mardi 21 avril 2020

MARÉCHAL, LES VOILÀ. LA BÊTE IMMONDE RÔDERA ENCORE LONGTEMPS

Vu d’Autriche.

Avec le confinement, les dénonciations se multiplient en France

Publié le

La police ne compte plus le nombre d’appels dénonçant des entorses au confinement. Des comportements qui s’expliquent par la peur d’être malade, mais qui restent contestables, estime Der Standard.
“Le téléphone de la police n’arrête pas de sonner”, constate Der Standard, car “les Français dénoncent leurs voisins”. C’est le cas de “monsieur Dupont” qui, “debout derrière ses rideaux, regarde les enfants jouer dans la rue, avant de composer le 17”, décrit le quotidien autrichien. Ou bien, parfois, dans une lettre qu’il laisse anonyme, “il se plaint de quelques riverains qui ne respectent pas le confinement”.
Si d’autres “informateurs sont plus subtils” que M. Dupont, les dénonciations, pourtant assez “taboues” en France, sont de plus en plus courantes pendant cette pandémie, poursuit le journal. Dans certaines zones de l’Est de la France, elles représentent même près de 70 % des appels d’urgence, explique un membre du syndicat de police Alternative :
On nous dit qu’une personne a promené son chien quatre ou cinq fois dans la même journée ; qu’une autre est allée faire des courses à plusieurs reprises ou encore que des jeunes ont fait du sport.”
Dans certains cas, inspirée par la volonté de nuire, la dénonciation confine à la délation. Sans compter les plaintes qui ciblent les personnels soignants : mi-avril, un couple a même été condamné à Bayonne parce qu’il envoyait des lettres à des voisines infirmières, les incitant à déménager.

La figure du corbeau

“La raison de ces comportements est, bien sûr, la crainte d’une infection par le Covid-19”, indique Der Standard. Et, dans la plupart des cas, “ceux qui s’autoproclament ‘gardiens de l’ordre public’ restent anonymes. Un peu comme la légendaire figure du ‘corbeau’, présent dans de nombreux films policiers français”.
Mais ces attitudes divisent. Si certaines municipalités sont allées jusqu’à les encourager – comme à Montgeron, dans l’Essonne, où la maire a invité les habitants à signaler les entorses aux mesures du confinement –, d’autres appellent au contraire “ouvertement à s’abstenir de dénoncer”.
C’est le cas dans le XXe arrondissement de Paris, rapporte le journal autrichien. Interrogée, la municipalité souligne ainsi : “Nous recevons une avalanche de dénonciations, d’appels téléphoniques, de mails, voire de photos. Mais il est tout simplement interdit de prendre en photo, depuis sa fenêtre, des parents qui se dégourdissent les jambes avec leurs enfants !” Surtout, rappellent les élus, “les numéros d’urgence, comme leur nom l’indique, doivent être réservés aux situations d’urgence”.

D'après l’ensemble des éléments disponibles, le nouveau type de coronavirus est d'origine animale, a assuré ce 21 avril l'Organisation mondiale de la santé (OMS), indiquant qu'il ne s'agit donc pas d'une manipulation de laboratoire.
Published by PCF Littoral - d

MÉFIANCE.

Le billet du Dr Christophe Prudhomme MÉDECIN AU SAMU 93

21 Avril 2020, 18:03pm
| Publié par BLOG-PCF-ARRAS
Le billet du Dr Christophe Prudhomme MÉDECIN AU SAMU 93

Méfiance

Le premier ministre et le ministre de la Santé ont voulu faire oeuvre de «pédagogie», dimanche soir.

Mais, une fois de plus, la stratégie proposée pour la levée du confinement est imposée par la pénurie des outils essentiels dont nous avons besoin pour gérer cette épidémie.
Nous le répétons et l’exemple de certains pays étrangers est là pour le confirmer: les masques et les tests nous ont manqué et continuent à nous manquer. En effet, pour détecter et confiner de manière stricte et sélective, il faut que chacun puisse être testé au moindre doute, et pas seulement en cas de symptômes, isolement sélectif veut dire absence de contact rapproché, y compris dans le milieu familial, et pour ceux qui vivent seuls, par exemple le portage des repas pour éviter les sorties.

Sur les masques, la multiplication des initiatives de bonne volonté pour bricoler des masques en tissu est une solution au rabais. Des masques de ce type, de fabrication artisanale, sans aucun contrôle de qualité, sont moins efficaces que des masques chirurgicaux.
Une fois de plus, ceux qui nous gouvernent ne nous ont pas présenté une stratégie validée par des données de santé publique, mais bien des mesures motivées par leur incapacité à nous fournir les moyens nécessaires à la reprise d’activité. Éviter de nouvelles contaminations doit rester la priorité, car notre système hospitalier est au bout du rouleau et ne pourra pas encaisser une deuxième vague.

Cela ne peut se faire en maintenant un confinement total de la population, dont l’efficacité est certaine, mais qui a été motivé, au début de l’épidémie, uniquement par notre incapacité à détecter les premières personnes contaminées, pour les isoler elles, et elles seules.

De fait, les explications confuses et incomplètes de MM. Philippe et Véran n’inspirent pas confiance. Or, celle-ci est absolument nécessaire pour que les citoyens puissent adopter un comportement adapté, réfléchi et librement consenti.

Les soignants le savent bien. Comment croire que le malade continuera à prendre des médicaments, qui ont tous des effets secondaires, s'il n’a pas reçu des explications convaincantes sur le rapport bénéfice-risque favorable?
Alors, Messieurs les ministres, arrêtez de nous mener en bateau, jouez cartes sur table, reconnaissez vos erreurs et vos limites. •

Réouverture des établissements scolaires : poser les enjeux de classe signifie dépasser la simple question du confinement

mardi 21 avril 2020 par Unité CGT
L’annonce de Macron, lundi 13 avril, de rouvrir les établissements scolaires à partir du 11 mai a révélé la volonté du patronat et du gouvernement d’accélérer la reprise de l’activité économique. En France, et selon l’OFCE, ce sont près de 300 000 ouvriers et ouvrières, et plus de 300 000 employés non qualifiés qui sont concernés par la garde d’enfants.
Il ne faut pas se laisser tromper par le discours pathétique de Macron : la vie, les loisirs, et la sécurité des travailleurs lui importent peu. Pour Macron et son monde, seul compte le marché, la lutte concurrentielle des monopoles, les profits. Ainsi va la société capitaliste.
Si l’Éducation nationale n’est pas vitale à la sécurité sanitaire, elle est par contre nécessaire pour un plus large redémarrage de l’économie. La situation exceptionnelle que nous vivons souligne par ailleurs l’importance des anciens CHSCT que Macron a détruit, d’abord en tant que ministre, puis en tant que président. Cette instance doit être rétablie et réunie afin de garantir à tous les travailleurs la sécurité au travail.
Soyons clair, le confinement réel n’a jamais eu lieu et n’aura jamais lieu !
Dans tous les secteurs économiques, dans toutes les entreprises, le maintien ou la reprise de l’activité économique s’est toujours réalisée en dépit du respect des consignes sanitaires. Si le confinement est social et politique, il n’est certainement pas économique.
Depuis le 17 mars, des millions de travailleurs, relevant de secteurs économiques pourtant non essentiels à la sécurité sanitaire de la population, ont ainsi été contraints par le patronat de continuer à produire.
Jusqu’à sa condamnation, Amazon n’avait par exemple jamais cessé les livraisons de produits non essentiels à la santé de la population. Soulignons d’ailleurs que dès le 20 mars, l’UIMM, la Cfdt-Métallurgie, FO-Métaux, le CFE-CGC-Métallurgie, avaient signé un accord afin de permettre à l’industrie métallurgique de « retrouver un niveau d’activité satisfaisant ».
Pourtant, la Directe Auvergne-Rhône-Alpes avait depuis le début dénoncé l’impossibilité pour les travailleurs et travailleuses de suivre les règles de distanciation sociale, ainsi que l’absence de produits désinfectants à leur disposition. De même, la Direccte Bourgogne-Franche-Comté avait pointé du doigt les nombreux défauts d’entretien des locaux et du matériel.
Les nombreuses luttes menées courageusement par les travailleurs et les travailleuses dans de nombreux secteurs d’activité, qu’Unité CGT a relayé, sont la preuve de la nécessité de poursuivre l’activité syndicale et d’intensifier la lutte, car si ce gouvernement ne mène pas la guerre au virus, il dirige bien ses coups contre les travailleurs et les travailleuses.

Le confinement sert de prétexte à la casse de nos libertés et de nos droits, et anesthésie notre capacité à les défendre

Macron ne mène pas la guerre au virus pour défendre la population. Par contre, il mène une véritable guerre sociale contre les travailleurs. Profitant de l’état d’urgence sanitaire, Macron et son gouvernement se sont ainsi empressés d’abattre par ordonnance nos conquis sociaux : remise en cause des 35h, des congés payés, des RTT, généralisation du travail le dimanche, suppression des cotisations patronales qui ouvre la voie au démantèlement de la Sécurité sociale
Le confinement a permis d’accélérer la mise en place de ces mesures anti-sociales car les travailleurs sont privés de leurs libertés démocratiques les plus fondamentales.

Toutes les mesures liberticides prises au nom du confinement – interdiction des rassemblements, atteinte à l’exercice du droit constitutionnel de grève, alors même que la production demeure ininterrompue – doivent nous interroger et nous inciter à l’action.

Qu’adviendra-t-il de nos droits et libertés après le confinement ? Rappelons-nous que c’est Macron qui a inscrit dans le droit ordinaire des mesures exceptionnelles liées à l’état d’urgence. Demain, au nom de notre propre « protection », nous empêchera-t-il de nous rassembler pour défendre nos droits ?
Alors que les éditocrates annoncent des lendemains qui chantent, c’est sous un état d’urgence sanitaire permanent qu’il faut s’attendre à vivre.

Le confinement nous a été imposé, il n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les organisations syndicales. Aujourd’hui, seul l’exercice et la défense de nos droits doivent nous imposer la ligne de conduite à suivre. Notre seul juge doit être notre conscience politique.

Fixer les conditions de la reprise
Le seul objectif du gouvernement et du patronat est de nous priver de nos conquis sociaux et de nos libertés démocratiques. C’est donc à nous, travailleurs et travailleuses, qu’il appartient, par l’exercice et pour la défense de nos droits de sonner l’heure de la reprise. Personne d’autre, et certainement pas les voyous en col blanc au pouvoir, n’a le droit de décider à notre place.
Les travailleurs ont des représentants élus et légitimes, c’est donc bien l’avis des organisations syndicales qui doit conditionner la possibilité d’une éventuelle reprise ou du maintien d’une quelconque activité.
Il est évident que l’état actuel du service public hospitalier en particulier, et des secteurs de l’industrie pharmaceutique et médicale en générale, accentue les effets de la crise sanitaire. Il appartient à l’État de prendre toutes les mesures nécessaires à l’amélioration de la prise en charge des malades, en rouvrant des lits et des centres hospitaliers.
Il appartient à l’État de relancer dès maintenant la production industrielle des masques, du gel, et de tous les produits à même de limiter la propagation du virus. La CGT, à de nombreuses reprises, a rappelé « l’existence de capacités industrielles non utilisées ».
Les choix du patronat et du gouvernement sont des choix de classe. Soyons clairs, le gouvernement et le patronat ne seront pas capables de garantir notre sécurité et notre santé au travail. Nous devons refuser l’aseptisation de nos combats, de notre lutte, de nos vies.
À l’approche du 1er mai, il nous appartient de réfléchir aux modalités d’actions concrètes qui permettront de faire entendre la voix des travailleurs et travailleuses de ce pays.

 Il appartient à nos différentes structures syndicales de poser et défendre les enjeux de classe de la reprise et de la lutte.
Blog ANC

Edgar Morin : « Cette crise nous pousse à nous interroger sur notre mode de vie, sur nos vrais besoins masqués dans les aliénations du quotidien »

mardi 21 avril 2020 par Propos recueillis par Nicolas Truong Extraits tirés du Blog Assoc.Nationale des Communistes. Article complet à lire sur ce blog.

Dans un entretien au « Monde », le sociologue et philosophe estime que la course à la rentabilité comme les carences dans notre mode de pensée sont responsables d’innombrables désastres humains causés par la pandémie de Covid-19.

La pandémie due à cette forme de coronavirus était-elle prévisible ?
Toutes les futurologies du XXe siècle qui prédisaient l’avenir en transportant sur le futur les courants traversant le présent se sont effondrées. Pourtant, on continue à prédire 2025 et 2050 alors qu’on est incapable de comprendre 2020. L’expérience des irruptions de l’imprévu dans l’histoire n’a guère pénétré les consciences. Or, l’arrivée d’un imprévisible était prévisible, mais pas sa nature. D’où ma maxime permanente : « Attends-toi à l’inattendu. »
De plus, j’étais de cette minorité qui prévoyait des catastrophes en chaîne provoquées par le débridement incontrôlé de la mondialisation techno-économique, dont celles issues de la dégradation de la biosphère et de la dégradation des sociétés. Mais je n’avais nullement prévu la catastrophe virale.
Il y eut pourtant un prophète de cette catastrophe : Bill Gates, dans une conférence d’avril 2012, annonçant que le péril immédiat pour l’humanité n’était pas nucléaire, mais sanitaire. Il avait vu dans l’épidémie d’Ebola, qui avait pu être maîtrisée assez rapidement par chance, l’annonce du danger mondial d’un possible virus à fort pouvoir de contamination, il exposait les mesures de prévention nécessaires, dont un équipement hospitalier adéquat.
Mais, en dépit de cet avertissement public, rien ne fut fait aux États-Unis ni ailleurs. Car le confort intellectuel et l’habitude ont horreur des messages qui les dérangent.
Comment expliquer l’impréparation française ?
Dans beaucoup de pays, dont la France, la stratégie économique des flux tendus, remplaçant celle du stockage, a laissé notre dispositif sanitaire dépourvu en masques, instruments de tests, appareils respiratoires ; cela joint à la doctrine libérale commercialisant l’hôpital et réduisant ses moyens a contribué au cours catastrophique de l’épidémie.
Face à quelle sorte d’imprévu cette crise nous met-elle ?
Cette épidémie nous apporte un festival d’incertitudes. Nous ne sommes pas sûrs de l’origine du virus : marché insalubre de Wuhan ou laboratoire voisin, nous ne savons pas encore les mutations que subit ou pourra subir le virus au cours de sa propagation. Nous ne savons pas quand l’épidémie régressera et si le virus demeurera endémique. Nous ne savons pas jusqu’à quand et jusqu’à quel point le confinement nous fera subir empêchements, restrictions, rationnement.
Nous ne savons pas quelles seront les suites politiques, économiques, nationales et planétaires de restrictions apportées par les confinements. Nous ne savons pas si nous devons en attendre du pire, du meilleur, un mélange des deux : nous allons vers de nouvelles incertitudes.

Des remèdes peuvent apparaître là où on ne les attendait pas.
La science est ravagée par l’hyperspécialisation, qui est la fermeture et la compartimentation des savoirs spécialisés au lieu d’être leur communication. Et ce sont surtout des chercheurs indépendants qui ont établi dès le début de l’épidémie une coopération qui maintenant s’élargit entre infectiologues et médecins de la planète. La science vit de communications, toute censure la bloque. Aussi nous devons voir les grandeurs de la science contemporaine en même temps que ses faiblesses.



« En somme, un minuscule virus dans une ville ignorée de Chine a déclenché le bouleversement d’un monde »



Assiste-t-on à une véritable prise de conscience de l’ère planétaire ?
J’espère que l’exceptionnelle et mortifère épidémie que nous vivons nous donnera la conscience non seulement que nous sommes emportés à l’intérieur de l’incroyable aventure de l’Humanité, mais aussi que nous vivons dans un monde à la fois incertain et tragique. La conviction que la libre concurrence et la croissance économiques sont panacées sociales universelles escamote la tragédie de l’histoire humaine que cette conviction aggrave.
La folie euphorique du transhumanisme porte au paroxysme le mythe de la nécessité historique du progrès et celui de la maîtrise par l’homme non seulement de la nature, mais aussi de son destin, en prédisant que l’homme accédera à l’immortalité et contrôlera tout par l’intelligence artificielle. Or, nous sommes des joueurs/joués, des possédants/possédés, des puissants/débiles.
Si nous pouvons retarder la mort par vieillissement, nous ne pourrons jamais éliminer les accidents mortels où nos corps seront écrabouillés, nous ne pourrons jamais nous défaire des bactéries et des virus qui sans cesse s’auto-modifient pour résister aux remèdes, antibiotiques, antiviraux, vaccins.

Note de P. 
Né en 1921, ancien résistant, sociologue et philosophe, penseur transdisciplinaire et indiscipliné, docteur honoris causa de trente-quatre universités à travers le monde, Edgar Morin est, depuis le 17 mars, confiné dans son appartement montpelliérain en compagnie de sa femme, la sociologue Sabah Abouessalam.

POURQUOI LUXFER NE SERA PAS SAUVÉ?......


Mardi 21 Avril 2020 
 

La France n'est pas aux travailleurs, elle est à 500 familles qui la pillent

L'UE est au seul chevet de l'économie, des capitalistes et autres spéculateurs. Alors que l'Italie s'enfonçait dans une crise sanitaire inédite, l'UE parlait que de règles de discipline budgétaires. Cette fois, c'est sur les nationalisations que l'union européenne gronde. Il est hors de question de créer une "distorsion de concurrence" du marché financier


Covid-19 : Pourquoi Luxfer ne sera pas sauvé ? Parce que l'Union européenne ne veut pas de nationalisations
 
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire se disait prêt à aller jusqu’à nationaliser des entreprises pour “protéger notre patrimoine industriel”. Force est de constater qu'à ce jour aucune entreprise de notre "patrimoine industriel” et nécessaire pour lutter contre la pandémie de Covid-19 n'a été nationalisée.

L'exemple le plus parlant, et il y en a d'autres, est l'usine Luxfer dans le Puy-de-Dôme. La seule usine en Europe produisant des bouteilles d’oxygène, est aujourd'hui menacée et le gouvernement a refusé sa nationalisation.

Ceci s'explique, sans dédouaner le gouvernement français qui a habitué à changer d'avis toutes les semaines, par l'Union européenne qui exige de ses états membres un rejet catégorique de toute nationalisation, même partielle.

La commissaire européenne à la concurrence Margrethe Vestager (membre du Parti social-Gauche radicale du Danemark), explique ce lundi 20 avril dans L'Opinion que les nationalisations créeraient une distorsion de la concurrence et que les Etats doivent verser des subventions aux entreprises, selon le cadre temporaire pour les aides publiques, en rejetant les nationalisations.

Protéger le marché spéculatif avant tout!

Pour la commissaire, la vente des actions d’entreprise ne pose pas de problème, "mais s’il s’agit d’une vraie recapitalisation publique, où l’Etat verse de l’argent, attention". Pour la commissaire, le retour de l'Etat dans les entreprises ne serait qu'une "distorsion de concurrence” et une menace sur les marchés financiers.

La commissaire invitant "les managers (les patrons - ndlr) à ce que l’Etat se retire". Donc il ne faut pas que ces entreprises recapitalisées puissent verser des dividendes ou faire des rachats d’actions”.

Décidément cette Union européenne ne vise qu'à protéger les monopôles des capitalistes et autres parasites d'actionnaires. La fameuse solidarité européenne n'est pas pour les habitant.e.s des états membres, mais bien pour les marchés financiers, les banques et les capitalistes.

Un postier répond au lynchage médiatique

Lettre d’un non-héros du quotidien
Depuis le début de la crise, les postiers subissent un lynchage médiatique, accusés de ne pas assez se sacrifier pour l’effort de « guerre ». Lettre d’un postier grenoblois à la presse.
Je suis postier en CDI, et je continue de bosser pendant le confinement. Le 28 mars dernier, Le Daubé (surnom du quotidien régional Le Dauphiné Libéré) a publié un grand article, pour une fois non signé et énervé, intitulé « Quand La Poste vous prive de votre journal  ». Et tous les journaux se sont passé le mot criant à une « rupture de service public préjudiciable à l’information et aux entreprises » et critiquant le choix de la direction de La Poste de ne distribuer le courrier pendant le confinement plus que trois jours par semaine, les mercredis, jeudis et vendredis. Pour rajouter au drame les journaux interrogeaient des retraités émus de ne plus pouvoir lire leur journal le matin. Puis la télévision a emboîté le pas, même TF1 était outrée par les fermetures de nombreux bureaux de Poste et les pauvres retraités qui ne peuvent plus retirer leurs économies.
Et puis la déferlante médiatique s’est transformée en lynchage en règle contre les postiers. Tandis que les infirmières et les caissières étaient des héroïnes, nous, les postiers, on était des salauds, des déserteurs et en plus la fente des boites aux lettres est trop petite pour mettre les grosses enveloppes. Alors tout ça m’a mis en colère.
Colère tout d’abord parce que La Poste avait fait n’importe quoi et continuait gaiement ses affaires. Dans les centres de tri, chez les facteurs, les chauffeurs, aux guichets, aucun signe de masque, pas de gants, très peu de gel, pas de vitres entre le public et les postiers. Des syndicats ont mené la bataille pour imposer des choses très basiques, que La Poste daigne commander des plexiglass et des masques. Mes collègues ont bricolé des hygiaphones avec des bâches plastiques et d’autres se sont débrouillés pour trouver des masques et du gel à gauche à droite pendant que la direction nationale était aux abonnés absents.
Entassés casiers contre casiers, les facteurs tombaient malade les uns après les autres et les centre courriers devenaient des foyers de contagion du virus, des clusters postaux. À Saint-Laurent du Pont, Moirans, Saint-Marcellin, Grenoble, des facteurs se sont saisis du droit de retrait pour dénoncer le manque de mesures de prévention et de protection. Des alertes pour « danger grave et imminent  » ont été déposées par les syndicats dans plein de centres, comme à Moirans où six salariés ont été contaminés. Il aura fallu les interventions du syndicat et de l’inspection du travail pour que le centre soit fermé pour être désinfecté. Et puis la plainte en référé de SUD le 25 mars qui a mis un coup de Calgon à la direction de La Poste. Étrangement ils ont rapidement trouvé des masques et du gel dans leurs réserves, puis des plexiglass sont arrivés le premier avril, mais en nombre insuffisant - comme une blague de mauvais goût. Et encore à ce jour de nombreux postiers travaillent sans masques.
Dans le même temps une tornade de colis Amazon déferlait dans le réseau postal. Des clients confinés se lâchaient frénétiquement sur les achats en ligne sans penser aux travailleurs invisibles derrière l’écran. Les hubs logistiques comme ceux de Fedex à Roissy et les entrepôts Amazon apparaissent eux aussi comme des foyers d’infection dénués d’équipements de protection.
L’urgence de stopper la machine était évidente. On réclamait une pause, qu’on coupe le contact avec Amazon, qu’on redéfinisse un service public vital aux besoins de la population. À ce jour, La Poste ne veut toujours rien entendre : « Le PDG de la Poste se refuse à faire la police du colis quand certains appellent à refuser des envois jugés non-essentiels. Il préfère en appeler à la responsabilité des clients et des chargeurs  » nous informe Le Daubé du 2 avril. En d’autres termes, profiter du contexte et de la mise à l’arrêt du concurrent Mondial Relay pour doper les volumes. Le 9 avril, le PDG de La Poste se félicite même sur Europe 1 : « Jamais il n’y a eu autant d’envois de colis ! ».
Sur le terrain la situation reste chaotique. Ce virus a été un révélateur de ce qui se déroule en temps normal de façon moins spectaculaire. A force de travailler en flux tendu, en sous-effectif, à force d’exploiter les sous-traitants, de faire défiler les intérimaires et les alternants, La Poste a perdu toute résilience. Déjà en temps normal on n’a plus de remplaçant pour ouvrir les bureaux en cas d’absence tandis que la moitié des bureaux ont fermé en 15 ans. Déjà en temps normal les « tournées à découvert » sont banales, les livraisons de colis sont aléatoires, et les journaux distribués en fin d’après-midi avec l’éclatement des horaires de travail imposée par les dernières restructurations. Et là, avec des parents contraints de rester à la maison, des alternants sommés par le ministère de l’éducation de rentrer et des centaines de malades, tout s’est effondré, la ruine est devenue visible.
C’est dans ce contexte qu’est tombée cette décision lunaire, annoncée sans concertation, de distribuer le courrier seulement trois jours d’affilée par semaine, alors qu’il aurait été plus judicieux de distribuer un jour sur deux en alternant deux « brigades étanches » de facteurs comme proposaient les syndicats pour limiter le risque sanitaire. Peu importe, le mal était fait, c’était nous les salauds.
Alors j’ai aussi de la colère contre cette presse égocentrique et capricieuse qui parle de nous sans nous interroger, sans enquêter. Et je doute que ce soit la déconfiture du service public qui chagrine les patrons de presse, mais plutôt la perte d’abonnés et surtout la chute des recettes publicitaires provoquées par l’arrêt de la distribution quotidienne. Pour mieux dénoncer la « rupture de service public  » les médias ont rappelé l’aide annuelle de l’État de 100 millions d’Euros à La Poste en échange de garantir la distribution des journaux 6 jours sur 7. Ce qu’ils oublient de dire, c’est que la presse touche des centaines de millions d’euros d’ « aide au portage » de la part de l’État (1 233 000 euros en 2017 rien que pour Le Daubé), et bénéficie d’un tarif postal de presse très avantageux, comme tout un tas de torchons n’ayant pas grand-chose à voir avec de l’information générale (magazines de loisirs ou d’assurances). Ce tarif subventionné est-il juste, sachant qu’il ne bénéficie pas à de plus petits titres dénués de publicités comme La Hulotte ou Le Postillon  ?
En hurlant à la « rupture de service public », les médias sont passés complètement à côté des décisions et des enjeux chamboulant la Poste depuis des années. La Poste n’est plus qu’un fantôme de service public, c’est une société anonyme depuis dix ans, une machine à fric. Elle vient de vivre très discrètement une des dernières phases de privatisation ce 4 mars 2020. Par un montage financier tortueux, la Banque Postale, filiale de La Poste, a pris contrôle de l’assureur privé CNP, côté en bourse, grâce au transfert des parts de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) qui est passée en échange à 66 % du capital du Groupe La Poste. En clair, La CDC contrôle désormais La Poste, et bien qu’elle émane de l’État, la CDC fonctionne comme un vulgaire fonds de pension, en cherchant toujours à aspirer un maximum de profits de ses investissements. La Poste annonçait un bénéfice en hausse avec 822 millions d’euros en 2019. Pas mal, mais la CDC vise le double d’ici 2030.
On aurait pu en parler de tout ça dans les colonnes des journaux, assez vides ces dernières semaines. Ça aurait pu être l’occasion de tout remettre à plat et de redéfinir ce que pourrait être un service public postal moderne. Parce que si des postiers exercent leur droit de retrait, c’est aussi parce qu’ils ne comprennent pas l’intérêt de risquer leur santé, celle du public, celle de leurs familles pour distribuer des pubs ou la nouvelle paire de baskets commandées sur Zalando.
Alors si au lieu de défoncer les postiers on posait publiquement des questions sur l’avenir de La Poste ? À quoi doit servir La Poste ? À qui elle devrait appartenir ? Où devraient aller les bénéfices ? Un envoi par Amazon ou par un particulier doit-il coûter le même prix ? Quelles conditions de travail pour les postiers ? Quel sens donner à notre travail ?
Tout un tas de questions dont j’ai peu d’espoir qu’elles soient traitées dans vos colonnes. Car suite à votre coup de pression, La Poste et la presse se sont réconciliées. Non seulement parce que La Poste a cédé, en revenant une semaine plus tard sur sa décision en annonçant que les journaux seraient finalement distribués cinq jours par semaine. Mais aussi parce que le 3 avril elle s’est payée une pleine page de publicité dans presque tous les quotidiens nationaux et régionaux, puis des annonces à la radio et à la télévision pour un budget estimé à plusieurs millions d’euros. Là-dessus, les médias n’ont rien trouvé à redire et des centaines d’articles élogieux sur notre PDG ont fleuri dans les journaux les jours suivants.
Sans rancune et au plaisir de vous relire,
Un postier grenoblois
Note de la rédaction : Cet article va paraître dans la version papier du Postillon n°55, qui devrait être disponible dans les tabac-presse grenoblois autour du 17 avril. Si on a jugé bon de le diffuser - une fois n’est pas coutume - d’abord sur Internet, c’est pour offrir aux lecteurs un contrepoint au lynchage médiatique actuel des postiers.
Note de Pedrito.
Aujourd'hui, dans mon village, comme partout aux alentours, acheter des timbres, retirer un peu d'argent, est devenue une gageure, il faut faire des kilomètres .....Tous les bureaux sont fermés La poste n'est plus un service public, les habitants des villages ne sont pas des citoyens comme les autres, on nous abandonne. On les abandonne. La France rurale est devenu un pays du tiers monde. Les politiciens nous regardent de haut, depuis Paris....Les plateaux télé, avec les "journalistes" et "spécialistes" et autres "politologues", des chiens de garde grassement payés par une presse aux ordres des milliardaires pour nous endormir, nous anesthésier....Nous prendre pour des glands. Certains font le choix  de préférer 10.000 morts de plus éventuellement, ils ne craignent pas de le publier, ce qui pourrait faire redémarrer l'économie.... L'Élysée....Désarmé. Incapable! On se moque des citoyens de seconde zone, comme ceux des Ehpad.... Des fois, je me croirais en Centr'Afrique, celle  du dictateur  Bokassa ....Que sais-je encore.... A qui se fier? Que croire? Personne, surtout pas ces politiciens véreux, qui nous promènent de promesse mensongères en désillusions.
Il y a déjà trente ans, lorsque j'étais en activité, la casse du service public "Poste" était déjà bien entamée, j'avais été nommé responsable - "chef" - de bureau dans les Hautes Pyrénées: le directeur départemental du Gers que je quittais par mutation voulut m'interdire alors que des clients de ce département m'accordent leur confiance, au point de continuer être leur conseiller en épargne. (20 km entre mon ancien bureau et le nouveau, Tarbes étant la ville plus proche qu'Auch de Miélan pour faire leurs courses, pour eux il était plus commode de solliciter mes conseils que ceux de ma remplaçante, qui ne leur convenait pas, mais ceci est une autre histoire ). Et les deux directeurs me sont tombés dessus de concert, même celui de Tarbes à qui pourtant mon travail rapportait des intérêts....Ma carrière en a pâti, évidemment. Je me suis battu pour faire valoir mes droits, pendant mes 6 années passées dans les H.P.  Grâce notamment à mes collègues, qui ont fait front commun contre les deux cadres voyous, et à mon ami, collègue, et camarade Claude, du syndicat CGT  PTT. Quand j'entends encore aujourd'hui ces enfoirés de politiciens quels qu'ils soient promettre de "gagner plus en travaillant plus" j'ai une très forte poussée d'adrénaline. Il n'y a qu'une manière d'être reconnus et d'être payés  le plus convenablement possible pour tous les salariés: c'est par la lutte, les luttes syndicales, les luttes revendicatives. Le combat politique. La lutte des classes et seulement la lutte des classes prouvera encore et toujours son efficacité, face aux rapaces financiers et à leurs valets, même ceux qui joueront toujours au Père Noël. 
Qui n'existe que dans les rêves d'enfants.