mercredi 31 janvier 2024

 

Oudéa-Castera : une farce en 4 actes...

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Comment bien rater son entrée dans un gouvernement ? Fraichement nommée à la tête d’un super-ministère de l’Éducation nationale, de la jeunesse et des sports, Amélie Oudéa-Castera s’est livrée en quelques jours à une véritable démonstration de plantage, entre communication ratée et mensonges éhontés. Retour sur ces quelques naufrages. 

 

Acte 1 : Une nomination qui a fait grincer des dents

 

Soyons honnête, les premiers jours ne s’annonçaient déjà pas sous les meilleurs auspices pour la Ministre. Alors que Gabriel Attal tout nouvellement nommé Premier ministre annonçait vouloir faire de l’école la priorité de son gouvernement, celui-ci ne consentait même pas à lui octroyer un Ministère de plein droits.

 

En effet, Amélie Oudéa-Castera hérite d’un Ministère au champ de compétences immenses : éducation nationale, jeunesse, sports et Jeux Olympiques. Pas nouvelle pour un gouvernement sous Emmanuel Macron, cette architecture gouvernementale a le don d’agacer les syndicats enseignants, tous comme les dirigeants sportifs. 

 

A quelques mois des Jeux Olympiques, difficile d’imaginer que la Ministre pourra mener de front tous ces sujets. D’autant plus que si celle-ci peut se targuer d’un lien avec le monde sportif, sa maîtrise des sujets d’éducation demeure plus incertaine.

 

Rapporteur de la Cour des comptes, chargée de mission chez AXA, administratrice du groupe Carrefour, élue “Femme du digital 2020” … Difficile d’identifier dans cet impressionnant CV une quelconque appétence pour l’Éducation nationale. Si la relation avec le monde éducatif partait donc déjà d’un mauvais pied, celle-ci a complètement dérapé en un jour.  

 

Acte 2 : Une Ministre croyante en l’école publique… mais pas pratiquante 

 

En effet, sa méconnaissance de l’Éducation nationale n’apparaît pas que sur son CV, mais aussi dans ces choix personnels. Il n’aura fallu que quelques heures après sa nomination pour que l’on apprenne que les enfants de la Ministre étaient scolarisés dans le très élitiste et très conservateur collège Stanislas de Paris. Tout un symbole, pour la Ministre d’un gouvernement qui s’est attelé à démolir méthodiquement le système scolaire public. La polémique aurait pu s’en arrêter là, mais c’était sans compter sur les piteuses tentatives d’explications de la nouvelle locataire de la rue de Grenelle. 

Plutôt que d’assumer pleinement son choix, celle-ci a revendiqué faire partie de ces familles qui, excédées des carences de l’école publique françaises, font le choix de se rabattre dans le privé. Ce discours cache déjà bien souvent une volonté non assumée de la part de familles de contourner la carte scolaire afin d’assurer un entre-soi de classe. Mais il apparaît comme d’autant plus inentendable de la part d’une fidèle d’Emmanuel Macron, qui a entrepris une démolition méthodique de l’Éducation nationale. Conséquence logique, nombre d’enseignants se sont sentis insultés par ses déclarations, y voyant – comment le voir autrement ? – un mépris pour l’enseignement public.

 

Acte 3 : La non maitrise des dossiers comme excuse ? 

 

Nous ne sommes alors qu’au jour 2 de sa nomination, et la Ministre semble avoir réussi l’exploit de perdre quasi immédiatement la confiance des acteurs du système éducatif. Mais comme souvent, dans ces moments-là, chaque parole de la personne au cœur de la tempête se transforme en arme contre elle. 

 

Accusée d’être responsable, elle et sa famille politique, de l’état du système éducatif, la Ministre a voulu répliquer en montrant les actions du gouvernement pour lutter contre le non-remplacement des professeurs qui l’aurait conduite à mettre ses enfants dans l’école privée à travers le PACTE enseignant. Problème, celui-ci, au-delà du danger qu’il suscite pour la profession, ne vise absolument pas à remplacer des professeurs absents dans le premier degré.

 

Une information que n’avait visiblement pas Mme Oudéa Castera, pour qui le monde de l’enseignement public semble décidément bien mystérieux. Il n’en fallait pas plus pour que les craintes d’une Ministre qui ne maîtrise pas ses dossiers soient confirmées pour les syndicats. 

 

Acte 4 : Quand le mensonge éclate 

 

C’est au jour 4 de sa nomination que la farce semble avoir trouvé sa résolution, virant à la tragédie pour la Ministre. Lundi matin, le journal “Libération” révélait un témoignage d’une enseignante de l’école publique fréquentée par les enfants de la Ministre avant que celle-ci ne décide de les envoyer dans le privé. Elle y explique que ses enfants n’auraient été scolarisés que… 6 mois, en petite section de maternelle. 

 

Quelques heures plus tard, c’est au tour d’un chauffeur de taxi, se présentant comme parent d’élève de ladite école, de révéler que cet établissement n’avait connu aucun soucis de non-remplacement de professeurs… De quoi achever d’abimer la faible défense de la Ministre et avec elle son peu de crédibilité à son poste.

 

On pourrait se contenter de rire d’une affaire qui aura vu une Ministre faire part de toute sa déconnexion et de ses réflexes de classe en un temps record. Mais ce serait oublier que les choix personnels d’Amélie Oudéa Castera ne sont que l’arbre qui cache la forêt d’un désinvestissement massif de l’État dans l’enseignement public. 

 

Dès lundi, les syndicats enseignants ont ainsi mis un terme à leur rencontre avec la Ministre, car celle-ci refusait de s’engager sur des créations de postes et sur des revalorisations salariales.

 

Léo Garcia   Le 20 janvier

 

Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Grand oral à l'Assemblée national: Gabriel Attal ou Gabriel Ara

Dans son discours de politique générale devant les députés, le premier ministre n'a fait que répéter ce que le monarque élu à l'Elysée avait tout dit en matière de régressions sociales, lors de sa conférence de presse.

Dès lors, avec Gabriel Attal, comme on n'entendait rien de lui , on ne fut pas déçu. C'est de la sorte que fonctionne le pouvoir exécutif en France depuis que le général de Gaulle en a ficelé la Constitution en 1958: le premier ministre n'est qu'un chambellan aux ordres du palais

D'où le dessin capturé sur le Club de Médiapart ci-dessus.

Concernant l'ornithologie, l'ara est capable de vous imiter et de prononcer des mots sans difficultés. Son plumage est essentiellement écarlate, avec du bleu sur la queue et du jaune sur les ailes.

En revanche, Gabriel Attal revêtait à la tribune un costume des plus sombres, à l'image de la politique édictée par un ex-banquier d'affaires réélu dans le palais présidentiel de la République française, dite "démocratique et sociale" toujours selon la Constitution de 1958. Mais est-ce que vous suivez vraiment?

 

Discours de Gabriel Attal : un Premier Ministre en guerre sociale

mercredi 31 janvier 2024 par Contre Attaque     ANC


Gabriel Attal de Couriss est un rejeton d’une lignée aristocratique, dont la maman est productrice de films d’entreprises et son papa avocat et producteur de cinéma. Il est Premier Ministre à 34 ans seulement.
(C’est dire s’il s’y connait en comédie ! -JP-ANC)

Premier Ministre en ayant réussi l’exploit de ne jamais travailler de sa vie, il n’a jamais mis non plus un pied à l’école publique. Élève dans un établissement privé parisien, l’école Alsacienne, il fait un tour à Science Po avant d’entrer en politique. Pistonné par son compagnon Stéphane Séjourné, macroniste hardcore, proche conseiller du président, il avait été propulsé Ministre de l’Éducation en 2023, puis chef du gouvernement.

Millionnaire depuis l’âge de 25 ans sans être jamais sorti des beaux quartiers parisiens, il est l’incarnation même de la richesse et de la domination sans aucun mérite. Au printemps 2023, il déclare à propos des manifestants contre la réforme des retraites : « ce ne sont pas les Français qui travaillent ».

Ce 30 janvier, Gabriel Attal, nouveau chouchou des médias des milliardaires, qui répètent quotidiennement à quel point il serait génial, brillant orateur et qu’il ne dormirait jamais, a fait son petit discours à l’Assemblée Nationale. C’est un plan de bataille encore plus violent et réactionnaire que tout ce qu’on avait vu auparavant.


Parmi les annonces :

Travail

Gabriel Attal annonce la généralisation du travail forcé pour les plus pauvres. Le RSA sera conditionné à « 15h d’activité pour l’insertion » par semaine dans tous les départements de France alors que la mesure était pour l’instant en « expérimentation ». C’est donc la généralisation du travail gratuit pour les précaires, contre 500€ qui ne permettent déjà pas de vivre.

Dans la même veine, il veut supprimer l’allocation de solidarité spécifique (ASS) perçue par les chômeurs en fin de droits qui vont se retrouver au RSA, à la charge des départements et… devront travailler gratuitement.

Ces deux annonces font suite aux attaques sans précédent de l’allocation chômage, qui a été massivement réduite. Tout cela est du vol pur et simple : les travailleurs paient pour toucher le chômage en cas de perte d’emploi. Et tous les français paient quotidiennement de lourdes taxes pour être protégés, percevoir des minima sociaux. Il s’agit donc d’une pure guerre de classe, cela vise à plonger les pauvres dans la misère extrême et à les forcer à accepter les pires boulots. Tout en redistribuant l’argent public “économisé” sur leur dos vers la police, l’armée et les aides au patronat.

Logement

Gabriel Attal menace gravement le droit au logement. Il existe en France une loi dite SRU, qui fixe un seuil minimum de 25% de logements sociaux dans chaque commune. Cela permet de lutter contre les ghettos de riches qui refusent la mixité sociale.

Attal veut en finir avec ce principe, déjà minimal, alors que des centaines de milliers de personnes attendent d’avoir accès à un logement social. Il veut ajouter les « logements intermédiaires » aux logements sociaux dans le décompte du quota de 25%. Sauf que contrairement à un « Habitat à Loyer Modéré », un logement intermédiaire peut atteindre 20€ le m², soit 400€ pour un petit studio de 20 m².

Les maires des communes riches qui refusaient d’appliquer le SRU, par exemple Neuilly-sur-Seine, Versailles ou Nice, vont voir leur situation « régularisée » par magie. Ils étaient dans l’illégalité, et passeront ainsi dans la légalité.

Les maires auront aussi la main sur l’attribution d’un logement social, ce qui donnera tout pouvoir aux mairies et pénalisera les personnes extérieures à la commune qui veulent s’y installer. Ces annonces font suite à une loi votée précédemment qui pénalise fortement les locataires et redonne beaucoup de pouvoir aux propriétaires, notamment en facilitant l’expulsion d’un locataire.

Jeunesse

C’est officiel, le Service national universel – SNU – sera généralisé pour les jeunes de seconde à la rentrée de 2026. Un projet qui coûte des milliards d’euros pour endoctriner les adolescents dans des stages militaristes pendant que l’Éducation Nationale n’est plus capable d’aligner un professeur dans chaque classe.

Gabriel Attal veut aussi pouvoir réprimer la jeunesse dès le plus jeune âge. Regrettant qu’on ne puisse pas punir un enfant avant 16 ans, il annonce des « travaux d’intérêt éducatifs » pour les mineurs de moins de 16 ans et explique : « Dès le plus jeunes âge : tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l’autorité, on t’apprends à la respecter ».

À mettre en parallèle avec le port de l’uniforme ou la traque aux élèves musulmanes à la dernière rentrée : c’est tout un projet de dressage et d’encadrement de la jeunesse qui se met en place.

Ce discours d’entrée en fonction d’un Premier Ministre est l’un des plus réactionnaires de la Cinquième République.
Humiliation des pauvres, destruction du droit au logement, mise au pas de la jeunesse, le tout avec l’emploi répété du terme « réarmement » : l’extrême droite est au pouvoir.

 

Révolution ?

mercredi 31 janvier 2024 par Alain Chancogne (ANC)


Personne ne détient de "Vérité".
Échangeons davantage, Camarades !
Je partage l’essentiel( selon moi). du contenu du récent papier rédigé par le PCRF.

  • Notamment
  • Extrait
    " Les enjeux militent en faveur d’un changement de politique agricole et de mode de production alimentaire, débarrassés du système d’exploitation capitaliste pour la préservation de la santé humaine et de la biodiversité."

Plus loin

"La nécessité d’un plan de bataille s’impose avec la mobilisation de millions de travailleurs, de paysans, de jeunes permettant la lutte liant les attaques qui se préparent au seuil de l’année 2024, le retrait de la loi immigration la hausse des salaires…
La lutte économique et sociale de plus en plus forte, partout, la lutte tous ensemble, convergente, des grèves reconductibles.
La situation montre encore davantage l’exigence d’un véritable changement de politique et de société."

D’accord

Le débat d’IMPOSE
- Convergence ?
- Formes de Luttes tous terrains ?
Qu’elle visée ?
Avec quels OUTILS ?
Je persiste à affirmer quelques unes de mes" certitudes "....

A/
On ne décrétera pas la Grève générale reconductible et il n’est au pouvoir d’aucun parti, Asso groupe, site, qui se réclament du COMMUNISME, de se comporter en GPS de processus révolutionnaire.

B/
Il n’y a plus de Parti Communiste de masse, outil Indispensable pour une Révolution.
Nous devons le CONSTRUIRE.
Faut il ou non, "faire Vite." .tout en "prenant le temps "d’ éviter les précipitations de type "Refondazione" et autres sauces espagnoles, qui n’ont été que d’éphémères créations groupusculaires, concoctées par quelques camarades ayant lu, selon moi, "Que FAIRE", sans véritable analyse de fond sur la question centrale que pose l’exigence de bien intégrer à la réflexion et à l’action que "les MASSES doivent FAIRE. ’Histoire....?!

Pas seulement avec menu concocté par tels ou tels" cuistots" 3 ou quatre étoiles 1970, pas à partirde "BP," de "CC" ...

Les jours semaines, les mois qui viennent, je m’ exprimerai sur ces questions
En toute liberté, fraternité militante communiste.

Je pense que nous devons TOUS faire beaucoup plus d’ efforts pour une EXPRESSION plurielle, diversifiée, sans crainte de "déranger".

Pourquoi pas, à l’automne, une initiative de l’ANC en lien avec d’autres groupes, un peu comme nous avons en 2013, réussi les Assises du Communisme ?

Ce sont là quelques questions qui peuvent sembler d’"enfonçage de portes ouvertes", de redite lassante.
On voudra bien m’en excuser.

Je n’ai pas un cerveau qui fonctionne comme ceux d’ex-compagnons de militantisme de classe, qui prétendent que "seuls les imbéciles ne changent pas d’avis".

Leur "intelligence" d’opportunisme de liquidation de repères de Classe est un terrible cadeau fait aux Capitalistes
A. C

 

La Russie ouvre un troisième front dans la confrontation avec les États-Unis : le front oriental. Séoul et Tokyo doivent se tenir prêts

M. K. Bhadrakumar est un personnage des plus suspects, un de ceux qui sous couvert d’être antiimpérialiste sont purement et simplement des fascistes qui de fait a toujours soutenu des fascistes comme Modi ou les dictatures de Singapour. Cette interprétation immonde et fantaisiste non seulement des objectifs de Poutine mais ceux supposés de Staline dit tout sur le personnage et des confusions que l’on peut trouver dans ce site qui publie souvent des analyses “très à gauche”, très admiratrices de la Chine mais qui ne craint pas d’avoir en France un Philippot comme correspondant. Il est clair qu’en matière d’analyse politique, la seule référence qui n’ait pas des adhérences immondes ci et là demeure le KPRF, mais nous avons l’habitude ici de vous présenter des analyses qui dans leur confusion idéologique en arrivent à énoncer quelques vérités, et il est clair que des choses sont en train de bouger en Corée du Nord. Ne nous embarquons pas derrière le sieur Bhadrakunmar pas plus que derrière Philippot mais attendons la suite et surtout ce qui surgit en Chine. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://svpressa.ru/politic/article/402530/

Poutine se souvient que Staline voulait entraîner les États-Unis dans la guerre de Corée pour qu’ils oublient l’Europe.

M K Bhadrakumar

Illustration : Sur la photo : le président russe Vladimir Poutine, à droite, et le président des affaires d’État de la RPDC, Kim Jong-un, lors d’un entretien au cosmodrome de Vostochny. (Photo : Vladimir Smirnov/TASS)

L’Agence centrale de presse coréenne a rapporté une déclaration du ministère des affaires étrangères du pays selon laquelle la Corée du Nord “souhaite chaleureusement la bienvenue au président Poutine lors de sa visite à Pyongyang et est prête à saluer l’ami le plus proche du peuple coréen avec la plus grande sincérité”.

Kim Jong-un, expert géopolitique avisé, cherche à créer une synergie grâce à une fusion stratégique qui remonte en fait à Joseph Staline, qui cherchait délibérément à entraîner les États-Unis dans un conflit militaire sur la péninsule coréenne et à empêcher le déclenchement de la Troisième Guerre mondiale.

Le calcul de Staline était que les États-Unis, épuisés par l’intervention chinoise dans la guerre de Corée, seraient incapables de déclencher la troisième guerre mondiale dans un avenir proche. Il s’est avéré qu’il avait raison.

Le 27 août 1950, Staline a écrit une lettre hautement confidentielle au président de la Tchécoslovaquie de l’époque, Clement Gottwald, pour expliquer sa décision. Cette lettre a été retrouvée en 2005 dans d’anciennes archives soviétiques et publiée dans la revue historique Histoire moderne et contemporaine.

Apparemment, Staline a soutenu le plan de Kim Il Sung lors du voyage secret du dirigeant nord-coréen à Moscou en avril 1950, non pas parce qu’il avait mal calculé que les États-Unis ne s’impliqueraient pas dans la guerre (comme l’ont suggéré les historiens occidentaux), mais précisément parce qu’il voulait entraîner les États-Unis dans un conflit limité en Asie.

Staline rassure Gottwald, un allié nerveux, sur la situation internationale et la décision de Moscou de se retirer du Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) en janvier 1950, sur les raisons de l’absence de l’Union soviétique au CSNU en juillet de la même année lors de l’examen de la question coréenne, ainsi que sur le fait que l’Union soviétique s’est abstenue et n’a pas opposé son veto à la résolution américaine visant à stationner une force de l’ONU en Corée.

Staline écrit : “Il est évident que les États-Unis sont actuellement distraits de l’Europe par l’Extrême-Orient. Cela ne nous donne-t-il pas un avantage dans l’équilibre mondial des forces ? Sans aucun doute”.

En d’autres termes, l’Europe était la priorité absolue de la stratégie internationale de l’Union soviétique, et la guerre de Corée était considérée comme une occasion de renforcer le socialisme en Europe tout en détournant les intérêts et les ressources américains de ce continent.

Ce qui distingue les grandes puissances comme la Russie, c’est la profondeur apparente de leur conscience historique, qui leur permet de relier le passé au temps présent et de réaliser que les germes pertinents du temps futur se trouvent en grande partie dans le passé.

Après tout, le temps ne peut être considéré dans l’abstrait, mais comme une base vitale de la réalité humaine. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles les États-Unis se livrent aujourd’hui à des spéculations aussi angoissantes sur la récente flambée des relations entre la Russie et la République populaire démocratique de Corée.

Le directeur principal de la Maison Blanche pour le contrôle des armements, Pranay Waddy, a déclaré l’autre jour que la nature de la menace sécuritaire posée par la Corée du Nord pourrait changer radicalement au cours de la prochaine décennie en raison de sa coopération avec la Russie. “Ce que nous voyons entre la Russie et la Corée du Nord est un niveau de coopération militaire sans précédent”, a déclaré M. Waddy au Centre for Strategic and International Studies, un groupe de réflexion basé à Washington, “Nous n’avons jamais vu cela auparavant”.

Selon lui, il convient d’accorder une attention particulière non seulement à l’aide apportée par la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire, aux combats menés par la Russie en Ukraine, principalement sous la forme de systèmes de missiles, mais aussi à “ce qui pourrait se passer dans l’autre sens”.

Il pose la question suivante : “En quoi cela améliore-t-il les capacités de la Corée du Nord ? Et qu’est-ce que cela signifie pour notre propre politique de dissuasion élargie dans la région avec la Corée et le Japon ?” Les États-Unis ont bien compris le message de la Russie.

Les remarques de Waddy, qui n’étaient pas du tout spontanées, faisaient suite à une visite officielle de cinq jours du ministre nord-coréen des Affaires étrangères Choi Son-hee à Moscou, au cours de laquelle Poutine a reçu l’invité de haut rang au Kremlin.

Les Russes se sont littéralement moqués des Américains, qualifiant de manière énigmatique les entretiens du ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov avec M. Chou d'”échange de vues significatif sur des questions d’actualité concernant le développement des relations bilatérales, l’accent étant mis sur les questions pratiques et l’amélioration du traité et du cadre juridique”. Bien qu’il serait étrange d’attendre le contraire des rapports officiels.

D’une manière ou d’une autre, il est clair que le point de référence était la mise en œuvre des accords conclus entre Poutine et Kim lors de leur rencontre en septembre au cosmodrome de Vostochny, dans la région de l’Amour.

Commentant la rencontre entre le ministre Choi et M. Poutine, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que la Corée du Nord “est notre partenaire le plus important et nous souhaitons développer nos relations dans tous les domaines, y compris les plus sensibles”.

En fait, comme le note le rapport de Reuters, “Moscou affirme qu’elle développera des liens avec tous les pays qu’elle souhaite… La Russie s’efforce de promouvoir la relance de ses relations, y compris militaires, avec la Corée du Nord… Pour Poutine, sa relation avec Kim lui permet de narguer Washington et ses alliés asiatiques.”

En effet, Kim veut aussi jouer un rôle. La semaine dernière, la Corée du Nord a testé son système d’armes nucléaires sous-marines et Kim a déclaré que l’unification avec la Corée du Sud n’était plus possible. Il a également déclaré que le Nord “ne veut pas la guerre, mais nous n’avons pas l’intention de nous en préserver”.

Il ne fait aucun doute que la Russie a décidé d’étendre son alliance avec la Corée du Nord. Kim a d’ailleurs exprimé publiquement son intérêt pour l’approfondissement des liens avec Moscou en effectuant une visite personnelle en Russie en septembre. Le moment de ce voyage a été audacieusement choisi, compte tenu des récentes mesures prises par les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon pour intensifier les efforts trilatéraux visant à contenir la RPDC.

Un “bloc” trilatéral de facto avec la Russie et la Chine, s’opposant à l’alliance trilatérale des États-Unis, de la Corée du Sud et du Japon, est en train de se former.

Le soutien de Pyongyang à la Russie en Ukraine sert les intérêts de la Chine, car il permet de contenir la puissance américaine. Et la Corée du Nord gagne inévitablement en profondeur stratégique grâce au soutien de deux membres du Conseil de sécurité des Nations unies disposant d’un droit de veto.

Un communiqué de presse du ministère des affaires étrangères de Pyongyang, publié à la suite des entretiens du ministre Choi à Moscou, indique que “la RPDC a hautement apprécié la mission et le rôle importants de la puissante Fédération de Russie dans le maintien de la stabilité et de l’équilibre stratégiques dans le monde, et a exprimé l’espoir que la Fédération de Russie continuera à l’avenir à mener des politiques et des lignes indépendantes dans tous les domaines, apportant ainsi de grandes contributions à la paix et à la sécurité internationales ainsi qu’à l’établissement d’un ordre international juste et équitable”.

En fait, un nouveau vecteur géopolitique émerge en Extrême-Orient, qui, contrairement à l’Ukraine ou à la bande de Gaza, est un point chaud nucléaire. La géopolitique s’oriente enfin vers la Corée du Nord, un pays qui, il y a sept ans, rêvait déjà de couler “d’un seul coup” un porte-avions américain à propulsion nucléaire. Le fait est que ce fantasme n’a pas encore été concrétisé.

Le voyage de Poutine à Pyongyang sera suivi de près par l’administration Biden. La tâche de la Russie consistera à établir un réseau de relations avec des États partageant les mêmes idées, qui pourrait même inclure certains Occidentaux. La stratégie américaine consiste à détruire violemment les points d’autonomie stratégique, ce que Washington a réussi à faire en Europe occidentale dans la première phase de la crise ukrainienne, mais ce mouvement a été l’un de ses derniers succès à cet égard.

En tout état de cause, un front oriental s’ouvre dans la confrontation entre les États-Unis et la Russie, complétant les fronts occidental et méridional, respectivement en Eurasie et en Asie occidentale.

L’auteur, M.K. Bhadrakumar est un ambassadeur à la retraite ; il est chroniqueur pour les journaux indiens Hindu et Deccan Herald, Asia Times, Rediff.com, Russia & India Report et le site web de la Strategic Culture Foundation (Moscou).

L’article [en russe] est publié en version abrégée

 

L’impasse entre le Texas et le gouvernement fédéral, les démocrates et républicains, dit ce que vont être les élections américaines

Si en dehors de ce qui touche à Taiwan où selon une expression imagée des Chinois “l’arc de l’histoire est tendu”, pour le reste la Chine contemple avec une certaine distance les jeux électoraux des Etats-Unis, le champ de bataille ouvert entre démocrates et républicains sur l’immigration est à la fois celui où chaque camp espère empocher des bénéfices immédiats en créant les conditions ici comme ailleurs de résoudre les contradictions d’une telle approche. Ce sont les Etats-Unis mais c’est toute la démocratie occidentale qui est prise dans ces jeux de rôle alors que les problèmes s’accumulent. Par Global Times Publié : 29 janv. 2024 21:31   

Autodestruction.Illustration : Liu Rui/GT

Le fil de rasoir n’est pas seulement installé le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, mais il symbolise également le fossé entre l’État américain du Texas et le gouvernement fédéral, ainsi qu’entre les républicains et les démocrates. Alors que les États-Unis entrent dans l’année électorale, le conflit en cours sur l’immigration est devenu un champ de bataille clé lors des prochaines élections.

La semaine dernière, la Cour suprême a voté à 5 contre 4 en faveur de l’autorisation pour les agents de la patrouille frontalière américaine de retirer les barbelés déployés par les initiatives de sécurité du gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, à la frontière américano-mexicaine. Cette décision a été considérée comme une victoire importante pour le président Joe Biden dans son différend en cours avec Abbott sur la politique frontalière. Malgré la décision, Abbott a déclaré que la Garde nationale du Texas continuerait à installer les barbelés. Les gouverneurs républicains de la moitié des États-Unis ont soutenu le Texas dans cette impasse qui s’intensifie. L’ancien président Donald Trump s’est également exprimé, encourageant les États à envoyer des troupes à la frontière sud.

L’impasse bizarre est en train de devenir une épreuve de force entre le Texas et le gouvernement fédéral. Cela signale également que les contradictions et les crises profondément enracinées dans la société américaine sont entrées dans une nouvelle phase de l’histoire des États-Unis. « Quand un homme tombe malade, cela éclate toujours dans la partie la plus faible du corps », a déclaré Xu Liang, professeur agrégé à l’École des relations internationales de l’Université des études internationales de Beijing, expliquant que la question de l’immigration est le point où les contradictions aux États-Unis commencent à exploser.

En fait, les républicains sont impatients de voir l’explosion de la question de l’immigration, car ils pensent que cela peut attirer l’attention du public américain sur cette question afin qu’ils puissent obtenir plus de votes. Diao Daming, professeur agrégé à l’Université Renmin de Chine à Pékin, a déclaré au Global Times que s’il n’y avait pas eu d’année électorale cette année, les républicains n’en auraient pas fait tout un plat.

« Jouer la carte de l’immigration est une tactique électorale des républicains. Ils veulent profiter de la situation tendue à la frontière du Texas pour affaiblir les démocrates et Biden. Ils veulent donner l’impression que la situation est sur le point d’éclater alors que le président ne fait rien pour y remédier », a déclaré M. Diao.

Diao a également souligné que l’administration Biden est confrontée à un cercle vicieux. Plus les démocrates et Biden sont affaiblis, plus Trump est susceptible de revenir, et plus les immigrants seront impatients d’affluer aux États-Unis avant les élections, ce qui rendra la question de l’immigration plus difficile à résoudre. Le nombre croissant d’immigrants qui affluent aux États-Unis pourrait entraîner un problème de sécurité sociale plus important, et ces fardeaux seront supportés par les États gouvernés par le Parti démocrate. La population locale subira une plus grande pression et opposera plus de résistance, ce qui est également une question épineuse pour l’administration Biden.

La question de l’immigration ne décidera pas seulement du sort du Parti démocrate et du Parti républicain, mais aussi du sort des États-Unis. C’est pourquoi elle s’est exacerbée en une épreuve de force. Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des États-Unis, certains se sont demandé si les États-Unis ne glisseraient pas dans une « guerre civile ». Sur le réseau social X (anciennement Twitter), un sentiment de « guerre civile » est en train de naître. Certaines célébrités américaines de l’Internet, comme Terrence Williams, qui compte 1,7 million d’abonnés, ont accusé Biden d’essayer de déclencher une guerre civile. The Spectator, un média britannique, a publié un article qui dit que « l’Amérique est en train de voir une petite guerre civile au Texas » avant même la saga actuelle que nous voyons aux États-Unis.

Les experts chinois estiment que si la situation ne peut pas être bien gérée, des effusions de sang ou des fusillades à petite échelle sont possibles, mais la probabilité d’une guerre à part entière ou de conflits à grande échelle n’est pas très élevée. Cependant, Zhang Tengjun, directeur adjoint du département d’études américaines à l’Institut chinois d’études internationales, estime que l’antagonisme politique, les divisions sociales et les tensions raciales aux États-Unis vont s’intensifier, ressemblant à un « divorce national » entre les États rouges et bleus, comme l’a demandé la représentante Marjorie Taylor Greene. Par conséquent, les États-Unis deviendront une source de chaos à l’avenir.

 

GUERRE ET SPOLIATION

En Ukraine, pendant que les pauvres meurent au front …..” merci à Carole Auge qui nous transmet ce rapport et félicitons- nous que face à la tatchérisation française, il y ait chez Fabien Roussel pour la première l’affirmation d’une ligne politique qui défende la paix. Parce que c’est en partant des faits, de ce à quoi se heurtent réellement les couches populaires, les agriculteurs, les ouvriers, les jeunes en formation, que l’on a des chances d’intervenir efficacement et pas dans des idéologies “gauchisantes” inspirées par les faits divers de l’instant et les stéréotypes datant de la deuxième guerre mondiale, d’une conception de la “gauche” qui l’a réduite a quia. (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

aujourd’hui, des milliers de garçons et de filles de la campagne, des agriculteurs, se battent et meurent à la guerre. Ils ont tout perdu. Les processus de vente et d’achat de terres sont de plus en plus libéralisés et font l’objet de publicité. Cela menace réellement les droits des Ukrainiens sur leur terre, pour laquelle ils donnent leur vie.” rapport sur la prise de contrôle des terres agricoles ukrainiennes identifie les intérêts qui contrôlent les terres agricoles ukrainiennes, en présentant une analyse des dynamiques en jeu autour du régime foncier dans le pays. Cela inclut la très controversée réforme agraire qui a eu lieu en 2021 dans le cadre du programme d’ajustement structurel lancé sous les auspices des institutions financières occidentales, après l’installation d’un gouvernement pro-UE à la suite de la révolution de Maïdan en 2014.Avec 33 millions d’ht de terres arables, l’Ukraine possède de vastes étendues de terres agricoles parmi les plus fertiles du monde. Depuis le début des années 1990, des privatisations et une gouvernance corrompue ont concentré les terres entre les mains d’une nouvelle classe oligarchique. Environ 4,3 millions d’hectares sont consacrés à l’agriculture industrielle, la majeure partie, soit 3 millions d’ht, étant aux mains d’une douzaine de grandes entreprises agroalimentaires. Environ 5 millions d’hectares (2 x la Crimée), ont été “volés” à l’État ukrainien par des intérêts privés. La superficie totale des terres contrôlées par les oligarques, des individus corrompus et les grandes entreprises agroalimentaires s’élève donc à plus de neuf millions d’ht, soit plus de 28 % des terres arables du pays. Le reste est utilisé par plus de 8 millions d’agriculteurs ukrainiens.Ceux qui contrôlent les terres ukrainiennes aujourd’hui sont un mélange d’oligarques et d’intérêts étrangers, principalement européens et nord-américains, y compris un fonds d’investissement privé basé aux ÉU et le fonds souverain d’Arabie Saoudite.

À l’exception d’une seule, les dix sociétés qui contrôlent le plus de terres sont enregistrées à l’étranger, principalement dans des paradis fiscaux tels que Chypre ou le Luxembourg. Même lorsqu’elles sont dirigées et encore largement contrôlées par un oligarque fondateur, un certain nombre de ces entreprises sont entrées en bourse, des banques et des fonds d’investissement occidentaux contrôlant désormais une part importante de leurs actions.

Le rapport identifie de nombreux investisseurs de premier plan, notamment le groupe Vanguard, Kopernic Global Investors, BNP Asset Management Holding, NN Investment Partners Holdings (filiale de Goldman Sachs), et Norges Bank Investment Management qui gère le fonds souverain norvégien. Plusieurs grands fonds de pension, de fondations et de fonds de dotations universitaires US ont également investi dans les terres ukrainiennes par l’intermédiaire de NCH Capital, un fonds d’investissement privé basé aux ÉU qui est le 5ème détenteur foncier de l’Ukraine.

La plupart de ces entreprises sont endettées auprès d’institutions financières occidentales, en particulier la Banque Européenne pour la Reconstructions et le Développement (BERD), la Banque Européenne d’Investissement (BEI), et la Société Financière Internationale (SFI), la branche de la Banque mondiale consacrée au secteur privé. Ensembles, ces institutions ont été des prêteurs importants pour les agro-industries en Ukraine, avec près de 1,7 milliard de $ prêtés à seulement 6 des plus grandes agro-industries au cours des dernières années. D’autres prêteurs importants sont un mélange d’institutions financières principalement européennes et nord-américaines, tant publiques que privées. Les financements occidentaux accordés à l’Ukraine ces dernières années ont été liés à un programme d’ajustement structurel drastique qui a exigé des mesures d’austérité et de privatisation, y compris la création d’un marché foncier pour la vente des terres agricoles.

Le président Zelenskyy a promulgué la réforme foncière en 2020 contre la volonté de la grande majorité de la population qui craignait qu’elle n’exacerbe la corruption et ne renforce le contrôle des intérêts puissants dans le secteur agricole. Les conclusions du rapport confirment ces inquiétudes. Alors que les grands propriétaires terriens obtiennent des financements massifs de la part des institutions financières occidentales, les agriculteurs ukrainiens, essentiels pour assurer l’approvisionnement alimentaire du pays, ne reçoivent pratiquement aucun soutien. Avec le marché foncier en place, dans un contexte de stress économique élevé et de guerre, cette différence de traitement conduira à une plus grande consolidation des terres par les grandes entreprises agroalimentaires.

Le rapport tire également la sonnette d’alarme sur le fait que la dette écrasante de l’Ukraine est utilisée comme un levier par les institutions financières pour conduire la reconstruction d’après-guerre vers de nouvelles réformes de privatisation et de libéralisation dans plusieurs secteurs, y compris l’agriculture.Non seulement cette dette confère aux créanciers des intérêts financiers dans les résultats des entreprises agroalimentaires, mais elle leur confère également un effet de levier important. La restructuration de la dette d’UkrLandFarming, une des sociétés qui détient le plus de terres en Ukraine, en est la preuve. Elle a impliqué des créanciers tels que les agences publiques d’import-export des ÉU, du Canada et du Danemark, entre autres,et a entraîné d’importants changements organisationnels, y compris le licenciement de milliers de travailleurs.Ce financement international profite directement aux oligarques, dont plusieurs sont accusés de fraudes et de corruption, ainsi qu’aux fonds étrangers et aux entreprises associées en tant qu’actionnaires ou créanciers. Pendant ce temps, les agriculteurs ukrainiens doivent travailler avec des terres et des financements limités, nombre d’entre eux sont aujourd’hui à la limite de la pauvreté. Les données montrent que ces agriculteurs ne reçoivent pratiquement aucun soutien par rapport aux agrobusiness et aux oligarques. Le Fonds de Garantie Partielle de Crédit mis en place par la Banque mondiale pour soutenir les petits agriculteurs ne s’élève qu’à 5,4 millions de $, un montant négligeable comparé aux milliards alloués aux grandes entreprises agroalimentaires. Ces dernières années, les pays occidentaux et leurs institutions ont fourni une assistance militaire et économique massive à l’Ukraine, qui est devenue le 1er bénéficiaire de l’aide étrangère des ÉU, c’est la première fois depuis le plan Marshall qu’un pays européen occupe cette 1ère place. En décembre 2022, moins d’un an après le début de la guerre, les ÉU ont alloué plus de 113 milliards de $ à l’Ukraine, dont 65 milliards de $ d’aide militaire,8 soit plus que le budget total du département d’État et de l’USAID (58 milliards de $). Le rapport détaille comment l’aide occidentale est conditionnée à un programme d’ajustement structurel drastique, qui comprend des mesures d’austérité, des coupes dans les filets de la sécurité sociale, et la privatisation de secteurs clés de l’économie. Une des conditions essentielles a été la création d’un marché foncier, mis en place en 2020 sous Zelenskyy.

Les conclusions du rapport montrent que la création d’un marché foncier augmentera encore la quantité de terres agricoles entre les mains des oligarques et des grandes entreprises agroalimentaires qui ont déjà commencé à élargir leur base foncière. Kernel a annoncé son intention de porter sa réserve foncière à 700 000 ht, contre 506 000 hectares en 2021.10 De même, MHP, qui contrôle actuellement 360 000 hectares de terres, cherche à étendre ses possessions à 550 000 hectares.11 MHP contournerait également les restrictions relatives à l’achat de terres en demandant à ses employés d’acheter des terres et de les louer à l’entreprise. En soutenant les grandes entreprises agroalimentaires, les institutions financières internationales subventionnent la concentration des terres et un modèle industriel d’agriculture basé sur l’utilisation intensive d’intrants synthétiques, de combustibles fossiles et de monocultures à grande échelle, dont il est prouvé depuis longtemps qu’elles sont destructrices pour l’environnement et la société. En revanche, les petits exploitants agricoles ukrainiens font preuve de résilience et d’un grand potentiel pour mener l’expansion d’un modèle de production différent basé sur l’agroécologie, la durabilité environnementale et la production d’aliments sains.

Ce sont les petits et moyens agriculteurs ukrainiens qui garantissent la sécurité alimentaire du pays, alors que les grandes entreprises agroalimentaires sont orientées vers les marchés d’exportation. En décembre 2022, une coalition d’organisations paysannes, d’universitaires et d’ONG a appelé le gouvernement ukrainien à suspendre la loi sur la réforme agraire de 2020 et toutes les transactions foncières sur le marché pendant la période de guerre et d’après-guerre, “afin de garantir la sécurité nationale et la préservation de l’intégrité territoriale du pays en temps de guerre et pendant la période de reconstruction d’après-guerre”.

Comme l’explique la professeure Olena Borodina, de l’Académie nationale des sciences d’Ukraine (NASU), “aujourd’hui, des milliers de garçons et de filles de la campagne, des agriculteurs, se battent et meurent à la guerre. Ils ont tout perdu. Les processus de vente et d’achat de terres sont de plus en plus libéralisés et font l’objet de publicité. Cela menace réellement les droits des Ukrainiens sur leur terre, pour laquelle ils donnent leur vie.” Ce rapport soulève de grandes inquiétudes quant à l’avenir des terres agricoles et de la production de denrées alimentaires dans le pays, qui risque fortement de se consolider et d’être contrôlés de plus en plus par des oligarques et des intérêts étrangers.Ces inquiétudes sont exacerbées par la dette extérieure vertigineuse et croissante de l’Ukraine, contractée au détriment des conditions de vie de la population en raison des mesures imposées par le programme d’ajustement structurel. L’Ukraine est aujourd’hui le 3ème débiteur mondial du FMI et le poids écrasant de sa dette entraînera probablement une pression supplémentaire de la part de ses créanciers, des détenteursd’obligations et des institutions financières internationales sur la manière dont la reconstruction d’après-guerre, dont le coût est estimé à 750 milliards de $, devra se dérouler. Ces puissants acteurs ont déjà explicitement indiqué qu’ils utiliseraient leur influence pour privatiser davantage le secteur public du pays et libéraliser son agriculture. Le reste du rapport (en commentaire) détaille avec précision et en tableaux, les noms des entreprises agro-alimentaires ukrainiennes et les noms des actionnaires étrangers associés aux oligarques qui les détiennent les entreprises…Pour ceux qui veulent lire le rapport en pDF allez directement sur le post de Stéphanie Omnes

Guerre et spoliation : la prise de contrôle des terres agricoles ukrainiennes

View of the wheat field during the harvesting season near Krasne village, Ukraine

Vue d’un champ de blé au moment des récoltes près du village de Krasne, Ukraine 5 juillet 2019 © FAO / Anatolii StepanovFacebookTwitterLinkedInWhatsAppPartagerMay 4, 2023

Depuis l’invasion russe en février 2022, la guerre en Ukraine est au centre des questions de politique étrangère et des médias. Cependant, peu d’attention a été accordée à une question majeure qui est au cœur du conflit : qui contrôle les terres agricoles dans le pays connu comme le « grenier de l’Europe » ?

Ce rapport Guerre et spoliation : la prise de contrôle des terres agricoles ukrainiennes comble cette lacune en identifiant les intérêts qui contrôlent les terres agricoles ukrainiennes, et en présentant une analyse des dynamiques en jeu autour du régime foncier dans le pays. Cela inclut la très controversée réforme agraire qui a eu lieu en 2021 dans le cadre du programme d’ajustement structurel lancé sous les auspices des institutions financières occidentales, après l’installation d’un gouvernement pro-Union européenne (UE) à la suite de la révolution de Maïdan en 2014.

Avec 33 millions d’hectares de terres arables, l’Ukraine possède de vastes étendues de terres agricoles parmi les plus fertiles du monde. Depuis le début des années 1990, des privatisations malavisées et une gouvernance corrompue ont concentré les terres entre les mains d’une nouvelle classe oligarchique. Environ 4,3 millions d’hectares sont consacrés à l’agriculture industrielle, la majeure partie, soit trois millions d’hectares, étant aux mains d’une douzaine de grandes entreprises agroalimentaires. En outre, selon le gouvernement, environ cinq millions d’hectares – la taille de deux Crimée – ont été “volés” à l’État ukrainien par des intérêts privés. La superficie totale des terres contrôlées par les oligarques, des individus corrompus et les grandes entreprises agroalimentaires s’élève donc à plus de neuf millions d’hectares, soit plus de 28 % des terres arables du pays. Le reste est utilisé par plus de huit millions d’agriculteurs ukrainiens.

Ceux qui contrôlent les terres ukrainiennes aujourd’hui sont un mélange d’oligarques et d’intérêts étrangers divers – principalement européens et nord-américains, y compris un fonds d’investissement privé basé aux États-Unis et le fonds souverain d’Arabie Saoudite. À l’exception d’une seule, les dix sociétés qui contrôlent le plus de terres sont enregistrées à l’étranger, principalement dans des paradis fiscaux tels que Chypre ou le Luxembourg. Même lorsqu’elles sont dirigées et encore largement contrôlées par un oligarque fondateur, un certain nombre de ces entreprises sont entrées en bourse, des banques et des fonds d’investissement occidentaux contrôlant désormais une part importante de leurs actions.

Le rapport identifie de nombreux investisseurs de premier plan, notamment le groupe Vanguard, Kopernic Global Investors, BNP Asset Management Holding, NN Investment Partners Holdings (filiale de Goldman Sachs), et Norges Bank Investment Management qui gère le fonds souverain norvégien. Plusieurs grands fonds de pension, de fondations et de fonds de dotations universitaires américains ont également investi dans les terres ukrainiennes par l’intermédiaire de NCH Capital, un fonds d’investissement privé basé aux Etats-Unis qui est le cinquième détenteur foncier de l’Ukraine.

La plupart de ces entreprises sont endettées auprès d’institutions financières occidentales, en particulier la Banque Européenne pour la Reconstructions et le Développement (BERD), la Banque Européenne d’Investissement (BEI), et la Société Financière Internationale (SFI) – la branche de la Banque mondiale consacrée au secteur privé. Ensemble, ces institutions ont été des prêteurs importants pour les agro-industries en Ukraine, avec près de 1,7 milliard de dollars prêtés à seulement six des plus grandes agro-industries au cours des dernières années. D’autres prêteurs importants sont un mélange d’institutions financières principalement européennes et nord-américaines, tant publiques que privées. 

Les financements occidentaux accordés à l’Ukraine ces dernières années ont été liés à un programme d’ajustement structurel drastique qui a exigé des mesures d’austérité et de privatisation, y compris la création d’un marché foncier pour la vente des terres agricoles. Le président Zelenskyy a promulgué la réforme foncière en 2020 contre la volonté de la grande majorité de la population qui craignait qu’elle n’exacerbe la corruption et ne renforce le contrôle des intérêts puissants dans le secteur agricole. Les conclusions du rapport confirment ces inquiétudes. Alors que les grands propriétaires terriens obtiennent des financements massifs de la part des institutions financières occidentales, les agriculteurs ukrainiens – essentiels pour assurer l’approvisionnement alimentaire du pays – ne reçoivent pratiquement aucun soutien. Avec le marché foncier en place, dans un contexte de stress économique élevé et de guerre, cette différence de traitement conduira à une plus grande consolidation des terres par les grandes entreprises agroalimentaires.

Le rapport tire également la sonnette d’alarme sur le fait que la dette écrasante de l’Ukraine est utilisée comme un levier par les institutions financières pour conduire la reconstruction d’après-guerre vers de nouvelles réformes de privatisation et de libéralisation dans plusieurs secteurs, y compris l’agriculture.


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mardi 30 janvier 2024

LES PETITES PHRASES DU JOUR

 

 Blog AGORA VOX 

Article de Pascal DUBELLÉ sur le livre - controversé par la meute servile aux ordres de "l'Occident " et des magnats de la presse, mais pourtant clairvoyant selon de nombreux critiques- de EMMANUEL TODD paru chez Gallimard

" LA DÉFAITE DE L'OCCIDENT" 

 

"Comme lui (°) , je pense que l’Occident s’est lui-même piégé en Ukraine par manque de lucidité sur ses propres capacités (surestimées) et sur celles de la Russie (sous-estimées). Comme lui, j’ai toujours pensé que Poutine n’a aucun désir de conquête (crime contre la paix) et que son opération militaire se limite à l’Ukraine. Comme lui, je ne pense pas que cette guerre débouche sur une guerre mondiale opposant frontalement les deux Grands, car alors, ce serait la fin de tout, la fin de l’Europe, assurément, et du monde peut-être."

 

(°) EMMANUEL TODD 

Note de Pedrito

(°) Rien à voir avec un autre Emmanuel tristement célèbre, qui n'a surtout pas, lui, cette clairvoyance politique.....Cette hauteur d'analyse. Et le courage de l'auteur. Plutôt addict à des mesures politiciennes dévastatrices pour notre pays qu'il est sensé gouverner pour les seuls intérêts de la France et de la République dont il se sert comme d'un paillasson. Un pion immature et sans scrupules entièrement dévoué à une seule cause : le fric de ses  maitres, les banquiers.

Et je confirme: çà n'est pas avec Vladimir que je partirais en vacances.

 Mais comme l'auteur de l'article je pense que ce n'est pas en jetant de l'huile sur le feu Russo Ukrainien que Biden et les valets  serviles "chefs d'états" de son empire colonial Européen ainsi que les aboiements débiles de "notre" presse occidentale Otanisée résoudront un problème Russo Ukrainien. 

US GO HOME !  

Le monde vivra un peu plus en Paix et pourra traiter les problèmes à régler plus sagement que sous la contrainte et les dangers de l'armement des milliardaires yankees.

 

Emmanuel Todd défraie la chronique avec son dernier livre  : « La défaite de l’Occident » paru chez Gallimard

 

Emmanuel Todd défraie une nouvelle fois la chronique avec son dernier livre qui nous renvoie une image peu réjouissante de notre monde ou, plus précisément, du monde sous domination anglo-saxonne qui serait en plein déclin, en proie au nihilisme.

Encore un livre « déclinologue », se lamentent les laudateurs d’une vision progressiste de l’Occident ! Mais la critique ne s’en tient pas là pour se déchaîner sur une lecture « poutinophile » de l’ouvrage qui porte sur le conflit opposant la Russie et l’OTAN en Ukraine. Emmanuel Todd a le tort de ne pas reprendre à son compte le narratif des journalistes et politiques pour qui l’affreux Vladimir Poutine a envahi l’Ukraine avant d’avaler l’Europe ; il ne traite pas Poutine de fou ou de danger pour la paix du monde et pire, dans cette affaire, il ne l’accuse pas. Or, pour les bienpensants, ceci est un crime, même si, pour autant, l’auteur ne donne pas raison au chef du Kremlin. Emmanuel Todd a beau répéter à l’envi qu’il ne porte pas de jugement sur les événements et les hommes qui les créent, ayant, sur « l’affaire ukrainienne », comme sur le monde, un regard d’historien et d’anthropologue, rien n’y fait : pour ses détracteurs, ne pas condamner Poutine est inacceptable. Et son livre est bon à jeter. Tant pis pour eux. Gageons que ces censeurs ne seront pas suivis, car la valeur intellectuelle de l’auteur et du propos tenu est bien supérieure à celle des idolâtres béats de la modernité occidentale.

Pour ma part, j’ai pris l’habitude d’écouter et de suivre avec attention et intérêt ce que dit Emmanuel Todd dont je rejoins les analyses et les conclusions. Comme lui, je pense que l’Occident s’est lui-même piégé en Ukraine par manque de lucidité sur ses propres capacités (surestimées) et sur celles de la Russie (sous-estimées). Comme lui, j’ai toujours pensé que Poutine n’a aucun désir de conquête (crime contre la paix) et que son opération militaire se limite à l’Ukraine. Comme lui, je ne pense pas que cette guerre débouche sur une guerre mondiale opposant frontalement les deux Grands, car alors, ce serait la fin de tout, la fin de l’Europe, assurément, et du monde peut-être. Or, à moins d’être animé d’une furieuse volonté suicidaire, personne ne souhaite la montée aux extrêmes – celle qui mettrait en jeu l’arsenal nucléaire stratégique, les armes de destruction massive - à moins que, inconsciemment, l’un des deux « Grands » ne commette un acte provocateur. Mais si pareille chose devait se produire, je serais enclin à penser que cela viendrait de l’Amérique nihiliste plutôt que de Poutine qui, contrairement à ce que certains disent, est plutôt tempéré et raisonnable. Comme Emmanuel Todd, enfin, je pense que la société occidentale va mal et que son déclin s’accélère.

 En témoignent les articles sur ces sujets postés sur mon blog :

 https://pascaldubelle.wordpress.com/

 Toutefois, mon abord de la question suit d’autres voies que celles qui mêlent l’anthropologie et l’histoire pour emprunter celles qui lient l’histoire à la sociologie et à la psychologie et où je m’attache plus particulièrement aux structures sociales et psychologiques du sujet. J’en appelle moins à Émile Durkheim, à Emmanuel Le Roy Ladurie et à l’École des annales qu’à Georges Dumézil, Georges Duby et à la psychanalyse avec Freud, Lacan ou à René Kaës.

 Pour Emmanuel Todd, le processus de déclin qui touche la société américaine débute dans les années 60 ; il est la conséquence de la perte d’influence du protestantisme dont témoigne l’élection à la Maison blanche du catholique John Fitzgerald Kennedy. L’éclipse de la religion et de ses valeurs dans lesquelles se reconnaissaient les Américains a modifié en profondeur l’Amérique ainsi que sa politique intérieure (abolition de l’apartheid entre autres) et extérieure (bellicisme, impérialisme…), au point qu’actuellement, la société américaine qui se réfère à la seule valeur marchande, verse dans le nihilisme.

 Cette évolution née outre-Atlantique s’est peu à peu étendue à l’ensemble de la société occidentale dont les nations européennes, celles-ci étant sensibles à l’aura du vainqueur des dictatures et du maître du jeu économique. Fascinées (reconnaissantes pour l’Allemagne et pour la Pologne, notamment) et volontiers soumises au soft power américain, ces nations se sont rendues aveugles aux faiblesses du maître.

 Ce propos rejoint celui que je développe dans un récent ouvrage* où je suis l’évolution de la société dans laquelle nous évoluons, en France plus particulièrement, en considérant le plan structurel des choses.

 Comme Emmanuel Todd, je pars de la perte de l’influence religieuse qui, pour nous, dans l’Europe chrétienne, date du moment où, à partir de la fin du Moyen Âge, les hommes de science et de progrès ont revendiqué la place qui était celle de Dieu, ce dernier étant définitivement relégué lors des États généraux de 1789 quand la nation s’est déclarée souveraine.

 Pour Georges Dumézil, en rejoignant le Tiers-État lors de ces États généraux, le clergé a signé la fin de la fonction sacerdotale, fonction essentielle où l’ordre du sacré structurait la société issue du monde indo-européen rattachée à son idéologie tripartite. Durant les millénaires précédant l’érosion du fait religieux, les sociétés occidentales d’Europe reposaient sur un trépied composé de trois fonctions (Dumézil) ou de trois ordres (Georges Duby et la société féodale) : le sacré (fonction sacerdotale), la guerre (fonction guerrière) et la production (fonction productrice ou reproductrice) avec ses trois figures, le clerc, le guerrier et le paysan (Georges Duby).

 À partir de la fin du XVIIIe siècle, après que Dieu est mort, comme l’a annoncé Nietzsche, cette société ne reposait plus que sur deux piliers, la fonction guerrière et la fonction productrice, la seconde étant au service de la première. Ceci permet de comprendre que l’Europe, puisque c’est là que cette évolution s’est produite, est entrée dans un cycle guerrier infernal qui s’est achevé à Hiroshima.

 Ainsi, une ère guerrière a succédé à l’ère historique, une ère durant laquelle la puissance des armées était le facteur déterminant de la vie des peuples et des nations. Les gens ne redoutaient plus Dieu et le jugement dernier, mais la guerre et le sort des combats.

 Tout cela s’est achevé en 1945 quand le monde a pris conscience de la puissance phénoménale de ses armes, la bombe H étant une arme de destruction massive ou fatale.

 Impossible pour les Grandes puissances détentrices de ces armes de se faire la guerre frontalement. Elles s’affronteraient dorénavant sur un plan économique.

 Depuis ce moment fondateur, imposé contre le cours de l’Histoire, l’Argent est devenu le maître absolu du monde en lieu et place du glaive tenu de rester en son fourreau. Si la force des armes devait être utilisée, elle le serait pour empêcher la guerre ou pour la prévenir en rétablissant l’équilibre économique du monde – l’intervention menée contre l’Irak en 1991 en est l’exemple type.

 Ainsi, le glaive serait mis au service de l’argent quand hier encore, l’argent était le nerf de la guerre (ce qui reste en partie vrai), mis au service du glaive. C’est un changement de paradigme dont on peut voir d’ailleurs qu’il s’exerce en Ukraine, les Américains ayant misé sur la « guerre » pour détruire la Russie, l’ennemi désigné, non pas par les armes, mais en provoquant sa faillite. 

 Après l’ère historique qui a pris fin au XVIIIe siècle, après l’ère guerrière qui s’est achevée en 1945, le monde occidental est entré dans une ère post-guerrière. Aussi, après avoir reposé sur trois pieds, puis sur deux, la société occidentale ne tient plus que par un pilier, la fonction productrice, la moins structurante des trois fonctions, d’où le recours à la loi, à l’ordre judiciaire, quand l’ordre naturel du monde vacille. D’où, aussi le déclin de l’Occident quand l’argent est sa valeur capitale, déterminant et organisant la vie des hommes, des peuples et des nations, véritable objet phallique, comme disent les psychanalystes, un objet qui suscite le désir et par lequel se distribue le pouvoir.

 Dans cette société occidentale, l’argent domine et s'immisce dans tous les domaines, comme on a pu le mesurer à propos de la crise sanitaire due à la Covid ; en instaurant partout l’impératif de rentabilité, il sape la fonction des grandes institutions qui, jadis, représentaient la permanence, soutenaient des valeurs et des symboles et alimentaient un espace imaginaire propre dans lesquels puisaient la société pour vivre véritablement ensemble et les individus pour se constituer psychiquement et mentalement.

 La société occidentale n’offre plus les repères et les lieux institutionnels nécessaires à la structuration de l’appareil psychique**, laissant ses enfants dans un état de néoténie psychique qui se traduit plus tard par une immaturité psychoaffective ou par un état limite ou par une adolescence interminable…, ainsi que le constatent les psychiatres en prise avec des sujets anxieux, affectivement fragiles, émotionnellement instables quand ils ne sont pas perdus dans un monde individualiste qui isole et enferme. De là une incitation « naturelle » à consommer des psychotropes licites ou non.

 Libre, égalitaire, mais déstructurée et désordonnée, évoluant sous l’empire de l’Argent-roi, notre société se distingue du reste du monde. Sans s’en apercevoir, bien souvent, naïvement, benoîtement, elle se démarque ou entre en conflit avec d’autres sociétés attachées au tripartisme - religieux, guerrier, producteur - et indéfectiblement ordonnées par les valeurs qui en découlent au plan familial et social***. Ainsi en est-il, par exemple, en Iran, en Arabie Saoudite, au Pakistan, en Afghanistan, en Indonésie, où l’influence de l’Islam est majeure, ou en Inde où demeure l’influence du bouddhisme, ou encore en Russie, comme l’a rappelé Vladimir Poutine, même s’il est à craindre, qu’à terme, ces sociétés ne soient gagnées par le nihilisme occidental via le soft et hard power.

 C’est ce qui fait dire à certains que nous sommes dans un choc de civilisations. Peut-être. Mais le pire serait que se réalise le rêve des partisans d’un monde unipolaire et marchand, celui d’une société universelle qui est le cauchemar de ceux qui, comme moi, pensent que ce serait la fin de toute civilisation, l’avènement d’un monde gagné par un nihilisme intégral.

 

L’affaire de Georges Abdallah, une exception ou une détermination de l’État français à exécuter les crimes d’Israël ?

mardi 30 janvier 2024 par ANC

La France détient Georges Ibrahim Abdallah sous-ordre des sionistes et des américains depuis 40 ans, alors que la justice s’est prononcée pour sa libération ! [1]
Georges Abdallah est un combattant communiste contre l’impérialisme mondial et le sionisme.

Il est détenu en France depuis 1984 suite à un procès truqué selon les confessions :

– De son avocat de la défense de l’époque, Jean-Paul Mazurier, qui a avoué travailler pour la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) durant ce procès ayant eu lieu entre 1984 et 1987 ; [2]

– Et de l’ex-patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST), Yves Bonnet, au moment de l’arrestation de Georges Abdallah en 1984, qui a avoué que la police française n’avait pas grand-chose contre lui. [3]

La France réclame aujourd’hui la libération de ses fils "israéliens" binationaux qui sont enrôlés dans les forces sionistes génocidaires, afin de combattre pour l’existence d’un État implanté par l’impérialisme colonial mondial en 1948, à des milliers de km de la France.

Cependant elle refuse de signer un arrêté d’expulsion qui libère un citoyen libanais mononational, dont son "crime" est de combattre à côté de son peuple l’invasion israélienne de sa patrie ; et aux côtés des Palestiniens, dans le but de libérer la Palestine, située aux frontières de son pays.

L’acharnement de l’État Français pour soutenir les génocides perpétrés par Israël contre les hôpitaux, les universités, le peuple isolé de Gaza et les bébés des couveuses, cet acharnement qui contredit les pactes internationaux des droits des humains [4] ;
Expliquerait l’opiniâtreté de ses gouvernements à maintenir Georges Abdallah en prison contre les principes de l’existence de la république française. [5]

La campagne nationale de la libération de Georges Ibrahim Abdallah réitère sa détermination à poursuivre son combat afin de libérer Georges Abdallah, un otage de l’État sioniste dans les geôles de l’État français.

Campagne nationale libanaise pour la libération de Georges Abdallah.
Lundi, 29 janvier 2024

Note de Pedrito

Comme toujours selon le choix de sa majesté notre tout petit monarque, par le prestige dans le monde qui nous - LE -  nargue et le méprise, mais grand seulement par la vanité : DEUX poids DEUX mesures.

Selon la crainte que lui inspirent les faux amis de la France ou ses vrais ennemis.

 


Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Capture d'écran sur Reporterre

La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles et son patron, Arnaud Rousseau, se proclament chefs de file de la mobilisation des agriculteurs. L'homme, depuis le 22 janvier, reçu plusieurs fois par le gouvernement, enchaîne les interventions médiatiques, comme s’il donnait le « la » à la contestation sociale. Mais qui est-il dans ce monde paysan pluriel entre les touts petits exploitants et les gros céréaliers, catégorie à laquelle il appartient.

Propriétaire de 700 hectares en colza, blé, tournesol, betterave, maïs, orge et légumes., en comparaison, la taille moyenne des exploitations de céréales et oléoprotéagineux est de 96 hectares en 2020. Et comme l'UE du capital alloue des primes sur le nombre d'hectares et pas sur l'agriculteur, Fabien Rousseau engrange 170 000 euros.  Ben oui, plus on est gros, plus la Politique agricole commune(sic), la PAC comme on dit, est bénéfique. D'où le rachat de petites exploitations par les grosses exploitations.

À ses revenus agricoles, s’ajoute la vente d’énergie via la société Biogaz du Multien, dont Arnaud Rousseau est le directeur.

Mais plus encore, le patron de la FNSEA, est président du conseil d’administration du groupe industriel alimentaire Avril. Si nombre d'agriculteurs survivent à peine de leur labeur (18 % sous le seuil de pauvreté en 2018 selon l'Insee, encore plus de nos jours), les grands groupes agroalimentaires se portent très bien. Merci le capital!

En 2022, Avril a réalisé des profits records: 218 millions d'euros (+45 %) et un chiffre d’affaires historique de 9 milliards d’euros (+32 %). Présent dans dix-huit pays, Avril indique sur son site que l’international est « un levier majeur » de sa croissance et représente 51 % de son chiffre d’affaires.

Dites, dans les grandes surfaces, le prix de l'huile, entre autres produits, est-il à la baisse? Parce que c'est la société Avril qui les vend.

 

 

Massacre des emplois dans les grandes entreprises américaines à l’approche des fêtes

Il est étrange que le phénomène qui a toute chance d’être le plus caractéristique de la situation actuelle au niveau mondial, à savoir l’offensive du capital contre le travail soit celui le moins médiatisé, le moins sujet de discussion dans les réseaux sociaux. Pourtant si l’on analyse l’influence de la nouvelle phase d’accumulation du capital que constitue le passage à l’IA et son lot habituel d’invalides, plus la pseudo lutte contre l’inflation et vraie asphyxie de l’économie productive, les guerres, tout cela conduit à une lutte féroce pour tenter de faire pression sur les salaires par des réductions d’effectifs et creuser encore plus les monstrueuses inégalités à l’échelle mondiale. Massacre à la tronçonneuse justifiés et légalisés par des votes où la haine, le discours sécuritaire, tous les “divertissements” ont pris le pas sur ce dont il ne doit pas être question et qui pourtant fond sur nous comme une tempête. Nos trotskistes favoris de WSWS ont raison d’insister sur ce fait et ils ont également raison de noter que sans perspective politique tout ce qui nait à savoir une combativité des travailleurs et une conscience anti-impérialiste de la jeunesse a toute chance de ne pas tenir le choc dans le monde occidental entré dans un déclin irréversible : l’Europe étant “l’homme malade” (avec le Japon) de cet attelage impérialiste. Une fois de plus Roussel a raison de s’indigner sur la nature du débat politique en France, mais l’essentiel réside dans la capacité qu’aura le PCF à constituer une véritable force politique au-delà des débats médiatiques. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)
Tom Hall

Alors que les Américains se préparent aux fêtes de fin d’année, les entreprises américaines célèbrent cette période par une vague de licenciements qui s’inscrit dans le cadre d’une offensive continue de la classe dirigeante capitaliste contre la classe ouvrière.

Des milliers d’emplois sont supprimés dans la seule industrie automobile, dont 3.600 licenciements chez Stellantis et des centaines de travailleurs chez Ford qui réduit la production de camionnettes électriques. General Motors a récemment annoncé plus de 1.300 suppressions d’emplois dans ses usines de Lake Orion et de Lansing Grand River, et 900 suppressions supplémentaires chez GM Cruise, une filiale spécialisée dans les «robotaxis» autonomes. Il est probable que les réductions d’effectifs chez les trois grands se répercutent en cascade sur les usines des équipementiers automobiles.

Ces licenciements massifs interviennent quelques semaines seulement après que l’UAW a fait adopter à toute vapeur de nouveaux contrats chez les trois constructeurs, que la bureaucratie syndicale a qualifiés d’«historiques» et de «transformateurs». Ces affirmations ont été démasquées comme étant de la poudre aux yeux. La bureaucratie savait que ces licenciements allaient avoir lieu et n’a rien dit aux travailleurs à ce sujet afin de garantir l’adoption d’accords de capitulation pro-patronaux.

Des milliers d’emplois supplémentaires sont supprimés dans le secteur du commerce de détail, alors que les familles ouvrières doivent restreindre leurs dépenses en raison de la hausse des prix et de la stagnation des salaires. Dans les chemins de fer, des années de licenciements historiques se poursuivent sans relâche, un an après l’interdiction par le Congrès d’une grève nationale des chemins de fer. L’Union Pacific a annoncé 1.300 cas de «chômage technique», qui seront probablement permanents, réduisant ainsi de près de moitié ses effectifs chargés de l’entretien des voies par rapport à il y a quelques années seulement.

Il s’agit là d’un phénomène mondial. Des licenciements sont également en cours en Allemagne, en particulier dans le secteur automobile, où le fabricant allemand de pneus Continental prévoit des milliers de suppressions de postes. Le fournisseur de pièces détachées Bosch a récemment annoncé qu’il allait supprimer 1.500 emplois dans le sud de l’Allemagne.

Cette dernière série de licenciements vient couronner une année marquée par un massacre des emplois. Jusqu’en novembre, les entreprises américaines ont supprimé près de 700.000 emplois, soit plus du double du taux de l’année dernière et le taux le plus élevé depuis la première année de la pandémie. L’industrie technologique a été l’une des principales concernées, avec près de 260.000 emplois supprimés, contre 165.000 l’année dernière, selon le site layoffs.fyi.

Il en résulte une baisse rapide du niveau de vie. De nouvelles données de recensement, rapportées par CBS News, montrent que la pauvreté des enfants a doublé entre 2021 et 2022, tandis que la pauvreté globale a atteint son niveau le plus élevé depuis un demi-siècle. Dans le même temps, le revenu médian des ménages a diminué de 2,3 pour cent pour s’établir à 74.580 dollars.

Ce n’est pas le résultat de «forces du marché» abstraites. C’est le résultat de politiques délibérées visant à utiliser le chômage pour faire reculer la modeste croissance des salaires, qui avait atteint l’année dernière un peu plus de 4 %. Bien que les augmentations salariales aient été bien inférieures au taux d’inflation de 9 % atteint l’été dernier, un record depuis des décennies, la classe capitaliste a considéré que même de légères augmentations étaient intolérables, tandis que les commentateurs ont mis en garde contre les attentes «irréalistes» des travailleurs, qui souhaitent que leurs salaires suivent le rythme de l’inflation. L’érosion du niveau de vie est l’un des principaux moteurs de la montée des grèves et du mécontentement social au sein de la classe ouvrière.

Le fer de lance de la politique de la classe dirigeante a été la décision d’augmenter continuellement les taux d’intérêt, depuis le début de l’année dernière, pour les faire passer de près de zéro à 5,33 % aujourd’hui, soit le taux le plus élevé en près d’un quart de siècle. Cette politique a été délibérément calquée sur le «choc Volcker» des années 1980, qui a fait disparaître des millions d’emplois, en particulier dans l’industrie manufacturière, en réponse au militantisme ouvrier des années 1970, qui avaient connu la plus grande vague de grèves depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La seule préoccupation de la Fed était que cette politique ait un «atterrissage en douceur» pour les marchés financiers – qui sont devenus totalement dépendants de l’argent gratuit depuis la récession de 2008-2009 – et non pour les travailleurs. Les attaques contre l’emploi ont été si efficaces que la Fed a récemment prévu trois baisses de taux au cours de l’année à venir, ce qui a provoqué une flambée des marchés boursiers, les spéculateurs salivant à la perspective d’une baisse des coûts d’emprunt.

Mais les pertes d’emplois ne font que commencer. Une vaste restructuration de la main-d’œuvre est en cours, utilisant les progrès de l’automatisation, de la robotique et d’autres technologies telles que l’intelligence artificielle, pour remplacer des pans entiers de la main-d’œuvre. Le passage aux véhicules électriques par l’industrie automobile entraînera probablement la perte de dizaines de milliers d’emplois dans les années à venir, car les VE nécessitent 40 % de main-d’œuvre en moins que les véhicules à essence traditionnels. Des dizaines de milliers d’employés des entrepôts d’UPS, d’Amazon, de la poste et d’ailleurs seront remplacés par des installations presque entièrement automatisées.

L’attaque contre les emplois et les conditions de travail déclenche une opposition massive de la classe ouvrière, comme le World Socialist Web Site l’avait prédit au début de l’année. Les douze derniers mois ont commencé par une grève nationale lancée par 120.000 cheminots, une série continue de luttes des travailleurs de la santé et des éducateurs, des grèves importantes des acteurs et des scénaristes de l’industrie cinématographique et télévisuelle, et des luttes contractuelles menées par 340.000 travailleurs d’UPS et 150.000 travailleurs de l’automobile.

La lutte des classes, telle qu’elle est mesurée par les activités de grève, se développe rapidement. Pour le seul mois d’octobre, 4,5 millions de journées de travail ont été perdues pour cause de grève, selon les chiffres du gouvernement. Ce chiffre est plus de trois fois supérieur à celui de l’année 2022 au complet, qui était lui-même l’un des plus élevés depuis des décennies. L’émergence de la classe ouvrière en tant que force sociale active et puissante réfute les affirmations des radicaux démoralisés de la classe moyenne selon lesquelles la classe ouvrière, en particulier aux États-Unis, était si désespérément arriérée qu’elle était incapable de résister, ou qu’elle n’existait même plus.

Quelles sont les conclusions que les travailleurs doivent tirer de l’expérience de l’année écoulée?

Tout d’abord, ils se trouvent face à la question cruciale du développement de leurs propres organisations et initiatives indépendantes, libérées du contrôle de l’appareil syndical. C’est un fait objectif que les grèves auraient été beaucoup plus nombreuses en 2023 si la bureaucratie syndicale n’avait pas joué un rôle dans l’isolement, la limitation et le sabotage des grèves et dans l’adoption forcée de contrats au rabais.

L’appareil syndical et le gouvernement répondent à la croissance de la lutte des classes en se rapprochant de plus en plus dans une alliance corporatiste. L’administration Biden a été intimement impliquée dans pratiquement toutes les grandes négociations contractuelles depuis son entrée en fonction, en particulier dans les secteurs critiques pour les chaînes d’approvisionnement de l’armée américaine, tels que les docks, les chemins de fer, les raffineries de pétrole et l’industrie automobile (où le contrôle de la technologie des véhicules électriques et des matières premières est un élément central du conflit qui oppose les États-Unis à la Chine).

L’opposition organisée à ces attaques s’est considérablement développée au cours de l’année 2023 grâce à la formation de comités de base. Dans l’industrie automobile, chez UPS et à la poste, et dans d’autres secteurs stratégiques de la classe ouvrière, les travailleurs ont formé ces comités pour lutter contre les trahisons et fournir de nouvelles structures pour transférer la direction à la base.

Ces comités se développent dans le monde entier grâce à l’Alliance ouvrière internationale des comités de base, qui a fourni un forum pour la collaboration et les actions conjointes des travailleurs dans différents pays. La campagne de Will Lehman, ouvrier chez Mack Trucks et candidat socialiste à la présidence de l’UAW, est également apparue comme un puissant pôle d’attraction parmi les ouvriers de l’automobile et la classe ouvrière en général.

En réponse à la menace croissante d’une rébellion, la bureaucratie a mis en avant diverses personnalités «réformatrices», telles que le président des Teamsters, Sean O’Brien, et le président de l’UAW, Shawn Fain. Les Socialistes démocrates d’Amérique et d’autres organisations de la pseudo-gauche ont joué un rôle clé pour blanchir le bilan réel de ces fonctionnaires carriéristes et les présenter comme la preuve de la soi-disant auto-réforme de l’appareil syndical corporatiste et pro-capitaliste. Cependant, les actions des bureaucraties syndicales ne sont pas déterminées par les phrases malhonnêtes qu’elles utilisent occasionnellement pour tenter de donner aux travailleurs un faux sentiment de sécurité, mais plutôt par les besoins du système capitaliste et du Parti démocrate, qu’elles défendent impitoyablement.

Deuxièmement, les luttes des travailleurs doivent être guidées par une perspective politique. Bien plus que la plupart des travailleurs n’en sont conscients, ils sont engagés dans des luttes aux implications politiques profondes. La société est dans une impasse. La croissance du militantisme de la classe ouvrière s’inscrit dans le contexte d’une guerre mondiale en expansion, du danger croissant du fascisme aux États-Unis et dans d’autres pays du monde, et du refus persistant des élites dirigeantes de prendre des mesures pour stopper la propagation du COVID-19 ou les changements climatiques qui s’aggravent.

Tout cela est une réaction, sous une forme ou une autre, au défi lancé par la classe ouvrière à une classe dirigeante qui pourrit sur pied, incapable de trouver une solution progressiste à tout problème social.

Au cours des derniers mois de l’année, une opposition de masse a éclaté face au génocide en cours dans la bande de Gaza. Cela a révélé un vaste gouffre entre les travailleurs et les jeunes, d’une part, et l’establishment politique capitaliste qui non seulement apporte son aide à ces crimes, mais qui est également impliqué. L’impérialisme américain considère Gaza comme une partie d’un conflit mondial plus large – qui comprend la guerre par procuration en Ukraine et une future guerre contre la Chine – pour la domination de l’Europe et de l’Asie et l’élimination de ses principaux rivaux stratégiques.

Ici aussi, la bureaucratie syndicale joue un rôle essentiel, soit en soutenant ouvertement la guerre et l’impérialisme américain, soit en offrant une fausse «opposition» afin de capturer et de démobiliser le mouvement anti-guerre en plein essor.

La classe ouvrière fait face à la nécessité d’une lutte politique, non pas dans le sens de l’élection d’individus au Congrès, mais d’une lutte pour que la classe ouvrière prenne le pouvoir. La demande d’une grève générale politique pour bloquer l’envoi d’armes à Israël et imposer la fin de la guerre reçoit un large soutien; une déclaration vidéo de Will Lehman appelant à une telle action a été visionnée plus d’un million de fois.

Le développement de la lutte des classes doit être guidé par une stratégie internationale, fondée sur l’unité des intérêts des travailleurs du monde entier et sur le rejet des divisions nationales, raciales ou religieuses utilisées pour les diviser et les affaiblir. L’IWA-RFC est un instrument puissant pour réaliser l’unité internationale des travailleurs engagés dans les luttes à travers le monde, dont la construction doit se poursuivre l’année prochaine.

Mais la plus haute expression de l’unité internationale de la classe ouvrière est un programme socialiste révolutionnaire et internationaliste visant à amener la classe ouvrière au pouvoir. Ce n’est que sur cette base que les travailleurs pourront mettre fin à la pauvreté, à la guerre et aux autres maux sociaux générés par le système de profit. La construction d’une direction à la hauteur de cette tâche est ce pour quoi se battent le Comité international de la Quatrième Internationale et les partis de l’égalité socialiste dans chaque pays.

La défense de l’emploi passe par le rejet du «droit» de la classe capitaliste aux profits. Elle exige l’expropriation des banques et des grandes entreprises et leur transformation en tant que services publics, dirigés démocratiquement par la classe ouvrière. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible d’utiliser de manière rationnelle et progressiste les gains d’efficacité rendus possibles par la technologie au bénéfice de l’humanité, en réduisant la durée de la journée de travail et en augmentant les salaires, tout en garantissant l’emploi pour tous.

(Article paru en anglais le 15 décembre 2023)

Diffusé sur ce blog le 30 Janvier 2024 pour actualité toujours brûlante