Voici un cri d’un citoyen des Etats-Unis, ce cri certains d’entre
nous pourraient le pousser en dénonçant l’escalade irresponsable dans
laquelle ceux qui se croient les maitres du monde nous conduisent sans
la moindre justification… Combien d’entre nous sommes comme cet
américain en proie à cette peur et sans moyens pour se faire entendre,
un bâillon mis sur la bouche par censure, par solitude… Ici en France,
Je me raccroche à tous les espoirs ainsi ce samedi, au comité National
du PCF, il semble que le secrétaire national Fabien Roussel ait fait de
la lutte pour la paix une priorité, il y a eu ce texte du secteur
international du PCF que nous avons publié, quelles traductions auront
ces premières prises de conscience? Qui mesure la nécessité d’arrêter
l’OTAN ? Mesurez l’importance d’une organisation pour se battre et le
travail de destruction systématiquement accompli depuis des décennies
pour nous laisser dans un tel état d’impuissance, renforcez les
organisations existantes au lieu de poursuivre une politique d’isolement
et d’impuissance dont hélas hérite notre jeunesse… (note et traduction
de Danielle Bleitrach histoireetsociete)
Comme beaucoup d’autres le sont probablement, je suis très préoccupé
par le fait que la trajectoire actuelle de la guerre en Ukraine nous
mène vers une guerre nucléaire thermique. L’holocauste nucléaire mondial
suivi de l’hiver nucléaire est une perspective terrifiante pour
l’avenir de l’humanité, menaçant son existence même, les générations
futures et l’existence de toute vie sur cette planète. Et le fait est
que, même si je sais que cette perspective devient de plus en plus une
réalité, je ne veux tout simplement pas l’accepter. Pourtant, en même
temps, je me sens tellement paralysé, si impuissant à faire quoi que ce
soit à ce sujet. Qui suis-je? Je ne suis qu’une personne. Que puis-je
faire?
Eh bien, je ne suis pas juste une personne, n’est-ce pas? Alors, qu’allons-nous faire à ce sujet?
Comment « pouvons-nous » arrêter cette machine de guerre de son
chemin destructeur ? Une fois les systèmes automatisés lancés, il est
presque impossible d’arrêter les séquences qui vont suivre. Tout cela se
fera très rapidement. En environ une demi-heure, une grande partie du
monde sera complètement détruite. Il a été estimé que, le cas échéant,
seulement 1% de l’humanité survivra, mais il y a ensuite le suivi de
l’hiver nucléaire, qui durera un an après. Je ne pense pas avoir besoin
de continuer à décrire les horreurs de cela, mais nous devons comprendre
le risque incroyablement stupide que ces fous prennent maintenant avec
leur machine de guerre. Ce n’est pas un jeu! Ces scélérats et ces
diables, qui ont une mentalité similaire à celle des nazis, risquent
notre vie et celle de nos enfants et de leurs enfants, de nos amis et de
nos familles, des générations futures et de toute vie sur la planète.
Et pour quoi faire ? Pour que les riches cochons de guerre sales du MIC
puissent devenir plus sales, plus corrompus et incroyablement riches ?
Alors, pourquoi « nous » retrouvons-nous les gens nous mêmes piégés
dans ce jeu ? En quoi cela profite-t-il au peuple américain ? Ce n’est
pas le cas! Rien de tout cela ne lui apporte rien!
Alors, je vous le demande, qu’allons-nous faire à ce sujet? Comment
pouvons-nous arrêter cette folie avant qu’elle n’éclate au point de
non-retour ? Je soutiens le rassemblement pour la manifestation « Rage
Against the War Machine » qui est prévu pour le 19 février à Washington
DC, et si je vivais près de DC, j’y participerais avec enthousiasme.
Cependant, je ne pourrai pas y participer et je sais que beaucoup
d’autres ne le peuvent pas non plus. Je m’inquiète également de
l’efficacité de ce meeting. Sera-t-il réellement capable de tendre la
main à la majorité des Américains pour pouvoir faire une différence à
temps pour arrêter la guerre ? Nous savons par expérience que les médias
corporatistes n’en parleront probablement même pas. Je veux dire, je
pense vraiment que ça vaut la peine d’essayer, et comme je l’ai dit, j’y
assisterais si je le pouvais.
Cependant, je pense aussi qu’il y a peut-être une autre stratégie qui
pourrait être encore plus efficace, une stratégie à laquelle chaque
Américain pourrait participer. Vous n’avez pas besoin de sortir dans la
rue pour protester, non, pas du tout. Vous pouvez ne rien faire. C’est
vrai, tout ce que vous avez à faire est d’arrêter de travailler jusqu’à
ce que cette folie cesse. Appelons cela une grève nationale pour mettre
fin à la guerre, c’est-à-dire que chaque Américain cesse de travailler à
partir de ce jour-là jusqu’à ce que la machine de guerre recule. Nous
devons exiger que l’approvisionnement en armes expédiées à l’Ukraine
cesse immédiatement et que toutes les troupes de l’OTAN se retirent,
comme condition préalable à la négociation avec les Russes.
Pensez-y. Pendant la crise du covid, ils ont fermé l’économie. « Ils »
l’ont fermé, pas « nous le peuple », ils l’ont fait. Eh bien,
maintenant c’est notre tour. NOUS pouvons faire la même chose, sauf que
cette fois, c’est de bas en haut, à nos conditions, pour la mère de
toutes les causes, pour le bien de toute l’humanité, de toute vie sur
cette planète, pour nos enfants et leurs enfants, et pour la vie des
générations futures. Quelle cause est plus importante que cela???
Quand « NOUS, le peuple » aurons-nous la chance d’avoir notre mot à
dire dans tout cela ? Quand pourrons-NOUS avoir notre mot à dire sur
quelque chose qui concerne nos vies mêmes, la vie de nos amis et de
notre famille, la vie de nos enfants et petits-enfants, la vie des
générations futures et toute vie sur cette planète? Ne pensez-vous pas
que NOUS, le peuple, devrions avoir notre mot à dire sur quelque chose
d’aussi important que cela ?
Cependant, ils ne nous écouteront pas à moins que NOUS ne mettions le
pied à terre et que nous leur fassions du mal dans un endroit qu’ils
connaissent le mieux. Alors, fermez toute l’économie! Faites hurler
l’économie ! C’est le langage qu’ils comprennent. Déclarez un jour où
tous les Américains ne se présenteront tout simplement pas au travail et
refuseront de travailler jusqu’à la fin de la guerre. Qu’est-ce que
quelques jours de travail par rapport à nos vies et à celles de nos
enfants, et à l’avenir de l’humanité ? Si nous mourons tous dans un
holocauste nucléaire, quelle différence ce « travail » fera-t-il de
toute façon ? Donc, NOUS n’avons rien à perdre, mais NOUS avons tout à
perdre si NOUS n’arrêtons pas cette machine de guerre. NOUS devons
organiser cela rapidement. Il ne nous reste plus beaucoup de temps.
NOUS devons prendre au sérieux l’arrêt de cette fu*king de guerre !
Arrêtez! Laissez tout tomber et arrêtez la machine de guerre! Et tout ce
que vous avez à faire est de ne rien faire. Ne vous présentez pas au
travail ! C’est la seule chose qui attirera leur attention, la seule
façon de leur faire passer le message. Ce n’est qu’alors qu’ils nous
prendront au sérieux. NOUS ne voulons pas faire partie de votre machine
de guerre ! NOUS ne soutiendrons pas l’économie qui la finance ! NOUS,
le peuple, avons le pouvoir ! NOUS allons faire hurler l’économie !
NOUS, le peuple, avons parlé ! NOUS ne tolérerons plus cet abus !
Dennis Morgan est professeur à l’Université Hankuk des études étrangères, en Corée du Sud.
VIDÉO. Pourquoi la livraison d’avions de chasse à l’Ukraine est « une idée qu’on ne peut plus écarter »
«
On voit que les lignes rouges avancent depuis le début du conflit. En
février 2022, on livre juste des casques et on a peur d’être
cobelligérants. Aujourd’hui, on livre des systèmes d’artillerie »,
analyse Thibault Fouillet, chargé de recherche à la Fondation pour la
recherche stratégique. Le 25 janvier dernier, Volodymyr Zelensky a
demandé aux Occidentaux d’accélérer leur aide à l’Ukraine, en livrant
des avions de chasse. S’il y a quelques semaines il semblait impossible
de voir les pays occidentaux s’investir autant dans la guerre,
c’est aujourd’hui « une probabilité qu’on ne peut plus écarter, estime
Thibault Fouillet. Les discours politiques y sont de plus en plus
favorables ». « Par définition, rien n’est exclu », affirmait le
président Emmanuel Macron le 30 janvier à La Haye. À condition que ces
demandes soient « utiles pour l’armée ukrainienne, selon les délais. Que
les équipements que nous fournissons ne soient pas destinés à toucher
le territoire russe mais à aider à l’effort de protection du sol
ukrainien. Et que ça ne vienne pas affaiblir les capacités de l’armée
française à protéger ses concitoyens », précisait le président de la
République. Selon Thibault Fouillet, les avions de chasse que la France
pourrait fournir (si elle décide d’en fournir) ne seront pas des avions
de dernière génération comme le Rafale, mais plutôt « d’anciens Mirages,
ou Alphajet ».
La rue gronde... Pour nous d’aider a ce que
notre classe mugisse, agisse pour que grandisse l’idée qu’on peut GAGNER
et surtout qu’il nous FAUT vaincre !
lundi 6 février 2023
par Alain Chancogne (ANC)
Ne nous laissons pas enfermer dans la simple dénonciation de l’intolérable.
Le Capitalisme se contre fiche de la sévérité d’un"peuple procureur".
Si par malheur la Classe Ouvrière se contentait de se réjouir qu’une
majorité écrasante de français "rejette" ce projet "retraites" et
découvre a quel point Macron est un monarque arrogant et sa
collaboratrice Borne une comptable sans empathie...cela ne pourrait pas
être synonyme de victoire de notre camp.
C’est pourquoi tout en se servant de l’atout que constitue l’unité de
toutes les organisations syndicales, il me semble utile de re-insister
sur notre responsabilité révolutionnaire...
Tout d’abord faisons en sorte que l’exigence de départ en retraite avec un revenu décent soit exprimée positivement.
Oui ,"Retraite à 60 ans" cela sonne plus clair que le "Non a 64" !
Pour bien marteler que pour nous, il n’y a pas une soi-disant ligne
"rouge" franchie par Macron et les capitalistes sur cette unique notion
"d’âge pivot"...
C’est a partir de nos exigences de classe que nous pourrons mettre en débat de fonds la question des solutions
et de ce que cela implique comme nécessité d’une prise de conscience
que la Crise du système fait obligation de débat de masse, concernant le
fait de savoir si on peut mener ce combat violent sans la "boussole
marxiste".
Donc, y compris, désarmés politiquement de par l’absence d’une force révolutionnaire, un parti a construire.
Si du moins le terme "organisation" signifie le besoin de s’organiser
et si le mot de "Direction" implique d’avoir le courage de préciser ce
qui, a nos yeux, évitera que la classe ouvrière s’embourbe dans des
chemins sans issue.
Le Capital n’a rien a faire de l’impopularité de l’actualité majordome de ses intérêts.
Il prépare des relèves de soi disant "moins pire" moins arrogantes...
À nous la responsabilité de convaincre que nous ne sommes pas des
"anti-Macrons en colère" mais des femmes et des hommes de perspectives
réalistes, même si en l’instant elles peuvent sembler "impossible" a
atteindre.
Plus que jamais nous devons faire nôtre les mots de Lénine "La ou il y-a une volonté, il y a un chemin !"
La Russie, l’Ukraine et une guerre annoncée entre les Etats-Unis et la Chine
Les journalistes qui rient dans les cimetières
Maxime VIVAS
C’était
en juin 1922, le Président Poincaré arpentait un cimetière militaire et
eut un sourire capté par un photographe. Le quotidien l’Humanité
diffusa la photo à 100 000 exemplaires. Elle fut transformée en
carte-postale. Elle façonna l’image de « l’homme qui rit dans les
cimetières ». Il ne resta plus aux médias éhontés qu’à reprendre les
« éléments de langage » : il s’agissait d’un « rictus dû au soleil »
(qu’il n’avait pas en face).
Le 5 février 2023 à 20 h, dans
l’émission « C politique » la 5 nous donna à admirer sept Poincaré
probablement éblouis par les projecteurs, sept pauvres jouets de rires
purement nerveux.
Le titre de l’émission nous glace. D’emblée, un invité nous dit que nous sommes entrés « dans une guerre froide. On craint même une guerre chaude ». L’animateur précise que c’est une « question brûlante ».
Quelques
images de Joe Biden ouvrent l’émission. Il dit qu’il est content : un
avion de chasse a abattu un ballon chinois que l’animateur appelle « un ballon de surveillance ».
Ballon météo en dérive ? Ballon espion ? La question est donc tranchée
dans les premières secondes (0mn 11) : il surveillait les Etats-Unis.
Pas moyen de trouver un Chinois pour une émission télé
Parmi
les six invités : un états-unien, une états-unienne. Un tiers, donc.
Les six et l’animateur sont sympathiques, souriants, pas énervés du
tout. Genre marchands d’aspirateurs qui mettent leur pied dans la porte,
avenantes vendeuses de Tupperwares. Ils sont heu-reux ! Elles sont
heureuses !
Combien de Chinois ? D’amis de la Chine ?
De politologues neutres ? Zéro. C’est pour ça qu’ils sont heu-reux, les
sept mercenaires.
Insistons : dans ce débat sur la
Chine et les USA, on voit deux Etats-Uniens, cinq français critiques
envers la Chine, aucun Chinois, alors qu’on va surtout parler d’eux
(déblatérer sur). Personne pour faire grimacer les deux Etats-Uniens.
On
compte 1,4 milliard de Chinois. Et impossible d’en dénicher un pour une
émission dont le titre évoque la possibilité d’une guerre entre la
Chine et les Etats-Unis ! Pour les Yankees, c’est plus simple : sur les
Champs-Elysées, vous tapez du plat de la main contre un réverbère et il
vous en tombe deux douzaines, pas le peine de mettre des stagiaires en
chasse. Vous choisissez la plus jolie et celui qui parle bien français
et qu’on voit sur d’autres chaînes en tant que spécialiste de l’Ukraine,
de la Russie, de la démocratie, des canons Caesar, de Poutine et des
tartes Tatin (pour les tartes, j’imagine, mais je m’attends à le voir
dans l’émission « La persécution des pâtissiers ouïghours »).
Premier constat :
tout débat démocratique dans un pays démocratique (la France) sur une
télé démocratique peut réunir sept démocrates (dont deux Etats-Uniens)
du même avis (négatif) sur la Chine, démocratiquement exclue.
Second constat (amer) : le seul fait d’énoncer le premier constat fait de vous un prochinois.
En
effet, trouver à redire, c’est se voir délivrer par les médias la carte
du Parti Communiste Chinois. Vous n’avez pas lu Libé ?
Pas lu non plus le brûlot à 100% anti-chinois des militaires français
(l’IRSEM, organisme flanqué d’un lieutenant-colonel états-unien) où je
suis dénoncé 54 fois (+ 8 photos) au Pentagone et à l’OTAN, OTAN dont un
des deux rédacteurs du rapport fut membre jusqu’en 2019 ?
A quoi il fut répondu par ce livre :
L’émission
de la 5 dura cinquante-trois minutes. Inutile de la voir, sauf si vous
voulez absolument perdre presque une heure de votre vie. Contentez-vous
de cliquer au hasard pour glaner des moments où les invités
s’approuvent, s’écoutent religieusement, rient, ou éclatent de rire.
Tenez, pour vous aider : allez voir à 13mn48, à 18mn16, à 46mn56. Mais
vous en trouverez bien plus.
Coupez le son, fermez les yeux et
vous vous croyez sur C8 chez Hanouna quand Bigard fait rire les
chroniqueurs et les invités en contant l’histoire de la boulangère à qui
Toto a dit : « Vous avez de belles miches ».
Gardez le son et vous croyez écouter « La bande originale » de Naguy sur France Inter où fusent les rires si un invité à répondu « yau de poêle » à la question « Comment vas-tu ? ».
La guerre nous menace ? Rions ensemble sur la 5
Pourquoi cette jovialité alors qu’on parle de « l’autre guerre qui menace » ? Alors qu’on nous dit que nous sommes entrés « dans une guerre froide » et qu’on « craint même une guerre chaude » ?
Pourquoi ?
Pourquoi ?
Parce que l’animateur et les six invités sont de la même obédience. Ils
boxent à sept sur un ring contre un adversaire qui n’est pas là et qui
ne les gratifiera pas d’un bourre-pif.
Mettez sur le plateau, face aux sept comparses, UN SEUL débatteur qui n’adhère pas à leur discours et la mayonnaise est ratée.
UN SEUL, et finis les sourires, les rires, les éclats de rire, les hochements de tête, les tranquilles « Je dirai même mieux », les « Vous avez raison », les « J’ajouterai », les « Ce que je crois, je pense, à mon avis... ».
Finis les petits désaccords à la marge, anodins, insignifiants, les
ersatz de réserves, les objections de pacotilles, les simulacres de
discussions : « Permettez que j’apporte une nuance ? » et « Ce n’est pas pour vous contredire... ».
Il
suffirait d’UN contradicteur et les gentils fronceront les sourcils. On
verra les grimaces, les coupures de parole, une tension jusqu’alors
inconnue. Les sept jetteront des cailloux au mal élevé, à l’imprécateur
qui brise le ronronnement harmonieux, qui tarit le dégoulinant baratin,
un baratin qui, habituellement, pour l’essentiel des téléspectateurs,
n’est que vérité, puisque 100% des personnes présentes le valident.
Donc, pas d’intrus et un choix très « politique »
des sujets. N’oublions pas que, pour les Etats-Unis, les ennemis
prioritaires sont la Chine et la Russie. Par conséquent, de la France
aussi. C’est donc de ces deux pays qu’on va parler, déparler, à satiété,
dans un confortable entre-soi. Le ministre Bruno Le maire avait donné
le la en annonçant que « nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie » et en fanfaronnant :. « Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe ».
Puis, dans un déferlement de propagande médiatique inouï, la gauche
français étant muette, les députés court-circuités (et soulagés ?), la
chaîne de télé RT interdite, ce furent les livraisons d’armes à
l’Ukraine, des militaires ukrainiens formés sur notre sol pour tuer des
soldats d’une armée qui nous délivra du nazisme, soldats d’un pays qui
portait la France dans son cœur jusqu’à considérer que parler notre
langue était classieux. Et voilà que le petit-fils de Tolstoï dit (dans
un français parfait), au nom de la Russie : « La France » est notre ennemie » Tiens, pourquoi ?
L’ARCOM (ex-CSA) ne regarde par la 5, la 5 se fiche de l’ARCOM.
Sud Radio vient d’être mise en garde par l’ARCOM sur une émission d’André Bercoff « Dans tous ses états ».
« L’Arcom
a été alertée au sujet des séquences consacrées à la guerre en Ukraine,
diffusée les 10 mai et 29 juin 2022 dans l’émission Bercoff dans tous
ses états sur Sud Radio et Sud Radio+.
Aux termes de
l’article 1er de la délibération du 18 avril 2018 relative à l’honnêteté
et à l’indépendance de l’information et des programmes qui y
concourent : « (…) Il (l’éditeur) veille au respect d’une présentation
honnête des questions prêtant à controverse, en particulier en assurant
l’expression des différents points de vue par les journalistes,
présentateurs, animateurs ou collaborateurs d’antenne ».
Elle
a relevé que plusieurs déclarations orientées avaient été délivrées à
l’antenne, sans véritable contradiction, alors même que le sujet traité,
particulièrement sensible, nécessitait l’expression de points de vue
différents ou à tout le moins nuancés.
La diffusion de
cette séquence caractérise une méconnaissance des obligations précitées
issues de l’article 1er de la délibération du 18 avril 2018.
En conséquence, l’Autorité a mis en garde l’éditeur des services contre la répétition d’un tel manquement ».
Bis repetita placent : « Le
média veille au respect d’une présentation honnête des questions
prêtant à controverse, en particulier en assurant l’expression des
différents points de vue par les journalistes, présentateurs, animateurs
ou collaborateurs d’antenne ».
Les sujets dont on ne parle pas existent-ils ?
Les sujets dont on ne parle pas sont peu graves, voire inexistants. Pour un livre collectif « La troisième guerre mondiale a commencé » (titre possible), à paraître aux éditions Delga, j’ai écrit un texte sur les médias. En voici un extrait :
« En
France, la règle tacite est que la véracité d’une information qui sert
les intérêts des Etats-Unis n’a pas besoin d’être authentifiée avant
diffusion. Il suffit pour nos médias d’identifier le pays émetteur. Les
Etats-Unis ? On prend.
Comment doit-on, demandent-ils, qualifier des manifestants de Hong-Kong ? Manifestants « pro-démocratie ? » On prend. Il n’y a pas eu des dizaines d’éborgnés comme en France ? Passons.
Que
faut-il dire quand la Chine proteste si des navires de guerre
états-uniens patrouillent au large de ses côtes et à 10 000 kilomètres
de Washington ? Il faut dire, écrire et clamer que « Xi Jinping, furieux, menace et montre ses muscles ». On prend.
Que nous dit-on de Poutine. Il est « fou, cancéreux, parkinsonien, isolé, paranoïaque, mégalomane » ? On prend.
Pour
le public, la véracité d’une information qui sert les intérêts des
Etats-Unis est prouvée par sa répétition dans la quasi totalité de nos
médias transformés en vulgaires caisses de résonance. Inversement, un
fait non rapporté par nos médias n’existe pas, même s’il a une
importance mondiale.
Prenons l’exemple d’une information qui ne
sera pas exagérément offerte à notre émotion : celle de l’incendie de la
Maison des syndicats d’Odessa, le 2 mai 2014 où trente-deux Ukrainiens
pro-Russes ont péri (quarante-trois, par suite des affrontements dans la
ville).
Quant aux bombardements des provinces ukrainiennes
russophiles du Dombass depuis 2014 par l’armée de Zelinsky, ils seront
éludés afin de pouvoir dater le début de la guerre au 24 février 2022,
quand les troupes russes sont entrées en Ukraine, répondant à un
interminable appel au secours.
« L’omission est la forme la plus efficace du mensonge. » (George Orwell)
Du
2 au 4 juin de l’année 2005, s’est tenue à La Havane la première
rencontre internationale « Contre le Terrorisme, pour la Vérité et la
Justice ». Plus de 700 délégués venus du monde entier ont participé aux
trois jours de débats et de témoignages. Trois jours pendant lesquels
ont été dénoncées la nature et l’étendue d’un terrorisme qui sévit
depuis des décennies sur le continent latino-américain, d’un terrorisme
mis en œuvre dans le cadre d’une politique décidée à la Maison Blanche
et baptisée « Plan Condor »(1). Pendant trois jours ont été démontrés,
en direct et sans fioritures, les liens étroits qui existent entre les
autorités états-uniennes et le terrorisme de masse. Pendant trois jours
ont été exposées les archives du plan Condor, découvertes presque par
hasard dans un coin perdu du Paraguay. Trois jours pendant lesquels tous
ceux qui s’intéressent à l’Amérique latine ont pu, enfin, voir
s’énoncer quelques vérités, ailleurs que dans le cadre des cercles
d’initiés. Trois jours pendant lesquels, en pleine « guerre mondiale
contre le terrorisme », les sièges réservés à la presse riche des pays
riches sont restés désespérément vides. Aucune (insistons sur
« aucune ») information n’est passée dans la presse occidentale,
car…pendant ce temps, au procès du chanteur Mickael Jackson, mille-quatre-cents journalistes
(insistons sur « mille-quatre-cents ») piaffaient d’impatience pour
savoir si, oui ou non, un Mickael Jackson lubrique avait bien touché
dans son lit quelque chose qui n’était pas à lui ».
Finalement,
c’est mieux que des journalistes de la trempe de ceux qu’on a vu sur la
5 n’y soient pas allés. On a échappé à une émission de franche rigolade
entre amis assis sur des cadavres.
Maxime VIVAS
Note (1). L’opération Condor (ou « plan Condor)
est le nom d’une campagne d’assassinats et de lutte anti-guérilla
conduite conjointement par les services secrets du Chili, de
l’Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l’Uruguay avec
le soutien des États-Unis au milieu des années 1970. Les régimes
dictatoriaux du Cône Sud ont torturé, tué et fait disparaître, non
seulement des dirigeants politiques reconnus, mais aussi des dizaines de
milliers de militants ou soupçonnés de l’être, ou susceptibles de
pouvoir le devenir. L’opération Condor, « dirigée et assistée par
Washington [fit], au moins 50 000 victimes, 35 000 « desaparecidos »
(disparus) et 40 000 prisonniers parmi les opposants en tout genre, des
religieux aux militants de gauche, des syndicalistes aux journalistes et
aux intellectuels. »