mercredi 17 décembre 2014

TOREABILIDAD: TERME RIDICULE, POUR JUSTIFIER LA PIRE DES DÉRIVES



 



 TOREABILITÉ: Un mot ridicule qui ne peut s'appliquer à un taureau brave


TORÉABILITÉ!  Terme réinventé par les taurins, pour leurs besoins de justifier la corrida "moderne", la corrida commerciale, les aficionados espagnols parlent plutôt de fiesta CIRCO. Qui n'a rien à voir avec la corrida intègre. Ce terme insensé a aujourd'hui sa place sur les carnets de notes de certains ganaderos, car il est devenu l' exigence de certains toreros. Disons de certaines "figuras". Insensé, parce que contraire à l'image et à l'existence même du toro BRAVE, par définition sauvage, donc exempt de tout soupçon de "toréabilité". Ce mot recouvre la notion de noblesse extrême, exigée par les figuritas milliardaires, jusqu'à la domec-stication. Cent passes circulaires, à poursuivre le chiffon rouge, sans dévier d'un centimètre,  peut-on parler de domination, ou de débilité? Toreabilidad! Tiens! Comme c'est étrange: cette consonance proche de la debilidad....
Ce terme est devenu incontournable aujourd'hui dans le jargon de nombreux révisteros et critiques taurins     
dans leurs chroniques - je récuse le mot "journalistes", pour le rôle néfaste que joue cette pseudo presse dans son ensemble, sauf  rares exceptions -  pour qualifier le comportement des  toros. Ce mot n'est pas nouveau, nous dit David ZAMORA dans un article qu'il consacre au phénomène de la "toréabilité", qui a pris beaucoup d'ampleur, beaucoup trop, jusqu'à la grande faiblesse du bétail  que les aficionados  déplorent à ce jour.  Le terme fut utilisé en premier par Ramón Mora Figueroa, fils du marquis de Tamarón, qui travailla à la création de la ganaderia de JPD et Nuñez de Villavicencio. Loin du contexte actuel, évidemment. C'était l'âge d'or de la recherche du croisement des encastes, en 1914, quand   Mora Figueroa acheta un lot de Parladé pour le mêler au sang des Domecq et Nuñez . Le toro était différent d'aujourd'hui, Joselito et Belmonte faisaient subir au toreo une évolution adaptée au bétail d'alors, qui ne connaissait pas encore  la dégénérescence qui le frappe aujourd'hui.

Comment la "toréabilité" peut-elle être une "qualité"? Avant d'être toréé, le toro brave doit être dominé. On le torée après avoir accompli le plus difficile, prendre le dessus sur lui. Si l'on laissait de côté cet aspect, la domination, et qu'on passe directement au toreo, le toro brave serait avant tout docile. C'est ce toro "ideal" qu'exigent les toreros des éleveurs, qui, eux, sélectionnent selon ce critère. Un toro "collaborateur", qui permet des faenas sans risques ni trop de complications. Et quand l'animal ne remplit pas parfaitement leurs exigences, les toreros disent qu'il "ne sert pas". Ils prennent l'épée et les mules d'arrastre emportent vite la dépouille .Plutôt que d'affronter avec courage les difficultés auxquelles ils pourraient être confrontés, devant un animal un peu plus retors, plus encasté, plus brave, ils préfèrent abandonner.
Ces demandes heureuses disparaissent du patrimoine génétique de l'élevage du taureau de combat. Et ces encastes et élevages de caractère qui garantissaient la pérennité et l'authenticité de la fiesta brava, disparaissent parce que ceux qui toréent le plus n'en veulent surtout pas.
Ils choisissent la sécurité, face au medio toro, au perritoro, au demi toro.
La "toreabilité" a une signification bien en rapport avec le spectacle d'aujourd'hui. En contradiction totale avec ce que doit être un toro brave, sauvage, "fiero", un terme ridicule, une insulte pour le bel et brave fauve que doit être le toro