jeudi 25 avril 2024

 

V. Bolloré, C-News, Europe 1 and Co : plus qu’un environnement médiatique… une thérapie

 

 

Les années passent ; confusions, doutes… nos convictions s’étiolent ; nombreux sont ceux qui peuvent être enclins à se poser la question suivante : qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire aujourd’hui « être de gauche » ?

A ces derniers, nous leur recommanderons ce qui suit :

Passez donc une semaine en compagnie de l'empire médiatique de V. Bolloré (en particulier C-NEWS et Europe 1), de ses salariés et de ses intervenants…

Au premier jour… de bon matin vous commencerez avec une dénommée Ferrari (rien à voir avec le constructeur automobile ; elle est bien moins performante) ; au deuxième jour… un Pascal Praud (qui n’a de « pro » que le nom ; une montagne de certitudes qui n’a qu’une origine : son ignorance crasse) ; au troisième jour.. ( oui, à chaque jour suffit son animateur C-News et l’indignation) enchaînez avec un certain Morandini (condamné à deux reprises pour détournement de mineur et harcèlement sexuel) ; au quatrième jour, poursuivez avec une dénommée Mabrouk ( qui, pour vous faire oublier qu’elle est tunisienne, ne manque jamais de placer le Musulman, l’Arabe au centre de tous les problèmes de la société française - certes, on doit lui reconnaître le fait qu’elle a bien compris comment ça fonctionne en France pour les Maghrébins qui souhaitent faire leur « trou ») ; puis au cinquième et dernier jour (allez ! allez ! courage !)… finissez avec un Bock-Côté (canadien francophone ; la rumeur le dit « persona non grata » au Québec)…

Si l’on n’en a pas fini, rassurez-vous… charitables, on vous autorisera à ignorer une Kelly et ce afin de ne pas désespérer de tout… définitivement… ainsi qu’un pauvre hère nommé Benkimoun ; un ancien de Canal+ porte-micro des « conviés » à la montée des marches au festival de Cannes ; aujourd’hui reconverti en porte-parole de l’armée israélienne… 

Précision importante : s’il s’agit des animateurs (notez qu’il n’y a pas de journalistes sur C-News), sachez qu’il est aussi question de la fine équipe qui les entoure car il faut le savoir, le salarié C-News ne se déplace jamais seul ; il chasse l’actualité en meute : E. Lévy, G.W. Goldnadel (que l’on ne présente plus et ce afin de ne pas tenir des propos qui tomberaient sous le coup - et le joug - de la loi) ; deux Philippe : un Bilgert et un Guilbert (l’un retraité de la justice ; l’autre sans emploi réel ni compétence : parasite donc) ; un Darty-golles (au physique de vendeur d’électro-ménager) ; un G. Fenech, ancien député et procureur (excusez du peu !) aux abois mais qui n’en a pas honte ; Julien Dray, un naufragé de la politique réfugié à l’extrême et à l’Ultra-droite ; un Eric Naulleau qui ne sait plus où cachetonner ; et puis enfin… Nathan Nevers (aussi insipide que la ville du même nom), à peine pubère, et dont on ne peut que déplorer le fait qu’il ait pu faire, si tôt, si jeune, le choix de tenter de « raisonner » avec C-News (mais alors… que ne ferait-on pas pour échapper au travail)…

Nous en sommes donc au sixième jour : samedi ; repos.

Au terme de ce périple digne de tous les calvaires (le Christ n’a plus qu’à bien se tenir !)… l’on pourra garantir à tous ceux dont les convictions de gauche aujourd’hui chancelantes ne cessent de les interroger, ce qui suit : tous leurs doutes seront dissipés ; de plus, tous reconnaîtront alors cette nécessité absolue : « être de gauche »… rester à gauche, bien à gauche… et ne rien céder à C-NEWS et plus globalement au groupe médiatique d’un V. Bolloré dont le projet n’a rien à voir avec une Information digne de ce nom.

En cela, Bolloré c’est magique ! D’un électeur de gauche timoré, enclin à tous les doutes (comme on a pu l’évoquer en ouverture)… les média de son groupe vous propulsent en moins de temps qu’il faut pour le dire… à gauche toute ! Le cœur vaillant ! Le poing levé ! Rageur… et… bien portant car… sûr de son fait et de sa cause.

 

Agora VOx  Serge Uleski

 

NON au drapeau ukrainien le 9 juin

NON au drapeau ukrainien le 9 juin. Vous le savez peut-être, des élections se tiendront le 9 juin prochain. Il s'agit d'élections européennes, où les différents peuples de l'Union désignent leurs représentants politiques à Starsbourg, à Bruxelles.

Évidemment, lorsque l'on parle de représentants politiques il faut le dire vite, puisque le scrutin de liste est plutôt propice à la désignation de pantins à la recherche de places bien au chaud, en échange d'une soumission lors des votes impartis.

Mais c'est une autre caractéristique de tout scrutin démocratique qui va nous intéresser ici. Il s'agit de la neutralité des bureaux de vote. En effet, si l'autorité organisatrice du vote laisse des étandards partisans pavoiser au devant des mairies, alors c'est en fini de la démocratie.

Bien sûr, les Conseils municipaux qui ont voulu manifester de leur soutien au peuple ukrainien ne sont pas en cause, d'autant plus que les villes et villages français ont largement aidé du mieux qu'ils le pouvaient pour accueillir les réfugiés.

Mais le 9 juin, c'est la démocratie, c'est sacré. C'est soi-disant une valeur qui nous sépare de la sainte Russie. Donc il est inimaginable que la volonté du peuple souverain soit influencée par quelque étandard le jour du scrutin.

Surtout que, rappelons nous bien. L'ukraine n'est pas membre de l'Union européenne. Elle le deviendra peut-être un jour, et souhaitons que ce jour elle ne soit pas tout à l'état de ruine, ce qui ne serait à ce moment ni dans son intérêt, ni dans le nôtre.

Bref, il faudrait que la paix arrive au plus vite, mais pour l'instant les élites européennes souhaitent prolonger le conflit en livrant des armes, comme on ajoute du bois au feu pour éviter qu'il ne s'éteigne. Les peuples sont-ils d'accord ? Ils vont pouvoir se prononcer le 9 juin, mais la présence du drapeau ukrainien visible peu avant de voter fausse le scrutin.

D'ailleurs, il ne s'agit pas que de livraison d'armes et de milliards qui nous apauvrissent, mais aussi d'indépendance culturelle dont il s'agit. Et si l'Europe se veut souveraine, c'est un aspect qu'elle ne peut pas laisser sous le tapis.

Disons les choses simplement : des États-Unis l'Ukraine devient une colonie. Pas la peine d'être grand clerc pour s'en rendre compte. Mais un facteur aggravant mérite d'être mentionné ici : c'est la question de langue.

Imaginez que l'an dernier le Président Zélinsky a rédigé un projet de loi faisant de l'anglais une langue des administrations publiques de son pays. Comme si l'éradication du russe ne suffisait pas... Le projet a été approuvé en commission parlementaire, et a même fait l'objet d'une deuxième lecture au début de ce mois.

Cela veut dire que les carottes sont cuites, car on imagine mal le Parlement dire finalement non à l'Oncle Sam (euh Joe maintenant), alors que la gratuité des 60 milliars promis dépend du bon vouloir du Congrès étasunien au début de l'an prochain.

Mais la langue c'est important, surtout dans nos pays de plus en plus interconnectés. D'ailleurs les pays de l'Union européenne dépensent plusieurs dizaines de milliards d'euro par an pour enseigner aux jeunes les langues, et surtout l'anglais.

Or, d'après une liste qui concourt au scrutin du 9 juin, on pourrait faire mieux avec moins. Cette liste, c'est "Espéranto langue commune". Je vous en parle, car les médias de grand chemin préfèreront l'ignorer pour favoriser le tout-à-l'anglais.

Et pourtant, l'espéranto est 10 fois plus rapide à apprendre que l'anglais, et son apprentissage précoce permet aux élèves d'appréhender les langues suivantes avec plus de facilité. Et, émancipé culturellement, l'espéranto est un décolonisateur de l'esprit.

C'est pourquoi le drapeau ukrainien, même s'il est bien joli, n'a rien à faire le 9 juin devant les mairies.

 

Accusations de “ terrorisme ” : à qui le tour ?

Chronique du néofascisme qui s’installe.

Finalement, les vieillards d’extrême droite qui squattent les plateaux de télévision ont peut-être raison : en France, on ne peut plus rien dire. En revanche, cette censure de masse, cette « cancel culture » inquiétante ne concerne pas les propos racistes et misogynes, qui eux, ont des tribunes quotidiennes dans tous les médias. Elle frappe les voix antiracistes et anticolonialistes, avec une violence jamais vue.

Ce mardi 23 avril, la députée Insoumise Mathilde Panot, cheffe de file des élus Insoumis, le premier groupe d’opposition à l’Assemblée Nationale, apprend qu’elle est convoquée par la police pour « apologie du terrorisme ». « C’est la première fois dans l’histoire de la Cinquième République qu’une présidente d’un groupe d’opposition à l’Assemblée nationale est convoquée pour un motif aussi grave sur la base d’accusations fallacieuses » déclare-t-elle dans un communiqué. « J’alerte solennellement sur cette instrumentalisation grave de la justice visant à bâillonner des expressions politiques. Le régime macroniste aura transgressé toutes les limites imaginables », souligne-t-elle. « Aucune convocation, aucune intimidation de quelque nature que ce soit nous empêchera de protester contre le génocide en cours du peuple palestinien ».

La députée n’est que la dernière cible d’une longue liste de personnalités persécutées dans le cadre d’une véritable chasse aux sorcières qui assimile toutes les personnes qui soutiennent la Palestine à des terroristes.

Avant elle, la juriste franco-palestinienne et candidate Insoumise Rima Hassan a été convoquée, mais aussi le syndicaliste et militant révolutionnaire Anasse Kazib, la journaliste Sihame Assbague, la basketteuse Emilie Gomis – qui aussi été démise de ses fonctions dans le cadre des Jeux Olympiques – le syndicaliste CGT Paul Delescaut – qui a été condamné à un an de prison avec sursis pour un tract – des syndicalistes étudiants de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales... D’autres partis de gauche et collectifs sont menacés, par exemple le NPA.

Ce qui se joue autour des convocations de personnalités pour « apologie du terrorisme » n’est que la pointe émergée de l’iceberg. Depuis octobre, des dizaines de témoignages font état de convocations du même type après une manifestation, un post sur les réseaux ou autre. Nous ne sommes plus loin des listes et des rafles d’opposants. Et rappelons le, à l’automne dernier, la France a été le seul pays au monde à interdire TOUTES les manifestations pour la Palestine. Des milliers de personnes avaient été verbalisées ou embarquées.

En parallèle, plusieurs meetings de la France Insoumise ont été interdits et la police antiterroriste est déployée contre les écologistes et dans les banlieues quand elles se révoltent.

Cette assimilation de toute parole critique à du terrorisme, et donc à une mise à mort symbolique avant d’être physique, est la suite logique d’un long processus engagé contre les minorités puis contre les mouvements sociaux qualifiés d’ultra gauche.

Souvenons-nous que, depuis des années, un travail de stigmatisation et de déshumanisation méthodique a été mené contre les habitants des quartiers populaires, ce qui a préparé les esprits à une répression militarisée de ces quartiers et à la mise à mort de nombreux jeunes. Puis le même procédé a visé les contestations sociales, notamment contre les Gilets Jaunes, le mouvement écologiste, puis les grandes grèves de l’année dernière, ce qui a conduit à des milliers de blessés par la police et d’arrestations.

Voilà où nous en sommes au printemps 2024 : de nombreuses manifestations sont interdites, l’opposition est censurée et menacée, le nombre de dissolutions de collectifs explose, les meurtres policiers impunis se multiplient. Pendant ce temps, des milices fascistes peuvent brûler la maison d’un maire ou tabasser des militants avec la bienveillance des autorités.

Il faut le dire concrètement : Macron a d’ores et déjà posé les fondations d’un régime néofasciste. Et tout cela dans la passivité générale, puisque l’écrasante majorité de la population est désinformée au quotidien par les médias des milliardaires. Soyons responsables et lucides : c’est un bloc de solidarité et l’organisation concrète de la résistance qui doit être à l’ordre du jour, avant qu’il ne soit trop tard.

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Faites connaissance avec “centuria”, l’armée néo nazie ukrainienne entraînée par l’occident… Le boomerang…

A partir d’un article du journal marxiste allemand Junge Welt, que je ne saurais trop vous recommander, the Grayzone a poursuivi l’enquête sur qui sont ces gens dits “légion étrangère” dont aujourd’hui BFMTV et le gouvernement français ne font plus mystère, tentant de les transformer en héros. Ils peuvent d’autant moins le faire qu’ils interviennent dans leur recrutement et leur formation. Il faut également souligner qu’en dehors de notre enrôlement dans la guerre mondiale entre puissances nucléaires, le second thème de ces élections européennes est l’immigration et la sécurité. L’article insiste sur la manière dont ces gens-là, fanatiques mais liés aux trafics d’armes et de drogue, ont été formés au terrorisme contre des populations civiles, ils sont un véritable danger, des grenades dégoupillées, liés à des réseaux dont les chefs mafieux jouissent de l’impunité. Ce qu’ils expérimentent partout à savoir l’interpénétration entre les services de renseignement, les trafics et l’impunité de leurs bailleurs d’ordre sont le véritable pourrissoir dans lequel sont pris les populations sans autre ressources que cette économie parallèle et violente, c’est encore et toujours le boomerang… (note et traduction de Danielle Bleitrach histoire et société)

Faites connaissance avec Centuria, l’armée néonazie ukrainienne entraînée par l’Occident

KIT KLARENBERG·7 AVRIL 2024

Une souche ukrainienne unique du néonazisme se répand dans toute l’Europe, qui prône ouvertement la violence contre les minorités tout en recherchant de nouvelles recrues. Alors que l’armée de Kiev s’effondre et que le récit de la trahison occidentale prend de l’ampleur, l’horreur infligée aux habitants du Donbass pendant une décennie pourrait très bientôt arriver dans une ville près de chez vous.

Centuria, une faction néonazie ukrainienne ultra-violente, s’est implantée dans six villes d’Allemagne et cherche à étendre sa présence locale. D’après Junge Welt, un quotidien marxiste basé à Berlin, la croissance de l’organisation nazie n’a pas été entravée par les services de sécurité locaux.

Junge Welt retrace les origines de Centuria à un sommet néonazi en août 2020 « à l’orée d’une forêt près de Kiev ». Là-bas, un ultranationaliste du nom d’Igor « Tcherkas » Mikhailenko a exigé que les « centaines de combattants d’autodéfense présents, pour la plupart masqués », qui étaient membres de la milice nationale fasciste de Kiev, « fassent des sacrifices pour l’idée de la ‘Grande Ukraine’ ». En tant qu’ancien chef de la division néonazie des Patriotes ukrainiens de Kharkiv et commandant du bataillon Azov parrainé par l’État de 2014 à 2015, Mikhailenko a professé son désir de « détruire tout ce qui est anti-ukrainien ».

Junge Welt rapporte que depuis 2017, la milice nationale « pratiquait une justice d’autodéfense brutale » dans toute l’Ukraine, y compris « tyrannisant la scène LGBTQ ». Centuria était par la suite blâmé pour une attaque terrifiante en novembre 2021 contre une boîte de nuit gay à Kiev, au cours de laquelle ses agents ont agressé des fêtards avec des matraques et du gaz poivré.

Aujourd’hui, la même secte néo-nazie « a une ramification en Allemagne », a révélé Junge Welt. Le 24 août 2023, à l’occasion du 32e anniversaire de l’indépendance de l’Ukraine, Centuria a convoqué un « rassemblement nationaliste » dans la ville centrale de Magdebourg, « sans être inquiété par les Antifas et les médias critiques ».

Les participants ont fièrement posé avec le drapeau de l’Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) fondée par Stepan Bandera, collaborateur nazi de l’époque de la Seconde Guerre mondiale. Centuria s’est vanté à l’époque sur Telegram : « Bien que la jeunesse ukrainienne ne soit pas dans sa patrie, elle commence à s’unir. » Pendant ce temps, ils ont menacé les « ennemis » de leur pays d’une « tempête infernale », promettant que les « émigrés ukrainiens » n’oublieraient pas leur identité nationale pour quelques centaines d’euros ».

Junge Welt rapporte que Centuria « est actuellement en train de collecter des fonds pour l’unité de combat de son organisation mère », qui est commandée par Andriy Biletsky – le fondateur du bataillon Azov qui d’un manière infâme a déclaré en 2014 que la mission de la nation ukrainienne était de « mener les races blanches du monde dans une croisade finale… contre les Untermenschen dirigés par les Sémites. Dans leur pays, les membres de Centuria expriment des attitudes similaires envers les musulmans, les Africains et les homosexuels, qu’ils appellent respectivement le « califat allemand », les « violeurs noirs » et les « pédophiles».

Aujourd’hui, les membres du groupe travaillent d’arrache-pied pour transmettre leur vision idéologique aux futurs racistes à travers le continent. « Nous sommes en train de créer une nouvelle génération de héros ! » La chaîne Telegram de Centuria s’en vante. En conséquence, le groupe néo-nazi a organisé des randonnées dans les montagnes allemandes du Harz avec une association de scouts nationalistes ukrainiens appelée Plast. Cette tenue Chapitres ouverts à travers le monde occidental à partir des années 1950, en réponse à la traque des fascistes et des nationalistes par l’Union soviétique. En plus de recevoir un endoctrinement idéologique, les jeunes membres de Plast peuvent avoir l’occasion d’améliorer leur condition physique et recevoir une formation militaire. Comme Centuria le déclare de manière inquiétante sur Telegram, « les gens libres ont des armes ».

Cérémonies d’ouverture au camp lituanien « Iskra » avec des jeunes de Plast dans un salut apparent « en l’honneur des scouts », 2022

Alors que Washington s’éloigne progressivement de son parrainage de la guerre de l’Ukraine contre la Russie, il a commencé à céder la responsabilité de la gestion de la campagne militaire – et de son échec probable – à Berlin. Si les livraisons d’armes américaines continuent de diminuer, l’Allemagne deviendra le principal fournisseur d’armes de Kiev. Et les Allemands pourraient se rendre compte que dire « non » à l’Ukraine pourrait entraîner de mauvaises surprises.

Contrairement aux États-Unis, l’Allemagne ne jouit pas d’une marge de manœuvre de la longueur de l’océan entre elle et les guerriers fascistes par procuration qu’elle parraine en Ukraine. Après l’échec de la contre-offensive ukrainienne à la fin de l’année 2023, son président, Volodymyr Zelensky, a grommelé une menace voilée lors d’une interview accordée à The Economist : « Il n’y a aucun moyen de prédire comment les millions de réfugiés ukrainiens dans les pays européens réagiraient à l’abandon de leur pays. »

Alors que les Ukrainiens se sont généralement « bien comportés » et sont « très reconnaissants » envers ceux qui les ont hébergés, ce ne serait pas une « bonne histoire » pour l’Europe si elle devait « pousser ces gens dans un coin », a fait remarquer Zelensky au média.

Pour comprendre comment des éléments plus radicaux d’une force par procuration épuisée ont pu retourner leurs armes contre les gouvernements occidentaux qui les ont armés, il suffit de regarder les événements du 11 septembre 2001.

Un réseau nazi secret soutenu par l’Occident

Centuria n’est apparemment pas le seul mouvement ukrainien lié à Azov à chercher à s’infiltrer en Europe. Une Centurie apparemment distincte mais portant le même nom fait de même, avec l’aide d’une structure bien établie de soutien de l’élite européenne.

En septembre 2021, l’Institut d’études européennes, russes et eurasiennes (IERES) de l’Université George Washington a publié un Rapport détaillé et profondément troublant qui documente comment un ordre autrefois secret appelé Centuria a été nourri par un « ordre autoproclamé d’officiers militaires ‘traditionalistes européens’ qui a pour objectifs déclarés de remodeler l’armée du pays selon des lignes idéologiques de droite et de défendre l’identité culturelle et ethnique des peuples européens contre les politiciens et les bureaucrates de ‘Bruxelles’ ».

L’IERES a rapporté que l’aile militaire de Centuria a commencé à s’entraîner en 2018 à l’Académie nationale de l’armée (NAA) Hetman Petro Sahaidachny d’Ukraine, la « première institution d’éducation militaire de Kiev et une plaque tournante majeure de l’assistance militaire occidentale au pays ».

Le journal a révélé que « pas plus tard qu’en avril 2021, [Centuria] a affirmé que depuis son lancement, les membres ont participé à des exercices militaires conjoints avec la France, le Royaume-Uni, le Canada, les États-Unis, l’Allemagne et la Pologne ».

En effet, de nombreux membres du groupe néonazi ont effectué des exercices sur la base de facto de l’OTAN à Yavoriv, à quelques kilomètres à l’est de la frontière polonaise.

Une photo publiée par les Forces armées canadiennes en Ukraine en 2020 montre la cérémonie de remise des diplômes de l’ANA
au Centre international de maintien de la paix et de sécurité à Yavoriv.

De plus, « le groupe affirme que ses membres servent en tant qu’officiers dans plusieurs unités de l’armée ukrainienne. Depuis au moins 2019, Centuria a… [appelé] les membres idéologiquement alignés de l’AFU à demander à être transférés dans des unités spécifiques où les membres du groupe servent. Pour attirer de nouveaux membres, le groupe – via sa chaîne Telegram, qui compte plus de 1 200 abonnés et un bot de mobilisation dédié – continue de vanter son rôle présumé dans les FAU et son accès aux programmes occidentaux de formation, militaires et d’échanges.

Tous les gouvernements occidentaux que les chercheurs de l’IERES ont approchés ont affirmé ne pas tolérer les néonazis dans leurs armées, insistant sur le fait qu’ils « faisaient confiance au gouvernement ukrainien pour sélectionner et identifier les bons candidats » pour leurs programmes de formation. Mais l’Académie nationale de l’armée (NAA) de l’hetman ukrainien Petro Sahaidachny a explicitement déclaré qu’elle n’effectuait aucun contrôle de ce type, tout en niant que Centuria opère au sein de son quartier général.

Après que l’auteur du rapport a contacté Centuria et la NAA pour obtenir des commentaires sur la formation des néo-nazis, les agents du mouvement extrémiste ont commencé à purger leurs empreintes en ligne et ont dissimulé leurs activités dans le monde réel depuis.

Les médias occidentaux ont presque complètement ignoré le rapport de l’IERES, à l’exception d’un Article unique dans le Jerusalem Post. Le silence qui entoure la question est d’autant plus inhabituel que son auteur, un citoyen ukrainien basé à Washington DC a vu son travail publié par le média gouvernemental américain Voice of America, et le groupe d’investigation « open source » Bellingcat, financé par les gouvernements américain et britannique.

Parmi les responsables occidentaux, seules les Forces armées canadiennes ont commenté les conclusions méticuleusement documentées du rapport prétendant de manière absurde que les photos postées sur Facebook par les membres de Centuria avaient été « trafiquées » pour faire avancer la « désinformation russe ».

Une telle hypocrisie n’est pas surprenante compte tenu de l’histoire bien documentée de l’armée canadienne en matière de formation de fascistes ukrainiens endurcis – et de son refus de désavouer les nazis ukrainiens.

À ce jour, le chef de l’armée du pays, le général Wayne Eyre, continue de refuser de s’excuser pour avoir ovationné Yaroslav Hunka, un collaborateur nazi de la Seconde Guerre mondiale honoré par le parlement canadien.

Selon les chercheurs, les combattants de Centuria en Ukraine ont passé au moins les cinq dernières années à tenter d’endoctriner leurs camarades très performants dans le néonazisme. Le rapport de l’IERES note que Centuria « a été en mesure de faire du prosélytisme auprès de la future élite militaire ukrainienne au sein de l’AN ».

Portrait d’un néo-nazi formé en Grande-Bretagne

Soulignant l’ampleur de la pénétration néonazie des appareils militaires occidentaux, le cadet de la NAA, Kyrylo Dubrovskyi, a suivi un cours de formation d’officier de 11 mois à la prestigieuse Académie militaire royale de Sandhurst en Grande-Bretagne en 2020. Le Ministère ukrainien des Affaires étrangères célèbre l’obtention de son diplôme, tandis que la NAA a publié un rapport de 12 minutes Profil vidéo du cheminement du nouveau diplômé vers le leadership militaire. L’IERES a noté que Dubrovskyi « a montré un intérêt très vif pour les questions de Centurie » alors qu’il fréquentait l’Académie.

Dubrovskyi apparait dans une Vidéo promotionnelle qui a circulé sur Telegram en mai 2020, dans laquelle on voit les membres du groupe défiler à Lviv, assister à un événement de la NAA et tirer avec leurs armes. On peut entendre Dubrovskyi entonner : « Nos officiers lèvent la nouvelle armée de l’Ukraine… Nous sommes la Centurie. Nous sommes partout… Défendez vos territoires, vos traditions jusqu’à la dernière goutte de sang ».

Un mois avant, Centuria a publié une interview avec un « cadet des forces armées de Sa Majesté » anonyme, une description qui ne pouvait correspondre qu’à un seul individu : Dubrovskyi. Il a clairement indiqué qu’il préférait s’entraîner en Ukraine, car la formation britannique des officiers militaires « mettait moins l’accent sur la théorie ». Au cours de cette période, « Dubrovskyi a eu accès aux cadets étrangers qui visitaient l’Académie » et « a escorté à plusieurs reprises des délégations étrangères qui visitaient l’Académie », y compris des cadets de l’armée de l’air américaine et de l’armée française.

On ne sait pas quelle quantité de « théorie » Dubrovskyi a injectée dans les routines quotidiennes des soldats occidentaux qu’il a croisés alors qu’il était à Sandhurst. L’IERES a conclu que « Dubrovskyi et Centuria ont tiré parti de son statut de cadet de Sandhurst » pour promouvoir le groupe et son idéologie. Sur le «À propos de » de sa chaîne YouTube personnelle, Dubrovskyi se décrit comme « un cadet de l’Académie royale de Grande-Bretagne ». Là, il a posté plusieurs vidéos sur ses expériences à l’académie, et au moins un message exprimant son désir de rejoindre le régiment néonazi Azov.

Sur Telegram en Décembre 2020, Centuria a clairement indiqué que l’infiltration des plus hauts échelons de l’armée ukrainienne n’était que la première étape d’un blitzkrieg idéologique beaucoup plus large : « Centuria forme une élite militaire unique en son genre dont l’objectif est d’atteindre les plus hauts rangs au sein des forces armées afin de devenir un noyau d’autorité capable d’exercer une influence significative. » Après avoir consolidé son emprise sur l’armée, le groupe prévoit de pénétrer dans les rangs de « l’élite politique ukrainienne » afin de « mener à bien des changements sociétaux ».

Note de l’éditeur : Cet article a été clarifié pour expliquer que Centuria existe en tant qu’organisations distinctes, toutes deux originaires du mouvement néo-nazi Azov.

BATAILLON AZOVNAAOTANNÉO-NAZISGUERRE ENTRE LA RUSSIE ET L’UKRAINEUKRAINEAIDE À L’UKRAINEL’ARMÉE AMÉRICAINEYAROVIV

KIT KLARENBERG

Kit Klarenberg est un journaliste d’investigation qui explore le rôle des services de renseignement dans l’élaboration de la politique et des perceptions.