Elle est la première française. Et surtout contrairement à tant
d'autres promus elle a montré que les classes populaires sont dignes de
narration, que l'avortement est un sujet à traiter, que la vie des
femmes mérite un livre. Elle ne se situe pas dans le consensus à usage
des puissants.
Un signe de plus que notre monde change profondément, même le jury du Nobel est ébranlé.
blog pcf littoral
note de P
Ce prix Nobel lui a été attribué entre autres «
pour le courage et l’acuité clinique avec lesquels elle révèle les
racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire
personnelle "
Chapeau, madame Annie ERNAUX , grande intellectuelle et femme du peuple
....dont devraient s'inspirer d'urgence les égéries de la nouvelle gauche écolo-nupe-bobo
« On ne critique pas une société en critiquant ses partouzes mais en critiquant ses rapports de production ».
Et Jérôme LEROY ( blog El Diablo ) ajoute:
"Bien sûr, une casse sociale n'excuse ni ne relativise les
violences sexistes et sexuelles. Mais cette obstination à oublier la
lutte des classes voire à la nier de la part d'une fraction de la gauche
explique en grande partie pourquoi, par exemple, le RN est à 45 % dans
le département qui a vu naître Camaïeu, estime l'écrivain Jérôme Leroy."
Pour conclure par :
"Mais
pour l’instant, on peut résumer la situation de la gauche par un axiome
simple : à chaque fois qu'une bourgeoise écoféministe ouvre la bouche,
une chômeuse vote Le Pen."
Camaïeu : "Chaque fois qu'une bourgeoise écoféministe ouvre la bouche, une chômeuse vote Le Pen"
Tribune
Bien sûr, une casse sociale n'excuse ni ne relativise les
violences sexistes et sexuelles. Mais cette obstination à oublier la
lutte des classes voire à la nier de la part d'une fraction de la gauche
explique en grande partie pourquoi, par exemple, le RN est à 45 % dans
le département qui a vu naître Camaïeu, estime l'écrivain Jérôme Leroy.
Dans la rubrique violence faite aux femmes, je voudrais vous parler de Camaïeu.
L’ensemble des magasins a fermé samedi dernier, le 1er octobre. Pour
Camaïeu, le problème des femmes n'est apparemment pas de faire une
boucle WhatsApp pour se venger d'un ex ou de balancer un mec sur un
plateau télé transformé en pilori médiatique, histoire d'être califette à
la place du calife. Je dis ça pour l’histoire de ces militantes vertes
et féministes qui « surveillaient » Julien Bayou car ce dernier
avait apparemment une vie amoureuse active et désinvolte, chose dont je
me contrefous et dont tout le monde devrait se contrefoutre, ce que dit en substance son avocate, pourtant elle-même féministe…
Non,
chez Camaïeu, le problème des femmes est leur place dans les rapports
de production. Vous vous souvenez, les rapports de production ? Ce vieux
truc marxiste qui explique tant de choses. Comparez les témoignages des
accusatrices de Bayou et ceux des travailleuses de Camaïeu, et vous
vous rendrez compte du décalage. Le seul problème, c’est que
médiatiquement, on entend beaucoup les premières et beaucoup moins les
secondes. Il faut dire que c'est moins glamour, des vendeuses, des
manutentionnaires, des logisticiennes, victimes des erreurs
industrielles du patronat : 2 600 sur le carreau et autant de vie en
miettes. Il est vrai que du côté des croisées d'EELV (Europe
Ecologie-Les Verts), on ne s'habille pas chez Camaïeu, sans doute une
marque de plouquettes nordistes qui doivent aimer boire une bière
fraîche avec leur mari devant un barbecue dominical sans se prendre la
tête sur le partage des tâches mais plutôt sur comment payer les
factures, le crédit et les études de la fille aînée.
Le capitalisme, premier prédateur
Bien
sûr, une casse sociale n'excuse ni ne relativise les violences sexistes
et sexuelles. Je voudrais juste qu'on se souvienne, au moins un peu,
que la précarité sociale est parmi les violences faites aux femmes
les plus fréquentes et les plus systématiques. Que les femmes continuent
à être moins payées que les hommes sur l’ensemble d’une carrière. Que
les femmes sont moins diplômées parce que moins bien formées. Qu'un
chômeur en France est d'abord une chômeuse. Et que les témoignages des
filles de Camaïeu qu’on peut lire ici ou là sont bouleversants et
témoignent tous que le premier prédateur, pour les femmes, ce n’est pas
l’homme, c’est le capitalisme. Et que pour le coup, ces témoignages
rendent légèrement obscènes ce qu'on a pu lire sur les priorités du
« collectif spontané » qui a cherché à avoir la peau de Bayou.
Il ne faut surtout pas oublier que le CICE dont le montant cumulé en 2019 était déjà de plus de 100 milliards d'euros n'a pas donné lieu à des contr...Lire plus
Bref,
cette obstination à oublier la lutte des classes voire à la nier de la
part d'une fraction de la gauche explique en grande partie pourquoi, par
exemple, le RN est à 45 % dans le département qui a vu naître Camaïeu.
Et quand par hasard, à gauche, on commence comme le fait Fabien Roussel,
à remettre cette question de la lutte des classes et du travail au cœur
du discours politique, on se fait allumer aussitôt par Sandrine
Rousseau et sa bande. On devrait, en fait, leur conseiller de lire le Journal de Jean-Patrick Manchette (Folio) qui couvre la période 1966 à 1974 et qui disait déjà, sous Pompidou, le 30 décembre 1969 : « On ne critique pas une société en critiquant ses partouzes mais en critiquant ses rapports de production ». Mais
pour l’instant, on peut résumer la situation de la gauche par un axiome
simple : à chaque fois qu'une bourgeoise écoféministe ouvre la bouche,
une chômeuse vote Le Pen.
Par
Jérôme Leroy blog El Diablo
Absurde !
Publié le
par Front de Gauche Pierre Bénite
La
sobriété, c’est bon pour les Français lambda et les vendeurs de cols
roulés. Pas pour le PDG de TotalEnergies. On le sait, à la suite des
profits exceptionnels réalisés par le groupe pétrolier en 2021
(16 milliards d’euros), Patrick Pouyanné s’est octroyé une gourmande
augmentation de ses revenus annuels (+ 52 %) afin de déposer sur son
compte en banque près de 6 millions d’euros.
Quant
aux actionnaires de l’entreprise, nulle crainte, ils seront également à
la fête : on a appris, la semaine dernière, qu’ils devraient toucher
entre 35 et 40 % du bénéfice net de la société pour 2022, année record
(déjà 18 milliards d’euros cumulés sur les six premiers mois). Bref,
tout ce beau monde pourra s’acheter des monceaux de pulls bien épais cet
hiver…
Pourquoi
rappeler ces chiffres ? Parce que la grande majorité des médias, qui
évoquent la grève menée par la CGT depuis dix jours dans les raffineries
Total, ne le font pas. Les images de stations-service à sec,
d’automobilistes désemparés par une possible pénurie, tournent en
boucle. Mais pas un mot sur les raisons de cette colère sociale. Sur
l’insupportable injustice de voir ces salariés, dont un certain nombre
au Smic, obligés d’engager un bras de fer afin d’obtenir leur part du
gâteau, une simple augmentation de 10 % des salaires dans une
multinationale au chiffre d’affaires ronflant. Les
irresponsables ne sont pas ceux qui réclament leur dû, mais ceux qui,
une fois bien gavés, refusent de l’accorder aux autres. Voire d’en
discuter.
La stratégie de TotalEnergies n’est pas nouvelle. Le
groupe mise sur un pourrissement du mouvement, la crainte des Français
de ne plus pouvoir aller au travail avec leur voiture et, au final, la
mise à l’index des grévistes. Dresser les travailleurs les uns contre
les autres pour éviter de parler partage des richesses, c’est aussi
vieux que le patronat. La direction de l’entreprise l’avoue à
demi-mot, d’ailleurs, préférant augmenter les importations – très
coûteuses – pour contourner les raffineries qu’ouvrir la porte à la
négociation. Mais rien n’est trop absurde pour qui veut maintenir coûte que coûte la sobriété salariale.