samedi 8 octobre 2022

 

Elle est la première française. Et surtout contrairement à tant d'autres promus elle  a montré que les classes populaires sont dignes de narration, que l'avortement  est un sujet à traiter,  que la vie des femmes mérite  un livre. Elle ne se situe pas dans le consensus à usage des puissants.

 Un signe de plus que notre monde change profondément, même le jury du Nobel est ébranlé.

blog pcf littoral 

 

note de P

Ce prix Nobel lui a été attribué entre autres « pour le courage et l’acuité clinique avec lesquels elle révèle les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle "

Chapeau, madame Annie ERNAUX , grande intellectuelle et femme du peuple

LA PHRASE DU JOUR....

 

 ....dont devraient s'inspirer d'urgence les égéries de la nouvelle gauche écolo-nupe-bobo

 

 

« On ne critique pas une société en critiquant ses partouzes mais en critiquant ses rapports de production ». 

 

Et Jérôme LEROY  ( blog El Diablo ) ajoute: 

 

 

"Bien sûr, une casse sociale n'excuse ni ne relativise les violences sexistes et sexuelles. Mais cette obstination à oublier la lutte des classes voire à la nier de la part d'une fraction de la gauche explique en grande partie pourquoi, par exemple, le RN est à 45 % dans le département qui a vu naître Camaïeu, estime l'écrivain Jérôme Leroy."

 

Pour conclure par :

"Mais pour l’instant, on peut résumer la situation de la gauche par un axiome simple : à chaque fois qu'une bourgeoise écoféministe ouvre la bouche, une chômeuse vote Le Pen."

Camaïeu : "Chaque fois qu'une bourgeoise écoféministe ouvre la bouche, une chômeuse vote Le Pen"
Jerome Leroy
SIPA

Camaïeu : "Chaque fois qu'une bourgeoise écoféministe ouvre la bouche, une chômeuse vote Le Pen"

Tribune

Bien sûr, une casse sociale n'excuse ni ne relativise les violences sexistes et sexuelles. Mais cette obstination à oublier la lutte des classes voire à la nier de la part d'une fraction de la gauche explique en grande partie pourquoi, par exemple, le RN est à 45 % dans le département qui a vu naître Camaïeu, estime l'écrivain Jérôme Leroy.

Dans la rubrique violence faite aux femmes, je voudrais vous parler de Camaïeu. L’ensemble des magasins a fermé samedi dernier, le 1er octobre. Pour Camaïeu, le problème des femmes n'est apparemment pas de faire une boucle WhatsApp pour se venger d'un ex ou de balancer un mec sur un plateau télé transformé en pilori médiatique, histoire d'être califette à la place du calife. Je dis ça pour l’histoire de ces militantes vertes et féministes qui « surveillaient » Julien Bayou car ce dernier avait apparemment une vie amoureuse active et désinvolte, chose dont je me contrefous et dont tout le monde devrait se contrefoutre, ce que dit en substance son avocate, pourtant elle-même féministe…

À LIRE AUSSI : Dette, mauvais choix, changement d'ère : qui a tué Camaïeu ?

Non, chez Camaïeu, le problème des femmes est leur place dans les rapports de production. Vous vous souvenez, les rapports de production ? Ce vieux truc marxiste qui explique tant de choses. Comparez les témoignages des accusatrices de Bayou et ceux des travailleuses de Camaïeu, et vous vous rendrez compte du décalage. Le seul problème, c’est que médiatiquement, on entend beaucoup les premières et beaucoup moins les secondes. Il faut dire que c'est moins glamour, des vendeuses, des manutentionnaires, des logisticiennes, victimes des erreurs industrielles du patronat : 2 600 sur le carreau et autant de vie en miettes. Il est vrai que du côté des croisées d'EELV (Europe Ecologie-Les Verts), on ne s'habille pas chez Camaïeu, sans doute une marque de plouquettes nordistes qui doivent aimer boire une bière fraîche avec leur mari devant un barbecue dominical sans se prendre la tête sur le partage des tâches mais plutôt sur comment payer les factures, le crédit et les études de la fille aînée.

Le capitalisme, premier prédateur

Bien sûr, une casse sociale n'excuse ni ne relativise les violences sexistes et sexuelles. Je voudrais juste qu'on se souvienne, au moins un peu, que la précarité sociale est parmi les violences faites aux femmes les plus fréquentes et les plus systématiques. Que les femmes continuent à être moins payées que les hommes sur l’ensemble d’une carrière. Que les femmes sont moins diplômées parce que moins bien formées. Qu'un chômeur en France est d'abord une chômeuse. Et que les témoignages des filles de Camaïeu qu’on peut lire ici ou là sont bouleversants et témoignent tous que le premier prédateur, pour les femmes, ce n’est pas l’homme, c’est le capitalisme. Et que pour le coup, ces témoignages rendent légèrement obscènes ce qu'on a pu lire sur les priorités du « collectif spontané » qui a cherché à avoir la peau de Bayou.


Il ne faut surtout pas oublier que le CICE dont le montant cumulé en 2019 était déjà de plus de 100 milliards d'euros n'a pas donné lieu à des contr ...Lire plus

Bref, cette obstination à oublier la lutte des classes voire à la nier de la part d'une fraction de la gauche explique en grande partie pourquoi, par exemple, le RN est à 45 % dans le département qui a vu naître Camaïeu. Et quand par hasard, à gauche, on commence comme le fait Fabien Roussel, à remettre cette question de la lutte des classes et du travail au cœur du discours politique, on se fait allumer aussitôt par Sandrine Rousseau et sa bande. On devrait, en fait, leur conseiller de lire le Journal de Jean-Patrick Manchette (Folio) qui couvre la période 1966 à 1974 et qui disait déjà, sous Pompidou, le 30 décembre 1969 : « On ne critique pas une société en critiquant ses partouzes mais en critiquant ses rapports de production ». Mais pour l’instant, on peut résumer la situation de la gauche par un axiome simple : à chaque fois qu'une bourgeoise écoféministe ouvre la bouche, une chômeuse vote Le Pen.

 

Absurde !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

La sobriété, c’est bon pour les Français lambda et les vendeurs de cols roulés. Pas pour le PDG de TotalEnergies. On le sait, à la suite des profits exceptionnels réalisés par le groupe pétrolier en 2021 (16 milliards d’euros), Patrick Pouyanné s’est octroyé une gourmande augmentation de ses revenus annuels (+ 52 %) afin de déposer sur son compte en banque près de 6 millions d’euros. 

 

Quant aux actionnaires de l’entreprise, nulle crainte, ils seront également à la fête : on a appris, la semaine dernière, qu’ils devraient toucher entre 35 et 40 % du bénéfice net de la société pour 2022, année record (déjà 18 milliards d’euros cumulés sur les six premiers mois). Bref, tout ce beau monde pourra s’acheter des monceaux de pulls bien épais cet hiver…

 

Pourquoi rappeler ces chiffres ? Parce que la grande majorité des médias, qui évoquent la grève menée par la CGT depuis dix jours dans les raffineries Total, ne le font pas. Les images de stations-service à sec, d’automobilistes désemparés par une possible pénurie, tournent en boucle. Mais pas un mot sur les raisons de cette colère sociale. Sur l’insupportable injustice de voir ces salariés, dont un certain nombre au Smic, obligés d’engager un bras de fer afin d’obtenir leur part du gâteau, une simple augmentation de 10 % des salaires dans une multinationale au chiffre d’affaires ronflant. Les irresponsables ne sont pas ceux qui réclament leur dû, mais ceux qui, une fois bien gavés, refusent de l’accorder aux autres. Voire d’en discuter.

 

La stratégie de TotalEnergies n’est pas nouvelle. Le groupe mise sur un pourrissement du mouvement, la crainte des Français de ne plus pouvoir aller au travail avec leur voiture et, au final, la mise à l’index des grévistes. Dresser les travailleurs les uns contre les autres pour éviter de parler partage des richesses, c’est aussi vieux que le patronat. La direction de l’entreprise l’avoue à demi-mot, d’ailleurs, préférant augmenter les importations – très coûteuses – pour contourner les raffineries qu’ouvrir la porte à la négociation. Mais rien n’est trop absurde pour qui veut maintenir coûte que coûte la sobriété salariale.

 

Laurent Moulourd  Editorial de l'Humanité