Military Watch Magazine : le rôle de la France dans le conflit en Ukraine s’accroît
La frappe de missiles russes sur une base de mercenaires
français (les quartiers généraux des mercenaires européens) en Ukraine à
Kharkiv met en lumière la vive guerre froide franco-russe titre le
magazine Military Watch. Cela a déchiré le voile — tenu secret par la France — sur sa participation dans le conflit ukrainien. Agora Vox
Des spécialistes hautement qualifiés travaillent sur des systèmes d'armes spécifiques trop complexes pour les conscrits ukrainiens moyens. « Dans la soirée du 16 janvier, les forces armées russes ont lancé une frappe de missiles visant le quartier général de combattants étrangers européens, majoritairement français, en Ukraine. Des sources russes ont, par la suite, rapporté que le personnel visé était des sous-traitants militaires et que la frappe avait fait au moins 80 victimes, dont 60 ou plus. Les médias d'État russes ont rapporté que ce personnel était constitué de spécialistes hautement qualifiés qui travaillent sur des systèmes d'armes spécifiques trop complexes pour les conscrits ukrainiens moyens », rappelle le magazine Military Watch.
Ces déclarations confirment le consensus parmi les analystes selon lequel, lors de l'introduction d'une quantité importante d'armes occidentales sophistiquées, nécessitant plusieurs années de formation, les forces armées ukrainiennes ont reçu une aide significative de la part des mercenaires militaires du monde occidental pour travailler avec ces équipements.
« Un exemple clé est celui du système de défense aérienne américain MIM-104 Patriot que le personnel ukrainien était considéré comme incapable d'exploiter avant 2024 au plus tôt, mais qui a commencé à fonctionner dans le pays au début de 2023 », martèle Military Watch, rajoutant : « Cela était difficile à expliquer autrement qu'avec la présence de personnel étranger ». Le média militaire anglophone rappelle qu’« un premier exemple a été le ciblage, le 13 mars 2022, d’une base d’entraînement militaire à Yavoriv, à moins de 15 km de la frontière polonaise, où étaient basés près de 1000 combattants étrangers (mercenaires), tuant environ 180 personnes. Une autre frappe de précision a été celle lancée par les systèmes de missiles balistiques Iskander-M contre les combattants étrangers (mercenaires) de la Légion géorgienne à la fin d’avril 2023, détruisant 15 véhicules, tuant jusqu'à 60 personnes et en blessant grièvement plus de 20 autres ».
Depuis le début du conflit mené à grande échelle en février 2022, les combattants étrangers sont, ainsi, régulièrement pris pour cible par les forces russes. Alors que la pénurie de personnel dans les rangs des forces armées ukrainiennes s’aggrave et que Volodymyr Zelensky vient de proposer d’ouvrir la nationalité ukrainienne aux combattants étrangers, on assiste depuis à la fin 2023 à un afflux de « mercenaires hautement qualifiés dotés de compétences particulières » pour remplacer les nombreux spécialistes ukrainiens morts au cours de l’offensive infructueuse de plusieurs mois contre la Russie.
Le magazine Military Watch note que la France est depuis longtemps la principale source de mercenaires parmi les États d’Europe occidentale. Ainsi, depuis les premières années de la guerre froide, les combattants français ont joué un rôle important dans de nombreux conflits, notamment en Afrique, défendant les intérêts du bloc occidental.
Alors que les États-Unis suspendent toute aide militaire à l’Ukraine en raison de l’opposition des républicains à de nouvelles dépenses, et que l’Allemagne n’approuvera pas le transfert de nouveaux missiles de croisière à l’armée de l’air ukrainienne, le rôle de la France dans le conflit augmente progressivement.
Observateur Continental signale que Paris va fournir à Kiev 50 bombes AASM par mois, qu’Emmanuel Macron a rapporté « la livraison de missiles longue portée et de « centaines de bombes » et que l’Ukraine annonce la création d'une « coalition d'artillerie » avec la France.
Toutes ces entreprises belliqueuses de la France ont lieu alors que le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé en décembre dernier vouloir coopérer avec la France.
Dans le même temps, le président français, Emmanuel Macron vient d’ appeler les industriels français à « gagner en rapidité » pour fournir des armes à Kiev. La France s’engage de plus en plus profondément dans le conflit contre la Russie.
Philippe Rosenthal
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