Mon cher amour, çà y est, nous sommes le lundi 24 décembre, le jour maudit est arrivé, le pire soir de l'année qui puisse m'emplir d'une infinie tristesse est là: veille de noël, nuit d'intime tête à tête comme tu nous les préparais depuis 1990 avec chaque année le même soin, les mêmes attentions, la même délicatesse, les mêmes douceurs, jusqu'à la bouteille de champagne que nous dégustions avec gourmandise, aujourd'hui, je suis seul, désespérément seul, seul avec ces merveilleux souvenirs....Seul avec ce chagrin qui me submerge et m'étouffe, qui ne finira jamais. Noël et son déferlement de signes extérieurs de consommation, de richesses, de jouets, de bouffe, de musique et de marchandises de toutes sortes, lorsque j'ai pénétré dans un magasin, ces jours-ci, pour acheter deux ou trois bricoles, je me sentais perdu, triste, ces chants emplissaient ma tête alors que tu n'étais pas là, alors que tu es pour l'éternité dans cette petite boîte posée sur le marbre où dorment aussi tes parents, cette fête autrefois chrétienne, quand nous étions enfants, et qu'on était si pauvres, nous découvrions dans nos chaussures posées près de la cheminée, parfois une bille de chocolat, parfois une orange..... Lorsque, dans le magasin, je me suis présenté à la caisse, j'étais perdu, immensément seul et perdu, d'abord je ne retrouvais pas le billet de 50 euros que j'avais mis dans ma sacoche; je me suis souvenu que nous avions un avoir sur notre compte du magasin, mais il m'a fallu donner un numéro de code, que toi seule connaissais, impossible de le deviner....Alors, lorsque la caissière m'a demandé d'essayer de me souvenir, avant qu'elle ne se décide à m'attribuer un nouveau numéro, je me suis effondré, et j'ai pleuré, pleuré, devant tous, j'ai réalisé à quel point je me sentais seul et vulnérable, sans toi, qui étais tout, absolument tout pour moi, j'ai sangloté un long moment sans pouvoir venir à bout de cet immense chagrin qui m'étreint à tout bout de champ, en toute occasion, sans pouvoir maîtriser ce malheur qui ne me quitte plus, depuis l'instant où tu m'as laissé seul, ce vendredi 30 novembre, quand tu as rendu ton dernier soupir. De retour à la voiture, j'ai continué à pleurer, appuyé contre le volant, un long moment, avant que je ne retrouve assez de calme pour reprendre le chemin du retour.
Depuis, comme à chaque fois, je continue d'alterner courage et abattement. Par exemple, aujourd'hui, j'ai décidé de réagir, j'étais chez notre ami A., le jeune traiteur que nous aimons beaucoup et qui nous le rend bien, je lui avais proposé avant-hier de lui donner un coup de main, ce que j'ai fait ce matin: préparer les commandes, ouvrir les huitres.....Moi qui n'étais pas très doué pour çà, j'ai du en ouvrir une centaine. Mais j'ai pu penser à autre chose qu'à mon chagrin, je me suis "évadé" de notre maison. De ma tristesse.
Rassure toi: je t'aime et t'aimerai comme un fou jusqu'à la fin, mais çà, tu le sais depuis longtemps, et aujourd'hui plus que jamais. Hier midi, j'étais invité chez nos voisins B., encore deux ou trois heures agréables volées à cette horrible sentiment d'abandon qui m'envahit lorsque je suis seul. Et demain, mardi, jour de noël, ce sont les C. qui m'ont invité, ils n'ont pas leur fils, nous serons donc tous les trois. Heureusement pour moi, ces amis que tu appréciais avec moi me tendent la main, dans ces moments difficiles, ils me permettent de garder la tête hors de l'eau.
Rassure toi: je t'aime et t'aimerai comme un fou jusqu'à la fin, mais çà, tu le sais depuis longtemps, et aujourd'hui plus que jamais. Hier midi, j'étais invité chez nos voisins B., encore deux ou trois heures agréables volées à cette horrible sentiment d'abandon qui m'envahit lorsque je suis seul. Et demain, mardi, jour de noël, ce sont les C. qui m'ont invité, ils n'ont pas leur fils, nous serons donc tous les trois. Heureusement pour moi, ces amis que tu appréciais avec moi me tendent la main, dans ces moments difficiles, ils me permettent de garder la tête hors de l'eau.
Et d'espérer. Jusqu'à quand? Jusqu'à où? That is the question....
Pour le moment, je continue d'avancer, de tenir, sans trop d'illusions, tu me manques tellement, et S., sur qui je croyais pouvoir compter dans ma détresse, ne parait pas vouloir combler le vide affectif immense qui m'entoure et m'effraie. Ni mots d'affection, ni tendresse, notre lot quotidien à toi et moi pendant notre longue lune de miel. Pourtant, au sortir du notaire, je croyais lui avoir donné des gages d'amour, et de préoccupation paternelle, suffisamment pour qu'elle réalise à quel point je suis seul et malheureux, en quête d'amour et de soutien.... Je doute. Je doute...
Mon cher amour, tu me manques tant, et tant...Je t'aime à en crever.