mercredi 30 juin 2021

Idées d’extrême droite, fascisme imaginaire et autres calembredaines

par Denis COLLIN, le 14 juin 2021

Ainsi le samedi 12 juin nous eûmes droit à des mani­fes­ta­tions contre « les idées d’extrême droite », mani­fes­ta­tions bon enfant, dit la Pravda (pardon, « Le Monde ») qui se féli­cite de leur bonne tenue. La police n’a pas jugé bon de « nasser » et de gazer les mani­fes­tants. Les « black blocks » sont restés à la niche. À une semaine du pre­mier tour des régio­na­les et des dépar­te­men­ta­les, le ban et l’arrière-ban de la gauche et de l’extrême gauche se sont égayés dans les rues de France pour faire enten­dre le mes­sage subli­mi­nal « tous et tout contre le RN ». Muselier aurait pu en être…

Mais au-delà de cet aspect très cui­sine électorale, on devrait essayer de faire un peu de ménage dans la confu­sion intel­lec­tuelle qui règne chez tous ces gens. Il sont tous unis contre les « idées d’extrême droite ». Mais que sont donc les « idées d’extrême droite » contre les­quel­les il faut d’urgence s’unir ? S’agit-il des attein­tes à la laï­cité de la part de ceux qui veu­lent impo­ser leurs mœurs dans l’espace public ? S’agit de l’atteinte aux droits de la femme de la part de ceux qui voi­lent les femmes et pro­pa­gent une idéo­lo­gie qui fait de la femme une mineure et la moité d’un homme dans le droit civil ? S’agit-il de ceux qui bafouent la liberté d’expres­sion jusqu’à orga­ni­ser l’assas­si­nat de toute la rédac­tion d’un jour­nal sati­ri­que ? S’agit-il de ceux qui approu­vent la pen­dai­son des homo­sexuels dans ces sym­pa­thi­ques pays que sont l’Iran ou l’Arabie Saoudite ? Vous n’y êtes pas ! « Extrême droite » se dit de toutes les idées qui déplai­sent aux hal­lu­ci­nés qui se pré­ten­dent éveillés, aux « indi­gè­nes de la répu­bli­que », aux LGBTQ et à tous les amis de Coquerel, Obono, Autain, Mélenchon et autres Taha Bouhafs – le célè­bre chas­seur de têtes dans les uni­ver­si­tés d’été de LFI. Fabien Roussel doit main­te­nant faire partie de ces idées d’extrême droite au même titre que ceux qui objec­tent à la PMA « pour tou.te.s » ou refu­sent de cen­su­rer les pièces d’Eschyle. Le terme « extrême droite » est ainsi à peu près vidé de sens : est d’extrême droite qui­conque ne se plie pas aux injonc­tions des com­mis­sai­res poli­ti­ques de la gauche « cor­recte ».

Ceux à qui on fait remar­quer que plutôt que défi­ler contre les « idées d’extrême droite », il eût été pré­fé­ra­ble de défi­ler contre la poli­ti­que concrète du gou­ver­ne­ment de Macron, santé, réduc­tion des pres­ta­tions socia­les, retour de la réforme des retrai­tes, etc., répon­dent imman­qua­ble­ment : « c’est la même chose, Macron, c’est l’extrême droite. » Voici la mise en œuvre du prin­cipe « tout ce que je déteste s’appelle extrême droite ». Dans le cas d’espèce, nous avons une idée des som­mets de bêtise aux­quels la gauche est désor­mais capa­ble de se hisser. Car Macron est certes un fondé de pou­voir des ban­ques et des opé­ra­teurs des médias, mais il n’est pas un homme d’extrême droite. Pour tout dire, Macron est de gauche. Il vient de la gauche, a été minis­tre d’un pré­si­dent de gauche, et a été élu grâce à la gauche. Si l’appa­reil du PS, contre son propre can­di­dat, n’avait pas bas­culé dès le pre­mier tour vers Macron, celui-ci serait arrivé der­rière Fillon ! Si Hamon avait retiré sa can­di­da­ture pour Mélenchon, c’est ce der­nier qui serait allé au second tour ! Bref sans les com­pli­ci­tés direc­tes ou indi­rec­tes des socia­lis­tes, même « de gauche », Macron n’exis­te­rait pas. Macron est un pro­duit par­fait de ce qu’est la gauche depuis trois ou quatre décen­nies, un ras­sem­ble­ment de bour­geois, défen­seurs du profit capi­ta­liste, du marché, de l’UE… et des liber­tés des liber­tins ! Du reste, l’équipe rap­pro­chée de Macron est com­po­sée en bonne partie des « bébés DSK », c’est-à-dire de tous ceux qui atten­daient l’arri­vée de l’ex-pré­si­dent du FMI pour pren­dre leur envol. Mais sur le plan des idées rien d’extrême droite chez tous ces gens. Ils ont défendu le mariage homo­sexuel, ils aiment les « trans » et détes­tent la famille, ne sont pas racis­tes pour un sou – le pré­si­dent aime se faire palper en public par des voyous noirs – et, par-dessus tout n’ont aucun souci de la nation. Tous ces mar­queurs des idées d’extrême droite, on les retrouve chez les amis isla­mis­tes (CCIF et autres Frères musul­mans) de Mélenchon et Obono, mais pas chez les macro­nis­tes. Les macro­nis­tes eux se concen­trent sur l’essen­tiel : défen­dre les pro­fits des pro­fi­teurs et pour cela il n’est pas néces­saire d’être d’extrême droite, bien au contraire. Le capi­tal, aujourd’hui, n’a vrai­ment plus rien à faire des « valeurs » tra­di­tio­na­lis­tes héri­tées du passé. Il est révo­lu­tion­naire et ultra­mo­derne. Comme les mani­fes­tants de samedi der­nier. La lutte contre les « idées d’extrême droite » n’est donc qu’un leurre ima­giné par l’extrême gauche du capi­tal pour pro­té­ger Macron et pré­pa­rer un « tous contre MLP » lors des pro­chai­nes échéances.

Ceci se pro­duit alors que les mêmes répan­dent une petite musi­que de fond bien connue, his­toire de rejouer le coup des « heures som­bres » : nous serions face à une montée du fas­cisme. Le fas­cisme en ques­tion est un fas­cisme ima­gi­naire. Quelques bandes d’allu­més iden­ti­tai­res – qui ont tou­jours existé et par­fois bien plus vio­lem­ment qu’aujourd’hui – ne font pas un danger fas­ciste. Ils ne sont qu’un épouvantail à moi­neaux. Le capi­tal n’a nul besoin de la solu­tion coû­teuse du fas­cisme pour la bonne raison qu’il n’est abso­lu­ment pas menacé par un mou­ve­ment ouvrier puis­sant mon­tant à l’assaut. Nous ne sommes ni en Italie ni en Allemagne dans les années 1920. Nulle mobi­li­sa­tion du « lumpen » contre les orga­ni­sa­tions ouvriè­res ! Les seules mobi­li­sa­tions de « lumpen » furent celles qu’encou­ra­gea la gauche décé­ré­brée en sou­tien au clan Traoré ! Le « lumpen » des cités contrôle le trafic de came et le trafic d’opium du peuple et l’ordre règne ainsi. Le vrai danger n’est pas fas­ciste : il réside dans le tota­li­ta­risme sour­nois qui se déve­loppe à partir du centre des ins­ti­tu­tions étatiques, avec les mul­ti­pli­ca­tions des lois liber­ti­ci­des, le déve­lop­pe­ment sans limite du contrôle des corps et des âmes avec tous les moyens de la tech­ni­que moderne et, sur ce plan, les petits Torquemada de l’extrême gauche appor­tent sans bar­gui­gner leur contri­bu­tion en récla­ment tou­jours plus lois et plus de sanc­tions pour muse­ler les paro­les qui leur déplai­sent.

Donc la mise en scène du 12 juin 2021 n’est bien qu’une des innom­bra­bles varia­tions que nous offre (gra­tui­te­ment) la société du spec­ta­cle dont la gauche est l’acteur prin­ci­pal. Ce 12 juin confirme la déli­ques­cence abso­lue de ce mou­ve­ment que fut la gauche et qui n’a plus aucun rap­port avec la « gauche » d’antan. L’anti-Le Pen, grosse ficelle inven­tée par Mitterrand, est le seul pro­gramme de ces appa­rat­chiks qui, s’ils vou­laient vrai­ment lutter contre le RN, devraient se tour­ner vers les ouvriers et les employés et défen­dre leurs reven­di­ca­tions, chose dont ils se gar­dent bien.

Denis Collin – le 14 juin 2021.

Note  de Pedrito. Plus je réfléchis, moins je cherche pourquoi je n'ai voté que pour les cantonales du premier tour. Point barre !!!! Surtout pas pour les mastrichiens qui nous enfument autant ou plus que les mêmes mastrichiens, dont le petit Jupiter, l'un et les autres agglutinés sous le même parapluie de l'OTAN, la machine US de guerre.

 

Emmanuel Todd : une soirée anti-électorale… et une promesse…

Effectivement le désarroi des commentateurs était réjouissant, je l’avais également noté et souligné qu’il fallait en profiter parce que cela ne durerait pas. D’ailleurs ça a recommencé dès lundi… Malgré la déroute des sondeurs dès le lendemain de l’élection leur parole était redevenue l’équivalent d’un résultat avéré et la promotion de Macron et la Le Pen était remis sur orbite comme s’il n’était intervenu aucun désaveu.

Il y a eu sur la 2, le soir du deuxième tour un moment de grâce qui a prolongé cette fugace prise de conscience ça a été l’intervention de Fabien Roussel. Fabien Roussel, il faut le reconnaître est sympathique et cela nous change de son prédecesseur. Cette sympathie ou cet aspect tristounet, si je l’évoque, n’est pas seulement caractéristique individuelle, elle correspond à la ligne qu’il a choisi avec son équipe, “je suis communiste et il faut que vous fassiez avec” mais le dialogue est essentiel, la courtoisie également, pas de langue de bois, l’assurance du collectif et le respect de l’interlocuteur. C’est vrai que cette élection semble un peu l’encerclement des villes par les campagnes, le parisien élitisme avec sa marginalisation de tout ce qui n’est pas lui et la boboisation suspendus par un double désaveu, celui de l’abstention et celui de la capacité à se parler, à reprendre pied sur le terrain. Anne’Sophie Lapix sur France 2 en était toute revigorée et elle a dit son fait au candidat du Rassemblement national Jordan Bardella. Mais c’était la franchise de Fabien Roussel qui libérait ainsi le ton général. le moment où il a dégonflé la baudruche de l’espoir déconfit du Rassemblement national était savoureux , il a foncé en lui disant qu’il n’était qu’un tract et qu’il ne créait rien en dehors de la haine d’une partie de la population. Ce qu’il disait était si simple, si sincère que l’union se refaisait, tout paraissait s’être calmé y compris au sein de la gauche au moment même où il revendiquait le droit pour les communistes de porter une parole qu’ils étaient les seuls à détenir, une parole de classe qui ne confondait pas alliés et ennemis.

Il y a eu d’ailleurs la réponse étonnante du dit Jordan Bardella à laquelle personne n’a fait réellement attention : “laissez-moi parler Fabien Roussel, nous ne sommes plus en 1945 où vous pouviez nous interdire”… Rarement l’aveu fut plus clair… c’étaient les collabos, les pétainistes, les diviseurs de la France sur des bases de races qui prétendaient prendre leur revanche sur les communistes qui les avaient vaincus. Le masque respectable, républicain tombait et ce n’était pas un hasard si c’était un communiste qui l’avait arraché.

Quelque chose est en train de naître et ces élections en témoignent en 2015, les élus communistes étaient présents dans 39 département, en 2021 le PCF est présent dans 52 départements, la présence des communistes s’est étendue jusqu’en Alsace. les résultats du parti dans les hauts de France, la manière dont il a su faire l’union malgré les manoeuvres de la FI, en sont la preuve, le rassemblement national a été vaincu sur des bases de classe. Les communistes ont mené une campagne incroyable en particulier dans le Pas de Calais. En passant de 4 à 9 élus départementaux et en entrant au conseil régional, c’est le département de France où les communistes réalisent la plus forte progression! Il n’y a pas que les élus , il y a les résultats jamais atteints après une campagne novatrice avec ses adhésions, son porte à porte, la volonté partout de continuer à reconstruire le parti au-delà de l’éléction et d’envisager celle de la présidence dans le même sens… Ce n’est pas comptabilisé et pourtant c’est le plus fondamental…

Il y a six ans, quatre ans encore, l’équipe de direction d’alors ne cessait de proposer de changer de nom pour éviter de changer de secrétaire, en 2018, hier à peine, le parti a une fois de plus refusé de changer de nom et a changé de secrétaire; une porte s’est entrouverte et ça s’accélère au rythme de la France elle même, de ses refus, de l’exigence d’une mise en conformité.

En revanche dans l’île de France où déjà la vague des municipales avait fait des dégâts la direction fédérale a poursuivi sa ligne liquidatrice et imposé cette cruche de Clémentine Autain comme leader des communistes les repentants anonymes… La divine surprise d’une entente qui n’est fondée sur rien… Avec les résultats que l’on sait la perte d’un département, le désaveu des municipales amplifié malgré les pôles de résistance.

On retrouve la même errance dans la région PACA où la campagne a été la même avec le heurtde deux lignes et où cela a entrainé des divisions , où Gardanne a été perdu… toujours dans le prolongement des municipales…

Une élection se fait sur un terrain qui est ce qu’il est et avec lequel on doit composer et il faut voir que la nouvelle ligne que porte Fabien Roussel, celle qui reconstruit le parti de la classe ouvrière et des couches populaires et va les arracher à l’abstention voir au Rassemblement national est déjà là et les priorités qu’il désigne y compris celle de la jeunesse sont totalement en phase avec ce que désignent cette élection. Il est difficile dans le court temps électoral de faire mieux et de porter autant de résultats. En outre la nouvelle ligne née au 38 e congrès se heurte à l’ancienne ligne des liquidateurs (les effets des municipales) et à leur résistance (la désignation de clémentine Autain une candidature de division et de négation des comunistes) qui a encore aggravé les effets des municipales et de trente ans d’abandon.

Là aussi Fabien Roussel a fait ce qu’il a pu pour apaiser, recréer l’union , désigner les vrais ennemis et refuser le Rassemblement National … Donc comme le dit Emmanuel Todd tout n’est pas négatif dans cette abstention, il y a une sorte d’attente d’autre chose et pour les communistes ces élections reflètent à la fois le positif d’une ligne qui ne cesse de s’approfondir depuis le 38 e Congrès et les miasmes d’un passé qui s’accroche et empêche que les efforts des camarades donnent leur pleine mesure. et les insultes que l’on retrouve parfois dans les réseaux sociaux comme les délires des plateaux de télévision dont elles sont le reflet font partie de ce passé..

Je sais pourquoi je ne retournerai pas au PCF, je n’ai pas la patience, pas le temps d’accompagner mes contemporains dans ce lent chemin vers la conscience de ce qu’ils ont vécu ou de ce qu’ils vivent, à ma manière il ne me reste plus qu’à être une abstentionniste mais à l’inverse de Todd, ce n’est pas simplement de l’UE, de l’interdiction de tout changement par la Constitution, que j’ai choisi d’être l’abstentionniste, mais c’est de la difficulté éprouvée à faire penser le socialisme et le moment historique planétaire… Je trouve qu’il y a trop de myopie encore…

parce que au-delà de ces babillards ce qui se dessine depuis pas mal de temps c’est qu’une partie du capital ne veut pas du couple infernal Macron -Le Pen. Pour une raison très simple parce qu’ils savent qu’aucun des deux n’est capable de faire face à une révolte populaire contre la politique imposée depuis tant d’années et qu’ils doivent encore aggraver alors ils cherchent face à la faiblesse de la gauche, son incapacité à mobiliser les forces populaires, une alternative sans alternance … Comment la fabriquer, quelle marionnette du capital elle remplacera Macron- Le Pen ? Une solution à la Biden avec quel cahier des charges “atlantiste”?

danielle Bleitrach

 

Remember

Allons lui rappeler ses promesses.

Remember

Programme du candidat Macron :

  • Les spécificités de certains régimes ne disparaîtront pas.

Les règles de base seront les mêmes pour tous, mais les taux de cotisation ou les conditions d'âge pourront différer, en raison notamment des caractéristiques des métiers.

  • Il y aura toujours un âge légal de la
  • retraite à partir duquel on pourra
  • liquider ses droits. Il restera à 62 ans.

Mais ceux qui le souhaitent pourront choisir de travailler plus longtemps afin d'améliorer leur pension.

sources :https://en-marche.fr/emmanuel-macron/le-programme/retraites

Pour aider à la mobilisation et aux luttes nécessaires pour contrer le projet macroniste de reculer une nouvelle fois l'âge ouvrant droit à une retraite pleine et entière, pour revenir à la retraite à 60 ans pour les hommes et pour les femmes, 55 ans pour les métiers pénibles, pourquoi ne pas commencer dès maintenant à inonder l'Élysée, permanences des élus.....  avec le rappel des engagements du candidat et de son parti.

En leur rappelant que, soutenus que par 6,7 % du corps électoral, ils ne peuvent justifier l'assassinat social de 92 % des

actifs de notre pays.

 

mardi 29 juin 2021

Accueil > Actualité Politique et Sociale > Macron, Le Pen, une convergence invisible

Macron, Le Pen, une convergence invisible

mardi 29 juin 2021 par Olivier Cabanel Blog ANC

Alors qu’Emmanuel Macron et Marine le Pen s’affichent en adversaires, l’observation des faits démontre qu’il y a entre les deux l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette.
Pour confirmer cette théorie, il ne faut pas s’appuyer sur les programmes de ces deux partis, mais s’en tenir seulement aux faits : les votes à l’Assemblée Nationale, ou au Conseil Européen et les décisions prises.

En fait Marine Le Pen est la roue de secours du capitalisme... (NDLR)

Enquête :

Le RN se targue d’être « le parti des travailleurs », mais au-delà des discours, il faut s’en tenir à la cruelle réalité.

Bien évidemment, les résultats électoraux montrent que le monde ouvrier est tenté pour une petite moitié par les sirènes frontistes, abandonnant ainsi les traditionnels choix qui le portait souvent vers le PCF (lien)...pourtant ce basculement n’est pas dû à la logique, mais probablement à un terrible aveuglement de la classe ouvrière, ainsi qu’à la détérioration de l’image du communisme.

Dommage que la classe ouvrière ne tienne pas compte de la réalité du parti frontiste, qui, lors des votes, en France, ou en Europe n’est pratiquement jamais en faveur des ouvriers.

MLP [1] le rappelait sur l’antenne d’Europe 1, un certain 25 janvier 2017 : « je n’ai jamais proposé d’augmenter le smic »...première convergence avec Macron. Lien

Ne disait-elle pas sur RTL, le 30 juin 2014 : « il faut retrouver la voie de l’emploi pour pouvoir supprimer les 35 heures »...autre convergence avec le parti des marcheurs qui a la volonté affichée de les supprimer. lien

Prenons le cas typique de « la loi travail ».

Le sénateur FN David Rachline, prétend ne pas avoir vu les amendements portant sur les comptes pénibilité, le relèvement des seuils sociaux, le harcèlement sexuel, en évoquant un « couac technique ». lien

Autre domaine de convergence avec LREM, la détestation des syndicats et des grèves.

Lors de la réforme des retraites, MLP déclarait sur C/Politique : « les syndicats sont les complices des délocalisations et de l’augmentation massive du chômage » (et pas des patrons... ndlr). lien

Souvenons-nous que dès 2016, elle réclamait l’interdiction de toutes les manifestations. lien

En écho, sa nièce, Marion-Maréchal stigmatisait Philippe Poutou, le candidat ouvrier à la présidentielle le jugeant « crasseux, mal rasé, mal élevé »... (lien) et Louis Alliot, le compagnon de MLP, en remettait une couche en déclarant : « la grève est un système archaïque ». lien

Qui d’autre que Macron, déteste aussi les grèves, les manifs, les syndicats, les GJ, et les ouvriers, (lien) à part MLP, alors qu’elle assure les soutenir ? lien

Autre convergence ces 2 partis sont hostiles au revenu de base pour les jeunes. lien

Dans le domaine de l’environnement, les ressemblances s’accumulent : promotion du nucléaire par exemple. Car si Macron assure à tout bout de champs qu’il veut réduire la part du nucléaire, il repousse inlassablement ce choix, envisageant de nouveaux EPR. lien

Le Front National ne dit pas autre chose, même si elle se contredit régulièrement. lien

Prenons l’exemple du glyphosate, Macron promettait de l’interdire dès 2021...décision reportée...après la fin de son mandat, ajoutant « à condition qu’une autre solution soit trouvée ».... lien

Exactement la position du RN.

MLP affiche officiellement un refus de l’utilisation de ce dangereux pesticide, mais lors des votes au parlement européen, ses députés protègent le glyphosate, et lors d’un congrès de la FNSEA, elle s’était prononcé contre son abandon, argumentant : « attention à ne pas interdire un produit avant que les utilisateurs ne disposent d’une solution de remplacement »...lien

Autre domaine sensible, la disparition des espèces...la biodiversité...

Qui a oublié que le mouvement frontiste avait prévu d’organiser une « contre COP 21 », en novembre 2015, contestant l’accord de Paris.

Lors du vote à Strasbourg concernant « la création de surfaces écologiques », de nature à améliorer la biodiversité, MLP n’a étrangement pas pris part au vote. Macron et MLP ont aussi en commun l’amour des chasseurs pour lesquels ils font régulièrement les yeux doux. lien

Marion Maréchal Le Pen, et Gilbert Collard, lors de la législature 2012-2017, ont voté contre le projet de loi relative à la biodiversité, en soutien aux chasseurs, (rejoignant ainsi Macron sur le chapitre de la chasse) et se sont abstenus lors du vote sur la transition énergétique. lien

Quittons la chasse pour la pêche, l’électrique en l’occurrence : les députés européens frontistes ont repoussé un rapport qui l’interdisait...on sait pourtant les ravages que provoque cette technique monstrueuse. lien

N’oublions pas non plus le refus frontiste de promouvoir l’éolien, décrétant un « moratoire immédiat »...jugeant l’éolien « épouvantable et cher » allant jusqu’à inventer des « conséquences sur la santé des habitants qui vivent autour ». lien

Finalement, au-delà du discours, et des postures, à l’approche des européennes, MLP tente de verdir son discours, mais dans les actes, ça ne suit pas... finira-t-elle par découvrir que l’écologie ne se résume pas à l’amour qu’elle a pour ses chats ? lien

Tout comme Macron...lequel, voyant que sa « Loiseau » ne décolle pas, évoque des milliards pour la transition énergétique...mais sa subite conversion en matière d’écologie à l’approche de l’élection européenne est plus que suspecte. lien

https://static.mediapart.fr/etmagine/default/files/2019/04/26/sourd.jpg?width=528&height=528&width_format=pixel&height_format=pixel

Et puis les faits sont têtus : il veut remplacer les trains de Perpignan qui approvisionnaient Rungis par 20 000 camions qui vont polluer nos routes. lien

Comme l’a déclaré Arjuna Andrade, à France culture  :
« du percement du Lyon Turin, à l’érection du monumental centre commercial d’Europcity en passant par le grand contournement Ouest de Strasbourg, le gouvernement n’a cessé d’apporter son soutien à des projets démesurés d’aménagement du territoire, engloutissant sous le béton toujours plus d’espaces naturels au nom du développement et de la croissance ». lien

Sur la question de l’immigration, d’autres convergences encore, même si Macron prétend l’accepter, on se souvient de ces bateaux d’immigrés qui cherchaient en vain à débarquer sur nos côtes françaises. lien

https://www.lopinion.fr/sites/nb.com/files/styles/w_1000/public/styles/paysage/public/images/2018/06/20180613_migrants_italie_defie_europe_web.jpg?itok=UQCE8IHG

Les frontistes n’auraient pas fait mieux, y compris dans la traque aux frontières, mettant en prison les militants qui tentent d’aider les migrants du côté de Briançon.lien

Finalement, la tête de liste de LREM, Loiseau, n’était pas si incohérente que ça en choisissant de se présenter, il y a quelques années, sur une liste d’extrême droite.lien

Sur la question citoyenneté, quid de ces élus européens frontistes qui ont repoussé le nouveau code de conduite proposé par les verts et les socialistes, lequel devait contraindre les lobbyistes et diminuer leur influence auprès du parlement européen. lien

Si l’on résume, tout comme Macron, Le Pen est contre toute revalorisation du SMIC, contre la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, contre l’indexation des retraites, et des minimas sociaux sur l’inflation, contre l’augmentation de l’impôt sur les grandes sociétés du CAC 40, contre le retour de l’ISF, et la suppression du CICE, contre une Assemblée Constituante, contre le référendum révocatoire, et elle vient de voter la loi « anti manifestants  »... N’est-ce pas la ligne définie par le chef de la majorité ? lien

Finalement, on ne peut que constater que LREM et le RN sont avant tout des alliés objectifs contre la gauche. Ce qui explique qu’il arrive régulièrement que les électeurs de Macron aillent voter Le Pen, et réciproquement. lien

Autre élément de réflexion, d’après certains politologues, moins on est instruit, plus on vote Le Pen, et ces mêmes experts affirment que chaque fois que le pays traverse une crise, cela favorise le vote des jeunes pour l’extrême droite, vote protestataire en quelque sorte, ce qui avait été constaté dans les années 90. lien

Mais ce qui rapproche aussi beaucoup les deux leaders, c’est aussi le non partage du pouvoir...chez l’un, malgré les nombreux conseillers qui s’affairent autour de lui, il est seul à décider...et chez l’autre, le pouvoir se transmet en famille : ceux qui ont tenté une intrusion, comme Philippot ou Mégret en ont gardé un cuisant souvenir.

Profitons-en pour rappeler que le RN a voté contre l’égalité des femmes et des hommes au parlement européen... lien

Ce qui est moins connu, c’est qu’au départ, c’était la fille ainée, Marie-Caroline qui avait été « programmée » pour reprendre les rênes du FN...et une fois de plus, ça restait dans la famille. lien

Comme dit mon vieil ami africain : « quand on a un marteau dans la tête, on voit tous les problèmes sous la forme d’un clou ».

 

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Le billet du docteur Christophe Prudhomme, urgentiste et syndiqué CGT
Abstention
 
En médecine, l’abstention thérapeutique est la cessation ou la non-initiation d’un traitement dans trois situations : lorsque celui-ci est refusé par un patient, qu’il n’est pas dans l’intérêt du patient ou qu’il correspond pour le patient à un fardeau disproportionné par rapport au but visé. Le décès du patient peut être une conséquence de ce choix, cependant, contrairement à l’euthanasie, le décès n’est pas l’objectif poursuivi.
 
Au regard de l’abstention massive qui a caractérisé les dernières élections régionales et départementales, il est intéressant de rechercher les analogies entre ces deux situations.
 
Lorsque le patient refuse un traitement, il faut un choix délibéré en ayant analysé sa situation et pesé le pour et le contre de l’action. En ce qui concerne le domaine politique, il en va de même dans la grande majorité des cas : ne pas se déplacer pour aller voter résulte bien d’un choix réfléchi, même de manière inconsciente, car le citoyen ne voit pas quel bénéfice pourrait lui apporter son geste. La question de l’intérêt peut être abordée dans les deux acceptions du terme. Dans le sens de la curiosité ou de l’attrait, nous ne pouvons que faire le constat que le débat politique actuel intéresse peu et que la confiance dans les femmes et les hommes politiques est aujourd’hui au plus bas.
 
Quand il s’agit de l’intérêt qui constitue un avantage, qui apporte quelque chose, là aussi, l’électeur ne voit pas quel bénéfice il peut tirer de son acte, alors il s’en abstient. Le troisième terme est encore plus intéressant. Il s’agit de la disproportion entre l’investissement que nécessite l’action d’exercer son droit de vote et l’objectif visé qui est que cela change quelque chose au quotidien du citoyen et réponde à ses souhaits et aspirations. Car il ne s’agit pas simplement de mettre un bulletin dans l’urne mais bien de suivre et de s’intéresser à la vie de la cité et à ceux qui l’organisent, ce qui signifie du temps et un engagement. Le plus important semble enfin la conséquence de ce choix.
 
La question qui se pose aujourd’hui est de savoir s’il n’est pas le chemin qui mène à la mort de notre démocratie parlementaire façon 5e République.
 
Dr Christophe Prudhomme

 

Gilles Questiaux

EXTRAITS

FabienRoussel a mis les pieds dans le plat sur la sécurité sur le nucléaire et sur l’immigration, c’est bien, c’est ce qu’il fallait faire. Il communique par la polémique contrôlée, qui est une méthode efficace de propagande. L’indignation feinte ou réelle des adversaires et des concurrents sert de caisse de résonance, la seule possible dans les médias tels qu'ils sont.

Et s''il reprenait maintenant à son compte la revendication phare des Gilets Jaunes, à savoir une baisse conséquente des prix du carburant, à laquelle il pourrait ajouter la gratuité des autoroutes, et l'opposition aux mesures visant à exclure les véhicules anciens des centres-villes?

Interpellé sur C News sur l'expulsion des demandeurs d'asile déboutés, il répond fort justement "quand on n'est pas bénéficiaire du droit d'asile, on a vocation à retourner chez soi"., ce qui est qualifié par les trotskystes de Révolution Permanente et par les troglodytes de la section dissidente du Quinzième arrondissement de "sortie xénophobe".

Qu'est ce qu'ils auraient voulu qu'il dise, ces belles âmes? que les déboutés et autres irréguliers ont droit de rester en France, même quand le droit, justement, dit le contraire? On voudrait qu'il prononce des propos irresponsables qui le disqualifierait directement auprès de l'électorat populaire? On peut se poser des questions sur les motivations profondes de ce genre de critiques.

J’aimerais aussi maintenant entendre davantage ce qu’il a à dire sur l’international, à part sur Cuba et sur la Palestine, où il est très bien aussi...

En attendant ce que j’aimerais entendre, par exemple, c’est ce qui suit :

Sur l’OTAN : réclamer publiquement la sortie de L’OTAN au nom de la paix et non sa dissolution, comme le fait en Allemagne Die Linke, ce qui est impossible et permet d'esquiver la question. L'OTAN menace gravement la paix du monde et rien que cette revendication clairement mise en avant  pourrait motiver le vote.

Sur l’UE : il est sans doute illusoire de lui demander le Frexit, ou même un referendum sur le Frexit, vu les rapports de force politiques (y compris et surtout à l'intérieur du PCF). Mais il peut déclarer sa volonté d’empêcher ou de cesser la mise en application des directives européennes les plus attentatoires à la souveraineté et aux droit sociaux ( les « suspendre » par exemple) comme celles sur la mise en concurrence et sur la privatisation des transports et de l’énergie et celle sur les travailleurs détachés. Ainsi que de l’encadrement du budget par Bruxelles. Et j'en oublie.

POUR LIRE L'INTEGRALITE DE 
L'ARTICLE DE GILLES QUESTIAUX
CLIQUEZ CI-DESSOUS 

http://www.reveilcommuniste.fr/2021/05/quelques-suggestions-de-campgne-pour-fabien-roussel.html

 

vendredi 25 juin 2021

RÉSOLUTION N'EST PAS CONTRAINTE: L'ÉTRANGLEMENT U.S. SUR CUBA SE POURSUIT.


La résolution, présentée par La Havane, a recueilli 184 voix pour, trois abstentions et deux contre.

Voici le compte rendu exact fait par le site officiel en espagnol russe RT sur ce qui s’est passé à l’ONU, vous aurez noté le silence complice de nos chaînes et de notre presse atlantistes… C’est pourquoi nous devons leur imposer de dire la vérité enfin sur cette question comme tant d’autres… Nous agissons dans ce sens et voyons qu’un mouvement peut et doit se déclencher sur la France et il ne saurait se contenter des réseaux sociaux (note et traduction de Danielle Bleitrach)

Des drapeaux des États-Unis et de Cuba accrochés à un mur à La Havane, le 11 janvier 2021Photo : Ramon Espinosa / AP

Ce mercredi, l’Assemblée générale des Nations unies (ONU) a approuvé une résolution exigeant la fin du blocus commercial, économique et financier que les États-Unis maintiennent contre Cuba depuis près de 60 ans.

La résolution présentée par La Havane, intitulée « Nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis d’Amérique à Cuba », a recueilli 184 voix pour, trois abstentions et deux contre (des États-Unis et d’Israël).

« Une fois de plus, de la part des Nations Unies, le monde dit non à l’agression et à la politique infructueuse des États-Unis contre Cuba », a déclaré le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodríguez, via son compte Twitter.

Il a ajouté que ce vote obtenu à l’ONU “est une grande victoire pour le peuple cubain, pour la justice et pour la vérité”.

Depuis 1992, l’Assemblée générale de l’ONU a soutenu chaque année (sauf en 2020, qui n’a pas été réalisée en raison de la pandémie de coronavirus) les résolutions appelant à la fin de l’embargo de Washington contre Cuba ; cependant, les États-Unis maintiennent cette politique sur l’île.

« Cela fait maintenant 28 ans de rejet mondial du blocus . Les bloqueurs sont laissés sans arguments. Les membres solidaires renforcent leur soutien », a déclaré le président cubain Miguel Díaz-Canel.

Le président a ajouté : “Nous sommes rentrés et nous reviendrons à l’Assemblée générale des Nations Unies tant que le blocus existera. Parce que nous respectons la communauté internationale, autant que l’empire l’ignore et lui manque de respect.”

Affectations de blocus

Lors de son discours au siège de l’ONU, Rodríguez a rapporté que les dommages accumulés en six décennies de blocus ont atteint 147 853 millions de dollars .

Le ministre des Affaires étrangères a noté que Washington a profité de la pandémie pour augmenter la pression contre Cuba.

« Le gouvernement américain a assumé le COVID-19 comme un allié dans sa guerre non conventionnelle impitoyable, intensifiant délibérément et de manière opportuniste le blocus économique, commercial et financier et causant des pertes record d’environ 5 milliards de dollars » , a- t-il déclaré.

Rien qu’en termes de santé, précise un communiqué du ministère des Affaires étrangères, les effets se sont élevés à 198 348 000 dollars entre avril et décembre 2020 ; Ce chiffre est supérieur de 38 millions à celui rapporté entre avril 2019 et mars 2020.

“Le gouvernement américain a délibérément entravé l’importation de fournitures nécessaires pour faire face au covid-19”, a déclaré le ministère des Affaires étrangères.

Selon les informations du ministère des Affaires étrangères, “pendant le gouvernement de Donald Trump (2017-2021), 243 mesures coercitives unilatérales ont été appliquées contre Cuba, dont 55 seulement en 2020, qui se sont démarquées par leur systématicité et leur intentionnalité”.

 Note de Pedrito.

Il reste donc sur la planète un pays viscéralement inféodé aux  USA et à leur culte de la guerre, Israël, - merci pour le peuple martyr Palestinien !!- et trois nations sous tutelle des mêmes impérialistes. 

Note: Le titre  de l'article est de Pedrito

jeudi 24 juin 2021

POURQUOI LES GENS NE VOTENT PLUS ? *

Les caméléons ont peur du rouge... même délavé

Les morceaux

de la supernova Rocard

continuent leur parcours

vers les trous noires

de la réaction

Les caméléons ont peur du rouge... même délavé

J-P Huchon, l'ex secrétaire de M Rocard puis successeur du même à la mairie de Conflans St Honorine, ex-président socialiste dit de gôache de la Région Île de France, Ex-ex.... (à complèter selon connaissances) vient de prendre position pour le second tour de l'élection régionale.

Fidèle à une trajectoire et au sillage de son mentor, 

"Jean-Paul Huchon : « Je vote sans hésitation Valérie Pécresse »

L’ancien président socialiste de la région Île-de-France affirme au « Point » son soutien à la candidate de la droite face à l’alliance de gauche qu’il juge « baroque »."

Et vous voudriez qu'avec tout cela les gens émettent massivement des votes calés sur un rejet de la politique telle qu'elle leur est présentée?

Là encore, la "oui mais si connexion" ex compagnon majoritaire d'hémicycle régional va nous dire "lui c'est pas nous" mais c'est avec des "lui" de ce calibre que les "nous" se sont compromis durant des années et continuent à se compromettre voir à volontairement s'effacer sans combattre ou s'alignant, laissant le champ libre aux duels réac contre ultra réac.

Pour combattre un ennemi il faut être présent avec des oriflammes et drapeaux visibles et significatifs de son camp. Devant ce magma  et les dérives vers la droite de ces ex si ce n'est adulés du moins soutenus, pour ne pas se fourvoyer, les gens ne votent plus.

(*) Le titre seul est de Pedrito, cent pour cent d'accord avec Canaille

samedi 19 juin 2021

 

UN REGARD JURIDIQUE SUR L'ACTUALITÉ AVEC RÉGIS DE CASTELNAU

La République est donc en danger, la France d’en haut nous le serine sans désemparer depuis quelques jours. En cause évidemment l’incident survenu à Tain-l’Hermitage où devant des caméras, Emmanuel Macron a été l’objet d’une tentative de gifle. Il faut rappeler que celui-ci est en tournée électorale a priori illégale pour soutenir les candidats de son pauvre parti aux élections régionales et départementales, dont on sait bien qu’elles risquent pour eux d’être cuisantes.

De façon tout à fait calculée il s’est précipité tout sourire, affichant un salut bouddhiste et en bras de chemise, pour une séance de serrage de main des populations rassemblées pour l’acclamer. Comme d’habitude, les angles de prise de vue ont été choisis pour transformer visuellement une poignée de spectateurs en foule délirante. Il s’est alors malheureusement trouvé un hurluberlu pour vaguement souffleter le bateleur en inscrivant dans la réalité une envie qui démange au moins la moitié des Français, qui fort heureusement savent très bien qu’il ne faut surtout pas passer à l’acte.

C’est alors que le bloc élitaire s’est précipité avec une jubilation trop visible sur cet incident pour annoncer les barbares aux portes et la République en danger.

Le spectacle des informations télévisées témoignait de façon caricaturale l’homogénéité de ce bloc, où l’on voyait quelles que soient leurs tendances, politiques, journalistes, intellectuels tout occupés à rendre crédible un récit entretenant portant des rapports fort lointains avec la réalité.

Séquence très intéressante dans la mesure où se déployait le paroxysme du simulacre auquel la France est confrontée depuis l’élection d’Emmanuel Macron. L’arrivée de celui-ci à la magistrature suprême de la Ve République n’a pu se réaliser que grâce à une opération s’apparentant à une forme de coup d’État au cours duquel toutes les règles garantissant la sincérité d’un scrutin ont été violées et où la justice est directement intervenue dans le processus électoral pour le fausser.

Dès le départ la légitimité juridique et politique d’Emmanuel Macron était faible, et malheureusement son exercice du pouvoir n’a fait qu’aggraver cette situation problématique pour une démocratie comme la France. On a naturellement parlé de la théorie des deux corps du Roi et du comportement de Macron passant son temps à désacraliser sa fonction.

Cela étant, il n’est pas le premier, Nicolas Sarkozy l’a abaissé, François Hollande l’a avili, mais Emmanuel Macron lui a fait les deux. Et si cela ne justifie pas de le frapper, cela explique pourquoi les réactions outrées et souvent ridicules du mainstream n’ont pas trouvé grand écho sur les réseaux, où l’on ressentait, mon dieu quelle horreur, une certaine joie mauvaise voire parfois de la jubilation.

La question du simulacre s’est posée face à cette volonté unanime des commentateurs de la France d’en haut de dramatiser ce qui était répétons-le un incident, certes déplorable, mais un incident. Avec cette volonté de le transformer en un horrible attentat visant quasiment à renverser la république.

Or ce qui caractérise le mandat d’Emmanuel Macron c’est que nous sommes en présence d’un mensonge. Non pas que celui-ci soit lui-même un imposteur, mais c’est tout son système qui est une imposture. Parfait inconnu sorti de nulle part, candidat choisi par la haute fonction publique d’État, adoubé par l’oligarchie, il n’avait absolument rien fait de significatif dans sa vie d’avant. Il a pourtant été propulsé à la tête de l’État par un concours de circonstances et depuis ce moment toutes les élites s’ingénient à faire comme si.

 Comme si la France avait à sa tête un vrai chef d’État, on commente doctement ses prises de position contradictoires, on lui prête des pensées et une réflexion que manifestement il n’a pas. On décrit ses actions aussi avilissantes soient-elles comme autant de d’opérations de communication maîtrisées, et on commente ses incontinences verbales à l’égal de sentences philosophiques.

Ne parlons pas de son premier ministre et de ses efforts désespérés et infructueux pour échapper au ridicule, ou de ces membres du gouvernement proférant de façon métronomique âneries sur âneries. Avec naturellement une mention spéciale pour Dupond Moretti et Darmanin ministres d’État chargés des fonctions régaliennes démontrant avoir perdu tout sens de la réalité. Épargnons la pauvre Marlène Schiappa à qui on ne peut pas reprocher d’avoir perdu le sens du ridicule, elle ne l’a jamais eu.

Malgré cela, on fait semblant, comme si la France disposait d’un chef de l’État digne de ce nom. Prosternation, dramatisation, solennité, appels furieux à la répression, le traitement de la séquence de Tain-l’Hermitage par les hommes politiques, les grands médias et les commentateurs a atteint un sommet.

Sur ce point, mention particulière pour Jean-Luc Mélenchon, embarrassé par des collections de déclarations hors-sol, et exploitant sans vergogne sur la diversion provoquée par le geste imbécile.

Le patron de la France insoumise n’a pas été le dernier à hurler avec les loups : « Les barbares sont aux portes ! Intolérable violence ! La république en danger ! No pasaran ! » Entre autres inepties, il s’est fendu d’un tweet où tout est catastrophique : « cette fois-ci vous commencez à comprendre que les violents passent à l’acte ? Je suis solidaire du président ».

Texte calamiteux, avec l’invention d’un danger fasciste, ce que son patron Lionel Jospin qualifiait de « théâtre », et le ralliement soi-disant républicain au fake-président.

Il faut dire qu’il en avait grand besoin de cette diversion, après l’interview à France Inter, plus que maladroite avec ses parallèles hasardeux, voire pour certain carrément indécents. À laquelle est venu s’ajouter une déclaration sur sa chaîne YouTube. Dans laquelle il prétendait que la panne géante sur les serveurs Orange qui avait perturbé l’utilisation entre autres, des numéros d’urgence, était probablement volontaire et destinée à justifier la privatisation de la société Orange ! Société déjà complètement privée depuis, 2004 à la fin d’un processus enclenché par Lionel Jospin dont Jean-Luc Mélenchon était un des ministres !

Pour tenter de faire oublier ces impairs, première diversion avec la dénonciation d’une vidéo humoristique débile, prétendant y voir un appel au meurtre de sa personne. Ensuite ce sera la transformation de l’incident de Tain l’Hermitage en tentative de coup d’État fasciste.

Cette surestimation de la violence est quand même un peu étrange pour quelqu’un qui n’a que Robespierre et la grande Révolution Française à la bouche. Dont on n’a pourtant pas le souvenir que sections parisiennes et sans-culottes furent d’une tendresse particulière avec leurs adversaires. J’ai eu le privilège de bien connaître d’abord des résistants à l’occupation nazie et ensuite de vrais révolutionnaires latino-américains dont certains y ont laissé leur peau, et avec lesquels Jean-Luc Mélenchon prétend une proximité. Sans vouloir faire parler les morts, j’imagine pourtant ce qu’ils auraient pensé de cette débauche de qualificatifs pour dénoncer ce qui n’est qu’un incident passablement ridicule.

Et de cette façon de faire allégeance à un système et à son chef que l’on prétend combattre.

Mais finalement le plus dérisoire, c’est de voir Jean-Luc Mélenchon faire exactement ce qu’il reprochait au « système », c’est-à-dire utiliser et instrumentaliser incidents et faits divers (Merah !) à des fins électorales. Le voilà qui s’empare et monte en épingle ce qui n’est cette fois-ci réellement qu’un incident, pour le transformer en drame national, essayer de se retaper au plan électoral en faisant oublier ses interviews calamiteuses et se posant en victime.

Après Macron le fake président, Mélenchon le fake opposant ?