mercredi 18 mars 2009

LES INDULTOS SCANDALEUX SE SUIVENT ET SE RESSEMBLENT.

Tout d'abord, le non-évènement: le 21 Août 2004, dans les arènes de St Gilles, gérées par Margé, 6 toros de Margé, très justes à la pique, donnant du jeu, le dernier de Veyrunes, "Scandalito III", indulté par le clan Margé.
Tant pis pour celles ou ceux que çà choque, c'est ainsi: c'est la femme de l'éleveur, en barrera, relayée par quelques courtisans du callejon, qui lance le premier "INDULTO"!!, aussitôt repris par la claque, la pétition monte, le président hésite d'autant plus que la colère des aficionados rendus furieux par la pétition injustifiée, scandaleuse, gronde aux quatre coins des étagères- le toro a été à peine piqué-, mais le clan Margé hurle et somme le président de lui obéir, celui-ci finit par se plier aux exigences de la bande au ganadero, l'indulto à un torito de merde est accordé, nous gueulons, beaucoup de spectateurs qui restaient silencieux comprennent nos explications et notre légitime colère et nous approuvent, mais il est trop tard, nous sommes grugés, volés, spoliés, gogos, ce n'est pas le public qui a demandé l'indulto mafieux de "scandalito", c'est le clan Margé, ils ont eu ce qu'ils voulaient, ils ont été odieux, aucun respect pour le cochon de payant, profond mépris pour lui, et pour le "président", aux ordres d'une bande de voleurs.
La tarde est irrémédiablement gâchée, la plaie pour moi ne se fermera jamais. Je lirai plus tard sur Corrida TV que la grâce a été contestée, que Margé était "satisfait". Comment peut-on accorder du crédit à de tels actes de maquignonnage?
La veille, c'était pas mal non plus : pour la corrida de François André, il y avait le père Castella, qui agressait violemment, depuis le callejon, les aficionados qui protestaient contre le piquero en train d' esquinter conscienceusement son opposant.
Cela se passe comme çà, à St Gilles: un voyou qui traine dans les callejons sans bourse délier peut agir sur la présidence, et menacer impunément l'aficionado des tendidos qui, lui, a payé sa place, au demeurant fort cher.
Revue des indultos que j'ai notés.
En 2004, à Fréjus, indulto de "Cuchicho"
En 2006, même arène, indulto de "Condor".
Cette année encore, le club taurin Joseph Peyré de Pau titrait le 25 Août 2008:
" A l'évocation de l'indulto de St Gilles, les yeux brillants de notre hôtesse ne nous ont pas trompé sur l'aficion qui règne en ces lieux.(sic) Mais l'arrivée du ganadero, retenu au téléphone par " la radio espagnole"(sic), a interrompu nos envolées lyriques(sic), sur la question de l'indulto et de la définition exacte du "toro bravo",sur la monopique dévastatrice......etc.."
2008 encore: " Historique : double indulto à Sanlucar de Barrameda"!!
Chateaurenard: 17 septembre 2008. Toro d'Antonio Ferrera, faible, une pique. A la fin de la faena, le torero use de tout son cinéma pour monter le public qui vocifère "indulto", "indulto", à la grande joie de Clément, pseudo revistero.
Le 16 Octobre 2008, toujours à St Gilles, festival, un indulto est demandé par l'éleveur Fernay!!!
Bilan de la tarde :
- 12 oreilles !!!
- 3 rabos !!!!
Le 14 Octobre 2006, toujours à St Gilles, DEUX indultos !!!! Demande de quelques personnes isolées dans le callejon, et pas du public, d'après la presse, pour des toros PEU ou PAS piqués.
Le 2 Octobre 2004, à Générac, un éral (!!) de Farre est grâcié !!!
Il y a eu aussi trois indultos durant la même tarde en Amérique du Sud!
TROIS !
Où çà s'arrêtera ?
Voilà en tout cas où conduit le toreo "moderne" de ceux qui justifient et appellent de leurs voeux "l'aficion moderne". L'aficion moderne est dangereuse, parce que c'est une invention des marchands du temple et de leurs courtisans, des mundillos et mundillitos, et des figuitas, les uns et les autres vivant de notre aficion.
Et c'est vrai que la tauromachie de l'authenticité est ailleurs que dans les pseudos débats et tertulias où excellent les pros de la plume ou du micro. Je partage l'avis de celui qui avoue s'emmerder dans les tertulias, à entendre des égos suffisants et des m'as-tu-vu dégoiser et s'écouter étaler avec forces rodomontades leur culture taurine et leur vocabulaire précieux, un peu comme sur certains sites où la prose et le verbiage prennent le pas sur la tauromachie des tripes.
Les uns et les autres regardent la corrida par le petit bout de la lorgnette.
Ceux qui ne peuvent rivaliser sont invités à écouter et se taire, s'ils sont invités.
L'intoxication médiatique à laquelle se livrent Viard auprès des lecteurs de sa revue tout en photos aguichantes, Jacobi dans son émission de FR3 qui rappelle de plus en plus l'Andalouse "Toros para tontos", et zozo cato dans son journal bordelais pour aficionados bien élevés, -comme le public de Floirac,- se retrouve sur la plupart des blogs où l'on se préoccupe de résumer et de flatter acteurs et lecteurs, en oubliant l'essentiel: la LIDIA !
Mais où les abus que ces gourous patentés tolèrent et encouragent, mèneront-ils, si ce n'est à la fin prochaine de corrida, s'ils ne reviennent pas à l'exigence des fondamentaux de cette lidia?
Je n'ai pas vu l'indulto scandaleux de Dax.
Scandaleux, oui, si je m'en réfère aux réactions des aficionados !
Je n'ai pas vu l'émission de FR3: d'ailleurs, cette émission, que j'ai regardée et gravée durant des années, ne m'attire plus: elle n'est plus cet espace de résistance aux effets de mode, elle est devenue soft, elle m'ennuie, comme m'ennuient les pseudos corridas qui voient des toritos grâciés par des publics qui se pâment devant de longues séries de muletazos infligées à des chèvres sans forces....et sans armes.
Ce que j'ai vu à St Gilles, et tout ce que je lis et que j'entends sur les indultos, me conforte dans mon sentiment: un indulto est scandaleux dans 99% des cas.
A tel point que que tous ou presque les indultos étant une escroquerie fomentée par de petits groupes ayant auparavant manigancé leurs coups, l' indulto est par conséquent scandaleux par nature, il faudra un jour le réprimer et punir comme ils le méritent les coupables qui l'exigent.
Dire et écrire indulto scandaleux est donc devenu un pléonasme.
Un dernier mot, pour Don Javier KLEIN: enhorabuena, et je ferai tout pour venir à ORTHEZ, accompagné de plus d'aficionados possible.