mercredi 13 juillet 2022


Conflit en Ukraine : Pourquoi les Etats-Unis ont tant besoin de déstabiliser le Continent européen ?


D'inquiétantes rumeurs se propagent dans les médias anglo-saxons : les Etats-Unis fourniraient des munitions HIMARS d'une portée de 300 km, ce qui ouvrirait la porte au déplacement du conflit profondément sur le sol russe, donc d'un conflit ouvert avec la Russie. Les pays européens, déjà largement économiquement déstabilisés par les sanctions anti-russes qu'ils adoptent à la pelle et l'afflux d'Ukrainiens, de moins en moins bien perçus en dehors de la couche bisounours de la société, devraient surtout se demander pourquoi les Etats-Unis ont tant besoin de mettre à genoux le Continent européen. Puisque ce conflit en Ukraine est largement utilisé par les Américains comme un élément de gouvernance.

Biden a annoncé une nouvelle aide militaire de 400 millions de dollars pour l'Ukraine et surtout l'envoi de système de lance-missiles HIMARS, encore plus performants.

"La dernière aide, approuvée par le président Joe Biden vendredi après-midi, est le 15e paquet d'armes et d'équipements militaires transférés à l'Ukraine à partir des stocks du ministère de la Défense depuis août dernier. En plus du HIMARS, les États-Unis enverront également 1 000 cartouches d'artillerie de 155 millimètres qui ont une capacité de précision accrue qui aidera également l'Ukraine à atteindre des cibles spécifiques. Le package comprendra également trois véhicules tactiques, des systèmes radar de contre-batterie, des pièces de rechange et d'autres équipements. Dans l'ensemble, les États-Unis ont envoyé environ 7,3 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine depuis le début de la guerre fin février."

Ce qui est particulièrement inquiétant, est la capacité de ces nouvelles munitions HIMARS. Bien plus que les 70 km de portée, qui ont été largement utilisées ces derniers jours contre les civils du Donbass et que la Russie met périodiquement hors d'état de nuire, ces nouvelles armes ont une capacité allant jusqu'à 300 km, comme le relèvent de nombreuses sources citant les confidences d'un officiel du Pentagone au Financial Times.

Ainsi, l'Ukraine serait à même de toucher profondément le territoire russe et non plus seulement les régions limitrophes. Les Etats-Unis comprennent parfaitement, que si tel est le cas, une réponse de la Russie sera inévitable. L'Europe ne peut pas ne pas comprendre que dans ce cas, elle se trouve en première ligne. Les Etats-Unis, de leur côté, se couvrent formellement sous les promesses, que ces armes ne seront pas utilisées contre la Russie sur son territoire. Il est vrai que les promesses n'engagent que ceux, qui y croient ...

Pendant ce temps-là, les sanctions anti-russes adoptées par les pays européens impactent sérieusement l'économie européenne. Depuis que la Russie a rapatrié les bénéfices de la vente du gaz en Europe, c'est-à-dire depuis que les pays européens, achetant le gaz russe, sont obligés de le payer en Russie, l'euro s'effondre face au dollar et le rouble remonte. Le gaz russe ne finance plus ainsi l'économie européenne, depuis que les Européens ont décidé d'entrer dans une guerre économique contre la Russie pour la faire s'effondrer. Le déficit commercial français est record avec 114 milliards d'euros sur un an. De plus en plus de dirigeants européens appellent les gens à réduire leur consommation d'énergie. Les trois fournisseurs d'énergie en France se joignent à cet appel, la réduction de l'approvisionnement russe ne peut être compensée et les prix flambent :
"Les livraisons de gaz russe par pipeline ont fortement baissé pour certains pays, dont la France (...). 
Bien qu'en augmentation, les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) sont aujourd'hui encore trop limitées pour compenser ces baisses" et "les capacités de production électrique pilotable en Europe sont également en tension à la suite de choix nationaux ou pour des programmes de maintenance"
L'on se demande et comment les particuliers vont payer leurs facteurs cet hiver et comment l'économie nationale va pouvoir fonctionner à ce rythme-là ... Mais les Etats-Unis, eux, renforcent ainsi leur position sur le marché énergétique européen, ce qu'ils n'arrivaient pas à réaliser avant que l'UE ne force les Etats au suicide énergétique.

Et pour arranger le paysage, l'afflux "ukrainien" dans les pays européens soulève de nombreuses questions. D'où sortent ces drapeaux ukrainiens à tous les coins de rue ? Est-ce pour rappeler que la France est occupée ? Des allocations de plus en plus importantes sont attribuées à l'accueil de ces "réfugiés". Le Conseil de l'Europe approuve 465 millions de prêts, alors que la situation sociale des nationaux est de plus en plus difficile, après déjà deux années de guerre globale covidienne :
"Les nouveaux prêts répondent aux besoins les plus pressants de nos États membres, l'accent étant clairement mis sur l'aide à la gestion de la crise des réfugiés provoquée par la guerre en Ukraine", a expliqué, dans un communiqué, le gouverneur de la CEB Carlo Monticelli.

Ces prêts sont accordés principalement à l'Allemagne, à hauteur de 200 millions d'euros, mais aussi à la Lituanie, à l'Irlande et à l'Espagne.

Les populations ressentent mal cet emballement et des manifestations se développent, comme en Pologne :


Beaucoup de réactions non affichées, suite à des conversations privées, dans lesquelles l'on entend avec une ironie appuyée parler des Ukrainiens dans des voitures de luxe sur les côtes françaises ou espagnoles, appelés les "grands résistants". 

L'intérêt des Etat-Unis est ici évident, il ressort de la gouvernance : l'Union européenne conduit les pays européens dans une impasse et leur fait payer l'essentiel du prix de la politique atlantiste. Si le conflit se développe militairement, suite à l'utilisation des armes américaines à longue portée, les pays européens seront sommés de défendre l'atlantisme contre la Russie ; la crise politico-économique en Europe se double d'une crise profonde de confiance dans les institutions nationales, qui se tirent une balle dans le pied, et renforce donc le poids réel des organes globaux de gouvernance, qui sont atlantistes. Si l'intérêt américain est évident, quel est l'intérêt des pays européens ? La position européenne semble absolument irrationnelle, mais peut-on toujours trouver du rationnel dans les choix politiques qui sont faits, surtout lorsqu'ils ressortent autant du fanatisme, que de la soumission la plus totale ? Comme l'écrivait Camus dans Le mythe de Sisyphe :
"ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel (du monde) et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme"

Karinne Bechet-Golovko

 

« Uber Files » : le Code pénal appelle ça du « trafic d’influence ».

ENTRETIEN. Dans l’ombre d’un gouvernement socialiste pourtant déjà enclin à déconstruire la France, Macron aurait orchestré personnellement l’implantation d’Uber en France alors qu’il venait d’arriver au poste de ministre de l’Économie. C’est ce que nous apprennent les « Uber Files ». Sans aucun complexe et comme d’habitude Macron revendique toutes ses actions mêmes lorsqu’elles constituent des infractions pénales !

Quelles suites juridiques et judiciaires peut-on en attendre ? J’ai répondu aux questions de Front Populaire.

Front Populaire : Quel regard portez-vous sur les « Uber Files » ?

Régis de Castelnau : Il y a une première observation que je souhaiterais faire. Pour avoir longuement pratiqué les lynchages politico-médiatico-financiers et finalement en avoir fait un livre, je pense être bien placé pour savoir que lorsqu’éclate un scandale médiatique, qu’il y a toujours un commanditaire.

On rappelle souvent le proverbe chinois selon lequel : « lorsque le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt ». Le problème c’est que s’il faut bien sûr regarder la lune, et nous allons en dire un mot, il ne faut jamais oublier le doigt.

Ce qui arrive à Emmanuel Macron avec la sortie des fonds de tiroir de ses connivences avec la société Uber obéit évidemment à la règle. Cette fois-ci, vu la taille du gibier, ce ne sont pas les délateurs low cost genre Mediapart ou Canard enchaîné qui sont à la manœuvre de départ. C’est l’organe central de la bourgeoisie néolibérale atlantiste appartenant aux deux oligarques que sont Xavier Niel et Mathieu Pigasse. Comme en 2018 avec l’affaire Benalla. Imaginer que le missile du Monde obéisse à une pulsion de morale déontologique chez les journalistes du quotidien vespéral manquerait complètement de sérieux. Ou chez le lobbyiste en chef de la société Uber présenté aujourd’hui sans mollir comme un héros lanceur d’alerte.

Chacun se doute que Boris Johnson n’a pas été poussé vers la sortie pour une sombre histoire de harcèlement sexuel non sanctionné. Que se passe-t-il en Occident ? Et en particulier en Europe ? De sombres nuages s’accumulent à partir d’une situation économique très dégradée et d’une guerre dans laquelle l’OTAN et l’UE sont lourdement impliquées. L’automne et l’hiver vont être socialement explosifs et ce début d’été ressemble à une veillée d’armes.

Au-delà de la gravité des faits que l’on vient d’apprendre, l’agenda choisi est quand même troublant. Nous verrons bien.

FP : Certains faits révélés par la presse vous semblent-ils délictueux ?

RDC : Évidemment et, je dirais, comme d’habitude ! Cette affaire ne révèle rien que nous ne savions déjà sur la conception d’Emmanuel Macron du service de la Nation. Ce personnage porté à la tête de l’État par une opération rondement menée par la haute fonction publique d’État, les grands intérêts oligarchiques et la haute fonction publique judiciaire se caractérise par un rapport très flexible avec la morale publique. On ne va pas reprendre ici la liste interminable des affaires, qui d’Alstom à McKinsey accompagnent son parcours. L’absence permanente de séparation entre intérêt public et intérêt privé saute aux yeux. Emmanuel Macron favorise ses amis et ceux-ci en contrepartie lui fournissent appui et financement. Tout le monde devrait connaître avec Olivier Marleix qui l’avait pointé, la façon dont des prestataires inutiles avaient été gavés d’argent par Alstom avant qu’on les retrouve parmi les financeurs principaux et les rabatteurs de la campagne présidentielle de 2017. Et bien évidemment l’affaire McKinsey où le bureau d’études chéri de la macronie avait fourni des prestations gratuites à la campagne présidentielle avant de bénéficier par la suite de juteux contrats publics et de la passivité de l’administration fiscale face à son refus de faire face en France à ses obligations fiscales.

Si l’on comprend bien l’affaire Uber, Emmanuel Macron alors ministre de l’Économie se serait livré à un intense et occulte travail de lobbying au profit de la société américaine afin de contrer les orientations politiques du gouvernement auquel il appartenait ! Court-circuitant la hiérarchie, bénéficiant des informations liées à sa fonction, il aurait travaillé clandestinement à la défense d’intérêts privés. Désolé, mais si avec le système Macron, on avait déjà fait à plusieurs reprises le tour du chapitre « des atteintes à la probité » du Code pénal, là on tutoie les sommets. Avec Alstom et le scandale des bureaux d’études, ce sont de lourds soupçons de corruption et de délit de favoritisme qui pèse sur tous ces agissements.

Cette fois-ci, il s’agit de ce que le Code pénal appelle le trafic d’influence dans son article 433-2 qu’il convient de citer : « Est puni de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 500 000 €, dont le montant peut être porté au double du produit tiré de l’infraction, le fait, par quiconque, de solliciter ou d’agréer, à tout moment, directement ou indirectement, des offres, des promesses, des dons, des présents ou des avantages quelconques, pour lui-même ou pour autrui, pour abuser ou avoir abusé de son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir d’une autorité ou d’une administration publique des distinctions, des emplois, des marchés ou toute autre décision favorable. »

Pour être poursuivi, l’agent public concerné, en l’occurrence le ministre de l’Économie, doit avoir « abusé » de son influence pour faire obtenir des « décisions favorables ». En l’occurrence le fait d’avoir défendu des intérêts privés à l’encontre de l’orientation du gouvernement auquel il appartenait, et de l’avoir fait de façon occulte, caractérise évidemment « l’abus » prévu par le Code. Une deuxième condition est exigée, celle de la « contrepartie » de cet abus. La lecture du Code démontre que la conception de cette contrepartie est très large avec la notion « d’avantages quelconques ». Et qu’elle peut avoir été fournie à un tiers.

FP : Une commission d’enquête semble en préparation. Le problème est que son utilisation est en soi limitée et que les sujets d’investigation interne ne manquent pas…Voyez-vous cela d’un bon œil malgré tout ?

RDC : la commission d’enquête est une des modalités du contrôle parlementaire du gouvernement prévues par la Constitution. Elle serait donc possible, mais quel intérêt présenterait-elle ? Les prérogatives de ces commissions ne sont pas très importantes. Elles peuvent essentiellement procéder à des auditions sous serment et à se faire communiquer les documents qu’elles souhaitent et dont elles connaissent l’existence au préalable. Cela n’a rien à voir avec une procédure judiciaire qui donne à la justice des possibilités coercitives importantes. Elle présente cependant l’avantage du caractère public de ses auditions et de son rapport. Malheureusement on a tendance aujourd’hui à mettre ces commissions à toutes les sauces. Alors que la gravité des faits avancés par la presse, et la nécessité d’investigations approfondies sur les contreparties éventuelles, c’est bien évidemment la voie judiciaire qui devrait être empruntée.

FP : Si des faits délictueux sont établis par une commission d’enquête attitrée, peut-on s’attendre à ce que la justice se saisisse de l’affaire ?

RDC : Attention, la commission d’enquête n’est pas un préalable à l’ouverture d’une procédure judiciaire ! Même si l’incroyable passivité de la justice vis-à-vis de la litanie des affaires concernant la macronie amène à voir les choses de cette façon. Il faut se rappeler le scandale du refus initial du Parquet national financier (PFN) de se saisir par le biais d’enquêtes préliminaires, de l’énorme scandale des cabinets de conseil. Il a fallu une campagne de presse et une pétition de magistrats pour qu’ils se décident enfin à bouger, et sur un point très secondaire alors qu’il y avait vraiment matière à beaucoup plus.

Il n’est absolument pas nécessaire d’attendre la réunion d’une commission d’enquête parlementaire et c’est d’ailleurs un deuxième scandale que le PNF ne se soit pas déjà saisi de l’affaire Uber après sa révélation. Doit-on rappeler que pour François Fillon, il lui avait fallu deux heures pour lancer le raid judiciaire fulgurant qui a permis l’élection d’Emmanuel Macron ? Malheureusement, il n’y a pas grand-chose à attendre de cette justice qui a porté celui-ci au pouvoir et l’a protégé avec ses amis pendant cinq ans.

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Pourquoi Hong Kong c’est la Chine, par Mikhail Morozov

Voici venu de Russie une explication sur ce que l’occident et le public français ignore de la Chine et de Hong kong. Un des aspects de l’hégémonie néo-coloniale des USA et de leurs alliés est la négation de l’histoire des pays sur lesquels ils s’arrogent le droit à intervention. Partout la Grande Bretagne joue un rôle actif de puissance coloniale sur cette négation, mais la France en particulier en Afrique ne lui cède en rien. (note de danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

Cela fait 25 ans que Xianggang – en dialecte du sud : Hong Kong – est revenu sous juridiction chinoise.

Le président chinois Xi Jinping et son épouse sont venus pour leur première visite de deux jours en cinq ans afin de prendre part aux célébrations. Il s’agissait de son premier voyage en dehors de la Chine continentale depuis le début de la pandémie, ce qui illustre l’importance du moment.

Le dirigeant chinois a assisté à l’inauguration de la nouvelle administration de la région administrative spéciale, qui dresse le bilan des années de confrontation tumultueuse entre les autorités locales soutenues par le gouvernement central et les groupes dissidents soutenus par la Grande-Bretagne et d’autres pays occidentaux.

La ministre britannique des affaires étrangères, Liz Truss, a écrit sur les médias sociaux, le 1er juillet, que le royaume n’aurait de cesse que Hong Kong “retrouve sa liberté”. “Hong Kong est un bastion de la liberté et un modèle de prospérité depuis de nombreuses années. La Grande-Bretagne n’aura de cesse que Hong Kong ne retrouve ses libertés. Le monde regarde comment la Chine se comporte.”

Ces propos sont empreints de cynisme, bien que l’on n’en attende pas moins de cette dame exaltée et sans éducation. En fait, Hong Kong a été pris de force par le Royaume-Uni après une guerre de conquête. L’occasion était la destruction par l’administration de Hong Kong d’une importante cargaison d’opium importée par les Britanniques dans le but de rendre la nation chinoise accro à la drogue. Les Britanniques cherchaient ainsi à équilibrer le commerce avec la Chine, qui produisait des biens faisant l’objet d’une demande mondiale. Et comme la Grande-Bretagne n’avait rien d’autre à offrir à la Chine que de l’or en échange, l’opium est devenu la seule marchandise pouvant être utilisée pour résoudre un certain nombre de problèmes. En conséquence, pendant un siècle et demi, Hong Kong est devenu un mécanisme pour piller la Chine et un foyer pour le commerce de la drogue. On peut dire que la reine Victoria d’Angleterre est devenue le plus grand trafiquant de drogue du monde à cette époque.

Outre l’opium, les Britanniques ont exporté la démocratie de style britannique à Hong Kong, c’est-à-dire qu’ils ont sans tarder nommé un gouverneur de leur colonie d’outre-mer depuis Londres.

Il semblerait qu’avec le retour à la RPC de son territoire ancestral de Hong Kong, l’influence britannique aurait dû s’affaiblir, mais comme nous pouvons le constater, la bataille pour Hong Kong est toujours en cours. Les Britanniques ne sont pas prêts à renoncer à leur politique d’ingérence dans les affaires intérieures d’un autre pays.

Les troubles ont atteint un pic en 2019, à l’occasion du 22e anniversaire du retour de Hong Kong “à la mère patrie”. Les manifestations de rue se sont poursuivies en 2020. Elles sont allées jusqu’à demander ouvertement le retour de Hong Kong à la Grande-Bretagne, ce que le milliard et demi d’habitants de la Chine ne pouvait guère accepter. Il est clair que Xianggang était considéré par les pays occidentaux comme un tremplin pour une révolution de couleur et une source constante de problèmes et de tensions pour les autorités chinoises. Mais Pékin a ensuite promulgué une nouvelle loi sur la sécurité et modifié le système électoral pour priver les militants pro-britanniques d’une majorité écrasante.

Nombreux seront ceux qui verront dans ce qui s’est passé une répression de la démocratie ou une victoire des forces obscures sur la lumière. La lumière, bien sûr, est du côté de l’Occident. Mais on en est loin. L’un des slogans des rebelles de Hong Kong est “Hong Kong n’est pas la Chine”. Et c’est vrai dans une certaine mesure. En ce sens que pendant plus de 150 ans de colonisation de Hong Kong et d’autres territoires environnants saisis par les Britanniques, une couche de bourgeoisie compradore et de serviteurs s’est formée ici, travaillant dans l’intérêt de la Grande-Bretagne, puis de l’Occident. Ils ont aidé à piller la Chine et se sont bien sûr imprégnés de l’esprit britannique. Ce sont leurs héritiers qui ont protesté contre la souveraineté de la RPC sur le territoire chinois ancestral.

Aujourd’hui, la Chine célèbre plusieurs victoires. Premièrement, la formule “un pays, deux systèmes” conçue par l’architecte des réformes chinoises, Deng Xiaoping, a permis de ramener l’ancienne colonie britannique sous la juridiction de la RPC sans qu’un seul coup de feu ne soit tiré. Deuxièmement, Hong Kong continue à se développer avec succès, restant une passerelle spéciale pour les relations économiques de la Chine avec le monde extérieur. Cette démarche est facilitée par son régime douanier et fiscal spécial et son statut de centre financier mondial.

Son PIB a doublé en deux décennies depuis qu’il est devenu partie prenante de la Chine, son revenu par habitant a été multiplié par 2,2 et sa population a augmenté d’environ un million de personnes. La capitalisation boursière de Hong Kong a presque doublé, ses réserves fiscales ont doublé et ses réserves de change ont été multipliées par cinq. Pendant 25 années consécutives, il a été considéré comme l’économie la plus libre du monde, garantissant la stabilité sociale et la prospérité économique à long terme. Même l’American Heritage Foundation le reconnaît.

S’exprimant lors des célébrations à Xianggang, le président chinois Xi Jinping a déclaré : “Aujourd’hui, je voudrais réaffirmer que le principe ‘Un pays, deux systèmes’ a été testé à plusieurs reprises dans la pratique et qu’il correspond aux intérêts fondamentaux du pays et du peuple, ainsi qu’aux intérêts fondamentaux de Hong Kong et de Macao, qu’il a obtenu le soutien de plus de 1,4 milliard de personnes de la mère patrie, le soutien unanime des résidents de Hong Kong et de Macao, et qu’il a également reçu l’approbation universelle de la communauté internationale. Il ne sert à rien de changer un si bon système, il faut y rester attaché pour une longue période.”

Ainsi, apparemment, l’autonomie de Hong Kong est garantie jusqu’en 2047, comme le prévoit l’accord conclu avec la Grande-Bretagne au moment où elle a rendu Hong Kong à la RPC. Mais il est possible que rien ne change par la suite. La Chine s’intéresse à la stabilité de Hong Kong et à son statut particulier de port franc et de centre financier mondial. Ces dernières années, cependant, les troubles et la pandémie ont ébranlé cette position. Les villes en plein essor de la Chine continentale, en particulier Shanghai, sont en train de prendre le relai. Ainsi, à bien des égards, le sort de Hong Kong est entre les mains de ses habitants. En parfaite harmonie avec la formule proposée par Pékin : “Hong Kong est gouverné par le peuple de Hong Kong”.

Hong Kong et le principe “un pays, deux systèmes” était dès le départ envisagé également pour Taïwan. Et Xiangang était et reste un modèle pour le retour pacifique à la Chine d’un autre territoire sécessionniste – Taiwan – qui est en fait sous protectorat américain. L’avenir de l’île, qui tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, retournera “à la mère patrie”, dépend de la manière dont ce principe est perçu à Taïwan.

 

Voiture  électrique, miroir aux alouettes et poule aux œufs d’or

Papier publié en avant-première sur Marianne Blog AgoraVox

 

C’est une des dernières décisions majeures de l’UE : l’interdiction prévue en 2035 de la commercialisation des voitures à moteur therrmique (à l’exception des modèles ultra-haut gamme). Une décision qui cache trois angle-morts majeurs : un angle-mort écologique, tant les voitures électriques sont loin d’être la panacée, un angle-mort pour notre souveraineté, notamment à l’égard de la Chine, et un angle-mort économique, tant cela favorise les multinationales sur les consommateurs.

 

Les paradoxes d’une transition économique

Pour qui s’en tiendrait à une lecture superficielle de l’actualité économique, on pourrait croire que les constructeurs automobiles sont au bord du gouffre : entre les pénuries de composants, qui contraignent la production et les livraisons, les taxes et règles en tout genre (avec le récent message ajouté à toute publicité du secteur), une très coûteuse transition vers l’électrique, et des livraisons au plus bas (en Europe, il faut remonter aux années 1990 pour trouver des chiffres de vente aussi bas), on pourrait imaginer que la moitié des constructeurs sont au bord de la faillite. En réalité, c’est tout le contraire ! La profitabilité des constructeurs automobiles, plutôt basse par rapport à bien des secteurs économiques, va de record en record. Voilà un indicateur révélateur de ceux qui profitent de cette transition…

 Les chiffres sont assez incroyables. En 2021, Stellantis a ainsi réussi à augmenter son chiffre d’affaires de 14% malgré une baisse de 20% de ses ventes  ! Et le groupe a quasiment triplé ses profits, à 13,4 milliards d’euros, affichant pour la première fois une marge opérationnelle nette supérieure à 10%. Et au premier trimestre, le chiffre d’affaires de Stellantis a encore progressé de 12% avec des ventes en baisse de 12% ! Outre Rhin, c’est le groupe Volkswagen qui bat tous les records de rentabilité, avec un résultat opérationnel en hausse de 73% au premier trimestre, dépassant également le cap des 10% du CA, malgré un chiffre d’affaires stable, avec des ventes volume en haisse de 14,5% ! En clair, la hausse du prix moyen des véhicules vendus a dépassé, et plus que compensé, la perte de volume. La transition écologique, loin de peser sur la rentabilité des constructeurs, est une formidable aubaine, d’autant plus que les contraintes sur les composants permettent de jouer sur l’offre pour mieux orienter la demande…

 En effet, les différentes règles mises à l’œuvre par l’UE ont notamment permis une envolée du prix moyen des voitures, bien des constructeurs finissant par arrêter leurs plus petits modèles (finis les Peugeot 108, Citroën C1, Renault Twingo à terme) tant les règles qui leur sont imposées les renchérissent et les rendent moins intéressantes pour les consommateurs. C’est le paradoxe des règles de l’UE que de pousser à une envolée du poids des véhicules, comme le note Nicolas Meilhan depuis des années. Berlin a bien défendu les intérêts de ses producteurs de grosses berlines et gros SUV, en donnant une forme de bonus aux vendeurs des voitures les plus lourdes… Pourtant, la hausse du poids des véhicules contrebalance une grande partie de la baisse globale des émissions par véhicule, étant donné qu’un véhicule de 1500 kilos demande forcément plus d’énergie pour avancer qu’un véhicule de 1200 kilos...

 Pire, la transition vers l’électrique a aussi pour effet d’exclure du marché neuf un nombre grandissant de consommateurs, qui n’ont pas les moyens de s’acheter une citadine électrique neuve à plus de 20 000 euros ou une compacte neuve à plus de 35 000 euros… Et la baisse des volumes ralentit la transition... Et cette transition pose des problèmes pour l’Europe. En effet, la chaine de valeur des véhicules électriques est très différente de celle des véhicules thermiques, et repose, pour une grande partie, sur des ressources (métaux) ou des savoir-faire (batterie) où l’Europe est assez mal positionnée. Cette transition est aussi l’occasion pour les constructeurs chinois de remettre en cause la domination de l’Occident. Autant dire qu’en décidant d’aller plus vite que tout le monde, encore une fois, l’UE risque de sacrifier ses intérêts économiques, dans le premier secteur industriel, rendant l’écologie punitive pour nos économies.

 Pire encore, il y a débat sur la pertinence écologique de cette transition. On peut pointer d’abord le caractère encore moins écologique de la production d’une voiture électrique, qui nécessiterait deux fois plus de CO2 que les voitures thermiques, en faisant un coûteux investissement dans un premier temps. En outre, nous aimerions être sûr que sont bien pris en compte toutes les externalités environnementales négatives de la production de ses composants, jusqu’aux métaux dont beaucoup sont produits dans des conditions peu reluisantes. Et parce qu’une partie des composants viennent de l’Empire du milieu, cela signifie que l’énergie électrique utilisée pour les produire vient souvent du charbon…. Pour couronner le tout, se pose la question de l’origine de l’énergie électrique utilisée pour faire rouler ces véhicules : en Allemagne, une bonne partie vient du charbon, encore une fois un mirroir aux alouettes environnemental.

 Bref, la transition accélérée vers la voiture électrique pourrait bien être une fausse bonne idée de dirigeants qui font porter arbitrairement les plus gros efforts de décarbonation sur l’automobile individuelle. Les industriels y voient surtout une occasion d’augmenter leurs profits sans se soucier du bilan environnemental pas si glorieux, ainsi que sur les risques majeurs que fait porter cette transition sur nos économies et la dépendance que cela risque d’établir avec une Chine moins naïve…

 

La pupille cocaïnée, le rictus arrogant, et en plus il se croit fin.

Quand le ridi... homon...

gesti... pour parler

de ses testi...

La pupille cocaïnée, le rictus arrogant, et en plus il se croit fin.

Face aux actions et propos qui de jour en jour disqualifient leur auteur, comment porter jugement, dénoncer, stigmatiser, ce dernier sans courir le risque de s’abaisser à son niveau ?

Année Molière ? Usons du parler du grand siècle. Le prébendé factotum du Capital international logé à nos frais dans un des palais de la république est un fat.

Restons dans le spectacle, mais modernisons, allons au cinéma. J-L Godard dans sa généreuse filmographie donne de quoi cerner le personnage : ,À bout de souffle, Adieu au langage, et pour conclure, comme Rostand dans Cyrano : A la fin de l’envoi ... Le Mépris.

Il réussit à faire s'accoler à son propos les mots de Sartre puisant chez Camus : il va l’amble avec la Peste à nous en donner la Nausée et, la presse accumulant éléments, nous montre combien il a les Mains sales.

Reste qu’une question devra être posée : quelle légitimité pour un tel délinquant cumulard de haut vol : Couverture de délinquant (Benalla) complicité de prise illégale d’intérêt (A. Kohler et le maritime) assistance à la fraude fiscal et incitation au travail dissimulé (UBER) Complicités d’escroquerie à l’Urssaf (UBER).

Pour ne rien dire des autres truands du macronat, ministres mis en examen pour abus de positions dominantes, crimes sexuels, corruptions actives ou passives, dépendances d’entreprises privées interdisant mandat publics et autres fariboles qui normalement devrait conduire à les faire tous monter dans un panier à salade direction la haute cour de justice.

Heureusement, pour se détendre reste dame Bergé Aurore, dite "Miss gardes chiourmes du crépuscule" qui arrive malgré ces frasques, avec son QI à nous offrir quelques récréations.

Non de dieu que les ZZzzéEélites doOominantes de notre beau pays sont tombées bien bas.

 

 

"J’étais celui qui parlait aux gouvernements" : le lanceur d’alerte des Uber Files décrit des années d’un lobbying "affreux, injuste et mensonger"

mardi 12 juillet 2022 par Paul Lewis (The Guardian)

On n’avait pas besoin de cela pour connaître la capacité de nuisance des lobbys, depuis le nucléaire et le pétrolier, en passant par les banques et la fiscalité, avec bien entendu le secteur de la santé et le maillot jaune : Pfizer ! À chaque étape si j’ose dire, on retrouve le président Macron. Évidemment puisqu’il dirige notre pays comme un monarque de droit divin... (JP-ANC)
Mark MacGann, lobbyiste pour le compte d’Uber entre 2014 et 2016, est la source qui a transmis au "Guardian" les documents qui ont donné lieu à l’enquête de l’ICIJ conduite avec la cellule investigation de Radio France, baptisée les Uber Files.
Au lendemain de cette publication et des révélations sur les "Uber Files", des chauffeurs y voient la confirmation, sans grande surprise, de la "trahison" de l’ex-ministre Macron à leur égard.

Mark MacGann, le lanceur d’alerte des Uber Files (à gauche) avec Emmanuel Macron. (THE GUARDIAN)

Mark MacGann a ensuite été en conflit avec son ex-société à qui il reprochait de ne pas avoir assez pris en compte les pressions qu’il subissait de la part des chauffeurs de taxi. Il s’explique dans un entretien exclusif que The Guardian a partagé avec ses confrères de l’ICIJ.

Paul Lewis (The Guardian) : Pourquoi avez-vous été engagé chez Uber précisément ?

Mark MacGann : J’ai été embauché par Uber pour diriger une équipe chargée d’élaborer et de mettre en œuvre notre stratégie de lobbying auprès des gouvernements d’Europe, d’Afrique et du Moyen-Orient, afin que nous puissions entrer sur le marché et nous développer, malgré des règlementations qui, dans la plupart des cas, empêchaient la mise en place d’Uber.

Vous et d’autres cadres supérieurs d’Uber étiez-vous conscients à l’époque que la société bafouait la loi dans des villes et des pays où il existait une réglementation sur les taxis ?

Dans la plupart des pays sous ma juridiction, Uber n’était pas autorisé, n’était pas agréé, n’était pas légal.

Alors est-il juste de dire, en termes simples, que la stratégie était d’enfreindre sciemment la loi et de la changer ensuite ?

Le mantra que les gens répétaient d’un bureau à l’autre était celui de la direction : ne demandez pas de permission, lancez-vous, bousculez, recrutez des chauffeurs, allez sur le terrain, faites du marketing et rapidement les gens se réveilleront et verront à quel point Uber est une chose géniale.

Vous avez rencontré des présidents, des premiers ministres, des chanceliers, des maires. À quel point était-ce difficile d’obtenir ces rendez-vous pour Uber ?

Je pense que je n’ai jamais eu, au cours de ma carrière, aussi facilement accès à des hauts fonctionnaires du gouvernement, à des chefs de gouvernement, à des chefs d’État. C’était enivrant. Je pense qu’Uber était à l’époque, dans le monde de la tech, et peut-être dans le monde des affaires en général, l’acteur le plus convoité.

  • "Dans une certaine mesure, tant du côté des investisseurs que des politiques, tout le monde se bousculait pour décrocher un rendez-vous avec Uber et entendre ce que l’on avait à leur proposer."
    Mark MacGann au Guardian

En passant vos documents au peigne fin, nous avons remarqué de nombreuses rencontres entre vous, ainsi que d’autres dirigeants d’Uber, et des ministres britanniques. Mais ces rendez-vous n’étaient jamais déclarés. Le public ne devait pas savoir qu’ils avaient lieu. Comment expliquez-vous cela ?

Peut-être s’agissait-il simplement d’une série d’oublis administratifs ou peut-être était-il préférable de ne rien dire. Je ne sais pas, il faudrait demander aux politiciens.

Quelle serait votre réponse ?

Tout le monde a des amis, et les gens acceptaient les demandes de leurs amis. Ils leur rendaient la pareille, et il n’était dans l’intérêt de personne que cela soit mis en évidence. Que cela soit rendu public.

Donc en clair, il s’agissait de rendez-vous secrets ?

Il s’agit de réseaux feutrés, qui existent depuis très longtemps, mais qui parviennent à changer de forme et à continuer d’exister. L’accès au pouvoir n’est pas quelque chose qui se démocratise.

Travis Kalanick (l’ancien patron d’Uber) a dit “La violence garantit le succès”. Que pensez-vous qu’il voulait dire par là ?

Je pense qu’il voulait dire que le seul moyen d’amener les gouvernements à changer les règles, à légaliser Uber et à permettre à Uber de se développer, comme Uber le souhaitait, c’était de continuer le combat, de maintenir la controverse. Et si cela revenait à ce que les chauffeurs Uber se mettent en grève, qu’ils manifestent dans les rues, qu’ils bloquent Barcelone, Berlin ou Paris, alors c’était la voie à suivre.

Ne pensez-vous pas que c’est dangereux ?

Bien-sûr que c’est dangereux. C’est aussi très égoïste, d’une certaine manière. Parce que lui, il n’était pas la personne qui se trouve dans la rue, qui se faisait menacer, attaquer, frapper et dans certains cas tuer... Pour moi, cela a commencé par des insultes sur Twitter. Et puis j’ai commencé à me faire hurler dessus dans des aéroports, les gares, à tel point que des chauffeurs de taxi me suivaient partout où j’allais. Ils avaient repéré l’endroit où je vivais, ils venaient frapper à ma porte, ils publiaient des photos de moi avec des amis, avec les enfants de mes amis.

  • "J’ai commencé à recevoir des menaces de mort sur Twitter. Alors Uber a dit : “OK, on doit te protéger.” Ils m’ont donc obligé à avoir des gardes du corps à chaque fois que je quittais mon domicile, ce qui était tout le temps puisque je voyageais en permanence..."
    Mark MacGann au Guardian

À Rome, nous sommes montés dans une voiture et une foule de chauffeurs de taxis en colère nous a bloqué la route, ils nous traitaient comme si nous étions l’ennemi. C’est quelque chose que je n’avais jamais vécu. Et je n’en veux pas aux personnes qui m’ont directement témoigné cette colère et cette haine. Voilà une entreprise qui était prête à enfreindre toutes les règles, et à utiliser son argent et son pouvoir pour détruire... pour ruiner leurs moyens de subsistance. Alors ils avaient besoin de quelqu’un contre qui être en colère. Ils avaient besoin de quelqu’un sur qui crier. Ils avaient besoin de quelqu’un à intimider, quelqu’un à menacer. Je suis devenu cette personne.

Tenez-vous Uber pour responsable des menaces et de l’environnement hostile auxquels vous avez fait face dans l’exercice de votre métier ?

Je tiens Uber pour responsable du fait que l’entreprise n’a pas changé sa façon de se comporter. Sa réponse à la violence contre l’un de ses cadres supérieurs a été de lui fournir des gardes du corps. Il n’y a pas eu de changement de comportement. Aucun changement de tactique. Aucun changement de ton. C’était : continuez le combat, continuez à entretenir le feu.

N’auriez-vous pas pu faire quelque chose de plus, pendant que vous travailliez encore chez Uber, pour vous plaindre de ces pratiques en interne ?

La culture d’entreprise ne permettait pas réellement de résister, de remettre en question les décisions de l’entreprise, sa stratégie ou ses pratiques. J’ai fini par me rendre compte que je n’avais aucune influence, que je perdais mon temps dans cette entreprise. Et ce sentiment, à ce stade de ma carrière, combiné au fait que je m’inquiétais non seulement pour ma propre sécurité, mais aussi pour celle de ma famille et de mes amis... m’ont poussé à démissionner.

Qu’est-ce que vous diriez à ceux qui vous reprocheraient d’avoir fait fuiter ces documents pour vous venger d’Uber ?

Je pense que les gens doivent regarder les faits que j’aide à mettre au jour. J’ai indéniablement eu des griefs contre Uber dans le passé. Ce n’est pas facile, mais je crois que c’est la bonne chose à faire.

Vous sentez-vous en partie responsable ou coupable des conditions de vie actuelles des chauffeurs ?

Oui, effectivement. Je suis en partie responsable, et c’est ce qui me motive à faire ce que je fais en tant que lanceur d’alerte. Ce n’est évidemment pas une chose facile, mais parce que j’étais là, à l’époque, j’étais celui qui parlait aux gouvernements, qui insistait auprès des médias, j’étais celui qui disait qu’il fallait changer les règlementations et que ça allait avantager les chauffeurs, que ça allait créer tellement d’opportunités économiques. Il s’est avéré que ce n’était pas le cas. Nous avons vendu un mensonge aux gens. Comment peut-on avoir la conscience tranquille si on n’assume pas sa propre responsabilité dans la manière dont les gens sont traités aujourd’hui ?

Est-ce que c’est un moyen pour vous de faire amende honorable ?

Il s’agit de faire amende honorable. Il s’agit de faire ce qui est juste. Je suis responsable de ce que j’ai fait. Ce dont j’essayais de convaincre les gouvernements, les ministres, les présidents et les chauffeurs se trouve être vraiment affreux, injuste et mensonger. Alors il m’incombe de revenir en arrière et de dire : je pense que nous avons fait une erreur. Et je pense que, dans la mesure où les gens veulent bien que je les aide, je ferai ma part en essayant de corriger cette e

 


Pape François : « J’avoue, avec Raul Castro j’ai une relation humaine »

Interrogé un an après les manifestations massives de 11J, il a déclaré que l’île « est un symbole » qui « a une grande histoire ». Ce pape m’étonne, comment peut-on en arriver à ce degré de responsabilité, dans une institution qui est ce qu’elle est et à la fin d’une vie néanmoins conserver une repectabilité personnelle faite de compréhension du mouvement du monde et de sagesse de l’âge où l’on sait que les opinions ne gouvernent pas totalement l’individu et ce qu’on peut espérer de lui. (note et traduction de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

12 juillet 2022El papa Francisco dijo que tiene una relación humana con Raúl Castrohttps://imasdk.googleapis.com/js/core/bridge3.520.0_es.html#goog_4101983960 secondes de 1 minute, 59 secondesVolume 0% Le pape François a exprimé dans une interview qu’il avait une relation humaine avec Raul Castro

Le pape François a déclaré dans une interview qu’il avait une relation humaine avec Raul Castro et a déclaré que certains médias étaient fortement idéologisés.

Interrogé un an après les manifestations massives du 11J sur l’île, en dialogue avec les journalistes mexicaines María Antonieta Collins et Valentina Alazraki sur la chaîne de streaming ViX, univision news 24/7, il a déclaré: « J’aime beaucoup le peuple cubain. J’avais de bonnes relations humaines avec le peuple cubain et je l’avoue aussi : avec Raúl Castro, j’ai une relation humaine. J’étais heureux quand ce petit accord a été conclu avec les États-Unis que le président Obama voulait à l’époque, et Raul Castro l’a accepté et c’était un bon pas en avant, mais il s’est arrêté maintenant. »

« En ce moment, des dialogues électoraux ont lieu pour raccourcir la distance. Cuba est un symbole, Cuba a une grande histoire, je me sens très proche, même des évêques cubains », a-t-il déclaré.Raul Castro (Yamil Lage/Pool via Reuters)Raul Castro (Yamil Lage/Pool via Reuters)

Il s’est ensuite référé aux médias après avoir été interrogé sur ceux qui l’appellent « communiste »: « Certains groupes de médias très idéologisés qui se consacrent à l’idéologisation de la position des autres. Parfois, ils ne savent pas distinguer ce qu’est le communisme de ce qu’est le nazisme, de ce qu’est le populisme, de ce qu’est le popularisme. Quand on m’accuse de communisme, je dis : « Comme c’est dépassé. » Ces accusations sont déjà passées, je les considère comme dépassées. Elle est fait par de petits groupes idéologisés. »

Le Souverain Pontife a également mis en garde contre le risque que le monde se précipite dans une troisième guerre mondiale et a déclaré que pendant des années, il y a eu des « guerres sauvages de destruction » comme celle qui afflige l’Ukraine. « Pendant des années, nous avons vécu la Troisième Guerre mondiale en morceaux, en chapitres, avec des guerres partout, bien que la guerre en Ukraine nous touche de plus près. »

Dans d’autres passages de l’interview, il a parlé de la pandémie de coronavirus, de la guerre en Europe, des scandales d’abus d’enfants dans l’Église, de l’avortement, et n’a pas reculé devant les questions sur son état de santé ou la rumeur d’une possible démission.

Le pontife de 85 ans a fait référence au drame au Yémen et en Syrie, à la vie écourtée de 30 000 soldats, garçons morts lors du débarquement sur les plages de Normandie, aux conflits guerriers “qui nous sont imposés”, qui montrent que “nous avons perdu notre conscience de la guerre”.

Un membre du service ukrainien marche devant l’avion cargo Antonov An-225 Mriya, le plus grand du monde, détruit dans la région de Kiev en Ukraine. 2 avril 2022. REUTERS/Mikhaïl PalinchakUn membre du service ukrainien marche devant l’avion cargo Antonov An-225 Mriya, le plus grand du monde, détruit dans la région de Kiev en Ukraine. 2 avril 2022. REUTERS/Mikhaïl Palinchak

Les armes nucléaires sont immorales

Et « l’humanité continue de fabriquer des armes », a déploré le pontife, pour ajouter fermement que la guerre « asservit », déshumanise, et que, selon le Catéchisme catholique enseigne, « l’utilisation et la possession d’armes nucléaires sont immorales et nous ne pouvons pas jouer avec la mort à portée de main ».

Sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie, François a déclaré qu’il préférait parler des victimes plutôt que des auteurs, « le pays qui est attaqué » et les « choses sauvages que nous lisons et que vous savez déjà qui les faites ».

Il était favorable à « laisser la porte ouverte à la conscience de la personne » et sourit lorsqu’on l’interroge sur les commentaires dans lesquels il est accusé d’être « philoruso »: « Je ris. La capacité des gens à exprimer leurs opinions n’a pas de limite » et beaucoup d’opinions sont construites sur le dos du dernier Twitter, a-t-il déclaré.Pape François (REUTERS/Remo Casilli)Pape François (REUTERS/Remo Casilli)

Pas de renonciation

Il est ensuite sorti à la suite de rumeurs sur son état de santé et une possible démission : « Je n’ai pas l’intention de démissionner. Pour le moment, non », a-t-il déclaré dans l’interview de plus de deux heures qui a été diffusée en intégralité par TelevisaUnivision.

Il a reconnu qu’il avait toujours cru que son séjour au Vatican allait être bref, « mais je ne m’en suis pas rendu compte et 9 ans se sont écoulés », a déclaré le pontife qui a fait de la recherche du « naturel » et de la simplicité l’une des marques de son pontificat.

Bien sûr, il a avoué que son genou lui faisait un peu mal, qu’il se sentait quelque peu « diminué » bien que maintenant il puisse marcher, mais que « jamais », en tout cas, il lui est venu à l’esprit de démissionner jusqu’à aujourd’hui.

Cependant, « si je vois que je ne peux pas, ou si j’ai mal ou si je suis un obstacle », j’attends « de l’aide » pour prendre la décision de prendre ma retraite, a-t-il déclaré. Et il a exprimé sa « grande sympathie » pour la « gentillesse » du pape Benoît XVI, qui a démissionné en 2013, et mène une vie, a-t-il dit, de retraite, de lecture, d’étude et d’écriture à 95 ans.

Il a souligné que, le jour de sa retraite, il préfère être considéré comme un simple évêque émérite de Rome plutôt que comme un pape émérite et consacrer ses heures à la confession des fidèles, à la pratique de la charité et à la visite aux malades dans une paroisse italienne.

« Si je survis après la démission, j’aimerais faire une telle chose: avouer et aller voir les malades », a-t-il déclaré.

Sur la pandémie de COVID-19, il a déclaré aux journalistes Collins et Alazraki, d’Univision Noticias et Noticieros Televisa, que c’est une « période très difficile pour l’humanité » et ce n’est pas fini: « Il est entré et subsiste et avec de graves problèmes. C’est un fléau mondial », a souligné François.Joe Biden Joe Biden

Biden doit parler à son pasteur

Il a été très direct en condamnant l’avortement et a déclaré que les « données scientifiques » prouvent que, « à un mois de conception, l’ADN du fœtus est déjà là et les organes sont alignés. Il y a la vie humaine. Est-il juste d’éliminer une vie humaine ? », a demandé le Pape.

Quant à la position favorable du président américain Joe Biden, catholique, dans la protection du droit à l’avortement, François a déclaré qu’il « laisse » à sa « conscience »: « Qu’il parle à son pasteur de cette incohérence », a-t-il souligné.

Enfin, sur les scandales d’abus sexuels sur mineurs, il s’est montré très explicite lorsqu’il a dit que « le pot a été découvert » depuis le scandale des prêtres prédateurs dans l’État de Pennsylvanie (USA) et qu’« aujourd’hui l’Église est devenue de plus en plus consciente », « a choisi de découvrir et nous ne serons pas complices » de ces crimes, Assuré.