AU ROYAUME DE LA CGT
Jean-Bernard Gervais
- Journaliste et sympathisant cégétiste,
Jean-Bernard Gervais intègre les rangs de la Confédération générale du
Travail fin 2016, comme conseiller en communication. La Confédération
vient de perdre la bataille contre la loi Travail, menée par son tout
nouveau secrétaire général, Philippe Martinez.
Pour le conseiller en com' qui se pense alors au plus près de ses convictions, l'illusion sera de courte durée. Au siège de la CGT, à Montreuil, se côtoient des « camarades » sans morale, des militants nostalgiques et des opportunistes sans états d'âme, évoluant dans un climat de crainte et de jalousie. Durant deux ans, il sera ainsi le spectateur impuissant de la lente mais inexorable perte de vitesse de la CGT, grevée par ses échecs consécutifs – les ordonnances Macron et la réforme de la SNCF – et spoliée de sa place de premier syndicat de France au profit de la CFDT. Sur le terrain du combat social, force est de constater que la lutte se fait désormais ailleurs, au sein de corporations et de secteurs mieux organisés et plus déterminés, bien éloignés des querelles et mesquineries de la direction de la Confédération.
Le diagnostic corrosif d'un militant désabusé, sur les pathologies qui rongent ce qui fut le fer de lance du mouvement ouvrier, devenu aujourd'hui le royaume d'un seul homme : Philippe Martinez.
Jean-Bernard Gervais est rédacteur en chef adjoint dans la presse santé.
Note de Pedrito
Toute une vie de salarié d'un service public- la Poste - fidèle de bout en bout à un seul syndicat: la CGT, que j'ai servi également - bénévolement, bien sûr- jusqu'à ces dernières années, comme Conseiller de Salariés.... Jusqu'à ce que j'apprenne par le Trait d'Union, le journal du syndicat des Hautes Pyrénées, que je n'étais plus Conseiller. Qu'on n'avait plus besoin de moi .... Sans que mes "camarades" n'aient eu la délicatesse, la politesse, de me prévenir, de m'informer....Écarté comme on jette un chiffon usagé....
Çà fait drôle. Quand ce machin-là vous arrive, alors que pendant plusieurs années je m'étais dévoué sans compter, à accompagner des salariés menacés de licenciements, et ceci sur trois départements: Gers, Haute Garonne, et Hautes Pyrénées.
Je ne sais pas encore ce que ce livre renferme : mais il ne m'enseignera rien que je ne sache déjà sur l'état moral actuel de ce qui fut le fer de lance des revendications et de défense de la classe ouvrière française. Que l'on considérait comme LE syndicat à son seul service. Et sur le gâchis qui en résulte, un peu comme sur ce qui se passe au sein de ce qui fut le premier parti de France, où règne surtout la pratique abjecte de la lutte des places