mercredi 5 août 2020

GOD SAVE THE KING ET FRANCO QUI L'A INSTALLÉ,LES MILLIARDAIRES,..... ET CRÈVE LE PEUPLE

Le blog imaginait le roi d'Espagne sans grand pouvoir. Il faut croire que c'est faux.    Juan Carlos qui a fini par abdiquer en est le témoignage. 

En 2008 il touche 100 millions du roi saoudien  Abdallah sur le compte suisse d'une banque du Panama. Les chantiers navals espagnols ont décroché un gros contrat et il a eu sa commission.

  En 2012 on apprend qu'il entretient une maîtresse, ce qui est courant, mais aussi qu'il n'emmène à un safari de luxe  en Afrique, tous frais  payés par un entrepreneur saoudien.  Au même moment le peuple espagnol souffrait. Ce n'est pas sans relation avec un TGV espagnol pour la Mecque, soit beaucoup d'argent.En 2014 il franchit la ligne rouge avec des aides  à la défiscalisation rétribuées  qui le poursuivent.
   Churchill l'avait prévu en quelque sorte,  qui disait que  la démocratie est le pire des régimes à l'exception de tous les autres.  Hollande, roi élu faisant sombrer les  chantiers navals français  avec l'affaire des frégates russes est-il une alternative ?   Monarchie ou république,n'est plus en 2020 le combat à mener, mais quel  système  au nom important peu  placera l'être humain avant l'argent.

Published by PCF Littoral

Qui manipule les sentiments religieux ?

mercredi 5 août 2020 par Francis Arzalier (ANC)
Ne nous trompons pas d’adversaires, camarades !
Durant quelques jours, tous les bien-pensants de service, députés En Marche et Experts télévisés, n’ont cessé de dénoncer le dirigeant turc Erdogan, qui avait, le salaud, décidé que Sainte Sophie, ce joyau architectural né du passé byzantin d’Ankarah, accueillerait à nouveau des prières musulmanes.
Sainte Sophie, cathédrale Orthodoxe de Constantinople, mosquée de l’Empire Ottoman après la conquête turque, était devenue un musée depuis la République laïque de Kemal Ataturk après la Première guerre mondiale. Certes, la décision d’Erdogan n’était pas innocente, elle est caractéristique de ce régime réactionnaire, autoritaire, nationaliste, qui n’hésite pas à utiliser la religion musulmane, majoritaire en Turquie, pour combattre les opposants, et se poser en leader au Moyen-Orient, où elle a pour concurrents d’autres puissances " musulmanes " comme l’Arabie Saoudite, le Qatar, et aussi l’État colonial " Juif " d’Israël.
Rappelons au passage que tous ces États sont des alliés fidèles de l’Impérialisme occidental, qu’ils ont tous contribué à la guerre organisée par les Occidentaux contre l’état national de Syrie, et celle économique contre l’État national d’Iran, deux nations tout aussi musulmanes que Turquie ou Arabie.
Tous ces vautours moyen-orientaux utilisent la religion à leur service, aussi bien à Tel Aviv qu’à la Mecque. Mais ne soyons pas naïfs : leurs motivations n’ont aucun rapport avec le Coran ou la Bible qui leur servent de prétextes, elles se disputent les zones d’influence, les ressources pétrolifères et gazières en Lybie et en Méditerranée orientale, dans un jeu complexe de concurrence inter-impérialiste. Il arrive même que la Turquie d’Erdogan, qui est pourtant un membre essentiel de l’Alliance occidentale de l’OTAN (les bases états-uniennes de Turquie sont équipées de fusées et bombes nucléaires US), négocie avec la Russie pour obtenir des zones d’influence en Syrie, où elle soutient des milices intégristes, ou s’oppose à la France de Macron en Libye !
Non, vraiment, ce nœud de vipères moyen- oriental et occidental n’a rien d’une guerre de religions, même si les diverses religions (musulmans sunnites, Wahabites ou chiites, juifs sionistes, chrétiens orthodoxes ou catholiques, etc…) servent souvent de prétextes ou de manipulation politicienne.
Mais notre France ou la pratique religieuse n’est plus que minoritaire ne connait-elle pas les mêmes manipulations du religieux par nos dirigeants politiques ?
Certes, la Constitution française est laïque depuis plus d’un siècle, et cette conquête politique est un acquis pratiquement unique en Europe. Et si elle est finalement peu mise en cause officiellement par nos gouvernants, c’est que la pratique chrétienne se limitant à moins de 10/100 des Français, Il n’y a plus guère de gains électoraux à chercher de ce côté-là de l’opinion.
Cela ne signifie en rien qu’ait disparu l’instrumentalisation du religieux dans notre société, ne serait-ce que de façon négative. Ainsi, notre histoire coloniale et la Guerre d’Algérie a légué à une bonne part de l’opinion française (tous les sondages le disent) une méfiance et parfois une hostilité à l’égard des Musulmans, souvent confondus avec " les Arabes ". Cela se traduit trop souvent par l’assimilation de l’Islam et de l’intégrisme, voire le terrorisme. Parfois par des sous-entendus, quand des ministres dénoncent le " communautarisme " des banlieues pauvres, et peuplées de fils ou petits fils d’immigrés maghrébins.
Et le Président Macron, " chef de guerre" au Sahel, justifie auprès des Français sa guerre au Mali et Burkina en réduisant les groupes dissidents locaux qu’il y combat à des fanatiques religieux
" djihadistes ", alors que tous les analystes de bonne foi savent bien que les motivations de ces insurgés sont diverses, et vont de la délinquance à la pauvreté, et relèvent souvent des défaillances des États locaux corrompus et soumis aux sponsors occidentaux.
Les médias complaisants à son égard ne sont pas en reste : ils ont quasi unanimement présenté le soulèvement populaire massif du peuple malien comme religieux, parce que l’imam Dicko en est un des porte-paroles, en occultant tous les autres et le profond ressentiment politique et social de tout un peuple.
Autre exemple de cette hypocrisie d’État d’un pouvoir Français libéral et laïque : notre gouvernement vient d’accorder une aide que nos télés ont trouvée généreuse au système éducatif du Liban, pays en crise sociale et politique, dont les dirigeants sont traditionnellement alliés de la France, leur ancienne puissance coloniale. Cette manne sera, nous dit-on, "attribuée aux écoles francophones".
Certes !
Mais ce que nos communicants ne disent pas, c’est que le Liban n’ayant pas une Constitution laïque, mais confessionnelle, les écoles et Universités "francophones" sont
Chrétiennes, à l’exclusion de toutes les autres.
Ne serait-ce pas là du communautarisme, que dénonce notre Président ?

LA COURSE AU VACCIN

Nombreux sont ceux qui ont vu dans la manifestation intervenue en Allemagne ce weekend contre les mesures de protection face à l’épidémie, un symbole de révolte positive. Simplement parce qu’ils ont conscience que nos gouvernants profitent de l’épidémie pour poursuivre leur destruction de nos droits. Et à partir de ce ressenti juste ils sont prêts à publier et à diffuser les pires délires obscurantistes, ceux des fascistes américains, par exemple contre les vaccins, alors que l’on sait que l’efficacité de celui-ci augmente avec le nombre de gens vaccinés. Ces crétins ont réussi à faire à nouveau de la rougeole une maladie mortelle. Ils n’ont jamais vu dans des villes africaines des jeunes êtres marcher à quatre pattes sur les genoux et les coudes simplement faute d’un vaccin contre la poliomyélite.
Donc à partir d’une vague conscience juste d’être privés de leurs droits à la santé, à une vie digne, ils perdent leur temps à papoter sur le masque, sa pseudo nocivité et sur celle des vaccins, sur le mode de la rumeur villageoise. A qui cela peut-il servir?
Le pire étant sans doute que personne ne mesure dans ce papotage irresponsable d’internet ce qu’il accomplit. Je viens d’avoir au téléphone une conversation houleuse avec un camarade qui diffuse systématiquement le pire d’une production quasi fascisante sur l’épidémie. Il m’a dit “c’est parce que ça m’interpelle alors je l’envoie pour discuter, comme ça !”… J’ai protesté: “mais est-ce que tu oserais diffuser des tracts fascistes devant une usine? Et que devrais-je te dire si je te voyais faire ça? Ce que tu fais par légèreté, paresse intellectuelle est du même style…Tu te laisses avoir par un titre, les trois premières lignes, tu es devenu incapable d’aller au-delà, c’est une forme de convivialité de l’irresponsabilité!”
Dans un contexte de récession économique sans précédent et que n’a fait qu’accélérer jusqu’au gouffre la Covid-19, on ne sait pas comment enrayer cette épidémie. “”Cette pandémie est une crise sanitaire comme on n’en voit qu’une par siècle et ses effets seront ressentis pour les décennies à venir“, a déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, au début de la réunion de vendredi. “
Selon la Tribune :
Sur le front médical, signe de la compétition intense entre les Etats, les contrats se multiplient pour tenter de s’assurer un accès à un éventuel vaccin contre le Covid-19. Dernier en date, l’accord annoncé vendredi entre Sanofi et GSK avec les Etats-Unis, pour un financement supérieur à deux milliards de dollars. Les laboratoires français et britannique vont recevoir jusqu’à 2,1 milliards de dollars des Etats-Unis contre la fourniture initiale de 100 millions de doses aux Américains.
de
Ce primat s Américains (American first) qui redouble celui des sociétés pharmaceutiques et de la rente de monopole qu’elles espèrent sur la vie et la mort est profondément choquant. Cela revient à percevoir un droit d’entrée dans un abri lors d’un bombardement, droit que certains ne pourront jamais acquitter et qui se combine avec d’autres fléaux dont ils sont alors affligés, chômage, mal nutrition, etc…
Et il faut comparer cette attitude à celle des Chinois qui ont annoncé fournir aux pays du Tiers monde des vaccins gratuits. Se dire qu’il y a dans le socialisme des valeurs mais aussi les moyens d’un effort collectif pour que tous soient égaux devant la maladie. Les USA apparaissent de plus en plus comme ceux qui organisent les droits d’entrée mais aussi tout un battage médiatique autour de la “liberté” individuelle pour faire tolérer l’intolérable…
Il n’y a pas que les USA, c’est tout le système capitaliste, si l’on en croit la Tribune : “
L’Union européenne n’est pas en reste dans l’appropriation: elle a annoncé vendredi avoir sécurisé la réservation de 300 millions de doses de vaccins auprès de Sanofi et de GSK pour 2021. Le montant de ce futur contrat sans obligation d’achat n’a pas été divulgué. Le Japon a quant à lui conclu un accord avec l’alliance germano-américaine Biontech/Pfizer pour s’assurer 120 millions de doses de leur potentiel vaccin contre le Covid-19.
Des opérations similaires se multiplient à travers le monde et cette compétition est polémique, car elle pose la question de l’accès des pays en voie de développement au vaccin, qui n’ont, pour leur part, pas les moyens de financer des contrats si importants, nourrissant les craintes de les voir servis en dernier. dans le cas où ce seraient ces laboratoires et leurs bailleurs de fond qui l’emporteraient.
On n’appartient pas impunément à un tel monde de la concurrence, de l’individualisme forcené et ce monde-là a fabriqué nos propres réactions jusqu’à ceux qui comme des fascistes crient au nom de leur liberté “Vive la mort”…
Dans ce contexte, il y a d’autres FAITS.
La Chine et la Russie qui annoncent non seulement le vaccin pour l’automne mais sa gratuité (pour les Russes par la Russie) et pour les pays en voie de développement pour les Chinois ont vu aussitôt les Etats-Unis contester la fiabilité de ces vaccins en les accusant de ne pas avoir accompli les tests nécessaires.
On va probablement assister selon les mœurs des pays capitalistes à des campagnes de dénigrement des vaccins russes et encore plus chinois, une étape supplémentaire à ce à quoi on assiste depuis les débuts de la pandémie visant à stigmatiser la Chine voire l’OMS.
Nous pouvons nous attendre dans un tel contexte à des délires dans lesquels les maniaques des peurs irrationnelles se feront les vecteurs criminels d’un enjeu concurrentiel tout en imaginant soit défendre la liberté des individus menacés par le totalitarisme, soit se prendre pour des révolutionnaires contre les firmes pharmaceutiques, un comble, alors que la coopération devrait être la règle et en tous les cas l’exigence d’un vaccin pour tous.
Certains continueront simplement par irresponsabilité, par paresse intellectuelle à diffuser les tracts d’une société mortifère et fascisante sans s’interroger sur ce qu’ils font.
Il y a des moments où le crétinisme devient inexcusable. Mais pour être positive, je pense qu’il y a deux grandes questions que pose cette épidémie: la première est celle du refus de la guerre sous quelque forme qu’elle se présente. La seconde est l’exigence d’un véritable système de santé et de recherche avec contrôle public et transparence en s’appuyant en priorité sur son personnel et ses revendications. Parfois le simple bon sens devrait suffire…
Danielle Bleitrach

Publié par El Diablo

Maximilien de Robespierre
Maximilien de Robespierre
Il y a  224 ans, c’était le 28 juillet 1794, le couperet de la guillotine exécutait Robespierre, la réaction bourgeoise thermidorienne venait de supprimer son principal opposant. 220 années plus tard, les thermidoriens de la nouvelle génération sont encore au pouvoir et n’hésitent pas à supprimer des libertés.
En fait, ce 28 juillet 1794 marquait la fin de l’ère véritablement révolutionnaire qui suivit la fin de la monarchie à partir de 1789… mais pour nier l’oeuvre de Robespierre, les historiens bourgeois marquent cette fin de la révolution française en 1799 soit avec le coup d’Etat du 18 Brumaire 1799 qui met fin à la République ou en 1815 avec le retour de la monarchie après la chute de Napoléon 1er.
N’oublions jamais que Maximilien de Robespierre fût un grand homme, un des 1ers communistes qui allait s’opposer à la bourgeoisie post-royauté et notamment à François-Antoine de Boissy d'Anglas, dont ces extraits de son discours de Paris démontrent son appartenance à cette caste qui fît la transition entre la monarchie absolue et le capitalisme réactionnaire et violent, qui aujourd’hui encore apporte la misère par son exploitation des masses :
1) « L’égalité civile, voilà tout ce que l’homme raisonnable peut exiger. L’égalité absolue est une chimère ».
2) « Nous devons être gouvernés par les meilleurs, les meilleurs sont les plus instruits et les plus intéressés au maintien des lois ».
3) « Un pays gouverné par les propriétaires est dans l’ordre social, celui où les non-propriétaires gouvernent est dans l’état de nature ».
Robespierre le 28 juillet 1794, Jaurès le 31 juillet1914, Thorez le 11 juillet 1964, tous morts en juillet, tous opposants farouches à la dictature de la bourgeoisie, tous controversés par les historiens réactionnaires… ce qui prouve qu’ils avaient une chose en commun, il avait raison de lutter avec intelligence pour le peuple et les travailleurs et contre cette bourgeoisie démente et rentière.
En fait les néo-réactionnaires qui incarnent aujourd’hui la politique de destruction sociale et liberticide, utilisent toutes les formes de violence qui se transcrivent dans le prolongement de la terreur bourgeoise des contre-révolutionnaires de 1789, ils décapitent la République pour faciliter le retour des provinces féodales.
Donc plus que jamais nous devons rappeler que Robespierre avait porté haut le flambeau de l’égalité, notamment en combattant les lois racistes.
Dans son discours au Parlement du 13 mai 1791 contre l’esclavage il commençait ainsi son intervention : « Dès le moment où dans un de vos décrets, vous aurez prononcé le mot esclaves, vous aurez prononcé et votre propre déshonneur et le renversement de votre Constitution. » pour terminer ainsi : « Je déclare au nom de l'Assemblée, au nom de ceux des membres de cette Assemblée qui ne veulent pas renverser la Constitution, au nom de la nation entière qui veut être libre, que nous ne sacrifierons aux députés des colonies, ni la nation, ni la colonies, ni l'humanité entière. »
Le 15 mai 1791, l'Assemblée Constituante accorde « aux gens de couleur » nés de père et de mère libres (c'est-à-dire à une faible minorité des gens de couleur) les mêmes droits civiques qu'aux Blancs, et elle laisse aux assemblées coloniales l'initiative quant aux droits des « autres gens de couleur », contre l’avis de Robespierre qui exigeait une égalité parfaite entre les citoyens quel que soit leur couleur de peau et le lieu où ils se trouvaient..
Qui de nos politiciens, est aujourd’hui capable de dire cela au moment où la France recolonise l’Afrique avec ses armées néocoloniales et qu’elle chasse les Africains dépourvus de papiers ?

Robespierre, lui, savait déjà de quel côté de la barricade il fallait se mettre !

Beyrouth ou les leçons de la chute de l’Empire par Danielle Bleitrach

Il y a de plus en plus de zones de la planète où les facteurs économiques et sociaux donnent à la crise environnementale et climatique, à l’épidémie, des allures d’apocalypse qui font songer à la chute de l’empire romain. La chute des empires décrite par les historiens se passe aux frontières de l’empire, celle où ses armées de pillards créent violence et pillage, mais leur effondrement reproduit celui du centre. Il y a plus, partout la médiocrité impensable des dirigeants politiques laisse croire que le désordre est de leur fait, mais c’est le désordre qui les engendre. Héliogabale n’est pas à l’origine de la chute de l’empire romain, il en est l’ultime produit, celui qui se fait sodomiser dans les latrines du Colisée par les gladiateurs finit assassiné… Au point qu’Artaud en fait “l’anarchiste couronné”… Quand le mode de production capitaliste n’a plus qu’un personnel criminel et corrompu jusqu’à la moelle on ne peut pas plus en attendre dans ces temps de bouleversement. Cela signifie que la société est incapable de maîtriser son environnement, elle-même, et qu’elle est devenue la proie du hasard… Dans cette chute, le hasard, celui d’une explosion, celui d’une épidémie, devient ingérable. Face à une transition d’une telle ampleur tout dépendra désormais de la capacité des être humains a créer les conditions de véritables coopérations, et à chercher une issue dans un mode de production, le socialisme qui recrée les conditions du collectif.
Nous avons un pays qui depuis des mois connait une spirale infernale et sur lequel pourtant les médias ne s’attardent pas préférant nous parler de Hong Kong ou de l’épidémie. Mais dans ce pays tous les chocs du Moyen Orient, terre devenue lieu de tous les affrontements de systèmes corrompus eux-mêmes en crise, résonnent sur une classe politique et économique elle-même corrompue et pourrie jusqu’à la moelle. Ce pays est tellement corrompu, tellement vendu et tellement pourri que l’on a fini par croire que seule une guerre avec un vainqueur et un vaincu pourrait le sortir du pourrissement. L’incurie est totale, 50% des habitants vit désormais au-dessous du seuil de pauvreté alors même que le lieu reste un des refuges des délinquants de haut vol comme l’ancien PDG de Nyssan Renault. Un lieu relais pour les protégés d’un gouvernement français qui n’a cessé d’attiser tous les conflits en suivant ses protégés, sans moyen d’aider réellement le pays.
L’épidémie on en parle même pas, l’état de l’hôpital public face à la catastrophe est tel qu’il y a eu un appel pour que les générateurs d’électricité des particuliers lui soient prêtés, parce que le pays ne distribue plus l’électricité et l’hôpital public n’a plus les moyens d’acheter ses propres générateurs. Là encore la caricature de la chute du mode de production capitaliste est saisissante, les limes s’effondrent sur un modèle qui paraît une caricature de la destruction du centre… Les Etats-Unis, Rome, et la périphérie dans un même mouvement, avec les mêmes victimes.
J’ai été nourrie dans mes jeunes études de la description de la chute de l’empire romain, du moins en occident et j’ai dévoré l’Histoire du déclin et de la chute de l’Empire romain, de l’historien britannique Edward Gibbon, paru en 1776. Plus tard il y a eu l’incontournable Charles Parrain, son Marc Aurèle et Max Weber sur la fin du mode de production esclavagiste et versus les temps de l’obscurité, Duby et l’an mille dans lequel se construit la féodalité, une renaissance. Auquel il faut ajouter, paru à la Découverte : Comment l’Empire romain s’est effondré, Le climat, les maladies et la chute de Rome par Kyle HARPER. Il y a chez tous ces auteurs quelque chose que ne renierait pas le marxisme, le caractère inéluctable de la fin des empires quand les forces productives n’arrivent plus à se déployer dans les rapports sociaux existant, l’effondrement est total comme une espèce de tremblement de terre généralisé dans lequel se multiplient fractures, explosions, tandis que les êtres humains courent pour y échapper.
Il y a la tentation comme dans l’ouvrage de Harper sur a chute de l’Empire romain qui a mis en lumière les variations climatiques et épidémiques sur cette chute de rapporter aujourd’hui l’effondrement de l’empire américain sur des effets environnementaux, climatiques et épidémiques, d’où l’effroi provoqué par le coronavirus, l’idée qu’il faut apprendre à vivre avec mais que les sociétés que nous avons sous nos yeux, telle celle en faillite à Beyrouth sont incapables de la moindre coopération et ne peuvent que détruire. «Le destin de Rome a eu pour acteurs les empereurs et les Barbares, les sénateurs et les généraux, les soldats et les esclaves», admet-il, avant de compléter: «Mais il a été également décidé par les bactéries et les virus, les volcans et les cycles solaires […] En conspirant de manière involontaire avec la nature, les Romains ont créé une écologie des maladies qui a permis le déchaînement de la puissance latente des agents pathogènes».
Devant l’explosion qui semble intervenir par hasard mais qui n’est sans doute que le produit de négligences criminelles devenues inhérentes à cette absence de totale de buts communs, de solidarité les hypothèses se sont multipliées. Qu’il y ait tant de possibles à ce drame reflète déjàles forces à l’oeuvre dans et contre ce malheureux pays. CGTN en Français (agence de presse chinoise) dans un laconique communiqué notait : “Les autorités libanaises déclarent que 2700 tonnes de nitrate d’ammonium
ont conduit à l’explosion massive. Il était entreposé au port depuis six ans sans mesures de sécurité. Le nitrate d’ammonium est couramment utilisé par les organisations terroristes à travers le monde pour infliger un maximum de dégâts. Lorsqu’il est mélangé avec du carburant diesel, il forme un explosif avec plus de la moitié de la force de la dynamite.Comment peut-on trouver dans un port civil une telle accumulation de cette substance?
Peu importe, toutes les hypothèses concordent toutes vers la même origine, l’incapacité des êtres humains dans les sociétés dévastées par la corruption, le profit, la misère, les inégalités à faire face ensemble aux périls et à tenter avec discipline et foi en l’avenir à les maîtriser ensemble.
Si le socialisme a un sens c’est dans la réponse collective qu’il apporte à ces temps périlleux. Mais que dire de nous Français quand nous en sommes réduits à avoir y compris un parti communiste incapable de défendre un tel avenir et cherchant dans le maintien de l’existant de quoi exister.



4 août 1789 - 4 août 2020
231 années après :
LA NUIT DU 4 AOÛT : FIN DES PRIVILÈGES !

Les privilèges ont été abolis, grâce à l’intervention du peuple.
Si la chose a été possible en 1789, pourquoi ne le serait-elle plus aujourd’hui ?
Si les inégalités s’accroissent, c’est bien parce qu’existent de nouveaux privilèges.
Une nouvelle Nuit du 4 août reste donc à faire !
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La nuit du 4 août 1789 est une des dates clefs de la Révolution Française. L’ennui, c’est que la période comporte beaucoup de dates clefs. Bien entendu, le choix d’une date, d’un évènement donc, est révélateur de la grille de lecture que nous utilisons pour définir les moments phares de cette Révolution, lesquels nous servent à définir les enseignements que notre présent peut éventuellement en tirer. Il est donc important de ne pas s’en tenir à des vulgates « classiques », mais de tenter de bien cerner le contexte historique de l’évènement choisi.
Destruction du système féodal
La nuit du 4 août est celle où « l’Assemblée nationale a détruit entièrement le régime féodal », pour reprendre les termes du décret du 4 août. C’est vrai. Mais à nuancer fortement. Et ce n’est pas arrivé par hasard. Il y a des causes particulières, et des acteurs spécifiques. Une réalité historique qu’il faut cerner avant que d’en tirer des enseignements.
Les faits sont connus. L’Assemblée nationale, qui s’est définie comme « constituante » à l’occasion du serment du Jeu de Paume – encore une date clef — s’enflamme au soir du 4 août et les députés vont, au cours d’une séance mémorable, jeter à bas le vieux système féodal. C’est, de surcroît, à l’initiative de plusieurs membres des ordres privilégiés (clergé et noblesse) que tout arrive. Le vicomte de Noailles, suivi à la tribune par le Duc d’Aiguillon ouvre le bal. La salle exulte et se lance dans une surenchère qui a marqué l’historiographie des décennies suivantes.
Les propositions sont simples : établir l’égalité fiscale et, au-delà, supprimer les privilèges qui sont l’armature de la France d’Ancien Régime. Ces privilèges sont de deux sortes. Certains pèsent sur l’individu, ainsi, les corvées, et d’autres sont ancrés sur la propriété. Ces derniers, nommés « droits réels » vont finalement être déclarés rachetables. Au cours de la nuit, tout vole en éclats. La Dîme du clergé, les droits de chasse seigneuriaux, les droits de garenne, de colombier, mais aussi les privilèges des communautés, villes, provinces, corporations…
Dans le Mémorial alphabétique (« des droits ci-devant seigneuriaux supprimés et rachetables ; conformément aux Décrets de l’Assemblée nationale, sanctionnés par le Roi »), « ouvrage utile à tous les Propriétaires de Fiefs, Tenanciers et Détempteurs », publie en 1790 par M. Ravaut, Avocat et Procureur au Parlement de Paris, la liste exhaustive de ces privilèges est établie.
En gros, une nuit d’ivresse égalitaire suivie d’une gueule de bois de propriétaires… Car si, de fait, la table est rase au petit matin du 5 août – la séance s’est achevée vers 3 heures -, beaucoup s’empressent de ramasser la vaisselle tombée au sol dans les jours qui suivent. Du 5 au 11 août, d’âpres marchandages accompagnent la rédaction des décrets de l’Assemblée. Ainsi, les droits considérés comme rachetables sont fortement protégés. D’une part, leurs possesseurs, nobles où bourgeois, n’ont pas à fournir la preuve de leurs titres, d’autre part, ils ne peuvent être rachetés que si la communauté (villageoise, seigneuriale…) sur laquelle ils pèsent est unanime dans sa volonté de rachat…
La « Grande Peur »
C’est donc que l’exaltation des députés à abolir les privilèges n’était pas spontanée. Derrière la belle façade égalitaire de la nuit du 4 août se profile la « Grande Peur » paysanne qui a embrasé une vaste partie du territoire entre le 20 juillet et le 6 août 1789. Ce mouvement, une « alarme des plus extraordinaires » selon le prévôt de la maréchaussée du Soissonnais, secoue la France rurale et provoque la réaction de l’Assemblée lors de la nuit du 4 août. Il est souvent lié à des rumeurs qui circulent un peu partout. Des brigands seraient en marche : le tocsin sonne et les villageois, les paysans s’assemblent et s’arment.

Des brigands ? Selon le lieu, ils sont différents. Dans les Alpes, ils viennent du Piémont. Des Anglais auraient débarqué à Brest, des Espagnols franchiraient les Pyrénées. En plein Massif Central, faute de proximité frontalière, c’est le « complot aristocratique » qui fait office de danger. Les peurs sont imaginaires, mais leurs racines solides. Le soldat en maraude, le vagabond sont des classiques de la crainte locale. Cette mobilisation paysanne ne cesse pas à la découverte de l’absence du danger. Elle va trouver un exutoire. Le château seigneurial est partout présent. Il y en a 75 000 dans la France actuelle, même s’ils ne sont pas tous antérieurs à la Révolution Française. C’est donc au château que les paysans vont s’en prendre. Plus précisément aux papiers : les titres brûlent, les « terriers » (recueils des droits seigneuriaux) partent en fumée. Naïveté paysanne : les doubles existent. C’est d’ailleurs une émeute peu violente. Trois morts sont dénombrés dans tout le pays. Les caves des châteaux ont, semble-t-il, davantage souffert que leurs propriétaires.
Cette « Grande Peur » demeure malgré tout étonnante.
D’abord parce qu’elle est liée à la circulation de rumeurs qui sont prises pour argent comptant. Elles se développent à partir de six ou sept foyers bien identifiés aujourd’hui, autour desquels elles s’étendent de village en village. La prise de la Bastille est elle aussi liée à la circulation de rumeurs. Comme quoi l’information est toujours essentielle. Non vérifiée, elle est lourde de réactions qui peuvent être conséquentes.
Ensuite parce qu’elle marque l’entrée en scène du peuple dans le déroulement de la Révolution. Ce qui a commencé lors de la prise de la Bastille.
Enfin parce qu’elle est révélatrice de l’ambiguïté de la représentation nationale. En effet, au-delà de l’image d’Epinal, celle d’une Nation unie contre les privilèges, affamée d’égalité, elle révèle au contraire la coupure entre les représentants et leurs mandants. Coupure au combien durable…
Mais ces rumeurs avaient un fondement réel : le « complot aristocratique » qui en est la cause principale. Au lendemain du 14 Juillet, en effet, le roi a fait masser des troupes autour de Versailles. Cette mesure a été interprétée comme la volonté du pouvoir de dissoudre l’Assemblée afin de restaurer la Monarchie absolue, bref d’arrêter la Révolution. C’est pourquoi la rumeur du « complot aristocratique » se répand et que le peuple s’attaque aux châteaux.
La question du « rachat »
C’est le 11 août 1789, avec le « décret général sur l’abolition du régime féodal », que la fin de la société par ordres de l’ancien régime devient officielle. Le servage est définitivement aboli. Tous les autres droits sont « rachetables », car les seigneurs acceptent l’abolition des droits qui ne rapportaient rien. Les autres étaient « rachetables », par exemple la dîme est abolie, mais en attendant de trouver une solution au financement de l’Eglise, elle continue à être payée. La Constituante organisa le rachat des droits en mars et en mai 1790, soit neuf mois plus tard. Ces modalités tardives et si complexes provoquèrent la colère paysanne. Les paysans recommencèrent à attaquer les châteaux et à détruire les documents qui leur tombaient sous la main. Cette agitation dura jusqu’en 1793. Les paysans voulaient que l’abolition de ce qui causait leur malheur ne soit pas un vain espoir mais une réalité.
Par exemple dans le Périgord : « Tous les paysans refusent de payer les rentes. Ils s’attroupent, font des coalitions, des délibérations portant qu’aucun d’eux ne paiera de rentes, et que si quelqu’un vient à en payer, il sera pendu. Ils vont dans les maisons des seigneurs, des ecclésiastiques et d’autres personnes aisées ; ils y commettent des dégâts, se font rendre des parties de rente, que quelques-uns ont reçues d’abord, se font faire des reconnaissances et des engagements par ceux qui ont vendu le blé perçu ou qu’ils prétendent qui ont été payés de lods et ventes (droit qui accordait au seigneur une part sur les héritages) et autres droits qui ne leur étaient pas dûs. Un gentilhomme, âgé de plus de quatre-vingts ans, a été assailli dans son château par une troupe de paysans qui ont débuté par planter une potence au-devant de la principale porte. Ce seigneur fut si saisi qu’il en mourut subitement. » (Extrait du Mémoire pour les Provinces du Périgord Quercy et Rouergue, par J-B Loys, député du Tiers de Périgueux).
Finalement, ce ne fut qu’avec la guerre et l’emprisonnement de Louis XVI après sa tentative de fuite, que l’Assemblée, pour obtenir le maximum de soutien populaire, mit en œuvre réellement l’abolition des droits féodaux et seigneuriaux. Ce n’est que le 17 Juillet 1793 que les droits seigneuriaux furent définitivement abolis par la Convention et que l’on ne parla plus de rachat.
Une Assemblée nationale « bourgeoise »
A Versailles, l’écho de cette panique paysanne apparaît comme une menace, à la fois contre les privilèges et contre la propriété, qu’elle soit noble ou, c’est fréquemment le cas, bourgeoise. Cependant, l’Assemblée n’a guère le choix. Celui de la répression est impossible et surtout, il permettrait au roi de reprendre la main, après les multiples concessions qu’il a du faire. Il faut donc accompagner le mouvement en lui donnant une traduction juridique. Ce a quoi va s’employer l’Assemblée. Quelle Assemblée, au fait ?
Les députés de l’Assemblée nationale, devenue constituante, sont les élus des Etats Généraux du Royaume. Ils sont au nombre de 1 165. Les Etats Généraux sont une vieille Assemblée, réunie par le roi en cas de difficultés majeures. La dernière réunion date de 1614. Les trois ordres, Clergé, Noblesse et Tiers-Etat sont assemblés lorsque le souverain est aux abois, toutes caisses vides. En général, ils acceptent de financer le roi contre des privilèges divers. La nouveauté en 1789, ce sont les Cahiers de Doléances qui ont été rédigés.
Assemblée d’ordres, les États Généraux comptent 291 représentants du clergé. Mais si le Haut Clergé qui regroupe les grands prélats compte une majorité de nobles, 200 membres de ce groupe sont des curés, proches du Tiers-État et favorables à des réformes. La noblesse avec 270 représentants compte environ 90 députés « libéraux » favorables eux aussi à des réformes. Enfin, le « troisième ordre de la Nation », qui a obtenu du roi le doublement du nombre de ses membres, compte 578 députés. Mais aucun ouvrier, aucun artisan et un seul authentique cultivateur, le « Père Gérard », originaire de Montfort sur Meu, Ille-et-Vilaine. Un des ancêtres de Charles Tillon, d’ailleurs. Le fait que le député Le Guen de Kérangal monte, le soir du 4 août, à la tribune de l’Assemblée « en habit de paysan » et que le marquis de Ferrières, relatant son intervention le présente comme « propriétaire cultivateur » est symbolique : Le Guen de Kérangal est plus propriétaire que cultivateur…
Par contre, parmi ces 578 représentants du Tiers-Etat, et là, ce n’est pas symbolique, il y a 450 hommes de loi ! Cette Assemblée est, de fait, issue de la bourgeoisie. Bourgeoisie éclairée, nourrie de l’idéal des Lumières, consciente de sa valeur et de son rôle. La constitution qu’elle va rédiger séparera les citoyens « actifs » et les citoyens « passifs ». C’est le degré de fortune qui démarque les deux groupes. Pour tous, il est évident qu’un propriétaire ne risque pas de devenir, comme législateur, un aventurier social.
Irruption du peuple
Ils sont de leur temps, ils savent que les nouvelles institutions qu’ils créent s’installent dans un environnement qui, culturellement et sociologiquement, reste largement traditionnel. Mais ils ont compris qu’ils doivent s’appuyer sur le peuple, leur seule arme face au pouvoir royal. Mais ce peuple est à la fois un levier utilisable et un danger potentiel. Et il est en train de devenir un acteur majeur de la Révolution naissante.
Difficile donc de simplifier : un peuple lésé par une représentation qui ne représente que ses propres intérêts. Les députés de la Constituante furent appelés les « Architectes des ruines ». Ce qu’ils ont été. Mais ils portent en eux toute l’ambiguïté de la Révolution. Anatole France, au début du XXème siècle, résume cette ambiguïté en évoquant la conquête majeure de la nuit du 4 août : « Cette majestueuse égalité devant la loi qui permet au plus riche, comme au plus pauvre, de dormir la nuit sous les ponts… ».
Mais peut-on reprocher à ces élus de 1789 les exigences d’aujourd’hui ?
Il n’empêche que les privilèges ont bel et bien été abolis, grâce à l’intervention du peuple. Si la chose a été possible en 1789, pourquoi ne le serait-elle plus aujourd’hui ? Si les inégalités s’accroissent, c’est bien parce qu’existent de nouveaux privilèges. Une nouvelle Nuit du 4 août reste donc à faire !


Le décret du 4 août 1789
Article Premier. - L’Assemblée nationale détruit entièrement le régime féodal, et décrète que, dans les droits et devoirs tant féodaux que censuels, ceux qui tiennent à la mainmorte réelle ou personnelle, et à la servitude personnelle et ceux qui les représentent, sont abolis sans indemnité, et tous les autres déclarés rachetables, et que le prix et le mode du rachat seront fixés par l’Assemblée nationale. Ceux desdits droits qui ne sont point supprimés par ce décret, continueront néanmoins à être perçus jusqu’au remboursement.

2. - Le droit exclusif des fuies et colombiers est aboli ; les pigeons seront enfermés aux époques fixées par les communautés ; et durant ce temps, ils seront regardés comme gibier, et chacun aura le droit de les tuer sur son terrain.

3. - Le droit exclusif de la chasse et des garennes ouvertes est pareillement aboli ; et tout propriétaire a le droit de détruire et faire détruire, seulement sur ses possessions, toute espèce de gibier, sauf à se conformer aux lois de police qui pourront être faites relativement à la sûreté publique.

Toutes capitaineries, même royales, et toutes réserves de chasse, sous quelque dénomination que ce soit, sont pareillement abolies, et il sera pourvu, par des moyens compatibles avec le respect dû aux propriétés et à la liberté, à la conservation des plaisirs personnels du Roi.

M. le Président sera chargé de demander au Roi le rappel des galériens et des bannis pour simple fait de chasse, l’élargissement des prisonniers actuellement détenus, et l’abolition des procédures existant à cet égard.

4. - Toutes les justices seigneuriales sont supprimées sans aucune indemnité ; et néanmoins, les officiers de ces justices continueront leurs fonctions jusqu’à ce qu’il ait été pourvu par l’Assemblée nationale à l’établissement d’un nouvel ordre judiciaire.

5. - Les dîmes de toute nature, et les redevances qui en tiennent lieu, sous quelque dénomination qu’elles soient connues et perçues, même par abonnement, possédées par les corps séculiers et réguliers, par les bénéficiers, les fabriques et tous gens de mainmorte, même par l’ordre de Malte et autres ordres religieux et militaires, même celles qui auraient été abandonnées à des laïques en remplacement et pour option de portion congrue, sont abolies, sauf à aviser au moyen de subvenir d’une autre manière à la dépense du culte divin, à l’entretien des ministres des autels, au soulagement des pauvres, aux réparations et reconstructions des églises et presbytères, et à tous les établissements, séminaires, écoles, collèges, hôpitaux, communautés et autres, à l’entretien desquels elles sot actuellement affectées [...]

6. - Toutes les rentes foncières perpétuelles, soit en nature, soit en argent, de quelque espèce qu’elles soient, quelle que soit leur origine, à quelques personnes qu’elles soient ducs, gens de mainmorte, domaines apanagistes, ordre de Malte, seront rachetables ; les champarts de toute espèce, et sous toute dénomination, le seront pareillement au taux qui sera fixé par l’Assemblée. Défenses sont faites de plus à l’avenir de créer aucune redevance non remboursable.

7.- La vénalité des offices de judicature et de municipalité est supprimée dès cet instant. La justice sera rendue gratuitement ; et néanmoins, les officiers pourvus de ces offices continueront d’exercer leur fonction et d’en percevoir les émoluments, jusqu’à ce qu’il ait été pourvu par l’Assemblée aux moyens de leur procurer leur remboursement.

8. - Les droits casuels des curés de campagne sont supprimés, et cesseront d’être payés aussitôt qu’il aura été pourvu à l’augmentation des portions congrues et à la pension des vicaires ; et il sera fait un règlement pour fixer le sort des curés des villes.

9. - Les privilèges pécuniaires personnels ou réels, en matières de subsides, sont abolis à jamais. La perception se fera sur tous les citoyens et sur tous les biens, de la même manière et dans la même forme […]

11. - Tous les citoyens, sans distinction de naissance, pourront être admis à tous les emplois et dignités ecclésiastiques, civils et militaires, et nulle profession utile n’emportera dérogeance.

12. - A l’avenir, il ne sera envoyé en cour de Rome, en la vice-légation d’Avignon, en la nonciature de Lucerne, aucuns deniers pour annates ou pour quelque autre cause que ce soit ; mais les diocésains s’adresseront à leurs évêques pour toutes les provisions de bénéfices et dispenses, lesquelles seront accordées gratuitement, nonobstant toutes réserves, expectatives et partages de mois, toutes les églises de France devant jouir de la même liberté.

13. - Les déports, droits de côte-morte, dépouilles, vacat, droits censaux, deniers de Saint-Pierre et autres du même genre établis en faveur des évêques, archidiacres, archiprêtres, chapitres, curés primitifs et tous autres, sous quelque nom que ce soit, sont abolis, sauf à pourvoir, ainsi qu’il appartiendra, à la dotation des archidiaconés et des archiprêtrés qui ne seraient pas suffisamment dotés.

14.- La pluralité des bénéfices n’aura plus lieu à l’avenir, lorsque les revenus du bénéfice ou des bénéfices dont on sera titulaire excéderont la somme de trois mille livres. Il ne sera pas permis non plus de posséder plusieurs pensions sur bénéfice, on une pension et un bénéfice, si le produit des objets de ce genre que l’on possède déjà excède la même somme de trois mille livres […]

17. - L’Assemblée nationale proclame solennellement le Roi Louis XVI "Restaurateur de la Liberté française".

18. - L’Assemblée nationale se rendra en corps auprès du Roi, pour présenter à Sa Majesté l’arrêté qu’elle vient de prendre, lui porter l’hommage de sa plus respectueuse reconnaissance, et la supplier de permettre que le Te Deum soit chanté dans sa chapelle, et d’y assister elle-même […] ».
Décret général concernant les droits féodaux supprimés sans indemnité, et ceux déclarés rachetables (15 mars 1790), extraits.
L’Assemblée nationale, considérant qu’aux termes de l’article premier de ses décrets des 4, 6, 7, 8 et 11 août 1789, le régime féodal est entièrement détruit ; qu’à l’égard des droits et des devoirs féodaux ou censuels, ceux qui dépendaient ou étaient représentatifs, soit de la mainmorte personnelle ou réelle, soit de la servitude personnelle, sont abolis sans indemnités ; qu’en même temps tous les autres droits sont maintenus jusqu’au rachat, par lequel il a été permis aux personnes qui en sont grevées de s’en affranchir, et qu’il a été réservé de développer par une loi particulière les effets de la destruction du régime féodal, ainsi que la distinction des droits abolis d’avec les droits rachetables, a décrété et décrète :
Titre Premier
Des effets généraux de la destruction du régime féodal
Article Premier. - Toutes distinctions honorifiques, supériorité et puissance résultant du régime féodal, sont abolies. Quant à ceux des droits utiles qui subsisteront jusqu’au rachat, ils sont entièrement assimilés aux simples rentes et charges foncières [24 février] […].
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