CE DIMANCHE, je confirme mon choix du vote pour FABIEN ROUSSEL
Danielle Bleitrach14 février 2022Civilisation
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Le romancier, prix Goncourt, Nicolas Mathieu, sur C Pol:
«
Un Parti communiste à 30, 20 ou 5%, c’est pas pareil pour le pays. Il
construisait des solidarités qui modifiaient le rapport de force dans le
pays»
« C’est bien qu’il y ait une gauche bac pro qui défend les gens des entreprises, des entrepôts, des routiers… »
« Fabien Roussel inverse le rapport de force ».
«
J’aimerai que des forces comme celle là arrachent le vote populaire à
l’extrême droite. Son effort de mobilisation de ces gens là à gauche me
semble vertueux »
Cet hommage là était déjà important,
mais il était loin de “l’engagement”, il y avait dans cette appréciation
d’un “transfuge” ,quelque chose qui niait le droit de la cuisinière à
gouverner l’ETAT. l’émission Cdans l’air avec FABIEN ROUSSEL n’a pas dit
ce que j’aurais souhaité mais elle a avancé dans la revendication au
pouvoir d’ETAT et là on a vu sur le plateau non seulement un homme
habile mais une perspective pour une nation. Cette perspective après
laquelle court une campagne désespérante de vide et de dangereuses
haines agitées.
Pourquoi la campagne présidentielle ressemble-t-elle à un mercato ?
hier il y a eu le calamiteux meeting de Valérie Pécresse, même en
excluant la prestation de la candidate qui ressemblait à une élève de
patronage récitant la tirade du CID, il témoignait du fait que la droite
n’avait plus d’ancrage, elle se rêvait RPR mais était condamné à suivre
les thèmes et postures des favoris des sondages. Ce dimanche, les
caméras mettaient en lumière ce qu’était cette UMP, revanche sournoise
de Balladur sur Chirac, qui lui même avait beaucoup bradé, sauf le goût
immodéré pour la tête de veau, ce “rassemblement du RPR et de l’UDF, fut
conçue par Sarkozy qui refuse de soutenir la malheureuse créature
obligée d’endosser ses turpitudes. Les “barons”, accablés mais machistes
ont été prompts à attribuer leur débâcle aux limites de la féminitude.
Dans l’ambiance générale, que quelqu’un a décrit comme un mercato où
l’on achète quelques têtes chez l’adversaire dont plus aucun programme
ni idéologie en fait ne vous sépare, chacun se prononce en fonction des
avantages personnels qu’il peut recueillir en passant d’un club à un
autre.. Zemmour a le vent en poupe faisons du Zemmour. Ils ne sont déjà
plus dans la présidentielle mais dans les législatives et le spoil
system que l’élection du président français au suffrage universel
engendre (1).
Mais pourquoi sommes-nous tombés si bas?
Le paradoxe est que chacun lorgne sur l’instant mythique où tout
s’est décomposé où les partis sont devenus des machines à gagner et où
le “rassemblement” de sommet hétéroclite ne tenait que par cet espoir
carriériste. De ce point de vue ceux qui s’excitent autour de Mélenchon
en expliquant que l’union incestueuse de la carpe et du lapin, devenu
label de gauche, est la seule manière pour celle-ci de gagner en se
rangeant derrière lui… perdent jusqu’à ce qui a fait un temps l’attrait
de Mélenchon, le refus de ce conglomérat qu’était devenu la social
démocratie, son appendice la gauche plurielle (la gauche plus rien). Il
s’était présenté en homme de la rupture avec toutes les collaborations
de la social démocratie, certains communistes s’y sont reconnus. Mais
Mélenchon, nonobstant certaines de ses qualités personnelles – en
particulier le fait que par rapport à Pécresse, il a dans les meetings
le métier d’un sociétaire de la Comédie Française- reste ce qu’il est :
le pur produit du système Mitterrand. C’est un tacticien prêt de fait à
adopter toutes les postures qu’il croit susceptible de lui faire
emporter le poste. A ce titre, comme son maître, il n’a plus de
militants mais des courtisans, plus d’alliés, des vassaux, est peu
préoccupé du collectif parti. Il se voit mieux à la tête d’un quarteron
de comploteurs, et d’un mouvement mobilisé autour des élections, pas
toutes, il y a celle des autres dont il se désintéresse et la sienne: la
présidentielle dans laquelle il rejoue sans cesse le concours de l’ENA.
Il est né ,comme tous les autres de la rupture mitterrandienne avec
le peuple, l’abaissement du parti communiste mais aussi la mutation du
PS, vers les technocrates. Entre mai 68 et Mitterrand, les candidats de
gauche n’ont cessé de se rejouer une radicalité de “transfuges”, qui a
organise sa rupture avec les intérêts et valeurs des classes
populaires. Cette rupture, Mélenchon croit la compenser avec une
démagogie qui le ramène toujours vers la boboïsation. Après avoir
abandonné son ancrage républicain pour l’indigénisme qui était sensé le
rapprocher des valeurs populaires par le biais religieux et des moeurs
fondamentalistes, après avoir emprunté aux verts le quinoa et le refus
de l’énergie nucléaire, la présence de Fabien Roussel lui fait opérer un
retour vers le pouvoir d’achat. La aussi cela reste de bric et de broc
et quand très justement le candidat communiste note que le programme
énergétique de Jadot et Mélenchon font tripler le coût de la vie,
Roussel s’ancre sans agressivité inutile contre les individus sur les
faits qui sont têtus.
A propos Fabien Roussel, je vous signale que ce n’est pas Lénine qui a
dit la preuve du pudding c’est qu’on le mange mais Engels. Il est clair
que vous avez d’immenses qualités politiques mais qu’il vous reste
quelques lacunes sur le plan théorique.
Le transfuge de classe
Donc ce dimanche, sur la 5,une première émission politique dans
laquelle grâce à Nicolas Mathieu, le prix Goncourt, qui se proclame un
transfuge de classe et qui regarde la politique à la fois avec passion
et distance, j’ai encore un peu mieux compris ce qui provoquait
l’intérêt médiatique pour Fabien Roussel. Il s’avère que j’ai parfois le
sentiment que je ne perçois pas tout à fait la même chose que mes
contemporains et je comprends donc trés bien ce qu’exprimait Nicolas
Mathieu.
Devant ce meeting caricatural de la droite, faute de l’homme
providentiel qui les ferait gagner, il n”y avait plus à droite que ce
lent écoulement vers Macron ou Zemmour. Mais on ne pouvait pas limiter
le phénomène ayant consisté à rassembler n’importe quoi et n’importe qui
se disant patriote, de droite, d’extrême ou de gauche pour la seule
obtention de postes, de privilèges. Donc ça a bien une base commune,
cela n’est pas étranger à une présidentielle qui ignore le rôle de la
France dans le monde et rassemble les choix les plus hétéroclites autour
d’un machine à gagner identifié à un individu que l’on doit vendre pour
que ça ruisselle…
Nicolas Mathieu, visiblement fasciné par la manière littéraire dont
le politique articule les passions avec la raison avait été jadis en
phase avec Benoit Hamon, il se désespérait de la fin de la gauche social
démocrate, celle qui lui permettait de passer en douceur son parcours
de transfuge de classe, une manière de traitrise, reconnait-il tout en
continuant en à réclamer les avantages. Tous ces gens là ,issus de la
promotion des trente glorieuses qui vivent la chute d’un système de
prébende dans laquelle ils avaient de l’importance, sont inquiets (2),
ils voient revenir le parti communiste français, celui qui fédérait les
couches populaires, représentait leur culture et qui aujourd’hui dit à
ses enfants issus de la méritocratie : “pour qui tu te prends? Tu crois
réellement que nous pensons ça?” Nicolas Mathieu est un écrivain, il
sait que la politique c’est à la fois rationnel et émotif, la famille ça
compte.
Le romancier, prix Goncourt, Nicolas Mathieu, sur C Pol:
« Un
Parti communiste à 30, 20 ou 5%, c’est pas pareil pour le pays. Il
construisait des solidarités qui modifiaient le rapport de force dans le
pays»
« C’est bien qu’il y ait une gauche bac pro qui défend les gens des entreprises, des entrepôts, des routiers… »
« Fabien Roussel inverse le rapport de force ».
«
J’aimerai que des forces comme celle là arrachent le vote populaire à
l’extrême droite. Son effort de mobilisation de ces gens là à gauche me
semble vertueux »
Il ne s’agit pas seulement d’exprimer le peuple mais lui donner le pouvoir
Alors simple nostalgie, sympathie pour la caricature aimable de
Georges Marchais, comme je crains toujours que le PCF soit lui même la
proie de ce “rassemblement” dont la finalité n’est plus que carriériste,
le “mercato” est toujours un possible, Jumel, Marie Georges Buffet et
d’autres sont -ils déjà en train de se positionner au “nom de la
gauche”, d’autres ne jouent déjà que leurs élections à la députation.
On pouvait craindre deux écueils, le premier était ne pas tenir
compte du terrain, le second était de ne pas utiliser les possibles pour
avancer. Au titre des possibles donc il y avait ce que montrait la
campagne de Roussel . Ce en quoi elle le fait, elle nous fait tous
avancer. je dois dire mon soulagement quand je l’ai vu aller toujours
plus vers la défense de la laïcité et de la République , tout en
affirmant son ancrage dans le travail et pas l’assistanat. effectivement
on passait un peu du “ruissellement” au Roussellement et de quoi est-ce
que cela était le nom?
Cet hommage de Nicolas Mathieu, l’écrivain là était déjà important,
Aragon ne l’aurait pas désavoué, Brecht non plus pour qui la langue,
l’écriture, tout partait des petites gens, une certaine conception de la
culture et de la France… mais son refus de l’engagement en disait
aussi les limites, il y avait à la fois de la sève de l’écriture, le
fait que toute observation devenait mots, phrases, et a contrario la
sous estimation de l’apport, sa participation à la politique entachée
de la nécessité d’avoir une religion pour tenir le peuple.
C’est la manière avec laquelle ont été affrontées ces limites par le
candidat Roussel dans l’émission C dans l’air qui m’a paru encore plus
riche de potentialité. Il y avait non pas une fonction de Tribun de la
plèbe mais la revendication au pouvoir d’ETAT . Dans cette deuxième
émission, a surgi non seulement un homme habile mais une perspective
pour une nation. Cette perspective après laquelle court une campagne
désespérante de vide et de dangereuses haines agitées qu’il s’agisse des
jumeaux de l’extrême-droite, de Macron, de Valérie Pécresse ou d’une
gauche exténuée à force de courtisanerie et ambitions personnelles, tous
ces rassemblement caricaturaux… Je ne croyais pas que cette
présidentielle pourrait aller plus loin, tant toutes les forces
politiques s’y présentaient lestées du poids de leurs appareils simples
machines opportunistes à récolter des postes, donc soumis à
l’opportunisme des sondages, et des thèmes médiatiques. Il y avait peu
ou pas de candidats capables de rompre avec cette contrainte et moins
encore avec l’absence de culture politique de notre peuple, et le
candidat communiste n’échappait pas à la règle générale, même si s’être
présenté, prétendre parler à ceux qui découragés exprimaient à leur
manière le refus de ce cirque témoignait déjà d’une ambition autre.
Il restait le plan international, le plus mal aisé non seulement par
le décervelage infligé à la FRANCE, mais parce que ceux qui tenaient les
positions étaient les plus sensible à l’ambiance de mercato. La débâcle
de la social démocratie, l’échec de l’opération Taubira, a été une aide
qui a permis à la campagne de Fabien Roussel d’approfondir sa ligne et
de donner une ampleur inusitée à la campagne ce dimanche. Que
voulez-vous je pense un peu différemment de tout le monde et je vois
bien le piège de cette présidentielle, parler à des “citoyens” que l’on a
convaincu que ce qui les intéressait n’avait aucun rapport avec par
exemple la question de la guerre et de la paix et pourtant laisser
entendre que l’on s’intéressait au devenir d’une nation. Macron, l’a
perçu et il joue dans la cour des grands , celui de la géopolitique en
se disant que sa campagne était faite par la seule nullité des ses
challengers.
Je doute que quelqu’un ait pris la peine de tenter de comprendre ce
que je lui dis, et pourtant c’est ce qui motive à la fois mon choix et
ma mise en retrait: prendre conscience d’où nous en sommes, et ne rien
attendre de plus que ce que l’état des lieux permettait, espérer que
nous n’allions pas bientôt ressembler à l’Allemagne, ce pays où est né
le marxisme, avec un mouvement ouvrier proche du pouvoir y compris sous
sa forme culturelle, il a fallu le nazisme et les enfants du nazisme
entretenus durant la guerre froide pour en finir avec une classe
ouvrière parmi les plus combatives les plus développées. Nous en sommes
là et l’espoir est bien mince d’avoir une transformation nécessaire, un
changement de pouvoir et de société.
Tout paraissait dit et histoire et societe s’était mis en sommeil,
mais dans l’émission C DANS L’air sur les questions internationales,
Fabien Roussel a prouvé que le projet de sa candidature était encore
plus ambitieux, il revendiquait le pouvoir, un changement de société,
une tout autre perspective. je l’étonnerai sans doute mais son
positionnement m’a fait songer à Lénine qui quand chacun s’interroge sur
qui peut prendre l’ETAT dans le désastre que représente la RUSSIE en
1917, dit au nom du minuscule parti bolchevique “NOUS”.Je conseille à
chacun d’aller voir cette émission, s’il l’a ratée : quel progrès entre
le Fabien Roussel qui semblait tout ignorer de la situation
internationale réelle et celui qui est intervenu hier. Sans jamais
sortir des limites et des pièges qu’une propagande ininterrompue depuis
30 ans a bâti et qui me donne un sentiment d’irréalité totale, il a
réussi à ne jamais rien dire qui cède du terrain à tout ce qui importe
pour le pays, pour les classes populaires et il a laissé la porte
ouverte à une reconstruction d’autres relations internationales autour
de la paix et du “gagnant- gagnant”. Certes, il y a encore des gouffres
entre ce que j’ai pu constater de visu dans les pays dont il a été
question dans cette émission et ce qui a été traité, expliqué, mais à
partir du moment où on reste sur quelques fondamentaux, la paix, la
souveraineté des peuples, la nécessité de respecter la dite souveraineté
et même pour cela de s’en référer au droit international, je pense que
la plupart des gouvernements et même des partis communistes ont du comme
moi en apprécier l’avancée et l’importance qu’une telle vision devienne
celle du peuple français. Tout ce qui aurait pu être dit ne l’a pas
été, mais il y avait là le chemin d’une tout autre compréhension, d’un
tout autre dialogue, y compris àl’intérieur du PCF où les dégâts de
propagande ont fait de terribles ravages. Deux exemples de ce
renversement de “point de vue”: vous dénoncez les droits de l’homme mais
vous faites des affaires et vous expatriez l’industrie… j’ai dit aux
dirigeants chinois : “moi je ne vendrais pas notre patrimoine,
aéroports, vignes” Tout cela il l’avait dit mais il l’a assorti d’une
remarque à l’ambassadeur de France en Chine: “si les Chinois achètent
c’est que les capitalistes français vendent”. deuxième remarque sur
laquelle il a insisté: arrêtez d’expliquer aux Chinois et à la
civilisation chinoise comment ils doivent vivre”. Même s’il a attribué
généreusement à la France les mêmes millénaires que les 4000 ans
continus de la civilisation chinoise, il n’a cessé d’insister sur le
néocolonialisme d’une telle attitude, bref nous avancions vers la
définition de l’impérialisme ce qui n’était plus arrivé à un communiste
depuis les errances de l’eurocommunisme.
Un jour j’ai posé la question : est-ce qu’il a les épaules assez
solides, ce qui est sur c’est qu’il est en train d’acquérir une stature
qui permet d’espérer pour le parti mais au-delà du parti, un autre
rapport à la politique parce que je continue à affirmer que ce dont
souffre le PCF, son affaiblissement est d’abord ce qui a détruit
l’intervention populaire dans le sens de la paix, des droits pour tous,
au profit d’un dévoiement carrieriste où a politique est devenue un jeu
entre “spécialistes”.
DANIELLE BLEITRACH
(1) Le système des dépouilles (spoils system) est un principe selon
lequel un nouveau gouvernement, devant pouvoir compter sur la loyauté
partisane des fonctionnaires, substitue des fidèles à ceux qui sont en
place. Il est mis en place aux États-Unis sous la présidence d’Andrew
Jackson (1829–1837) qui, après son élection, remplace la quasi-totalité
des membres de l’administration fédérale. Il considère en effet que le
peuple donne mandat au gagnant pour choisir les fonctionnaires dans ses
rangs
(2) récemment nous avons publié un texte d’un mariste chinois,qui
notait que l’enthousiasme actuel pour le marxisme en Chine est porté par
des diplômés qui en sont revenus de ce que leur offraient les
capitalistes et le marché. En revanche, la classe ouvrière, les paysans
qui sont restés les mêmes, moins idéologisés sont à la fois plus calmes,
résignés presque mais aussi une base plus permanente qui a besoin
d’autres sécurités pour s’engager dans une transformation. Il en est
peut-être de même en FRANCE et l’intervention populaire que ce soit dans
les élections ou dans les mouvements sociaux est loin d’être gagnée. Il
y a un ébranlement et je note ici tout ce qui va dans ce sens là,
au-delà de l’excitation de surface.
Note de Pedrito:
Chapeau, monsieur le romancier Prix Goncourt, votre engagement aussi clairvoyant que courageux vous honore. Ils doivent se sentir bien petits, les carriéristes liquidateurs qui ont choisi de trahir le combat honnête du candidat toujours communiste ROUSSEL