Mais qui le sort ?
Qui pour le remplacer ?
Et surtout,
désigné par qui et comment ?
Canaille le Rouge n'est pas l'auteur des textes en italique qui suivent. Il sont l'oeuvre d'un sien ami et camarade.
Comme ils tapent juste, autant vous les faire partager.
Merci à toi Segundo que la
proximité des vignes de ton Medoc mâtinée d'un humanisme militant
internationaliste conduit à tenir ces propos :
" Nous sommes nombreux à penser que le problème principal de la Russie aujourd'hui s'appelle Poutine.
Certes.
Mais par qui le remplacer ?
Certains
rêvent à voix haute d'une révolution de palais qui le remplacerait par
un oligarque plus conciliant avec l'occident, même s'il n'est pas plus
conciliant avec les droits humains et la démocratie (on a bien
l'habitude de "faire avec", ailleurs...)
Un oligarque style Navalny par exemple, (lui ou un autre...)
Mais
cette solution arrangerait (peut-être, même pas sûr) le problème de
l'occident avec la Russie, mais pas le problème de la Russie avec
elle-même. Et donc elle n'arrangerait pas grand chose.
Parce
que quoi qu'il y en ait à qui cela donne des boutons rien que d'y
penser, la réalité russe, c'est que l'opposition la plus forte à
Poutine, ça reste le Parti Communiste de la fédération de Russie.
Un parti communiste qui n'est pas vraiment sur la ligne Roussel, et c'est un euphémisme de le dire.
Alors, non, cela ne réglerait pas forcément le problème de l'occident avec la Russie.
Mais
il faudra bien que nous finissions par accepter un jour ou l'autre
qu'en Russie comme partout, comme en Iran, à Cuba, au Mali ou en Arabie
Saoudite, ce soient les peuples qui décident EUX-MÊMES de qui ils
veulent ou qui ils "acceptent" comme dirigeants, dans les conditions qui
sont celles de leur pays, de leur histoire, de leur culture et des
rapports de forces idéologiques contradictoires qui les traversent -
comme chez nous -, accepter qu'ils choisissent eux-mêmes le rythme
auquel ils veulent ou peuvent renforcer leur démocratie et le type de
démocratie qui leur convient, accepter leurs choix que ceux-ci nous
plaisent ou pas.
Accepter que ce ne soit pas nous qui décidions à la place des autres quels sont les dirigeants qui seraient acceptables ou pas.
Arrêter
de donner des leçons aux autres sur les choix de leurs responsables
politiques, nous qui sommes si mauvais pour choisir les nôtres.
Nous
qui pensons toujours que les problèmes que nous avons avec tel ou tel
pays viennent d'eux et jamais de nous, jamais de notre morgue et du
mépris avec lequel nous les regardons." (Segundo Cimbron mars 2022)
Ce décoiffe ? tant mieux .
On entend de partout des
politologues du café du commerce nous expliquer comment et pourquoi le
monde dit libre (lire occident OTANien) a mandat de délivrer la Russie
de son autocrate. Cela dans un pays où le centre du débat politique
officiel et médiatique est maintenu en lévitation autour de forces qui
trouvent financement dans la Russie de Poutine pour les uns défendent la
politique d'agression du Napoléon de la Moscova pour d'autre.
Des forces politiques qui
appellent à travers toutes les droites dont ses extrêmes à restreindre
les libertés civiles qui n'ont pas encore été encagées, la protection
sociale qui n'a pas encore été laminée, où le droit de manifester est
mis en nasse.
Des forces politique
qui profitent de crise créée par l'agression de l'Ukraine pour dire
(tous) qu'ils vont aggraver les choses au plus grand bénéfice du
capital.
Le MEDEF et la CGPME peuvent remercier Poutine et ses alliés.
Un pays ou derrière des propos
de solidarité suinte ici et là - infâme purin raciste - des appels à un
tri sélectifs des réfugiés où le critère est la longitude
d'origine, taux de mélanine et la structure et couleur de la chevelure.
Parce qu'en France, en mars
2022, les oligarques d'ici détenteurs de 90% des média entretiennent un
débat qui passionne plus du tiers de l'électorat : avec qui à l'Elysée
pour museler le peuple ?
Celui en place -il ne s'en tire
pas mal. Par qui le remplacer sinon ? Savoir si la candidate d'un parti
cofondé par des fascistes et collabos ou ancien SS trouvant prébande
dans la Russie de Poutine est mieux à même de rassembler les racistes
fascistes d'ici que le pantin défendant Poutine, ce Louis Ferdinand
Bolzemmounaro dont les troupes se recrutent parmi les Wagner en herbe
de notre territoire, mis en selle par d'un oligarque français.
Mais les JT nous gavent d'une
logorrhée qui met à l'index Tolstoï, Prokoviev et Dostoïevski jusqu'à
ressortir de la nuit le nazi raciste antisémite Lifar à opposer au
Bolchoï.
En rappelant - je reprend encore un coup de gueule de Segundo - que :
"Lorsqu'en
2003 les USA ont envahi l’Irak - faisant 500.000 morts - quelqu’un se
souvient il si Georges Gershwin avait été enlevé du répertoire des
orchestres nationaux, Jack London et Ernest Hemingway des rayons des
bibliothèques, et si les chefs d’orchestres états-uniens avaient été
sommés de « s’expliquer » sur cette violation du droit international
avant de pouvoir jouer en France ?
Je n’en ai pas souvenir…
De même, il me semble bien qu'il y avait des athlètes US aux jeux olympiques d'Athènes qui ont suivi en 2004...
Et,
vous voulez que je vous dise ? Je trouve cela normal : Ni Gershwin, ni
Hemingway, ni Gatlin ne sont responsables des crimes de la famille
Bush."( Segundo Cimbron mars 2022)
Cela
devrait conduire nos experts à plus de retenue dans leur sermon et
regarder la fange qui ternit bout de leurs botines et escarpins avant de
regarder l'horizon du coté soleil levant.
Oui Le maitre du Kremlin est un homme dangereux. Mais
décider à la place des Russes pour le remplacer entretient les racines
de conflits. De plus, le faire à partir de la piètre valeur de nos
références en matière de démocratie serait pire qu'un cadeau empoisonné.
Encore un fois comme pour la Paix, pas d'autre piste féconde que d'en
appeler à l'intervention des peuples.