V. Bolloré, C-News, Europe 1 and Co : plus qu’un environnement médiatique… une thérapie
Les années passent ; confusions, doutes… nos convictions s’étiolent ;
nombreux sont ceux qui peuvent être enclins à se poser la question
suivante : qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire aujourd’hui « être de
gauche » ?
A ces derniers, nous leur recommanderons ce qui suit :
Passez donc une semaine en compagnie de l'empire médiatique de V.
Bolloré (en particulier C-NEWS et Europe 1), de ses salariés et de ses
intervenants…
Au premier jour… de bon matin vous commencerez avec une dénommée
Ferrari (rien à voir avec le constructeur automobile ; elle est bien
moins performante) ; au deuxième jour… un Pascal Praud (qui n’a de
« pro » que le nom ; une montagne de certitudes qui n’a qu’une origine :
son ignorance crasse) ; au troisième jour.. ( oui, à chaque jour suffit
son animateur C-News et l’indignation) enchaînez avec un certain
Morandini (condamné à deux reprises pour détournement de mineur et
harcèlement sexuel) ; au quatrième jour, poursuivez avec une dénommée
Mabrouk ( qui, pour vous faire oublier qu’elle est tunisienne, ne manque
jamais de placer le Musulman, l’Arabe au centre de tous les problèmes
de la société française - certes, on doit lui reconnaître le fait
qu’elle a bien compris comment ça fonctionne en France pour les
Maghrébins qui souhaitent faire leur « trou ») ; puis au cinquième et
dernier jour (allez ! allez ! courage !)… finissez avec un Bock-Côté
(canadien francophone ; la rumeur le dit « persona non grata » au
Québec)…
Si l’on n’en a pas fini, rassurez-vous… charitables, on vous
autorisera à ignorer une Kelly et ce afin de ne pas désespérer de tout…
définitivement… ainsi qu’un pauvre hère nommé Benkimoun ; un ancien de
Canal+ porte-micro des « conviés » à la montée des marches au festival
de Cannes ; aujourd’hui reconverti en porte-parole de l’armée
israélienne…
Précision importante : s’il s’agit des animateurs (notez qu’il n’y a
pas de journalistes sur C-News), sachez qu’il est aussi question de la
fine équipe qui les entoure car il faut le savoir, le salarié C-News ne
se déplace jamais seul ; il chasse l’actualité en meute : E. Lévy, G.W.
Goldnadel (que l’on ne présente plus et ce afin de ne pas tenir des
propos qui tomberaient sous le coup - et le joug - de la loi) ; deux
Philippe : un Bilgert et un Guilbert (l’un retraité de la justice ;
l’autre sans emploi réel ni compétence : parasite donc) ; un
Darty-golles (au physique de vendeur d’électro-ménager) ; un G. Fenech,
ancien député et procureur (excusez du peu !) aux abois mais qui n’en a
pas honte ; Julien Dray, un naufragé de la politique réfugié à l’extrême
et à l’Ultra-droite ; un Eric Naulleau qui ne sait plus où
cachetonner ; et puis enfin… Nathan Nevers (aussi insipide que la ville
du même nom), à peine pubère, et dont on ne peut que déplorer le fait
qu’il ait pu faire, si tôt, si jeune, le choix de tenter
de « raisonner » avec C-News (mais alors… que ne ferait-on pas pour
échapper au travail)…
Nous en sommes donc au sixième jour : samedi ; repos.
Au terme de ce périple digne de tous les calvaires (le Christ n’a
plus qu’à bien se tenir !)… l’on pourra garantir à tous ceux dont les
convictions de gauche aujourd’hui chancelantes ne cessent de les
interroger, ce qui suit : tous leurs doutes seront dissipés ; de plus,
tous reconnaîtront alors cette nécessité absolue : « être de gauche »…
rester à gauche, bien à gauche… et ne rien céder à C-NEWS et plus
globalement au groupe médiatique d’un V. Bolloré dont le projet n’a rien
à voir avec une Information digne de ce nom.
En cela, Bolloré c’est magique ! D’un électeur de gauche timoré,
enclin à tous les doutes (comme on a pu l’évoquer en ouverture)… les
média de son groupe vous propulsent en moins de temps qu’il faut pour le
dire… à gauche toute ! Le cœur vaillant ! Le poing levé ! Rageur… et…
bien portant car… sûr de son fait et de sa cause.
NON au drapeau ukrainien le 9 juin. Vous le savez peut-être, des
élections se tiendront le 9 juin prochain. Il s'agit d'élections
européennes, où les différents peuples de l'Union désignent leurs
représentants politiques à Starsbourg, à Bruxelles.
Évidemment, lorsque l'on parle de représentants politiques il faut le
dire vite, puisque le scrutin de liste est plutôt propice à la
désignation de pantins à la recherche de places bien au chaud, en
échange d'une soumission lors des votes impartis.
Mais c'est une autre caractéristique de tout scrutin démocratique qui
va nous intéresser ici. Il s'agit de la neutralité des bureaux de vote.
En effet, si l'autorité organisatrice du vote laisse des étandards
partisans pavoiser au devant des mairies, alors c'est en fini de la
démocratie.
Bien sûr, les Conseils municipaux qui ont voulu manifester de leur
soutien au peuple ukrainien ne sont pas en cause, d'autant plus que les
villes et villages français ont largement aidé du mieux qu'ils le
pouvaient pour accueillir les réfugiés.
Mais le 9 juin, c'est la démocratie, c'est sacré. C'est soi-disant
une valeur qui nous sépare de la sainte Russie. Donc il est inimaginable
que la volonté du peuple souverain soit influencée par quelque étandard
le jour du scrutin.
Surtout que, rappelons nous bien. L'ukraine n'est pas membre de
l'Union européenne. Elle le deviendra peut-être un jour, et souhaitons
que ce jour elle ne soit pas tout à l'état de ruine, ce qui ne serait à
ce moment ni dans son intérêt, ni dans le nôtre.
Bref, il faudrait que la paix arrive au plus vite, mais pour
l'instant les élites européennes souhaitent prolonger le conflit en
livrant des armes, comme on ajoute du bois au feu pour éviter qu'il ne
s'éteigne. Les peuples sont-ils d'accord ? Ils vont pouvoir se prononcer
le 9 juin, mais la présence du drapeau ukrainien visible peu avant de
voter fausse le scrutin.
D'ailleurs, il ne s'agit pas que de livraison d'armes et de milliards
qui nous apauvrissent, mais aussi d'indépendance culturelle dont il
s'agit. Et si l'Europe se veut souveraine, c'est un aspect qu'elle ne
peut pas laisser sous le tapis.
Disons les choses simplement : des États-Unis l'Ukraine devient une
colonie. Pas la peine d'être grand clerc pour s'en rendre compte. Mais
un facteur aggravant mérite d'être mentionné ici : c'est la question de
langue.
Imaginez que l'an dernier le Président Zélinsky a rédigé un projet de
loi faisant de l'anglais une langue des administrations publiques de
son pays. Comme si l'éradication du russe ne suffisait pas... Le projet a
été approuvé en commission parlementaire, et a même fait l'objet d'une
deuxième lecture au début de ce mois.
Cela veut dire que les carottes sont cuites, car on imagine mal le
Parlement dire finalement non à l'Oncle Sam (euh Joe maintenant), alors
que la gratuité des 60 milliars promis dépend du bon vouloir du Congrès
étasunien au début de l'an prochain.
Mais la langue c'est important, surtout dans nos pays de plus en plus
interconnectés. D'ailleurs les pays de l'Union européenne dépensent
plusieurs dizaines de milliards d'euro par an pour enseigner aux jeunes
les langues, et surtout l'anglais.
Or, d'après une liste qui concourt au scrutin du 9 juin, on pourrait
faire mieux avec moins. Cette liste, c'est "Espéranto langue commune".
Je vous en parle, car les médias de grand chemin préfèreront l'ignorer
pour favoriser le tout-à-l'anglais.
Et pourtant, l'espéranto est 10 fois plus rapide à apprendre que
l'anglais, et son apprentissage précoce permet aux élèves d'appréhender
les langues suivantes avec plus de facilité. Et, émancipé
culturellement, l'espéranto est un décolonisateur de l'esprit.
C'est pourquoi le drapeau ukrainien, même s'il est bien joli, n'a rien à faire le 9 juin devant les mairies.
Finalement,
les vieillards d’extrême droite qui squattent les plateaux de
télévision ont peut-être raison : en France, on ne peut plus rien dire.
En revanche, cette censure de masse, cette « cancel culture »
inquiétante ne concerne pas les propos racistes et misogynes, qui eux,
ont des tribunes quotidiennes dans tous les médias. Elle frappe les voix
antiracistes et anticolonialistes, avec une violence jamais vue.
Ce
mardi 23 avril, la députée Insoumise Mathilde Panot, cheffe de file des
élus Insoumis, le premier groupe d’opposition à l’Assemblée Nationale,
apprend qu’elle est convoquée par la police pour « apologie du
terrorisme ». « C’est la première fois dans l’histoire de la Cinquième
République qu’une présidente d’un groupe d’opposition à l’Assemblée
nationale est convoquée pour un motif aussi grave sur la base
d’accusations fallacieuses » déclare-t-elle dans un communiqué.
« J’alerte solennellement sur cette instrumentalisation grave de la
justice visant à bâillonner des expressions politiques. Le régime
macroniste aura transgressé toutes les limites imaginables »,
souligne-t-elle. « Aucune convocation, aucune intimidation de quelque
nature que ce soit nous empêchera de protester contre le génocide en
cours du peuple palestinien ».
La députée n’est que la dernière
cible d’une longue liste de personnalités persécutées dans le cadre
d’une véritable chasse aux sorcières qui assimile toutes les personnes
qui soutiennent la Palestine à des terroristes.
Avant elle, la juriste franco-palestinienne et candidate Insoumise Rima Hassan
a été convoquée, mais aussi le syndicaliste et militant révolutionnaire
Anasse Kazib, la journaliste Sihame Assbague, la basketteuse Emilie
Gomis – qui aussi été démise de ses fonctions dans le cadre des Jeux
Olympiques – le syndicaliste CGT Paul Delescaut – qui a été condamné à
un an de prison avec sursis pour un tract – des syndicalistes étudiants
de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales... D’autres partis de
gauche et collectifs sont menacés, par exemple le NPA.
Ce qui se
joue autour des convocations de personnalités pour « apologie du
terrorisme » n’est que la pointe émergée de l’iceberg. Depuis octobre,
des dizaines de témoignages font état de convocations du même type après
une manifestation, un post sur les réseaux ou autre. Nous ne sommes
plus loin des listes et des rafles d’opposants. Et rappelons le, à
l’automne dernier, la France a été le seul pays au monde à interdire
TOUTES les manifestations pour la Palestine. Des milliers de personnes
avaient été verbalisées ou embarquées.
En parallèle, plusieurs
meetings de la France Insoumise ont été interdits et la police
antiterroriste est déployée contre les écologistes et dans les banlieues
quand elles se révoltent.
Cette assimilation de toute parole
critique à du terrorisme, et donc à une mise à mort symbolique avant
d’être physique, est la suite logique d’un long processus engagé contre
les minorités puis contre les mouvements sociaux qualifiés d’ultra
gauche.
Souvenons-nous que, depuis des années, un travail de
stigmatisation et de déshumanisation méthodique a été mené contre les
habitants des quartiers populaires, ce qui a préparé les esprits à une
répression militarisée de ces quartiers et à la mise à mort de nombreux
jeunes. Puis le même procédé a visé les contestations sociales,
notamment contre les Gilets Jaunes, le mouvement écologiste, puis les
grandes grèves de l’année dernière, ce qui a conduit à des milliers de
blessés par la police et d’arrestations.
Voilà où nous en sommes
au printemps 2024 : de nombreuses manifestations sont interdites,
l’opposition est censurée et menacée, le nombre de dissolutions de
collectifs explose, les meurtres policiers impunis se multiplient.
Pendant ce temps, des milices fascistes peuvent brûler la maison d’un
maire ou tabasser des militants avec la bienveillance des autorités.
Il
faut le dire concrètement : Macron a d’ores et déjà posé les fondations
d’un régime néofasciste. Et tout cela dans la passivité générale,
puisque l’écrasante majorité de la population est désinformée au
quotidien par les médias des milliardaires. Soyons responsables et
lucides : c’est un bloc de solidarité et l’organisation concrète de la
résistance qui doit être à l’ordre du jour, avant qu’il ne soit trop
tard.
URL de cet article 39541
Faites connaissance avec “centuria”, l’armée néo nazie ukrainienne entraînée par l’occident… Le boomerang…
A partir d’un article du journal marxiste allemand Junge Welt, que je ne saurais trop vous recommander, the Grayzone
a poursuivi l’enquête sur qui sont ces gens dits “légion étrangère”
dont aujourd’hui BFMTV et le gouvernement français ne font plus mystère,
tentant de les transformer en héros. Ils peuvent d’autant moins le
faire qu’ils interviennent dans leur recrutement et leur formation. Il
faut également souligner qu’en dehors de notre enrôlement dans la guerre
mondiale entre puissances nucléaires, le second thème de ces élections
européennes est l’immigration et la sécurité. L’article insiste sur la
manière dont ces gens-là, fanatiques mais liés aux trafics d’armes et de
drogue, ont été formés au terrorisme contre des populations civiles,
ils sont un véritable danger, des grenades dégoupillées, liés à des
réseaux dont les chefs mafieux jouissent de l’impunité. Ce qu’ils
expérimentent partout à savoir l’interpénétration entre les services de
renseignement, les trafics et l’impunité de leurs bailleurs d’ordre sont
le véritable pourrissoir dans lequel sont pris les populations sans
autre ressources que cette économie parallèle et violente, c’est encore
et toujours le boomerang… (note et traduction de Danielle Bleitrach
histoire et société)
Une souche ukrainienne unique du néonazisme se répand dans
toute l’Europe, qui prône ouvertement la violence contre les minorités
tout en recherchant de nouvelles recrues. Alors que l’armée de Kiev
s’effondre et que le récit de la trahison occidentale prend de
l’ampleur, l’horreur infligée aux habitants du Donbass pendant une
décennie pourrait très bientôt arriver dans une ville près de chez vous.
Centuria, une faction néonazie ukrainienne ultra-violente, s’est
implantée dans six villes d’Allemagne et cherche à étendre sa présence
locale. D’après Junge Welt,
un quotidien marxiste basé à Berlin, la croissance de l’organisation
nazie n’a pas été entravée par les services de sécurité locaux.
Junge Welt retrace les origines de Centuria à un sommet néonazi en
août 2020 « à l’orée d’une forêt près de Kiev ». Là-bas, un
ultranationaliste du nom d’Igor « Tcherkas » Mikhailenko a exigé que les
« centaines de combattants d’autodéfense présents, pour la plupart
masqués », qui étaient membres de la milice nationale fasciste de Kiev, «
fassent des sacrifices pour l’idée de la ‘Grande Ukraine’ ». En tant
qu’ancien chef de la division néonazie des Patriotes ukrainiens de
Kharkiv et commandant du bataillon Azov parrainé par l’État de 2014 à
2015, Mikhailenko a professé son désir de « détruire tout ce qui est
anti-ukrainien ».
Junge Welt rapporte que depuis 2017, la milice nationale « pratiquait
une justice d’autodéfense brutale » dans toute l’Ukraine, y compris «
tyrannisant la scène LGBTQ ». Centuria était par la suite blâmé pour
une attaque terrifiante en novembre 2021 contre une boîte de nuit gay à
Kiev, au cours de laquelle ses agents ont agressé des fêtards avec des
matraques et du gaz poivré.
Aujourd’hui, la même secte néo-nazie « a une ramification en
Allemagne », a révélé Junge Welt. Le 24 août 2023, à l’occasion du 32e
anniversaire de l’indépendance de l’Ukraine, Centuria a convoqué un «
rassemblement nationaliste » dans la ville centrale de Magdebourg, «
sans être inquiété par les Antifas et les médias critiques ».
Les participants ont fièrement posé avec le drapeau de l’Organisation
des nationalistes ukrainiens (OUN) fondée par Stepan Bandera,
collaborateur nazi de l’époque de la Seconde Guerre mondiale. Centuria
s’est vanté à l’époque sur Telegram : « Bien que la jeunesse ukrainienne
ne soit pas dans sa patrie, elle commence à s’unir. » Pendant ce temps,
ils ont menacé les « ennemis » de leur pays d’une « tempête
infernale », promettant que les « émigrés ukrainiens » n’oublieraient
pas leur identité nationale pour quelques centaines d’euros ».
Junge Welt rapporte que Centuria « est actuellement en train de
collecter des fonds pour l’unité de combat de son organisation mère »,
qui est commandée par Andriy Biletsky – le fondateur du bataillon Azov qui d’un manière infâme a
déclaré en 2014 que la mission de la nation ukrainienne était de «
mener les races blanches du monde dans une croisade finale… contre les
Untermenschen dirigés par les Sémites. Dans leur pays, les membres de
Centuria expriment des attitudes similaires envers les musulmans, les
Africains et les homosexuels, qu’ils appellent respectivement le «
califat allemand », les « violeurs noirs » et les « pédophiles».
Aujourd’hui, les membres du groupe travaillent d’arrache-pied pour
transmettre leur vision idéologique aux futurs racistes à travers le
continent. « Nous sommes en train de créer une nouvelle génération de
héros ! » La chaîne Telegram de Centuria s’en vante. En conséquence, le
groupe néo-nazi a organisé des randonnées dans les montagnes allemandes
du Harz avec une association de scouts nationalistes ukrainiens appelée
Plast. Cette tenue Chapitres ouverts à
travers le monde occidental à partir des années 1950, en réponse à la
traque des fascistes et des nationalistes par l’Union soviétique. En
plus de recevoir un endoctrinement idéologique, les jeunes membres de
Plast peuvent avoir l’occasion d’améliorer leur condition physique et
recevoir une formation militaire. Comme Centuria le déclare de manière
inquiétante sur Telegram, « les gens libres ont des armes ».
Alors que Washington s’éloigne progressivement de son parrainage de
la guerre de l’Ukraine contre la Russie, il a commencé à céder la
responsabilité de la gestion de la campagne militaire – et de son échec
probable – à Berlin. Si les livraisons d’armes américaines continuent de
diminuer, l’Allemagne deviendra le principal fournisseur d’armes de
Kiev. Et les Allemands pourraient se rendre compte que dire « non » à
l’Ukraine pourrait entraîner de mauvaises surprises.
Contrairement aux États-Unis, l’Allemagne ne jouit pas d’une marge de
manœuvre de la longueur de l’océan entre elle et les guerriers
fascistes par procuration qu’elle parraine en Ukraine. Après l’échec de
la contre-offensive ukrainienne à la fin de l’année 2023, son président,
Volodymyr Zelensky, a grommelé une menace voilée lors d’une interview
accordée à The Economist : « Il n’y a aucun moyen de prédire comment les
millions de réfugiés ukrainiens dans les pays européens réagiraient à
l’abandon de leur pays. »
Alors que les Ukrainiens se sont généralement « bien comportés » et
sont « très reconnaissants » envers ceux qui les ont hébergés, ce ne
serait pas une « bonne histoire » pour l’Europe si elle devait « pousser
ces gens dans un coin », a fait remarquer Zelensky au média.
Pour comprendre comment des éléments plus radicaux d’une force par
procuration épuisée ont pu retourner leurs armes contre les
gouvernements occidentaux qui les ont armés, il suffit de regarder les
événements du 11 septembre 2001.
Un réseau nazi secret soutenu par l’Occident
Centuria n’est apparemment pas le seul mouvement ukrainien lié à Azov
à chercher à s’infiltrer en Europe. Une Centurie apparemment distincte
mais portant le même nom fait de même, avec l’aide d’une structure bien
établie de soutien de l’élite européenne.
En septembre 2021, l’Institut d’études européennes, russes et eurasiennes (IERES) de l’Université George Washington a publié un Rapport détaillé et profondément troublant qui
documente comment un ordre autrefois secret appelé Centuria a été
nourri par un « ordre autoproclamé d’officiers militaires
‘traditionalistes européens’ qui a pour objectifs déclarés de remodeler
l’armée du pays selon des lignes idéologiques de droite et de défendre
l’identité culturelle et ethnique des peuples européens contre les
politiciens et les bureaucrates de ‘Bruxelles’ ».
L’IERES a rapporté que l’aile militaire de Centuria a commencé à
s’entraîner en 2018 à l’Académie nationale de l’armée (NAA) Hetman Petro
Sahaidachny d’Ukraine, la « première institution d’éducation militaire
de Kiev et une plaque tournante majeure de l’assistance militaire
occidentale au pays ».
Le journal a révélé que « pas plus tard qu’en avril 2021, [Centuria] a
affirmé que depuis son lancement, les membres ont participé à des
exercices militaires conjoints avec la France, le Royaume-Uni, le
Canada, les États-Unis, l’Allemagne et la Pologne ».
En effet, de nombreux membres du groupe néonazi ont effectué des
exercices sur la base de facto de l’OTAN à Yavoriv, à quelques
kilomètres à l’est de la frontière polonaise.
De plus, « le groupe affirme que ses membres servent en tant
qu’officiers dans plusieurs unités de l’armée ukrainienne. Depuis au
moins 2019, Centuria a… [appelé] les membres idéologiquement alignés de
l’AFU à demander à être transférés dans des unités spécifiques où les
membres du groupe servent. Pour attirer de nouveaux membres, le groupe –
via sa chaîne Telegram, qui compte plus de 1 200 abonnés et un bot de
mobilisation dédié – continue de vanter son rôle présumé dans les FAU et
son accès aux programmes occidentaux de formation, militaires et
d’échanges.
Tous les gouvernements occidentaux que les chercheurs de l’IERES ont
approchés ont affirmé ne pas tolérer les néonazis dans leurs armées,
insistant sur le fait qu’ils « faisaient confiance au gouvernement
ukrainien pour sélectionner et identifier les bons candidats » pour
leurs programmes de formation. Mais l’Académie nationale de l’armée
(NAA) de l’hetman ukrainien Petro Sahaidachny a explicitement déclaré
qu’elle n’effectuait aucun contrôle de ce type, tout en niant que
Centuria opère au sein de son quartier général.
Après que l’auteur du rapport a contacté Centuria et la NAA pour
obtenir des commentaires sur la formation des néo-nazis, les agents du
mouvement extrémiste ont commencé à purger leurs empreintes en ligne et
ont dissimulé leurs activités dans le monde réel depuis.
Les médias occidentaux ont presque complètement ignoré le rapport de l’IERES, à l’exception d’un Article unique dans le Jerusalem Post. Le silence qui entoure la question est d’autant plus inhabituel que son auteur,
un citoyen ukrainien basé à Washington DC a vu son travail publié par
le média gouvernemental américain Voice of America, et le groupe
d’investigation « open source » Bellingcat, financé par les
gouvernements américain et britannique.
Parmi les responsables occidentaux, seules les Forces armées
canadiennes ont commenté les conclusions méticuleusement documentées du
rapport prétendant de manière absurde que
les photos postées sur Facebook par les membres de Centuria avaient été
« trafiquées » pour faire avancer la « désinformation russe ».
Une telle hypocrisie n’est pas surprenante compte tenu de l’histoire
bien documentée de l’armée canadienne en matière de formation de
fascistes ukrainiens endurcis – et de son refus de désavouer les nazis
ukrainiens.
À ce jour, le chef de l’armée du pays, le général Wayne Eyre, continue de refuser de s’excuser pour avoir ovationné Yaroslav Hunka, un collaborateur nazi de la Seconde Guerre mondiale honoré par le parlement canadien.
Selon les chercheurs, les combattants de Centuria en Ukraine ont
passé au moins les cinq dernières années à tenter d’endoctriner leurs
camarades très performants dans le néonazisme. Le rapport de l’IERES
note que Centuria « a été en mesure de faire du prosélytisme auprès de
la future élite militaire ukrainienne au sein de l’AN ».
Portrait d’un néo-nazi formé en Grande-Bretagne
Soulignant l’ampleur de la pénétration néonazie des appareils
militaires occidentaux, le cadet de la NAA, Kyrylo Dubrovskyi, a suivi
un cours de formation d’officier de 11 mois à la prestigieuse Académie
militaire royale de Sandhurst en Grande-Bretagne en 2020. Le Ministère
ukrainien des Affaires étrangères célèbre l’obtention de son diplôme, tandis que la NAA a publié un rapport de 12 minutes Profil vidéo du
cheminement du nouveau diplômé vers le leadership militaire. L’IERES a
noté que Dubrovskyi « a montré un intérêt très vif pour les questions de
Centurie » alors qu’il fréquentait l’Académie.
Dubrovskyi apparait dans une Vidéo promotionnelle qui
a circulé sur Telegram en mai 2020, dans laquelle on voit les membres
du groupe défiler à Lviv, assister à un événement de la NAA et tirer
avec leurs armes. On peut entendre Dubrovskyi entonner : « Nos officiers
lèvent la nouvelle armée de l’Ukraine… Nous sommes la Centurie. Nous
sommes partout… Défendez vos territoires, vos traditions jusqu’à la
dernière goutte de sang ».
Un mois avant, Centuria a publié une interview avec
un « cadet des forces armées de Sa Majesté » anonyme, une description
qui ne pouvait correspondre qu’à un seul individu : Dubrovskyi. Il a
clairement indiqué qu’il préférait s’entraîner en Ukraine, car la
formation britannique des officiers militaires « mettait moins l’accent
sur la théorie ». Au cours de cette période, « Dubrovskyi a eu accès aux
cadets étrangers qui visitaient l’Académie » et « a escorté à plusieurs
reprises des délégations étrangères qui visitaient l’Académie », y
compris des cadets de l’armée de l’air américaine et de l’armée
française.
On ne sait pas quelle quantité de « théorie » Dubrovskyi a injectée
dans les routines quotidiennes des soldats occidentaux qu’il a croisés
alors qu’il était à Sandhurst. L’IERES a conclu que « Dubrovskyi et
Centuria ont tiré parti de son statut de cadet de Sandhurst » pour
promouvoir le groupe et son idéologie. Sur le «À propos de » de
sa chaîne YouTube personnelle, Dubrovskyi se décrit comme « un cadet de
l’Académie royale de Grande-Bretagne ». Là, il a posté plusieurs vidéos
sur ses expériences à l’académie, et au moins un message exprimant son
désir de rejoindre le régiment néonazi Azov.
Sur Telegram en Décembre 2020,
Centuria a clairement indiqué que l’infiltration des plus hauts
échelons de l’armée ukrainienne n’était que la première étape d’un
blitzkrieg idéologique beaucoup plus large : « Centuria forme une élite
militaire unique en son genre dont l’objectif est d’atteindre les plus
hauts rangs au sein des forces armées afin de devenir un noyau
d’autorité capable d’exercer une influence significative. » Après avoir
consolidé son emprise sur l’armée, le groupe prévoit de pénétrer dans
les rangs de « l’élite politique ukrainienne » afin de « mener à bien
des changements sociétaux ».
Note de l’éditeur : Cet article a été clarifié
pour expliquer que Centuria existe en tant qu’organisations distinctes,
toutes deux originaires du mouvement néo-nazi Azov.
Kit Klarenberg est un journaliste d’investigation qui explore le rôle
des services de renseignement dans l’élaboration de la politique et des
perceptions.