SAINT SEVER.
11 NOVEMBRE: DÉCEVANTS ATANASIOS DE MALABAT.
Les
novillos de Pascal FASOLO ont déçu les aficionados. Certains
étaient venus de très loin pour encourager la peña Jeune Aficion
dans son travail et sa pédagogie à porter haut la flamme taurine
aficionada, et pour juger du comportement des Atanasios qui ont
grandi à deux pas d’ici, dans la propriété du fer de
« Malabat », à Brocas les Forges. Trop justes de trapio,
morillos inexistants, ils avaient certes de belles têtes et de
jolies armures, ouvertes et astifinas, mais ils souffraient d’une
grande faiblesse, la moindre piquette les faisaient s’agenouiller
sous le peto des cavaliers, qui levaient très vite leurs lances dès
le moindre contact avec le cuir, à tel point que les remises en
suerte à 10 ou 15 mètres n’eurent pas grande signification,
sinon satisfaire les fantaisies du président bayonnais aux
surprenantes décisions, qui octroya plus tard une oreille ridicule
devant une forêt de 15 mouchoirs. Oui : QUINZE mouchoirs !!
Pour un millier de spectateurs !! Mais il y a bien longtemps que
le ridicule ne tue plus. Et tous les organisateurs continuent
immanquablement de faire appel à des « personnalités
reconnues », selon la formule à la mode, pour présider des
courses qui mériteraient un peu plus de recherche de sérieux dans
les compétences. De plus, les novillos ne cessèrent de brâmer dès
leur sortie dans le ruedo, et jusqu’à leur mort, jusqu’à
l’insupportable, comme des veaux que l’on vient tout juste de
séparer de leurs mères. Peu de caste, pas de forces, pas de trapio,
incapables de pousser sous la pique, de très petits gabarits, tout
juste dignes de la novillada sans picador. Beaucoup trop tôt, de
l’avis de nombreux voisins de tendidos, pour sortir de tels
becerros en piquée, une aventure plus vouée à l’échec qu’au
succès, et qui risque plus de desservir les efforts du courageux
éleveur de la Chalosse que de lui ouvrir les portes du succès.
Pïètre
consolation : la plupart des Malabat ont paru aller « a
màs », c’est peut-être leur extrême faiblesse du début
qui a pu laisser cette illusion, il n’en fallait pas plus pour
déchainer les palmas d’un public sensible aux frimats de Novembre,
le seul moyen pour sortir les mains des poches et se réchauffer
étant d’applaudir le moindre signe de destoreo, et il n’en
manqua pas tout au long de cette tarde grise.
Premier
novillero, Mario DIEGUEZ : il est en piquée depuis 5 ans,
depuis le 23 Août 2009 ! Tout droit sorti des écoles taurines
de l’uniformité, il lui reste beaucoup, beaucoup, à apprendre.
Trop, sans doute, pour pouvoir poursuivre une carrière qui n’est
pas faite pour la plupart de ceux qui y prétendent. Approximation,
pico à outrance, pasitos jambe droite en marche arrière, ce sont
les novillos qui commandaient un garçon dépassé, sans aucun
dominio.
Dans
la continuité des combines actuelles, soutenues par les gueulantes
des peons plus quémandeurs de trophées que prodigues de bons
conseils, Miguel Angel SILVA – début en piquée en mars 2013 - a,
à mon goût, fait durer le supplice : faenas longuettes,
profilées, là aussi sans aucune domination, notamment à son second
cornu pour lequel il obtint une oreillette soldée par un palco fâché
avec les calculs mathématiques – il laissa les avis dépasser de
deux ou trois minutes et sortit un drap blanc pour moins de 20
mouchoirs -, l’aburrimiento qui planait sur les gradins se
transforma par la magie des gogos sans réaction en vuelta
triomphale. Certains trouveront sans doute que j’exagère....Et
pourtant....
Le
Colombien Juan de CASTILLA a certainement eu les plus beaux gestes de
cette triste tarde : il s’est continuellement accroché avec
application, quelques naturelles de qualité, une estocade engagée,
l’oreille de son second opposant m’a paru avoir plus de raison et
de poids que celle de son compagnon de cartel. D’autant plus qu’il
vient tout juste de débuter en piquée, le 30 Août 2014. A
revoir...
Le
plus : on a revu les copains, ceux de loin ou de plus près. Les
jeunes copains AFICIONADOS, cela va sans dire, mais cela va mieux en
le disant. Quelques heures de partage....D’amitié... Sans quoi la
vie ne serait pas ce qu’elle est. En attendant l’an qué ben.
On a
vu aussi quelques petits manuscrits exhibés silencieusement, cette
fois, par une poignée d’irréductibles animalistes.... Sur un
papier :« LA MORT N’EST PAS UN SPECTACLE ».
Comme
si là était le sens profond de la corrida....
Pauvres ignares !!