mercredi 31 mai 2023

 

Révélations : Qui sont les “experts” en géopolitique du journal l’Humanité ? par Franck Marsal

Franck Marsal poursuit une exploration indispensable de l’inféodation du journal l’Humanité à l’idéologie dominante insufflée par l’OTAN et la CIA. Il met en cause son directeur du service international Vadim Kamenka dont nous avons déjà souligné l’attitude équivoque (mais très révélatrice) dans une visite reportage en Russie. Il a le jour où il fait la UNE avec l’article dont nous avons déjà parlé, fait appel à des individus dont le profil que détaille Franck Marsal est très parlant, il s’agit de gens qui tous sont liés à la CIA et à l’OTAN et qui sont installés à Moscou comme des cinquième colonnes. Mais je vous laisse lire la démonstration, elle dit ce que nous cessons d’affirmer, l’Humanité et le secteur international du PCF sont désormais totalement immergés dans les narratifs de la CIA et de l’OTAN. Nul doute que ces gens-là sauront mener les élections européennes dans le sens dicté par les mêmes. On voit de la Grèce à l’Espagne mais aussi dans toute l’Europe comment les peuples préfèrent la vraie droite à cette fausse gauche devenue la marionnette de l’impérialisme, est-ce que ce qui reste de sain dans le PCF va continuer dans cette voie en tous les cas personne ne pourra dire qu’il ne savait pas ? (note de Danielle Bleitrach dans histoire et société)

Jeudi 25 mai, le quotidien communiste (confirmé tel par son directeur lors du récent congrès du PCF) L’Humanité a publié plusieurs articles sur le conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine et à l’OTAN.

Un de ces articles, signé Alexis Exposito, et intitulé “En Ukraine, comment les civils se préparent à la contre-offensive” a déjà été remis en cause (et à mon sens à juste titre) pour son absence totale de prise de recul par rapport à la propagande de l’OTAN et son parti-pris favorable à la contre-offensive des forces de Kiev… Je me suis pour ma part intéressé aux autres articles publiés le même jour. Deux articles sont notamment consacrés à la décision OTANienne d’autoriser l’entraînement de pilotes ukrainiens sur des avions de chasse F16 et le transfert de plusieurs dizaines de ces avions au gouvernement ukrainien.

Dans le premier de ces articles, le directeur du service international de l’Humanité, Vadim Kamenka a invité M. Igor Delanoé, présenté comme “Spécialiste des politiques de défense et de sécurité russe” à commenter la décision prise par l’OTAN d’engager la formation de pilotes de chasse ukrainiens sur des avions F16 appartenant à des pays de l’Alliance, le Danemark et les Pays-Bas s’étant proposés de fournir ces avions à l’Ukraine.

Et Igor Delanoé n’y va pas par quatre chemins : loin d’être une escalade dans la guerre, la livraison des F16 serait un facteur de paix : “À mon avis, cette flotte de F-16 a plutôt vocation à rentrer dans l’équation de la consolidation d’un hypothétique futur cessez-le-feu en jouant un rôle de garantie de sécurité pour l’Ukraine par substitution.” Formulation que la rédaction de l’Huma a choisi de reprendre dans le titre de l’article : “Igor Delanoë : « L’acheminement de F-16 en Ukraine rentre dans l’équation de la consolidation d’un cessez-le-feu »” En lisant cela trop vite, on serait à deux doigts d’approuver cette escalade majeure dans un conflit géopolitique déjà très meurtrier. Qui n”a pas envie qu’un cessez-le-feu ramène la paix, stoppe la litanie des morts inutiles, arrête la dangereuse escalade de cette terrible guerre ? Mais pourtant, comment sérieusement penser que l’envoi de nouvelles armes, franchissant ce qui avait été établi il y a peu encore comme une ligne dangereuse, fasse autre chose que précipiter une nouvelle escalade ? Après l’artillerie, les chars, après les chars les avions, après les avions ce sera quoi ? Les armes nucléaires ?

Quel est l’argument (unique) développé par Igor Delanoé ?

Igor Delanoé part tout simplement du constat suivant : “Les F-16 permettront-ils à Kiev de reconquérir les territoires sous contrôle de la Russie ? J’ai de sérieux doutes”. De ce point de départ que l’on peut volontiers partager, il conclut, d’une logique que M. Pangloss ne désavouerait pas, que, si les F16 ne sont pas utiles à la victoire de l’OTAN, c’est donc qu’ils vont servir la cause du cessez-le-feu (cessez-le-feu qui n’est pourtant pas du tout à l’ordre du jour des commanditaires de l’opération, et dont Igor Delanoé est bien obligé de reconnaître qu’il est tout à fait hypothétique) : “À mon avis, cette flotte de F-16 a plutôt vocation à rentrer dans l’équation de la consolidation d’un hypothétique futur cessez-le-feu en jouant un rôle de garantie de sécurité pour l’Ukraine par substitution.” Entrer dans l’équation de la consolidation d’un hypothétique futur cessez-le-feu !!! Que de contorsions pour un mauvais tour de passe-passe ! Jeter de l’huile sur le feu tout en prétendant l’éteindre.

Que les F16 (comme avant eux, les missiles Patriot, Storm Shadow, les tanks Abrams et Leopard, les canons Caesar et les lance-roquettes Himars, entre autres) puissent servir à prolonger un conflit qui rapporte des dizaines de milliards de dollars au complexe militaro-industriel états-unien (et quelques miettes à ses affidés européens) et d’affaiblir la Russie (qui entre en contradiction avec les intérêts néo-coloniaux étasuniens sur plusieurs terrains) au prix de la destruction de l’Ukraine ne lui a visiblement pas effleuré l’esprit. Pas davantage, le fait que, si on avait voulu un cessez-le-feu, pourquoi aurait-on, dès mars 2022 fait capoter les négociations entre Ukraine et Russie, pourquoi aurait-on formé et armé des dizaines de milliers de soldats de l’armée ukrainienne, pourquoi refuserait-on de discuter sérieusement du plan de paix chinois, de l’initiative africaine etc, etc.

Je me suis alors demandé qui était cet expert auquel l’Huma a ouvert ses colonnes.

Qui est Igor Delanoé ?

Arrêtons-nous quelques instant sur le parcours d’Igor Delanoé, que l’Huma nous présente comme un “Spécialiste des politiques de défense et de sécurité russe”.

L’Huma nous signale également qu’Igor Delanoé est “Directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe à Moscou”, sans plus de précisions. Commençons par cela.

L’Observatoire franco-russe situé à Moscou n’est pas un institut de recherche scientifique indépendant. C’est une émanation de la Chambre de commerce franco-russe, une entité française, effectivement basée à Moscou, dont il est le centre d’analyse. Il a pour mission de “produire une expertise approfondie sur la Russie et de sensibiliser les décideurs et relais d’opinion russes aux enjeux de la France d’aujourd’hui” (source : https://fr.obsfr.ru/). La Chambre de Commerce et d’industrie Franco-Russe (propriétaire de cet “observatoire”) est, comme elle le dit elle-même, la représentante de la “communauté d’affaire franco-russe : “Avec plus de 320 entreprises membres, dont 30 entreprises du CAC 40 et des centaines de PME issues de divers secteurs d’activité, la CCI France-Russie est aujourd’hui le premier réseau d’entreprises françaises en Russie. Elle suit une croissance dynamique et est devenue une des cinq plus grandes chambres de commerce françaises à l’étranger..”

La personne que l’Huma a choisi d’inviter comme “expert” est donc le directeur de l’institut d’analyse des entreprises du CAC 40 présentes en Russie.” (source : https://www.ccifr.ru/fr/ward/presentation/on_the_chamber)

Mais ce n’est pas tout : Igor Delanoé a d’autres cordes à son arc :
Selon sa page sur le réseau social professionnel Linkedin, Igor Delanoé fut “Research Scholar – Harvard University janv. 2013 – déc. 2013 · 1 an Région de Boston, États-Unis – Research Scholar at Harvard Ukrainian Research Institute and at National Security Program (Harvard JFK School of Government). .”

En français, cela signifie qu’Igor Delanoé fut en 2013 (donc un an avant le coup d’état qui porta au pouvoir les forces pro-occidentales en Ukraine) chercheur post-doctoral à l’Université de Harvard aux USA, plus précisément au sein de l’Institut de recherches ukrainiennes et au Programme de Sécurité nationale (US). Il eut été intéressant d’informer les lecteurs de l’Humanité que la personne présentée comme “experte” avait travaillé au cœur des structures chargées de former les élites américaines et – souvent – de contribuer à en élaborer la pensée.

Mais, ce n’est pas encore fini. Selon la biographie diffusée par le Réseau d’Analyse Stratégique, une structure canadienne, Igor Delanoé ” a été consultant pour les ministères français des Affaires étrangères et de la Défense, pour le DCAF (Geneva Centre for Security Sector Governance) ainsi que pour le Centre pour le Dialogue humanitaire (Genève). Il intervient au Collège de Défense de l’OTAN (Rome) et à l’École de Guerre (Paris), et enseigne la politique de défense de la Russie à l’école Iris Sup’ (Paris).” (source : https://ras-nsa.ca/fr/expert/igor-delanoe/). Encore une information qu’il eut été utile de porter à la connaissance des lecteurs plutôt que de présenter M. Delanoé comme un simple “expert”.

Et dans les autres articles ?

Maintenant que nous sommes bien au fait du CV de M. Delanoé, remarquons que, dans cette fameuse édition de l’Humanité du 25 mai, le service international de l’Huma a publié 5 autres articles sur la guerre d’Ukraine dont un porte sur ce même sujet de l’envoi d’avions F16 par des pays de l’OTAN. Intitulé “Guerre en Ukraine. L’envoi de F-16 fera-t-il basculer le conflit ?“, il est signé de Vadim Kamenka, le chef du service international himself.

Quels sont les experts cités dans ce deuxième article ?

  • Olivier Kempf, présenté par l’Huma comme “directeur du cabinet de synthèse stratégique la Vigie” revient à plusieurs reprises dans l’article. Qui est Olivier Kempf ? Selon le réseau K2, dont il est visiblement membre, Olivier Kempf est “stratégiste et géopolitologue. Il a conduit une carrière militaire riche et variée, alternant commandements, opérations (Koweït, ex-Yougoslavie, Côte d’Ivoire, Tchad) et postes en État-major, en France comme à l’étranger (ONU, OTAN, UE). Simultanément, il a mené une carrière académique puisqu’il est chercheur-associé à l’Institut des Relations Internationales et de la Stratégie (IRIS) et qu’il enseigne (Sciences Po Paris, Lille, Strasbourg, Paris II, École de Guerre, IHEDN). Il est Saint-Cyrien et breveté de l’École de guerre, Docteur en Science politique, titulaire d’un DEA de Sciences économique et d’un DEUG de Droit.”
  • Le général Dominique Trinquand intervient également et est présenté comme “ancien responsable de la mission militaire française auprès de l’ONU”. Là encore, une simple recherche sur internet permet d’en apprendre davantage : le site intervenants.fr nous indique que : “Diplômé de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr de l’école supérieure de guerre du Staff college de Camberley et du Royal College of Defense Studies de Londres, le Général DOMINIQUE TRINQUAND, occupe, tout au long de sa carrière, des postes au sein de régiments, d’Etats-majors et d’organisations internationales. Il participe ainsi à plusieurs opérations, au Liban, en ex-Yougoslavie et en Afrique. Il a une longue expérience des relations internationales en milieu multinational à l’ONU, l’UE et l’OTAN.”

Sont également citées dans cet article des personnalités bien connues : Volodymir Zelenski, président ukrainien, Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, Frank Kendall, secrétaire de la force aérienne états-unienne. Face à ce concert de représentants de l’establishment otanien, Igor Delanoé est à nouveau là avec sa théorie de la “consolidation de l”hypothétique futur cessez-le-feu.

Troisième article, intitulé “Guerre d’usure” et signé Catherine Dos Santos. Personnalité citée ? Dmytro Kuleba, chef de la diplomatie ukrainienne.

Quatrième article publié le même jour : “Avec Wagner, Evguéni Prigojine devient le nouvel homme fort en Russie”, signé Vadim Kamenka. Outre une courte citation d’Evgueny Prigojine lui-même, et deux citations anonymes (un diplomate dont la nationalité n’est pas précisé et un journaliste russe) l’article contient deux citations d’Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire Franco-Russe, le même institut dont Igor Delanoé est directeur adjoint… Il n’est pas besoin d’aller chercher très loin pour constater qu’Arnaud Dubien a fait également carrière dans les cercles de l’influence occidentale dans l’espace post-soviétique. Le site de l’Iris (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) nous indique que : “Arnaud Dubien a été, de 1999 à 2006, chercheur Russie/CEI à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS). Il a ensuite dirigé plusieurs publications consacrées à l’espace post-soviétique, notamment l’édition russe de la revue Foreign Policy et les lettres confidentielles Russia Intelligence et Ukraine Intelligence. Arnaud Dubien a par ailleurs été consultant des ministères français de la Défense et des Affaires étrangères, du Parlement européen, du GIFAS et de grands groupes industriels. Depuis 2010, il est membre du Club de discussion Valdaï. Il est également conseiller du président de l’Institut Choiseul pour la Russie.”

Expertise, politique et point de vue de classe :

Résumons :

1) L’Humanité présente, par deux articles, une théorie abracadabrantesque, visant à faire passer la livraison d’avions F16 comme une mesure pacifiste.

2) Dans aucun des deux articles consacrés à ce sujet, cette décision ne fait l’objet d’une condamnation claire.

3) Presque tous les intervenants et experts sollicités par l’Huma dans ces 5 articles consacrés au conflit ont partie liée avec des structures officielles de l’OTAN et des différents gouvernements occidentaux, ou ont été formés par l’appareil de propagande qui gravite autour de l’OTAN et sert ses intérêts.

La combinaison de ces 3 éléments prive complètement le lecteur de ce qu’il peut attendre d’un journal communiste. Le parti-pris du journal se place dans une position de commentateur. Le lecteur ne dispose pas d’une information objective et indépendante, permettant d’acquérir une vision d’ensemble de la situation. L’intervention des prétendus experts, loin d’apporter de la hauteur et des éléments nouveaux par rapport à la propagande de l’idéologie dominante rabaisse le lecteur et l’enferme dans les éléments de langage. Le lecteur ne dispose même pas de points de vue contradictoires à partir desquels il pourrait se forger sa propre opinion. L’absence d’analyse des intérêts de classe et des intérêts impérialistes qui motivent le développement de l’OTAN depuis la fin de l’URSS empêchent de faire le lien entre la politique internationale du gouvernement, en faveur de l’OTAN et sa politique nationale en faveur des milliardaires et des multinationales.

N’UTILISEZ PAS LES JUIFS POUR LES ŒUVRES DE LA CIA ET L’OTAN

Derrière l’affaire du numéro de l’Humanité il se passe des choses très graves que nous ne pouvons pas tolérer parce qu’elles risquent d’alimenter un antisémitisme qui comme tous les courants xénophobes, racistes, fascistes ne demandent qu’à prendre de l’ampleur et pourrir le mouvement communiste international. J’ai longuement hésité avant d’écrire cet article qui ne relève pas du collectif que nous représentons mais bien de moi seule, Danielle Bleitrach. Premièrement, on ne se refait pas, j’ai l’habitude de dire franchement ce que je pense surtout s’il s’agit d’une conviction aussi moralement incontournable et deuxièmement je le fais à cause de ce que représente encore le PCF. Fréquemment on m’accuse d’avoir la foi du charbonnier en ce qui concerne ce parti et de refuser de voir l’état des lieux. Je pourrais longuement développer des raisons objectives qui me font choisir au vu de ce qu’est la France et l’Europe, ce parti plutôt qu’un groupuscule quelconque, ou pire la démission, mais il y a aussi une conviction subjective : ce parti reste dans la France aujourd’hui ce qui est le plus honnête sur le strict plan du désintéressement de ses militants et de la majeure partie de ses dirigeants, le plus proche de mes valeurs même s’il semble avoir renoncé à toute idée de révolution. Il est en particulier le parti le plus dénué de racisme et d’antisémitisme qui se puisse trouver et je n’agirai que pour qu’il conserve ce capital d’honneur. Mais je crois que l’on tente d’utiliser cette valeur majoritaire pour le faire s’impliquer dans une opération directement dirigée par la CIA et dont j’estime que les juifs sont également la cible.

Quelque chose de très grave est en train de se mettre en place et que l’on doit dénoncer, il s’agit d’une tentative de créer contre la Russie l’équivalent de ce qu’à été l’opération des juifs d’URSS contre l’Union soviétique. Nous avions rencontré en Crimée à Yalta, une victime de cette opération, nous en parlons dans notre livre URSS vingt ans après retour de l’Ukraine en Guerre : cet homme un mathématicien espérantiste avait été contacté et enrôlé par un mouvement trotskiste couverture de la CIA qui en avait fait un opposant à l’URSS. Face à ce qui s’était passé en Ukraine, cet homme nous avait dit son horreur de cette opération et ceux qui désormais la menaient sous bannière banderiste ; il suffit de se référer à ce chapitre de notre livre et d’autres pour mesurer comment des ordures je pèse mes mots comme Kolomoisky (dont Zelensky est le poulain) ont prétendu enrôler les juifs du monde entier dans leur immonde pillage et leur massacres à Odessa et dans le Donbass.


En outre nous avons retrouvé les mêmes individus mobilisés par la fondation Rosa Luxembourg à Saint Pétersbourg lors d’un colloque organisé sous l’égide du centre Plekhanov mais dont le but était de reconstituer des filières d’opposition trotskistes contre le gouvernement de Russie et également contre le KPRF. Une de leurs vedettes était un fervent partisan de Mélenchon qui a quelque notoriété dans les milieux de gauche et qui s’appelle Boris Kagarlitski. Ce sociologue qui parle un excellent français a raconté dans ce colloque des choses parfaitement délirantes sur le fait que Fidel Castro était en fait trotskiste comme Raul et le Che. Je l’ai contredit bien sûr, toutes ses références à Cuba étaient complètement fausses y compris en ce qui concerne les trotskistes à Cuba qui s’avéraient comme la famille Hart des patriotes et pas du tout antisoviétiques. Tout ce qu’écrit cet homme, qui a salué avec enthousiasme la fin de L’URSS, puis s’est présenté comme un communiste était si fantaisiste que l’on pouvait s’étonner qu’il jouisse dans le parti de Mélenchon et dans la gauche de la moindre crédibilité. Aujourd’hui il semble qu’il reprenne du service comme au temps de l’URSS en tentant en particulier d’infiltrer le réseau de gauche des juifs des Etats-Unis qu’est Counterpunch.
Boris Kagarlitski PhD est un historien et sociologue qui vit à Moscou. Il est un auteur prolifique de livres sur l’histoire et la politique actuelle de l’Union soviétique et de la Russie et de livres sur la montée du capitalisme mondialisé. Quatorze de ses livres ont été traduits en anglais. Son livre le plus récent en anglais s’intitule « From Empires to Imperialism: The State and the Rise of Bourgeois Civilisation » (Routledge, 2014). Kagarlitsky est rédacteur en chef du journal en ligne en langue russe Rabkor.ru (The Worker). Il est directeur de l’Institut pour la mondialisation et les mouvements sociaux, situé à Moscou.

Cet homme n’est pas le seul et il faudra parler de ce qui s’est mis en place jadis en Pologne et sur quoi je reviens dans l’introduction de mes mémoires. En effet, il s’avère que si j’ai entamé mes mémoires par la Pologne c’est non seulement à cause de mes origines mais parce que j’y ai vu surgir la destruction de l’URSS, là et partout l’anticommunisme en Europe, sur un modèle assez particulier dans lequel la gauche et les juifs sont utilisés pour que s’installe comme en Ukraine des régimes racistes, et qui dévoilent leur fondement raciste, xénophobe d’extrême-droite. Si cela fait partie de mes mémoires c’est que j’ai été amenée à suivre cette affaire dans des lieux aussi divers que la Hongrie, l’Italie et bien sûr la France. Mais surtout parce que dès l’adolescence j’ai été sensibilisée à ces aspects de la mobilisation des juifs contre le communisme parce que j’y ai été confrontée fréquemment et en particulier depuis mon adolescence.


Je connais bien ce que fut le réseau des Juifs d’URSS, mon père qui était un homme de gauche proche du parti socialiste, membre de la B’nai B’rith la franc-maçonnerie juive a été le président de ce comité de soutien. Il avait été communiste, comme bien des communistes de sa génération il avait conservé des sentiments de respect pour l’URSS et un jour il m’a fait cet étrange aveu: “il vaut mieux que ce soit moi qu’un anticommuniste.”

Il n’y avait pas que lui : si on considère ceux qui dans le CRIF ont impulsé ce mouvement des juifs d’URSS, ce n’étaient pas loin de là des gens de droite, pas plus que ceux qui ont soutenu Lech Walesa en Pologne, un antisémite et stipendié de la CIA intégral ; on voit par exemple Manek Weintraub qui était conseiller pour l’Europe de l’Est, Théo Klein, alors président du CRIF, et Jaqueline W. Keller, qui fut directrice générale du CRIF, après Pierre Kauffmann, durant cette période, ont retracé cette page épique. Ils ont rappelé l’action de la commission des Juifs d’URSS, animée par Claude Kelman, “qui a été à la pointe du combat pour la libération des Refuzniks.” Il n’empêche que ceux qui ont surgi de ce mouvement en France, par le biais de gens comme BHL, Glucksman, Cohn Bendit, ont désormais produit un conglomérat dans lequel gauche et même extrême-droite se côtoient. Il y a désormais des juifs qui ne craignent pas de s’afficher aux côtés de Zemmour ou de Marine Le Pen, comme en Pologne ils en sont désormais à traquer pour sympathies pro-russes ceux qui pourtant ont aligné le trotskysme et la gauche sur l’antisoviétisme militant dans le sillage d’un mouvement entamé au Chili après le coup d’État de Pinochet, la “révolution conservatrice”. La plupart des dirigeants savaient ce qu’ils faisaient et quel maître ils servaient comme ceux qui sont aujourd’hui dans la presse et dans les partis politiques ont choisi de mener une croisade néocoloniale dans la défense de l’occident et prétendent débarrasser la Russie de ses “adhérences” barbares, voire contribuer à son démantèlement comme ils l’ont fait pour l’URSS. Il n’y a pas que les juifs, les bases communautaristes sont sollicitées pour constituer ces réseaux et vouées pourtant à terme à être sacrifiées au fascisme et à un nationalisme toujours plus homophobe, suprématiste “blanc”, misogyne, raciste et antisémite.

Effectivement on a joué sur des sentiments complexes de beaucoup de juifs, le fait qu’ils conservaient paradoxalement des liens souvent familiaux avec le communisme mais qu’ils étaient pris dans un communautarisme, religieux, associatif comme le CRIF, et de sociabilité pour être recrutés en jouant sur le fait qu’il ne fallait pas laisser Poutine, après Staline s’emparer de la Russie et la couper de l’occident. Alors que les Juifs de gauche américains se montrent de plus en plus critiques de la politique d’Israël et d’ailleurs de la politique des dirigeants US en général ils tentent de les reconquérir c’est le cas de Boris Kagarlitski qui disons est un vieux cheval de retour. Mais il y a aussi des réseaux en France qui plongent dans le PCF et dans le secteur international, la fédération de Paris. La reconquête n’a rien de facile parce qu’il se trouve aussi des gens d’origine juive qui refusent ces réseaux et leur affiliation de plus en plus visible sous couvert d’anti-Poutine et de refus de l’invasion à l’OTAN et à la CIA. Y compris des gens ayant des sympathies trotskistes mais qui sont d’abord anti-impérialistes.

Il en est de la question de l’Ukraine par exemple comme de celle de la Palestine, dont on peut souligner que parmi les défenseurs du peuple palestinien comme de gens allant sur cette question jusqu’à une vision ne le cachons pas littéralement fasciste on peut dire que les gens juifs ou d’origine juive sont répartis sur tout le spectre. Mais tous comme l’ensemble de la population française subissent un des aspects du conservatisme impulsé par l’impérialisme : ne plus parler du fond de classe, des questions d’emploi, de salaire, d’avenir des enfants, mais s’accrocher seulement aux aspects “identitaires” et diaboliser l’adversaire.

Ces gens qui chez les juifs, mais c’est vrai dans bien des domaines qui croient sans doute réellement conserver dans leur immense majorité une sensibilité de gauche et qui pour se convaincre diabolisent de plus en plus l’ennemi désigne, sont peu à peu intégrés à d’autres qui ne cachent pourtant pas leur adhésion de droite voire d’extrême-droite, le creuset israélien ou des organisations communautaires, mais aussi des associations comme le Siècle qui ne sont pas marquées par des origines confessionnelles servent de lieu de rencontre et de sympathie réciproque au-delà des idéologies. Le recrutement dans des postes professionnels pour soi ou pour les enfants joue un grand rôle et bien sûr évidement les milieux des médias sont particulièrement concernés. Une opération de ce type est à l’œuvre et ce qui se passe à l’Humanité n’est pas étranger à cette dramatique opération dans lequel on trouve les habituels Glucksman et BHL, Cohn Bendit mais aussi des gens qui rallient Zemmour et l’extrême-droite. Cette manière de tenter de recouvrir tout le spectre politique est une méthode que l’on a vu se développer dans les révolutions de couleur comme dans les opérations de soutien à des peuples que l’on invente martyrs pour en faire les instruments de la CIA contre un gouvernement progressiste ou que l’on souhaite abattre.

Le parti communiste, et la campagne de Fabien Roussel a été un pas important vers l’autonomie d’un parti plus proche du monde du travail, des couches popuaires, qui refuse les communautarismes et défend les valeurs républicaines, la souveraineté nationale. Le PCF, dans une certaine confusion, a choisi à partir du 38e congrès de refuser cette vision communautariste au profit d’un retour vers le monde du travail, mais parce qu’il est resté soumis à la seule question des alliances de sommet et à un consensus international qui est celui de l’impérialisme et de l’UE, est l’objet d’une infiltration : ce qui se passe au niveau de l’Humanité et en particulier de son secteur de politique internationale est révélateur.

Par rapport à tous les autres partis et forces de gauche, le PCF est parmi les rares voire le seul qui n’accueille pas de vrais antisémites et faux anti-impérialistes qui en fait ont choisi l’anti-impérialisme des imbéciles pour parodier Bebel, en utilisant la politique d’Israël pour mieux comme le décrivait Politzer faire oublier tout le capitalisme qui n’était pas juif, et au plan international ils renouvellent l’opération pour mieux blanchir les États-Unis et tout attribuer “au sionisme”. La politique de l’État d’Israël doit être dénoncée et combattue comme celle de tous les États réactionnaires et impérialistes y compris la politique du gouvernement français, mais en faire le mal absolu, voire l’État qui gouvernerait de fait au nom des Juifs l’actuel potentiel auto-destructeur des Etats-Unis est également une vision d’extrême-droite qu’il faut dénoncer. Ceux qui acceptent de collaborer avec qui que ce soit qui prétend utiliser ce peuple qui a tant souffert comme une arme de sa politique joue dans ce registre, celui de l’antisémitisme. Et ceux qui poussent l’adhésion aux “valeurs occientales” ou ce qu’ils croient tels jusqu’à soutenir l’OTAN, les USA, c’est-à-dire ce qui en réalité mène à la fascisation, ceux qui confondent le “peuple” et des “bobos” sont désormais confrontés à la chute de leurs illusions, comme on le voit en Espagne ou en Turquie ce week end. Les communistes ont un rôle essentiel à jouer pour que des libertés touchant aux droits de la personne comme à des institutions et au refus des racismes, antisémitisme, soient intégrés aux combats réellement anti-racistes.

Et de ce point de vue une des pistes est la recréation d’une véritable internationale et la confrontation des communistes, leur appel aux forces progressistes.

Et pour continuer à préciser ce que nul ne peut nier en particulier ceux qui partagent mes origines, le PCF a déjà toujours été un des rares lieux où un juif pouvait oublier qu’il l’était et pas se sentir l’otage ni de haines ancestrales, ni de combats dévoyés, les choses étaient claires : on jugeait d’un point vue de classe, d’un point de vue révolutionnaire. S’il parait hélas assez évident que ce parti ne sait plus très bien ce qu’est une révolution, il a même perdu la connaissance de ce dont est capable l’ennemi de classe et parait convaincu que s’il est plus aimable il sera toléré, il n’en demeure pas moins qu’il demeure révolutionnaire tant que son positionnement s’inscrit a contrario de là où nous mène la dite classe capitaliste à son stade impérialiste. Le plus difficile est sans doute d’ouvrir ce parti sur la nouvelle réalité du monde, qui présente certes des aspects très négatifs, dangereux, mais aussi et surtout des possibilités qui n’ont pas connu un tel stade de maturation depuis près de cent ans.

Le Parti comuniste a raison de parler des jours heureux, non seulement parce qu’il renoue avec son glorieux passé, mais il faut qu’il mesure que si les luttes en France en sont le levier, le point d’appui est le mouvement du monde, il faut qu’il soit en capacité de construire cette perspective politique. Oui la fascisation menace mais comme le disait Brecht, celui qui dénonce le fascisme et qui ‘en montre pas la dimension de classe a perdu.

En ce qui concerne les juifs je trouve qu’ils ont assez donné dans l’utilisation par les forces réactionnaires, assez subi dans le genre judéo-bolchevique et que ceux qui aujourd’hui s’amusent à créer de tels réseaux pour leurs intérêts, carrières personnelles devraient arrêter de jouer avec le feu et avec la vie de milliers d’innocents qui ne leur ont rien demandé et surtout de parler en leur nom. En ce qui me concerne je ne prétends en aucun cas représenter les juifs, ni mêmes les Français, mais défendre comme je l’ai toujours fait ce que j’estime être une position de communiste ; à ce titre, je dis ce que j’estime juste et allant vers la paix, contre le racisme, l’antisémitisme, contre la haine des femmes, le puritanisme homophobe et je suis convaincue que seul le retour à un combat de classe a une vocation émancipatrice pour l’épanouissement des individus. Je regrette que le parti communiste français qui représentait tout cela ait partiellement démissionné de cette ligne juste mais je considère aussi qu’il n’y a rien dans la France d’aujourd’hui qui présente de telles garanties au niveau de la majeure partie de ses militants, et je tiens qu’au moins cela ne soit pas détruit.

La question d’avoir le parti révolutionnaire dont la France a un urgent besoin se pose par ailleurs et le débat qui s’est ouvert en particulier autour du texte de J.CL Delaunay me parait de ceux qui devraient avoir droit de cité dans le parti et dans la presse communiste si un jour elle se reconstitue et ne pratique pas une censure qui est encore un des aspects de son inféodation.

Danielle Bleitrach


 

samedi 27 mai 2023

Publié par El Diablo

 

La France est aujourd’hui largement touchée par l’obésité liée à la malbouffe. Le pourcentage de la population adulte concernée est passée de 8,5 % en 1997 à 17 % en 2020. Les aliments naturels n’entraînent pas de dépendance, par contre il existe une relation directe entre la transformation des aliments et l’addiction.

Cela signifie qu’il s’agit du même phénomène que pour toutes les drogues. Ainsi les feuilles de coca mâchées traditionnellement n’entraînent pas de dépendance, ce qui est le cas par contre de la cocaïne. Une des principales causes est connue : il s’agit de l’ajout de fructose. En effet, les industriels ajoutent massivement ce sucre pour compenser les graisses qui ont été diabolisées à tort.

Mais le fructose – hormis celui des fruits – n’est pas bon pour l’organisme car il est inutile pour son métabolisme. Il a par contre des effets nocifs très nombreux dont le fait qu’il est capté par le foie où il participe à la formation de gras, entraînant ce qu’on appelle une stéatose, c’est-à-dire un foie gras. Il est également nocif pour le cerveau car il active le phénomène de dépendance.

Le problème est donc le remplacement de régimes trop gras par des régimes trop sucrés. La responsabilité de l’industrie alimentaire devient alors évidente du fait de sa logique économique où la transformation des aliments permet d’assurer une alimentation de masse, mais aussi de rendre attirant ce qui n’est pas bon et de rendre bon marché ce qui rend malade. Ainsi, en quelques décennies, les industriels du secteur alimentaire sont devenus les plus grands dealers de produits addictifs toxiques.

Nous ne pouvons alors que constater que les politiques de prévention en santé sont totalement insuffisantes car centrées sur les consommateurs, c’est-à-dire les individus, en se déchargeant sur eux de la responsabilité de se protéger, alors qu’il faudrait s’attaquer aux risques engendrés par l’industrie. Alors que les États ont commencé à s’attaquer aux risques chimiques traditionnels, ils laissent largement prospérer librement une offre envahissante car 80 % des aliments proposés dans les grandes surfaces sont des aliments ultra transformés.

C’est un leurre de croire que les individus sont complètement libres de leur choix. Cette affirmation est issue de l’idéologie libérale basée sur l’individualisme qui se traduit par la fameuse maxime « Quand on veut, on peut » traduite par E. Macron par son « Il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi ». S’il faut continuer d’informer les gens pour qu’ils essayent de modifier leur comportement, l’essentiel des mesures de prévention repose sur une diminution de l’offre avec les mesures qui ont montré leur efficacité : la taxation et la régulation.

Une des premières mesures est un mécanisme d’autorisation de mise sur le marché comme pour les médicaments. Une autre piste est de rendre ces produits moins attractifs en réduisant le nombre de lieux où ils peuvent être vendus et en rendant leurs emballages moins attractifs, à l’instar de ce qui a été fait pour le tabac.

Docteur Christophe Prudhomme

Praticien hospitalier -SAMU 93

 

Publié par El Diablo

 

 

Jamais État n'a agressé tant de nations...

Les USA ont porté la guerre sur tous les continents, jouant, au niveau de l’univers le rôle du justicier, imposant sa loi du plus fort. Comme au Far west, contre les Indiens. Simplement pour prendre leur terre ou s'approprier leurs biens et leur économie, derrière la façade d'une République bananière.

D'abord dans l'Amérique latine, Washington a organisé des coups d'État, ou simplement débarqué ses fusiliers marins, car les USA considèrent ces pays comme leurs arrière-cours où Dieu, lui aussi mobilisé au service de l'oncle Sam, leur donne l'onction de la religion.

Et les agressions militaires US se multiplient sur tous les continents, comme vous pourrez le lire ci-après dans cette liste noire : en Asie, aux Philippines, au Viet Nam, où ils incendient le pays transformé en torche vivante sous l'effet de l’ « agent orange », un puissant défoliant dont 80 millions de litres ont été déversés sur le Vietnam par l’armée étasunienne entre 1964 et 1975. 

Au total, entre 2,1 et 4,8 millions de Vietnamiens ont été directement exposés (selon une étude publiée dans la revue Nature en 2003), auxquels il faut ajouter de nombreux Cambodgiens, et Laotiens.

Un crime contre l'humanité jamais sanctionné ...

Et les guerres des États-Unis se poursuivent également en Afrique, par deux fois en Irak, en Somalie, en Syrie, en Lybie...

Et, répétons-le, sans jamais de sanctions !

Ses allés de l'OTAN - dont la France - tournent la tête de l'autre côté, et tirent à boulets rouge contre l'unique Russie pour sa guerre en Ukraine...

Et si Washington détectait à ses frontières mexicaines des troupes, des canons et des missiles du camp jugé ennemi, les USA et ses fidèles seconds « otanisés » laisseraient-ils faire sans riposter ?

JEAN LÉVY

 

 

  • 1945 et 1946 : envoi de troupes en Chine pour désarmer les forces de l'armée impériale japonaise et rapatrier les ressortissants japonais après la capitulation de ce pays.
  • 1946 : Philippines, soutien au gouvernement face à une insurrection.
  • 1947 : Grèce, soutien logistique militaire au régime royaliste engagé dans la guerre civile grecque soutenu auparavant par le Royaume-Uni.
  • 1950 à 1953 : guerre de Corée à la suite de l'invasion par la Corée du Nord de la Corée du Sud ; première intervention via l'ONU.
  • 1953 : Iran : la CIA organise un coup d'État pour renverser le premier ministre Mohammad Mossadegh.
  • 1954 : Guatemala, renversement du gouvernement en place.
  • 1958 : bombardements par des avions de la Civil Air Transport (futur Air America) de la CIA en un soutien infructueux à un mouvement de guérilla en Indonésie contre Soekarno.
  • 1958: du 15 juillet au 25 octobre 1958, intervention au Liban dans le cadre de la doctrine Eisenhower et à la demande du président Camille Chamoun.

1960 : bombardements au Guatemala.

  • 1961 : Cuba, échec du débarquement de la baie des Cochons des opposants à Fidel Castro (n'est pas une intervention officielle des États-Unis).
  • 1961 à 1972 :
    • Guerre du Viêt Nam, en août 1964, alors que des conseillers militaires américains sont présents au Sud Viêt Nam depuis une dizaine d’années, le président Johnson invoque une attaque fictive de deux destroyers américains par des torpilleurs nord-vietnamiens (incidents du golfe du Tonkin), pour demander au Congrès une résolution exprimant la détermination des États-Unis à « soutenir la liberté et à protéger la paix en Asie du Sud-Est ». La résolution adoptée autorise le président à utiliser la force militaire conventionnelle en Asie du Sud-Est sans déclaration de guerre officielle. Les États-Unis s’engagent alors dans un conflit ouvert qui durera jusqu’en 1975. Le nombre de militaires américains déployés au Viêt Nam atteint 543 000 en avril 1969. La guerre fut marquée par de puissantes manifestations aux États-Unis et de nombreux crimes de guerre sur place.
    • 18 mars 1969 — 26 mai 1970 : opération Menu au Cambodge oriental. Les États-Unis, à la demande secrète de Nixon et Kissinger, bombardent massivement le Cambodge, avec 3 875 sorties et 108 000 tonnes de bombes.
    • 11 novembre 1968 – 29 mars 1972 : opération Commando Hunt (en), bombardements au Laos et au Viêt Nam du Nord.
    • Diverses autres interventions au Cambodge, Laos et Viêt Nam.
  • 1964 :
    • Au Brésil, soutien au renversement de João Goulart par la junte militaire qui instaure une dictature sur la période 1964-1985
    • Panama
    • Appui aérien clandestin au gouvernement local contre une guérilla via des mercenaires qui deviendront le noyau de l'aviation congolaise durant la crise congolaise en République démocratique du Congo.
  • 1965 :
    • Indonésie, renseignements au gouvernement dans la répression du Mouvement du 30 septembre 1965 en Indonésie.
    • Occupation de la République dominicaine par les États-Unis à la suite d'une intervention dans une guerre civile avec l'appui de l'Organisation des États américains.
  • 1967 à 1969 : formation des forces armées du Guatemala par les Special Forces.

 

  • 1970 : Campagne du Cambodge.
  • 11 septembre 1973 : Chili, encouragement à un coup d'État du général Augusto Pinochet.
  • 1973 : Pont aérien en faveur d'Israël lors de la Guerre du Kippour.
  • 3 juillet 1979 : Afghanistan, « programme afghan » (1979 à 1992), armement par la CIA des moudjahidines afghans de divers groupes pour la guerre d'Afghanistan (1979-1989) contre l'URSS.
  • 1980 à 1990 : Salvador, aide militaire au gouvernement et aux Escadrons de la mort, pour chasser la guérilla. 100 000 morts dans cette guerre civile.
  • 1981 à 1988 : Nicaragua, soutien des contras situées au Honduras, afin de lutter contre les sandinistes du Nicaragua.
  • 1983 :
    • Liban : Force multinationale de sécurité à Beyrouth, départ après un double attentat contre les QG américain et français.
    • 25 octobre 1983 - 15 décembre 1983 : Grenade : Invasion
  • 1986, 14 avril : opération El Dorado Canyon, à la suite d'attentats terroristes en Europe deux pilotes américains tués (Attentat de Lockerbie). Bombardement de plusieurs centres politiques et bases militaires en Libye, 45 morts libyens.
  • 1988, 18 avril : bataille des plates-formes pétrolières Sassan et Sirri face à l'Iran.
  • 1989 :
    • 1er au 7 décembre : Philippines, soutien au gouvernement contre un coup d'État.
    • Panama, 20 décembre : invasion du Panama par les États-Unis, renversement du général Manuel Noriega.
  • 1991 : guerre du Golfe (opération Tempête du désert) à la suite d'une requête du Koweït (occupé par l'Irak) à l'ONU. Avec le soutien de l'ONU et d'une coalition internationale.
  • 1992-1993 : Somalie, opération Restore Hope, intervention militaire des États-Unis pour soutenir les Opérations des Nations unies en Somalie.
  • 1993 : Macédoine, 350 hommes dans une force de maintien de l'ONU.
  • 1994 : Haïti, opération Uphold Democracy pour installer le président élu Jean-Bertrand Aristide.
  • 1995 : Bosnie-Herzégovine, soutien aérien aux forces de l'ONU/OTAN sur place puis déploiement d'une force de maintien de la paix.
  • 1998 : Irak, quatre jours de bombardement aérien sur des objectifs militaires et industriels.
  • 1998 : le 20 août, double bombardement d'une usine de médicaments (soupçonnée d'appartenir à ben Laden) au Soudan et de camps d'entrainement terroristes en Afghanistan à la suite des attentats des ambassades américaines en Afrique du 7 août 1998.
  • 1999 :
    • bombardements de l’OTAN en République Fédérale de Yougoslavie (mars-juin 1999)(Serbie, Monténégro, Kosovo)
    • Bombardement et intervention au sol de l'OTAN dans la guerre du Kosovo et déploiement depuis d'une force de maintien de la paix.
    • Timor oriental : soutien logistique aux forces de l'ONU pour son indépendance.
  • 2001 : la guerre contre le terrorisme est déclarée à la suite des attentats du 11 septembre 2001.
  • 2001-2021 : intervention en Afghanistan dans le cadre de cette guerre en accord avec l'ONU.
  • 2002 : Philippines, dans le cadre de la guerre contre le terrorisme en soutien au gouvernement philippin contre des guérilla.
  • 2003-2011 : guerre d'Irak, les États-Unis envahissent l'Irak avec le soutien du Royaume-Uni et d'autres nations en se passant de l'accord de l'ONU.
  • 2004-2018 : attaques aériennes américaines au Pakistan en rapport avec la guerre d'Afghanistan.
  • 2004 : coup d'État à Haïti, les États-Unis et le Canada, dans une intervention militaire et avec l'aide de la France, enlèvent le président haïtien Jean-Bertrand Aristide du pouvoir.
  • 2005 : Asie du Sud-Est, Réponse humanitaire au séisme du 26 décembre 2004 dans l'océan Indien avec 16 500 militaires.
  • 2006- en cours : bombardements aériens de cibles d’Al-Qaïda en Somalie, avec l'accord du gouvernement de ce pays.
  • 2011 : intervention militaire de 2011 en Libye.
  • 2014- en cours : guerre contre l'État islamique en Irak et en Syrie, sans l'accord de cette dernière.
  • 2017 : assistance des forces spéciales dans la bataille de Marawi, aux Philippines, contre des insurgés islamistes.
  • 2017 : Bombardement de la base aérienne d'Al-Chaayrate, en réponse à l'attaque chimique de Khan Cheikhoun.
  • 2018 : Bombardements de Barzé et de Him Shinshar, en réponse à l'attaque chimique de Douma.
  • 2020 : Attaque aérienne de l'aéroport de Bagdad de 2020

 

 

J’accuse : il est impossible de croire qu’ils ne savent pas! A propos de la CIA et de ses relais dans l’Humanité…

Ce qui se passe dans le journal l’Humanité ne peut pas être attribué à l’ignorance, ou à la bêtise, caractéristiques dont il est vrai certains journalistes sont abondamment pourvus disons à l’équivalent d’autres professions mais avec un petit piment de suffisance. J’ai pu mesurer à quel point ce milieu était soumis à un consensus dont dépendait toute sa carrière. Cela s’aggrave avec le statut de pigiste et les articles dont il peut se parer pour être embauché ultérieurement. Oui mais voilà, il y a des moments où cela dépasse les limites, quand l’affaire ne cesse de se répéter, quand la direction du journal l’Humanité accepte une telle UNE, alors que les crédits pour la guerre sont votés, alors que le PCF a le courage de les dénoncer. Là, on ne peut plus se contenter d’incriminer un journaliste qui s’est fait fourguer un reportage “clé en main” par la CIA. Il faut mesurer qu’il y a des vendus dans la presse jadis communiste, des gens qui ne sont pas seulement des sociaux démocrates qui mènent campagne contre leur propre parti depuis des années. Non! on doit avoir le courage politique d’affirmer qu’il y a à la tête de ce journal pire que cela, des gens placés là par l’OTAN pour que le consensus en faveur de la guerre soit complet. Est-ce qu’il s’agit de Fabien Gay aux sympathies bien connues, homme lige de Pierre Laurent ? je ne l’incrimine pas mais il est clair que laisser systématiquement passer dans de telles circonstances ce genre de propagande montre qu’il n’a pas les compétences que l’on peut exiger d’un directeur de l’Humanité et que la censure qu’il exerce impitoyablement contre des gens comme moi, n’a pas son équivalent quand il s’agit des intérêts des marchands d’armes, de l’UE et des poulains des marchés financiers. Donc il se met lui-même en situation.

Peut être une image de 2 personnes et texte
Rien pas même l’incapacité d’une direction n’excuse une telle Une avec un tel article devenu de ce fait la vedette de ce numéro complété toujours en une notons-le par un interview “d’auto-critique” de Nanni Moretti

A propos du numéro paru hier je reprendrais les remarques concernant le torchon de ce journaliste et son reportage de notre camarade Xuan, ils sont l’écho de tas d’autres réactions reçues dans divers canaux, réactions mesurées mais toutes empreintes de colère, une bonne colère, celle qui veut déboucher sur l’action:

Cette page de l’Humanité m’a choqué moi aussi dit Xuan
Si je suis encore choqué c’est parce que rien n’est définitivement perdu, excepté peut-être l’Alexis Esposito qui a commis l’article où il pérore sur les pans entiers de la société [qui] se sont activés pour soutenir l’effort de guerre.
Alors qu’une opération de reconquête est promise par Kiev, l’engagement reste fort.

Esposito censure la manière dont les civils ukrainiens en âge de se battre sont emmenés manu militari par des nervis recruteurs, pour servir de chair à canon de l’OTAN.

J’ai écrit au service de rédaction de l’Humanité :
“Avant de pondre des articles sur l’enthousiasme de la population ukrainienne, Monsieur Esposito devrait s’interroger sur les nervis recruteurs de l’armée de Zelensky, qui embarquent manu militari des civils pour servir de chair à canon à l’OTAN”.

Ça ne servira probablement à rien, mais j’imagine que la répétition de courriers dans ce sens finira peut-être, peut-être à ébranler la bande de peigne-culs qui dirige ce canard.

EN QUOI L’HUMANITÉ, CELLE QUI NE CESSE DE DÉFENDRE CETTE LIGNE DE SOUTIEN A L’OTAN CORRESPOND A CES AFFICHES OFFICIELLES DU PCF ET AU VOTE DE CE DERNIER A L’AN ?

Peut être une image de texte qui dit ’UKRAINE PCF Humain d'Abord "Nonà la guerre, la France doit porter urgemment une offre de paix" QUELLE CONNERIE LA GUERRE Jacques Prévert NON À L'ENGRENAGE DE LA GUERRE! PAS D'ENVOIS D'ARMES et DE TROUPES!’

Cette ligne adoptée par le PCF est encore à mes yeux insuffisante parce qu’elle ne dénonce pas assez les véritables responsables de la poursuite de la guerre, l’Otan, mais elle a le mérite d’être claire sur l’exigence de paix et l’on peut se féliciter qu’elle débouche sur un vote et une possible mobilisation qui va devoir s’inscrire a contrario face ce qui est à l’œuvre et qu’on a vu au G7 : une participation de plus en plus directe à la guerre derrière un régime fasciste pure marionnette de l’OTAN et des USA, non seulement contre la Russie mais un guerre mondiale allant jusqu’aux conséquences nucléaires. Hier ceux qui ont conscience de ce qui se prépare, ce qui se réalise déjà sous nos yeux ont eu un grand soupir de soulagement devant ce PCF, son secrétaire qui à l’Assemblée nationale disait simplement NON…

C’est pourquoi il faut répondre ceci à Xuan ! Il ne s’agit pas seulement d’un journaliste indigne, ni même d’une direction incapable, il s’agit de bien mesurer qu’il y a une ligne dans ce journal et que celle-ci s’affirme en faveur de l’OTAN et de la guerre, cet article en fait partie. Il ne s’agit pas de déplorer, il faut combattre et virer les porteurs de cette “ligne”? Qui fait quoi en ce sens, qui donc est complice?

Tout à fait d’accord Xuan, mais il ne s’agit pas seulement d’Alexis Esposito dont le seul souci doit être d’avoir quelques publications pour pouvoir accéder à un article dans le Monde ou Libération. Ce pauvre type doit n’avoir ni formation, ni engagement, il a rencontré deux ou trois sergents recruteurs en France qui lui ont proposé ce reportage clé en main avec photo où l’on nous refait le coup de la Kurde aux avants-postes de la civilisation, à savoir derrière les coalisés de l’OTAN, le bien, le progrès contre le mal. Ce sont les conditions d’un reportage fabriqués par les sergents recruteurs des médias de la CIA. Les mêmes salopards qui traquent en Ukraine les jeunes gens qui fuient la guerre.

Pourtant même en France il y aurait là-dessus autre chose à dire à propos de ce refus de la guerre, hier il m’est arrivé une petite aventure qui témoigne à quel point il existe à notre porte une autre réalité et combien celle-ci a peur de témoigner et a besoin de l’aide des communistes.

Hier je suis devant le marché paysan devant chez moi, deux jeunes hommes achètent des fruits et parlent un anglais approximatif je leur demande quel est leur pays, ils me répondent Ukraine. . J’ai un haut le cœur et méchamment je leur demande pourquoi ils ne sont pas à la guerre? Et je m’en vais, l’un d’eux se précipite derrière moi et m’arrête : il me supplie de l ‘écouter, ils ne veulent pas faire la guerre pour le NATO et pour Zelensky, ce type est une ordure qui fait de l’argent avec le sang des Ukrainiens. L’un est de Kharkov et l’autre de Kherson ils étaient en vacances quand la guerre a éclaté, celui de Kherson a voulu rejoindre les siens du côté russe mais ils se sont retirés de Kherson et ça bombardait, il risquait d’être recruté pour combattre les siens, donc ils étaient là, je les ai emmenés chez moi ils avaient un rendez-vous urgent, ils m’embrassaient quand ils ont vu les articles du blog, le jeune de Kherson balbutiait qu’il avait tenté de rejoindre les Russes en trottinette électrique, mais il risquait de se faire prendre par les hommes de Zelensky qui agissent pour l’argent et il me faisait signe Zelensky argent, Zelensky seulement argent et Nato argent… j’ai téléphoné à Marianne pour qu’elle leur parle en russe ce qu’elle a fait… Ils m’ont laissé leur adresse, ils vivent en Franche Comté. s’il y a des amis de ce coin-là qu’ils nous contactent.

Et bien vous voyez où j’en suis de méfiance face à l’Humanité – qui a d’ailleurs jadis osé soutenir un “dissident” de Robert Ménard contre Cuba vivant la période spéciale, un journal qui ne savait publier que des textes stupides de Régine Desforges sur les petites prostituées de la Havane alors que les femmes cubaines se battaient. Ce journal a eu depuis une constance, partout sous couvert de défense de la démocratie et de lutte contre “le stalinisme” il a soutenu les tortionnaires et les assassins de communistes et il continue à propos de Zelensky, alors tant que sa direction et son personnel seront ce qu’ils sont jamais je ne lui donnerai une adresse, un contact, j’aurais trop peur de ce qu’il adviendra de ces pauvres gens. L’anecdote que nous avons rapporté ici où nous avons découvert qu’un journaliste de l’Humanité qui parle russe est allé dans le Nord-Caucase en feignant d’être pro-russe et y a fait des conférences en faveur de l’opération spéciale pour avoir ses entrées et qui n’en a rapporté que des articles sur les “dissidents” russes contre la guerre, bref a joué le double jeu que Marianne a dénoncé auprès du KPRF, dit assez ce que sont ces gens-là. C’est tout de même terrible de savoir que l’Humanité et malheureusement pour une part le PCF sont de plus en plus considérés avec méfiance au niveau international. Et de ne pouvoir qu’approuver cette prudence.

Aujourd’hui alors que l’on voit ne serait-ce qu’à travers l’expédition des néonazis en territoire russe, après le G7, que la guerre avance à visage découvert celui de l’OTAN derrière des troupes de néonazis, de “terroristes” que l’on retrouvera avec leur trafic d’armes déjà dans nos banlieues, ceux que l’on va dénoncer en soutien à un élu local mais que le journal l’Humanité exalte à partir du moment où ils agissent contre l’ennemi russe ou chinois. Comment voulez -vous qu’un parti communiste, une gauche même se redresse quand elle en arrive à un tel niveau, quand elle ne cesse de générer de la confusion dans l’esprit des militants et donc du peuple français. Sont-ils des agents rémunérés en tous les cas ils agissent comme tel et depuis des décennies.

Il n’y a pas de hasard, ce qui s’est produit au congrès le vote majoritaire sur le fake new de l’extrême-droite des Etats-Unis sur le génocide Ouïghour n’est pas un simple jeu du hasard qui interviendrait alors que l’on vient de désigner à la tête du secteur international un autre représentant de la tendance Fabien Gay. Cela dit tout simplement que le parti va être d’accord pour que l’Humanité et le secteur international poursuive sur cette ligne… Voilà qui est fait et si la direction de l’Humanité, celle du secteur international a simplement un penchant social démocrate mâtiné d’un trotskisme les plus anti-soviétiques cela les rend totalement inaptes à mener le combat pour la paix, pour l’internationalisme, la souveraineté française, et un rôle du PCF qui aille dans le sens des intérêts réels de son peuple, de sa jeunesse, et des travailleurs.

Cette ligne est complètement contradictoire avec les tentatives du mouvement de la paix, elle lui coupe les ailes en justifiant toutes les guerres, elle va a contrario de ce constat ci-dessous. Elle ne cherche dans ce domaine comme dans d’autres que l’inertie. Il ne faut pas se contenter de la déplorer mais il faut la combattre et virer ceux qui la portent et depuis tant d’années. Ceux que malheureusement le 39e congrès a remis en selle malgré un consensus de surface autour d’une direction qui chercherait à redonner sa force au parti communiste. De ce point de vue, celui de la paix et de la guerre, mais aussi des buts et des moyens de la reconquête du PCF, le 39e congrès n’est pas seulement une stagnation par rapport au 38e mais bien une régression. Non seulement parce que les mêmes sont toujours là mais dans une situation qui a évolué et qui exige d’autres actions, d’autres prises de conscience. Il va être difficile voire impossible dans une telle confusion de mener la bataille des Européennes.

Peut être une image de texte qui dit ’A COMME UN DEFAUT!? // La France va porter son aide globale I'Ukraine à 2 milliards de dollars // Le président de la République a notamment promis une enveloppe de 400 milliards d'euros pour l'armée française sur la période 2024-2030 // Le déficit total qu' 'enregistrerait le système de retraite en 2030 est de 13,5 milliards’

Danielle Bleitrach

 

vendredi 26 mai 2023

Le gouvernement français veut pouvoir « activer à distance » nos appareils connectés pour nous surveiller

Dans le roman 1984 de George Orwell, qui décrit une dystopie totalitaire avec une surveillance absolue de la population, les habitants doivent avoir un « télécran » dans leur domicile. Il s’agit à la fois d’une télévision qui diffuse en continu la propagande du gouvernement et d’une caméra de surveillance, qui permet aux autorités de voir ce qui se fait dans chaque pièce. Ce « télécran » est une invention terrifiante : personne ne peut savoir précisément quand la surveillance est activée, à quel moment la police peut entendre et voir dans la maison, si le système est en train d’enregistrer ou pas. Créant une méfiance permanente, une forme d’auto-contrôle décrit par Michel Foucault dans Surveiller et punir.

En 2023, le gouvernement français veut pouvoir « activer à distance » le téléphone d’un suspect, à la fois pour le géolocaliser mais aussi pour « capter les sons et les images ». Très concrètement, il s’agit d’activer à votre insu le micro ou la caméra de votre téléphone n’importe quand. Lorsque vous dînez avec des amis, discutez au café, êtes aux toilettes ou lorsque vous faites l’amour. C’est déjà possible techniquement, le gouvernement veut simplement légaliser cette pratique dans le cadre de procédures policières. Ce sont des dispositions de l’article 3 du « projet de loi d’orientation et de programmation de la justice », du ministre de la Justice Dupont-Moretti.

Évidemment, aucun média dominant ne parle de cette loi gravissime. Ils sont trop occupés à accuser la gauche de « violence », et de « wokisme », à relayer les éléments de langage du pouvoir ou à s’apitoyer sur un chocolatier bousculé par des manifestants.

Mais le Conseil de l’Ordre des avocats de Paris a rédigé un communiqué pour dénoncer le projet de loi, expliquant : « cette possibilité nouvelle de l’activation à distance de tout appareil électronique, dont le téléphone portable, de toute personne qui se trouve en tout lieu constitue une atteinte particulièrement grave au respect de la vie privée qui ne saurait être justifiée par la protection de l’ordre public ». Le Conseil de l’Ordre s’inquiète aussi qu’il soit possible d’écouter les échanges entre un avocat et son client. Ce sont des moyens de surveillance inédits dans l’histoire de l’humanité, qui sont en train de se généraliser tranquillement.

Cette loi veut aussi « simplifier » le code de procédure pénale et ainsi renforcer « les pouvoirs des enquêteurs et du Parquet au détriment du respect de la vie privée et des garanties fondamentales des droits de la défense », ainsi qu’élargir les possibilités de perquisition, y compris en pleine nuit. C’est une loi de dictature, totalement attentatoire aux libertés élémentaires.

Le Conseil d’État considère que l’activation à distance des téléphones pour enregistrer des sons et des images à l’insu des suspects peut « porter une atteinte importante au droit au respect de la vie privée ». Sans pour autant la rejeter.

Le gouvernement d’extrême droite qui dirige la France est une menace absolue pour nos libertés. Il n’est plus seulement question d’aggravation de la répression, de violences policières ou de passage en force par 49-3. C’est une offensive généralisée. Il en va de nos vies, de la possibilité même d’exister sans être exposé en permanence au contrôle total des agents d’un régime fou dangereux.

 

mercredi 24 mai 2023

Falcon, A330… la facture horaire salée des vols d’Emmanuel Macron

petit rappel puisque maintenant nous en sommes à jouer les taxis pour Zelensky quelqu’un qui vole beaucoup,et dont la sécurité est menacée de tant de côté à la fois que cela s’accompagne d’une mobilisation d’importantes forces de sécurité dont le coût n’est pas calculé ici: quand on aime on ne compte pas si cela sert à la paix , au développement, au progrès, mais là le rapport qualité prix s’interroge. Le 7 janvier 2020 , le ministère des Armées a dévoilé le coût horaire moyen d’utilisation des dix appareils composant la flotte gouvernementale, les plus utilisés y compris pour le cher Zelensky en 2018, l’ET 60montant moyen d’utilisation du mastodonte de culminait à 22.482 euros par heure de vol. Macron effectuant en eaux basses 200.000 kilomètres par an notons que les prix n’ont pas baissé et que les frais présidentiel imputés au contribuable, entre autres, ne seront pas diminués vu que Macron est désormais avec ses petits copains plus à l’aise à l’étranger que chez lui , comme Zelensky. faites le calcul: cela me parait astronomique ? Sans parler du bilan carbone, il est vrai que quand les mêmes en sont à balancer sans état d’âme des bombes chargées d’uranium appauvri, et nous précipiter vers une explosion nucléaire concotée à Hiroshima, l’écologie n’est pas réellement leur préoccupation… (note de danielle Bleitrach)
Peut être une image de texte qui dit ’A COMME UN DEFAUT!? // La France va porter son aide globale I'Ukraine à 2 milliards de dollars // Le président de la République a notamment promis une enveloppe de 400 milliards d'euros pour l'armée française sur la période 2024-2030 // Le déficit total qu' 'enregistrerait le système de retraite en 2030 est de 13,5 milliards’

Par Barthélémy PhilippeJournaliste politiquePublié le 07/01/2020 à 11h47 & mis à jour le 09/12/2021 à 13h23

Un peu plus d’un mois après avoir levé le voile sur le coût horaire XXL de l’A330 présidentiel — le fleuron de la flotte gouvernementale, appelée Escadron de transports 60 (ET 60) — le ministère des Armées vient de rendre publique de nouveaux éléments concernant les autres avions à disposition de l’exécutif, à la suite d’une question écrite de la députée LREM, Aude Bono-Vandorme. Un état des lieux, réalisé sur l’exercice 2018, qui permet de rappeler qu’outre l’Airbus A330, l’exécutif dispose de neuf aéronefs pour effectuer des déplacements officiels. Dans le détail, on compte trois hélicoptères Super Puma acquis en 1987, ainsi que deux avions d’affaires de type Falcon 900, dont l’achat remonte également à la fin des années 80. Plus récemment, entre 2009 et 2012, le gouvernement s’est aussi doté de deux Falcon 7X et deux Falcon 2.000, des “jets” conçus par l’avionneur Dassault.

Sans grande surprise, ces avions d’affaires ont un coût horaire d’utilisation nettement inférieur à celui de l’Airbus A330, qu’Emmanuel Macron emprunte prioritairement pour ses déplacements à l’étranger les plus lointains, comme lors de sa récente visite officielle sur le continent africain, en Côte d’Ivoire. En 2018, le montant moyen d’utilisation du mastodonte de l’ET 60 culminait à 22.482 euros par heure de vol. Derrière le fleuron d’Airbus, le Falcon 7X est l’autre appareil de l’ET 60 dont le coût d’utilisation est le plus élevé : 4.790 euros par heure, selon le ministère des Armées. Le Falcon 2.000 arrive en troisième position, avec un montant horaire de 4.080 euros/heure. Enfin, le Falcon 900 (3.991 euros/heure) et l’hélicoptère Super Puma (3.598 euros/heure) sont les deux aéronefs les plus “économiques” de la flotte gouvernementale.[object

Un coût horaire moyen stable depuis cinq ans

Depuis les derniers chiffres qu’avait communiqués le gouvernement de François Hollande, en 2015, en réponse à l’ex-député PS, René Dosière, force est de constater que les dépenses horaires moyennes pour l’utilisation de la flotte gouvernementale évoluent peu. Seul le coût de l’A330 présidentiel enregistre une hausse significative – environ 8% – passant de 20.776 euros/heure pour l’année 2013 à 22.482 euros/heure, cinq ans plus tard. En revanche, le montant horaire moyen des hélicoptères Super Puma a nettement diminué, passant de 6.411euros/heure en 2013 à 3.598 euros/heure, en 2018.

Pour rappel, les calculs de la députée Aude Bono-Vandorme et son équipe avaient récemment permis de souligner une légère augmentation (2,5%) de la facture consacrée aux déplacements aériens de l’exécutif, passée de 11,9 millions d’euros en 2015 à 12,2 millions d’euros en 2018. Un rebond expliqué par le grand nombre de déplacements de longue distance ayant nécessité l’affrètement de l’A330 présidentiel.

Emmanuel Macron a parcouru 201.000 kilomètres entre mai 2017 et juin 2018

Cette année-là, Emmanuel avait traversé l’Atlantique pour rendre visite au président américain Donald Trump. Il s’était également rendu en Chine, en Inde, et en Nouvelle-Calédonie. Entre son élection et le mois de juin 2018, nos confrères de BFMTV avaient d’ailleurs comptabilisé pas moins d’une cinquantaine de voyages à l’étranger, avec 31 pays visités et 201.000 kilomètres parcourus.

Si l’immense majorité des trajets aériens effectués par le président sont justifiés par les besoins de sa fonction, certains usages font tout de même polémique. En octobre 2019, Brigitte et Emmanuel Macron s’étaient ainsi “offerts” un détour touristique autour du piton de la Fournaise, à bord de l’A330, pour conclure le déplacement du président à la Réunion et à Mayotte. Révélé par la presse locale et confirmé par Checknews, ce “crochet touristique” a sans nul doute alourdi la facture de ce déplacement.

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