mercredi 1 septembre 2021

Le chemin de Kaboul

mercredi 1er septembre 2021 par Serge Halimi Blog  Monde Diplomatique

Une armée occidentale ne peut pas être vaincue. Sa défaite est nécessairement provoquée par des politiciens sans colonne vertébrale et par des auxiliaires locaux qui détalent sans combattre. Depuis plus d’un siècle, ce mythe du coup de poignard dans le dos a nourri les ruminations des va-t-en-guerre ainsi que leur désir de revanche [1].

Laver un affront signifie préparer l’affrontement qui suit. Pour effacer le « syndrome du Vietnam » et surtout le traumatisme de l’attentat ayant tué 241 soldats américains à Beyrouth le 23 octobre 1983, le président Ronald Reagan envahit la Grenade deux jours plus tard.
Qu’en sera-t-il avec les images de l’aéroport de Kaboul, humiliantes pour les États-Unis, terrifiantes pour ceux qui les ont servis ?

« C’est la plus grande débâcle de l’OTAN depuis sa création », a observé M. Armin Laschet, l’homme que Mme Angela Merkel aimerait voir lui succéder à la chancellerie allemande. La guerre d’Afghanistan a en effet représenté la première intervention de l’Alliance atlantique aux termes de l’article 5 de sa charte fondatrice : un État membre avait été attaqué le 11 septembre 2001 (mais pas par des Afghans) ; les autres signataires du traité ont alors volé à son secours (lire « Tout était pourtant écrit  » dans le Monde Diplo de septembre 2021).

L’expérience aura eu pour mérite de rappeler que, lorsque Washington et le Pentagone conduisent les opérations militaires, leurs alliés sont traités comme des vassaux auxquels leur suzerain concède le droit de combattre — et de mourir —, pas celui d’être consultés sur l’arrêt des hostilités.

Même Londres, pourtant rodé à ce genre de camouflet, s’est rebiffé contre tant de mépris. On doit à présent espérer que le fiasco afghan ne va pas conduire l’Alliance à raffermir ses rangs flageolants en suivant les États-Unis dans de nouvelles aventures.
En faisant front, par exemple, à Taïwan ou en Crimée, contre la Chine ou la Russie…

Le danger est d’autant plus concevable que les désastres provoqués par les néoconservateurs en Irak, en Libye et en Afghanistan ont à peine ébréché leur pouvoir de nuisance. Après tout, les dégâts humains sont payés par d’autres qu’eux : en Occident, les guerres sont de plus en plus livrées par des prolétaires.

La plupart des Américains qui ont combattu en Afghanistan venaient ainsi des comtés ruraux de l’Amérique profonde, très loin des cénacles où les guerres se décident et où se peaufinent de belliqueux éditoriaux.
Aujourd’hui, quel étudiant, quel journaliste, quel dirigeant politique connaît personnellement un soldat mort au combat ? La conscription avait au moins le mérite d’impliquer l’ensemble de la nation dans les conflits que ses représentants avaient déclenchés.

Quand ils s’expriment…
Depuis septembre 2001, le président des États-Unis, sans aval préalable du Congrès, peut lancer l’opération militaire qu’il souhaite au prétexte de lutter contre le terrorisme. L’ennemi n’est pas désigné, l’espace géographique et la durée de la mission non plus. Il y a quatre ans, les sénateurs américains ont ainsi découvert que huit cents de leurs soldats se trouvaient au Niger uniquement parce que quatre d’entre eux venaient d’y périr.

Un groupe de parlementaires des deux partis a entrepris, avec l’accord de M. Joseph Biden, de révoquer ce chèque en blanc donné à l’exécutif. La guerre ne devrait pas relever du fait du prince, surtout quand on prétend la livrer au nom des valeurs démocratiques.

Cela vaut aussi pour un pays comme la France, dont l’armée est engagée en Afrique. Tout justifierait qu’on y discute intelligemment de géopolitique, d’alliances, de stratégie d’avenir. Surtout après l’Afghanistan. Mais, s’il faut en juger par les derniers commentaires de plusieurs candidats à l’élection présidentielle d’avril prochain, ce ne sera pas le cas.

M. Emmanuel Macron a relancé le bal de la démagogie sécuritaire en assimilant les Afghans qui fuient le totalitarisme taliban à des « flux migratoires irréguliers importants ». Transformer ainsi les réfugiés d’une dictature en terroristes putatifs lui vaudra, espère-t-il, les faveurs des électeurs conservateurs.

Les deux candidats de droite Xavier Bertrand et Valérie Pécresse ont bien entendu surenchéri sur ce terrain, Mme Pécresse ajoutant même qu’« une partie de la liberté du monde » se jouerait à Kaboul.

Quant à la maire socialiste de Paris, Mme Anne Hidalgo, elle a préfacé son analyse de la déroute occidentale par une phrase vraiment redoutable : « Comme souvent avec l’Afghanistan, c’est Bernard-Henri Lévy qui m’a alertée. » D’où, sans doute, sa conclusion qu’« il nous faudra d’une manière ou d’une autre reprendre le chemin de Kaboul » [2].

Il ne reste donc plus à Mmes Hidalgo et Pécresse qu’à réclamer aux Russes et à l’Alliance atlantique les recettes de leur dernière marche triomphale sur la capitale afghane.


Voir en ligne : https://www.monde-diplomatique.fr/2...

 



[1En réalité, l’armée afghane a subi des pertes vingt-sept fois plus élevées (66 000 soldats tués) que celles de l’armée américaine (2 443 morts), ce qui n’a pas empêché Washington de négocier directement avec les talibans l’année dernière, sans se soucier du gouvernement afghan.

[2Anne Hidalgo, « L’esprit de Massoud ne doit pas disparaître », Le Monde, 16 août 2021.

 

 

Note de Pedrito 

Dire qu'il va encore se trouver des électeurs "communistes" qui vont apporter leurs voix à toutes les Hidalgo et Delga de France, ces socialistes bernard-henri-lévysées jusqu'à l'aveuglement.  BHL le valet de l'impérialisme US, avec l'aide de qui les Usa se sont installés en Afghanistan, "débarrassé" des dangereux soviétiques grâce à la coalition des impérialistes.... Pécresse, on peut comprendre, mais la "socialiste" Hidalgo !!! S'est-elle rendu compte du résultat ? Des tenants et aboutissants  de l'aventure afghane?  Et ces gens-là brigueraient la présidence de notre République !!!!

L'immense majorité des avortements désormais interdits au Texas

Des opposants à l'avortement manifestent devant le siège du parlement texan, à Austin le 29 mai 2021 - GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives
Blog Courrier International

La plupart des avortements sont devenus illégaux mercredi dans le vaste et très conservateur Etat américain du Texas, où une loi encourageant la population à dénoncer les contrevenants est entrée en vigueur dans la nuit.

Elle peut encore être bloquée par la Cour suprême des Etats-Unis, qui a été saisie en urgence lundi par les défenseurs du droit à l'avortement.

Mais, contrairement à ses habitudes, la haute Cour, où les juges conservateurs disposent d'une solide majorité, ne s'est pas prononcée avant la date d'entrée en vigueur du texte à minuit.

La loi, signée en mai par le gouverneur républicain Greg Abbott, interdit d'interrompre toute grossesse une fois que les battements de cœur de l'embryon sont détectés, soit environ six semaines après les dernières règles, alors que la plupart des femmes ne savent même pas qu'elles sont enceintes.

Plus de 85% des avortements pratiqués jusqu'ici au Texas ont lieu après ce terme, selon les organisations de planning familial qui, depuis quelques jours ont commencé à orienter leurs patientes vers les Etats voisins.

La loi, qui s'inscrit dans le cadre d'une offensive des Etats conservateurs contre le droit à l'avortement, ne prévoit pas d'exception en cas de viol ou d'inceste, mais seulement si la santé de la femme enceinte est compromise.

Désormais, "l'accès à quasi tous les avortements est coupé pour des millions de personnes. L'impact est immédiat et dévastateur", a réagi la puissante organisation de défense des droits ACLU.

L'inaction de la Cour "est une catastrophe pour les femmes au Texas", a ajouté la cheffe démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi en dénonçant sur Twitter "une loi radicale".

- "Prime à la délation" -

Avant le Texas, douze Etats, dont la Louisiane, ont légiféré pour interdire les avortements dès que les battements de cœur de l'embryon sont perceptibles. Ces lois ont toutes été invalidées en justice, parce qu'elles violent la jurisprudence de la Cour suprême qui a reconnu un droit à avorter tant que le fœtus n'est pas viable, soit entre 22 et 24 semaines de grossesse.

Mais le Texas a formulé sa loi différemment: il ne revient pas aux autorités de faire respecter la mesure, mais "exclusivement" aux citoyens, encouragés à porter plainte au civil contre les organisations ou les personnes qui aideraient les femmes à avorter.

Le texte prévoit que les citoyens qui engageront des poursuites perçoivent au moins 10.000 dollars de "dédommagement" en cas de condamnation et obtiennent la fermeture des cliniques en cause. Les détracteurs du texte y voient une "prime" à la délation, mais ses défenseurs ont déjà mis en place des formulaires sur internet pour déposer des "informations anonymes".

Pour des raisons de procédure, ce dispositif rend plus difficile l'intervention des tribunaux fédéraux qui ont refusé jusqu'ici de se saisir des recours contre la loi.

Les détracteurs du texte ont donc dû s'adresser directement à la Cour suprême pour lui demander soit de le bloquer soit d'obliger les tribunaux à le faire.

- "Présage funeste" -

Que la haute Cour n'ait pas agi à temps "ne signifie pas la fin de Roe v. Wade", souligne le professeur de droit Steve Vladeck en référence à l'arrêt emblématique de la Cour de 1973 qui a reconnu le droit des femmes à avorter. Elle peut encore bloquer la loi texane, peut-être dès mercredi, selon lui.

Mais le fait qu'elle ait laissé la loi entrer en vigueur est "un présage funeste de ce qui nous attend dans l'avenir dans ce dossier ou un autre", ajoute l'universitaire sur Twitter.

L'ancien président Donald Trump a pu profondément remanier la haute juridiction, y faisant entrer trois magistrats sur neuf, choisis pour leurs états de service conservateurs.

Leur arrivée a galvanisé les opposants à l'avortement qui rivalisent d'imagination pour fournir à la Cour suprême des occasions de revenir sur sa jurisprudence.

Et celle-ci leur a déjà envoyé des signaux positifs: elle a accepté d'examiner, cet automne, une loi du Mississippi qui interdit la plupart des avortements après la 15e semaine de grossesse, laissant entendre qu'elle pourrait revenir sur le critère de "viabilité du f?tus" posé jusqu'ici.

 

Publié par El Diablo

Le gouvernement a fait le choix de confier au cabinet McKinsey l’élaboration de la campagne de vaccination contre la COVID-19 en France. Nous connaissons bien ces cabinets dans les hôpitaux où ils ont été très souvent mandatés et grassement payés pour produire de piètres études financières ou stratégiques qui ne servaient qu’à valider les politiques gouvernementales.

Le cœur de métier des cabinets de conseil consiste à aider leurs clients du secteur privé à maximiser leurs profits. Le cabinet McKinsey est en particulier un spécialiste des opérations de fusion-acquisition du secteur pharmaceutique. Il a été notamment mis en cause aux États-Unis dans la promotion des médicaments anti-douleurs dérivés de la morphine dont la surconsommation a été à l’origine de la mort de 250 000 personnes dans ce pays entre 1999 et 2019.

 Il lui est reproché par la justice américaine d’avoir conseillé de promouvoir la vente des médicaments les plus dosés, d’avoir empêché l’Agence des médicaments des États-Unis de lutter contre ces fortes doses et d’avoir suggéré que ces dérivés de la morphine rendaient les patients plus optimistes et moins stressés. La question se pose alors de savoir quel rôle a joué McKinsey dans la campagne de vaccination en France, pour quel coût et pour quelle efficacité ? Les résultats sont peu probants au regard de l’échec de la communication du gouvernement sur cette question qui l’a poussé à prendre des mesures autoritaires dans le cadre de la loi du 9 août dernier.

 Le constat est clair, l’Élysée, car c’est bien là que tout se décide néglige son administration au profit d’entreprises que son locataire connaît bien au regard de ses activités antérieures, notamment en banque d’investissement. Cette méfiance vis-à-vis des agents du service public qui ont à cœur l’intérêt général est une grave dérive anti-démocratique dont le président de la République est le principal responsable. Comment s’étonner alors qu’une partie de la population perde confiance dans la parole publique.

Docteur Christophe Prudhomme

Praticien hospitalier -SAMU 93

 

 

 

JUSQU' A QUAND LE COUVERCLE  DE LA COCOTTE VA-T-IL CONTENIR LA COLÈRE CITOYENNE?

 

Ces lignes proviennent de commentaires relevés sur deux blogs, commentaires non anonymes parmi tant d'autres, comme la toile en contient d'innombrables. Elles      paraissent   traduire  cette juste colère qui monte et gronde de partout dans le pays, face aux ravages provoqués par  l'injustice sociale, née du "libéralisme" capitaliste, toutes les injustices qui frappent toujours les citoyens sans défense, mais surtout par l'impunité qui épargne toutes les catégories des auteurs et responsables de ces injustices souvent criminelles, les caïds et malfrats qui font régner la terreur, les délinquants en col blanc, politiciens véreux, assassins de tous ordres, les délinquants tueurs de la route, les femmes brutalisées sans défense devant leurs bourreaux, même parfois devant des policiers où elles croyaient trouver refuge mais qui les renvoient devant leurs ignobles "conjoints"  ....

Injustices, désordres, violences, crimes, l'anarchie au service du pire , avec en toile de fond l'ivrognerie et la drogue. 

Où, quand, cela s'arrêtera-t-il? Qui, quel mouvement, politique, civique, sera capable de mobiliser une conscience citoyenne majoritaire, capable de rétablir sur des bases saines une véritable démocratie, où l'homme ne sera plus le jouet des marchés les plus sordides, dont celui du seul FRIC? 

 

Premier commentaire citoyen:

"En regardant France info, j’ai été surpris de l’état de délabrement des écoles marseillaises, lavabo ou il manque le siphon, gymnase avec des débris au sol. Je ne sais pas si ces images sont là uniquement pour servir Macron ou si elle correspondent à une réalité commune à Marseille, c’est tellement surprenant.


Si c’est le cas, la corruption doit être bien profondément répandue au point de ne pas pouvoir changer un bout de plastique à 5 euros, de passer un coup de balais ou de visser un boîtier électrique, en est on au point ou les chefs des services techniques et certains employés sont aussi pourris que les élus ?


Il y a certes des manques de moyens, une mauvaise gestion évidente, mais surtout il faut un grand coup de balais de haut en bas. 


Cela montre les limites de la démocratie formelle qui permet à des crapules de tromper les citoyens, de les corrompre, au point de ne plus assurer une vie digne et jusqu’à la sécurité des enfants et des anciens, et surtout de diffuser le poison de la magouille et du crime.


Au sommet de l’état l’usage électoral de cette situation est aussi pourri, la drogue et les dealers servent chaque campagne électorale pour favoriser la réaction; nos gouvernant devraient demander aux cubains comment ils ont éradiqué la criminalité dans leur île, ancienne plaque tournante de la mafia corse et italienne.


Ce qui me surprend c’est la banalisation de l’usage des drogues et l’acceptation de la consommation de cannabis par une part non négligeable de la société.


Dans les médias seuls les trafiquants sont montrés du doigt mais jamais les consommateurs ou ceux qui font l’apologie de la drogue dans les média et à la télé, pourtant ces deux derniers entretiennent ce marché et sapent les efforts de prévention. 

 Efforts de prévention qui insistent souvent sur la santé et rarement sur le désordre social que la drogue provoque aboutissant régulièrement à des morts par balle, mais aussi sur la route ou par suicide ou maladie."

 

Deuxième avis citoyen relevé aujourd'hui sur la toile :

 A Marseille comme ailleurs la répression ne suffit pas.

Depuis le début de l'année quinze personnes ont été assassinées à Marseille dans le cadre de règlements de compte liés au trafic de drogue. C'est que l'économie grise supplée à ce que la République est dans l'incapacité de faire : assurer la survie des quartiers populaires. Ce n'est bon pour personne, et le règne du non droit est insupportable  quand on n'en vit pas , ce qui est le cas de l'immense majorité.

Étrangement avec un gouvernement qui ne parle que de sécurité , Marseille est sous dotée en moyens policiers. C'est que tout est fait pour circonscrire le  mal, non l’éradiquer.  Tout est permis dans certains quartiers à condition de ne pas en sortir.

La nouvelle municipalité marseillaise se heurte forcément à la difficulté. Yannick  Ohanessian adjoint à la sécurité le dit dans l'Huma.     Ce qui l'a frappé en visitant les quartiers populaires après les drames  qui ont coûté la vie à des presque adolescents c'est l'absence totale d'espoir.  Le taux d'abstention en est la conséquence.

Les propositions faites  nous conviennent parfaitement :

   *  Ne plus concentrer la misère et le HLM dans  quatre arrondissements.

   *  Identifier les circuits financiers qui financent la drogue  et les frapper lourdement au portefeuille. Se limiter aux dealers c'est ne rien faire . Les 15 morts ont été aussitôt remplacés.

 *  Trouver des peines alternatives qui éloignent durablement les mineurs de leur quartier.  Actuellement libérer les mineurs (très utilisés)  les ramène à leur quartier  où ils replongent aussitôt.  Labourer la mer est désespérant pour les policiers.

  L'adjoint oublie  malheureusement une donnée fondamentale, qui il est vrai n'est pas à la portée d'une municipalité seule : recréer de l'activité économique et des emplois. C'est que là on touche au capitalisme rentier :   c'est la difficulté majeure. Si nous l'oublions, nous aussi nous labourerons la mer

 Note. Les passages en noir ont été surlignés par Pedrito