dimanche 16 avril 2023

> La violence n’est pas seulement dans la rue

Les Français refusent la violence mais ne la condamnent pas formellement. Paradoxe ? Non ! Beaucoup de décisions prises directement par le gouvernement, sans débats, et d’autres, assorties de dispositifs jugés contraignants, comme le 49.3 pour les retraites constituent une autre forme de violence.

Cette conviction me vient de la lecture quotidienne de mon journal : un jour, j’apprends que des milliards de recettes destinées aux retraites se sont évaporés (par des exonérations ou allègements de cotisations sociales des entreprises) et que le fonds de réserve pour les retraites a été utilisé à d’autres fins. Un autre, je suis interpellé par le tour de passepasse de banques, qui consiste à favoriser les investisseurs étrangers en leur évitant de payer l’impôt sur les dividendes. Puis je prends connaissance de l’extrême mansuétude du Ministère de l’Economie face aux superprofits encaissés par les concessionnaires d’autoroutes et de l’existence d’un dispositif de négociation ouvert aux grosses entreprises fraudeuses qui, en payant de fortes amendes au fisc, évitent de passer par la case justice…

Enfin je me penche sur la récente loi sur le logement qui ratisse large et met dans le même sac squatteurs et personnes en difficulté de paiement et je découvre aussi la décision unilatérale du Ministre de l’Agriculture qui joue la montre et demande une « réévaluation » de l’avis formulé par l’Agence National de Sécurité Sanitaire qui recommande l’interdiction d’un herbicide…

Toutes ces décisions vont dans le même sens. Elles procèdent d’une politique « pro business » menée par le gouvernement aidé par des « influenceurs » intéressés, qui consiste, à coup de niches sociales, de laisser faire, ou d’oukases, à favoriser certaines strates de la société en faisant payer la note à ceux qui ne sont pas du même monde.

D’un côté, donc, des décisions opaques, et de l’autre le battage autour de la politique du chèque qui n’est rien d’autre qu’une aumône concédée au citoyen de base pour acheter son silence.

Quels sont les résultats de cette orientation autocratique qui interroge, sur cette politique de petits arrangements entre amis qui cristallise le mécontentement ? Aucune leçon n’aurait été tirée de l’épisode des gilets jaunes ?

Ceux qui font tourner la boutique et participent à la « création de valeur » interrogent ce système, intrinsèquement brutal et non-démocratique. Ils pourraient être tentés de vouloir y mettre fin.

 

 LA BONNE NOUVELLE DU JOUR 

Édité par Reynaldo Henquen
2023-04-14 13:50:03

      

La Havane, 14 avril (RHC) L'Institut National des Ressources Hydrauliques (INRH) de Cuba a annoncé vendredi que la Chine a fait don d'un groupe d'équipements de construction pour faire face aux problèmes de sécheresse dans ce pays des Caraïbes.

Selon la note officielle, cette aide permettra d'améliorer l'approvisionnement en eau, le nettoyage de fosses, le débouchage des égouts, ainsi que la mise en condition des brigades d'assainissement du système des ressources hydrauliques.

La population des capitales provinciales du pays et d'autres communautés urbaines et périurbaines de plus de 300 habitants bénéficiera du projet.

Parmi les 449 équipements donnés par Beijing n figurent des camions de débouchage à haute pression, des nettoyeurs de fosses, des compresseurs d'air mobiles, des tours d'éclairage, des bulldozers, des tractopelles sur pneus, des niveleuses, des camions-grues, une machine à souder par thermo-fusion 90-315 avec générateur, entre autres.

Depuis 2014, cette initiative a commencé à être gérée, la liste des fournitures a été établie et en septembre 2019, l'échange a été signé.

Selon les normes chinoises, la mise en œuvre du projet a été entravée par le Covid-19, un contexte qui a retardé le processus d'appel d'offres interne. Grâce aux efforts du gouvernement cubain, de l'INRH et du ministère du Commerce extérieur et des Investissements étrangers (Mincex), les équipements du projet ont été réceptionnés le 4 octobre 2022, par le port de Mariel.

Le directeur des relations internationales et de la collaboration de l'INRH, Fermín E. Sarduy, souligne que la coordination nécessaire entre les deux parties est actuellement en cours pour commencer la mise en œuvre des moyens, qui seront mis à la disposition des entreprises des deux groupes d'entreprises desservis par la présidence de l'INRH.

De cette façon, elles atteindront les objectifs du projet, dont bénéficieront environ quatre millions de personnes et qui, en outre, permettra de sortir les équipements du système de réserve de l'État, conclut le message. (Source/PL)

 

source : https://www.radiohc.cu/fr/noticias/nacionales/319681-la-chine-fait-don-dequipements-a-cuba-pour-lutter-contre-la-secheresse

La “société à mission” : antithèse de la participation

A la demande expresse de la Fondation Charles-de-Gaulle, j’ai accepté de préciser quelque peu le contexte juridique et politique dans lequel est intervenue une nouvelle forme, juridiquement très saugrenue, d’entreprise, la « société à mission » (1) .

Publié le avril 16, 2023 par Le Saker Francophone

Avec de tels amis, la « participation » n’a plus besoin d’ennemis

Contextualisation du débat

La mission de l’entreprise résulte naturellement de son seul objet social

Il faut commencer par préciser que donner « une mission » à l’entreprise n’est en rien une innovation par rapport à l’existence de l’objet social. En effet, c’est l’objet social qui explique la mission de l’entreprise, point n’est besoin de rajouter d’autres missions ; sauf, bien sûr, à poursuivre un objectif politique qui n’a rien à voir avec l’organisation libre et honnête de l’économie via le concept d’entreprise.

Cette nouvelle « mission de l’entreprise » est en réalité une contrainte règlementaire supplémentaire destinée à peser sur les entrepreneurs – qui n’en peuvent déjà plus avec toutes celles existantes. Afin de ne pas apparaître pour ce qu’elle est, cette nouvelle contrainte se déploie sur la base du volontariat, tout au moins dans un premier temps, en période de test.

Ne doutons pas, que ce volontariat sera, un jour, transformé en forme juridique obligatoire afin de répondre, sous prétexte de changement climatique, à l’objectif écologique dit « zéro carbone », largement véhiculé au niveau mondial par des organismes tels que le GIEC, la COP 21, l’ONU et Davos.

Infiltration du droit anglo-saxon dans les pays de droit continental

Lorsque l’on a longtemps travaillé sur les méthodes d’infiltration du droit commercialo-maritime anglo-saxon dans notre droit traditionnel, il est aisé de détecter la méthodologie que les Anglo-Saxons appellent improprement soft law (instruments juridiques non contraignants). Improprement car, si l’apparence première se présente comme étant soft – comprendre non obligatoire – le résultat final ne l’est jamais : nous sommes au contraire bien dans du droit contraignant, ou hard law.

En l’occurrence, avec la « société à mission » nous sommes dans une phase intermédiaire de droit positif facultatif autrement dit de hard law facultative. La créativité règlementaire des dominants économiques n’a décidément aucune limite.

Origine impérialiste et globaliste du droit commercialo-maritime anglo-saxon

Ce droit commercialo-maritime, fut élaboré pour les besoins de la cause impérialiste développée par Olivier Cromwell ; il fut entièrement ab initio sous le contrôle financier de la Cité de Londres.

Ce type de « droit » s’est largement répandu au niveau international, via de nombreuses institutions ad hoc. Parmi ces institutions, « la compagnie des Indes » britannique occupe une place à part : celle d’élaborer un modèle de développement extraterritorial de l’État financier britannique. Ce schéma se retrouve aujourd’hui dans le « Forum économique mondial » (FEM) qui se réunit régulièrement à Davos. Ce « FEM » n’est rien d’autre que la synthèse mondiale des « chambres de commerces internationales » agissant sous la direction de la Haute finance britannique.

Cette entité particulière, le FEM, a pour objectif de réaliser l’accaparement généralisé des richesses. Ses modes d’expression traditionnels sont le génocide et l’esclavage, sur le modèle précis de ce que furent les Compagnies des Indes, particulièrement les compagnies britannique et hollandaise, lesquelles se sont historiquement développées autour de ce qu’il est aujourd’hui convenu d’appeler le « partenariat public-privé » (PPP).

Rappelons que ce terme de PPP signifie réellement et précisément la privatisation des profits, qui bénéficient aux seuls banquiers apporteurs de financement, et la mutualisation des pertes, qui sont exclusivement supportées par les citoyens contribuables victimes, lesquels n’ont jamais eu aucun contrôle sur les décisions ayant généré lesdites pertes.

Il faut considérer que si la France eut, au cours des XVII et XVIIIèmes siècles, ses propres Compagnies commerciales – des Indes et autres – ces dernières, qui rendaient compte de leurs actions au pouvoir politique français, ne furent jamais le développement extraterritorial de l’État lui-même. Tout autre fut le modèle britannique dans lequel la Compagnie projetait, à l’extérieur des frontières, la Couronne britannique elle-même.

La version nomade et intégrée d’un État sans frontière, propre au modèle hollando-britannique de Compagnie des Indes, que l’on retrouve intégralement dans le FEM, n’a jamais existé en France. Dans le cas français il ne saurait être question de gouvernement mondial alors que le modèle hollando-britannique véhicule en lui-même un modèle d’État mondial financier nomade et apatride.

La société à mission est la négation exacte du modèle de droit continental français

Le jeu de rôle de la « société à mission »

La « Société à mission » joue le même jeu que la « fiducie » a joué en son temps : l’intégration en douceur de l’accaparement de l’économie par la petite caste des banquiers apatrides développés à partir de la Cité de Londres.

Rappelons qu’en matière de guerre, il est toujours préférable, pour ses instigateurs, de suivre le modèle de la servitude volontaire et d’avancer ses pions avec le consentement des victimes.

L’asservissement économique via l’entreprise se fait au moyen de la résiliation de tous les principes à l’origine du droit civil continental, suivi de leur remplacement par la règlementation commercialo-maritime portée par le droit anglo-saxon, tel qu’il s’est développé depuis l’époque des Compagnies des Indes.

La prééminence du droit commercial sur le droit civil, porté tant par les instances européennes que par les juristes français dévoyés à la cause commercialiste, n’est pas stricto sensu du Droit, il s’agit d’un concept de règlementation, pour et par des intérêts privés, ce qui est l’exact opposé du concept traditionnel de Droit porté par le droit continental.

La société à mission, poisson pilote de la disparition de la « liberté d’entreprendre »

La « société à mission » joue le rôle, de dupe, de poisson pilote permettant d’habituer les français à la future disparition de la « liberté d’entreprendre » puisque les appuis bancaires de ces sociétés dépendront de la future conformité de leur mission revendiquée à la cause « zéro carbone » nouvellement inventée et promue par les grands argentiers de ce monde !

Il faut remarquer, car la chose est à la fois typique et pathétique, que cette « société à mission » s’est justement parée des vertus de la nécessité de libérer l’entreprise pour, in fine, avancer vers l’objectif inverse, celui de la ligoter définitivement.

La juste dénonciation de la financiarisation et de l’appropriation capitalistique par les initiateurs de cette loi n’a, en fin de compte, pour seule finalité que la disparition de la liberté d’entreprendre puisque l’existence de toute société sera désormais officiellement dépendante du « fait du prince » financier, c’est-à-dire de la banque fournisseuse de crédit et engagée dans la course au « zéro carbone ».

Ainsi, business as usual (on ne change pas une méthode qui gagne), la prétendue nécessité de libérer l’entreprise servira à faciliter l’enchaînement définitif de cette dernière au bon vouloir, aussi surréaliste qu’il est dystopique, des grands argentiers, très concentrés, de ce monde. Ce « bon vouloir » ne tournera qu’autour d’un seul objectif : celui de la décarbonisation qu’ils imposent arbitrairement au monde.

L’entreprise à mission est la négation exacte de la participation

Il est intéressant de noter que les promoteurs de la « société à mission » se prévalent également, rien de moins, que d’une filiation imaginaire avec la doctrine sociale de l’Église à l’origine du concept de société participative.

Une fois encore, il s’agit de promouvoir une image en totale décorrélation, en opposition radicale, avec la réalité. Jamais ni la doctrine sociale de l’Église, ni l’entreprise participative n’ont eu pour objectif la disparition de la liberté d’entreprendre ou son asservissement à un quelconque objectif autre que le libre choix de la détermination de l’objet social par ses créateurs.

Le seul objectif du concept de « participation », qui trouve sa source dans la doctrine sociale de l’Église du XIXème siècle, est de rendre aux gens qui agissent quotidiennement dans l’entreprise, en lui apportant leur travail et leur force créatrice, le statut qui leur a été volé en raison de l’accaparement statutaire du pouvoir décisionnaire par les actionnaires (shareholders) apporteurs de capitaux.

Prétendre transformer, comme le fait la société à mission, le capitalisme shareholders en capitalisme stakeholders, dit des “ parties prenantes ”, a pour seul objectif, en l’état actuel du capitalisme, de financiariser davantage celle-ci en la mettant dans les seules mains des banquiers apporteurs de fonds, lesquels se concentrent désormais sur une seule cause : la décarbonisation.

Sur le fond, il est évident pour tout juriste formé au droit continental que l’entreprise est, en elle-même et sans autre subterfuge, une forme d’organisation sociale, par hypothèse incluse dans la Société politique. Il est tout aussi évident qu’en droit continental traditionnel l’entité publique qu’est l’État a seul la charge de règlementer l’économie, notamment en règlementant l’entreprise, et que l’objectif de cette règlementation est de développer le groupe politique, entendu comme un principe collectif.

Tout au contraire, la société à mission véhicule l’idée selon laquelle les banquiers globalistes règlementent l’entreprise et l’économie des nations en fonction de leur seul intérêt catégoriel supranational ; cet intérêt est aujourd’hui affiché comme étant celui de la « décarbonisation ».

La société, qu’elle soit civile ou commerciale, a naturellement pour objectif spontané le développement de la collectivité, du groupe au sens politique du terme ; ce qui est également – soit dit en passant – l’objectif premier de la monnaie. Cet intérêt collectif se réalise par le moyen de l’épanouissement des entrepreneurs qui mettent à œuvre une idée, qui réalisent un projet.

Entreprise et monnaie ont été dévoyés par le non-droit anglo-saxon qui n’en finit pas de subvertir tous les concepts du Droit continental civil adossé au droit naturel, fondé sur des Nations autonomes et souveraines, qui ont fait la « civilisation européenne ». Ce principe règlementaire, qu’il ne serait être question d’appeler « Droit », a pour objectif de rendre les sociétés commerciales dépendantes des seuls objectifs de la haute banque, identifiés et diffusés par le FEM, lequel se réunit à Davos au moment même de la rédaction de ce texte.

Conclusion

A titre de conclusion, il est intéressant de noter le nom des organismes qui ont promu l’intempestive et inopportune « société à mission » : outre, bien sûr, le Parlement composé de « représentants du peuple » toujours prêts à trahir les intérêts nationaux, nous retrouvons le Collège des Bernardins, l’institut Montaigne issu du groupe AXA, l’école des mines de Paris. Tout un programme industrialo-financier sous égide d’un catholicisme qui a renié tout à la fois ses principes initiaux et le droit continental dont il était à l’origine.

Dans les coulisses de la « société à mission », on retrouve le vaste programme de disparition du libre-arbitre, de subversion de notre État, de notre Droit et de notre souveraineté, par des intérêts catégoriels, devenus supranationaux, relayés par des organismes internationaux tels que le FEM ou l’ONU

Valérie Bugault

 

 

L’avenir nous appartient, par Franck Marsal

Encore faut-il « voir la réalité en face » et bien mesurer le rapport des forces, nous dit Franck Marsal, en commentaire au texte d’hier La machine de guerre continue de tourner et en réaction au vote inique du Conseil constitutionnel (note de Marianne Dunlop pour Histoire et Société)

Nous ne pouvons pas penser que des “changements comme il ne s’en est pas passé depuis cent ans” ne nous concerneront pas, ne nous bousculeront pas ou pourront simplement se dérouler à l’extérieur, se régler entre la Russie, la Chine et les USA. Non, nous aussi nous allons vivre, d’abord subir des changements et nous aussi nous devrons en être acteurs, les imposer. Surtout si l’on se veut communistes.

Au fond, ce qui nous est présenté comme “la décision du conseil constitutionnel” et ce que nous dit cette (pour l’instant) inexorable montée vers la guerre, c’est cette même chose. L’avenir nous appartient, mais on pourra nous le voler aussi longtemps que nous ne nous en saisirons pas. On nous volera notre retraite tout comme on volera les vies des jeunes, fauchés par la guerre.

Le premier changement est celui-là : la machine tourne, elle est en marche, elle ne se laisse pas arrêter par quelque sentiment, elle n’admet plus de faux-semblants. Elle s’expose et s’impose par la force. Elle fait même de son absence totale de pudeur et de sentiment son choix délibéré. Montrer que rien n’arrête la machine, voilà le premier objectif. Piétiner le parlement fût une démonstration. Soumettre le conseil constitutionnel est juste une formalité. Montrer qu’on est prêt à avoir des morts dans la répression des manifestations, ce fût fait à Sainte Soline. L’objectif de la manifestation n’était pas important. L’important, ce fut la démonstration, pas même de force, mais d’absence totale de scrupule.

Absence de scrupule, mensonge, volonté délibérée d’imposer, coûte que coûte. Au fond, n’est-ce pas simplement que ce qui se passait hier ailleurs, en Irak, en Afrique, dans le Donbass, est en train de se dérouler aussi ici ?

Il y a deux façons de voir ce qui se déroule, ici, comme là-bas. La première consiste à ne voir cela que comme des exceptions à la normalité, à les dénoncer, à s’offusquer. Appeler à la paix, au respect de la démocratie, au référendum … Peut-être que Macron est une erreur, que l’OTAN et sa politique belliciste sont aussi des erreurs à rectifier. Peut-être qu’en dénonçant ces erreurs, on pourra espérer revenir au monde d’avant. Dans ce vieux monde, les discussions diplomatiques réglaient en paix les questions internationales, et les discussions parlementaires et électorales réglaient les questions de politique nationale.

La seconde consiste au contraire à prendre ce qui se déroule comme quelque chose de sérieux, comme le signe d’une nouvelle “normalité”. A considérer que le monde d’avant ne reviendra pas. Que les classes sociales et les nations qu’elles dirigent sont engagées dans une lutte terrible pour leur existence et que seuls compteront les rapports de force.

Cela me mène à une phrase que j’ai entendu ces derniers temps, selon laquelle il faudrait trouver un “débouché politique” afin de “donner de l’espoir”. L’espoir fait vivre dit-on. Mais face aux dangers, la lucidité est meilleure conseillère que l’espoir. Est-ce le sens d’un appel au référendum d’initiative partagée, retoqué par le conseil, mais que l’on s’empresse de redéposer ? S’agit-il d’offrir un “débouché”, de ne pas “désespérer” ? Mais n’est-ce pas prendre surtout le risque d’une nouvelle déception ? N’est-il pas meilleur espoir que la lucidité ? Regarder la situation bien en face, mesurer le danger et les forces qui nous font face. Accepter la difficulté de la tâche afin de rassembler toutes nos forces pour les moments décisifs.

Je fais ce parallèle avec la guerre en me remémorant les phrases de ces combattants du Donbass, qui protestaient contre les marchands de bonnes nouvelles, contre ceux qui disaient que la victoire serait facile, qu’elle était inéluctable, que les armes de l’OTAN étaient de mauvaise qualité, les soldats d’en face mal formés, etc. Les combattants réclamaient la vérité et la lucidité, parce qu’elles sont des conditions nécessaires de la victoire. Parce qu’à sous-estimer l’adversaire, on ne se prépare que des réveils douloureux.

Nous en avons également besoin. Voir la réalité en face et ne compter que sur nos propres forces.