DANS LA CONTINUITÉ DE LA MATINALE PORTUGAISE AVEC VEIGA TEIXERA.
Le premier de la tarde s'est fait longuement prier avant de jaillir à la lumière: un geste de coquetterie sans doute, parce qu'il était très beau, et qu'il le savait . Tout le lot d'ailleurs était superbe de présentation, varièrent juste de l'un à l'autre les qualités....et les défauts.
Le premier colorado manso pousse bien aux planches, puis sort seul de la seconde rencontre, évite la troisième pique, puis prend un forte troisième ration après les clarines. Mauvaise brega des peons de ROBLEÑO, multiples capotazos, mais le toro étale malgré les défauts cultivés et aggravés par les bipèdes caste et noblesse, dont ne profite pas le matador qui se profile et torée cul en arrière. Puis se reprend pour un soupçon de faena plus dominatrice, des deux mains, quelques naturelles templées nous laissent espérer le meilleur, d'autant que le TEIXEIRA, noble à souhait, charge sans faiblir. Conclusion par une épée tombée après deux esssais, d'une pâle prestation qui n'a pas tenu ses promesses.Dépouille du toro plein de qualités applaudie
Le second, negro, armé, pousse deux fois le cheval, puis reçoit une piquette symbolique. Il poursuivra ensuite les peones jusqu'aux planches, imposant sa présence dominatrice. La faena de Fernando débute fuera de cacho encore, naturelles de profil, sans insister. Gâchée... Épée atravesada. Dépouille du toro applaudie.
Le premier opposant de PAULITA est un magnifique veleto, negro, astifino. Applaudi. Qui sème vite doute et déroute. Il pousse deux foois sous le fer. Mais il est vite bouche ouverte. Faible. Il charge sans transmettre, le torero se profile, sans jamais s'engager, leurre constamment agrippé aux pitones. Entière tombée, le TEIXEIRA meurt debout, en brave. Mauvaise lidia. Quel dommage!! Désagréable impression pour de nombreux voisins de tendido que PAULITO est passé À CÔTÉ D'UN GRAND TORO.
Son second toro, PAULITA le dépose SOUS le fer. Puis après le quite le replace à 15 mètres, pour la seconde rencontre, poussée en brave. Mais le toro faiblit très vite, gueule ouverte, langue pendante, tout ce que nous n'aimons pas, qui très souvent est le signe de l'extrême faiblesse et de l'invalidité insupportable. Muleta sans cesse accrochée, le torero conclut d'une entière après pinchazo, l'animal va se coucher contre les barrières.
Le troisième, pour Serafin MARIN, alterne mansedumbre et charges vives et poussées, après avoir gratté le sable. Trois rencontres avec la cavalerie, dont une ratée. Quelques naturelles, et déjà l'"Harmonie Orthézienne" la mal nommée entame son concours de canards - il est vrai que le Béarn est un pays producteurs de magrets et confits, mais les "canards" de l'harmonie nous parurent indigestes- Comme à son habitude, peu de recours techniques pour le torero Catalan, grands bras étendus en attitudes disgracieuses, à l'unisson de la musique . Pinchazo puis entière sur le côté, le toro s'agenouille pour mourir. Oreille protestée: rien ne nous aura été épargné, avec MARIN, pourtant médiocre.
Son second toro est un manso negro, trois piques, la dernière bien embestie, mais au terme d'interminables cites du piquero. L'animal gardera boca cerrada jusqu'au terme de la faena, profilée, comme toujours, c'est la spécialité de la maison, hélas, pas seulement la sienne. Comme toujours, MARIN se découvre, comme un débutant. Quelques timmides essais sans transmettre sur les gradins, avant une entière, après trois pinchazos.
FIN du second acte.
L'intérêt de la course, comme de la journée entière, ne faiblit jamais. Lot très noble, la moitié faiblard, les six mirent la tête. Et posèrent problème à des héros qui paraissaient fatigués. A commencer par ROBLEÑO, qui dut répondre à l'ovation saluant son encierro de CÉRET, ce qui lui parut presque suffisant pour remplir son contrat ORTHÉZIEN.
Merci aux organisateurs de vouloir sortir des sentiers battus pour satisfaire ou fidéliser l'aficion avide d'authenticité. Mais que peuvent rechercher et trouver dans les callejons qu'ils squattent jour après jour, arènes après arènes, des gens dont le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils ne partagent pas du tout vos valeurs et les nôtres?