vendredi 14 novembre 2014

LES ATANASIOS DU 11 NOVEMBRE: PETITS, FAIBLES, SANS JUS NI CASTE


SAINT SEVER.
 
11 NOVEMBRE: DÉCEVANTS ATANASIOS DE MALABAT.

Les novillos de Pascal FASOLO ont déçu les aficionados. Certains étaient venus de très loin pour encourager la peña Jeune Aficion dans son travail et sa pédagogie à porter haut la flamme taurine aficionada, et pour juger du comportement des Atanasios qui ont grandi à deux pas d’ici, dans la propriété du fer de « Malabat », à Brocas les Forges. Trop justes de trapio, morillos inexistants, ils avaient certes de belles têtes et de jolies armures, ouvertes et astifinas, mais ils souffraient d’une grande faiblesse, la moindre piquette les faisaient s’agenouiller sous le peto des cavaliers, qui levaient très vite leurs lances dès le moindre contact avec le cuir, à tel point que les remises en suerte à 10 ou 15 mètres n’eurent pas grande signification, sinon satisfaire les fantaisies du président bayonnais aux surprenantes décisions, qui octroya plus tard une oreille ridicule devant une forêt de 15 mouchoirs. Oui : QUINZE mouchoirs !! Pour un millier de spectateurs !! Mais il y a bien longtemps que le ridicule ne tue plus. Et tous les organisateurs continuent immanquablement de faire appel à des « personnalités reconnues », selon la formule à la mode, pour présider des courses qui mériteraient un peu plus de recherche de sérieux dans les compétences. De plus, les novillos ne cessèrent de brâmer dès leur sortie dans le ruedo, et jusqu’à leur mort, jusqu’à l’insupportable, comme des veaux que l’on vient tout juste de séparer de leurs mères. Peu de caste, pas de forces, pas de trapio, incapables de pousser sous la pique, de très petits gabarits, tout juste dignes de la novillada sans picador. Beaucoup trop tôt, de l’avis de nombreux voisins de tendidos, pour sortir de tels becerros en piquée, une aventure plus vouée à l’échec qu’au succès, et qui risque plus de desservir les efforts du courageux éleveur de la Chalosse que de lui ouvrir les portes du succès.
Pïètre consolation : la plupart des Malabat ont paru aller « a màs », c’est peut-être leur extrême faiblesse du début qui a pu laisser cette illusion, il n’en fallait pas plus pour déchainer les palmas d’un public sensible aux frimats de Novembre, le seul moyen pour sortir les mains des poches et se réchauffer étant d’applaudir le moindre signe de destoreo, et il n’en manqua pas tout au long de cette tarde grise.
Premier novillero, Mario DIEGUEZ : il est en piquée depuis 5 ans, depuis le 23 Août 2009 ! Tout droit sorti des écoles taurines de l’uniformité, il lui reste beaucoup, beaucoup, à apprendre. Trop, sans doute, pour pouvoir poursuivre une carrière qui n’est pas faite pour la plupart de ceux qui y prétendent. Approximation, pico à outrance, pasitos jambe droite en marche arrière, ce sont les novillos qui commandaient un garçon dépassé, sans aucun dominio.
Dans la continuité des combines actuelles, soutenues par les gueulantes des peons plus quémandeurs de trophées que prodigues de bons conseils, Miguel Angel SILVA – début en piquée en mars 2013 - a, à mon goût, fait durer le supplice : faenas longuettes, profilées, là aussi sans aucune domination, notamment à son second cornu pour lequel il obtint une oreillette soldée par un palco fâché avec les calculs mathématiques – il laissa les avis dépasser de deux ou trois minutes et sortit un drap blanc pour moins de 20 mouchoirs -, l’aburrimiento qui planait sur les gradins se transforma par la magie des gogos sans réaction en vuelta triomphale. Certains trouveront sans doute que j’exagère....Et pourtant....

Le Colombien Juan de CASTILLA a certainement eu les plus beaux gestes de cette triste tarde : il s’est continuellement accroché avec application, quelques naturelles de qualité, une estocade engagée, l’oreille de son second opposant m’a paru avoir plus de raison et de poids que celle de son compagnon de cartel. D’autant plus qu’il vient tout juste de débuter en piquée, le 30 Août 2014. A revoir...

Le plus : on a revu les copains, ceux de loin ou de plus près. Les jeunes copains AFICIONADOS, cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant. Quelques heures de partage....D’amitié... Sans quoi la vie ne serait pas ce qu’elle est. En attendant l’an qué ben.

On a vu aussi quelques petits manuscrits exhibés silencieusement, cette fois, par une poignée d’irréductibles animalistes.... Sur un papier :« LA MORT N’EST PAS UN SPECTACLE ».
Comme si là était le sens profond de la corrida....
Pauvres ignares !!