sur la psyché, même de ceux qui luttent pour être différents et «indépendants».

En bref: la propagande occidentale est parfaite. Elle est létale. Jusqu’à présent, elle est à l’épreuve des balles.

Tous ces termes comme «Chine capitaliste», «capitalisme d’État chinois» violent la vérité, et ils sont répétés encore et encore jusqu’à ce que personne n’ose plus les contredire.

Il en va de même pour les mensonges sur les Ouïghours, Hong Kong, la frontière sino-indienne, ainsi que divers événements historiques.

Mais pourquoi mentir sur le fait que la Chine “n’est pas socialiste”?

La réponse est simple: c’est parce que la plupart des gens associent des mots comme «socialisme» et «communisme» avec l’espoir. Oui, ils le font! Au moins inconsciemment. Même après des décennies de campagnes de lavage de cerveau et de diffamation! «Chine socialiste» signifie «Chine qui apporte l’optimisme à son propre peuple et à son humanité». D’un autre côté, les gens de tous les continents associent le «capitalisme» à quelque chose de déprimant, de pourri et de régressif. Par conséquent, appelez la Chine «capitaliste», et cela évoque des sentiments de morosité et de marasme.

L’Occident impérialiste et capitaliste ne peut plus rivaliser avec le socialisme. Par conséquent, il essaie de le faire chuter dans la saleté, il essaie de le détruire. Soit indirectement, par des sanctions et des tentatives d’orchestrer des coups d’État dans des endroits comme l’Iran, la RPDC, la Bolivie, Cuba et le Venezuela, soit directement, comme au Moyen-Orient. La Chine est attaquée sur «tous les fronts», économique, idéologique, mais pas encore militairement. Jusqu’à présent, l’arme la plus puissante et la plus répugnante a été l’injection constante de mensonges, de contradictions et de nihilisme. Regardez Hong Kong!

Le nihilisme est mortel. Il détruit l’enthousiasme et prive les pays de confiance et de courage.

Et c’est précisément ce que l’Occident essaie de réaliser: faire dérailler les pays socialistes progressistes et empêcher les nations opprimées par le néo-colonialisme de rêver, d’espérer, de résister (J’ai décrit ce processus destructeur dans mon livre “Optimisme révolutionnaire, Nihilisme occidental“).

Les démagogues occidentaux le savent: la Chine a été dépouillée de son essence – et l’essence est «le socialisme aux caractéristiques chinoises» – la Chine ne doit pas pouvoir inspirer de l’espoir, ne peut offrir des alternatives au monde. Le moyen le plus efficace de salir la Chine, de la faire taire, est précisément de convaincre le monde qu’elle est «capitaliste».

De telles techniques ont été utilisées, par exemple, par les nazis allemands qui affirmaient que la résistance contre leur occupation consistait en fait à être celle de terroristes. Les États-Unis sont connus pour faire de même. Ou l’Empire britannique, qui a baptisé les habitants rebelles de ses colonies comme des «hordes de sauvages». Inversez simplement la vérité et vous gagnez!

Tordez les choses sans vergogne, tournez-les à l’envers, répétez vos mensonges des milliers de fois, imprimez-les dans tous vos médias. Il y a de fortes chances que vos fabrications soient finalement acceptées par des milliards de personnes.

Dans le cas de la Chine, l’ouest essaie de convaincre le monde que la RPC est le même type d’État gangster que les États-Unis ou la Grande-Bretagne, la France ou le Canada. Il le fait en appelant la Chine capitaliste, en l’appelant même impérialiste. En assimilant ridiculement le comportement de la Chine au comportement des puissances colonialistes occidentales. En déclarant que la Chine opprime ses propres minorités, comme le fait l’Occident depuis des siècles.

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Mais la Chine n’est pas un pays capitaliste, car ce n’est pas un pays impérialiste. C’est le principal pays le moins expansionniste de la planète.

Il ne tue pas des millions d’êtres humains dans le monde, il ne renverse pas les gouvernements des pays étrangers et il ne prive pas les nations déjà démunies de tout ce qui leur reste.

Il n’est pas gouverné par les banquiers et les oligarques. Au lieu de cela, il est dirigé par les plans socialistes à 5 ans. Ses entreprises privées et publiques doivent obéir au gouvernement et au peuple. Elles doivent produire des biens et des services afin d’améliorer le niveau de vie de la nation et du monde. Les entreprises sont précisément informées de la marche à suivre par le gouvernement, qui représente la population, et non l’inverse, comme cela se produit en Occident. Parce qu’en Occident, ce sont les entreprises qui sélectionnent les gouvernements!

C’est ça le socialisme. “Socialisme aux caractéristiques chinoises.” Le socialisme qui a réussi à se débarrasser de toute l’extrême pauvreté dans un pays avec près de 1,4 milliard d’habitants. Le socialisme qui construit la « civilisation écologique ». Le socialisme qui relie le monde, y compris, jusqu’à présent, les pays les plus démunis de la Terre, à travers «l’ Initiative de la Ceinture et de la Route ».

En Chine, la démocratie ne consiste pas à coller des morceaux de papier dans une boîte. C’est littéralement la «règle du peuple»; il s’agit d’un pays qui se développe de manière socialiste, améliorant de façon constante la vie de ses hommes, femmes et enfants, année après année.

C’est un système vigoureux et neuf, optimiste, en constante amélioration et en évolution. Demandez aux gens des villes et des campagnes chinoises et ils vous répondront. La grande majorité d’entre eux sont heureux; ils sont pleins d’espoir et optimistes.

Demandez aux gens des villes ou des campagnes d’Amérique du Nord et… vous savez ce qu’ils vous diront. Que de plus en plus, la vie est une merde.

***

Le gros problème est que la majorité des Nord-Américains et des Européens ne connaissent la Chine que par la position à peine stratégique de leur canapé face à la télévision ou par les pages d’informations fortement censurées de Yahoo.

Beaucoup de ceux qui se rendent ou qui «font la Chine» voyagent en groupe, visitant uniquement les principales destinations touristiques. Bien sûr, cela vaut bien mieux que rien. La Chine est impressionnante partout.

Mais seule une petite fraction des Occidentaux, ceux qui osent porter des jugements, connaissent la Chine en profondeur. Cette méconnaissance inclut même ces “meilleurs conseillers de la Maison Blanche”, comme Peter Kent Navarro, assistant du président Donald Trump et directeur de la politique commerciale et manufacturière, qui ne sait presque rien de la Chine, ne parle pas chinois, mais écrit des livres anti-chinois. Ou comme le sénateur républicain senior Marco Antonio Rubio.

Et les propagandistes de Londres, Paris et New York sont bien conscients du manque de connaissances sur la Chine, du moins en Occident. Ils se sentent libres de déclarer et de publier les mensonges et les inventions les plus scandaleuses parce qu’ils savent qu’ils ne seront pas contredits. Et s’ils étaient contredits, ils parviendraient facilement à censurer les individus qui oseraient les contredire.

Combien de fois avez-vous vu sur une chaîne de télévision britannique, un homme ou une femme communiste chinois, parler de son pays? Jamais! C’est interdit. La vérité n’est pas autorisée, du moins en Occident. Seuls les Chinois qui se tiennent sur la ligne de propagande occidentale peuvent parler librement sur les canaux occidentaux. Vous n’y avez jamais pensé? Alors réfléchissez! Ou, combien de Russes, pro-président Poutine ou pro-communiste, avez-vous déjà entendu sur les stations de radio britanniques ou américaines?

Le pare-feu occidental est total.

Les médias déterrent les chapitres les plus sales de l’histoire occidentale, et sans cligner des yeux, renversent les choses et les attribuent à la Chine. Les Australiens, les Nord-Américains ont stérilisé des femmes autochtones, roms, aborigènes ou autres. Alors, ils inventent, disent que la Chine le fait maintenant. Pendant des siècles, l’ouest a enfermé des gens dans ses colonies et même en Europe, dans les camps de concentration. De manière tordue, les gourous de la propagande à Londres et à Washington attribuent un tel comportement à la Chine.

Aucune preuve n’est nécessaire. Laissez courir votre imagination. Les gens sont habitués aux mensonges. Ils sont obéissants, ont subi un lavage de cerveau. Et ils aiment que d’autres nations non occidentales soient salies, en particulier lorsqu’elles sont accusées des mêmes crimes que l’Europe et les États-Unis commettent depuis des siècles. Cela les rend moins coupables. Ils peuvent alors dire: «Le monde entier est dégoûtant. Nous sommes tous tout aussi terribles! »

Peut-être, après ces attaques de propagande, il n’y a plus d’espoir. Mais du moins, en Occident, il n’y a pas de volonté pour se débarrasser de ces complexes de supériorité et pour se débarrasser des privilèges.

***

Et donc, “la Chine est capitaliste!” Alors que les baobabs sont en réalité des bougainvilliers. La dictature mondiale imposée par l’Occident est, croyez-le ou non, démocratique. Et les conseillers occidentaux ont un mandat moral complet pour sermonner le monde.

Certains responsables du Parti communiste chinois sont désormais interdits [par l’Occident] de voyager aux États-Unis. En revanche, les responsables américains, qui sont chargés d’ordonner des massacres dans toutes les régions du monde, peuvent voyager pratiquement n’importe où.

Le Parti communiste chinois est responsable de l’édification d’une nation prospère, hautement éduquée et de plus en plus écologiquement saine de près de 1,4 milliard. Alors que les apparatchiks impérialistes des États-Unis sont responsables du renversement d’innombrables gouvernements progressistes, du bombardement de millions de personnes, de la dégradation de l’environnement dans les colonies et de la faim de centaines de millions de personnes par le biais de sanctions. Mais ils ne sont pas eux-mêmes sanctionnés et peuvent aller presque partout où ils le souhaitent. Monde étrange? Allez comprendre…

Plus la Chine s’en sort mieux, plus elle est salie. Si elle parvient à faire encore mieux à l’avenir, elle pourra être attaquée directement, peut-être même militairement.

Et soyez assurés que la Chine socialiste fera de mieux en mieux. Oui, vous devinez correctement: sous la bannière du Parti communiste!

Alors, à quoi devons-nous nous préparer? Troisième guerre mondiale? Anéantissement de la race humaine? Tout simplement parce que l’Occident ne sait pas comment perdre? Tout simplement parce que le capitalisme et l’impérialisme ne lâcheraient pas leur emprise mondiale sur le pouvoir, même si cela signifie la fin pour nous tous?

Tout simplement parce que l’Amérique du Nord et l’Europe sont des menteurs notoires, souffrant de complexes pathologiques de supériorité, ainsi que d’instincts génocidaires?

Je ne pense pas que ce soit une bonne perspective pour notre planète.

Andre Vltchek est philosophe, romancier, cinéaste et journaliste d’investigation. Il est le créateur du monde de Vltchek en mots et en images, et un écrivain qui a écrit un certain nombre de livres, y compris l’initiative de la ceinture et de la route en Chine: connecter les pays sauver des millions de vies. Il écrit spécialement pour le magazine en ligne «New Eastern Outlook».

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Et un de plus, un ! Mais toujours pas de Français.

Un juriste international, trois fois « nominé » pour le prix Nobel de la paix, démonte méthodiquement la fable du génocide ouïghour

L’ex-chef d’état-major de Colin Powell révèle dans une vidéo que la CIA, en 2018, avait ourdi une déstabilisation de la Chine en agitant les Ouïghours, des avocats du Département d’Etat états-unien préconisent d’abandonner la fable improuvable du « génocide », deux prestigieux intellectuels dont l’un a conseillé la Maison blanche et l’autre le secrétaire de l’ONU, font de même.
Il faut ajouter depuis peu Mehmet Sukru Guzel, un expert turc dans les domaines du droit et des droits de l’homme. Il est titulaire d’un doctorat et professeur honoraire de l’Académie internationale des sciences d’Azerbaïdjan. Il a été nominé trois fois pour le prix Nobel de la paix.

Ayant posé en titre la question : « Les prétendues allégations de génocide des États-Unis contre la Chine sont-elles justifiées par le droit international ? » il va consacrer 16 000 signes à apporter une méticuleuse et irréfutable réponse négative. L’article intégral est ici (en anglais).

Il épingle à neuf reprises Adrian Zenz, seule source de l’accusation pour le gouvernement américain et inspirateur «  de l’Associated Press, de CNN et de la BBC ». On pourrait ajouter : l’AFP, les médias français et les politiciens français sinophobes par électoralisme (Raphaël Glucksmann, Clémentine Autain…).


Sur Adrian Zenz « spécialiste » du Xinjiang après y être allé une fois comme touriste en 2007, voir mon livre « Ouïghours, pour en finir avec les fake news. »

Mehmet Sukru cite à sept reprises, comme source peu crédible, l’ex-secrétaire d’Etat Mike Pompeo. Pompeo ? Le 15 avril 2019, auprès d’étudiants de l’université A&M du Texas, il a évoqué son expérience de directeur de la CIA de 2017 à 2018 : « Nous avons menti, nous avons triché, nous avons volé » . Et, avec une franchise que pourraient lui envier bien des journalistes français, il a ajouté : « C’était comme si on avait été entièrement formés pour cela » (Cf. mon livre cité plus haut).

Pour Mehmet Sukru, « L’allégation des États-Unis sur le génocide en Chine est nulle et non avenue dans le système juridique de l’ONU. L’accusation de génocide ne doit jamais être prise à la légère ».

Il dénonce à plusieurs reprises la mauvaise foi des accusateurs de la Chine. Il note que « La Chine a strictement appliqué sa politique de l’enfant unique à la majorité de sa population, mais a été plus libérale envers les minorités ethniques, y compris les Ouïghours. Le Xinjiang enregistre un taux de croissance démographique global positif, la population ouïghoure augmentant plus rapidement que la population non ouïghoure au Xinjiang entre 2010 et 2018 ».

L’auteur pointe également les conséquences possibles du fake news sur le génocide : « L’utilisation inappropriée du terme peut exacerber les tensions géopolitiques et militaires et dévaloriser la mémoire historique de génocides telle que l’Holocauste, entravant ainsi la capacité d’empêcher de futurs génocides. La communauté internationale dans son ensemble a la responsabilité ergaomnes [à l’égard de tous. MV] de protéger la norme Génocide contre l’abus et la dégradation des déclarations des responsables américains, y compris le président Biden ».


« Conformément au droit international, les activités des États doivent être fondées sur le principe universellement compris de la diligence [vigilance] raisonnable afin d’éviter de nuire à d’autres États »...

« Les États-Unis n’ont pas rempli, en vertu du principe de bonne foi, leurs responsabilités de diligence raisonnable s’apparentant au jus cogens (1) avant de mentionner le génocide en Chine ».

Le suspens (insoutenable) est : quel média ou quel politicard français va, le premier, confesser avoir menti ou avoir été manipulé ? Après tout, Colin Powell, honteux d’avoir brandi à l’ONU une fiole-échantillon d’Arme de Destruction Massive irakienne pleine de poudre de perlimpinpin, a avoué que la CIA l’avait manipulé.



Je les attends pour les absoudre s’ils promettent de ne plus sciemment désinformer. Je sais que le dernier d’entre eux sera Tristan Mendès France, un chroniqueur d’une nullité rare. Après avoir affirmé sans risque de droit de réponse sur France Inter le 26 mars 2021 que je nie (avec Le Grand Soir) l’attentat contre les Twin Towers, il me qualifia de nazi sur Twitter (« rouge-brun »), puis il jura piteusement dans un mail à mon fils aîné qu’il n’a rien contre moi, puis il est revenu à la charge le 27 août dans Public Sénat avec des mots insultants et une lourdeur stylistique aggravée par sa difficulté à exprimer son idée.

Avec un pareil petit-fils, Pierre Mendès-France n’a pas fini de faire la toupie dans sa tombe. Selon son descendant (le mot est doublement adéquat), les Chinois essayent de trouver des « idiots utiles ». Par exemple : « ...Maxime Vivas, un administrateur du site « Le Grand soir » qui dit à longueur de journée tout le bien de ce qu’il pense de ce que fait la Chine avec les Ouïghours(sic). Il est souvent invité là-bas, il vend des bouquins et a été traduit, c’est assez hallucinant ».

A « longueur de journée » je fais autre chose, dans toute ma vie je suis allé trois fois en reportage en Chine et je collerais un zéro pointé à tout collégien qui écrirait : untel dit « tout le bien de ce qu’il pense de ce que fait la Chine » !

D’abord, pourquoi dirais-je du mal de ce que je pense ? Vous êtes assez nombreux à vous y employer : Libération, Arrêt sur Images, France Inter, France Culture, RFI, le Canard enchaîné, le Monde, l’Obs, TMC-TF1, etc.

Quant au style de mon agresseur obsessionnel, corrigeons-le à l’encre rouge dans la marge : Elève Mendès France, écrivez plutôt : « Vivas dit du bien de ce que fait la Chine » ou : » Vivas pense que ce que fait la Chine est bien » ou (plus léger et plus complet néanmoins) : « Vivas pense (et dit) du bien de la politique chinoise ».

Vous approcherez alors avec grâce de la vérité. Vous en éprouverez comme une agréable ivresse jusqu’alors de vous inconnue.

Maxime VIVAS

Note (1). « Le jus cogens concerne des principes de droits réputés universels et supérieurs et devant constituer les bases des normes impératives de droit international général. Cette notion est définie par la Convention de Vienne du 23 mai 1969, dans son article 53 ». (Wikipedia).

EN PRIME :

URL de cet article 37331

 

La leçon de l’Afghanistan: MELEZ VOUS DE VOS FESSES ET LE MONDE S’EN PORTERA MIEUX

A toutes celles ou ceux qui m’envoient des proclamations en faveur des femmes afghanes ou qui en sont à proposer un”blocus” contre le régime des Talibans (qui ne peut qu’aggraver la misère de ce pays), voilà ce que j’ai envie de vous dire : mais foutez leur la paix, vous n’avez pas compris que les peuples crèvent de devoir subir votre vision du monde.

Avant que vous, les USA et l’Otan s’en mêlent les Afghans avaient fait la révolution et les femmes connaissaient la modernité, mais vos amis ben laden et autres sont venus pour attaquer les communistes et avec votre accord ils ont crevé les yeux des institutrices qui allaient dans les campagnes. vous vous gorgiez de la littérature de vos médias et des reportages de Bernard Henry Levy sur l’exotisme de nos merveilleux guerriers afghans luttant contre le communisme…

Parce que OUI vous avez fait de ces assassins, trafiquants de drogue, archaïques brutaux les mêmes héros que ceux que vous faites aujourd’hui des Oïghours pas tous les oïghours pas ceux qui bénéficient du développement, non des terroristes inscrits à ce jour sur les listes internationales, et vous rentrez en campagne, diffusez n’importe  quoi, sur la seule foi de ceux qui vous ont déjà recommandé Al qaida et les autres…

Tout ce que l’on peut espérer de meilleur pour ce peuple c’est qu’il se trouve issus de son sol des gens de la trempe de ceux qui jadis avaient commencé à le transformer et aussi étonnant que cela vous paraisse, si vous vos armées,vos médias leur foutez la paix je suis convaincue que ce possible existe… peut-être parce que jadis je les ai rencontrés.. Et parce que femmes, hommes,enfants, vieillards,éclopés de toutes sortes n’en peuvent plus de cette vie là…

Quant à la stupide idée d’imposer des sanctions ou pourquoi pas un blocus comme à Cuba parce que leur régime ne vous plait pas qui croyez vous qui en souffrira… Vous êtes incorrigibles…

Tout ce que vous pouvez faire aujourd’hui c’est laisser l’Afghanistan et leurs voisins tenter de faire le moins mal possible… En ce qui concerne ceux qui s’entassent à l’aéroport, ce que vous pouvez et devez faire c’est négocier avec ceux qui sont restés vos interlocuteurs depuis toujours, négocier le plus grand nombre de gens qui veulent partir. En sachant que parmi eux il y a sans doute des victimes et des gens corrects (encore que les militants restent auprès des leurs), mais aussi pas mal de collaborateurs qui ne sont pas plus populaires que le sont tous les collaborateurs des armées d’occupation qui à leur côté ont pillé le pays…

Hier ce sont les Russes qui ont prévenu qu’un attentat avait eu lieu contre cette foule, mené par qui par votre créature, une branche de Daech installée dans les villes sous protection de l’OTAN. L’Etat islamique qui ne veut surtout pas que ça se calme mais au profit de qui ?Pour que qui continue ?

Un groupe extrémiste, l’EI K, serait à l’origine des attentats. Ils ont mené une série d’attaques brutales, visant principalement la minorité musulmane chiite d’Afghanistan, y compris une attaque en 2020 contre une maternité à Kaboul dans laquelle ils ont tué des femmes et des nourrissons. Vos médias ont été bien silencieux, ces femmes et ces nourrissons tués sous protectorat yankee ne vous concernaient pas… A l’aéroport, au moins 100 personnes ont été tuées et 158 autres blessées après qu’une explosion et une fusillade qui ont suivi ont basculé jeudi devant une porte de l’aéroport de Kaboul dans la capitale afghane, a rapporté Sputnik la chaine russe,ce matin vendredi.Les États-Unis confirment que 13 militaires américains ont également été tués dans l’attaque. Les gens déplaçaient les blessés à l’aide de brouettes et de civières alors que la route menant à la porte de l’aéroport était bloquée ces derniers jours(photo). vous imaginez le désarroi, le corps charrié dans une brouette et ses gens le regard vide… Trente ans que ça dure et à l’autre bout de la chaîne des sangsues qui ne cessent de grossir, des fortunes démentes qui exigent toujours plus de sang…

Une guerre sale se termine comme elle a commencé et il en sera ainsi de toutes les expéditions que vous parez de la défense de la démocratie, des droits de l’homme et sans rougir ceux de la femme…

Alors par pitié bouclez là une fois pour toutes et occupez vous de vos fesses et pas de celles des autres…j’allais oublier les colis de médicaments que j’envoie à Cuba je sais qui les reçois, les distribue et qui en bénéficie… je n’en dirais pas autant de la plupart des causes que vous patronnez… dans des pays organisés de telle sorte que la corruption que nous favorisons est un véritable instrument de détournement pour ceux qui reçoivent déjà nos bombes sur la gueule..

Vous, vos médias, votre OTAN, vous êtes la corruption et votre charité ne rencontre que ce que vos dirigeants sèment…

Blog  Histoire et société













 

jeudi 26 août 2021


Vers le grand krach de l'Occident

26 Août 2021 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Impérialisme, #GQ, #États-Unis, #Economie, #Front historique, #l'Europe impérialiste et capitaliste, #Ce que dit la presse

Vers le grand krach de l'Occident

Si on y va doucement, si on y va vite, on ne le sait pas encore mais on y va inéluctablement, vers le grand krach du capital, et de l’Empire occidental, auto-financé, auto-informé, encore riche et puissant, autant qu’il est sourd et aveugle.

Le capital a perdu le contact avec le monde réel de l’économie par le recours à l’émission monétaire incontrôlée sans frein et sans limite, essentiellement pour fabriquer des armes et gonfler les cours des actions des milliardaires ! Les cours de la bourse montent quand la pandémie s’aggrave, s’affaissent aux bonnes nouvelles qui pourraient ralentir la planche à billets !

Le capital a perdu le contact avec le monde social en croyant pouvoir jeter des régions et des pays entiers dans la violence, la misère et la précarité, tout en accumulant des fortunes indécentes chez les super-riches en pleine pandémie sans craindre aucune réaction des masses !

Le capital a perdu le contact avec le monde réel de la politique par l’émission de post-vérités qui reviennent en boucle dans ses capteurs et qui l’empêchent d’analyser froidement les situations, son grand récit libertaire et démocratique fait rire toute la planète, et il s’est affaibli militairement par la volonté démesurée d’assurer la police et le contrôle politique partout dans le monde, effort dément qui a aminci jusqu’à la trame et déstructuré ses forces armées.

Il lui reste encore pour peu de temps une suprématie relative dans ce domaine et une hégémonie diplomatique en trompe l’œil : mais l’appui verbal qu’il reçoit de ses clients outremer n’est pas sincère car il est largement subventionné et corrompu, et qu’importe que le budget militaire occidental soit dix fois celui de la Chine, si chaque soldat occidental coûte dix fois plus qu’un soldat chinois, en parité de pouvoir d’achat, et que la moitié de cet argent disparaisse en dessous de tables?

Le krach en cours est aussi mental. Depuis la fin du XIXème siècle des courants idéologiques réactionnaires variés contestent le progrès et la science, du cœur des universités de l’Occident qui les avaient inventées, en prenant diverses formes, parfois réactionnaires, chez Heidegger, ou prétendument révolutionnaire chez Foucault. Le résultat, c’est que le monde occidental s’est auto-intoxiqué de ses propres discours métaphoriques, incohérents et éclectiques sans prise avec le réel, car ils avaient pour fin de nier qu’il y ait même un réel ou une nature, et que la science et le progrès ont migré vers d’autres rives.

Alors nous sommes entrés (mais seulement nous, les autres continents ne nous suivront pas sur ce sentier obscur!) dans l’ère de la post-vérité ! La post vérité aujourd’hui s’étale partout et tourne en boucle, toujours indiscutable : « Maduro est un dictateur, Poutine a empoisonné Navalny, il y a un génocide au Xinjiang, Assad a gazé son peuple, Assange est un violeur, les Russes manipulent les élections américaines, les Chinois cachent la vérité sur le Covid, les Cubains, les Russes et les Chinois bombardent nos diplomates avec des ultrasons (qu’ils ont sans doute volés au professeur Tournesol!) ».

La post-vérité, c’est aussi les vérités connues qui ne font aucun scandale en Occident, celle des blocus de Cuba, du Venezuela, des massacres d’Ayotzinapa ou d’Odessa, de Colombie ou du Cachemire, et encore et toujours à Gaza.

Pourquoi donc a été permise et encouragée cette involution culturelle si périlleuse à long terme pour la domination post-colombienne de toute la planète par les européens et leurs descendants, qui marchait si bien depuis si longtemps ? parce que le développement rationnel des forces de productives engage de manière de plus en plus massive notre monde sur la route sans retour qui mène du capitalisme au socialisme, et les clercs qui produisent la culture et la politique le refusent absolument et produisent des monstres pour le conjurer : fascisme, impérialisme, racisme, guerres mondiales, guerre nucléaire, individualisme de masse, terrorisme, culture post-moderne, génocides, transhumanisme, etc.

On ne peut prévoir avec précision le moment de l’effondrement de notre monde, qu’on nous a appris à considérer comme le seul monde, le seul possible, et le meilleur possible, qui s’approche à grand pas, mais on peut prévoir l’effondrement lui-même, et on peut prévoir aussi que dès qu’il s’enclenchera, il va se propager très vite comme des dominos qui tombent en cascade. Comme ce sont tout d’un coup effondrés le Sud Viet-Nam en 1975, et l’Afghanistan en 2021. On se réveillera un matin, et ce ne sera déjà plus du tout le même paysage!

Il en est des prévisions dans ce domaine comme de celles des séismes. On sait qu’ils auront lieu, on sait même où exactement ils se produiront et quels seront leurs effets dramatiques, mais on ne sait pas si cela sera dans un jour ou dans un siècle.

Par ruse dialectique ce sont précisément les efforts intempestifs et les conduites agressives pour empêcher l’effondrement occidental qui contribueront à le déclencher. Ces efforts qui ont déjà enrayé la mondialisation, aiguisé les contradictions internes à l’intérieur du bloc euro-atlantique, qu’on révélées le Brexit, ils ont tissé l’alliance défensive de plus en plus solide entre Russie - Chine - Iran et ils ont fait renaître le socialisme en Chine.

Et il semble à certains indices que le maillon faible du capitalisme aujourd’hui soit sa métropole même, les États-Unis !

Là, puis par imitation partout ailleurs, on a cultivé en serre chaude des foules d’individus narcissiques, insatisfaits et paranoïaques, les derniers hommes qui sont les résultats accomplis des quatre générations de discours marketing et publicitaires dont ils ont été les destinataires.

Les derniers hommes de l’Empire arborent sur leurs pancartes de carton « Liberté », slogan qui a le mérite de la simplicité. Vraiment ? La liberté c’est de faire absolument tout ce que l’on veut y compris de nuire à autrui et à soi-même ? On dirait plutôt la définition même de l’aliénation, le comble de la non-liberté.

Ils disent leurs fiertés d’être ce qu’ils sont, c’est à dire rien. Ils disent « c’est mon choix » mais qu’est ce que ce moi consommateur qui croit avoir choisi librement ? La « société de contrôle » du socialisme et la Chine est leur cauchemar ! Ces simples, ils croient qu’il vaut mieux être contrôlé par des capitalistes que par l’État !

Et en récompense de leur lucidité, ils auront les deux. La vérité de l’individualiste absolu, c’est la toute puissance de l’État, car seul l’État peut accorder la protection indispensable à l’individu isolé.

La liberté se renverse en son contraire : en témoigne la prétendue économie du partage, qui est non le partage mais la marchandisation de la vie sociale et de la vie intime, la privatisation de l’auto-stop comme de la drague. L’horizon de l’individualisme de masse, c’est celui de la solitude universelle. Qui finira dans le sauve-qui-peut universel.

Classes sociales, nations, familles, groupes de solidarités, toute collectivité est maintenant suspecte ou carrément interdite. La liberté individuelle post 68 pour tous était parfaitement résumée par Michel Clouscard : elle créait un monde où tout est permis, où rien n’est possible, et cette ère se termine. Elle se transforme dialectiquement aujourd’hui en cet ordre judiciarisé où rien n’est permis du tout, celui du maccarthysme global.

Les stars de la première ère sont maintenant les boucs émissaires de la fin du spectacle. Les jeunes héros narcissiques des années soixante à quatre-vingt-dix devenus octogénaires sont attachés nus aux poteaux de couleurs, livré à la haine de la meute de leurs descendants criards et couverts de crachats.

Le système politico-médiatique est maintenant entièrement saturé par les mouvements aléatoires et l’agitation superficielle de la petite bourgeoisie mondialisée, déconnectée de la réalité matérielle, et il ne peut plus accomplir sa fonction de prévention et protéger les pouvoirs politiques et économiques du violent retour du réel.

Et lorsque la maison de l’Occident s’écroulera, ils continueront à se disputer sur le sexe des anges dans les rues et parmi les ruines.

GQ, 25 août 2021

 

Il y a 80 ans, Frederico Garcia Lorca était fusillé

Le 19 août 1936, les gardes civils aux ordre de Franco traquent l’un des plus grands poètes espagnols, Federico Garcia Lorca (1). Ils le débusquent chez un autre poète Luis Rosales, le trainent dans un ravin près de Grenade et le fusillent. 80 ans plus tard, la terre andalouse n’a toujours pas rendu le corps de celui qui l’a célébrée avec tant de ferveur. (+ vidéo)

lorca

Durant cet été 1936, le général Franco trahit la République espagnole qu’il était censé défendre en provoquant l’une des plus sanglantes guerres civiles de l’histoire européenne. Ses troupes contrôlent l’Andalousie. Alors qu’il habitait Madrid, Federico Garcia Lorca ne peut résister à l’appel de sa terre andalouse et, malgré les dangers, se rend dans les environs de Grenade, comme chaque année à pareille époque.
Peu après son arrivée, le Rossignol d’Andalousie doit fuir les franquistes. Il n’est pourtant ni dirigeant politique ni militant, Garcia Lorca. Il est bien pire: un poète et écrivain de théâtre qui est devenu la voix des paysans andalous. Et pour ses bourreaux, gardiens des vertus très catholiques, son homosexualité est une provocation de plus qui mérite bien douze balles dans la peau.
Un rapport de police rapporte de façon lapidaire que Federico Garcia Lorca a été passé par les armes et enterré dans un ravin très difficile à localiser. Tellement difficile qu’à ce jour, personne n’a retrouvé sa dépouille. En 2008, le juge espagnol Balthazar Garzon avait ouvert une enquête sur les crimes du régime franquiste, dont l’assassinat de Garcia Lorca.  Un an après, des fouilles furent entreprises dans un ravin à Viznar, non loin de Grenade. En vain. Comme si elle voulait conserver son amant, la terre andalouse n’a pas rendu le corps du poète. L’enquête contre les massacres du franquisme a été abandonnée par la suite car les tabous laissés par la dictature sont aussi vivaces que le lierre sur un mur en ruine.
Cela dit, hier, une juge fédérale d’Argentine, Maria Servini, a décidé de redémarrer cette enquête pour retrouver les restes du poète et reconstituer les circonstances exactes de son assassinat. Pour ce faire, elle s’appuie sur le principe de compétence universelle en matière d’atteinte aux droits de l’homme.
Si les franquistes sont parvenus à cacher son cadavre, ils n’ont pu empêcher la voix du poète de retentir dans le monde. Pourtant, ils n’avaient pas ménagé leurs efforts en interdisant la publication de ses ouvrages jusqu’en 1953, année qui a vu paraître en Espagne ses œuvres prétendues «complètes» mais atrocement mutilées par les censeurs du Caudillo. Depuis le décès du tyran en 1975, Federico Garcia Lorca est à nouveau à l’honneur dans son pays. Et sa mort continue à faire un bruit du tonnerre comme l’avait prophétisé Aragon dans son poème Un Jour, un Jour (in Le Fou d’Elsa) :
Tout ce que l'homme fut de grand et de sublime
Sa protestation ses chants et ses héros,
Au dessus de ce corps et contre ses bourreaux
A Grenade aujourd'hui surgit devant le crime

Et cette bouche absente et Lorca qui s'est tu
Emplissant tout à coup l'univers de silence
Contre les violents tourne la violence
Dieu le fracas que fait un poète qu'on tue (…)

Garcia Lorca est né le 5 juin 1898 à Fuente Vaqueros, dans le domaine de son père, propriétaire terrien. Il vit sa prime enfance en liberté parmi les bergers, les peupliers qui bordent les rivières Cubillas et Genil, les grands champs inondés de soleil. Sa grand-mère et ses tantes l’initient aux fables et légendes qui peuplent l’imaginaire du peuple andalou mais aussi à la poésie de Victor Hugo. Cette expérience première irriguera toute son oeuvre. Loin de se complaire dans une description des paysages, il saisit leur essence, évoque la sage folie des légendes et met au jour la nature en son surréalisme. Le temps n’a plus de limite. Il n’est donc plus le temps. Il est un état d’être permanent, l’état de poésie, comme le disait le poète genevois Georges Haldas, grand admirateur de l’écrivain andalou. En voici un témoignage avec le poème Baile (Bal) tiré de l’un des plus célèbres ouvrages de Federico Garcia Lorca, Romancero Gitano (d’abord en espanol, puis en français avec la traduction de Josiane de Carlo).

La Carmen está bailando
por las calles de Sevilla.
Tiene blancos los cabellos
y brillantes las pupilas.

¡Niñas,corred las cortinas!

En su cabeza se enrosca
una serpiente amarilla,
y va soñando en el baile
con galanes de otros días.

¡Niñas, corred las cortinas!
 
Las calles están desiertas
y en los fondos se adivinan,
corazones andaluces
buscando viejas espinas.

¡Niñas,_corred las cortinas!

Elle danse, la Carmen,
Dans les rues de Séville.
Blancs elle a les cheveux,
Brillantes les pupilles.

Fillettes, tirez les rideaux!

Sur sa tête s’enroule
Un serpent jaune,
Et elle va, rêvant au bal,
Avec des galants d’autres temps.

Fillettes, tirez les rideaux !
Les rues sont désertes,
Et tout au fond on devine
Quelques cœurs andalous
Cherchant de vieilles épines.

Fillettes, tirez les rideaux !

Quels seront les cœurs andalous qui trouveront les ossements du poète? Peu importe répond son ombre:
Rien n’est plus vivant qu’un souvenir.
Jean-Noël Cuénod

[1]  Dans Les 13 dernières heures de la vie de García Lorca, publié fin juin, l'historien espagnol Miguel Caballero Pérez conteste les différentes versions plus ou moins officielles se rapportant aux circonstances qui ont entouré la mort du poète. Il l’attribue à une vengeance de la famille Alba, ennemie des Garcia Lorca, que l’écrivain avait rudement attaquée dans sa pièce La Maison de Bernarda Alba. Cela dit, la thèse d’un meurtre commis par des franquistes n’est pas pour autant écartée. La haine familiale des uns s’est-elle alliée à la fureur antirépublicaine des autres, qui sait ? (Merci au commentateur qui m'a signalé cette autre version)

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