samedi 9 mai 2020

Mai 2020
Publié par El Diablo





Cécile Rol-Tanguy

La famille Rol-Tanguy communique :
Cécile ROL-TANGUY est décédée ce jour 8 mai 2020 à 12 h 10, à son domicile de Monteaux (Loir-et-Cher), à l’âge de 101 ans. Avec elle disparaît une des dernières figures de la Résistance intérieure française et plus précisément de la Libération de Paris en août 1944.
Porteuse des plus hautes distinctions de la République (Grand Officier de la Légion d’honneur, Grand Croix dans l’Ordre national du Mérite, Médaille de la Résistance, Croix du Combattant Volontaire de la Résistance), elle était emblématique de la place de femmes dans le combat contre Vichy et l’occupant nazi. Cécile ROL-TANGUY soulignait toujours qu’elle n’acceptait ces décorations qu’en hommage à toutes les femmes de l’ombre, rouages indispensables de la lutte clandestine. Aux déportées, aux internées, à toutes celles assassinées par l’ennemi et pourtant si souvent oubliées à l’heure de la victoire. A toutes les femmes qui, comme elle, une fois la guerre terminée, reprirent simplement leur place dans la vie quotidienne de leur famille et du pays.
Née Cécile LE BIHAN le 10 avril 1919, elle était la fille unique de François LE BIHAN, ouvrier électricien, militant du Parti Communiste Français depuis sa création en 1920 et dirigeant syndical de la CGT, déporté-résistant mort à Auschwitz en 1943 et de Germaine JAGANET, femme au foyer et résistante, elle aussi.
L’engagement de Cécile ROL-TANGUY date de 1936, du Front Populaire et de la guerre d’Espagne. C’est au Syndicat des Métaux CGT de Paris, où elle est employée, qu’elle rencontre Henri TANGUY, dirigeant des métallos parisiens, combattant volontaire dans les Brigades Internationales aux côtés de la République espagnole attaquée par Franco. Ils se marient en 1939, juste avant la guerre durant laquelle il est mobilisé en première ligne.
Dès la fin juin 1940, alors qu’elle vient de perdre leur premier enfant, Françoise, le jour de l’entrée de la Wehrmacht dans Paris, elle rejoint ce qui deviendra la Résistance. Elle tape des tracts, des journaux syndicaux et autres documents illégaux de la CGT interdite et travaille pour les avocats communistes qui défendent les premiers emprisonnés du régime de Vichy.
Le 18 août 1940, elle accueille Henri TANGUY à Paris, tout juste démobilisé. Le jour même, elle le met en contact avec les cadres clandestins de la CGT. Quatre ans plus tard, jour pour jour, elle tapera l’ordre de l’insurrection parisienne que son mari – devenu le colonel ROL, Chef militaire régional des FFI de l’Ile de France- lui dictera à l’aube de la semaine insurrectionnelle victorieuse de la capitale. Entre temps, le couple a plongé dans la clandestinité dès octobre 1940. Elle vivra alors, aux côtés de son époux dont elle est l’agent de liaison, la vie clandestine des résistants. Elle donnera aussi le jour – en mai 1941 et novembre 1943 - à deux enfants, Hélène et Jean.
Elle participera à la semaine insurrectionnelle de Paris du 19 au 26 août 1944, au cœur de la décision et de l’action, dans le PC souterrain du Colonel ROL, sous la place Denfert-Rochereau. Elle sera la seule femme présente quand le Général De Gaulle recevra l’Etat-Major des FFI d’Ile-de-France, le 26 août 1944 à l’Hôtel de Ville. Cécile et Henri Rol-Tanguy, avec Lucie et Raymond Aubrac, resteront comme les deux couples symboles de la Résistance intérieure française. Après-guerre, elle donnera naissance à deux autres enfants, Claire (1946) et Francis (1953) et demeurera l’indispensable collaboratrice de son mari.
Jusqu’à son dernier souffle, Cécile ROL-TANGUY témoignera de sa fidélité à l’utopie généreuse du communisme, à ses engagements de jeunesse pour la justice sociale et l’émancipation des femmes.
A la suite de son mari, décédé en 2002, Cécile était également Présidente de l’ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance) et Présidente d’Honneur de l’ACER/AVER (Amis des Combattants en Espagne Républicaine/ Amicale des Volontaires en Espagne Républicaine). Jusqu’en 2014, elle animera régulièrement des échanges sur la Résistance avec des collégiens et lycéens. Enfin, en août 2019, elle assistera aux cérémonies du 75e anniversaire de la Libération de Paris.
Monteaux, le 8 mai 2020


 Note de Pedrito
NOUVELLE PROUESSE DES MÉDIAS 
MACRONNIENS
 Les merdias macroniens se sont une nouvelle fois illustrés ce vendredi 8 Mai 2020, dans le domaine de la désinformation des téléspectateurs, par mensonge ou par omission, selon leurs magouilles habituelles, allez savoir.... Le Parti aux 75.000 morts de la guerre 39/45, ils n'ont jamais entendu parler. Surtout ne jamais évoquer, ou le moins possible, l'héroïsme des combattants syndicalistes des FFI et FTP  résistant aux nazis.
C'est ainsi que la 3 ( ou la 2 ), peu importe, - les chaines publiques le disputent aux chaines privées, en matière de soumission, et de servilité au régime -, a évoqué "l'engagement syndical" de Madame Cécile ROL-TANGUY, qui vient de s'éteindre, ce jour symbolique du 8 Mai 2020, évidemment sans aucune autre précision sur le syndicat auquel elle appartenait. "Engagement syndical." Comme si l'on pouvait comparer le pseudo syndicalisme de Mme Notat ou de Berger, les toutous de la Cfdt, par exemple, avec l'engagement du syndicat de classe qu'est la CGT- le syndicat au sein duquel a toujours lutté Cécile ROL-TANGUY, et l'engagement de ses militants, dont beaucoup ont sacrifié leur vie à un idéal que beaucoup ne soupçonnent même pas. Certains ont sacrifié leur carrière, croyez bien que je sais de quoi je parle. ( Beaucoup trop de Français aujourd'hui ne connaissent, ni le prix de la Liberté, ni les sacrifices de ceux qui ont lutté et sont morts pour que nous vivions dans un pays libre.) Il est vrai qu'il ne fallait pas encenser avec des "détails" qui gênent la droite qui nous gouverne -très  mal, d'ailleurs- celle qui fut l'épouse du colonel Henry ROL-TANGUY, héros de la Résistance, un des libérateurs de Paris.  
Celle qui vient de disparaître fut elle aussi une résistante héroïque, maintes fois décorée des plus hautes distinctions de la République comme le prouvent les symboles patriotiques de ses engagements: PC et CGT. Mais c'en était encore trop sans doute pour la créature qui obéit à la télé aux ordres de désinformation de ses supérieurs et qui officie pour chloroformer les citoyens téléspectateurs.... En taisant ces "détails", ils ne sauront par conséquent jamais que c'est une figure de la CGT et du Parti Communiste Français qui s'en est allée. Pas une vague "syndicaliste", comme ceux cités plus haut et comme il en existe tant dans les "syndicats" de collaboration. Mais la vérité est souvent trop difficile à dire et à reconnaître. Chaque guignol du théâtre politicien des marionnettes et qui possède la moindre parcelle de pouvoir  veut écrire son "Histoire" comme il lui convient. La télé en est un - pouvoir- puissant et dangereux. Il est trop insupportable aux uns et aux autres, celles et ceux qui sont payés avec notre fric pour INFORMER, de préciser simplement ce genre de "détail": ils obéissent ainsi sans honte ni vergogne à ceux qui paradent avec morgue et vanité sur les estrades politiciennes et qui ne pourront jamais s'enorgueillir du véritable héroïsme  de ceux qui se sont sacrifiés pour nous.

LA LIBERTÉ DE LA PRESSE QUI SE COUCHE........

L'État n'est pas l'arbitre de l'information : une tribune de journalistes fait reculer le gouvernement 


......SELON LA PHILOSOPHIE DESPOTIQUE DE SA SUFFISANCE SÉRÉNISSIME MACRONAVIRUS, RECEVANT ICI SON INÉGALABLE LÈCHE C.... (BOTTES),  RECONNAISSABLE ENTRE TOUS LES CHIENS DE GARDE SOUMIS AU POUVOIR DE LA FINANCE ,GRÂCE A   SA LÉGENDAIRE ÉCHARPE ROUGE. CROUPION NUMÉRO UN DANS LA PANOPLIE DES VALETS DE SA MAJESTÉ, VOICI  LE VALET PLUMITIF
 CHRISTOPHE BARBIER 

SE PROSTERNANT AVEC SA SERVILITÉ COUTUMIÈRE, DEVANT LE PRÉSIDENT
DES RICHES, ET EN MÊME TEMPS FONDÉ DE POUVOIR DES BANQUES CAPITALISTES EUROPÉENNES .

CECI EST EXTRAIT DE NOTRE RUBRIQUE:" SCÈNES DE COUR DE LA VIE QUOTIDIENNE SOUS LE RÈGNE DE JUPIPITER MORGUS PREMIER."

 

UN RECUL SOCIAL INNACCEPTABLE (°)

Les pires atteintes au droit du travail en Europe depuis le début de la crise sanitaire


En France, le gouvernement a profité de la crise sanitaire pour réformer le Code du Travail : jusqu’à 60h de travail par semaine, un temps de repos réduit et des RTT qui s’envolent. Une offensive qui n’est pas isolée. Ailleurs en Europe, les pouvoirs en place profitent de cette crise du Covid-19 pour s’attaquer aux droits des travailleurs.

« En raison de l’épidémie de Covid19, un large éventail de mesures exceptionnelles tant au niveau européen que national ont été prises […] dont certaines touchent les droits des travailleurs et des syndicats ». C’est ainsi que la Confédération Européenne des Syndicats sonnait l’alarme le 16 avril dernier dans un rapport. Parmi ces mesures, certains pays semblent particulièrement se distinguer en matière de mesures antisociales.
Le 11 mars, la loi promulguant l’état d’urgence sanitaire est appliquée en Hongrie. On apprend alors que « l’employeur et l’employé, peuvent dévier du Code du Travail par un commun accord ». La Confédération Nationale des Syndicats Hongrois dénonce une « loi esclavagiste » qui prive de protection les travailleurs hongrois. Le 30 mars, le débat est relancé puisque Viktor Orban fait voter une loi lui octroyant des pouvoirs étendus durant l’état d’urgence sanitaire. Le premier ministre hongrois peut désormais suspendre des lois par décret et introduire des mesures extraordinaires par ordonnances, sans aucun contrôle du parlement. Un état d’urgence qu’il pourra prolonger indéfiniment, encore une fois sans passer par le parlement.
En Pologne, des membres du PIS, le parti au pouvoir, ont proposé un amendement permettant au premier ministre polonais de démettre de leurs fonctions des membres du Conseil du Dialogue Social, une organisation tripartite réunissant organisations patronales, syndicats de salariés et représentants de l’État, et en charge des négociations pour la législation du travail. Le 31 mars, cette proposition est adoptée. Elle constitue donc un moyen supplémentaire pour le gouvernement polonais d’empêcher les syndicats de faire bloc face aux mesures antisociales. Cette pression pourrait se maintenir même une fois la crise terminée puisque ces destitutions seront toujours possibles, bien que partiellement limitées. Ainsi, la loi spécifie qu’il sera possible de démettre de ses fonctions un membre du conseil qui aurait collaboré avec les autorités communistes pendant la période soviétique, ou qui aurait engagé des « actions inappropriées contre le conseil le rendant incapable de conduire un dialogue de fond transparent et régulier entre les syndicats salariés et patronaux, et le gouvernement ». Un motif suffisamment vague pour permettre au gouvernement d’écarter tout membre ne soutenant pas sa politique, selon Adam Rogalewski, membre de l’OPZZ, un syndicat polonais.
Enfin, en Croatie, une réforme temporaire du code du travail, s’attaquant fortement aux droits des travailleurs, a failli être votée. Celle-ci aurait permis aux employeurs de réduire le temps de travail de leur employés ainsi que leurs salaires, de diminuer le montant des indemnités de licenciement si ce dernier était lié à la pandémie, et laissait une totale liberté aux entreprises pour imposer les dates de congés payés de leurs salariés, sans l’habituel préavis de 15 jours. Plus cynique encore, en période de Covid-19, la visite médicale des travailleurs employés dans certains secteurs, était abolie. Enfin, l’entreprise n’était plus tenue de consulter les organisations syndicales et le comité d’entreprise, ni de respecter les accords collectifs qui avaient été négociés par le passé. Face à une telle offensive, les organisations syndicales croates se sont mobilisées et la Confédération Européenne des Syndicats a souligné dans une lettre ouverte que « la Croatie violerait plusieurs de ses engagements, notamment la Convention Européenne des Droits de l’Homme ainsi que la Charte Sociale Européenne ». Quelques jours plus tard, le 30 mars, le gouvernement croate annonçait l’abandon de ce plan.

Remise en cause du droit de grève


Pour prévenir toute contestation des syndicats, le droit de grève a été limité dans plusieurs pays européens. En Roumanie, celui-ci est suspendu depuis la proclamation de l’état d’urgence le 16 mars par le président roumain, Klaus Iohannis. Cette mesure intervient dans un contexte de forte augmentation du chômage dû au retour de deux millions de roumains qui étaient partis travailler à l’étranger avant la crise, dans un pays qui compte 9 millions d’actifs.
Au Portugal, le droit de grève a également été suspendu dans tous les services publics essentiels, et les syndicats n’ont plus la possibilité de faire des propositions concernant la législation du travail. S’il était de toute façon peu probable que ces secteurs appellent à la grève en ce moment – une grève du secteur public qui devait avoir lieu le 20 mars a été annulée – la Confederação Geral dos Trabalhadores Portugueses Intersindical Nacional, la plus grande confédération syndicale portugaise, a demandé au gouvernement de prendre des mesures pour garantir le salaire et les droits des travailleurs, et pour prévenir tout abus des employeurs en cette période de pandémie.
C’est pourtant bien les grèves qui permettent à certains salariés d’obtenir de nouveaux droits actuellement. Alors que le gouvernement belge a désormais la possibilité de gouverner par des lois d’urgence sans consulter le Parlement ou les organisations syndicales, les salariés de la grande distribution en Belgique, ont fait grève début avril et ont obtenu des compensations financières et des repos supplémentaires. C’est également la grève qui avait amené le gouvernement italien à étendre le 25 mars, la liste des secteurs devant fermer pendant le confinement.

(°) Le titre est de Pedrito

9 mai 2020 : 

75 ans de la victoire sur le nazisme. (1)

Publié le par Boyer Jakline
Donc, les commémorations sont reportées. 
En ligne, voir le lien au-dessus,  la commémoration aura lieu.  Aujourd'hui,  9 mai.
En 2018 et 2019, j'ai défilé avec le Régiment Immortel : à  Moscou et à  Yaroslavl. 
Beaucoup de monde,  beaucoup de ferveur.  Les visages  des parents  morts au combat sont impressionnants : jeunes, souvent  beaucoup plus jeunes que leurs descendants qui défilent.  Le grand-père décédé avait 25 ans.  Il repose en terre bulgare,  mort, l'arme à la main. 
La propagande, née dans les bureaux de l'OTAN pour  justifier  une augmentation incessante des budgets  et des déplacements de troupes  toujours plus à l'Est est indécente :" Les Russes  vont attaquer". Les perroquets répètent à  l'envi. Un dernier article dans le Monde  emploie l'adjectif  vindicatif,  en parlant des Russes aujourd'hui. Sur ce sujet,  vous trouverez dans ce blog un article de Zakhar Prilépine dans ses  "leçons de russe " : pourquoi nous ne voulons pas,  ne pouvons pas tourner la page. 
Il faut avoir peu souffert dans sa chair pour imaginer un tel scénario. 
Il est loin  le temps où Sting chantait : les Russes aussi aiment leurs enfants.
Les deux premières guerres mondiales ne sont-elles pas nées sur le sol des pays "civilisés " occidentaux,  la France et l'Allemagne,  pour ne pas les nommer ?
J'éprouve un sentiment de  colère avec en-tête la réécriture de l'histoire de cette guerre. " un vainqueur blessé à mort". Qui ne toucha jamais  les dix milliards de  dollars de dommages de guerre promis par les Occidentaux. 
La réécriture de l'histoire se poursuit :  les chaînes françaises  multiplient  les documentaires sur la victoire  alliée.  La dénonciation systématique de l'histoire soviétique,  et de la " dictature poutinienne " va bon train.  "Ils" ne lâchent pas le morceau : l'URSS comme repoussoir alors que le capitalisme dévore tout ce qu'il touche. 
On sait  que de nombreux chefs états occidentaux,  invités aux cérémonies du 9 mai à Moscou, avaient  décliné.
Mais la tension est forte en Russie  même autour de la réécriture de l'histoire. 
Des voix s'élèvent,  proches du pouvoir,  pour ériger des statues  aux complices d'Hitler : Krasnov, ancien  menchevik, passé à la collaboration active avec les nazis,  et d'autres. 
La société russe actuelle,  en proie à une grave crise économique sociale et aujourd'hui  politique,  n'est pas épargnée par ces attaques. 
Je mets en lien l'extrait du livre de Zakhar Prilépine. Et je conseille de se reporter  à mon article du 23 décembre 2018. D'autres encore.

QUI A PAYÉ LE PRIX LE PLUS FORT DE LA LIBÉRATION ?

Les libérateurs au Drapeau Rouge

Célébration de la victoire sur le nazisme, le 8 mai est l’occasion de rappeler qui a payé le prix fort pour nous en débarrasser : l’Union soviétique. De Moscou à Stalingrad, de Stalingrad à Koursk, de Koursk à Berlin, l’Armée rouge a éliminé la machine de guerre hitlérienne. Mais demander simplement qu’on le reconnaisse est sans doute beaucoup trop demander. Admettre que l’armée rouge a libéré le monde de cette folie meurtrière fait partie des aveux dont l’Occident est incapable. Abreuvé des sornettes d’Hannah Arendt, il croit dur comme fer qu’Hitler et Staline étaient des frères jumeaux et qu’ils conspiraient pour dominer le monde. Rien de tel, décidément, pour alimenter la nouvelle guerre froide, calomnier la Russie, et se présenter comme un parangon de vertu.
On va nous raconter que le pacte germano-soviétique du 23 août 1939 est la cause de la Seconde Guerre mondiale, oubliant au passage ces accords de Munich, le 30 septembre 1938, où les glorieuses démocraties ont vendu la Tchécoslovaquie pour le plat de lentilles d’une paix illusoire. Mais peu importe : en histoire la chronologie est secondaire, disent les nouveaux pédagogues. Il ne manquera pas non plus d’experts pour accréditer la thèse d’une connivence entre Moscou et Berlin, alors que les élites occidentales ont joué Hitler contre Staline, et obstinément refusé les offres soviétiques visant à constituer un front commun contre les fascismes.
Mauvaise foi sans limite d’une propagande qui réécrit l’histoire à sa guise. Auto-promotion d’un Occident qui occulte ses propres turpitudes. Il ne lui suffit pas d’avoir attendu juin 1944 pour ouvrir un second front contre le Reich, laissant ainsi à l’armée soviétique la tâche colossale de vaincre la Wehrmacht. Il faut qu’il nie avoir commis cet abandon, qu’il se vante de ses exploits et qu’il se présente ingénument comme son propre libérateur. Quel lycéen français a-t-il entendu parler de l’opération Bagration, conduite par Joukov à l’été 1944, qui a détruit plusieurs armées allemandes et rendu possible le débarquement allié en Normandie ?
L’occultation de l’histoire, dès lors qu’elle ne souscrit pas aux présupposés de l’idéologie occidentale, est tellement commode. Ce n’est pas un hasard s’il est à la base de l’enseignement historique en France : le mythe des jumeaux totalitaires accrédité par Hannah Arendt fournit à cette réécriture de l’histoire un argumentaire en béton armé. Reductio ad hitlerum, la doctrine prescrit de voir dans le totalitarisme un monstre à deux visages. Elle prête à Hitler le vœu de s’entendre avec Staline pour écraser l’Occident libéral, mais sans dire pourquoi la machine de guerre nazie s’est déchaînée contre le peuple soviétique, Hitler invitant ses généraux à mener une guerre totale et à exterminer les cadres communistes.
Cette doctrine assène que l’idéologie et la terreur sont caractéristiques du régime totalitaire, alors qu’elles définissent tout aussi bien la domination impitoyable, justifiée par un racisme d’Etat, qui fut infligée par les puissances européennes aux peuples colonisés. De manière absurde, elle identifie l’idéologie nazie et l’idéologie soviétique, alors qu’il n’y a rien de commun entre la mystique de la race et le marxisme-léninisme. Elle prête au régime totalitaire (à deux faces) des ambitions conquérantes et agressives, en oubliant que la conquête territoriale et le pillage colonial, historiquement, caractérisent à merveille l’Occident capitaliste.
L’inconvénient de la vulgate arendtienne, c’est qu’elle regarde le monde d’un seul œil et qu’il est myope. Au lieu de corriger son interprétation à la lumière des faits, elle tord les faits pour les conformer à son interprétation. Les contradictions de l’histoire passent à la trappe, et elle enfile les abstractions comme on enfile des perles. Prouesses conceptuelles qui tournent à vide, et qui laissent la pensée orpheline d’une matière historique qu’elle a décidé d’ignorer. Loin de ces élucubrations, il y a urgence à ne plus s’en laisser compter. La romance occidentale, d’ailleurs, a-t-elle le moindre succès ailleurs qu’en Occident ? Comme on connaît la réponse à cette question, il ne reste plus qu’à balayer devant la porte.
En ce 8 mai 2020, rendons hommage à nos libérateurs au drapeau rouge.
Bruno GUIGUE
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