Soumis à une concurrence exacerbée, à la recherche de profits immédiats, l'impérialisme financier se déchire
Trump menace ses alliés de nouvelles taxes, le G7 se termine en fiasco
Le
président américain a brusquement retiré son soutien au communiqué
final du sommet, malgré le compromis qui avait été forgé de haute lutte
sur les questions commerciales.
Le président américain Donald Trump a
fait volte-face ce week-end contre ses alliés d'Europe et du Canada,
qu'il a menacés de droits de douanes alourdis, après un sommet du G7 qui
s'est fini en fiasco. Des tensions qui tranchent avec "l'unité"
affichée lors d'un sommet en Chine réunissant notamment les chefs d'Etat
chinois, russe et iranien sur fond de tensions commerciales et
diplomatiques avec les Etats-Unis.
Samedi
9 juin, Donald Trump a brusquement retiré son soutien au communiqué
final du sommet de deux jours à La Malbaie (Québec, est du Canada),
malgré le compromis qui avait été forgé de haute lutte sur les questions
commerciales. Sa délégation et lui-même avaient pourtant donné leur
aval à ce document en 28 points péniblement négocié par le "Groupe des
sept" (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie,
Japon).
Donald
Trump a justifié ce camouflet infligé aux vieux alliés des Etats-Unis
par des propos de Justin Trudeau, l'hôte du sommet, lors de sa
conférence de presse de clôture. Le Premier ministre du Canada, pays
frappé comme l'Europe et le reste du monde de nouveaux droits de douanes
américains sur l'acier et l'aluminium, a redit à cette occasion que ces
taxes étaient "insultantes", au regard de l'histoire entre les deux
pays. Comme l'Union européenne, il a confirmé des représailles pour
juillet.
"Les
Canadiens sont polis et raisonnables, mais nous ne nous laisserons pas
bousculer", a déclaré le Premier ministre, qui avait auparavant loué le
consensus trouvé par les sept. Un texte qui ne résolvait pas le conflit
en cours, mais qui était salué par tous comme un pas vers la désescalade
et le dialogue.
Menace de droits de douane accrus
Quelques
heures plus tard, piqué au vif par ces paroles, le milliardaire a
tweeté, depuis Air Force One, qu'il avait ordonné à ses représentants de
retirer le sceau américain du communiqué final. Il a aussi traité
Justin Trudeau de personne "malhonnête et faible"... alors qu'il avait
dit la veille que la relation bilatérale n'avait jamais été aussi bonne
dans l'histoire des deux pays.
Surtout,
Donald Trump a renouvelé sa menace de droits de douanes accrus sur les
voitures européennes et étrangères importées aux Etats-Unis. Un secteur
qui pèse bien plus les deux métaux jusqu'à présent frappés.
Les
dirigeants du G7 avaient quitté La Malbaie lorsque Donald Trump a
décidé de déchirer l'accord final du sommet. Le cabinet de M. Trudeau
s'est contenté de rappeler que le Premier ministre n'avait fait que
répéter, durant sa conférence de presse, des propos déjà prononcés
auparavant. Berlin a pour sa part fait savoir qu'il "soutient le
communiqué sur lequel nous nous sommes collectivement mis d'accord",
selon un porte-parole du gouvernement.
L'Allemagne est inquiète
Les Etats-Unis sont le premier marché étranger pour les marques européennes de voitures. L'Allemagne
est particulièrement inquiète: les automobiles représentent en valeur
le quart de ce que le pays exporte vers les Etats-Unis. La part de
marché des marques allemandes pour le segment des voitures haut de gamme
dépasse 40%, selon la fédération automobile allemande (VDA).
Blog "çà n'empêche pas Nicolas"